Poétiquement vôtre

[Bulle d'o]

Brise du matin dans une tête de linotte
Le sommeil a apporté son renouveau
L’oscillation fatigue sa flotte
Le soir devra t il entendre ce mot.
Pas de recherche du beau
Juste une sortie de grotte
Un bout de piaillement de passereau
La vie reprend, le soleil est haut.
Après.

[Fugace]

Ces voiles tant rassasiées d'orages puissants
Gonflées autant elles ne sont plus qu'apparence
Alors que c'est le bois, le bois rude des mâts
Souple et tendu dont la vérité est confiance

Dont l'âme silencieuse traverse le temps
Les ressacs et l'océan, l'écume du sel
Le soleil en caresse porté par les vents
Nouant ses frissons lents de graines éternelles

Frémissant parfois la nuit d'un baiser lunaire
A la brise enchantée d'accents wagnériens
Portant loin la douceur d'une magie sorcière

Balançant le bois toujours d'un signe aérien
Sous l'augure d'un ciel soufflé de mousseline
La brume est tissée d'étincelles abyssines

[Fugace]

Flamme de Lune !
Décroisant les âmes un creuset
Entremêle à ces rêves
L'alchimie
D'un chant secret

[Bulle d'o]

Réponse au flow

Sas d'attente
Ténu filet qui suit la détente
L'esprit ressasse
L'ennui vascille
L'ombre prend peine à fuir
La clarté se fait rare
Mais la lumière est derrière
Tapie pour attendre d'éclore
Attendre sur son quai
Que l'énergie, le flow vienne
De soi de l'autre, d'un déclic
Au bord de ma crête,
Je suis encore en voyage.
Combien de temps dure cela?
Le chemin de ses apaisements
Combien d'énergie dans ma besace?
La lune en mire tente
De me lire, lente.

[Riffifi]

Sur mes mains les ongles poussent, sont coupés et repoussent
Ma peau râpée se renouvelle, cellule après cellule, s’érode s'effondre ressurgit
Le mouvement près de l’infini
Le mouvement de renouvellement du monde
Les arbres balancent leurs feuilles
Les racines se nouent et disparaissent dans la terre
La mer fait rouler ses vagues sur des rivages toujours nouveaux, toujours neufs.
Le semblable n’est qu’apparent
La seconde passée ne reviendra pas
Et chacune des suivantes éclaire un monde neuf
Suspendue, disparue, irremplaçable
Mes cheveux se balancent dans le vent
Une tête neuve à chaque coupe, et pourtant
Une tête neuve à chaque instant
Mon cœur râpé se creuse et se remplit de sang
Effondrée et reconstruite,
Ma vie à chaque battement.

[Pascalita]

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[Pascalita]

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Pas sûre qu'il soit définitif... on verra.

[Holi]

Poignant et émouvant !

[homer]

@Pascalita ton texte est touchant (je n'ai pas trouvé d'icone "hug" mais le coeur y est).

[Fugace]

Ce calme incendiaire
Tombé d’un regard
En poussière
Effrité du chemin
Des cris, des ennuis du matin
De sa vie absurde — et pourtant
Teinté du cœur serein
Des derniers magiciens

[Fugace]

Comment une ville peut-elle mourir
En ayant gardé ses routes,
Ses monuments, son histoire,
Et ses habitants.
Quel est cet espace invisible
Où plane l’ennui, l’âme morne,
Du désamour monotone
De ces gens pour leur vie ?
Où est la folie ? La vraie
L’ordinaire, la sincère
Celle qui, le temps d’un battement,
Abreuve en sourires notre souricière
Et rapproche un peu l’espoir
De la douce ironie
D’un amusement pour ces choses
Sérieuses, très, très sérieuses
Au profit desquelles les traits se creusent
Et qui laissent nos corps nourris
D’un peu trop de béton gris
En seules racines à ces fleurs
Pétries — des fées de Paris

[Fugace]

Hommage !
Au futur, à la vie
Aux esprits affinés
Aux danses raffinées
Aux cœurs sincères
Les corps en lumière
Sous les pierres usées
Silencieuses et sages
Aux balourds
Trop sérieux
Pour ce que c’est
A l’humour généré
Sans dépens
Sans blessures
A l’amour
De la tête aux pieds
Singuliers de vérité

[Bulle d'o]

Plaisir du revenant
sur son séant
Qui brave l’écran
Coeur presque battant!

Jouons.

[Fugace]

Jouons si tu le veux !
Aux mots fléchés, à faire des avions
En papier
A partager, des bouts, des riens
Des tous incertains
Des élastiques à lancer les pierres
Des mots teintés de mystères
Inconnus
Des chansons, des crayons
Un manège en tourbillon
Et la vie sereine
De musiques et de peines

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---

J'ai écrit ça tout à l'heure, près de Saint-Michel, comme pour l'autre poème, un regard capté au hasard

S'ouvre innocent
Un regard mutin
Nourri de rêves, de vie
De café les matins
Et d'envies les nuits
Sagace, enfantin
Enchaîné à l'espoir
Comme le mat au navire
D'un monde qui chavire

[Fugace]

Harmonie
La vie sans vagues
Est celle des profondeurs

[Fugace]

Un arbre et des hauts
Des bas
Des débats enlevés
Des idéaux
Enracinés

[Fugace]

Bulle de bonheur
Préservée !
Aimée
Ces mentons unis
Un vrai instant
Auront toujours
Un air de vie

---

Oh sait, oh sait l'océan
Être un filin
Entre deux fleurs
Un jardin

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Ces trois derniers poèmes, écrits pour un couple adorable rencontré par hasard en terrasse

[Joann]

Muret en pierres
Moitié ombre, moitié lumière
Moitié de lierre
Il est quatorze heure
Et sous la brise printanière,
Moitié je dors

[Bulle d'o]

oh pardon

Un vrillement de nez
Et le poids de la culpabilité
Tu fais mouche
Dans cette moue de bouche.
Pas de jeu sage
Pas de balle au vol
Pourtant ta sortie de cage
me cageole.
Je prends les avions en papier
Ils filent dans l’air frais
J’en envoie un farouche
Ça devient louche.

Jouons si tu le veux !
On a le temps, Monsieur.

[PointBlanc]

et un beau jour
je n'ai plus eu sous moi
que des montagnes
à m'y briser bras et jambes

le mur du sommeil
les dentelles d'aigreur
et le mont de la sainte semaine

je campe au bord du vide
d'où je suis
je vois la ville où j'ai vécu

proche à la toucher

[Bulle d'o]

@PointBlanc

De montagne en traversée
J’ai vu des spectres au levant
J’ai vu des familles au ventre de la terre
Ramasser leurs affaires éparses
Ils m’ont regardé m’affoler, vorace
Tenir une parole malhabile tel l’erre
Pour me dire qu’au-dela il y a le temps
Celui qui les cueille pour n'être pas bien nés.

Des années plus tard, ils sont dressés
Avec l’étendard nouveau de leur habillement
Ils ont laissés pour part leurs manières
Costumes amples d’une rage qui agace
Ils bravent ce que nous, nous menace.
Ils s’affranchissent de ces montagnes ameres.
Ils mordent et nous apprennent patiemment
Que vivre deux fois, c’est une possibilité.

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ce n’est pas une réponse mais ce que je vois des montagnes. Ton poème m’a touché.

[Joann]

Comment écrire :
C'est l'océan
La nappe du temps
Le monde qui s'étire
Pourtant bien sous mes pieds
Le ciel, les astres, l'immensité
Le savoir, l'ignorance
D'être là c'est en partance

Trouver pour dire
La chose et son contraire
La pensée et le faire
Et le tout réunir
Raconter
Qu'être perdu c'est trouver
Aux aguets, émerveillé
Inquiet, être étonné
Que même l'amour est une tristesse
Qui nait, délicatesse

Quelle langue pour réussir
Pour le tout chevauchant
Pour toucher le présent
Je cherche, je cherche la lyre
La seule, l'unique
L'objet rare et symbolique
Dont la splendeur du chant
Qui séduit, qu'emporte le vent
Viendrait frapper par surprise
Dans les yeux et
Sur les lèvres stupéfiées
D'avoir agi ma guise

De ton âme alors érotisée
Tu sais,
La loi et l'unité
Les paradoxes parfaits
Le vide, le néant et la paix
À vrai dire : tout y est

[homer]

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Hors-sujet

merci à vous tous de partager ces mots touchants

[PointBlanc]

un dieu
dans la cour désertée
tourne sur lui-même
invente une cosmologie
de bogues et de plaies aux genoux

le silence répond
le monde s'écarte
et le laisse aller

[Joann]

Avoir des creux, des choses blessées
Le fracas, la voltige, le vertige
Avoir des peurs, des pensées qui se figent
Puis,
Comme parvenu d'extrémités
De cordes tendues, de satiété
Contre soi-même se révolter