Opéra et théâtre lyrique

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Judith
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Re: Opéra et théâtre lyrique

Message par Judith »

Calvinethobbes a écrit : jeu. 26 janv. 2023 09:27 les circonstances font que j'ai un faible pour cette oeuvre.
Je l'ai découverte il y a longtemps dans une mise en scène détestable (j'ai fort heureusement oublié le nom du metteur en scène) et j'en ai été dégoûtée pour cette mauvaise raison. Je me suis réconciliée avec elle depuis, en la revoyant dans de meilleures conditions : tout le début, jusqu'à l'arrivée des pélerins, reste néanmoins un écueil pour moi, en partie pour des raisons musicales car je trouve le leitmotiv du Venusberg -qui n'est certes très présent que dans l'ouverture et le premier tableau mais revient au troisième acte - franchement faible. Je sais que c'est purement subjectif, mais c'est aussi la règle du jeu en musique.

Heureusement, il y a la Romance à l'étoile. :favorite:

Je la mets dans un enregistrement par Fischer-Dieskau. Je sais qu'il y a des gens qui en pensent du mal dans Wagner, mais j'y suis attachée pour des raisons sentimentales. :honte:

https://www.youtube.com/watch?v=t_iVact5l3Q
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Calvinethobbes
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Re: Opéra et théâtre lyrique

Message par Calvinethobbes »

Merci Judith pour le lien! Pour le moment, mes capacités d'analyse dans le domaine de l'opéra (et de la musique en général) se résument à un j'aime/j'aime pas très viscéral, et en ce qui concerne l'opéra, très lié au visuel. Je suis donc bien incapable d'argumenter sur mes préférences en la matières :-|

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Tamiri
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Re: Opéra et théâtre lyrique

Message par Tamiri »

Mrou.
Judith a écrit : jeu. 29 déc. 2022 19:55 (sauf pour les cors où je maintiens mon avis sévère)
Oui ce n'est pas spécialement agréable, pas plus que n'importe-quel "accident de cor" à un moment stratégique (j'avais parlé de celui survenu il y a un an dans l'ouverture du Voyage dans la Lune à Marseille). En revanche, en entendant ces "couacs" j'ai spontanément éprouvé une indulgence en pensant à des cors naturels, mais je n'avais pas vue sur la fosse, étant au parterre. Or, si la stricte chronologie laisse penser que Beethoven ne disposait que desdits cors naturels, j'imagine que les chefs seraient assez avisés de jouer la sécurité en optant pour des cors à pistons d'une facture conforme à la première moitié du XIXe. Au lieu de quoi j'ai un peu l'impression que dans ce genre de répertoire, on entend soit des cors naturels, soit des cors d'harmonie modernes, comme s'il fallait choisir entre le son et les notes...
Judith a écrit :A vrai dire, je m'étais demandé si tu pensais à Vickers. Si c'était lui, je le défendrais toujours, même avec tous ses défauts : je n'ai jamais entendu meilleur Florestan que celui qu'il incarne dans la version de Carl Böhm, sincèrement.
Effectivement j'ai du mal avec le "type" Vickers ou James King. Pour le coup, l'engagement émotionnel de Vickers est évident, mais dans l'air d'entrée j'ai systématiquement une douche écossaise. Récitatif ("Welch'ein Dunkel") et partie lente, tout va bien même si certaines voyelles ont une couleur bizarre, mais dans les dernières minutes (la partie rapide), il me "perd" complètement. J'ai l'impression qu'il lit cette section comme une sorte de halètement quand j'y entends clairement un passage vocalisant destiné à une voix beaucoup plus légère, genre Tamino ou Titus. On ne peut pas tout faire en même temps et Vickers me semble s'avancer là-dedans sans réussir à alléger la vocalise ni à s'appuyer sur une diction rapide pour que le texte reste fluide (ici au contraire ça semble aller trop vite pour lui, du coup plusieurs consonnes semblent passer à la trappe). Pour le coup j'ai tellement l'oreille accoutumée à cette écriture relativement traditionnelle qui ressurgit à ce moment et à la convention théâtrale qu'elle représente (il n'est effectivement pas réaliste qu'une personne en train de dépérir se mette à gazouiller à la fin de son monologue), j'ai tellement le réflexe d'y chercher le paroxysme de l'émotion comme dans les airs de Sesto dans la Clémence de Titus que ça se met littéralement en travers de mon ressenti, comme si Vickers se mettait à parler une autre langue.
Mais je n'avais entendu Vickers que dans l'enregistrement avec Karajan et je ne connaissais pas cette lecture avec Böhm que j'ai donc cherchée sur internet, et qui se trouve être plus ancienne de dix ans. Or, assez logiquement, je trouve ça vraiment mieux, à la faveur d'une voix plus claire et plus agile. Evidemment j'ai toujours beaucoup plus Kaufmann en tête (avec Abbado, qui est du reste la seule version discographique que je possède).
Judith a écrit :j'espère que tu nous diras ton avis sur le Ring de Berlin, même vu à la télévision. Je suis en train de l'écouter et je suis indécise.
Je suis perplexe aussi, tellement ça me semblait tenir la route au début pour partir ensuite un peu dans tous les sens. D'habitude les détournements de Tcherniakov restent cohérents de bout en bout une fois le principe de base admis, et sa direction d'acteurs est homogène. Là j'ai du mal à m'y retrouver.
Dans L'Or du Rhin, j'avais trouvé que l'histoire de l'institution de recherche bizarre et cynique fonctionnait bien ou du moins que même dans ces conditions, un bon livret se sortait de tout, que les relations entre les personnages étaient très lisibles et que la "transposition" se faisait sans effort. Et puis peu à peu, il semble plus difficile au metteur en scène de garder le cap ; alors, certes, contrairement à d'autres, il ne laisse pas tomber son concept en route, ce qui personnellement me semble appréciable, mais ça devient parfois difficile à tenir et quand il faut faire le lien soi-même entre le texte et la scène en passant par le X-ième degré, ça devient lassant. À la toute fin du prologue, déjà, je m'imaginais le Walhalla comme une sorte de dernier étage spectaculaire de l'immeuble et je me demandais pourquoi les dieux n'y allaient pas tout simplement, quitte à grimper à l'arbre pour rester dans le délire, or ils sortent de scène de manière banale. Ensuite il y a plein de trucs qui vont contre le texte, au premier rang desquels Siegfried qui reste un sale gosse alors que la manière dont il est introduit ouvrait un boulevard au parcours initiatique du personnage, etc.
Pour le reste il y a des changements à vue spectaculaires, quand on a l'impression que c'est tout l'immeuble qui monte ou qui descend, ça fait un effet "whaou", je pense que si j'avais été dans la salle ça m'aurait plus facilement bluffé·e et en compensé un peu le côté capilotracté dans La Valkyrie et Siegfried. Reste aussi qu'on a jamais le même niveau de concentration à la télé (je trouve). Si je n'avais pas acheté l'été dernier une télé avec un écran relativement grand et qui permet de récupérer directement le streaming d'Arte (seul le prologue avait été diffusé sur la chaine traditionnelle), je n'aurais pas eu envie de regarder les trois "journées" sur l'ordinateur.
Judith a écrit :Sinon, j'ai vu La Petite boutique des horreurs, et j'ai beaucoup aimé moi aussi, avec une perception différente de la tienne.
Décidément tu fréquentes d'excellents théâtres, je le dis en toute partialité assumée :rock: C'est bien le Diable si on arrive pas à s'y croiser un de ces jours.
Judith a écrit :
Calvinethobbes a écrit : jeu. 26 janv. 2023 09:27 les circonstances font que j'ai un faible pour cette oeuvre.
Je l'ai découverte il y a longtemps dans une mise en scène détestable (j'ai fort heureusement oublié le nom du metteur en scène) et j'en ai été dégoûtée pour cette mauvaise raison. Je me suis réconciliée avec elle depuis, en la revoyant dans de meilleures conditions : tout le début, jusqu'à l'arrivée des pélerins, reste néanmoins un écueil pour moi, en partie pour des raisons musicales car je trouve le leitmotiv du Venusberg -qui n'est certes très présent que dans l'ouverture et le premier tableau mais revient au troisième acte - franchement faible. Je sais que c'est purement subjectif, mais c'est aussi la règle du jeu en musique.

Heureusement, il y a la Romance à l'étoile. :favorite:

Je la mets dans un enregistrement par Fischer-Dieskau. Je sais qu'il y a des gens qui en pensent du mal dans Wagner, mais j'y suis attachée pour des raisons sentimentales. :honte:

https://www.youtube.com/watch?v=t_iVact5l3Q
Moi après avoir écouté un disque j'ai vu mon premier Tannhäuser dans une mise en scène que j'avais trouvé pas trop mal mais pas inoubliable, donc de mémoire je ne sais plus qui l'avait faite, j'ai plutôt le souvenir de Peter Seiffert dans le rôle titre : un grand costaud avec tête à jouer dans une série des années 1980, une fois passée la surprise la voix et la diction étaient magiques.

Fischer-Dieskau est superbe là dedans et je vois que c'est avec Konwitschny :favorite: Vais me procurer le disque, tiens.
Judith a écrit :Moi c'est Lohengrin, Tristan et Parsifal, et juste en dessous La Walkyrie. Un choix sans rapport avec la valeur intrinsèque des œuvres mais avec les circonstances affectives où je les ai découvertes et/ou partagées.
Lohengrin pour ce genre de raison. Un attachement aux Maîtres chanteurs survenu il y a quelques années, uniquement parce que j'ai découvert la production de Stefan Herheim, ça devait être vers 2015 à Paris, sur le mode du pur plaisir sans arrière-pensée, comme un moment avec une saveur d'enfance.
Mais depuis très longtemps et sans interruption je fais une fixation sur le Vaisseau fantôme, premier enregistrement intégral acheté (en même temps qu'un Don Giovanni) quand mes parents ont acquis un premier lecteur CD. Ça n'a fait qu'empirer à mesure que je me passionnais pour l'opéra français (rien qu'à penser que Wagner le destinait à l'Opéra de Paris je me fais des films sur l'influence qu'il aurait pu avoir). Je frissonne rien que de penser au grand duo du 2e acte ou au monologue du Hollandais. Il y a des jours où je me sens d'humeur à préférer les couleurs crépusculaires et les motifs de harpe de l'ouverture de la toute dernière version, d'autres où je voudrais au contraire le roulement de timbales si "grand opéra romantique" de la version destinée à Paris. Et je ne vous dis pas dans quel état j'étais lors de la soirée à Versailles où ont été jouées successivement les deux "Hollandais" rivaux de Wagner et de Dietsch (j'ai adoré ce dernier également).
Et ça va au point d'avoir accumulé une dizaine d'enregistrements et quelques DVD, d'avoir fait le déplacement pour voir trois fois ma production préférée jusqu'à présent (à Genève, à Caen et à Luxembourg). Et d'avoir envie de me déplacer à chaque fois qu'on annonce une représentation quelque-part pas trop loin (mais avoir envie n'entraine malheureusement pas d'avoir les finances et le temps).
Il est possible que ça reste l'opéra de ma vie, et effectivement, érudition ou non, je me fiche pas mal du fait que ce n'est pas forcément le plus intéressant du monde sur le plan littéraire. Bon, je fais une fixation presque aussi intense sur La Dame blanche de Boieldieu et Alceste de Gluck mais là on sort de Wagner. Et dans l'espace fictif de mon cerveau, Wagner et Offenbach habitent au même étage, je pense qu'ils continuent à s'engueuler pour le principe. Wagner en colloc' avec Hervé et Offenbach avec Bizet, par exemple. :lol:
Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil

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Judith
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Re: Opéra et théâtre lyrique

Message par Judith »

Je te réponds seulement sur Wagner, mais je reviendrai sur Vickers et le reste un peu plus tard. :)

Je n’ai encore vu que le prologue et la première journée du Ring de Berlin, donc je reste prudente et il est possible que je change d’avis par la suite.

L’ensemble m’a d’abord laissée assez froide et dubitative, avant de réussir à me captiver : pour l’instant, je dirais volontiers que c’est l’une des meilleures mises en scènes que j’aie pu voir, à la fois parfaitement cohérente et très fonctionnelle. Largement du niveau de celle d’un Chéreau ou d’un Castorf. Bien sûr, il faut accepter le choix de Tcherniakov de supprimer la dimension épique et surnaturelle du Ring et d’insérer dans l’œuvre même un matériau narratif qui déplace les thèmes d’origine sans les trahir. On passe donc avec lui du domaine du mythe à celui de la science : le frêne, l’orage, la forêt, le glaive, l’anneau et autres éléments symboliques ne sont plus que des objets de pacotille et le cosmos où se déroule l’opéra est devenu le microcosme d’une fondation de recherche. Un consortium puissant patronné par un homme d’affaires mégalomane cherche à y créer un surhomme par des moyens médicaux, tout en instrumentalisant les données des expériences conduites sur les plus faibles au profit de régimes policiers. A noter que les initiales du nom du centre, Experimental Scientific Center for Human Evolution forment l’acronyme ESCHE, c’est-à-dire le Frêne en allemand. L’Yggdrasil, c’est le centre lui-même, l’univers réduit à une série de structures médicales au service d’une utopie sinistre et d’un système politique et économique pourri jusqu’à la moëlle.

Une fois cet aspect admis, tout m’a paru sonner juste -pour le moment du moins. L’oeuvre de Wagner était profondément politique, et la mise en scène l'est également. L'actualisation m'y a paru assez riche et articulée pour ne pas être une simple facilité : le transhumanisme et ses dérives, les nouveaux totalitarismes émergents et leurs séides, les cobayes consentants ou non, la dématérialisation de l’économie, toutes les plaies du monde moderne, aisément reconnaissables, concourent à la catastrophe finale avec assez d’efficacité pour faire froid dans le dos et conserver la dimension apocalyptique du mythe wagnérien. On oublie parfois que le Ring est une forme du mythe du Ragnarok : ici, on ne peut guère l’oublier et c’est une bonne chose. Par ailleurs, la dimension intime et tragique du récit m’a paru beaucoup gagner aux choix de Tcherniakov : sa direction d’acteur est très précise et les performances vocales et dramatiques des chanteurs sont pleinement valorisées. Michael Volle compose un Wotan particulièrement admirable, lucide et torturé à souhait, impuissant face à sa propre folie. La Brünnhilde d’Anja Kampe ne lui est pas inférieure.
Reste à voir (pour moi) comment sera traitée la deuxième partie, mais si c’est de la même qualité, ma foi… :cheers:
Tamiri a écrit : ven. 27 janv. 2023 21:21 C'est bien le Diable si on arrive pas à s'y croiser un de ces jours.
Oui, il faudra faire ça un jour, ce sera amusant.
Tamiri a écrit : ven. 27 janv. 2023 21:21 je fais une fixation (...) sur (...) Alceste de Gluck
Dans mes bras! C'est pareil pour moi. Il faudra que tu me dises à l'occasion ce que tu penses de l'interprétation de Callas. :D
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Re: Opéra et théâtre lyrique

Message par Troglodyte-mimi »

En passant pour vous dire merci pour ces échanges :-)
Je n'ai pas votre culture (sur ces sujets au moins!) ni le temps malheureusement d'accorder beaucoup de temps à ces domaines mais j'aime énormément vous lire et vous alimentez à l'envie ma liste des "j'aimerais voir un jour" :-p et même si je ne retiens pas tout vous lire est pour moi une source de découverte inépuisable, accessible quand je le peux. Bref en gros je voulais dire MERCI quoi !

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Tamiri
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Re: Opéra et théâtre lyrique

Message par Tamiri »

Judith a écrit : sam. 28 janv. 2023 09:50L’ensemble m’a d’abord laissée assez froide et dubitative, avant de réussir à me captiver : pour l’instant, je dirais volontiers que c’est l’une des meilleures mises en scènes que j’aie pu voir, à la fois parfaitement cohérente et très fonctionnelle. Largement du niveau de celle d’un Chéreau ou d’un Castorf. Bien sûr, il faut accepter le choix de Tcherniakov de supprimer la dimension épique et surnaturelle du Ring et d’insérer dans l’œuvre même un matériau narratif qui déplace les thèmes d’origine sans les trahir. On passe donc avec lui du domaine du mythe à celui de la science : le frêne, l’orage, la forêt, le glaive, l’anneau et autres éléments symboliques ne sont plus que des objets de pacotille et le cosmos où se déroule l’opéra est devenu le microcosme d’une fondation de recherche. Un consortium puissant patronné par un homme d’affaires mégalomane cherche à y créer un surhomme par des moyens médicaux, tout en instrumentalisant les données des expériences conduites sur les plus faibles au profit de régimes policiers.
Comme à mon habitude, pour ce qui me concerne, j'en reste volontiers au seul besoin de me laisser raconter une histoire sans me casser la tête sur les implicites. J'ai eu la réaction inverse au début : après les premières minutes de déchiffrement j'ai trépigné sur mon fauteuil en me disant "chouette chouette chouette ça va marcher c'est sûr", rien ne m'a effectivement semblé plus fluide que de voir Wotan en patron cynique et veule. La négociation avec Fafner et Fasolt en entrepreneurs du BTP mafieux, je me disais : la représentation des relations entre les personnages est limpide, quel régal. Quel plaisir on aura à les voir tomber, ces divinités-là. La descente dans les tréfonds de l'immeuble pour aller récupérer Alberich a enfoncé le clou, outre l'effet "whaou" du changement à vue, l'apparition de ce sous-sol voué à l'expérimentation humaine est glaçante, etc. Bref, la référence contemporaine et sa capacité à susciter une répulsion instinctive fonctionnent, c'est une sorte d'émerveillement inversé que de se rendre compte que l'on prend une sorte de plaisir à être terrifié·e. Donc le moment de rupture a eu lieu à la toute fin quand la montée au Walhalla n'a pour ainsi dire pas eu lieu de manière concrète et qu'on voie, par exemple un nouvel étage censément spectaculaire mais en toc et d'un goût douteux (en revanche le côté dérisoire de ce cérémonial où Froh arbore un sourire caricatural m'a bien plu, réalisé à la manière d'une pseudo-réjouissance de bureau à laquelle on s'oblige à assister par convention). Mais c'était là une réserve mineure.

Et donc, c'est par la suite et surtout dans Siegfried que j'ai trouvé que ça perdait en lisibilité et que faire rentrer le texte dans le concept devenait un exercice plus tortueux. Un seul exemple : une fois admis (ce n'est pas difficile je trouve) que les objets ne sont pas magiques et qu'ils ne sont que des grigris proposés à la convoitise de chacun, on a tout de même besoin de pouvoir suivre leur parcours au long du récit. Or avec l'épée, j'ai trouvé que c'était pour le moins compliqué. Mais je te laisse voir. Je ne sais pas dans quelle mesure le moindre impact et la moindre concentration par rapport à un spectacle en salle n'y est pas pour quelque-chose dans le fait que j'ai fini par me lasser. Du reste j'ai beaucoup aimé le dernier tableau (2e moitié du III du Crépuscule).

Et oui en effet je trouve qu'on a là un excellent Wotan, très maîtrisé du point de vue vocal. J'ai eu plus de mal avec Villazon en Loge, le personnage est un peu caricatural et je m'attendais à ce que Tcherniakov trouve une autre solution que de le faire quelque-peu surjouer.
Judith a écrit :C'est pareil pour moi. Il faudra que tu me dises à l'occasion ce que tu penses de l'interprétation de Callas. :D
Alors ÇA DÉPEND :zeebre:
J'aurais dû préciser que ma passion pour Gluck est centrée sur les versions parisiennes. Donc je viens de faire une rapide recherche sur internet qui m'apprend que Callas a enregistré une version en italien (je ne sais pas si c'est l'originale viennoise ou une re-traduction de la version parisienne, comme il s'en trouve parfois également pour Orphée). Donc voilà, je ne l'ai jamais entendue.
En revanche j'ai pour ainsi dire grandi avec un disque acheté par ma mère qui est un récital d'airs en français par Callas, accompagnée par Georges Prêtre, dans lequel il y a "Divinités du Styx". Donc ayant écouté cet extrait de nombreuses fois longtemps avant de m'intéresser à l'œuvre complète, c'est peu dire que j'éprouve à son égard une certaine affection. J'imagine que dans les conditions d'une intégrale et dans le même contexte (à Paris dans les années 60 avec Prêtre et le reste des rôles tenus par de fins connaisseurs du style (tiens Nicolai Gedda en Admète évidemment)... et avec une bonne prise en main par le chef de chant au niveau du français, ça aurait pu être plus que sympathique. Car oui, j'ai par la suite développé une exigence toute autre en ce qui concerne la déclamation, et en dépit de l'engagement volcanique de Callas dans l'extrait, je ne sais pas si j'irais jusqu'à écouter toute la pièce si cette diction pâteuse n'avait pas été corrigée.

En français, donc, j'ai l'enregistrement avec Jessye Norman et Nicolai Gedda, où même les rôles secondaires sont tenus avec, sur le plan du phrasé, un style irréprochable. Le français de Norman reste toutefois largement perfectible (à vrai-dire en achetant le disque je m'attendais à ce qu'il soit du même niveau que dans La Belle Hélène avec Plasson, qui est un disque largement postérieur, ceci pouvant expliquer cela). Sauf que la direction de Serge Baudo m'agace profondément la plupart du temps, c'est mou et pâteux.
J'en possède un autre avec le même Gedda et Georges Prêtre à la direction, c'est une autre chose !
Enfin celui de Gardiner avec Anne-Sofie von Otter, reflet du spectacle du Châtelet que je n'ai en revanche pas vu (la mise en scène de Wilson), qui me semble la lecture la plus idiomatique en ce qui concerne l'orchestre, les tempi...
Ce n'est pas comme pour le [Vaisseau fantôme, on n'en trouve pas autant de lectures convaincantes (ou alors il faudrait effectivement que je me mette aux versions italophones - après tout pour Orphée j'écoute bien les différentes versions.
Non, en fait, j'attends celle de mes rêves, je voudrais Marc Minkowski à la direction, avec Stéphanie d'Oustrac et Yann Beuron. Si le forum veut bien se cotiser, envoyez-moi l'argent et je me charge de le produire en ne prélevant pour toute commission qu'un exemplaire gratuit du disque et un bol de croquettes.
Judith a écrit :
Tamiri a écrit : ven. 27 janv. 2023 21:21 C'est bien le Diable si on arrive pas à s'y croiser un de ces jours.
Oui, il faudra faire ça un jour, ce sera amusant.
Ben j'y suis ce soir pour Le voyage dans la Lune mais je ne convie personne car c'est complet.
Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil

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Re: Opéra et théâtre lyrique

Message par Judith »

Tamiri a écrit : sam. 28 janv. 2023 14:26 Mais je te laisse voir.
Oui, je pense qu'il vaut mieux que je voie la fin avant de répondre. J'ai commencé Siegfried et pour le moment, je trouve que ça tient toujours très bien la route mais je n'ai regardé que quelques scènes en vitesse :honte: . J'étais curieuse de découvrir comment Mime allait être présenté et interprété car j'ai toujours trouvé que le personnage était l'un des plus délicats à réussir, ou du moins autant que Loge, figure éminemment "glissante" sur laquelle je reviendrai aussi. Pas forcément pour défendre Villazon mais pour proposer une réflexion. Je comprends ce qui t'a gêné pour le Walhalla ; je pense pour ma part que le choix de Tcherniakov était le bon en contexte, mais c'est personnel.
Tamiri a écrit : sam. 28 janv. 2023 14:26 Alors ÇA DÉPEND
Forcément, avec Callas ça dépend toujours. Je partage à peu près ton sentiment, donc je n'ergoterai pas. Je connais la version italienne de 1954 et je ne pense pas que ça vaille la peine que tu la recherches.
Je déteste l'interprétation de Norman pour ma part. Mais Crespin, qu'en dis-tu? On va voir si je devine juste. :)

https://www.youtube.com/watch?v=1S0g2I0bHEM
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Re: Opéra et théâtre lyrique

Message par Tamiri »

J'oublie facilement qu'on trouve plein de trucs sur youtube.

Donc je parlais de ceci :
https://www.youtube.com/watch?v=VTlVx6xOnt8
Toute nostalgie (plus ou moins dans la mesure du possible) mise à part, c'est vraiment pas mal. Il se trouve aussi que le geste de Prêtre est impérial. Et ce report numérique se trouve être plus clair que mon vieux 33 tours (et pour cause, on l'a usé jusqu'à la corde sur un électrophone pas très délicat), je découvre que c'est beaucoup plus compréhensible que dans mon souvenir.

Bon alors :

:favorite: Crespin :favorite: Crespin :favorite: Crespin :favorite:
Je précise, enregistrée ici dans ses grandes années vis-à-vis de ce répertoire. Je trouve que sa Métella de la Vie Parisienne et dans une moindre mesure sa Carmen ont été enregistrées bien trop tard, la voix s'étant alourdie, les ports de voix systématiques devenant caricaturaux. Là je trouve que c'est d'une classe folle en dépit de l'approche des chefs de l'époque qui confondent noblesse et lenteur.
À contexte égal je la préfère ici à Rita Gorr (accompagnée d'une manière plus idiomatique, normal c'est Cluytens).
https://www.youtube.com/watch?v=zh7O3bUHHL4

Je pense que pour les auditeurs·rices moins accoutumé·es à l'école française pur jus, c'est un juste milieu par rapport à ce genre de chose, que j'aime bien mais dont j'admets volontiers que c'est devenu un peu exotique :
https://www.youtube.com/watch?v=ZIbKl7ATlzQ (Suzanne Balguérie)
Hors-sujet
Ah mais cet air je ne l'ai pas aussi complet sur mon CD, remboursez ! Je veux ça sur un disque, avis à l'éditeur !
https://www.youtube.com/watch?v=CU3CApjTQ6Q
Pour le coup il me semble aussi important de tenir compte du fait que ces interprètes se débattaient avec un diapason haut, ce qui invite à une certaine indulgence quant à des stridences accidentelles.

Et je n'inclus pas l'enregistrement de Von Otter / Gardiner dans une comparaison directe car elle défend une version alternative de l'air, en l'occurrence un arrangement de Berlioz.

Je crois qu'au vu des talents actuels, on aurait tout pour enregistrer une intégrale de haute volée, mais l'époque n'y est pas forcément favorable et je ne vais pas me plaindre non-plus que des efforts soient plutôt investis dans la gravure d'œuvres franchement délaissées. Mais tout de même :
https://www.youtube.com/watch?v=rCMWzo4csm4
J'ai tellement peu à reprocher à Véronique Gens pour le coup, que je peux m'autoriser au pinaillage extrême, en l'occurrence il ne manquerait plus qu'elle soigne un peu ses e muets et autres [ə], et qu'elle prenne pose mieux certaines diphtongues (principalement dans "pitié").
Troglodyte-mimi a écrit : sam. 28 janv. 2023 12:21Je n'ai pas votre culture (sur ces sujets au moins!) ni le temps malheureusement d'accorder beaucoup de temps à ces domaines
Ce n'est heureusement pas affaire d'érudition, du moins à mon sens, le théâtre lyrique n'étant qu'un mode de narration parmi d'autres. Il y a une part d'accoutumance qui peut entrer en ligne de compte dans certains cas en raison des conventions théâtrales qu'il peut être utile de s'approprier un peu, pour ça je pense qu'il suffit largement de recevoir de courtes explications.
De toutes façons il n'y a pas un spectateur qui soit la copie d'un autre. Au sujet des interprètes du rôle de Florestan dans Fidelio il se trouve que j'ai personnellement du mal avec l'artiste évoqué par Judith par une sorte d'excès de familiarité avec des conventions d'écriture musicale plutôt traditionnelles à l'époque où l'œuvre a été achevée et qui constituent chez moi un point de repère très intuitif. Je n'aurais probablement pas eu la même réaction sans cet arrière-plan. De la même façon je suis en quelque-sorte hypersensible à la question de la diction, mais uniquement en français et en allemand ; les autres langues, je ne les pratique pas (ou pas de manière à être capable de finasser sur leur prononciation, comme dans le cas de l'anglais), donc forcément je ne me rends pas compte quand les chanteurs ont un accent trop prononcé ou quand ils ne soignent pas leur diction. Tout en ayant acquis une certaine compréhension de l'italien, que je ne parle pourtant pas, justement à force de fréquenter l'opéra...
À la limite je crois que si l'on demande à plusieurs personnes : "par quoi commencer si l'on est néophyte", on aura autant de réponses différentes...
Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil

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Message par Judith »

Tamiri a écrit : sam. 28 janv. 2023 17:06 le théâtre lyrique n'étant qu'un mode de narration parmi d'autres.
Certes, mais c'est le meilleur de tous. Parfois, il faut dire les choses comme elles sont. :rofl:
Tamiri a écrit : sam. 28 janv. 2023 17:06
:favorite: Crespin :favorite: Crespin :favorite: Crespin :favorite:
Je le savais. :cheers:


Profite bien du Voyage dans la Lune. :)
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Re: Opéra et théâtre lyrique

Message par Tamiri »

Judith a écrit : sam. 28 janv. 2023 17:48
Tamiri a écrit : sam. 28 janv. 2023 17:06 le théâtre lyrique n'étant qu'un mode de narration parmi d'autres.
Certes, mais c'est le meilleur de tous. Parfois, il faut dire les choses comme elles sont. :rofl:
Mais c'est pas au dessus des vidéos de chats, quand-même.
Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil

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Message par Judith »

Hors-sujet
Tamiri a écrit : sam. 28 janv. 2023 18:06 Mais c'est pas au dessus des vidéos de chats, quand-même.
Je boycotte par principe les vidéos de chats, donc je ne saurais me prononcer sur ce point. :honte:
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Re: Opéra et théâtre lyrique

Message par Tamiri »

Alors je t’explique : il y a une hiérarchie des trucs qui sont plus ou moins bien et dont le classement dépend des goûts, et au dessus il y a les chats.
Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil

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Re: Opéra et théâtre lyrique

Message par Judith »

Je comprends bien, mais comment fais-tu quand il y a des chats dans une œuvre lyrique?
Ça par exemple :

Duo miaulé (Ravel).

C'est au-dessus ou au-dessous? :help:
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Re: Opéra et théâtre lyrique

Message par Tamiri »

C’est au dessus du dessus.
Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil

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Message par Judith »

D'accord. :)

Et cette Lune, alors? La critique est globalement excellente, mais un ami avec qui je viens d'en discuter est resté de marbre. :(
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Re: Opéra et théâtre lyrique

Message par Judith »

Je rebondis sur une question qui me paraît pouvoir peut-être réorienter le fil dans une direction (temporairement) moins technique.
Tamiri a écrit : sam. 28 janv. 2023 17:06 À la limite je crois que si l'on demande à plusieurs personnes : "par quoi commencer si l'on est néophyte", on aura autant de réponses différentes...
Je suis d'accord. Mais je ne me suis jamais posé la question et on ne me l'a jamais posée non plus, alors qu'elle est intéressante.

Personnellement, j'ai commencé avec Wagner, Debussy, puis Berlioz et l'opéra français du XIXème siècle (Massenet, Gounod etc.), entendus dans des interprétations anciennes, (y compris en français pour Wagner avec par exemple le Lohengrin de Georges Thill), ensuite j'ai plongé directement dans l'opéra russe (Moussorgski puis Tchaïkovski et Borodine, avant Chostakovitch). Bizarrement, les grands italiens, Rossini, Verdi et compagnie, ont été mes dernières "découvertes de jeunesse". Je ne recommanderais pas de débuter comme moi. Non que je pense que c'était une mauvaise façon de le faire, mais je n'ai pas abordé d'emblée le versant le plus immédiatement séduisant de l'art lyrique. Quoique Boris Godounov tout de même, je recommanderais à tout le monde de l'écouter au moins une fois dans sa vie, mais bref.

Je conseillerais de partir d’œuvres comme Carmen ou La Traviata, Le Barbier de Séville puis Tosca et Madame Butterfly, pour toucher d'emblée le côté populaire et simple de l'opéra, se laisser porter par des récits touchants ou amusants et des émotions un peu frustes mais intenses, puis d'élargir ensuite, si l'on sent que ça marche, à des opéras comme Pelléas ou Fidelio. Et aussi de donner obligatoirement une chance à Mozart, avec au choix La Flûte ou Don Giovanni (je l'ai abordé par L'enlèvement au sérail , ce que je déconseille formellement pour un premier contact).
Pour les interprétations, je ne sais pas. J'aime les vieilleries dans ce domaine, avec de telles obsessions très particulières que mon avis ne serait pas pertinent.

Un autre amateur aurait de tout autres idées, mais lesquelles? :help:
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Re: Opéra et théâtre lyrique

Message par Tamiri »

Judith a écrit : dim. 29 janv. 2023 14:46 D'accord. :)

Et cette Lune, alors? La critique est globalement excellente, mais un ami avec qui je viens d'en discuter est resté de marbre. :(
Moi j'aime beaucoup.

Le Voyage dans la Lune
Musique de Jacques Offenbach
Livret d'Albert Vanloo, Eugène Leterrier et Arnold Mortier
Direction musicale d'Alexandra Cravero
Mise en scène de Laurent Pelly
Opéra-Comique, janvier 2023


Il n'est peut-être pas inutile de situer le contexte. Il s'agit d'une production de la Maîtrise Populaire de l'Opéra-Comique, formation composée de jeunes chanteurs, la distribution était donc composée d'un seul professionnel (Franck Leguérinel) et pour le reste, d'élèves âgés, comme indiqué dans l'habituelle introduction au spectacle, de 7 à 27 ans. De cette particularité découlent deux caractéristiques principales, la première étant que l'on y entend des voix en devenir, la seconde que les proportions de la pièce (en effectif et en longueur) ont été réduites.

Et donc, il faut certes accepter le principe consistant à prendre une partition écrite pour un spectacle initialement monumental et de la réduire aux dimensions vocales de la maîtrise, aux dimensions physiques d'un plateau qui n'est pas celui du Châtelet ou de Garnier, et à une durée contrainte. En pareille circonstance il est plutôt d'usage de faire Didon et Énée ou autres opéras chambristes. Le souhait de garder une durée approchant les deux heures et surtout celui d'aborder une œuvre rare me semble cependant louable. Il faut toutefois garder en tête que ce spectacle n'a pas pour but de se substituer à une version intégrale ni, surtout, à une restitution de l'ampleur d'origine. D'ailleurs il me semble assez logique de penser que tant qu'à faire, il est plus prudent de choisir dans ces conditions une œuvre peu connue : trancher aussi franchement dans Carmen ou dans Les contes d'Hoffmann aurait au contraire certainement rebuté une partie du public.

Or, de mon point de vue, ce travail de mise à l'échelle a été effectué avec le plus grand soin.

L'orchestre a été dégraissé afin de laisser de la place aux voix juvéniles. Un léger travail d'aménagement de l'orchestration a été réalisé. L’intervention d’Alexandra Cravero est à cent lieues au dessus d'une Vie parisienne présentée dans ces lieux dans les années 2000 (sous l'ère Savary), qui laminait l'orchestre d'Offenbach. Ici l'essentiel de la palette de couleurs de l'orchestre d'opéra français est préservée et l'on ne se rendrait compte des modifications que par un léger manque de consistance des cordes (principalement les graves).

Maîtrise oblige, le centre de gravité du chœur est largement déporté vers les aigus ; en revanche le son est magnifique, loin des voix blanches et de l'émission saturée qu'infligent certains chœurs d'enfants. Je suppose que le fait de maintenir les voix muées dans les pupitres de soprano y est pour beaucoup (de nombreuses maîtrises ne gardent que des voix muées "masculines" pour les ténors et les basses et ne conservent pas les filles au delà de la mue) ; mais au total je trouve que l'institution peut être fière de sa maîtrise.

L'œuvre a été copieusement coupée, ceci afin de permettre, toujours d'après la conférence d'avant-spectacle, que les élèves, venant de toute la région parisienne, puissent rentrer facilement chez eux par les transports en commun. Or une comparaison s'impose ici avec la production marseillaise d'il y a un an, qui avait été réduite, pour sa part, pour cause de conditions covidesques. Sur un plan strictement musical, j'ai très largement préféré les coupes choisies par l'Opéra-Comique à celles de Marseille. Ici, ce sont principalement des numéros complets qui ont été supprimés, ceux subsistant étant pour l'essentiel conservés dans toute leur longueur - un aspect perceptible dès l'ouverture jouée intégralement. À Marseille, nombre de séquences étaient raccourcies, ce qui donnait clairement l'impression que le compositeur aurait eu les idées courtes. Ce point n'a de mon point de vue rien à voir avec le fait de connaître préalablement l'œuvre ou non, beaucoup de choix marseillais donnaient l'impression d'une composition expéditive.
Comme de toutes façons la distribution n'incluait aucun danseur, les deux ballets ont été supprimés à l'exception d'une seule des séquences du ballet des flocons de neige (la 4e, "les flocons animés"), choix valant mieux, toujours en référence à Marseille, que de tout effleurer en raccourcissant tout.
Hors des ballets (représentant à eux-deux une vingtaine de minutes), la principale amputation concerne les 3e et 4e actes avec la suppression totale du "marché aux femmes" (y compris l'air des charlatans et la vente aux enchères) et du jugement (principalement parlé) précédé du chœur au clos des pommiers. La suppression du marché est justifiée par l'idée de ne pas faire jouer aux enfants la séquence de la vente des femmes aux enchères, je pense pour ma part que cette séquence n'est pourtant pas la marque d'une complaisance envers un sexisme obsolète mais au contraire une dénonciation. Il faut dire que cette éviction est problématique quant au dénouement, devenu ici sans enjeu narratif (déjà qu'il était un peu expédié dans l'œuvre elle-même), et qu'elle fait disparaître deux numéros musicaux intéressants, celui des charlatans et celui de la vente parodiant cette de la Dame blanche. Je n'ai pu m'empêcher de penser que maintenir la scène des charlatans aurait eu le mérite d'expliquer l'empoisonnement du roi Cosmos ici expédié dans un dialogue... Mais il fallait de toutes façons respecter une longueur contrainte, donc ça n'aurait pas été non-plus. Et au passage, pour contre-balancer l'ampleur des coupes, il faut signaler la restitution d'un air pour la reine Popotte, dont je me demande s'il n'est pas tout simplement inédit (en tous cas il est omis par l'édition du Palazetto Bru-Zane).

Les choix de Laurent Pelly me semblent en tous points préférables à ceux d'Olivier Fredj à Marseille. Pas de concept plaqué sur la pièce qu'on abandonne plus ou moins en cours de route, une distinction visuelle très nette entre les deux planètes qui pourtant ne contredit pas le propos renvoyant les deux monarchies dos-à-dos, une ambiance douce-amère : la Terre bien-aimée est une décharge jonchée d'emballages en plastique (le geste de réjouissance de la foule étant de jeter des emballages en l'air), montagnes de bouteilles d'eau minérale d'où de très belles lumières font jaillir une poésie singulière et paradoxale ; la Lune est immaculée mais ce sont ses mœurs qui laissent un goût de désenchantement.
Cette pièce à grand spectacle est ici lue avec une sobriété aussi assumée que maîtrisée, quand le spectacle de Fredj faisait beaucoup plus ressortir le décalage entre les moyens (de l'époque) et les proportions à la fois réalisables et artistiquement admissibles (d'aujourd'hui). Et ce faisant, Pelly est à la fois plus littéral et constamment lisible.
La direction des solistes autant que des masses chorales est comme souvent superbe et parfaitement rythmée, totalement dépourvue néanmoins de cet excès de frénésie et de gags visuels que certains se pensent obligés d'ajouter quand il s'agit de présenter une œuvre légère peu familière du public.

Un seul choix m'a semblé difficilement tenable, celui de confier à un ténor plutôt qu'à un soprano le rôle du prince Caprice. Je ne me l'explique que d'une seule manière : avec la suppression de la scène du marché et donc du rôle du ténor, ravisseur de la princesse, la Maîtrise n'avait plus aucun moyen de mettre en avant l'un de ses ténors. Soit. Or, pour une raison physiologique (à ma connaissance, mais je peux me tromper) la maturité de ce type de voix (ainsi que des basses et des contraltos) est plus tardive que celle des sopranos et des mezzos. Le jeune Arthur Roussel donne tout mais la projection, et la solidité d'intonation se dérobent souvent, le vibrato est (encore) hors de contrôle. Or c'est le rôle le plus lourd, même si l'air des charlatans est supprimé et celui de l'obus confié à Franck Leguérinel. De manière générale ces jeunes messieurs (rôles de Microscope, Cosmos, Cactus et premier garde) ne rivalisent pas encore avec leurs homologues féminines.
De ce côté, la princesse Fantasia composée par Ludmilla Bouakkaz m'a semblé plus que prometteuse. Quelle assurance ! Rachel Masclet (Popotte) n'est vraiment pas loin derrière et Violette Clapeyron (Flamma), plus faible pour l'instant, bénéficie d'un timbre déjà en bonne voix que n'ont pas encore les garçons. La soprano en charge des courtes répliques du premier forgeron et d'Adja (non précisé sur le programme mais je suppose qu'il s'agit de Salomé Baslé, créditée comme première demoiselle du choeur sélénite) me semblerait avoir la voix pour le rôle de Caprice...

Assurance et présence partout en revanche, et quelles que soit le niveau vocal, dans les dialogues. La diction est partout superbe et digne de la tradition des lieux, preuve de la qualité époustouflante du travail réalisé par Sarah Koné à la tête de la Maîtrise*. Le chœur est toujours intelligible, ce qui n'est pas la moindre des qualités. Avec ce que cet ensemble maison semble promettre en matière de retour à un esprit de troupe et à un savoir-faire propre à l'institution, j'ai le sentiment que mon théâtre favori est de plus en plus sur la bonne voie.

Au total, une fois fait abstraction des performances encore modestes de plusieurs de ces chanteurs débutants, cette production m'a semblé largement supérieure à celle de Marseille qui n'a pour elle que ses solistes plus expérimentés. C'est un spectacle cohérent et on ne peut plus viable en tant que tel, très au dessus d'une simple restitution d'élèves.


____________
* Ça c'est pour le nombre de fois où j'ai entendu au début de Carmen des chœurs d'enfants infliger : "Nous marchons la tête hotte". Grrr. Chat pas content. Ffffschiiiii.
Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil

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Re: Opéra et théâtre lyrique

Message par Judith »

Merci pour ce compte-rendu détaillé. :)

Je verrai Le Trouvère à Bastille dimanche, je posterai un avis (je suis un peu inquiète, mais c'est dans ma nature). Si tu le vois aussi, nous pourrons comparer nos points de vue.
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Re: Opéra et théâtre lyrique

Message par Tamiri »

J'y serai le 17 février (la dernière). Faute d'avoir mieux géré le budget j'ai laissé filer Tristan donc comme il reste pas mal de places mercredi soir je verrai au dernier moment, ça dépendra si je travaille le lendemain ou pas. J'hésite à prendre Peter Grimes parce qu'ensuite je veux accorder la priorité à Hamlet avec Lisette Oropesa (or, prudence et modération en raison des prix de Bastille et Garnier).
Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil

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Re: Opéra et théâtre lyrique

Message par Judith »

J'attendrai de lire ton avis avant de poster le mien, dans ce cas. :)
Tamiri a écrit : lun. 30 janv. 2023 15:27 J'hésite à prendre Peter Grimes
Tu hésites à prendre un Britten mis en scène par Deborah Warner? 8o
Enfin bon, je comprends, choisir c'est renoncer, tout ça tout ça, je connais moi aussi :D . Je le verrai de mon côté.
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Re: Opéra et théâtre lyrique

Message par Tamiri »

Judith a écrit : lun. 30 janv. 2023 15:46Tu hésites à prendre un Britten mis en scène par Deborah Warner? 8o
Oui car les tentations sont innombrables. J'ai pris Le Trouvère en février, mais à partir de mars c'est l'enfer :

Armide de Lully à Versailles
La caravane du Caire de Grétry au même endroit
Le pasticcio autour du baron de Münchhausen à Massy par Hervé Niquet et Patrice Thibaud
Coup de roulis de Messager à l'Athénée
Ô mon bel inconnu de Reynaldo Hahn au même endroit
Zémire et Azor à Favart

Et hors de Paris :
Henri VIII de Saint-Saëns à Bruxelles
Andromaque de Grétry à Saint-Etienne
La nonne sanglante de Gounod au même endroit

Donc face à des trucs francophones pas très fréquents, un Britten n'a pas la priorité, même par Deborah Warner.
:blob7: <- hop ! hop ! hop ! hop ! hop ! hop ! hop ! hop ! hop ! hop ! hop ! hop !

À Bastille des choses moins rares mais avec des gens sympathiques :
Hamlet avec Ludovic Tézier, même si je me méfie de Warlikowski
Roméo et Juliette et comme y'a pas moyen d'avoir Pretty Yende et Benjamin Bernheim en même temps va falloir y aller deux fois

Et dans d'autres domaines, Ariodante à Garnier, et un Vaisseau fantôme en concert mais avec avec Ingela Brimberg, version parisienne sur instruments anciens donc il est absolument exclu que je n'y aille pas même si c'est ma jesaiplucombien-tième fois.

Sauf accident la priorité budgétaire absolue ira aux trois Grétry, à Armide et à Henri VIII qui devrait être la sortie la plus chère pour cause de train + chambre (À St Etienne j'ai un hébergement).
Mais le forum peut se cotiser pour m'aider, en échange j'écrirai des comptes-rendus. C'est pas comme si j'en avais pas déjà promis plein que j'ai pas faits.


Edit : en plus y'a Les Huguenots à Marseille, aaaaargh.
Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil

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Re: Opéra et théâtre lyrique

Message par Judith »

Tamiri a écrit : lun. 30 janv. 2023 17:43 La nonne sanglante de Gounod
Tu l'avais vu à l'Opéra Comique il y a quelques années? Rhahh... :pale:
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Re: Opéra et théâtre lyrique

Message par Tamiri »

Oui. D’ailleurs il me semblait en avoir parlé ici, mais non. Pour ce qui me concerne c’est un excellent souvenir.
Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil

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Re: Opéra et théâtre lyrique

Message par Judith »

Tamiri a écrit : lun. 30 janv. 2023 19:02 Pour ce qui me concerne c’est un excellent souvenir.
Pour moi aussi, c'était vraiment très bien. Mon compagnon, lui, voulait être remboursé à la sortie, à cause des maquillages et de la mise en scène. :rofl:
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Re: Opéra et théâtre lyrique

Message par Troglodyte-mimi »

En fait, j'en ai vu ou écouté un certain nombre, mais je me laisse portée par les voix, la musique et je ne me souviens que rarement des interprètes pas plus d'ailleurs que des metteurs en scène.
Et même pour ceux que j'ai vu en plusieurs versions (la flûte enchantée ou le Barbier de Séville par ex) je ne parviens pas à faire de comparaisons entre les versions. Il me reste en sortant un air béat et un plaisir d'écoute, mais d'analyse point.
j'ai de super souvenirs d'opéra quand j'étais petite notamment de la Perichole avec mes parents et mes sœurs ou encore le pécheur de perle vu lors d'une année à l'étranger. Certains airs font remonter le souvenir de moments intenses, mais aucune analyse telle que celle que vous nous partagez ici. Pour moi, l'opéra est comme la peinture, j'en profite pleinement sur le moment, j'en ai besoin et j'apprécie, je me laisse "bercer", mais mon esprit d'analyse n'est pas de la partie et c'est d'ailleurs ce qui m'attire tant dans vos échanges, cette analyse et réflexion que vous avez autour de ces productions là où je ne suis que ressenti. C'est passionnant, je trouve donc merci encore du partage.

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