Les mangas

[Saul]

J'ai grandi avec les mangas, on ne me racontait pas d'histoire avant de dormir où il est dit couramment que les enfants y puisent une certaine force, alors je tirai les leçons des différentes histoires qui se déroulaient sous mes yeux.
Maintenant que je suis un peu plus grand et que j'ai un peu plus de recul, j'aimerais bien en parler d'une façon un peu plus poussée.

Je commencerai par dire que dans la culture japonaise il existe un concept nommé "Omote- Ura" "Omote" qui désigne la face publique des choses, ce que tout le monde peut voir de l'extérieur, alors que "ura" représente la face cachée des choses, ce qui est obscur, négatif, ou tout simplement intime. Néanmoins, cette dualité "Omote-ura" semble exprimer moins une opposition qu'une complémentarité.
On retrouve beaucoup ce concept dans les mangas, je prends quelques exemples.

City hunter (Nicky Larson)
Ryo Saeba alias Nicky Larson est un personnage très ambigu au premier abord, ce qui apparait beaucoup plus dans le manga que dans l'anime.Pourtant, ce qui est ambigu n’est pas nécessairement incohérent ou flou.
Le début du manga est un peu plus sombre que par la suite néanmoins, on voit dès le début que Ryo est un homme, drôle, insouciant, léger, jovial et obsédé. Mais quand le lecteur apprendra son passé de guérillero, son expérience de la guerre à partir de ses trois ans, il aura tendance à remettre en question la légitimé de la personnalité qui lui est apparut en premier. Il se dira qu’en fait, Ryo est triste, malheureux etc. car, culturellement peut-être, on a tendance à trouver plus vrai ce qui est négatif.
Or, je pense que le personnage de Ryo est très cohérent bien au contraire et que son passé justifie son présent. Pour un homme, ayant vécu dans les combats, ayant perdu des amis proches parfois tués de sa main et pour avoir été privé de la présence des femmes jusqu'à sa majorité voir même au delà, il est facile de comprendre pourquoi Ryo est ce qu’il est au moment où on lit le manga. Si c’est un tireur exceptionnel, c’est parce qu’il a appris dès l’âge de trois ou quatre ans à se battre et à manier des armes. S’il ne pense qu’aux femmes et au sexe, c’est parce qu’il en a été privé la majeure partie de sa vie et s’il parait si superficiel et léger, c’est surtout une question de contexte. En effet, ayant grandi sans innocence dans la jungle et en plein combat, on comprend bien qu’une fois à la ville, il n’a plus aucune raison de garder son sérieux, excepté quand il travaille.

Autrement dit, plutôt que de penser qu’une facette chasse l’autre, on peut expliquer la personnalité de Ryo par son passé qui d’un coup ne semble plus aussi ambigu ou incohérent. La dualité qui, a priori, oppose devient donc complémentaire.

Ranma 1/2
J'ai le sentiment qu'en Orient, contrairement à l'Occident, Il y a une volonté de dépasser et de faire cohabiter l’unité et l’unicité, je prends l’exemple de Ranma ½.
Le but de Ranma est de redevenir un garçon à part entière après être tombé dans la source maléfique de la jeune fille en chine, il se transforme sous l'eau froide en fille et sous l'eau chaude en garçon. Son problème est double, non seulement, socialement c’est inacceptable, pour lui, d’être une fille alors que c’est un garçon, mais aussi, parce que si sa mère l’apprend il devra, ainsi que son père, se faire seppuku pour ne pas être devenu un homme viril.
Je pense que dans toute société occidentale, il est très difficile d’accepter que son enfant ne soit pas un homme ou une femme à part entière. On le tolère quand ils sont enfants (garçon ou fille manqué(e)) c'est-à-dire avant la puberté. Au-delà, c’est synonyme de perversion, de contre nature et d’anormalité. Cependant, même si Ranma garde sa personnalité de garçon quand il est en fille la plupart du temps, c’est souvent quand il est en fille que l’intrigue progresse ou même que sa relation avec Akané (sa fiancée) évolue. D’aillleurs, c’est parce qu’il est en fille, qu’Akané accepte sa présence, au tout début du manga, car elle ne supporte pas les garçons.
Ici on retrouve très simplement l’idée du yin et du yang, donc de complémentarité entre le masculin et le féminin au sein d'un même être. Ranma, à l’origine très macho, s’adoucit au fur et à mesure et apprend à cultiver la partie féminine qui est en lui et qui peut l’aider parfois à se sortir de certaines situations.
Sa féminité n’empêche d’ailleurs pas sa virilité (et vice et versa), sa mère reconnait en lui l’homme viril alors qu’il est en fille. Et à la fin du manga, Ranma conserve ses deux parties avouant qu’il voulait plus redevenir un garçon pour Akané que pour lui-même.
Il réussit alors à faire cohabiter deux parts de lui-même au sein d’un même être. Autrement dit que cette dualité "omote-ura" n’a pas lieu d’être en termes d’opposition, que ce sont les deux faces d’une même pièce. C’est finalement sans sa partie fille qu’il était incomplet et sans profondeur.

Neon Genesis Evangelion
Mais je pense que l’un des exemples suprêmes de dualité "Omote- Ura" se trouve dans le manga « Neon Genesis Evangelion ». C’est tout le propos du manga où un jeune garçon n’arrive pas à faire cohabiter ces deux concepts en son être. Comme si c’était soit l’un, soit l’autre. Tantôt il fera tout ce qu’on attend de lui, tantôt il se repliera complètement sur lui-même ayant trop peur du regard des autres. Il ressent un profond conflit entre l’intérieur et l’extérieur. Il comprendra que chaque représentation qu’ont chacun des gens qu’ils côtoient est le vrai lui.
Ce qui très intéressant, c’est que l’auteur cherchait à faire passer un message aux otaku (geek) qui restent enfermer chez eux par peur du monde extérieur, se sentant agressé par lui et cherchant à s’en préserver.

Fruits Baskets
Un autre exemple suprême est celui de « Fruits basket », où l’apparence de chaque personnage cache une autre apparence et où l’ura des possédés est la personnalité des signes astrologiques chinois. Je note d’ailleurs la présence de cette unité/unicité représenté par le chef du clan perturbant chacun des membres qui tentent de s’émanciper.
Le médiateur entre l’omote et l’ura des possédés sera Tohru. Elle saura trouver les mots pour apaiser les âmes et leur faire accepter leur état, dans l’anime du moins, qui est cent fois meilleure que le manga et sa fin à l'eau de rose très décevante.

Et vous?

[sofiane]

Je ne peux trop m'étaler, il est 06 : 08 chez moi, je n'ai pas dormi et je vous soule avec ca,

Death Note
Monster
Lain
Bleach
GTO

[Noureka]

Et moi, plutôt animes que mangas.


En ce moment c'est Fairy Tail (d'ailleurs le prochain épisode va bientôt être dispo...), avec des personnages tellement attachants et toujours dans le dépassement d'eux-mêmes. Jusqu'au boutistes. Qui n'hésitent pas à franchir des murs pourtant infranchissables en apparence, pour des valeurs ultra niaises mais à chaque fois ça me met les larmes aux yeux.

Sinon Code Geass et Death Note pour le côté héros super méga classe, en quête d'Absolu, qui tourne mal et s'enfonce dans la spirale infernale des conséquences d'une action commise au nom d'idéaux nobles et sur laquelle on ne pourra jamais revenir.

[Maluna]

J'avais pas vu ce topic. Merci saul je suis pas trop mangas mais j'ai lu avec interet Cette dualite/complementarite entre ce que l'on est a l'interieur et ce que l'on montre a l'exterieur existe en chacun de nous il me semble a divers degres bien sur. Je trouve passionnant, tres emouvant et tres attachant de percevoir chez une personne cette facette intime de sa personnalite qu'elle ne montre pas en societe, c'est la ou l'on se rend compte de toute la profondeur d'un etre, de ses richesses Sentir qu'une personne devoile, laisse transparaitre un peu de son moi "cache" on va dire, c'est un tres beau cadeau je trouve

[BicheFurtive]

Je commencerai par dire que dans la culture japonaise il existe un concept nommé "Omote- Ura" "Omote" qui désigne la face publique des choses, ce que tout le monde peut voir de l'extérieur, alors que "ura" représente la face cachée des choses, ce qui est obscur, négatif, ou tout simplement intime. Néanmoins, cette dualité "Omote-ura" semble exprimer moins une opposition qu'une complémentarité.
On retrouve beaucoup ce concept dans les mangas, je prends quelques exemples.

Merci, j'avais bien repéré ce concept dans les mangas, je pensais que c'était du à l'influence des philosophies et des religions orientales, ce qui de mon point de vue, même si ça reste assez dualiste, je trouve que c'est souvent plus intéressant que les dessins animés, les comics, dont le manichéisme est souvent assez pauvre...

Sinon, j'ai pu voir pas mal d'anime pour combler mon ennui, je sais pas pourquoi mais j'ai une nette préférence pour le shonen, héhé : GTO, Full Metal Alchemist, Full Metal Alchemist Brotherhood ( vraiment super celui-là, je le conseille), Soul Eater, Fate Stay Night, Rave, et en Fairy Tale aussi, les premiers épisodes un peu mou cela dit, ça pourrait rebuter mais c'est sympa, limite niais, mais les personnages sont assez attachants, et y'a pas mal d'humour.

Sinon je regardais le club dorothée quand j'étais gosse, donc voilà, j'aimais bien Nicky Larson, tout ça...

[Noureka]

Full Metal Alchemist évidemment, j'oubliais !

Par contre, je n'ose pas trop regarder le Brotherhood. Enfin, disons que j'ai regardé les dix premiers épisodes, et que j'ai trouvé la réalisation assez mauvaise, le rythme bien trop effréné, et les évènements qui s'y produisent vraiment peu forts. Après, il s'agissait des épisodes ayant une trame commune avec la première série, d'où peut-être un désir de passer rapidement dessus. Est-ce que la suite est de meilleure qualité ?

Et aaaah, enfin quelqu'un qui regarde Fairy Tail Bichefurtive ! En effet, cette série peut être particulièrement niaise. Mais, pour moi, ça fait partie du plaisir.

[Midget_Jones]

J'ai découvert un manga qui est vraiment intéressant à lire, et à regarder en animé, c'est Chihayafuru, qui raconte l'amitié de deux garçons et une fille, autour d'un jeu assez original et surprenant qui est le Karuta.

Le Karuta est un jeu (voire même un sport ?) d'adresse, de rapidité et de mémorisation, qui peut se jouer à 1 contre 1 ou en équipe, et qui se base sur une compilation classique de poèmes japonais (appelés : Ogura Hyakunin Isshu).

Que ce soit à travers le manga ou l'animé, on est amené à voir toutes les subtilités de ce jeu très complexe, et sur plusieurs dimensions : la dimension poétique (par la compréhension et l'analyse de certains poèmes), la dimension langagière (qui nous montre toute la finesse du japonais) et la dimension purement "sportive" (avec la mise en place de stratégies et le calcul de statistiques).

[Miss Mina]

Bonjour,

J'adore les mangas Une petite préférence pour les shojos et les josei. J'ai cependant beaucoup aimé certains titres qui ne rentrent pas dans ces catégories ; Gunnm en est un superbe exemple.

Je regardais au départ la 5, avec « youpi l'école est finie », FR3 le dimanche et ensuite le Club Dorothée avec mes frangins. La ou mes frères n'ont pas poursuivi cette distraction, j'ai continué avec les mangas papiers (je lis beaucoup de BD également) et ensuite, je suis revenue aux animés avec Neon Genesis Evangelion. A ce jour, j'alterne entre les deux selon mon humeur.

J'ai d'ailleurs du mal à trouver des choses intéressantes ces temps-ci.

Neon Genesis Evangelion reste pour moi, une œuvre majeure. La méga claque ce manga, j'ai refait ami-ami avec le genre mécha. Tout y est, le style, l'histoire, les enjeux et les personnages. Difficile d' y être insensible. Je ne paraphraserai pas Saul concernant Shinji (le personnage principal), mais c'est à Rei que va ma préférence.

En dehors des univers proposés, j'aime la façon dont sont amenés les conflits intérieurs auxquels les personnage sont confrontés. Les japonnais n'ont pas nos tabous, de ce fait, il peuvent se permettre une exploration plus intime de l'être humain. Je me sens spectatrice de leur intérieur, une intruse bienvenue .

[von_z4ngt]

Wtf ? I can't believe this ! Personne n'a encore parlé de Gantz ?
Il s'agit d'un seinen, c'est donc relativement gore (j'insiste sur le relativement, car c'est tout de même très léger).
Je ne fais pas de synopsis pour ne pas spoiler quiconque, car c'est ma spécialité.
L'univers de ce manga me fascine, il y'a un peu de tout ce qu'il faut pour faire de moi un fan boy assumé : univers sombre mais propre, du cyberpunk, de la psychologie (comme souvent dans les seinen), quelques délires métaphysiques, un peu de gore, du s*** (a très faible dose mais je m'en contente) de la violence, des personnages nombreux et (parfois pas assez malheureusement) travaillés, et un scenario qui malgré quelques incohérences (selon moi) reste tout a fait plausible.
Le problème est que Hiroya Oku, le mangaka, agit avec Gantz comme une fillette de 4 ans avec une poupée, il en fait ce qu'il en veut et gâche souvent des pistes a causes de ses caprices. Mais malgré ses défauts, Gantz est pour moi LE manga, même devant One Piece et Death Note (mais forcement à ce niveau dur d’être objectif, car en terme d'imagination, Eichiro Oda me semble intouchable).