Pygmalion, Rosenthal, moi j'appelle ça l'effet Madame Irma.
Ce n'est pas parce que le psy vous dit que vous êtes ceci ou cela que vous le devenez. Il faut a un moment donné cesser de prendre tout ce qui peut être dit pour argent comptant.
Je pense qu'au cours d'une thérapie, il y a une étape à franchir très importante, celle de la rupture avec le regard du thérapeute. Le thérapeute peut-être le meilleur du monde, avoir toutes les compétences requises, ou être une buse finie, si à un moment donné on est pas capable d'avancer sans son regard, en dépassant son diagnostique, on restera bloqué.
C'est un psy, ou un thérapeute, c'est vrai. Alors ses mots à lui ont plus de force que celui de notre voisin. Parce qu'on l'investit d'une puissance plus importante. Comme nos parents. Il faut apprendre à se détacher de leur regard et de leur aspirations.
Quand j'étais jeune, ma famille voulait que je fasse une grande école, ou médecine. Ils pensaient sincèrement que c'était le mieux pour moi. Moi je voulais faire droit. J'ai dépassé leur regard sur moi, les aspirations qu'ils avaient pour moi. Et je pense être une bonne juriste. J'aime ce métier.
Dans la thérapie c'est la même chose, à un instant T le thérapeute fait un diagnostique. Il ne faut pas s'accrocher à ce diagnostique comme à une bouée de sauvetage (même si on a tendance à le faire inconsciemment, parce que ça nous rassure). Le but d'une thérapie est de dépasser ce diagnostique et d'évoluer vers autre chose.
Il faut apprendre à faire les choses pour soi-même et pas pour répondre aux attentes des autres. On ne peut pas correspondre au même diagnostique toute sa vie. Les choses vont nécessairement évoluer, et même si le psy fait des " prédictions " on peut très bien évoluer dans un sens totalement différent. Parce qu'une personnalité est un tout cohérent (même si on a des troubles) qui évolue à chaque instant (là encore même si on a des troubles).
La conscience que l'on a de soi, est presque plus importante que ce que l'on est vraiment, car c'est ce qui peut nous permettre de changer. C'est pour ça que le travail sur l'estime de soi, et le détachement du regard de l'autre est primordial. Pas pour emmerder les gens, mais simplement pour être capable de vivre pour soi, sans chercher à répondre en permanence aux attentes des autres.
L'estime de soi, le détachement du diagnostique, la prise de recul, la prise de conscience du libre arbitre, et la motivation intra-personnelle sont pour moi les plus importantes bases à acquérir pour qu'une thérapie soit efficace. Évidemment ça demande du temps, et de l'investissement, c'est pas du tout prêt. Ça demande de se prendre en charge, de pas s'infantiliser, de devenir grand, et parfois d'avancer seul. Bien sur par moment ça fait peur. Il faut l'accepter.
Vivre dans la réalité demande des efforts, de la patience, de se confronter à elle. Et elle est dure, belle, violente, parfois tendre. On ne peut pas se préserver de tous les risques de la vie. Choisir de faire une thérapie c'est aussi se confronter à des risques.
On peut l'appeler Pygmalion, Barnum, Rosenthal ou que sais-je encore, on ne se confronte jamais à la vie et à soi-même sans s'investir. S'investir c'est prendre un risque. Et oui parfois, on tombe dans certains travers. Mais faut-il pour autant rester ignorant de ce qui existe ?
On ne peut pas dire, bon je ne veux pas m’intéresser à la psy, parce que avec l'effet Barnum, on sait jamais je pourrais être tout un tas de trucs, pi non pas la médecine non plus, sinon je vais devenir hypocondriaque ... et si finalement l'univers n'était qu'une prophétie auto-réalisatrice qui s'accomplit parce que j'ai mis mon nez dehors ? A un moment faut sortir la tête de sa carapace de tortue et regarder le monde autour de soi, arrêter de chercher sa propre image partout, comme si l'univers n'était fait que de miroirs.
Qu'on soit en quête d'identité, cela me paraît légitime, maintenant c'est pas une raison pour se comparer à tout et n'importe quoi. Si je vous décris un comportement de chimpanzé vous allez vous retrouver dedans c'est ça ? Et ça risque de vous perturber gravement pour le reste de votre vie, et peut-être de changer le cours de votre destinée ?
Y a un moment faut quand même se dire qu'on est des humains faillibles certes, que y a des choses qui se ressemblent et qu'on peut confondre, c'est vrai, mais que quand même on est pas non plus des abrutis finis quoi ...
La toute puissance du jugement de l'autre n'a de fondement que dans la valeur que nous lui accordons. Alors il serait temps d'utiliser ce que nous avons eu à la naissance : un cerveau. Il a peut-être des points faibles, peut-être qu'il déconne un peu de temps en temps, mais à mon avis y a rien de mieux comme outil pour savoir ce que l'on est. Nul ne peut mieux savoir que soi-même. Il faut arrêter de croire que les autres savent ce que nous ne savons pas sur nous-même. C'est faux. L'autre n'est pas le miroir de ce que nous sommes. Il ne sait pas, il n'a pas de boule de cristal.
Et si vous êtes fondamentalement altruistes, alors pensez que remettre en question un diagnostique, peut avoir du bon, et pour celui qui l'émet et pour celui qui en est l'objet. Et quand on est soi-même à l'origine d'un auto diagnostique, cela revient à changer d'angle de vue. C'est un très bon exercice.
Sinon il existe aussi des anti-fongique pour les nombrils qui ont tendance à moisir à force qu'on regarde dedans ^^, mais attention, peux y avoir des effets secondaires
Voilà, ce post, n'est destiné à personne en particulier. Donc pas de raison de se sentir vexé, ou visé. C'était juste une réflexion personnelle sur les bilans de personnalité, qui sont de très bons outils, de même que la symptomatologie, et l'ouverture de fenêtre.