Et vous : à quand remonte votre sentiment de décalage, de différence, d'incompréhension ?En fait, je ne sais plus si j'ai fait mienne une solitude induite par ce sentiment de de différence, d'incompréhension, ou si c'était déjà un réel besoin viscéral d'être seul : d'aussi loin que je me souvienne ( dès 5, 6 ans ) j'ai ressenti ce décalage...
À quand remonte votre sentiment de décalage, de différence...
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À quand remonte votre sentiment de décalage, de différence...
Comme je viens de l'écrire dans le topic douance et solitude :
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Re: A quand remonte votre sentiment de décalage, de différen
A toujours mon capitaine !pixelvois a écrit :
Et vous : à quand remonte votre sentiment de décalage, de différence, d'incompréhension ?
Non, plus sérieusement :
Enfant, je me sentais seule... Mais je renvoie cela à ma vie de l'époque, mes parents, tout ça.
En fait, j'ai souvent été seule et ai vécu dans une bulle où j'avais tous mes repères... Je me sentais différente, mais je ne pensais pas l'être à ce point-là.
Jusqu'à il y a trois ans lorsque le train de ma vie a changé de rail conjugalement parlant.... Là, c'était la cata! J'ai compris à quel point je suis à part... Me confrontant tous les jours à un monde qui marche "noramlement" (selon les normes de la société d'une façon globale), j'ai compris que : non, non, je ne suis pas comme eux... Mais qui suis-je alors ?
Et là... et malgré mes 15 ans d'introspection et travail sur moi, j'ai dû recommencer, ou continuer mais sous un autre angle.
J'ai un peu pris une claque quand même. Je fatigue beaucoup mon entourage par ce décalage, et ils ont du mal à me comprendre. Heureusement que j'ai une bonne dose de patience pour expliquer les choses avec un argumentaire que je change à chaque fois.... Mais c'est pas évident, non.
Aujourd'hui, j'accepte ce décalage et cette différence. C'est ma vérité. Je SUIS comme ça. Je vis avec et j'essaye de la rendre "lisible" à mon entourage... Mais il faut avouer qu'un électron libre, sauvage et qui s'ennuie, est difficile à apprivoiser...
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Re: A quand remonte votre sentiment de décalage, de différen
Oui, forcément, j'imagine que tout le monde ici peut répondre comme ça merci d'avoir précisé !Mûres a écrit :A toujours mon capitaine !
Ouaip... à part pour l'ennui : il faudrait ouvrir un topic à ce sujet à l'occaz'... c'est un idée qui reviens pas mal dans les messages du forum, et bizarrement, autant je l'ai beaucoup connu enfant, mais pour ainsi dire plus du tout aujourd'hui ( ou ais-je su si bien l'apprivoisé que je ne le distingue plus ? )...Mais il faut avouer qu'un électron libre, sauvage et qui s'ennuie, est difficile à apprivoiser...
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Re: A quand remonte votre sentiment de décalage, de différen
Pas forcément ! Mais moi j'ai aimé utiliser cette phrase pour le plaisir verbal et la chute avec "mon capitaine"... etc.pixelvois a écrit :Oui, forcément, j'imagine que tout le monde ici peut répondre comme ça merci d'avoir précisé !Mûres a écrit :A toujours mon capitaine !
Il y a déjà un topic sur l'ennui : Survivor de la temporalité vide : histoire d'ennui.pixelvois a écrit :Ouaip... à part pour l'ennui : il faudrait ouvrir un topic à ce sujet à l'occaz'... c'est un idée qui reviens pas mal dans les messages du forum, et bizarrement, autant je l'ai beaucoup connu enfant, mais pour ainsi dire plus du tout aujourd'hui ( ou ais-je su si bien l'apprivoisé que je ne le distingue plus ? )...Mais il faut avouer qu'un électron libre, sauvage et qui s'ennuie, est difficile à apprivoiser...
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Re: A quand remonte votre sentiment de décalage, de différen
merci pour le lien...
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Re: A quand remonte votre sentiment de décalage, de différen
merci d'offrir un espace pour parler de soi.
Avant tout, je pense que les moments de solitude sont vitaux pour tout le monde, afin de se laisser un espace où nous puissions nous retrouver avec soi.
Je pense aussi que tout le monde doit plus ou moins ressentir une différence vis à vis d'autrui car, et heureusement, nous sommes tous différents dans le sens où nous ressentons plus ou moins différemment, suivant les personnes, une chose commune.
D'arriver à se catégoriser est quelque part rassurant, mais cela peut enfermer aussi.
Ça peut avoir l'air "con" ce que je raconte et m'en excuse d'avance. Mais c'est ainsi que je perçois les choses.
Avant tout, je pense que les moments de solitude sont vitaux pour tout le monde, afin de se laisser un espace où nous puissions nous retrouver avec soi.
Je pense aussi que tout le monde doit plus ou moins ressentir une différence vis à vis d'autrui car, et heureusement, nous sommes tous différents dans le sens où nous ressentons plus ou moins différemment, suivant les personnes, une chose commune.
D'arriver à se catégoriser est quelque part rassurant, mais cela peut enfermer aussi.
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Re: A quand remonte votre sentiment de décalage, de différen
Je vais copier Mûres, désolée, mais depuis toujours.
Aussi loin que remontent mes souvenirs.
Pendant toute ma scolarité, mais avec un sentiment de décalage, de solitude différent selon les phases.
A l'école maternelle je ne jouais pas avec mes camarades, leurs jeux ne m'intéressaient pas.
A l'école primaire, je me sentais différente, plus intelligente que les autres à ce moment-là
Au collège, déménagement donc changement de collège... exclusion de la part des autres élèves, je n'ai jamais su exactement pourquoi. 2 ans passés vraiment toute seule. Puis certaines personnes sont venues vers moi, mais je préférais rester seule, pour moins souffrir, me couper de ce monde qui me rejetait. Sentiment de ne pas avoir de place, de ne pas appartenir à cette société. Alors que je me contorsionnais tant bien que mal pour essayer de rentrer dans leur moule.
Au lycée, ennui, j'attends que ça passe...
Puis les études, décalage entre les très bonnes remarques que j'ai en stage et les notes très hétéroclites aux exams. Je savais bien mes cours, mais pas moyen de rentrer dans leur moule, de restituer les connaissances comme ils l'attendent. Fatiguant. Déprimant. Mais pourquoi je suis si bête? alors qu'en pratique tout se passait bien.
Et encore maintenant, je me sens différente, et même différente de vous (je sais, on l'est tous différent )
Aussi loin que remontent mes souvenirs.
Pendant toute ma scolarité, mais avec un sentiment de décalage, de solitude différent selon les phases.
A l'école maternelle je ne jouais pas avec mes camarades, leurs jeux ne m'intéressaient pas.
A l'école primaire, je me sentais différente, plus intelligente que les autres à ce moment-là
Au collège, déménagement donc changement de collège... exclusion de la part des autres élèves, je n'ai jamais su exactement pourquoi. 2 ans passés vraiment toute seule. Puis certaines personnes sont venues vers moi, mais je préférais rester seule, pour moins souffrir, me couper de ce monde qui me rejetait. Sentiment de ne pas avoir de place, de ne pas appartenir à cette société. Alors que je me contorsionnais tant bien que mal pour essayer de rentrer dans leur moule.
Au lycée, ennui, j'attends que ça passe...
Puis les études, décalage entre les très bonnes remarques que j'ai en stage et les notes très hétéroclites aux exams. Je savais bien mes cours, mais pas moyen de rentrer dans leur moule, de restituer les connaissances comme ils l'attendent. Fatiguant. Déprimant. Mais pourquoi je suis si bête? alors qu'en pratique tout se passait bien.
Je reprends ta phrase Mûres, parce que j'aurai pu l'écrire aussiMûres a écrit :Je me sentais différente, mais je ne pensais pas l'être à ce point-là.
Et encore maintenant, je me sens différente, et même différente de vous (je sais, on l'est tous différent )
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Même les beaux plumages, Peuvent être une cage" Les Cowboy Fringants
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Re: A quand remonte votre sentiment de décalage, de différen
Sentiment de décalage qui remonte aussi à la petite enfance. Mes parents ont beaucoup déménagé quand j'étais en maternelle (et avant) et comme j'étais totalement asociale, je ne jouais pas avec les autres enfants. Arrivée au primaire, et installation durable en Bretagne, j'ai compris que je ne partageais rien en commun avec les autres enfants, et cette impression ne s'est jamais estompée.
Ce n'est pas seulement l'impression de ne pas faire partir d'un groupe, c'est surtout le fait de constater qu'on ne pense absolument pas comme eux, que notre conception de la vie, des choses, diffère du tout au tout.
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Re: A quand remonte votre sentiment de décalage, de différen
J'en suis intimement persuadé depuis fort longtemps ( une des rares choses dont je ne doute quasiment pas : on sait jamais quand même, hein )caoua a écrit :les moments de solitude sont vitaux pour tout le monde, afin de se laisser un espace où nous puissions nous retrouver avec soi.
Bien sûr... disons que, nous autres, nous avons un sentiment de différence exacerbéeheureusement, nous sommes tous différents
Tout à fait...D'arriver à se catégoriser est quelque part rassurant, mais cela peut enfermer aussi.
Puisque c'est ainsi que tu perçois les choses, inutile de t'en excuser d'autant plus que ça m'a l'air plutôt juste ce que tu fais remarquer...Ça peut avoir l'air "con" ce que je raconte et m'en excuse d'avance. Mais c'est ainsi que je perçois les choses.
Y'a pas à être désolée, puisque comme Mûres, ça ne t'empêche pas de développerAïnoa a écrit :Je vais copier Mûres, désolée, mais depuis toujours.
Aussi loin que remontent mes souvenirs.
+1, mais moins que le désintérêt, c'était une timidité extrême qui me bridait ( et peut-être déjà un décalage pas encore conscient ? )Pendant toute ma scolarité, mais avec un sentiment de décalage, de solitude différent selon les phases.
A l'école maternelle je ne jouais pas avec mes camarades, leurs jeux ne m'intéressaient pas.
Aussi. Mais je n'avais pas encore vraiment commencé mon complexe de "sous-périorité" ( cf. topic du complexe de sous-périorité ), tout au plus je commençais mon complexe d'infériorité, mon manque de confiance en moi...A l'école primaire, je me sentais différente, plus intelligente que les autres à ce moment-là
J'ai commencé à vaguement trouver une astuce pour rentrer en contact avec les autres : le dessin...Au collège, ( ... ) Au lycée
+1Et encore maintenant, je me sens différente, et même différente de vous (je sais, on l'est tous différent )
+1Zyghna a écrit :Sentiment de décalage qui remonte aussi à la petite enfance. Mes parents ont beaucoup déménagé ( ... ) et comme j'étais totalement asociale, je ne jouais pas avec les autres enfants. Arrivée au primaire ( ... ) j'ai compris que je ne partageais rien en commun avec les autres enfants, et cette impression ne s'est jamais estompée.
Ce n'est pas seulement l'impression de ne pas faire partir d'un groupe, c'est surtout le fait de constater qu'on ne pense absolument pas comme eux, que notre conception de la vie, des choses, diffère du tout au tout.
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Re: A quand remonte votre sentiment de décalage, de différen
J'aime ton topic Pixel'
Je reviendrai plus tard pour poster ; il y a des choses qui m'intéressent dans ce que vous dites... (Là, je me lève d'une "sorte de sieste" où je ne dormais pas et j'ai toujours sommeil..... + le gazouillis infini de ma fille qui empêche toute concentration........ )
Je reviendrai plus tard pour poster ; il y a des choses qui m'intéressent dans ce que vous dites... (Là, je me lève d'une "sorte de sieste" où je ne dormais pas et j'ai toujours sommeil..... + le gazouillis infini de ma fille qui empêche toute concentration........ )
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Re: A quand remonte votre sentiment de décalage, de différen
interessant vos impressions
alors ici le décalage, c'était d'abord à la maison. Je n'avais pas vraiment d'interlocuteur, du coup j'ai rapidement investi la lecture et l'imaginaire, à l'école par contre, en primaire du moins, j'ai eu une ou deux copines qui je pense était aussi zebrées. Bonne élève ces années là donc des instits bienveillants.
Au collège, le fossé s'est creusé, décalage, décalage, appelée intello, essayant de s'adapter mais bon bien asociale. néanmoins deux amies (jumelles) avec lesquelles une forte amitié s'est nouée.
Après, on colmate, on fait ce qu'on peut. Avec pour pensée récurrente: je n'ai pas les codes, je ne suis pas adaptée à ce monde, comment font ils...
Aujourd'hui, je flaire mes pairs...
alors ici le décalage, c'était d'abord à la maison. Je n'avais pas vraiment d'interlocuteur, du coup j'ai rapidement investi la lecture et l'imaginaire, à l'école par contre, en primaire du moins, j'ai eu une ou deux copines qui je pense était aussi zebrées. Bonne élève ces années là donc des instits bienveillants.
Au collège, le fossé s'est creusé, décalage, décalage, appelée intello, essayant de s'adapter mais bon bien asociale. néanmoins deux amies (jumelles) avec lesquelles une forte amitié s'est nouée.
Après, on colmate, on fait ce qu'on peut. Avec pour pensée récurrente: je n'ai pas les codes, je ne suis pas adaptée à ce monde, comment font ils...
Aujourd'hui, je flaire mes pairs...
Re: A quand remonte votre sentiment de décalage, de différen
Pour ma part, l'important est de bien me connaitre, dans le sens de me voir réellement tel que je suis et non ce que je peut fantasmer inconsciemment ou imaginer à mon propos. M'arrêter aux faits, prendre garde aux interprétations.
Ainsi, mieux je me connais, plus la confiance se développe, et moins se sentiment de décalage est perturbant.
Pour me connaitre, il me faut me "confronter", agir, mais chez moi, cela n'est vraiment pas évident.
Et vous, avez vous des difficultés "d'actionnage" ?
Pixelvois, comme tu le dis, ça a l'air juste ce dont je faisais remarqué, et je pense que c'est parce que ce sont des choses que j'ai pu constater chez moi.
De me laisser des moments de solitude m'apporte du bien être.
Lorsque je m'enferme dans des catégories, cela se traduit par des émissions par ma personne, de paroles péremptoires, et donc produisent de l'enfermement.
Je te remercie de me comprendre puisque rare sont les personnes qui me comprennent.
Ainsi, mieux je me connais, plus la confiance se développe, et moins se sentiment de décalage est perturbant.
Pour me connaitre, il me faut me "confronter", agir, mais chez moi, cela n'est vraiment pas évident.
Et vous, avez vous des difficultés "d'actionnage" ?
Pixelvois, comme tu le dis, ça a l'air juste ce dont je faisais remarqué, et je pense que c'est parce que ce sont des choses que j'ai pu constater chez moi.
De me laisser des moments de solitude m'apporte du bien être.
Lorsque je m'enferme dans des catégories, cela se traduit par des émissions par ma personne, de paroles péremptoires, et donc produisent de l'enfermement.
Je te remercie de me comprendre puisque rare sont les personnes qui me comprennent.
Re: A quand remonte votre sentiment de décalage, de différen
Pour moi aussi, c'est depuis presque toujours !
Je trouve le terme "décalage" excellent, j'ai "toujours" ressenti cette sensation (qui souvent m'a fait souffrir) d'être à côté. Pas les mêmes points d’intérêts, pas les mêmes pensées, pas... Pour moi la réponse a été de faire d'une grande partie de ma vie un rôle de composition. J'étais par exemple le "comique" spécialiste de la blague à deux balles ! Auprès de mes amours passés je jouais un rôle essayant d'être ce qu'elles auraient voulues que je sois (enfin, ce que je croyais). Une seule m'a percée à jour (la seule HPI ), elle fait partie de mes immenses regrets et tristesses
Le plus dur avec le décalage, c'est sans doute dans le milieu pro, j'en ai parlé dans un autre fil de discussion, cela a conduit à la dépression. Ce décalage est d'autant plus fort dans un milieu "fonctionnaire" où le grade est le graal pour beaucoup ! Bon je m'écarte de l'objet chronologique... Et celame fait penser à autre chose et je vais de ce pas ouvrir un autre sujet
Je trouve le terme "décalage" excellent, j'ai "toujours" ressenti cette sensation (qui souvent m'a fait souffrir) d'être à côté. Pas les mêmes points d’intérêts, pas les mêmes pensées, pas... Pour moi la réponse a été de faire d'une grande partie de ma vie un rôle de composition. J'étais par exemple le "comique" spécialiste de la blague à deux balles ! Auprès de mes amours passés je jouais un rôle essayant d'être ce qu'elles auraient voulues que je sois (enfin, ce que je croyais). Une seule m'a percée à jour (la seule HPI ), elle fait partie de mes immenses regrets et tristesses
Le plus dur avec le décalage, c'est sans doute dans le milieu pro, j'en ai parlé dans un autre fil de discussion, cela a conduit à la dépression. Ce décalage est d'autant plus fort dans un milieu "fonctionnaire" où le grade est le graal pour beaucoup ! Bon je m'écarte de l'objet chronologique... Et celame fait penser à autre chose et je vais de ce pas ouvrir un autre sujet
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Re: A quand remonte votre sentiment de décalage, de différen
Aïnoa a écrit :A l'école maternelle je ne jouais pas avec mes camarades, leurs jeux ne m'intéressaient pas.
Je me trouve dans ce que vous dites. Je ne jouais jamais avec mes camarades; j'étais seule. J'avais une seule copine.Pixelvois a écrit :mais moins que le désintérêt, c'était une timidité extrême qui me bridait ( et peut-être déjà un décalage pas encore conscient ? )
J'étais effectivement quelqu'un de très timide. J'ai pris conscience de ma timidité à 16 ans grâce à un oncle. J'ai décidé de lui faire la guerre, et j'ai réussi à me débarrasser de 80% de ma timidité.... Bref.
Pendant longtemps, j'ai cru qu'elle m'empêchait d'être. Mais quand j'ai réussi à être, simplement, après l'avoir vaincue, il m'est resté cet énorme sentiment d'être à part... Par contre, il faut signaler que dans mon cas mon père m'a élevée d'une façon totalement différente et à l'opposé de la société dans laquelle je vivais. Donc, j'attribuais mon décalage à l'éducation de mon père et la formation intellectuelle qu'il m'a donnée.
Seulement, non.
Un jour, à force d'entendre mon ex-époux me poser la question : mais pourquoi tu t'ennuies comme ça ? J'ai fini par faire des recherches sur le sujet... Recherches qui m'ont fait atterrir sur la piste des HP.
Aujourd'hui je sais que j'ai un réel "handicap" pour être avec les autres. Pourtant j'ai une vie de famille car je ne supporte pas physiquement la solitude ; très paradoxal dans mon cas... : j'aime les gens, mais tout à petite dose. Sinon, j'étouffe...
J'ai l'impression d'être comme les papillons : j'arrive jamais à me poser...
Comme je n'ai pas encore fait de test (pour les raisons que j'ai expliquées dans mon topic sur le sujet), je ne peux pas attribuer cela à une éventuelle douance. Par contre, ce dont je suis sûre c'est être différente..
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Re: A quand remonte votre sentiment de décalage, de différen
Bon pour moi la chose est beaucoup plus complexe à déterminer...
Comme d'autres, j'aurais envie de dire depuis toujours.
Mais étant homo, cette problématique a pris le dessus sur le reste pendant mon enfance et mon adolescence. Donc tout ce qui pourrait être lié à la douance 'ou mon haut potentiel) s'est souvent trouvé relégué au second plan. Sauf en période de replis (mes 14 - 15 ans, époque où je parlais aux arbres).
Seulement, dès que mon problème d'identité sexuelle a été accepté, cet autre décalage a (re)fait surface et parfois de manière obsédante. Et alors que je croyais avoir régler mes problèmes, d'autres sous-jacents ont fait surface. Et le sentiment de décalage a refait surface sous une autre forme.
Comme d'autres, j'aurais envie de dire depuis toujours.
Mais étant homo, cette problématique a pris le dessus sur le reste pendant mon enfance et mon adolescence. Donc tout ce qui pourrait être lié à la douance 'ou mon haut potentiel) s'est souvent trouvé relégué au second plan. Sauf en période de replis (mes 14 - 15 ans, époque où je parlais aux arbres).
Seulement, dès que mon problème d'identité sexuelle a été accepté, cet autre décalage a (re)fait surface et parfois de manière obsédante. Et alors que je croyais avoir régler mes problèmes, d'autres sous-jacents ont fait surface. Et le sentiment de décalage a refait surface sous une autre forme.
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Re: A quand remonte votre sentiment de décalage, de différen
en fait, je ne suis pas différent, c'est le reste du monde
"Ne vous en faites pas, le trac, cela viendra avec le talent" , Sarah Bernhardt.
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Re: A quand remonte votre sentiment de décalage, de différen
Décidément Mûres, j'aime vraiment beaucoup tes phrases!!!Mûres a écrit :Aujourd'hui je sais que j'ai un réel "handicap" pour être avec les autres. (...) j'aime les gens, mais tout à petite dose. Sinon, j'étouffe...
J'ai l'impression d'être comme les papillons : j'arrive jamais à me poser...
Pareil, j'aime les gens, mais à petite doses. Et ça dépend desquels...
Quant à la timidité, je ne l'étais pas étant petite, mais au collège, début de mon complexe d'infériorité, tout a changé. Depuis les gens me font "peur", je ne vais pas vers eux s'ils ne viennent pas vers moi. S'ils viennent, hop, je rentre dans mon personnage, dans mon "rôle". Et ça passe (à petite dose )
Pourquoi? Sentiment de décalage. Sentiment de ne pas vivre au bon endroit, de ne pas avoir de place, ni le droit d'exister. Donc je fais tapisserie, je me fonds dans le décor.
"L'image que l'on donne, N'est pas toujours la bonne. Volent, volent, les hirondelles,
Même les beaux plumages, Peuvent être une cage" Les Cowboy Fringants
"Ni dieu, ni maître -même nageur" Jean Yann
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Re: A quand remonte votre sentiment de décalage, de différen
Contente que mes mots te plaisent ! C'est gentil de le dire comme ça... ! ça fait toujours plaisir...Aïnoa a écrit :Décidément Mûres, j'aime vraiment beaucoup tes phrases!!!Mûres a écrit : Aujourd'hui je sais que j'ai un réel "handicap" pour être avec les autres. (...) j'aime les gens, mais tout à petite dose. Sinon, j'étouffe...
J'ai l'impression d'être comme les papillons : j'arrive jamais à me poser...
J'ai la sensation qu'on vit tous des "rôles"... On a de temps en temps envie d'être un peu nous-mêmes...
Santé...
Re: A quand remonte votre sentiment de décalage, de différen
Pour ma part, j'en suis persuadé.Mûres a écrit :J'ai la sensation qu'on vit tous des "rôles"...
Je l'explique de cette manière :
AVANT PROPOS :
Je part du principe que les humains sont soit névrosés, soit psychotiques. Mais on va parler de la catégorie "névrosés".
Lorsqu'ils sont névrosés, cela peut se traduire par une névrose simplement anodine, voir, à l'autre bout de l'échelle, extrêmement perturbante (dans le cas où la névrose en question est particulièrement développée).
EXPLICATION :
Je pense que nous, la catégorie des névrosés, nous avons un égo (plus ou moins affirmé suivant chacun).
Cet égo ou raisonnement mental, dans notre contexte sociétal, est mis en avant, (par les publicités, les modes, nos consommations, etc...) et de fait, c'est comme si tout était fait pour cet égo, qui au final, c'est lui qui nous gouverne, nous manipule. On s'auto manipule individuellement de manière inconsciente si je puis dire la chose ainsi.
Du coup, tant que l'on s'auto manipule individuellement, je pense que nous ne sommes pas nous même. Nous jouons un rôle d'acteur sociétal. Pour moi, ce rôle d'acteur n'est pas mauvais en soi, puisque je le considère comme un outil qui permet de se protéger des raisonnements mentaux excessifs, malsain, déraisonné, etc... d'autrui.
Ainsi pour voir le plus clair possible dans tout cela, ma personne tente de se découvrir le mieux possible pour ne plus être prisonnier de son égo ou raisonnement mental.
Pour me découvrir, une bonne méthode consiste à me "confronter" (je met entre guillemet car il ne s'agit pas d'une confrontation à proprement parler, et dsl, je n'ai pas le mot juste pour exprimer l'idée) à l'extérieur pour en retirer toujours plus de bénéfices propre à ma personne.
Voila donc ma pensée sur le fait que nous vivons tous un/des rôle(s)
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Re: A quand remonte votre sentiment de décalage, de différen
Cool... mais c'est pas le mien : il est à tout le monde .Mûres a écrit :J'aime ton topic Pixel'
Perso, pas décalé à la maison à proprement parler, mais sans doute une part de décalage induit par la vision du monde que j'ai initialement appréhendé au sein d'une famille ( cellule familiale de premier niveau, et plus ou moins dans les niveaux suivants ) baignant dans le milieu artistique / du spectacle...soazic a écrit :alors ici le décalage, c'était d'abord à la maison.
Je préfère parler d'inadaptation sociale ( terme que j'ai retrouvé avec "plaisir" ici ou là dans le forum )...Au collège, le fossé s'est creusé, décalage, décalage, appelée intello, essayant de s'adapter mais bon bien asociale.
D'ailleur tu dis aussi :
je n'ai pas les codes, je ne suis pas adaptée à ce monde
Pour la mienne, c'est d'essayer d'être le plus "vrai" possible ( sachant qu'on ne peut éviter de se mentir à soi-même, au moins inconsciemment, ce n'est sans doute pas si éloigné ). Se référer aussi à la citation de Gides que j'ai comme signature de mes posts.caoua a écrit :Pour ma part, l'important est de bien me connaitre
Je suis bien d'accord avec le terme "confronter" ( je veux dire qu'il me semble bien entendre ce que tu veux dire par là : dans ton post suivant tu précises je met entre guillemet car il ne s'agit pas d'une confrontation à proprement parler, et dsl, je n'ai pas le mot juste pour exprimer l'idée ), et j'ai effectivement le même besoin, avec les mêmes difficultés...Pour me connaitre, il me faut me "confronter", agir, mais chez moi, cela n'est vraiment pas évident.
Et vous, avez vous des difficultés "d'actionnage" ?
Y'a pas de quoi ( ou plus joliment, comme on dit dans le sud-ouest : avec plaisir ! ), ce n'est pas un effort ou une démarche, il se trouve que cela entre en résonnance avec ce que je suisJe te remercie de me comprendre
Chose que je refuse "mordicus", et ce depuis toujours ( ce jeu de rôle social me dérange excessivement ). Cela rejoint la remarque que je faisais ci-dessus sur le fait d'essayer d'être le plus "vrai" possible, et qui m'a valu un reproche très déstabilisant ( je ne savais, ni quoi, ni comment, répondre, en tout cas comment convaincre ) de la part de ma première vraie petite amie : "tu es pareil quand on est que tous les deux et quand on est avec les autres... j'aimerais te voir toi vraiment quand on est tout seul". Elle ne voyait pas que c'était avec les autres que je n'étais pas différent et non pas avec elle que je n'étais pas "vrai"...rouzejp a écrit :Pour moi la réponse a été de faire d'une grande partie de ma vie un rôle de composition.
Comme j'ai dit au-dessus, la différence sociale familiale a sans doute eu sa part dans mon sentiment de décalage... mais plutôt inconsciemment. Il me semble en effet, que j'arrivais à faire la part des choses ( notament, parce que certaines branches de la famille m'avaient aussi donné à voir des comportements socialement normaux / normés ), et que je l'ai plus vécu comme une ouverture d'esprit quand à la possibilité d'être socialement différent / plus ou moins "marginal" ( au sens pas tout à fait intégré à la société ).Mûres a écrit :j'attribuais mon décalage à l'éducation de mon père et la formation intellectuelle qu'il m'a donnée.
Ce dont je suis sûr ( ou quasiment : doute, doute, doute... et s'il n'existe pas, toujours le rapeller, toujours tout remettre en question, même mes certitudes les plus tenaces ) aussi me concernant, et sans avoir attendu d'avoir passé le test pour cela : et pour le coup, si je me dis que cela est peut-être dû à ma douance ( hétérogène, non-certifiée ), je pense qu'il ne faut pas l'attribuer trop vite à cela : on peut sûrement connaître ce sentiment de décalage, d'être différent sans pour autant être HPI...Comme je n'ai pas encore fait de test (pour les raisons que j'ai expliquées dans mon topic sur le sujet), je ne peux pas attribuer cela à une éventuelle douance. Par contre, ce dont je suis sûre c'est être différente..
Merci de me permettre de rebondir sur ce que je viens de dire, en donnant un exemple...Sôsuke a écrit :Mais étant homo, cette problématique a pris le dessus sur le reste pendant mon enfance et mon adolescence.
Joebar a écrit :en fait, je ne suis pas différent, c'est le reste du monde
+1 ( mais en vérité, et en plus, je crois que j'ai peur de tout en général... )Aïnoa a écrit :les gens me font "peur", je ne vais pas vers eux s'ils ne viennent pas vers moi.
Ouaip. "Pour vivre heureux, vivons caché". Sur le désir d'anonymat, le roman que je suis en train de lire ( @Zil2blé : et où j'ai un peu "calé" dernièrement mais je vais m'y remettre et le finir, c'est sûr ) : Buzz Aldrin - Mais où donc es-tu passé ? de Johan Harstad.Donc je fais tapisserie, je me fonds dans le décor.
Perso, j'ai tout le temps le désir d'être complètement moi-même ! Ce qui ne m'empêche pas de ne pas y parvenir toujours, et de jouer parfois plus ou moins des rôles malgré moi... et comme dit :Mûres a écrit :J'ai la sensation qu'on vit tous des "rôles"... On a de temps en temps envie d'être un peu nous-mêmes...
... effectivement, le fait de jouer des rôles, de porter des masques, a son utilité. Et ne pas le faire, expose beaucop plus, nous met en position de faiblesse, mais si l'on veut espérer mieux se comprendre soi-même en se "confrontant" aux autres, il faut commencer par être honnête soi ( et avec soi ), afin d'avoir une chance que l'autre soit à son tour honnête avec nous ( pré-requis : qu'il le le soit avec lui-même ), pour que cette "confrontation" soit profitable... en somme, ce que l'on essaye de faire sur ce forum , non ?caoua a écrit :On s'auto manipule individuellement de manière inconsciente ( ... )
tant que l'on s'auto manipule individuellement, je pense que nous ne sommes pas nous même. Nous jouons un rôle d'acteur sociétal. Pour moi, ce rôle d'acteur n'est pas mauvais en soi, puisque je le considère comme un outil qui permet de se protéger des raisonnements mentaux excessifs, malsain, déraisonné, etc... d'autrui.
Hors-sujet
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Re: A quand remonte votre sentiment de décalage, de différen
A toujours aussi... avec des plus et des moins selon les périodes scolaires et amoureuses. J'ai même eu des périodes presque "normales". Mais aussi loin que je me souvienne (vers mes 2 ans... il paraît que c'est tôt?!) j'ai eu cette lucide impression.
Je développerai davantage quand ce sera un peu plus clair dans ma tête^^
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Re: A quand remonte votre sentiment de décalage, de différen
Comme Jourdain et sa prose. Presque. Non, enfin, c'est flou. Depuis longtemps, on me le disait, un peu au ban à l'école primaire, élève presque brillant au collège, largué au lycée mais apprenant la vie par ailleurs. La différence s'est surtout imposée à moi au début de ma carrière professionnelle, je ne parvenais pas à rentrer dans les cases qu'on m'assignait. Toujours à trouver les trucs qui ne fonctionnaient pas dans l'organisation, à regretter qu'on ne puisse pas faire mieux avec autant de moyens, à m'élever contre l'injustice, bref, à ouvrir ma gueule… Je me suis fait virer de partout (le plus vite en 55 jours… ) avant de trouver le moyen de refuser l'évidence de ma différence en devenant maître de mon propre boulot. Là je pouvais râler de tout mon saoûl et j'ai canalisé cette incompétence à rentrer dans les cases prédeterminée en m'investissant dans des activités associatives et syndicales nationales & prenantes, avant de réaliser que là aussi il y avait des cases. J'ai alors cherché le moyen de rendre ma parole légitime (on ne m'écoutait pas bien que j'ai raison le plus souvent, la suite l'a démontré), avant de baisser les bras et de m'enfermer dans ma propre rancœur pour commencer ma mue. Jusqu'au diag de mon fils aîné, ma séparation de la mère de mes enfants et la rencontre avec ma compagne qui elle m'a ouvert les yeux en blaguant jusqu'à me convaincre de passer le test. Banal en somme. Il en reste quoi ? Ben quarante ans d'histoire ç relire. Ça tombe bien, il y a trop de vent pour aller faire du vélo
Re: A quand remonte votre sentiment de décalage, de différen
En ce qui me concerne à partir de la primaire. En gros en CP, j'ai bien vu que les autres me trouvaient bizarre, au CP, j'avais fait une pétition contre la vivisection (que j'ai reprise au collège par la suite), parce que ça me faisait très peur qu'un humain soit capable de torture. Ça a défrayé la chronique (mais j'ai pas bien compris pourquoi) .
Ensuite, j'ai changé d'école, et ça c'est très mal passé. J'avais pas de copain, et quand je commençais à réussir à en avoir, ils s'en allaient, en me disant que j'étais folle. Je l'ai très mal vécu. Tout le monde m'insultait, notamment le fameux "intello" (parce que j'aimais les livres et les dictionnaires), du coup je n'ai plus parlé à personne. J'ai reçu mes premiers coups (physiques) : coups de poing (un bon vieux bourre pif qui m'a éclaté le nez), des coups de pied, j'avais des bleus partout ... Mais je n'ai jamais pensé à m'en plaindre auprès d'un adulte . Par contre j'ai réussi à garder une copine longtemps mais un jour j'ai cru qu'on me l'avait volée, alors j'ai écris une lettre de menace pour qu'on me la rende. Je me suis faite épinglée par la maîtresse qui a convoqué ma mère. La lettre qui était destinée à la petite fille, auteur, selon moi, du vol de copine, était très ... dérangeante, je lui disais que si elle ne me rendait pas ma copine elle mourrait du sida, son père du cancer et que son frère se ferait tuer à l'armée ... Je me suis fait savater .
Après au collège, ça a continué, affublée de surnoms débiles, personne ne voulait s'assoir à coté de moi. Pourtant je n'étais vraiment pas méchante. En français j'avais de très bonnes notes, en bio aussi, mais pour le reste c'était pas la catastrophe, mais pas glorieux non plus, je n'écoutais strictement rien, et rien n'avait d'importance ( " cela m'est aussi égal que cela me soit ou ne me soit pas égal " ). Je me suis réfugiée dans le français et l'écriture, très tôt j'avais commencé un journal (je devais avoir 10 ans). J'y décrivais mes observations des autres, et mes questionnements sur leur comportements, j'ai commencé un fichage des gens ... mais j'écrivais ce que je ressentais aussi.
J'ai bien vu qu'il y avait une différence : les coups ont continué à pleuvoir, coups de poing encore, gifles, humiliations (style bizutage). Je ne réagissais pas. Je n'avais rien à dire. Un jour j'ai décidé, que puisqu'on me faisait si mal, j'allais contrôler tout ça ... Et j'ai commencé l'auto mutilation en me disant que comme ça les autres ne se donneraient plus la peine de m'emmerder. J'ai découvert, totalement par hasard que ça leur faisait peur . Alors j'ai continué, parce que je me détestais d'être si ratée , et que en plus de ça j'éprouvais un sentiment de revanche sur les autres de voir leurs mines déconfites devant mes blessures. Je prenais un malin plaisir à les faire saigner en cours, j'ai bien mis la dose histoire qu'on me fiche la paix, que j'ai enfin obtenue en 3ème.
Alors oui on peut dire que le décalage vient de loin ... je crois ... (ou alors c'est une névrose, je sais pas trop en fait )
Ensuite, j'ai changé d'école, et ça c'est très mal passé. J'avais pas de copain, et quand je commençais à réussir à en avoir, ils s'en allaient, en me disant que j'étais folle. Je l'ai très mal vécu. Tout le monde m'insultait, notamment le fameux "intello" (parce que j'aimais les livres et les dictionnaires), du coup je n'ai plus parlé à personne. J'ai reçu mes premiers coups (physiques) : coups de poing (un bon vieux bourre pif qui m'a éclaté le nez), des coups de pied, j'avais des bleus partout ... Mais je n'ai jamais pensé à m'en plaindre auprès d'un adulte . Par contre j'ai réussi à garder une copine longtemps mais un jour j'ai cru qu'on me l'avait volée, alors j'ai écris une lettre de menace pour qu'on me la rende. Je me suis faite épinglée par la maîtresse qui a convoqué ma mère. La lettre qui était destinée à la petite fille, auteur, selon moi, du vol de copine, était très ... dérangeante, je lui disais que si elle ne me rendait pas ma copine elle mourrait du sida, son père du cancer et que son frère se ferait tuer à l'armée ... Je me suis fait savater .
Après au collège, ça a continué, affublée de surnoms débiles, personne ne voulait s'assoir à coté de moi. Pourtant je n'étais vraiment pas méchante. En français j'avais de très bonnes notes, en bio aussi, mais pour le reste c'était pas la catastrophe, mais pas glorieux non plus, je n'écoutais strictement rien, et rien n'avait d'importance ( " cela m'est aussi égal que cela me soit ou ne me soit pas égal " ). Je me suis réfugiée dans le français et l'écriture, très tôt j'avais commencé un journal (je devais avoir 10 ans). J'y décrivais mes observations des autres, et mes questionnements sur leur comportements, j'ai commencé un fichage des gens ... mais j'écrivais ce que je ressentais aussi.
J'ai bien vu qu'il y avait une différence : les coups ont continué à pleuvoir, coups de poing encore, gifles, humiliations (style bizutage). Je ne réagissais pas. Je n'avais rien à dire. Un jour j'ai décidé, que puisqu'on me faisait si mal, j'allais contrôler tout ça ... Et j'ai commencé l'auto mutilation en me disant que comme ça les autres ne se donneraient plus la peine de m'emmerder. J'ai découvert, totalement par hasard que ça leur faisait peur . Alors j'ai continué, parce que je me détestais d'être si ratée , et que en plus de ça j'éprouvais un sentiment de revanche sur les autres de voir leurs mines déconfites devant mes blessures. Je prenais un malin plaisir à les faire saigner en cours, j'ai bien mis la dose histoire qu'on me fiche la paix, que j'ai enfin obtenue en 3ème.
Alors oui on peut dire que le décalage vient de loin ... je crois ... (ou alors c'est une névrose, je sais pas trop en fait )
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Re: A quand remonte votre sentiment de décalage, de différen
A partir de la sixième, j'ai commencé à me sentir "seule en présence d'autres gens"
Par contre, ma différence , depuis le CE1. Mais c'est un peu biaisé car j'ai été testée, j'ai sauté le CP, et ma mère ne parlait que de ça.... je ne pouvais que comprendre que j'étais différente.
Pour la petite histoire, j'ai vraiment compris ce qu'était ma différence à 28 ans. En octobre dernier.
Par contre, ma différence , depuis le CE1. Mais c'est un peu biaisé car j'ai été testée, j'ai sauté le CP, et ma mère ne parlait que de ça.... je ne pouvais que comprendre que j'étais différente.
Pour la petite histoire, j'ai vraiment compris ce qu'était ma différence à 28 ans. En octobre dernier.
Re: A quand remonte votre sentiment de décalage, de différen
J'ai eu la chance de grandir dans un petit village dans lequel tous les enfants jouaient ensemble dans la rue. Je me souviens que j'étais "tyrannique" envers les autres car leurs jeux m'ennuyaient et je voulais donc imposer ma façon de jouer et ma vision du monde. Même chose avec mes cousins e cousines... Cela a fonctionné pendant quelques années mais lorsque je suis entrée en CP ma vie a changé.
Les enfants plus âgés m'ont appris à rester à ma place et à me soumettre à leur vision du monde. Selon eux j'étais bizarre, différente... j'ai vécu l'isolement et la solitude. Je cherchais sans cesse à me faire des amis et pour cela il fallait que je soit comme eux....inutile de vous dire à quel point cela était difficile.
J'ai si souvent entendu dire de la bouche de personnes de ma famille "Oh, on sait comment elle est..." supposant que j'étais bizarre. Je ne faisais rien comme les autres et j'étais selon eux chiante (car je parlais tout le temps, j'étais trop curieuse) et folle (ou fofolle..).
Je me suis toujours sentie moins bien que mes cousines, moins intéressante, moins disciplinée, moins soumise et donc moins appréciée par tout le monde....elles étaient si bien formatées et moi, malgré tous mes efforts, j'étais incapable d'être comme elles.
Ce sentiment de décalage a été renforcé par mon arrivée en France en 2001, j'ai changé de culture, de pays, de langue....encore une fois j'étais différente. J'ai dû de nouveau observer les autres pour les imiter...si bien que 3 ans plus tard je parlais si bien le français que personne ne pouvait imaginer, à m'entendre parler, que je n'étais pas française.
J'ai réussi à vivre ainsi (dans une solitude profonde au beau milieu de tous ces gens) jusqu'à mes 27 ans, âge à laquelle la psy, que je voyais pour d'autres raisons, m'a appris que j'étais une adulte surdouée... J'ai commencé à passer en revue tous les moments de ma vie d'enfant, d'ado, mon arrivée en France et ma capacité à intégrer cette langue et cette culture comme si j'étais née ici... j'ai finalement compris et accepté.
Ça va mieux maintenant malgré la solitude...j'essaie d'affirmer ma façon d'être mais j'ai encore beaucoup de chemin à parcourir pour être heureuse...
Les enfants plus âgés m'ont appris à rester à ma place et à me soumettre à leur vision du monde. Selon eux j'étais bizarre, différente... j'ai vécu l'isolement et la solitude. Je cherchais sans cesse à me faire des amis et pour cela il fallait que je soit comme eux....inutile de vous dire à quel point cela était difficile.
J'ai si souvent entendu dire de la bouche de personnes de ma famille "Oh, on sait comment elle est..." supposant que j'étais bizarre. Je ne faisais rien comme les autres et j'étais selon eux chiante (car je parlais tout le temps, j'étais trop curieuse) et folle (ou fofolle..).
Je me suis toujours sentie moins bien que mes cousines, moins intéressante, moins disciplinée, moins soumise et donc moins appréciée par tout le monde....elles étaient si bien formatées et moi, malgré tous mes efforts, j'étais incapable d'être comme elles.
Ce sentiment de décalage a été renforcé par mon arrivée en France en 2001, j'ai changé de culture, de pays, de langue....encore une fois j'étais différente. J'ai dû de nouveau observer les autres pour les imiter...si bien que 3 ans plus tard je parlais si bien le français que personne ne pouvait imaginer, à m'entendre parler, que je n'étais pas française.
J'ai réussi à vivre ainsi (dans une solitude profonde au beau milieu de tous ces gens) jusqu'à mes 27 ans, âge à laquelle la psy, que je voyais pour d'autres raisons, m'a appris que j'étais une adulte surdouée... J'ai commencé à passer en revue tous les moments de ma vie d'enfant, d'ado, mon arrivée en France et ma capacité à intégrer cette langue et cette culture comme si j'étais née ici... j'ai finalement compris et accepté.
Ça va mieux maintenant malgré la solitude...j'essaie d'affirmer ma façon d'être mais j'ai encore beaucoup de chemin à parcourir pour être heureuse...