Questions à la con : ici on peut tout demander

[Miss souris]

@Judith je pensais onde de choc de la shoah parce que celles qui m'ont été citées sont des blagues absurdes à base de douche et de cendres...elle ne sont pas explicitement antisémites, comme le serait une blague où le personnage serait radin parce que juif, par exemple, c'est pour cela que mon côté optimiste leur laisse un petit bénéfice du doute.

[Judith]

Il y a certainement des progrès, mais ils sont lents et peu linéaires.
J'ai trouvé un article qui me semble intéressant : il provient du site d'une association de lutte contre les discriminations, donc c'est un texte engagé à lire comme tel, mais le cas dont il part pour développer son analyse est éclairant. Jusqu'en 2018, une blague raciste contre Christiane Taubira, à base de banane, a circulé dans un jeu de société très populaire et il a fallu l'intervention de la LICRA pour la faire retirer. Apparemment, ni les concepteurs du jeu ni ses usagers n'y voyaient malice.
C'est ici.
Je n'ai pas lu l'ouvrage auquel le lien se réfère, mais le concept de "racisme récréatif" proposé par son auteur me semble assez utile pour décrire de telles pratiques.

[Judith]

@Miss souris je vois ce dont tu parles (les histoires de pizza et autres...). Ce sont les plus immondes des blagues antisémites, les plus totalement viles à l'heure actuelle. Je ne conçois même pas comment tu peux nourrir le plus léger doute à ce sujet, pardon de le dire crûment.
edit après réflexion : à moins qu'on n'ait pas la même chose en tête? Le mieux serait que tu donnes un exemple de ce à quoi tu fais allusion, car je me trompe peut-être.

[Miss souris]

La pizza je ne vois pas. Celle que j'avais en tête ( pardon ça ne m'amuse pas de l'écrire non plus) était du type faire rentrer 10004 juifs dans une 4 L. ( deux devant deux derrière et le reste dans le cendrier.)
C'est pour cela que je parlais d'absurde. Cela n'a pas de sens si ce n'est pas rattaché à l'Histoire. Après il y a ceux qui rient horrifiés par le côté trash et ceux ( qu'on espère moins nombreux) qui rient de bon cœur parce qu'ils sont antisémites. Et il y a moi, et d'autres peut-être, à qui ça rappelle juste ce qui s'est passé et qui sont perplexes devant cette forme d'amusement.
A la réflexion je ne vois plus trop de raison de faire intervenir mon côté optimiste, si ce n'est à considérer que le manque de réflexion est moins pire que la haine bête et méchante, ce qui se discute, et n'est de toute façon pas très positif.

[Judith]

Merci d'avoir précisé. Ce sont bien les blagues auxquelles je pensais - je t'épargne celle sur la pizza mais elle est du même tonneau.
Pour fermer la parenthèse, le succès massif de Dieudonné, condamné par la justice à plusieurs reprises et proche des négationnistes, me paraît aller dans le même sens : celui d'un antisémitisme très présent et très décomplexé dans une partie de la population française. Je te comprends de vouloir conserver un peu d'optimisme, mais j'en suis incapable moi-même.

[Calvinethobbes]

De mon côté, c'est très clivé: soit ce sont des personnes de la génération de mes parents qui font toujours des blagues racistes (Belges et Arabes) et qui sont ouvertement racistes d'ailleurs, soit ce sont les jeunes de la génération de mes enfants (13-20 ans), qui font circuler des blagues racistes, misogynes ou homophobes et parfois un peu antisémites pour changer...Ce qui me perturbe vraiment, plus que la teneur des blagues, c'est qu'ils ne trouvent pas ça "grave" et leur phrase fétiche est "on peut rire de tout mais pas avec tout le monde". Il me semble que ces blagues circulent ou pas suivant les milieux, mais même dans ce domaine, j'ai l'impression que les limites sont poreuses (dans ma famille, difficile de faire le contre poids face à l'influence de l'entourage scolaire et extra scolaire)...
ps: merci @Wallcreeper pour la réponse sur les petits pois, je vais savourer d'autant plus ceux que j'ai récolté et écossé à la main!!

[GraineDeNana]

[...] Rimbaud n'était pas très adepte du travail lui-même : il a néanmoins beaucoup travaillé ses textes, ses brouillons sont éloquents sur ce point. Mais il a arrêté d'écrire de la poésie à 17 ans... A méditer peut-être.

(Extrait du fil "c'est quoi être poète ; c'est quoi la poésie ?")
Est-ce qu'on est sûr de ça ? que Rimbaud n'a plus écrit de poésie ? est-ce qu'il ne pouvait pas en écrire et ne pas souhaiter la transmettre, ni même la faire lire ? est-ce qu'il ne composait pas dans sa tête, peut-être même à longueur de journée ? Est-ce qu'il a parlé quelque part ou à quelqu'un de ce choix de ne plus écrire ?

[Judith]

Je ne crois pas qu'on possède de déclaration formelle de sa part sur ce point. Il a simplement cessé de fréquenter les cercles littéraires et de proposer des textes à la publication. Verlaine pensait qu'il avait même oublié avoir jamais composé des poèmes : c'est plausible car il s'était mis aux langues vivantes, à la musique, aux sciences, avait tâté de diverses carrières avant de se décider pour le commerce en Afrique. Il a pu continuer à écrire secrètement, bien entendu, mais c'est une hypothèse invérifiable et peu compatible avec le contenu de sa correspondance et ce qu'on connaît de sa vie d'adulte. La découverte d'un manuscrit tardif constituerait un événement important.

[GraineDeNana]

Merci pour cette réponse.
Je n'avais jamais réfléchi au fait que Le bateau ivre avait été écrit par un adolescent. Du coup j'y lis une autre métaphore que celle que j'imaginais. Ce poème n'en reste pas moins sidérant de puissance et de beauté.

[Judith]

En discutant avec mon ami, celui-ci me faisait remarquer qu'on possède tout de même un texte de Rimbaud où il proclame explicitement sa décision d'abandonner la littérature, c'est l'"Adieu" d'Une saison en Enfer (dernier poème du recueil).
Je le cite entièrement (c'est un texte extraordinaire qu'on a toujours intérêt à relire) en surlignant les passages qui semblent aller dans ce sens. Il faut savoir qu'on peut le lire différemment, qu'on l'a fait et qu'il semble que Rimbaud ait, sinon composé autre chose, du moins recopié des poèmes des Illuminations après sa publication : son adieu a donc été plus progressif qu'il n'y paraît. A chacun de se faire sa propre opinion.

Adieu

L'automne, déjà ! - Mais pourquoi regretter un éternel soleil, si nous sommes engagés à la découverte de la clarté divine, - loin des gens qui meurent sur les saisons.

L'automne. Notre barque élevée dans les brumes immobiles tourne vers le port de la misère, la cité énorme au ciel taché de feu et de boue. Ah ! les haillons pourris, le pain trempé de pluie, l'ivresse, les mille amours qui m'ont crucifié ! Elle ne finira donc point cette goule reine de millions d'âmes et de corps morts et qui seront jugés ! Je me revois la peau rongée par la boue et la peste, des vers plein les cheveux et les aisselles et encore de plus gros vers dans le cœur, étendu parmi les inconnus sans âge, sans sentiment... J'aurais pu y mourir... L'affreuse évocation ! J'exècre la misère.

Et je redoute l'hiver parce que c'est la saison du confort !

- Quelquefois je vois au ciel des plages sans fin couvertes de blanches nations en joie. Un grand vaisseau d'or, au-dessus de moi, agite ses pavillons multicolores sous les brises du matin. J'ai créé toutes les fêtes, tous les triomphes, tous les drames. J'ai essayé d'inventer de nouvelles fleurs, de nouveaux astres, de nouvelles chairs, de nouvelles langues. J'ai cru acquérir des pouvoirs surnaturels. Eh bien ! je dois enterrer mon imagination et mes souvenirs ! Une belle gloire d'artiste et de conteur emportée !

Moi ! moi qui me suis dit mage ou ange, dispensé de toute morale, je suis rendu au sol, avec un devoir à chercher, et la réalité rugueuse à étreindre ! Paysan !

Suis-je trompé ? la charité serait-elle sœur de la mort, pour moi ?

Enfin, je demanderai pardon pour m'être nourri de mensonge. Et allons.

Mais pas une main amie ! et où puiser le secours ?

¯¯¯¯¯¯¯¯

Oui l'heure nouvelle est au moins très-sévère.

Car je puis dire que la victoire m'est acquise : les grincements de dents, les sifflements de feu, les soupirs empestés se modèrent. Tous les souvenirs immondes s'effacent. Mes derniers regrets détalent, - des jalousies pour les mendiants, les brigands, les amis de la mort, les arriérés de toutes sortes. - Damnés, si je me vengeais !

Il faut être absolument moderne.

Point de cantiques : tenir le pas gagné. Dure nuit ! le sang séché fume sur ma face, et je n'ai rien derrière moi, que cet horrible arbrisseau !... Le combat spirituel est aussi brutal que la bataille d'hommes ; mais la vision de la justice est le plaisir de Dieu seul.

Cependant c'est la veille. Recevons tous les influx de vigueur et de tendresse réelle. Et à l'aurore, armés d'une ardente patience, nous entrerons aux splendides villes.

Que parlais-je de main amie ! Un bel avantage, c'est que je puis rire des vieilles amours mensongères, et frapper de honte ces couples menteurs, - j'ai vu l'enfer des femmes là-bas ; - et il me sera loisible de posséder la vérité dans une âme et un corps.

[Tamiri]

Si je me souviens bien, Rimbaud a tout de même fini par revenir. Mais de mémoire, c’était pas terrible.

Ça s’appelait : Rimbaud 2, la mission.

[Judith]

Rimbaud a tout de même fini par revenir.

Il est rentré en Europe, oui, pour y mourir de la gangrène à trente-sept ans, à l'hôpital de la Conception de Marseille. Mais il a cessé très vite de composer de la poésie après la Saison en Enfer, du moins d'après ce qu'on sait dans l'état actuel de la documentation. Il existe une lettre de lui datée de 1874, donc un an après la publication de la Saison et la rédaction des dernières Illuminations, où il parle d'un projet d'Histoire Splendide, qui semble avoir été une nouvelle édition des textes déjà parus ou à paraître davantage qu'une nouvelle composition. C'est discuté. Après, il n'y a plus rien à ma connaissance.

[InMedio]

Pour moi il était revenu au moins quatre fois Raimbaud, surtout au cinéma.

Bon c'est tout pour moi.

[Douteur]

C'est étrange il me semblait que Rainbow, après avoir coulé n'était jamais revenu...
Oups...pardon, j'ai cru un instant qu'on était sur le flood

[baptiste]

Bonjour à tous,

Je cherche le nom d'un type de composition musicale, j'emploie pas forcément les bon termes, mes connaissances dans le domaine sont embryonnaires. :

En gros il s'agit d'un type de morceaux ou un thème est répété et ou a chaque itération on rajoute un instrument et on augmente le rythme.
C'est un type de composition que j'ai déjà entendu dans du trad et du classique mais j'arrive pas à trouver comment on l'appelle

Merci

[Brunehilde]

Je dirais un ostinato avec crescendo, mais ça n'englobe pas l'accélération rythmique, sinon ça me rappelle le Sirtaki....

[baptiste]

Hello,

Est ce que quelqu'un ici à déjà utilisé une tondeuse a gazon manuelle ?

On se tâte mais j'ai du mal a me faire un avis

[papy-olivier]

Hello,

Est ce que quelqu'un ici à déjà utilisé une tondeuse a gazon manuelle ?

On se tâte mais j'ai du mal a me faire un avis

une espèce de rouleau avec des lames courbes monté sur roulettes et une paire de bras pour pousser?
Ce n'est pas pratique du tout (pas efficace) et c'est fatiguant
En plus, ca ne marche pas sur les herbes hautes ou denses
Enfin, c'était comme ça il y a 50 ans

[Shingouz]

Oui, une fois. Ça m'a suffi...
C'est effectivement assez fatiguant si on ne le fait pas très souvent. Il faut avancer suffisamment vite pour donner de l'énergie aux pales et leur permettre de couper l'herbe d'un coup, et il faut également affuter les lames à chaque utilisation pour que cela marche.
Dès que l'herbe est épaisse, dès qu'elle est trop haute (et ça va vite), dès que les lames sont légèrement émoussées, faut revoir sa copie et passer à la faux.
J'avais testé ça suite à une panne de micro-tracteur : faux d'abord puis tondeuse manuelle sur les restes.

[Fu]

Pourquoi est-ce que tellement de boulangeries font du pain dégueu… pas bon ?

Je parle de la simple baguette, pas de recettes originales : dans beaucoup de boulangeries, on a droit à un truc au goût de carton, dont la croûte croustille à peine et dont la mie est dure, du pain qui ne donne aucun plaisir quand on le mange. Est-ce que la compétence du boulanger est si importante sur cette recette, ou bien sont-ce des économies de bout de chandelle qui font choisir des ingrédients moins bons, ou bien simplement le recours à de la pâte à pain industrielle déjà pétrie ?

Il faut souvent visiter trois ou quatre boulangeries avant d'en trouver une qui fournira une baguette digne de ce nom, ça fait un ratio plutôt faible. Et c'est souvent à la campagne que je mange du mauvais pain, car les habitants ont moins de boulangeries sous la main, à moins d'aller chercher leur pain à 20 km.

[Judith]

Je crois que ça vient essentiellement du recours aux pâtes industrielles. Je ne sais pas combien de boulangers, en France, font eux-même le pain qu'ils vendent, mais ce n'est probablement pas la majorité. Les raisons sont sans doute principalement économiques, mais ce serait à vérifier. .

[Fu]

Pourtant, j'ai l'impression que vendre du bon pain devrait faire plus de ventes, et donc du profit à la fin ? Après, il y a peut-être aussi la quantité de travail qui entre en compte.

[Judith]

Pourtant, j'ai l'impression que vendre du bon pain devrait faire plus de ventes, et donc du profit à la fin ?

Sans doute, mais il y a aussi la question de l'équipement, donc de la mise de fonds. Un bon pétrin coute assez cher, je crois, et les farines de qualité ne sont pas données non plus, sans compter la main-d’œuvre indispensable. Il faut peut-être de vraiment grosses ventes, très stables, pour rentabiliser les investissements de départ et les coûts de fonctionnement de la boutique. A la campagne, par exemple, les ventes fluctuent en fonction des saisons, ce qui doit rendre plus difficile la pérennisation de l'entreprise à moyen terme.
Mais ce sont de pures hypothèses ; je n'y connais rien, sauf en tant que consommatrice souvent déçue, comme toi.

[Fu]

Tu as sans doute raison. Je me dis aussi que la vente de pâtisseries et viennoiseries est sûrement bien plus rentable, donc la qualité de ces dernières est généralement assurée mais pour le pain… bof. Tout de même, pour un boulanger, choisir de faire du mauvais pain — certes, pour des raisons économiques — ça doit être un crève-cœur.

[Judith]

la qualité de ces dernières est généralement assurée

Comment dire? On ne doit pas fréquenter les mêmes boulangeries. C'est souvent encore pire que le pain dans celles que je connais. Les bons pâtissiers sont très rares (et chers). Si je prends l'exemple de mon quartier, j'en connais deux, excellents, pour une douzaine de boutiques testées (oui, je suis gourmande ). Les autres...