C'est un peu une QALC, mais pas tout à fait, donc je poste plutôt dans la rubrique générale. J'aurais pu faire une autre choix, ou poster un sondage, enfin bref soyez indulgents.
IL y a longtemps, des collègues
complotant pour me nuire bien intentionné.e.s m'avaient conseillé la série romantique de Netflix intitulée
Chronique des Bridgerton.
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Pour celles et ceux qui ne sauraient pas de quoi il s'agit, c'est l'adaptation d'une série de romans à l'eau de rose américains rédigés par Julia Quinn. On y suit les tribulations des membres d'une vaste fratrie aristocratique, les Bridgerton donc, au début du XIXème siècle et plus précisément sous la régence de la reine Charlotte (l'épouse du "roi fou" George IV). Filles à marier, jeunes gens débauchés ou sérieux, matriarches bienveillantes ou perfides, alliances trompeuses et faux-semblants à tout va : tout rappelle Jane Austen, dont le petit monde serait transposé un cran plus haut dans la société britannique, avec peut-être une touche de Thackeray par moments. L'originalité de sa série, qui a beaucoup fait parler d'elle sur ce point, consiste essentiellement à avoir développé le thème, ancien (il remonte au milieu du XIXème siècle), des origines africaines de la reine : le récit suppose que ces origines, avérées, ont amené l'ouverture de la haute société britannique aux Afro-antillais et la création d'une une égalité raciale complète, les plus grandes familles du pays s'étant alliées à des familles africaines.
Ce parti pris-d'uchronie permet à la série d'afficher un casting où se côtoient des acteurs anglais, guyanais, ghanéens et jamaïcains dans des rôles d'aristocrates anglais. Les débats, parfois houleux, qui s'en sont ensuivi ont évidemment suscité un effet de curiosité bénéfique au produit.
Cela dit, ma perplexité ne porte pas sur cet aspect de la série mais sur sa qualité.
Désir acharné d'intégration ou masochisme, je ne sais plus : toujours est-il que j'avais à l'époque vaillamment essayé de regarder les premiers épisodes, puis abandonné tant le désastre m'y avait paru complet : écriture, mise en scène, direction artistique, jeu des acteurs tous plus médiocres les uns que les autres, rien ne m'avait satisfaite.
L'histoire se terminerait là si le lancement d'une nouvelle saison n'avait fait refleurir les conversations de cafétéria sur le sujet. Et la perplexité me gagne derechef : des collègues que je respecte, voire que j'admire, dont les avis sont souvent proches des miens, se révèlent des fans acharnés de la série qu'ils connaissent par cœur, et m'engagent de nouveau fermement à la regarder.
D'où mes questions : regardez-vous cette série? Si oui, avez-vous un avis à son sujet? Aurais-je manqué un chef-d’œuvre universel, ou mes collègues sont-ils simplement très fatigués?
Bref, merci d'avance d'éventuels retours de votre part.
Le renard sait beaucoup de choses, le hérisson n’en sait qu’une grande. (Archiloque)
J'ai découvert au passage que tous les acteurs et actrices n'étaient pas exécrables (ouf) : Ruth Gemmel, Adjoah Andoh, Nicola Coughlan et Golda Rosheuvel tirent leur épingle du jeu malgré des dialogues d'une niaiserie d'anthologie. Les autres sont malheureusement des endives de culture, ce qui me frustre parfois lorsque les personnages ont un peu de potentiel (les deux sœurs Featherington méchantes et stupides par exemple).