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Je suis l’heureux père d’un garçon de presque 8 ans scolarisé en CE2. Il vient de passer le WISC 4. Il a une sœur de 3 ans de plus que lui, famille « standard », il bénéficie d’un très bon niveau de stimulations extrascolaires : voyages, lectures, musée, sport etc...
La question qui se pose maintenant que l’on a découvert qu’il est HPI est de savoir
quels sont les critères et conditions permettant de déterminer si un saut de classe est approprié, pouvez-vous m’aider là-dessus ?
Le tableau :
• Contrairement à beaucoup de cas présentés ici, le principal problème est … qu’
il ne pose pas de problème. On a failli ne jamais lui faire passer le WISC, car s’il n’est clairement « pas bête » il ne sort pas du lot en classe. Ce sont les indicateurs scolaires constamment au maxi et l’avis d’une psy qu’il a vu pour des cauchemars qui ont fini par nous motiver à lui payer la passation du test, dont les résultats nous surprennent un peu : on imaginait un 125, on a un 140.
• Il présente pas mal des caractéristiques décrites dans la section «
HP Profil Laminaire » de
http://www.centre-psyrene.fr/les-deux-f ... %99enfant/. Il est particulièrement agréable et a un comportement coopérant en classe, tant avec ses camarades qu’avec ses profs. Année après année, nous avons de bonnes relations avec le corps enseignant, d’autant que sa sœur l'a précédé avec le même profil "bon élève".
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Autonomie : depuis cette année, il rentre de l’école et reste à la maison tout seul, il revient de sa première colo qui s’est très bien passée. Il revendique de rester seul à la maison lors des journées de grève et négocie des "contrats de travail" pour l'obtenir
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Vitesse d’écriture lente signalée par les instits : le WISC a écarté cette objection, il peut en fait écrire très rapidement … si on lui demande de se presser au lieu de s’appliquer
• Je lui ai demandé
comment il le prendrait si en sautant un niveau, il n'était plus le premier de la classe. Il m'a répondu tranquillement … « alors je travaillerais pour redevenir le premier »
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Motivation : il est concerné par sa scolarité, adore qu’on lui dise qu’il « fait bien ». Il s’implique : le mois dernier, il a voulu être présent au RV que j’ai tous les ans avec l'institutrice. Il a relu et ajouté des commentaires sur l’un des mails que j’ai échangé avec elle.
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Maturité : Actuellement, le WISC l’évalue de niveau « moyen » (avec une vision peut-être réductrice - connaissance des conventions comportementales, normes sociales, maturité : 11/19).
• Actuellement, on a un
enfant parfaitement adapté et heureux dans sa vie : même s'il est en "sous-régime" par rapport à son potentiel scolaire, il n'en souffre visiblement pas.
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Ecole primaire actuelle : on est en quasi-ZEP, le niveau moyen est faible mais l'équipe pédagogique de l'école est bonne. Certains élèves changent de classe pour certaines matières, mais comme il est TB partout, tant qu’à faire s’il fallait le changer de classe, se serait pour toutes les matières.
• Pour la 6ème, on le mettra probablement comme sa sœur dans un bon collège privé : sensibilisation au harcèlement dès le début, ils évitent de trop mélanger les classes d'âges. Ce collège, genre traditionnel, « cadre » par mal les enfants, lui conviendra probablement parfaitement, comme à sa sœur en ce moment.
Et maintenant ? Voici les 5 critères de décisions sur lesquels on envisage de réfléchir, sachant que la capacité de suivre une classe avec 1 voire 2 ans d’avance est intellectuellement là.
1/ quel degré de
maturité faut-il ? comment l’estimer voire la faire progresser ?
2/ l'acceptation par l’école et notamment le cadre scolaire que nous devrions essayer de trouver. On avait évoqué un cursus accéléré dans une classe à double niveau, mais ce ne sera pas forcément possible. Actuellement c’est pour nous une inconnue : avec son profil « sans problème »,
faut-il un chercher cadre spécifique ou n’est-ce pas utile, voire contre-productif ?
4/ sa
motivation et la manière d’arriver à l’intégrer à la prise de décision. On envisage l'envoyer discuter avec la psy qu'il a vu l’année dernière quand tout cela aura un peu décanté et que l’on y verra plus clair sur les scénarios possibles.
5/
l’opportunité : faut-il attendre qu’il y ait un problème et agir seulement à ce moment ou être proactif = anticiper en sautant le CM1 maintenant dans une situation favorable (même école, si équipe pédagogique favorable, « marche » du CM1 apparemment pas trop dure à franchir…) plutôt qu’attendre le collège ? Ou appliquer le
Primum Non Nocere ?
Qu’en dites-vous ? Ces critères sont-ils suffisants ? Comment les estimer ? Faut-il en ajouter d’autres ?
On s’interroge aussi sur :
• le fait que ce saut d'une année (enfin de 7 mois+, il est du milieu de l’année) restera ensuite présent à chaque étape de sa scolarité. Il s’agit ici d’une décision
à long terme : est-ce que même si le saut de classe est réussi maintenant, il ne risque pas de poser problème d’ici quelques temps ? Quand ?
• une année d’avance pourquoi faire ? Si c'est pour arriver plus vite au bac, plus vite au boulot et perdre une année de jeunesse c’est un ratage. Donc un « joker » d'une année OK, mais
comment peut-on s’en servir ensuite ? Qu’est-ce que l’on peut faire concrètement avec une année d’avance? En profiter pour, quand il sera en âge de décider, lui donner une expérience de vie en plus du cursus français par exemple un an de césure après la seconde pour voyager à l’étranger / apprendre des langues ? Autre chose ?