4. Le mariage pour tous
J’ai du me remuer un peu mes propres méninges et faire des efforts de recherche bibliographique et de questionnement personnel considérable pour mettre en perspective mes conviction personnelles (on reviendra plus tard sur cette notion) et les inscrire dans un raisonnement construit, qui tente à minima de dépasser un peu le discours égalitaire. Toutefois ce discours me semble un excellent point de départ pour souligner ce que je souhaite souligner et justifier le mariage pour tous. Encore une fois, ici, je ne parle pas de la loi dans sa globalité mais de l’unique possibilité pour tout couple de pouvoir se marier, qu’il soit hétéronormé ou non.
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- Égalité : je trouve assez ridicule (je ne ne peux m’empêcher de penser aux précieuses de Molière) de devoir justifier une recherche d’égalité de droit. Je ne comprends même pas que l’on puisse admettre haut et fort que la seule question d’égalité de droit ne suffise pas à faire évoluer une institution. D’un point de vue social, la considération du couple homosexuel devrait être un accomplissement au même titre que le couple hétérosexuel. Ceux qui le remettent en cause, ne pensent pas les liens entre deux hommes ou deux femmes aussi vraies ou aussi forts que les liens que présupposent l’hétérosexualité. Si des personnes pensent ceci, je ne peux rien pour eux. Il s’octroie un droit à une pensée paresseuse qui a tendance à m’insupporter et qui ne m’intéresse pas. Elle est, en effet, JUSTE symptomatique d’une incapacité à reconnaître la différence, une manière très malhonnête de se placer au-dessus des autres (sous fond de délire majoritaire). L’idée est aussi simple (simpliste, qu’on nous a presque dit dans ce fil, ma bonne p’tite madame) que pertinente, que séduisante. L’ouverture au mariage pour tous se justifie d’abord par l’évolution légale: (1) la distinction des notions de filiation et transmission de l’institution du mariage, (2) la reconnaissance légale des couples de même sexe par le pacs. Il suffit ensuite de résumer les possibilités pour un couple d’être reconnu légalement et socialement via cette inégalité mathématique: trois possibilités pour les couples hétérosexuel (concubinage, pacs et mariage), deux possibilités pour les couples homosexuels (concubinage et pacs)... C’est à vomir, ha non, on nous a dit que non ?!! Très naïvement, j’aurais tendance à penser l’inégalité de droit comme antinomique au fondement de la république et donc à la société française, où la recherche de l’égalité de droit est censé être une des bases qui ont permis de construire cette même société. Ensuite peut-on réellement questionner la recherche de l’égalité de droit quand l’égalité sociale est si difficile à obtenir? je suis convaincu que l’égalité de droit est une valeur à défendre car elle est la condition première pour permettre à tous les individus d’une société de se retrouver dans cette même société, qu’ils soient majoritaire ou non. Et là on est très loin du délire multiculturaliste anglosaxon poussé à l’extrême, puisqu’on réclame qu’un droit soit applicable à tous. On ne cherche pas à créer des droits valables uniquement pour certains. Je vous rappelle qu’il en est allé de même pour le pacs. La simple fait de juger l’égalité de droit comme une condition insuffisante me fait douloureusement penser à la malhonnêteté intellectuelle que l’on voit ici et là quand il s’agit de défendre un modèle social qui nous arrange bien parce qu’il nous sied relativement mieux qu’à d’autres minorités. Sous-jacent à cette malhonnêteté, je ne peux m’empêcher de voir la volonté farouche de conserver un privilège qui distingue une minorité, et donc très souvent qui glorifie une position social car « au moins… bah on est normaux » et donc malheureusement sous-entendu « meilleurs que d’autres ». Pourquoi cette idée est si farouchement défendue lorsqu’on parle d’inégalités économiques et beaucoup moins évidentes lorsqu’il s’agit d’inégalités sociétales ? Pourquoi est-il si facile d’imaginer que l’inégalité économique soit source de souffrances et pourquoi est-il si difficile de penser les inégalités sociétales comme une autre source de souffrance? Ce qui me permet d’introduire la suite.
Au-delà de la question de l’égalité : Quel est l’intérêt du mariage pour un couple de manière général si elle ne se traduit pas par le désir d’éduquer/d’avoir des enfants ? La question a été portée à notre attention dans ce fil… Encore une question qui me semble abbérante, en tout cas dans le contexte de ce forum. Beaucoup d’entre nous partagent des capacités et incapacités cognitives très différentes des capacités et incapacités normales (la normalité sera ici définie comme un trait partager par une majorité, elle aura trait au 98% des gens ###morno-pensant###, dans le contexte des différences liées à la surdouance). Les divers témoignages relatifs à la surdouance, font état d’embuches, parfois uniquement d’ordre privé ou personel, d’autrefois de manière plus grave, d’ordre social. Plusieurs d’entre nous, se sont vu clairement reprochés de manière récurrente des différences liées au haut potentiel intellectuel, qu’elle soit d’ordre sentimental, professionnel... On fait état ici et là de difficultés de se retrouver dans un monde où peu de modèles éducatifs, sentimentaux ou professionnels nous conviennent, et ou pire, nos incapacités et le plus souvent nos capacités nous sont reprochés. Je suis persuadé qu’au moins quelques uns d’entre nous souhaitent, voir revendiquent, une meilleure adaptation du système éducatif à l’ensemble des profils cognitifs, pour un meilleur épanouissement de ces profils. Nous sommes donc sur un forum où des gens se disent très souvent inadaptés. Par contre, on est obligé d’expliquer voir d’argumenter que cela peut être une souffrance de ne pas avoir le droit de se marier. Voilà pour l’absurdité numero 1 de questionner le seul intérêt d’avoir accès à un modèle d’accomplissement social.
Pour détailler un peu plus le propos: Je vous rappelle qu’il est purement et simplement impossible de nier le mariage comme un symbole de réussite sociale : la plupart des gens se voient féliciter de leur mariage, on se voit questionner à 30 ans lorsqu’on est pas marié et il est encore nécessaire de justifier en long, en large et en travers la nécessité de divorcer car c’est dommage (able ?). A tord ou à raison, nous sommes éduqués d’une manière à voir le mariage comme une forme d’accomplissement personnel, qu’on y voit ou non un cadre privilégié pour la reproduction et la transmission. Mais certains ne comprennent toujours pas pourquoi cela est si important pour certains couples homosexuels de pouvoir se marier. Il est trop facile de dire que le mariage ne peut être une forme d’accomplissement pour tout le monde quand elle ne vous sied pas à vous ou vous semble limitée. On peut être désabusée en ce qui concerne l’institution mais laisser aux autres la possibilité de la voir comme une chance, peu importe ce que revêt cette chance : romantisme féérique, accomplissement social, désir d’engagement fort…
Pour aller encore plus loin, avez-vous entendu parler d’homophobie intériorisée ? On fait un effort et avant de trouver la question du mariage comme limitée à l’adoption et donc obsolète lorsque cette possibilité existe par elle-même, on se renseigne sur la vie et l’épanouissement de tout ou partie des homosexuels dans la société. Il est vrai que cela ne concerne que quelques uns d’entre nous… et alors ? Si vous voulez vraiment répondre à la question de l’utilité du seul mariage, on évite la paresse intellectuelle, on file sur google scholar et on se renseigne sur le vécu des homosexuels dans la société. L’homophobie interiorisée, c’est ce qui s’impose à une partie des homosexuels plus ou moins consciemment (dépression, autodestruction…), alors qu’il semble accepter de prime abord parfaitement leur identité sociale. L’homophobie intériorisée est par ailleurs indépendante du schéma de vie choisie, hétéronormée ou non, avec enfant ou non. Elle s’exprime alors simplement différemment. Devinez quoi, derrière l’impossibilité de s’accomplir pour beaucoup d’homosexuels (homophobie intériorisée), on trouve très souvent l’impossibilité de se marier.
Les discours de certains lors de ce fil est de l’ordre de « je comprends la différence et je milite pour une meilleure adaptation de la société lorsque je le veux bien, souvent parce que cela me concerne, mais je ne veux plus voir la nécessité d’une telle adaptation lorsque la différence ne me concerne pas (ou que partiellement). Pourtant il n’y a que 2% de surdoués et en fonction des statitiques, que 1 à 10% d’homosexuels. Donc je pense que les souffrances potentielles des homosexuels doivent sur ce fil être considérées avec le même soin que les souffrances potentielles liées au haut potentiel intellectuel.
D’autre part, je rappelle qu’il y a encore énormément d’homosexuels qui subissent une répression sociale et familiale terrible… Jetez un œil sur le taux de suicide chez les jeunes homosexuels et là je ne parle même plus d’homophobie interiorisée mais bel et bien d’intolérance sociale encore trop souvent récurrente… Alors oui je pense que le mariage est un outil d’adaptation et de mieux vivre pour les couples homosexuels qui le souhaitent et surtout le premier pas vers une plus grande tolérance sociale, au niveau national comme international. Car c’est une manière de nous inclure et de nous dire que notre amour est aussi valable qu’un amour hétérosexuel, bénéficiant de la même reconnaissance et des mêmes chances d’être une forme d’épanouissement social. Ceci dit je ne crois pas que cela soit le seul intérêt, et je pense qu’il est le faire-de-lance d’un mieux vivre beaucoup plus global s’appliquant à l’ensemble de la société. Le mariage des couples du même sexe, au même tire que l’adoption par les couples du même sexe, me semble une chance voir une nécessité pour l’ensemble des membres de la société et ne se borne pas au seul bien-être des homosexuels. J’éviterais de me répéter donc laissez moi le temps du deuxième post pour tenter de me faire comprendre à ce sujet.
Évitez-moi les discours antropocentrés sur l’intérêt de l’espèce à se reproduire. D’abord parce qu’aucune morale ne permet de justifier qu’il soit si intéressant que ça qu’une espèce ou une autre se reproduise, deux parce que le taux d’homosexualité est stable dans la population. Les dernières études scientifiques sérieuses ont montré que l’homosexualité est due à un bouleversement hormonal lors de la grossesse, lui-même prenant racine majoritairement dans des causes le plus souvent génétique, tout comme la surdouance. L’homosexualité ne sera pas plus fréquente parce que les homosexuels se marient (ou ont des enfants…) et cela n’est pas un signe de décadence de nos sociétés. À la limite, cela permettra simplement aux individus homosexuels d’être plus confortable, plus à l’aise avec l’ensemble de la société française. On peut être contre ou estimer que ce n’est pas important… mais admettez alors que c’est de l’intolérance et dans notre cas de l’homophobie. Aucun argument raisonnable ne permet de refuser ce droit aux couples homosexuels. Et oui il est vrai, l’intérêt est dans un premier temps centré sur le bien-être des homosexuels (enfants, adolescents et adultes).
5. Conclusion sur le mariage pour tous
Je suis donc pour le mariage gay. C’est avant tout une question d’égalité de droit, logique qui devrait se suffir à elle seule seule dans notre société, mais aussi pour une question d’accomplissement et de « bonheur » pour certains, que l’on a pas le droit de juger, de critiquer et encore moins de refuser, qu’on le comprenne ou qu’on ne le comprenne pas. C’est aussi une question de meilleure adaptation qui me semble difficile à nier (expérience personnelle, homophobie intériorisée), de meilleure prise en compte de l’ensemble des individus sans conséquence pour (eurk) la survie de l’espèce humaine et de la société.
6. Quelques remarques sur la tenue générale du débat sur le fil
La conviction personnelle : nous avons eut le droit à une magnifique tirade sur que ce qu’est la conviction personnelle et surtout sur ces origines, ou plutôt son absence d’origine. Et bien l’idée que la conviction personnelle ne viennent de rien est aberrante.
- D’abord il me semble intéressant de voir comment la rhétorique nous permet de sacraliser ce qui ne peut se justifier raisonnablement parlant. Lorsqu’on parle de conviction personnelle, on parle finalement des opinions que l’on ressent, avec une volonté plus ou moins assumée de ne pas avoir à la justifier. Ce sont des idées qui ne sont pas argumentées. Autant j’estime que dans un débat, ce ni mieux ni moins bien qu’une idée argumentée, autant j’estime que de parler de conviction personnelle est une manière très malhonnête de vouloir sacraliser une simple opinion non-argumentée.
- Par ailleurs, derrière cette malhonnêteté malheureuse, on estime que l’on peut balancer une opinion sans aucun argument objectif à l’appui, et imaginer que l’on ne sera pas critiqué, que l’on ne choquera personne. Et on s’attend en plus à ce que les autres ne puissent débarasser l’ensemble de vos propos du spectre de l’homophobie que vous n’assumez pas. Je pèse mes mots mais je vous assure qu’à la première lecture, j’ai eut envie de dégueuler à plusieurs reprises. Cette envie était d’autant plus importante à la suite de l’utilisation abusive de la rhétorique pour appuyer une opinion qui, au demeurant, ne revêt aucune argumentation valable. Que repondriez-vous à une femme ou un homme, élevé dans une société où l’excision est la norme. Cette personne vous dit « je ressens que c’est bien, que c’est ce qu’il faut faire », l’acceptez-vous sans broncher parce que c’est une conviction personnelle ? L’acceptez-vous sans être ulcéré, sans tenter d’expliquer en quoi cela vous choque avec colère. Comment ne pas entacher le reste de ces propos par le terreau culturel dans lequel cette personne a baigné, qui est si différent du notre. Si la comparaison est extrême, je reste convaincu qu’il en va de même pour les différents groupes sociaux de notre pays et, en ce qui concerne notre débat, il en va de même entre homosexuels et hétérosexuels…
- Dire que la conviction personnelle n’a aucune origine, c’est nié que la culture dans laquelle nous avons baigné, l’éducation que l’on a reçu et notre histoire, influencent nos opinions, nié qu’il n’est pas toujours évident de dépasser le terreau culturel. D’ailleurs la seule manière de s’en défaire, c’est de s’informer, d’être curieux, même pour des aspects sociétales qui ne nous concernent pas. Sinon, on est très facilement tenté par des positions réactionnaires qui se justifient par rien (du danger des opinions réactionnaires).
- Pour cibler, un peu plus les propos en question, nous avons eut le droit à une mise au même niveau de la gay pride avec tout un tas d’autres trucs, estimées alors comme les travers visibles d’une société décadente. Les différents objets cités, qui semble agasser, voir agresser pour reprendre le terme utilisé par la détentrice de ces propos, sont clairement des travers décadents pour elle. C’est déjà mettre, de facto, la gay pride comme faisant partie intégrante des travers décadent qui agresse l’élocutrice. Encore une fois, j’aimerais un peu moins de paresse et un peu plus de curiosité. Que la gay pride agresse, je peux l’imaginer. Mais on fait un peu de recherche et on dépasse son ressenti. Et puis on apprend que la forme de la marche des fiertés a été longuement débattue. Le choix se situait quelque part entre « une marche festive » ou « une marche macabre rappelant l’oppression de la norme hétérosexuelle envers les homosexuels ». Ils ont choisis la première pour éviter de pointer du doigt et culpabiliser, pour inviter tout le monde à une fête, pour que tout le monde se sente bienvenu et concerné par la nécessité d’une plus grande tolérance (et il y a encore des homosexuels qui sont assassinés à cause de l’orientation sexuelle, en France). Et puis j’arrive pas à saisir : les gay pride sont faites dans quelques villes françaises, sur des parcours définis. Finalement assez peu de personnes sont susceptibles de se voir imposer cette fête. Et ceux qui se la voient imposer, la vivent une fois dans l’année et le temps du passage de la marche… Comment peut-on être agressé par cette manifestation annuelle sans être homophobe ? Ressens-tu la même chose vis-vis de toutes les manifestations rappelant ceux qui ont souffert ou ceux qui souffrent encore (par exemple les manifestations de l’association Ni Pute Ni Soumise … et pleins d’autres)? J’ai tendance à penser qu’un ressenti ne s’appuyant sur rien de raisonable s’explique uniquement par notre niveau de tolérance…
- Je vais avoir le droit à « c’est pas ce que j’ai dit ». C’est marrant comme certain sont capables d’indulgence avec eux-mêmes, en se permettant de sous-entendre tout un tas de trucs dans les propos des autres. Par exemple sous-entendre que, derrière le mariage, il y aurait là pour les homosexuels avant tout un moyen malhonnête, et à priori égoïste, de vouloir élever des enfants avant tout autre chose. Par contre, quand les gens soulignent les sous-entendus derrière d’autres propos, ici, ils ne bénéficient pas de la même indulgence. Et puis nier que les propos en sous-entendent d’autres, encore une fois, c’est aberrant. C’est une question de logique, si des propos mènent à une conclusion qui te semblent pas très raisonables, peut-être que tes propos ne le sont pas. Cela marche pas à tous les coups, mais très souvent c’est le cas.
- Que certaines personnes se sentent agresser par x ou y choses concernant l’homosexualité ou non, je peux l’entendre parfaitement… mais si on veut être entendu sur son ressenti, il serait bon aussi d’empreinter le chemin inverse, de tenter de comprendre les souffrances que peuvent ressentir les homosexuels. Si tu en avais conscience Mlle Rose, tu aurais fait plus attention et tu aurais compris que le fond de tes propos était clairement agressif pour un homosexuel. Car tu te permets de sacraliser ton ressenti, de le délier de la morale judéo-chrétienne qui nous est imposée, pour en plus en faire un objet important dans un débat politique. Par ailleurs, je pense que nos ressentis par rapport à tel ou tel truc font état de notre niveau de tolérance à tel ou tel truc. Donc je soupçonne clairement que tu ne tolères pas vraiment l’homosexualité. Après c’est un pas un truc qui me gène en soi, il existe pleins de trucs que je ne tolère pas vraiment, mais au moins je l’admets.
Pour jouer au jeu des convictions personnelles (on ne devrait pas me répondre quoique ce soit puisque c’est ce que je ressens) : Je crois que les homosexuels voulant se marier devrait être les seuls à être interrogés sur la question du mariage des couples homosexuels car ce sont les seules concernées par la question (encore une fois, je ne parle pas de la totalité de la loi). Ceci dit quand je vois la malhonnêteté récurrente, l’intolérance plus ou moins conscientisée envers l’homosexualité, et bien, j’ai l’impression que ce n’est plus vraiment qu’une simple conviction personnelle. Je suis à deux doigts de penser que les hétérosexuels, même lorsqu’ils se disent parfaitement tolérant, partagent l’homophobie inconsciente que certains homosexuels dirigent vers eux-mêmes, les hétérosexuels la dirigeant alors vers les homosexuels. Je ne me serais pas permis cette analyse si les gens avait été décent en laissant au vestiaire leur ressenti. Soit on admet que l’homosexualité est encore source potentielle de souffrance et par là on comprend la nécessité du mariage pour tous, soit on est incapable de le voir et on apprend à respirer par le nez pour aménager les susceptibilités. Et puis on ne dit pas qu’on se fout d’un débat, quand clairement on ne s’en fout pas du tout (sinon on aurait respirer par le nez sans agiter ses lèvres ou ses doigts).
L’institution : dans la même lignée, je ne saisis pas les « mais enfin ma brave p’tite dame, le mariage est une institution », sous-entendu (1) « j’ai mon mot à dire alors que cela ne me concerne pas, uniquement parce que c’est une institution » et (2) « une institution ne devrait pas évoluer » ?!!!!!!???? Heureusement que les institutions changent, heureusement que la police allemande n’est plus la gestapo, heureusement que l’aristocratie ne permet plus de bénéficier de privilèges, heureusement que l’éducation nationale tente tant bien que mal de se réformer... Heureusement que les institutions changent ou disparaissent, que d’autres apparaissent avec les évolutions sociales, bordel !
L’intolérance : Là c’est la partie la plus drôle. J’ai adoré le « je ne suis pas homophobe, que mes deux voisins baisent ensemble, même si ce sont deux garçons, je m’en fous »?!!!!!!! En quoi cela vous éloigne de toute forme d’homophobie, qu’elle soit consciente ou pas… J’ai envie de rire car je vais devoir justifier, encore une fois, un truc qui me paraît aberrant à devoir justifier. L’intolérance, me semble-t-il, peut s’exprimer de différentes manières et à différents niveaux… je vous laisse réfléchir tout seul à ça et je vous engage bien volontiers à un examen de conscience. Je ne vous pousse pas à changer votre ressenti, car là je serai franchement très con, mais simplement à admettre que quelques-uns de vos ressentis sont clairement homophobes. On est tous sujet à l’intolérance, on est tous quelques fois réactionnaires, c’est pas grave, mais autant l’admettre. A partir de là, déjà, cela sera plus facile de discuter sereinement.
Ps : les remarques sur l’orthographe ont franchement tendance à me gonfler. Je connais les règles, ce n’est pas un manque de respect de ma part mais une difficulté… admettons une fois pour toutes qu’on est pas tous égaux face à ça. Je comprends que cela puisse déranger, mais laissons le bénéfice du doute à ceux qui en font, ils ne le font peut-être pas exprès, même après relecture. L’important c’est de se comprendre, il me semble. En cela, je suis prêt à préciser mes propos s’ils ne sont pas suffisamment clairs.
Je promets des postes beaucoup moins long pour les 2 autres questions qui nous intéressent.