La mort et vous

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Enyshy
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Message par Enyshy »

Au risque de me faire virer ;) , je trouve le sujet plus qu'intéressant et mon avis est également que les surdoués peuvent avoir un rapport particulier à la mort... Notamment sur le fait qu'ils y pensent sans doute bien plus et plus jeunes également... Mais aussi sur leur perception de la mort... Est ce que la dépression n'est pas plus fréquente chez les surdoués ? Dans la dépression la question de la mort n'est elle pas un fondamental ?

S'il faut changer quelque chose alors changeons le titre en ajoutant un "?" à la fin. :-)

Mais si on s’interroge sur la pertinence de ce sujet par rapport à la douance alors que penser du sujet sur le couple par exemple où l'on peut trouver bon nombres d'éléments qui sont commun je pense à l'ensemble des Hommes et non pas propre à la douance ?

Désolé pour cette intervention qui sera peut être mal perçue mais j'ai un étrange sentiment d'injustice sur le traitement de ce sujet. ;)

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TourneLune
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Message par TourneLune »

Mon dieu, on fait si peur que ça pour que tu aies peur de te faire virer pour donner ton avis?

Bon la suite plus tard...

Enyshy
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Message par Enyshy »

Les autres me font peur ! ;)

Néanmoins il ne fallait pas prendre "Au risque de me faire virer" au premier degré mais juste un clin d’œil que je me fais à moi même. Je crains toujours d'exprimer mon avis quand je sens une tension sous-jacente ou quand mon avis est à l'opposé des autres.
Si je pensais réellement me faire virer de ce forum pour avoir osé exprimer mon avis alors je ne serais déjà plus là. :-)

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Zyghna
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Message par Zyghna »

Et bien pour avoir de très nombreuses fois parlé de ce sujet avec d'autres personnes, je pense que les surdoués ont une sensibilité différente à la mort: c'est bien la première fois que je retrouve ce détachement par rapport au concept de la mort.
Je n'ai jamais songé ne fut-ce qu'un seul instant à mettre un terme à ma vie, même aux périodes les plus isolées de l'adolescence. Il faut dire aussi que la mort a été le déclic de ma vie: visite d'une nécropole sur un site archéologique quand j'avais à peine 4 ans, et fascination pour les squelettes... forcément, je suis archéologue maintenant, avec un recul très important sur l'Homme et sur son évolution. Tellement de milliards de morts et la vie qui continue, comment pourrait-on craindre cette finalité qui fait autant partie de la vie que la naissance.

Ensuite, la mort de ma cousine quand j'avais 21 ans et l'incompréhension totale de ma famille face à ma réaction, ou plutôt à mon manque de réaction, mon absence de peine, à mon refus d'aller à l'enterrement, à partager leur chagrin... ça aurait été du voyeurisme pour moi, regarder leur tristesse sans la partager.
J'ai du expliquer de nombreuses fois mon concept à la mort pour que ma famille essaie de me comprendre... rien à faire, j'ai fini par leur dire que moi je respectais leur conception de la mort, leur chagrin, et que eux devaient admettre et respecter ma conception, que ça ne changeait rien à l'amour que je pouvais éprouver pour ma cousine.

Ma mort? elle ne me fait pas peur non plus, je refuse qu'on puisse me pleurer, je veux que les gens fassent la fête, rient, dansent! je veux donner mon corps à la science, donner mes organes pour sauver des vies... et si on veut penser à moi qu'on le fasse en pensant aux bons souvenirs, à mes valeurs, pas à un corps sans vie...

Par contre, je crains aussi la douleur de la mort de mes proches, de mon mari, de mes enfants. Je scénarise beaucoup, me disant qu'ainsi je serais mieux rôdée dans cette éventualité... je sais aussi que la douleur passera et que je continuerai de l'avant... seuls comptent le présent et l'avenir, le passé n'est que souvenirs.

Je ne dis pas que des non surdoués ne peuvent pas avoir de telles conceptions (la preuve, je ne suis pas testée ^^), juste qu'il semble exister une sensibilité totalement différente au rapport à la mort...
"Il est inutile d'être parfait, il faut seulement s'engager et mettre ses actions en cohérence avec ses valeurs" Brené Brown

Colonel Moutarde
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Message par Colonel Moutarde »

Est ce que la dépression n'est pas plus fréquente chez les surdoués ? Dans la dépression la question de la mort n'est elle pas un fondamental ?
L'anxiété est la peur de la mort, à la base.
L'anxiété est assez fréquente chez les surdoués, mais n'a pas forcément de lien avec la dépression.
Et la question de la mort n'est pas forcément fondamentale dans la dépression, hormis par le truchement des envies suicidaires à force de se déprécier, ce qui n'est pas systématique et pas vraiment un questionnement sur la mort.
c'est bien la première fois que je retrouve ce détachement par rapport au concept de la mort.
Je n'ai pas l'impression qu'il soit si partagé que ça, ici.
De plus, sur ce topic, tu as un double biais :
- c'est un forum, donc majorité de personnes jeunes,
- les personnes qui ont un rapport détaché à la mort ont inévitablement plus de facilité à en parler, à en parler longuement, à décrire. Celles que la mort glace ou terrorise ne vont même pas oser contribuer...

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PsykoPatate
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Message par PsykoPatate »

Hello,

pour ma part ce n'est pas un tabou en tout cas. Je manie le concept avec beaucoup d'aisance, tant et si bien que certains peuvent prendre cela pour de la provocation à mon grand désarroi.

C'est même devenu un crash test quand je sens que ça devient sérieux avec une femme : "tu penses faire quoi si je meurs avant toi ?"

Je n'ai pas encore expérimenter l’imminence de la mort pour moi même ou un très proche mais quand j'y pense je suis peiné mais pas angoissé. J'ai peur d'avoir trop de regrets à l'heure fatidique.
je me rappelle que petit,je me demandais si j'aurai pleuré à l'annonce de la mort de mes parents. je me demande combien d'enfants de 7 ans se posent cette question en ces termes.

Peut être que quand j'aurai des enfants cela changera ( d'ailleurs pour ça, faudrait peut être que je change mon protocole de crash test...). D'après "Guérir" de Servan-schreiber c'est la perte d'un enfant qui a le plus d'impact.

Mon éducation catholique m'a pas mal "sensibilisé" sur la notion de vie après la mort. Le concept me plait bien je suis curieux de savoir : résurrection Vs réincarnation.

ce qui m'embête avec la mort. c'est le coté pratique... je ne parle de la partie décomposition mais plutôt des conséquences sociales et psychologiques qui peuvent en découler pour l'entourage. je m'inquiète plus pour les (sur)vivants en somme.

je très rarement du mal, ou en tout cas une grosse émotion, lors d'une séparation.
( une seule fois en fait, ça m'a pris par surprise alors que pour une fois je m'était "préparé", c'était peut être la femme de ma vie).Peut-être que j'arrive à rationaliser trop facilement ce genre de chose pour me protéger? En tout cas c'est l'un des points sur lequel je me suis toujours senti le plus en marge par rapport à mon entourage. D'ailleurs j'appréhende de poser la question à mes parents de peur de les choquer mais j'avoue que je serai plus serein si j'étais sûr qu'ils avaient déjà tout préparer pour la partie pratique.

En relisant ce post , je trouve le post plutôt froid et potentiellement dérangeant mais spontanément je suis plutôt à l'aise avec le sujet alors j'espère n'avoir choqué personne même si on sait à quoi s'attendre en lisant le titre du topic.
(PS : je réalise également que je ne peux pas m’empêcher de m'excuser quand je parle du sujet)
Mais que vais-je donc faire de moi ?

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Cyrano
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Message par Cyrano »

PsykoPatate a écrit :
C'est même devenu un crash test quand je sens que ça devient sérieux avec une femme : "tu penses faire quoi si je meurs avant toi ?"
Ouais évite au premier rendez-vous... :D
PsykoPatate a écrit :
En relisant ce post , je trouve le post plutôt froid et potentiellement dérangeant mais spontanément je suis plutôt à l'aise avec le sujet alors j'espère n'avoir choqué personne même si on sait à quoi s'attendre en lisant le titre du topic.
(PS : je réalise également que je ne peux pas m’empêcher de m'excuser quand je parle du sujet)
Je n'ai pas du tout ressenti de froideur en lisant ton post. Comme quoi, entre ce qu'on ressent et ce qu'on subodore que les autres vont ressentir, il peut y avoir une marge non négligeable.
On ne reste parfois fidèle à une cause que parce que ses adversaires ne cessent d'être
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Zyghna
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Message par Zyghna »

pas senti de froideur non plus je te rassure ^^
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Message par PsykoPatate »

Hello,

@Cyrano : rassure toi , c'est loin d’être ma technique d'accroche. en fait je l'ai posée très rarement, et quand les choses sont bien avancées niveau possibilité des projets en commun.

Sinon content de voir que ce post soit pas aussi tranchant que je le craignais. En tout cas, il m'a révélé à quel point je me sens obligé de prendre des gants pour en parler.
Mais que vais-je donc faire de moi ?

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El Fuego
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La mort et vous

Message par El Fuego »

Merci pour la vidéo de mister Enthoven , très instructive .

J'ai beaucoup aimé lorsque qu il se réfère à Montaigne et qu'il dit : " Il y aura de la vie apres ma mort "
Je trouve que ca remet notre intellect à sa place :D1
Olé !

Zeus
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Message par Zeus »

Je ne crois pas à la mort. Ou plutôt : au concept tranché qui divise nettement les êtres et choses entre leur avant et leur après.

La mort serait l'expérience de l'absence, qui ne peut être expérimentée, donc c'est avant tout une expérience au second degré, donc une projection, une recomposition. Donc, non pas une expérience directe, mais l'idée d'une expérience, une soustraction mentale qui exige d'imaginer un possible qui n'est pas. Que ce soit sa propre mort ou celle d'autrui.

Toutefois, la sournoise mort est bien plus présente à/dans chaque instant que la version solennelle et triste qu'on veut bien nous présenter comme la seule - lyrique et tragique.
J'explique.

Mon passé est mort, sauf à fragmentairement le pseudo-ressusciter mentalement.

Quand je serai mort, je n'aurai plus de présent mental disponible pour pseudo-ressusciter mon passé.

Mais ce passé sera tout aussi mort que maintenant, objectivement, factuellement.

Un autre pourra le ressusciter différemment (mais tout aussi mentalement et facticement), en évoquant mon souvenir, mes ronflements, mes blagues nulles, mon art du barbecue.
Non seulement mon passé sera mort, mais en plus il m'échappera. Mon droit de réponse sera aboli.
Ca flatte et froisse mon égo, mais ça reste envisageable.

Reste donc le présent pendant lequel je ne suis pas mort. Par définition.

Enfin, la mort des autres ? Un manifeste anéantissement de la conscience constatée chez le macchabée, conscience exprimée d'ordinaire par sa capacité à communiquer, me suggère fortement que le mort est bel et bien mort.
Mais pas moins -dans les faits bruts constatables- que celui à qui je ne suis pas en train de parler, ou à qui j'ai parlé ou parlerai. Est vivant réellement ce que j'expérimente dans l'instant.

Le reste, mort, vivant, etc... est du domaine de l'imaginaire, tant qu'il n'est pas actualisé dans mon champs de vision/perception/conscience.

Dans mon flux de conscience prisonnier de l'instant, si vie il y a elle n'est que en ce moment infime et infini du présent. Tout le reste est mort effectivement, et vivant potentiellement, prêt à être ressaisi et ressuscité par ma conscience au mieux, par ma mémoire au pire.

J'ai mis plein de mots ampouleux comme "conscience" pour donner un petit cachet sérieux à ces considérations.

Résumons, à l'américaine:
- est vivant ce qui est présent dans l'instant
- est mort ce qui est absent à ma conscience
- le passé est mort objectivement
- je peux ressusciter mentalement des trucs, mais des fantomes
- je peux imaginer/affirmer que des trucs sont morts ou vivants mais hors de mon champs de conscience, pas de différence réelle entre un cadavre et un absent

Le combat pour vivre et faire vivre le monde est un acharnement sauvage de la perception et de la pensée pour s'inscrire délibérement, envahissamment et monstrueusement dans l'espace de l'instant, et comprendre totalement que tout ce qui ne l'occupe pas n'est pas mort "conceptuellement" mais est comme mort dans la realité vécue.

Par contraste, ce qui occupe cet espace mental immédiat doit être perçu avec l'acuité et l'attention maximum, car seul cela est véritablement vivant - certainement, directement, réellement.

Bref, ignorons ce qui est "mort" au sens large, et attachons nous désespérément au "vivant", au delà des significations clichés de ces concepts, dans la manifestation réelle du quotidien (c'est pas là/c'est là).

Voilà j'espère avoir été assez opaque.

Celui qui a lu et celui qui a écrit ce post sont morts, l'un comme l'autre. Ce qu'ils furent n'est plus et ne sera jamais plus.
Pas besoin de cérémonies, de mélancolie, de marbre, de fleurs et de discours pour ressentir à quel point chaque instant disparait dans le néant. Chaque instant est un décès et une renaissance.
Seule une idée de la vie et la continuité d'une mémoire fragmentaire nous permettent d'opposer à la présence et au travail objectif de la mort une bien faible objection, toute de mots indignés et d'affirmations qui ne reposent que sur le bruit qu'elles font avant de disparaitre à leur tour...
Moi ça me poigne terrible, pas vous ?
:roll:
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El Fuego
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La mort et vous

Message par El Fuego »

C'est un bel exposé du vide, mais je trouve pour ma part qu 'il manque un peu d 'âme :D1

Comme tu l'as dit il n'existe que cet instant-ci mais peut etre peut on en profiter pour y faire vivre ce que l'on choisit de vivre . Le vide est partout present autour de nous mais nous nous sommes vivant et l'on peut choisir de construire son present , sa réalité , rien ne peut nous empêcher de ressentir notre propre vérité .

Et cette vérité se construit avec notre passé , notre présent , notre futur ( nos esprérances notre avenir... ) . Elle est bien sur tres pathétique et insensé par rapport à tout ce vide existentiel, mais je crois que c'est ce qui nous rend humain .
Olé !

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Zyghna
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Message par Zyghna »

Après maintes conversations avec moi-même, je me demande si mon rapport très détaché par rapport à la mort ne viendrait pas d'une auto-désensibilisation pour me protéger (comme le fait que je ne ressente aucun sentiment pour mes parents)... et je refuse d'aller à un enterrement d'un proche, pas pour masquer ma peine, mais parce que je ne serai pas capable de laisser la douleur des autres à distance (chez moi empathie et sympathie marchent souvent de paire).

Et comme beaucoup, je scénarise beaucoup la mort de mes proches pour savoir comment réagir dans telle ou telle situation. Je n'aime pas ces pensées mais je ne peux pas m'empêcher de les évoquer régulièrement...
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El Fuego
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Message par El Fuego »

Peut etre ressens-tu la peine des autres trop fortement car tu met à distance ta propre peine en general ( ce genre de sentiments ) .

Pour ma part certaines choses me font tellement mal qu'effectivement je ne cherche pas à les comprendre mais à les esquiver car ce n'est pas gérable tout simplement . S'en suit un tas de résonnement pour ne pas tomber dans ces ressentis qui me dépassent et me font sombrer . Du coup comme tu le dis il y a surement une certaine forme de déconexion pur et simple par rapport à certains ressenti . Je me crois plus fort que ces ressentis ou du moins que ce n'est pas un probleme pour moi et j'encre ma réflexion à partir de là .

Mais ce qui se rapprocherait le plus de la réalité c'est qu'il y a beaucoup de chose que je n'ai pas pris la peine de m'expliquer et que j'ai mis de côté jusqu'à present .
Olé !

Zebraika

La mort et vous

Message par Zebraika »

Zebraika a écrit : Enfin, quant à la mort elle-même, j'ai bien peur qu'elle ne mène à ... RIEN. Le néant total, l'abolition de la conscience, le retour dans des limbes où rien n'existe, même pas la pensée. L'effacement pur et simple, à l'instant où le corps physique meurt. Et c'est ce RIEN qui me dérange, et non le "passage" lui-même. Pas très réconfortant, je vous l'accorde.
(message édité par la modération suite à la suppression du message par le posteur)

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Cyrano
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La mort et vous

Message par Cyrano »

Zebraika a écrit : Enfin, quant à la mort elle-même, j'ai bien peur qu'elle ne mène à ... RIEN. Le néant total, l'abolition de la conscience, le retour dans des limbes où rien n'existe, même pas la pensée. L'effacement pur et simple, à l'instant où le corps physique meurt. Et c'est ce RIEN qui me dérange, et non le "passage" lui-même. Pas très réconfortant, je vous l'accorde.

[/align]
J'ai moi-même expérimenté ces questionnements. Il m'est aussi arrivé en classe de vouloir que le temps accélère tout en pensant à la mort.

Je suis plutôt épicurien. Pas dans le sens galvaudé qu'on accorde à ce terme aujourd'hui où il suffit d'aimer le fois gras et le bon vin pour se réclamer d’Épicure, mais dans le précepte : La mort n'est rien pour nous.

Comment redouter un état qui nous est étranger ? J'ai plus peur de souffrir que de la mort elle-même. Je pense souvent à ces 4 milliards d'années où le monde a tourné sans moi. En ai-je souffert ? Non. Pour moi, la mort est un retour à un état normal de non-existence. Donc, de non-souffrance, de non-affectation.

J'y ai pensé pas plus tard qu'hier en regardant un reportage, affalé sur mon canapé.

C'était un reportage de Stephen Hawking sur l'avenir de l'univers. Il parlait de la fin de la terre et de la fin de l'univers qui, selon lui se contractera pour former une concentration de matière...pour revenir à l'état d'avant le big bang.
C'est un éternel recommencement de partages de matières. Ma matière, ce qui me compose aujourd'hui, ces molécules d'eau et de carbone, seront présentes au milieu des autres à ce moment là. Ce qui me rend quelque part éternel.

Quant à ce que je suis en tant qu'énergie, de conscience, je le vois comme une activité électrique, rien de plus.
On ne reste parfois fidèle à une cause que parce que ses adversaires ne cessent d'être
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La mort et vous

Message par La Magicienne »

ambiguité de la relation à la faucheuse...

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Zil2blé
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La mort et vous

Message par Zil2blé »

Je me faisait justement la réflexion que les HP supposés que je connais ont un recul avec ce sujet.
Mon fils a commencé à poser des questions sur la mort à 2 ans et demi. Moi même suis persuadé depuis toujours que je ne ferais pas de vieux os et ça ne m'angoisse pas plus que ça. J'ai croisé des personnes qui font des choix radicaux et courageux dans leur vie et en discutant avec eux, je me suis rendu compte qu'ils ont une conscience aiguë de la désuétude de notre vie terrestre, de sa fragilité et de sa durée courte. Comme moi, ils ne s'embarrassent pas de ce qui est futile, et ne perdent pas du temps dans des situations sans issues.
Vous retrouvez vous là dedans?

Rakgi
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Re: La mort et vous

Message par Rakgi »

J'adore parler de ce sujet, je le trouve fascinant mais peu de gens partagent cette pensée. Souvent, c'est tabou...
La mort est pour moi la fin d'un cycle naturel. Je n'ai pas peur de ma mort du tout, je voudrais juste mourir sans trop souffrir, comme tout le monde je présume.

La tristesse est bien évidemment là lors de la perte d'un proche et la seule fois ou je l'ai réellement éprouvé était lorsque le berger belge de mon père est mort. En contre partie j'ai ma grand mère paternel qui est morte il y a 7 ou 8ans, une grand mère que je voyais peu, que je connaissais pas.
Je me rappelle de son enterrement qui était triste mais j'ai pleuré à cause du visage de ma mère et d'autres qui était profondément marqué par la peine. Après tout pourquoi j'aurai pleuré pour une personne que je connaissais presque pas (et qui paradoxalement habitait à 100m de chez mon père mais passons).

Mais la mort est fascinante car elle nous est inconnu. Comment le cerveau réagit lorsqu'il va s'éteindre ? Quels sensations ressent-on ? Et puis j'aime les représentations que l'homme a pu inventer pour se rassurer.
La réincarnation, le karma, le purgatoire, le paradis, les esprits... Tout ça ne sont que des sujets qui méritent de longue conversations. Bref je m'égare.

Pour revenir sur ce sujet, j'ai une maladie de Crohn, maladie qui va de tout à rien selon les personnes. Mais j'ai encore de longues années normalement devant moi et la maladie a aussi le temps de prendre son temps ^^
Mais bon, à quoi ça sert de se morfondre sur son sort et se dire que ce que l'on a nous tuera probablement à petit feu si ce n'est que nous rendre dépressif ?
Non je me dis que si c'est pas ça qui me tuera, ce sera autre chose. Et puis du moment que je mène ma vie comme je la veux, je m'en fous.

Zeus
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La mort et vous

Message par Zeus »

Zil a écrit : J'ai croisé des personnes qui font des choix radicaux et courageux dans leur vie et en discutant avec eux, je me suis rendu compte qu'ils ont une conscience aiguë de la désuétude de notre vie terrestre, de sa fragilité et de sa durée courte. Comme moi, ils ne s'embarrassent pas de ce qui est futile, et ne perdent pas du temps dans des situations sans issues.
Vous retrouvez vous là dedans?
Oui, c'est très justement formulé.

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Zil2blé
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Re: La mort et vous

Message par Zil2blé »

Tu te reconnais là dedans, Azerty? ou tu y vois des personnes que tu côtoies?
La question qui est posée est s'il existe une tendance dans la population des adultes HP sur l'approche de la mort
Chez moi, je ne pourrais pas dire que je suis arrêté sur une représentation de la mort (Dichotomie entre ma raison et mon intuition), mais que ce qui nous relie, c'est peut être une conscience aigüe et précoce que la vie est courte et que les objectifs qu'on s'y fixe doivent être relativisés en fonction de ces paramètres? (Par exemple A quoi sert d'amasser des richesses dont on ne profitera pas?)

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Janette
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Re: La mort et vous

Message par Janette »

Y'a pas très longtemps, mon petit frère numéro 2 a dit à ma maman : "je crois que j'ai grandi : j'ai plus peur de mourir, j'ai peur que les gens que j'aime meurent".

Ce que je trouve le plus génial dans cette phrase c'est le "grandi".

Sinon...
J'ai pas peur de ma propre mort, même si je préférerai éviter de mourir jeune/ dans d'atroces souffrances.
ET ce qu'il y a après la mort.... je m'en fiche royalement. Si ya rien je serais morte, donc pas capable de m'en rendre compte et d'en souffrir, et si ya qqchose... peut être que notre conscience se dissoudrait dans un espèce de flux, un peu comme le corps, mais dans ce cas là on perdrait notre individualité, donc on s'en rendrait pas compte non plus... Quand à un (des) dieu(x) qui ferai(en)t videur du paradis, j'y crois pas vraiment beaucoup, mais si c'était le cas je suis sure qu'il(s) laisserai(en)t passer tout le monde. La récompense, la punition, la sélection, c'est des trucs trop humains.
Zil a écrit : La question qui est posée est s'il existe une tendance dans la population des adultes HP sur l'approche de la mort
Chez moi, je ne pourrais pas dire que je suis arrêté sur une représentation de la mort (Dichotomie entre ma raison et mon intuition), mais que ce qui nous relie, c'est peut être une conscience aigüe et précoce que la vie est courte et que les objectifs qu'on s'y fixe doivent être relativisés en fonction de ces paramètres?
La vie est courte pour certaines personnes et pas pour d'autres, juste se dire "la vie est courte" pour moi c'est éliminer la moitié des possibilités par peur. C'est comme si tu allais manger chez des amis et que tu te disais "le repas s’arrête au fromage" par peur qu'il n'y ai pas de dessert ou qu'il y ai un dessert que tu n'aimes pas... Ok, cette comparaison est un peu pourrie, mais ce que je veux dire c'est que la vie n'est pas courte (déjà courte c'est un mot comparatif, courte par rapport à quoi ?), elle a une fin et on ne sait pas quand et il faut vivre avec.
Pour moi, ce dire que la vie est courte c'est une espèce de fuite, ça évite de penser sur le long terme, et au final plus rien n'a d'importance puisque ça se trouve on va mourir demain...
C'est vrai que ça se trouve on va mourir demain, donc on ne peut juger de rien, mais même si on ne meurt pas demain on ne peut juger de rien (ça se trouve demain à la place de mourir on va perdre notre job, devenir paraplégique, se découvrir un crohn ou un enfant caché ou juste rencontrer une nouvelle personne, gagner au loto...).

Ce dire que la vie est courte, pour moi en tout cas, c'est ériger une hypothèse en certitude pour éviter l'incertitude (et les doutes et les prises de têtes qui sont le quotidien des HP). Je préfère me dire que la ive est belle (même si ça marche pas tout les jours non plus).
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Zil2blé
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Re: La mort et vous

Message par Zil2blé »

Janette a écrit :La vie est courte pour certaines personnes et pas pour d'autres, juste se dire "la vie est courte" pour moi c'est éliminer la moitié des possibilités par peur. Ce dire que la vie est courte, pour moi en tout cas, c'est ériger une hypothèse en certitude pour éviter l'incertitude (et les doutes et les prises de têtes qui sont le quotidien des HP). Je préfère me dire que la ive est belle (même si ça marche pas tout les jours non plus).
Je reconnais que tu as raison dans l'absolu. C'est en effet dû à une problématique personnelle. Par contre se dire que la vie est courte, ça n'a pas forcément pour conséquence de vivre au jour le jour. De mon côté au contraire, je prévois ce qui me reste à réaliser dans ma vie, d'apprécier les petits bonheurs anodins du quotidien. ça permet aussi de vivre intensément, de relativiser les évènements et les enjeux, de se fixer de vraies priorités au lieu de se réveiller à 70 ans avec "Qu'est ce que j'ai foutu tout ce temps?" ou "Si j'avais été moins C.. j'aurais fait autrement..."
Après, penser que la vie est courte est tout à fait subjectif. On peut comme tu le dis avoir peur d'une mort jeune, mais on peut aussi penser que 80 ans de vie c'est très vite passé! (plus la roue tourne, plus elle tourne vite!)
Janette a écrit :J'ai pas peur de ma propre mort, même si je préférerai éviter de mourir jeune/ dans d'atroces souffrances.
ET ce qu'il y a après la mort.... je m'en fiche royalement. Si ya rien je serais morte, donc pas capable de m'en rendre compte et d'en souffrir, et si ya qq chose... peut être que notre conscience se dissoudrait dans un espèce de flux, un peu comme le corps, mais dans ce cas là on perdrait notre individualité, donc on s'en rendrait pas compte non plus..
Moi non plus je n'ai pas peur de ma propre mort, J'ai pas forcément envie de souffrir, mais j'ai envie d'être conscient de partir. C'est une notion très importante pour moi.

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Re: La mort et vous

Message par bebel »

Je crains de ne pas avoir grand chose d'intéressant à dire sur le sujet.

La mort c'est l'avenir et l'avenir une source d'anxiété pour moi. Tout petit, je priais tous les soirs pour que mes proches et moi restions vivants et en bonne santé, avec la peur qu'en cas d'oubli un malheur n'arrive. Puis, afin de calmer cette anxiété par rapport à l'avenir et à l'inconnu, j'ai appris à ne plus anticiper. J'ai du mal à me projeter dans l'avenir, qui par nature est incertain. Si mon amie me demande où on va partir en vacances l'année prochaine, ma réponse naturelle serait plutôt du type: décider de ce qu'on va faire dans 7 ou 8 mois? Mais je serai peut être mort! Bon, dans les faits je réagis autrement parce qu'il le faut, mais ce n'est pas naturel pour moi.

Penser à la mort de mes proches? Jamais. A la mienne? La belle affaire! J'ai déjà vécu la mort de ma mère et suis bien content de ne pas avoir anticipé cette souffrance.

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Zil2blé
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Re: La mort et vous

Message par Zil2blé »

bebel a écrit :Si mon amie me demande où on va partir en vacances l'année prochaine, ma réponse naturelle serait plutôt du type: décider de ce qu'on va faire dans 7 ou 8 mois? Mais je serai peut être mort! Bon, dans les faits je réagis autrement parce qu'il le faut, mais ce n'est pas naturel pour moi.
Jusqu'à très récemment, j'étais incapable de me projeter au delà d'un certain âge. ça a créé des tensions dans mon couple et j'ai essayé comme toi, de réagir différemment mais en vain (je refuse d'entrer dans le mensonge)
Depuis quelques semaines, je me suis surpris à m'imaginer avec mes petits enfants. C'est peut être que j'ai lu que la conscience de la mort et parfois même une obsession des dangers étaient des traits de caractères que l'on trouvait pas mal chez les adultes HPI. Du coup, je sais pas si c'est parce qu'il y a une explication rationnelle, mais, ça a l'air de s'être débloqué.

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