fanny a écrit :Bonjour à tout le monde,
Je répond à ce post parce que son titre me parle, je pourrai y rajouter "agressivité". Mon problème me paraît être que c'est la confrontation à la bêtise qui me rend agressive, je pense que j'ai une telle frustration de ne jamais être en contact avec des personnes de "mon niveau intellectuel" qu'être obligée dans mon travail de devoir faire semblant d'être en phase avec des personnes que je trouve inintelligentes me rend agressive.
Je ne suis pas à ma place, alors devoir m'identifier et être en relation avec des gens que je n'apprécie aucunement me rend agressive. Comme le dit Tournesol, le problème vient de moi, et après avoir passé des années à m'excuser régulièrement auprès de personnes que j'avais agressées, aujourd'hui je ne le fais plus, car comme le dit je ne sais plus qui : "ce que l'on te reproche, cultive-le c'est toi" et puis s'excuser ne sert à rien, si c'est pour recommencer.
Alors je me soigne, en me disant que la seule alternative à me forcer à m'intégrer serait la solitude, ce que j'ai connu et qui ne m'attire pas du tout. Il y a des périodes où je me sens très agressive, ces jours-là j'évite les confrontations, et des jours, plus rares, où je sens que je peux tout supporter....
Je pense que de manière générale, l'intelligence d'un individu, un esprit brillant et éclairé, agresse les esprits plus médiocres et c'est finalement l'individu intelligent qui est réellement agressé par la horde des imbéciles qui essaient de reprendre le pouvoir sur lui. Il n'est qu'à voir par exemple comment un Eric Naulleau à la télé, se fait lyncher en retour, uniquement parce que son intelligence est taxée de "méchanceté".
Difficile d'appréhender le groupe dès lors que l'on est véritablement intelligent.
En revanche je me défie de parler comme beaucoup le font de manière incroyable, de parler des "cons", pour moi il n'y a rien de plus con que de voir des cons partout, c'est pour moi le summum de la bêtise lorsque j'entend ces gens dire des inepties comme : "comment travailler avec des cons" ou encore "je ne supporte pas les cons" et ce style de déclamations, je pense que l'on peut toujours être le con ou la conne de quelqu'un....
Je ressort un peu un vieux dossier parce que ce post en particulier m'a fait tilter. Je n'ai pas pu lire tous les autres (qui avaient l'air super intéressant aussi, mais je suis en accueil... donc pas tout à fait attentive, j'espère éviter les redites avec d’éventuels autres post à côté desquels je serais passée) mais pour le coup j'trouve que vous avez été archi durs avec elle.
J'vais peut-être me faire lyncher aussi, mais je peux comprendre sa façon de voir les choses. Le sentiment qu'on a du mal à refouler par moment de se dire "bon dieu, mais c'est pas possible d'être aussi con tout de même !"
On a beau se répéter sans cesse qu'il faut faire acte de tolérance et de respect, non, sérieusement, des fois, on se dit que c'est pas possible d'avoir l'impression d'être entourée de gens à l'illogisme flagrant, à l'intellect nébuleux, des "boeufs" irrespectueux, d'invétérés irresponsables. On craque et on les traite "de cons".
Je pense qu'il y a arrogance et "arrogance" :
- entrer dans un magasin, poser une question, voir le vendeur arquer un sourcil et esquisser un sourire moqueur, avoir l'impression d'être pris pour un con alors qu'on voulait juste avoir une info. Là, le type est arrogant (et on a le droit d'avoir envie de le tarter).
- être en pleine conversation avec quelqu'un, remarquer que l'autre se la raconte et qu'il ne sait pas de quoi il parle, lui faire gentiment remarquer, le vexer. Là, on peut passer pour un arrogant.
- Parler d'un truc qui nous tient super à coeur mais qui a l'air de n'intéresser personne, arrogant.
- Lever la main comme Hermione Granger en classe quand on connait la réponse, arrogant.
Vous, vous savez que vous ne l'êtes pas... Mais, celui qu'on appelle "le lèche-boule" au boulot, celui qui arrive toujours à l'heure, avec une cravate accordée à sa chemise, toute repassée, cheveux gominés et sourire colgate. Le mec, tu le vois, tu le sens pas, parce qu'il te paraît bizarre, il réagi pas comme toi, il sait toujours tout, t'explique comment te servir de la photocopieuse, te souris pas souvent ou alors essaie, mais de façon toujours un peu étrange.
Au mieux, on l'ignore, tant qu'il ne nous décrédibilise pas en tant qu'employé, au pire, il nous agace foncièrement, et on finit par se moquer de lui avec les collègues et le trouver pompeux et coincé.
Ben j'imagine qu'on doit ressembler à ce type par moment quand les gens nous traitent d'arrogant alors qu'on a rien demandé ni fait de mal. Juste, c'est pas normal d'être aussi carré, aussi irréprochable, ou aussi rapide, aussi plein de trucs qui font que, non, c'est pas humain tout ça, il est louche ce type, pour qui il se prend ?
Il y a aussi, je ne sais pas si vous l'avez déjà éprouvé, ce sentiment de déception quand vous apprenez que quelqu'un pour qui vous aviez de l'intérêt regarde TF1, les Ch'tits à Mikonasse, W9, etc. Ou bien joue au foot, enfin, j'sais pas, tous les trucs qui font que vous avez de petits a priori (c'est pas toujours évident d'accepter les gens absolument tel qu'ils sont, soyez honnêtes hein...) ça peut paraître arrogant d'avoir des a priori, mais celui qui n'en a pas, je l'appelle Jésus...
Et puis, je pense surtout que Fanny s'énerve parce qu'elle en a marre d'être incomprise sur plein de choses. De ne pas savoir s'exprimer aux autres.
Perso, ça m'est arrivé bien souvent de vouloir parler d'un sujet de ouf guedin de taré qui me plaisait trop et de voir qu'en face, on pigeait rien, on préférait jouer à Fifa plutôt que de réfléchir avec moi ou même feindre le moindre intérêt.
Une fois, t'es dépité, deux fois, tu encaisses, trois fois, t'en as marre et tu t'isoles et quand l'autre veut parler de son Fifa, tu lui dit que t'as même pas envie de faire l'effort de t'y intéresser ou de comprendre pourquoi ça lui zobinise la cervelle et qu'il a l'air d'aimer ça.
Le sentiment de différence, d'injustice, ça peut mettre en colère oui. On exige de nous de tolérer, amour bonheur, cuicui et troulolol, mais on a parfois envie de ne pas avoir à se justifier sans cesse, juste être compris et accepté tel quel. Que ce soit fluide et agréable, sans avoir besoin de partir en croisade pour traduire nos émotions et réflexions.
Je crois qu'on a tous une part d'arrogance, plus ou moins exacerbée. Mais j'imagine qu'elle doit surtout servir à combattre le manque de confiance en soi. C'est avant tout une défense, un perchoir duquel on a juste besoin d'être descendu par plus malin que nous pour retrouver nos pieds dans nos chaussures.
L'arrogance, c'est la traduction même du sentiment de différence. ça rend malheureux d'être différent (pour la plupart hein), ça isole.
Pour moi, c'est juste un pansement un peu maladroit, qu'on met sur la plaie du malheur infligé par la solitude.
Celle que les autres semblent percevoir de nous, c'est la traduction de leur manque de confiance en eux face à quelqu'un qui semble plus "intelligent", qui répond plus vite, mieux qu'eux.
En soit, l'arrogance c'est pas top, mais c'est humain et ça protège jusqu'à ce qu'on se sente compris et qu'on ai plus besoin de se protéger, s'isoler ou s'expliquer.
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