Créer le réel

[Csango]

Une des caractéristiques majeures de mon fonctionnement intellectuel est une certaine remise en cause de la réalité ;je n'accepte plus le monde tel qu'il est, je le modifie spontanément.
Je tente ainsi (vainement) de construire des mondes imaginaires qui soient à la fois cohérents, beaux, excitants, bref satisfaisants.
Cela engendre des réflexions très complexes et très gourmandes en énergie, mais finalement c'est comme un but ultime pour moi.
Le problème c'est que je ne suis pas capable de définir ce qui est vraiment satisfaisant et qu'au final, ce jeu de construction me dépasse totalement car c'est un travail que je qualifierais de divin.
Le dessin est dans ma tête, il est flou, comme une tableau impressionniste et tout le problème est de savoir s'il est matérialisable.
La question que je me posais est si certains d'entre vous se prêtaient également à ce jeu de construction du virtuel du fait d'un déni de réalité?
Si c'est le cas, de quelle manière décririez-vous ces constructions?

[Fabs le vaurien]

Y a un sujet proche je pense. Ca s appelle le film interieur: fuite ou reassurance...je peux pas mettre le lien de mon tel.

[pixelvois]

Y a un sujet proche je pense. Ca s appelle le film interieur: fuite ou reassurance...je peux pas mettre le lien de mon tel.

le film intérieur : anticipation ? fuite? réassurance? ( Dans la section Discussions et débats du Grand Salon - La Douance, donc ouvert en écriture qu'aux membres du groupe Diagnostiqués +, mais accessible à tous les membres en lecture )

[Csango]

Merci pixelvois,

Mais la lecture que tu me conseille se concentre surtout sur la construction de scénario, dans mon cas, c'est l'essence même du monde que je modifie: sa physique, son organisation sociale, etc...
Ce n'est pas tant une histoire que je m'invente en me posant en superhéros qui sauve la terre, mais plutôt une réflexion sur une modification du réel et sa perception?
Pour faire simple, pour moi, il y a le monde (sa physique, son organisation, les autres,...) et il y a la manière dont je le perçoit(ma pensée est notamment en relation avec le concept d'états modifiés de la conscience).
Il faudrait que je trouve un exemple pour illustrer ma pensée, mais là je suis ko.

[pixelvois]

Il faudrait que je trouve un exemple pour illustrer ma pensée

Bah oui : on verra peut-être un peu mieux où tu souhaites en venir alors avec ce topic ...

Cependant je m'interroge aussi sur le choix de la section pour ton questionnement : es-tu sûr que tu cherche entamer un Débat philosophique, ou ton sujet mériterait-il d'être déplacé ailleurs dans le forum ?

[Nashira]

La journée commence, bien je me réveille à peu près en forme, après 5h de sommeil sur le canapé, il est 6h grosso modo. Une clopinette, un café pour se réveiller, j'ère sur la toile, j'ai l'énergie des grands soirs, je me dit que pour me détendre je vais me faire une petite playlist avant, c'est parti !!

J'ai l'impression que mes pensées sont si véloces que j'ai du mal à les capter. J'arrive à en saisir quelques unes, notemment celle ou je me dis que je devrais épingler quelques grands compositeur de classique, Mozart, Bach, Beethoven, on va s'arrêté là, pour le moment.

Dans ma grande impatience, je saisie une best of de Bach.

C'est magique, je redécouvre certains classics en découvre d'autre, j'adore, je suis en transe ...
Je me sens planer, tantôt à gauche , tantôt à droite, comme une feuille morte en automne qui descend dans une valse magique pour se poser sur le sol, bercer par l'interaction avec les composants atomiques de l'air. C'est fascinant.

Ce n'est ni trop haut , ni trop bas, ni trop chaud, ni trop froid, une juste équilibre, comme celui que je recherche.

Je suis bien, je suis détendu tout à coup, comme lorsque j'apprécie un bon joint, parfois, ou encore un bon plat éveillant mille saveurs dans l'antre gustative. Ou comme lors de la communion de deux êtres voulant l'un pour l'autre ce qu'ils veulent pour eux même. Un équilibre magique, divin, toujours compensé par ses variances mais jamais statique.

Voyons voir comment va se passer cette journée, je suis curieux d'en être à la fois le spectateur et l'acteur, voyons voir comment je vais percevoir les choses aujour'hui, et si j'arriverai à faire des choses qui me déplaisent, comme la gestion du quotidien, entre autre.

Je vous souhaite une bien bonne journée lecteurs avides de curiosité, spectateurs, acteurs ou voyeurs.

[Csango]

Je l'ai mis ici parce que je ne voyais pas vraiment dans quel section le mettre. Mais bon de toute façon je crois qu'il est mort-né, je n'arriverais pas à exprimer clairement ma pensée et la faire comprendre aux autres, c'est trop compliqué. Je pense que le post n'intéresse pas grand monde de toute façon.

[atiléa]

Dans notre univers (que l'on suppose infini), tout ce dont nous avons connaissance fait en réalité partie d'un monde fini, par des formes, des lois physiques, sociales... La connaissance intérieure, que nous avons du monde, est une combinaison de notre pensée ( a priori), vérifiée empiriquement ( a posteriori), ou inversement, par nous même ou par d'autres, et de fait considérées comme "vraie". Hors si la pensée peut se permettre toutes les fantaisies à l'infini, nos sens eux n'ont accès qu'au monde fini ( et partiellement), de façon direct ou par le biais d'instruments d'observations et de mesures.

L'imagination et la croyance se nichent dans cette brèche, une sorte de porte ouverte sur le possible en dehors de l'empirique...
Je pense que si l'esprit se ravie de la connaissance qu'on lui apporte et de ses découvertes, le fait qu'il ait par ailleurs une idée, un sentiment, la possibilité de créer au-delà de cette limite du réel, lui confère un sentiment de puissance quasi jouissive, que je suppose en relation avec le sentiment d'exister, indépendamment de tout... D'ailleurs Descartes dit "je pense donc je suis", mais dit aussi que cette capacité de notre esprit à dépasser la notion finie du monde "prouve" l'existence de Dieu et le fait qu'il est en chacun de nous...

Je ne ferai pas de débat religieux ici, mais je pense que l'exercice de "l'impossible imaginé", n'a pas pour vocation unique d'envisager une réalité satisfaisante, ou des moyens d'y parvenir, mais justement bien de dépasser les barrières du réel, parce c'est là que "je" est tout-puissant et infini...

Je pense que, plus l'esprit a la capacité de se détacher du réel pour créer, plus il bénéficie d'un espace de liberté pour exister... Pas étonnant alors que nous soyons excités, parfois même euphorique (merci les hormones lol), lorsque viennent des idées à peine raccordées au réel, non?

[Csango]

Merci atiléa pour ta contribution qui me permet de rebondir un peu sur le sujet.

C'est justement la finitude de ce monde qui me pousse à en imaginer d'autres.
Je dirais que tout ce qui naît d'une idéation peut-être considéré comme possédant un potentiel de réalité, les limites étant celles de notre imagination. Cependant, si cette imagination est éventuellement sans limite, il reste une dificulté quant à la cohérence de ces mondes imaginaires, pour qu'ils ne soient pas juste des fantaisies divertissantes mais aussi des lieux où la vie (j'aurais presque envi de dire l'insouciance idéale) puisse prendre prise.

Je rebondirais sur les concepts de solipsisme et encore plus de réalité virtuelle ou simulée.
En effet, comme tu le disais:

Hors si la pensée peut se permettre toutes les fantaisies à l'infini, nos sens eux n'ont accès qu'au monde fini ( et partiellement), de façon direct ou par le biais d'instruments d'observations et de mesures.

Le monde fini n'est pas pour moi l'unique voie d'accès que nos sens peuvent emprunter (sens qui d'ailleurs sont entièrement traités dans le cerveau). Il est tout à fait possible d'imprimer (par le moyen d'interfaces neuronales entre autres) des informations ne provenant pas directement de l'environnement du monde réel (même si au final tout vient de ce monde à priori). Ce que je veux dire, c'est que cette information peut-être une création, et c'est là que ça devient intéressant, et c'est là qu'intervient le fameux dieu intérieur que je ressens depuis longtemps, bien avant d'avoir lu le Discours de la méthode. C'est pour cela que je fonde tout mes espoirs sur les progrès technologiques, sans adhérer totalement au mouvement transhumaniste, j'adhère à son idéal.