Tout est dans le titre ou presque.
Je ne pense pas qu'il y ait besoin de présenter les Schtroumpfs, personnages de BD inventés par Peyo en 1958 et devenus un mythe populaire international et transgénérationnel.
Je laisse volontairement, pour l'instant du moins, le sujet très ouvert. Donc quelques questions seulement, dans le désordre et non limitatives.
Avez-vous lu la série enfant? La lisez-vous encore à l'âge adulte? La faites-vous découvrir à des enfants autour de vous? L'aimez-vous?
Avez-vous un album préféré? Avez-vous un Schtroumpf préféré? Un Schtroumpf détesté? Avez-vous peur de Gargamel? Avez-vous essayé de goûter à la Salsepareille?
Pour ce qui me concerne, la réponse est "oui" à toutes ces questions. J'ajouterais que plus je reviens aux Schtroumpfs, plus je les apprécie pour tout un tas de raisons. Mais je développerai ultérieurement en fonction des éventuelles réponses.
A vous!
PS. J'ai posté dans le sous-forum Littérature faute de trouver un espace dédié aux BD, mais si je me suis trompée, merci d'avance aux jardiniers qui déplaceront le fil.
Le renard sait beaucoup de choses, le hérisson n’en sait qu’une grande. (Archiloque)
Je fais juste un premier message, en mode rapide.
Mon premier album, offert par mon père quand j'étais en CE1, était le Cosmoschtroumpf, donc il garde une place chère dans mon cœur. Ça a d'ailleurs été le premier album des petits bonshommes bleus que j'ai offert à mon fils ! Quant à mon histoire préférée, la question est difficile, mais c'est peut-être le Schtroumpfissime, qui est grandiose. Je n'aime pas les albums du nouveau Peyo, et je ne pense pas que ce soit uniquement par snobisme : les sujets sont nettement moins intéressants, on n'y trouve aucun commentaire intéressant sur la société.
Une anecdote au passage, assez connue je crois : en France, le break dance s'est appelé Smurf pendant assez longtemps à cause de je ne sais plus quel dessin animé dans lequel des Schtroumpfs (Smurf en anglais) dansaient le break dance. Il y a eu une sorte de confusion, un peu comme quand on traduit du français à l'anglais puis de l'anglais en français sur un traducteur automatique, le message a été déformé.
[edit] Voici l'origine :
wikipedia a écrit :Cette appellation erronée provient d'un clip diffusé en France au journal télévisé intitulé Let's do the Smurf, or il s'agissait de pas de danse imitant les Schtroumpfs, appelés Smurfs en anglais. Le nom s'est propagé pour désigner la danse en question.
Le Cracoucas, et des histoires de schtroumpfe bouchon ou tire bouchschtroumpf sont les premiers à me venir en tête. Et la flûte à six schtroumpfs. Le schtroumpfissime aussi, d'autant plus qu'avec monsieur souris nous qualifions de maison du schtroumpfissime toute construction post 1850 qui l'a un peu cherché, et Azrael sait s'il y en a ..
Autre petite réflexion à deux doigts de la sortie de route, mais le sujet a été laissé flou volontairement donc je peux...
Je trouve que les albums ont vieilli, et ça m'est arrivé de buter sur les histoires en les racontant aux enfants. Sur la question des rapports schtroumpfs schtroumpfette, au hasard. La lecture du premier volume où elle apparaît est une merveille de support pour un exercice de déconstruction du genre.( 1966)
Allez pour le plaisir, la recette de fabrication par Gargamel : (source wiki, je ne suis pas allée chercher bien loin)
Désirant créer « une statuette en la dotant d'une nature féminine », il a pris la recette dans le grimoire Magicae Formulae (éditions Belzébuth) : « Un brin de coquetterie, une solide couche de parti-pris, trois larmes de crocodile, une cervelle de linotte, de la poudre de langue de vipère, un carat de rouerie, une poignée de colère, un doigt de tissu de mensonges, cousu de fil blanc, bien sûr, un boisseau de gourmandise, un quarteron de mauvaise foi, un dé d'inconscience, un trait d'orgueil, une pointe d'envie, un zeste de sensiblerie, une part de sottise et une part de ruse, beaucoup d'esprit volatil et beaucoup d'obstination, une chandelle brulée par les deux bouts. »
Et le reste de l'histoire, avec la schtroumpfette que personne n'aime en brune et moche et qui fait tourner toutes les têtes une fois blonde, et également fort édifiante...
Fu a écrit : ↑mar. 11 juil. 2023 12:55
Mon premier album, offert par mon père quand j'étais en CE2, était le Cosmoschtroumpf, donc il garde une place chère dans mon cœur.
C'est pareil pour moi (sauf que je ne me rappelle plus l'année exacte) et l'album est donc mon préféré pour la même raison que toi.
Fu a écrit : ↑mar. 11 juil. 2023 12:55
le Schtroumpfissime
C'est l'une des meilleures histoires, je suis d'accord. J'ai un faible, de mon côté, pour Les Schtroumpfs noirs, mais si je devais ne conserver qu'une histoire, ce serait celle de Schtroumpf Vert et Vert Schtroumpf : peut-être parce que c'est celle où les possibilités du langage schtroumpf sont poussées le plus loin, peut-être aussi à cause de sa fin inquiétante, qui reflète l'incertitude de Peyo sur la question de fond du récit (les divisions entre Flamands et Wallons et plus largement, les risques de dérive des communautarismes linguistiques de tout poil).
Les albums du fils Culliford sont effectivement moins bons que ceux de son père, mais tout n'y est pas à jeter, j'essaierai d'y revenir.
Quant à la Schtroumpfette, c'est un sujet qui mérite qu'on s'y attarde. Elle n'est pas politiquement correcte, mais elle n'avait aucune vocation à l'être à l'époque de sa création, au contraire, et sans doute pour l'apprécier faut-il repenser à sa source (c'est un hommage ambigu et irrévérencieux à Brigitte Bardot et à ce qu'elle symbolisait dans l'imaginaire collectif du temps). Là aussi, j'y reviendrai volontiers, mais je la préfère de loin aux Schtroumpfettes modernes inventées par Peyo fils.
Le renard sait beaucoup de choses, le hérisson n’en sait qu’une grande. (Archiloque)
Dans l'univers du père, la Schtroumpfette est le seul personnage féminin de toute la série, je crois, si l'on exclut la créature créée par le Grand Schtroumpf pour rendre la pareille à Gargamel.
Pour l'année CE1, je m'en rappelle car j'avais fièrement amené le livre à l'école pour montrer aux copains, la maîtresse s'en est emparée et a critiqué devant toute la classe, d'une part le fait que le mot « schtroumpf » était illisible et, plus globalement, le fait que c'était une bande dessinée. Je n'aimais pas cette prof.
Fu a écrit : ↑mar. 11 juil. 2023 13:47
Dans l'univers du père, la Schtroumpfette est le seul personnage féminin de toute la série, je crois, si l'on exclut la créature créée par le Grand Schtroumpf pour rendre la pareille à Gargamel.
Oui, il me semble bien que c'est le cas.
C'est un sujet riche, la question du genre dans les Schtroumpfs. A mon avis, l'essentiel est de mettre les choses en perspective pour éviter les anachronismes, et peut-être aussi les procès d'intention excessifs envers Peyo et son scénariste. Mais une fois ces précautions prises, la simple observation de l'évolution d'un personnage inspiré à la fois de Pandore et de B.B. qu'on va voir, de simple fléau, se développer et acquérir des qualités très authentiques au fil de la série (autrement dit échapper au déterminisme négatif de genre) est intéressant en soi. Le comparer aux habitantes du "village perdu", imaginées dans le cadre d'une époque différente, et donc d'une mythologie différente (le féminin n'est plus un ferment de discorde chez les Schtroumpfs, la Schtroumpfette a pris sa juste place dans la communauté qu'elle était censée diviser et devient l'origine de la (re)découverte par un collectif masculin d'une sorte de moitié collective perdue) est également une bonne source de réflexion.
Fu a écrit : ↑mar. 11 juil. 2023 13:47
Je n'aimais pas cette prof.
Tss tss... Ce n'est pas bien. Mais elle semble en effet avoir été peu pédagogue, la pauvre.
Le renard sait beaucoup de choses, le hérisson n’en sait qu’une grande. (Archiloque)
Fu a écrit : ↑mar. 11 juil. 2023 13:47Je n'aimais pas cette prof.
Tss tss... Ce n'est pas bien. Mais elle semble en effet avoir été peu pédagogue, la pauvre.
Quand ma mère a voulu me faire commencer le CP une année en avance parce que je lisais déjà, cette prof lui a dit que je n'avais pas l'air très malin. Quand je faisais des chouettes dessins et mettais une légende en utilisant ce que j'avais appris de l'écriture jusqu'à présent, elle ne parlait pas du dessin mais se moquait des fautes (sur des éléments de l'écriture que l'on n'avait pas encore appris). À défaut de pouvoir me mettre des mauvaises notes, elle me sacquait en me mettant des C en discipline. J'ai souvenir d'au moins une autre fois où elle s'est moquée de moi devant la classe. Donc non, je ne l'aimais pas trop. Je me demande ce que j'ai bien pu lui faire…
Schtroumpf vert et vert Schtroumpf est aussi un très bon album, mais que j'ai moins lu (ne l'ayant pas possédé) donc j'en garde un souvenir plus vague. Il me fait penser au Schtroumpfissime, puisque les deux parlent de dissension.
Sinon il y a aussi les petites histoires qui complètent certains albums, mais je n'ai plus les titres en tête. Parmi elles, j'apprécie l'histoire avec le turlusiphon, celle avec l'apparition du 100e Schtroumpf (qui fait tout à l'envers, y compris parler), et une qui doit s'appeler Le Schtroumpfeur de pluie dans laquelle l'un d'eux crée une machine à faire la pluie et le beau temps.
Fu a écrit : ↑mar. 11 juil. 2023 17:04
une qui doit s'appeler Le Schtroumpfeur de pluie dans laquelle l'un d'eux crée une machine à faire la pluie et le beau temps.
Je m'en souviens bien, elle est excellente.
Un autre album de qualité est Le Schtroumpf financier, le dernier auquel a participé Peyo (même s'il n'y faisait plus grand chose). Le récit développe le thème de la corruption du village par l'argent, créateur d'inégalités et de dissensions diverses. La Schtroumpfette commence à y prendre conscience de sa position subalterne et à la contester (évolution "féministe" qui la conduira dans une impasse dans La grande Stroumpfette, beaucoup moins réussi mais intéressant également), l'intrigue est efficace malgré quelques ratés. Il y a des défauts et des erreurs mais ça reste un album très satisfaisant.
Le renard sait beaucoup de choses, le hérisson n’en sait qu’une grande. (Archiloque)
Voici un sujet qui me schtroumpfe.
Il serait d'ailleurs schtroumpf d'ouvrir un autre schtroumpf où l'on schtroumpferaient en Schtroumpf, mais ceci est une autre schtroumpf.
Pendant quelques mois, au cours de ma première et pénultième année d'école maternelle (n'ayant fait que les deux dernières années), j'ai eu à patienter chaque matin de semaine chez la voisine d'en face qui, ensuite, m'emmenait à l'école en voiture ; et je patientais, donc, avec quelques albums en possession de ladite voisine, dont L'œuf et les schtroumpfs, Le Cosmoschtroumpf, L'apprenti-schtroumpfs, La schtroumpfette.
Dans le même temps, je ne sais absolument pas pourquoi, la voisine mettait toujours le même disque de Barbara Streisand dont la première face commençait par l'air célèbre extrait de Cats de Lloyd-Webber (Memory), je me doute bien que c'était pour me faire plaisir car j'étais un tout petit bébé chat et apparemment ça se voyait déjà que j'aimais le théâtre lyrique, mais passons.
Comme cette attente était brève (en général le temps d'écouter Memory puis le début de la chanson suivante, d'ailleurs je ne me souviens pas ce que c'était, c'est dire si c'était secondaire) et qu'à l'époque je déchiffrais lentement, quelques albums ont suffi à m'occuper pendant les quelques mois que cette organisation a duré.
De fait, quand j'ai réclamé mon premier album à mes parents, cela a été Les schtroumpfs olympiques qui venait de paraître et qui était donc mis en avant par le zélé libraire petit rayon BD du supermarché "Stoc" (le titre de l'album et le nom de l'enseigne vous diront à quelle époque cela se passait). Techniquement je n'ai donc pas nécessairement commencé par le meilleur... ni par celui qui avait le plus de chances de m'intéresser, vu mon peu d'appétence pour la chose sportive.
La série des Schtroumpfs a donc été ma première contribution à la bédéthèque familiale où d'autres séries classiques étaient déjà complètes par ailleurs. J'ai fini par avoir toute la série des tomes 1 à 12 (Le bébé schtroumpf). Vers la fin des années 1980 je parcourais et re-parcourais suffisamment souvent un certain nombre des séries classiques franco-belges que j'avais directement ou moins directement sous la main et je me rendais compte que les deux derniers volumes parus (Les Schtroumpfs olympiques et Le Bébé Schtroumpf) me plaisaient moins. J'ai jeté un œil au volume Les p'tits schtroumps qui m'a semblé plus ou moins de la même eau, je me suis abstenu·e de l'ach... me le faire acheter par mes parents et j'ai donc arrêté la série à ce stade là.
À tort ou à raison j'ai estimé que la première partie de la série, jusqu'à La soupe aux schtroumpfs, constituait une première période plus intéressante et que la série partait ensuite en vrille. Ce n'est qu'à la lecture de la biographie de Peyo par Hugues Dayez (donc dans les années 2000) que j'ai réalisé que l'histoire "olympique" que je trouvais neuneu n'était que la re-publication opportuniste d'une commande publicitaire, que l'histoire de puériculture schtroumpf qui suivait était pour sa part la trame d'un film d'animation pour le public américain, que Peyo, malade et surmené, n'avait pas fait grand-chose dans ces deux récits. Et qu'il était en train de s'étioler, et son œuvre avec lui, l'aventure américaine avec le studio Hanna et Barbera lui ayant rajouté, pour faire simple, une pression encore plus énorme que celle qu'engendrait déjà auparavant le succès de ses personnages dans la sphère publicitaire. Bon, ceci est un résumé grossier, mais maintenant qu'on a un topic dédié, on pourra pinailler si cela vous schtroumpfe.
Et donc, je n'ai toujours pas lu entièrement Les p'tits schtroumps, et aucun des volumes suivants. Est-ce une lacune à combler ou non, je vous laisse le soin de me le dire. ce qui précède m'incite à jeter un œil au Schtroumpf financier.
En attendant, mes préférences actuelles se porteront aisément sur Le Schtroumpfissime et L'œuf et les Schtroumpfs, ce dernier, contemporain de Panade à Champignac de Franquin, étant une autre de ces "non-aventures" où les auteurs semblent tester les limites de séries dont ils ont fait sans vraiment le vouloir les poules aux œufs d'or de la plutôt conservatrice famille Dupuis. Et puis Le Cosmoschtroumpf.
Et effectivement il y a les histoires plus courtes, je vous rejoins en ce qui concerne Le schtroumpfeur de pluie. J'aime beaucoup Le centième schtroumpf et son amertume. J'aime beaucoup Le schtroumpf volant pour son humour de répétition, le degré d'absurdité de nombre de ses mésaventures et l'absurdité encore plus grande de sa conclusion.
Dupuis est en train de ressortir une intégrale en gros volumes, j'ai assez envie d'y jeter un œil car l'édition conventionnelle ne met pas les histoires dans le bon ordre (les histoires secondaires, plus courtes, souvent des reprises de "mini-récits", sont ajoutées pour compléter la pagination). Je me demande aussi s'il y a dedans les versions "alternatives" de certaines histoires ayant connu plusieurs versions avec parfois des évolutions graphiques, comme Les schtroumpfs noirs dont la première mouture, outre le fait qu'elle était destiné au format "poche" des "mini-récits", était plus proche de l'apparition initiale des Schtroumpfs dans La flûte à six schtroumpfs, notamment pour l'aspect des personnages eux-mêmes et pour l'environnement assez aride du village (dont il reste quelque-chose dans la première case de l'album final).
Question subsidiaire et presque pas hors-sujet, du coup, est-ce que quelqu'un s'intéresse à Johan et Pirlouit ?
Fu a écrit : ↑mar. 11 juil. 2023 17:04Parmi elles, j'apprécie l'histoire avec le turlusiphon
"Schtroumpfonie en ut". J'adore la séquence où celui qui n'est pas encore le Schtroumpf musicien en titre fait son POUÊÊÊT avec n'importe-quel instrument (même un triangle). Bien lui en prend, c'est au terme de cette histoire qu'il opte définitivement pour la trompette et devient, si je ne m'abuse, parmi tous les schtroumpfs que l'on nomme par leur métier ou leur personnalité, le seul à être rigoureusement incompétent dans son activité principale.
Tamiri a écrit : ↑mar. 11 juil. 2023 18:57
Question subsidiaire et presque pas hors-sujet, du coup, est-ce que quelqu'un s'intéresse à Johan et Pirlouit ?
Oui, moi, c'est une série que j'aime énormément et que je connais assez bien.
Tamiri a écrit : ↑mar. 11 juil. 2023 18:57
Et sinon, vous n'auriez pas vu une poule ?
L'oeuf et les Schtroumphs t'a marqué.e tant que ça?
Pour le reste, réponse et pinaillage demain. Je vais essayer de me renseigner sur la reprise en volumes, j'ai un ami qui l'achète (je crois).
Le renard sait beaucoup de choses, le hérisson n’en sait qu’une grande. (Archiloque)
Tamiri a écrit : ↑mar. 11 juil. 2023 19:14Ahaaa, qui a la référence ?
Ce n'est pas dans le Schtroumpf volant, justement ? Il emprunte ou casse plein de choses aux copains, et la liste des solliciteurs s'allonge, c'est sans doute le gag récurrent dont tu parles : Et mon slip, et ma serviette, et ma poule… ?
Presque hors sujet mais pas trop, il y a un album de Tébo sorti récemment et qui joue avec l'univers des Schtroumpfs : Qui est ce schtroumpf ?
Les dessins sont drôlissimes, certains gags aussi, mais le scénario est moyen, tout étant pris trop à la légère (ses BD Raowl ont les mêmes qualités et défauts).
Tamiri a écrit : ↑mar. 11 juil. 2023 19:14Ahaaa, qui a la référence ?
Ce n'est pas dans le Schtroumpf volant, justement ? Il emprunte ou casse plein de choses aux copains, et la liste des solliciteurs s'allonge, c'est sans doute le gag récurrent dont tu parles.
Exactement. Le propriétaire de la poule ne fait d'ailleurs pas consciemment partie des plaignants dont la troupe croît jusqu'à l'absurde comme dans une scène de poursuite de Mack Sennett. Étant le seul à n'avoir pas pris le voleur sur le fait, il traverse toute l'histoire en demandant "vous n'auriez pas vu ma poule ?"
Miss souris a écrit : ↑mar. 11 juil. 2023 13:18
Le schtroumpfissime aussi, d'autant plus qu'avec monsieur souris nous qualifions de maison du schtroumpfissime toute construction post 1850 qui l'a un peu cherché, et Azrael sait s'il y en a ..
Presque pareil. Avec une amie, nous avons pris l'habitude d'attribuer aux schtroumpfs toute réalisation architecturale kitsch, inopportune ou excessivement démonstrative. Ou d'en échanger un rapide croquis en remplaçant une toiture par un chapeau d'amanite tue-mouche, ce qui revient au même.
Tamiri a écrit : ↑mar. 11 juil. 2023 18:57
À tort ou à raison j'ai estimé que la première partie de la série, jusqu'à La soupe aux schtroumpfs, constituait une première période plus intéressante et que la série partait ensuite en vrille. Ce n'est qu'à la lecture de la biographie de Peyo par Hugues Dayez (donc dans les années 2000) que j'ai réalisé que l'histoire "olympique" que je trouvais neuneu n'était que la re-publication opportuniste d'une commande publicitaire, que l'histoire de puériculture schtroumpf qui suivait était pour sa part la trame d'un film d'animation pour le public américain, que Peyo, malade et surmené, n'avait pas fait grand-chose dans ces deux récits. Et qu'il était en train de s'étioler, et son œuvre avec lui, l'aventure américaine avec le studio Hanna et Barbera lui ayant rajouté, pour faire simple, une pression encore plus énorme que celle qu'engendrait déjà auparavant le succès de ses personnages dans la sphère publicitaire. Bon, ceci est un résumé grossier, mais maintenant qu'on a un topic dédié, on pourra pinailler si cela vous schtroumpfe.
Personnellement, je serais plus nuancée. Qu'il y ait une dégradation globale de la qualité des dessins et des récits au fil de la série ne fait aucun doute : mais je ne sais pas si on peut vraiment placer La soupe aux Schtroumpfs comme album-frontière entre une première partie de haute qualité et une seconde, jusqu'à la mort de Peyo, plus médiocre (je laisse de côté pour le moment la troisième période où la série est reprise par Thierry Culliford). Si l'on adopte une telle périodisation, il faut reconnaître qu'il y a déjà des défauts dans les albums de la première partie et que ceux de la seconde comportent des perles : parmi les 52 récits à chute d'une page d'Histoires de Schtroumpfs, par exemple, certains sont très faibles et le gag fonctionne mal (ne serait-ce que le dernier, d’une indigence à peu près complète). La soupe aux Schtroumpfs lui-même souffre d’un scénario trop étiré et de passages qui fleurent le remplissage, sans compter une certaine vulgarité des effets comiques, alors que Le bébé Schtroumpf au contraire, malgré un dessin moins soigné, offre quatre très bonnes histoires, toutes bien écrites et fonctionnelles. J’ai parlé plus haut du Schtroumpf financier, qui sans égaler Le Schtroumpfissime, est de la même veine et aborde intelligemment des thèmes complexes.
Concernant l’intégrale : renseignements pris, elle publie les histoires par ordre chronologique de parution, et elle comporte certaines versions alternatives (je ne sais pas si elle les donne toutes, je n’ai pas pu vérifier) : celle des Schtroumpfs noirs y est, en tout cas. Je l'ai lue rapidement, je ne la connaissais pas et c'est intéressant, merci de l'avoir signalée.
Le renard sait beaucoup de choses, le hérisson n’en sait qu’une grande. (Archiloque)
Je n'ai jamais lu le Schtroumpf financier (j'ai boudé la seconde période, simplement en me basant sur le dessin et les titres, peut-être même avant d'avoir eu connaissance du passage de relais) mais ce que tu en dis me donne envie. Je vais voir si mon fils a ça dans sa bibliothèque.
En lisant un article sur le premier album (*), Les Schtroumpfs noirs, j'ai appris qu'il s'appelait The Purple Smurfs en anglais, pour des raisons assez évidentes. Il date de 1963 et on voit qu'il y avait déjà des préoccupations assez fortes aux US pour ménager les communautés, juste un an avant le Civil Rights Act de 1964. Dans une réédition de 2010, les schtroumpfs contaminés ont même été recolorisés en violet et en partie redessinés. Encore une fois, on peut regretter cette façon de réécrire l'histoire au lieu de remettre les choses dans leur contexte et de donner une leçon d'histoire.
(*) Afin de vérifier la légende selon laquelle il aurait inspiré Romero pour sa Nuit des morts-vivants, avec le phénomène de contamination ; on ne sait pas trop car d'autres sources d'inspiration existaient.
Fu a écrit : ↑mer. 12 juil. 2023 12:55
Je n'ai jamais lu le Schtroumpf financier
Ne t'attends pas à un chef-d’œuvre, mais tu peux tenter le coup, tu verras bien.
Sur Les Schtroumpfs Noirs comme inspiration de La Nuit des Morts Vivants, je m'interroge : est-ce une légende ou un fait attesté? On a un peu tout cru voir dans cet album (comme d'ailleurs dans les zombies de Romero, auteur d'un autre pays et d'un autre bord politique que Peyo). C'est vrai qu'il est assez particulier, mais tout de même... Quels arguments sont donnés, si l'on n'a pas de preuve, en faveur de cette filiation?
Le renard sait beaucoup de choses, le hérisson n’en sait qu’une grande. (Archiloque)
Aucune preuve, c'est pour ça que l'on parle de légende. De ce que j'ai compris, le phénomène de contamination était absent du thème des zombies auparavant, Romero l'a fait apparaître dans son film. Des gens se sont donc interrogés sur les inspirations possibles, et la proximité des dates (le film est sorti 5 ans après le livre) a été vue comme un second indice, j'imagine. Mais, wikipedia précise que d'autres sources d'inspiration existent, sans compter qu'il est possible que Romero ait eu l'idée de lui-même.
Hors-sujet
C'est comme pour Inception qui aurait été inspiré par une histoire de Picsou : on voit des ressemblances mais on n'a pas de confirmation.
Judith a écrit : ↑mer. 12 juil. 2023 12:29
Personnellement, je serais plus nuancée.
Moi aussi... maintenant. Puisqu'il s'agissait en l'occurrence d'une prise de position de quand j'étais chaton, dans les années 1980. La lecture ultérieure de l'ouvrage de Dayez m'ayant permis de découvrir d'une part les difficultés de l'auteur, d'autre part la présence du studio continuant d'assurer des publications relativement régulières malgré une implication variable de Peyo, et un ensemble de circonstances expliquant partiellement le relâchement graphique du Bébé schtroumpf et celui, plus général, des Schtroumpfs olympiques.
Fu a écrit : ↑mer. 12 juil. 2023 12:55En lisant un article sur le premier album (*), Les Schtroumpfs noirs, j'ai appris qu'il s'appelait The Purple Smurfs en anglais, pour des raisons assez évidentes. Il date de 1963 et on voit qu'il y avait déjà des préoccupations assez fortes aux US pour ménager les communautés, juste un an avant le Civil Rights Act de 1964. Dans une réédition de 2010, les schtroumpfs contaminés ont même été recolorisés en violet et en partie redessinés. Encore une fois, on peut regretter cette façon de réécrire l'histoire au lieu de remettre les choses dans leur contexte et de donner une leçon d'histoire.
L'aventure transatlantique des Schtroumpfs, dans les grandes lignes, prend parfois des airs de réappropriation plus que de simple traduction, comme en témoigne la rapide émancipation de la série télévisée Hanna-Barbera vis-à-vis des souhaits initiaux de Peyo, et les relations tendues qui en ont résulté. De ce fait, le changement de couleur des schtroumpfs contaminés est l'un des points sur lesquels les diffuseurs américains se sont en partie comportés en commanditaires.
Fish a écrit : ↑mar. 11 juil. 2023 20:29
Je ne me souviens pas du tout de cette historie de poule chez les Schtroumpf. Pour moi, les poules restent fondamentalement liées au renard de F'murr.
A la différence du renard, les Schtroumpfs savent distinguer ce qu'est une poule de ce qui n'en est pas. L'épisode du Schtroumpf volant, pour les besoins du comique de répétition, introduit l'idée que des schtroumpfs élèvent des poules, alors que dans L'oeuf et les schtroumpfs, ils vont au contraire se procurer un oeuf dans un poulailler manifestement d'origine humaine. Les deux épisodes sont des défouloirs globalement transgressifs vis-à-vis de la cohérence interne du "Pays Maudit" et de l'univers cullifordien, on peut donc dire que l'irruption de la gent gallinacée dans la série est un cas à part
Certains anglo-saxons ont tout de même des mots très forts pour parler de ce choix de couleur :
As we've mentioned before, instead of Purple Smurfs, in the book's original European release, these infected were portrayed as inhuman Black Smurfs, which is its own tangled bag of smurf-racism, smurf-fascism, and blue supremacy.
En français :
Comme nous l'avons déjà mentionné, au lieu des Schtroumpfs violets, dans la version européenne originale du livre, ces infectés étaient représentés comme des Schtroumpfs noirs inhumains, ce qui est un mélange de racisme schtroumpf, de fascisme schtroumpf et de suprématie bleue.
