L'interrogation puis le diagnostic de haut potentiel se sont forcément accompagnés d'une introspection plus poussée que d'ordinaire sur mon fonctionnement, et j'ai mis le doigt sur quelque chose qui ne m'interrogeait pas jusque là : je suis très souvent en discussion avec moi-même. Bon, j'évite de passer pour un fou parce que tout ça se déroule bien à l'abri dans ma tête, mais il paraîtrait d'après mes quelques lectures sur le hpi et un rapide échange lors de l'anamnèse avec la neuropsy qui m'a fait passer la WAIS que ce n'est pas un fonctionnement tout à fait ordinaire. Mais pas ordinaire, c'est à dire ? Intrinsèquement ? Par sa fréquence ? Par la profondeur des réflexions ? Je n'ai pas de réponse et ça me chiffonne. Vivement le prochain rendez-vous pour en discuter, mais en attendant je me suis dit que ce serait peut-être un sujet à aborder ici.
Plusieurs hypothèses en fait me viennent à l'esprit. Déjà, mettons de côte une schizophrénie, un tda, un tsa ou je ne sais quelle pathologie, il semblerait qu'à part une tendance à l'anxiété mon tableau clinique soit plutôt sain.
Ce dialogue intérieur serait-il alors la manifestation de ce qu'on appelle couramment et faute de mieux la "pensée en arborescence" ? J'emploie cette expression avec beaucoup de prudence tant l'assise scientifique semble plus que bancale. Disons une pensée par analogie ou une pensée divergente particulièrement rapide. Le pas de côté cérébral qui permet d'être un interlocuteur à soi-même de manière assez fluide.
Autre questionnement : l'ampleur du phénomène ne serait-il pas corrélé à l'ICV, et peut-être dans une moindre mesure à l'IMT ? Investissement verbal et complexité de la pensée d'une part, capacité à retenir et bricoler d'autre part.
Je suis encore novice dans la compréhension du haut potentiel et mes lectures ne sont pas très nombreuses, donc je suis sûr que pas mal de monde ici saura proposer des pistes pertinentes - ou alors m'expliquer en quoi je me plante si tout le monde est en réalité soumis à ce bavardage avec soi.
P.S. : ça m'intéresse aussi de savoir si vous avez une vie intérieure très riche mais pas davantage d'explications. Juste la façon dont vous le vivez. Pour ma part je trouve que c'est chouette d'avoir un interlocuteur en toute circonstance en fait, même s'il semble parfois agaçant, vous ne trouvez pas ? Mais je ne devrais pas dire ça trop fort, je prends le risque que les messieurs en blouse blanche me fassent avaler des petits comprimés.