sanders a écrit :Un peu off topic, quoique je sais pas en fait.
Après avoir écouté une conférence sur Poincaré où il était question de statistiques je me pose une question.
Si à l'échelle individuelle, un truc est non prédictible, imprévisible mais qu'à l'échelle du monde ça donne des statistiques fiables, ça sert à quoi en terme de "s'en sortir ou pas" d'y réfléchir ?
Ça sert à quoi finalement de comprendre à l'échelle d'un groupe quelque chose qui à l'échelle d'une personne ne pourra pas finalement l'éclairer ?
C'est une vraie question, je me rends compte que je ne pige plus rien à l'idée de recherche à grande échelle dans ces cas de position de vie toutes uniques aux destins bien improbables.
Pour envisager ça, je trouve utile d'ajouter la notion intermédiaire de chaos déterministe.
http://www.matierevolution.fr/spip.php?article706
L'image classique, c'est celle de la trajectoire des gouttes d'eau au sommet d'une montagne qui vont se retrouver ( bloquées ? ) dans telle ou telle vallée sans que leur trajectoire puisse être déduite des conditions initiales ou peut-être même arriver à un fleuve bienheureux qui les conduira paisiblement vers la mer de l'éternité.
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From too much love of living,
From hope and fear set free,
We thank with brief thanksgiving
Whatever gods may be
That no life lives for ever;
That dead men rise up never;
That even the weariest river
Winds somewhere safe to sea.
http://www.poetryfoundation.org/poem/174555
Puisqu'il est question de Poincaré, cela suppose qu'il existe une coupe de Poincaré dans l'espace des phases d'un système dynamique qui soit une fractale. Et par exemple:
[BBvideo 425,350]
http://www.youtube.com/watch?v=3T0T0_0zHNc[/BBvideo]
http://www.chaos-math.org/fr
C'est-à-dire que des trajectoires individuelles peuvent avoir tendance à se regrouper dans des bassins d'attraction. Ce n'est pas nécessaire de connaitre précisément l'origine de ces trajectoires ni de de les expliquer pour les observer.
En précisant que ces regroupements dépendent du regard que l'on porte sur le social qui dépend du projet politique ( au sens basique du mot ) que l'on a. Chaque groupe politique ayant une idéologie à propager - dont son regard - et des buts à atteindre par exemple en fonction de leur idée de ce qu'est une vie bonne, de ce qu'est "s'en sortir", de ce qu'il faut que les gens soient pour que la société soit bonne, etc. Et bien sûr le fameux "Que faire ?".
Ensuite, y a deux grandes possibilités d'approche pour examiner ces regroupements et si on les juge souhaitables ou non: soit on regroupe selon des causes présumées ( genre association de victimes ), soit on se contente d'observer des états et de juger s'il faut essayer de le changer ou non ( genre aide sociale ). L'un n'empêchant pas l'autre, étant donné qu'une association de victimes voudra que sa fiction soit prise en compte par l'aide sociale, au moyen d'une reconnaissance par le droit par exemple et par la formation de professionnels compétents pour prendre en compte la souffrance annoncée.
Un point à questionner, c'est si le regroupement s'effectue par les victimes autodésignées ou par décision/désignation institutionnelle.
C'est dans ces conditions que sont élaborées les fictions dont on/je parlait/s plus haut, plus ou moins déterministes en fonction de certaines causes - qui par exemple seront dignes ou non de figurer dans l'anamnèse en psychologie ou dans les circonstances atténuantes en droit - et que telle personne - on passe ici de l'individu à la personne - pourra se réapproprier en bricolant à partir d'elles ( effet Barnum inclus ( Cf. de nombreuses présentations sur ce forum )).
Pour penser tout ça, c'est utile de savoir de quel point de vue on se place ( individuel, personnel, social ou collectif ), si l'on croit au libre-arbitre ou non et si l'on pense que les possibilités du comportement humain sont infinies ou non...