En lisant tout ce qui précède, je suis étonné de constater autant de difficultés à admettre les difficultés avec les implicites!
J'imaginais qu'il était implicite que nous nous prenions tous les pieds dans le tapis avec ça, hé bien non visiblement, on ne peut pas en faire une généralité.
Mais pour répondre à Miss dans la lune, je crois, qui demandais, en substance, si ce problème d'implicites était vraiment une gêne dans la vie pour quelqu'un:
OUI! trois fois oui, gérer les implicites fait partie de mes challenges quotidiens, que ce soit dans la communication avec les autres aussi bien qu'avec mon petit moi-même.
Pour éviter de faire trop long, je citerai "ça de *Za*":
*Za* a écrit :
- le fait de penser à mille choses en même temps empêche parfois de sélectionner l'info pertinente ;
- le fait d'ouvrir d'un coup l'éventail de toutes les possibilités de sens d'une phrase lue ou entendue, avec les émotions qui peuvent surgir derrière, peut parfois créer un doute sur ce qu'on était censé comprendre ;
- le fait de s'intéresser plus que la norme à tout ce qui est intemporel, infini ; à tout ce qui forme des systèmes plus ou moins complexes, à toutes les questions sans réponse... bref à tout ce qui paraît tellement important à pas mal de surdoués, peut entraîner un certain manque d'intérêt, ou un manque de temps, pour des choses aussi triviales que les conventions sociales
Il est donc acceptable, il me semble, de reconnaître ces écueils comme des caractéristiques (possibles) des surdoués, même si ça ne leur est pas spécifique.
Je ne l'aurais pas mieux dit. Et je voudrais dégager deux tendances lourdes dans ces difficultés:
La première, dont vous avez déjà beaucoup parlé:
Ne pas comprendre un implicite.
Le coup d'aller "voir" s'il y a du lait à la cave est typique! On rencontre ça très souvent chez les enfants, et c'est vrai qu'en grandissant on peut s'up-grader soi-même, mais n'empêche, ça peut persister. Combien de fois, à l'énoncé d'une théorie (en sciences, en philo, en technique, peu importe le domaine) me prends-je à penser: " oui, mais c'est bidon, parce que ça ne marche que dans un certain cas ", alors que tous les autres autour acceptent pleinement cette théorie, car soit ils ont intégré que ça ne marchait que dans ce cas là, sans que ça n'ait été énoncé, soit ils n'ont même pas pensé à penser qu' il fallait que certaines conditions soit réunies pour que ça marche. C'est le fameux "dans des conditions normales de température et de pression" qu'on rencontre dans les problèmes de physique par exemple, sinon ça marche pas! Qu'est-ce que ça me fatigue, ce genre de truc!!
La seconde, c'est:
Ne pas penser à énoncer les implicites
Et ça a été moins cité ici. Par paresse, par souci de rapidité, ou simplement parce qu'on croit que tout le monde est passé par les mêmes préalables dans sa tête, on oublie de préciser des choses fondamentales avant d'énoncer sa pensée.
Au mieux c'est juste cocasse, et ça donne l'impression qu'on saute du coq à l'âne, au pire ça peut provoquer un vrai malentendu, voire blesser l'autre. Par exemple, avant d'émettre une critique ou un doute sur un point de détail lorsque quelqu'un me présente un travail, ou une pensée, j'oublierai de préciser d'abord: l'ensemble est très bien, c'est un excellent boulot, il y a juste un petit truc à améliorer. Parce que pour moi, c'est évident. Mais forcément, le ressenti de l'autre ne sera pas le même si je ne l'ai pas dit auparavant!
Le fameux "ça va sans dire" que certains ont, bien légitimement, besoin d'entendre quand même.
Je me garderais bien d'émettre un avis quant au fait que ce soit un problème typique de la douance et je m'en fiche un peu, mais ce qui fait sens, c'est que dans le premier cas comme dans le second, on passe souvent pour un imbécile, très en-dessous du niveau des autres, soit parce qu'on n'a pas compris une consigne simple, soit parce qu'on balance un truc sorti de la lune. Et ça, ça nous ramène à des expériences connues, non?