Que faire lorsque l'on trouve un animal sauvage en détresse.

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baptiste
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Que faire lorsque l'on trouve un animal sauvage en détresse.

Message par baptiste »

Vu le nombre de fois où le sujet est évoqué, je me suis dit qu'il était nécessaire de faire un sujet générique (et ça désengorgera mes MP). Je précise que je n'ai pas la science infuse, tout ce que je dis ici est issu de mes années comme soigneur animalier en centre de sauvegarde de la faune sauvage.



Donc que doit-on faire lorsque l'on trouve un animal sauvage en détresse ?



J'observe, je débranche l’anthropomorphisme et je branche le bon sens.



Les statistiques sont claires, 70% des animaux qui arrivent en centre de sauvegarde n'ont aucune raison de s'y trouver, et le fait de les prélever réduit leurs chances de survie, tout simplement parce qu'un couple d'oiseaux s'occupera toujours mieux de ses petits qu'un soigneur qui se retrouve avec 400 jeunes en soin en même temps, alors qu'il bosse 15 heures par jour (payé 4) et que la plupart des bestioles ont besoin d'être nourries en permanence. a tel point que pour un soigneur la punition de Sisyphe passe pour d'agréables vacances reposantes.


Bref un animal qui atterrit en centre de sauvegarde alors qu'il n'y a pas lieu vois ses chances de survie divisées par deux.



Donc en premier lieu analyser la situation :


Est-ce que l'animal se trouve en danger direct ? (au milieu d'une route, face à un chien, etc...), si ce n'est pas le cas il n'y a pas lieu de se presser, on commence donc par essayer de recueillir le maximum d'informations qui aideront à la prise de décision :


- De quel animal s'agit-il ? Il faut chercher à identifier l'espèce ou du moins une famille (rapace, passereau etc) attention ne jamais croire Internet. (un exemple, si vous tapez "bébé buse" dans Google image, sur les deux premières rangées de photo, 50% ne sont pas des buses et 25% ne sont même pas des rapaces)


- Quel est son âge approximatif ? Est-ce que du duvet dépasse de ses plumes ? Est-ce que l'on voit encore les fourreaux ? ... La taille n'est pas un critère d'âge. (une chevêche adulte est plus petit qu'un poussin de hulotte pourtant ils ont plus ou moins le même aspect)


- Où est-il ? (au pied d'un arbre, devant une vitre, au bord d'une route...)


- Est-il manifestement blessé ? (sang, boiterie, ne fuis pas à l'approche, etc...)



Une fois que j'ai recueilli toutes ces informations


Je prends contact avec le centre de sauvegarde de la faune sauvage le plus proche de chez moi (notez au passage qu'a ce stade, je n'ai pas encore touché, ni même approché de près l'animal.).



Trouver le centre de sauvegarde le plus proche de chez vous : https://www.reseau-soins-faune-sauvage. ... -chez-moi/



Le centre vous indiquera ensuite la marche à suivre en cas de besoin, et s'il y a lieu ou non d'intervenir et dans une bonne partie des cas la réponse sera "laissez le tranquille".



Car tout bonnement l’anthropomorphisme est le fléau en centre de sauvegarde (exemple typique, un jeune trouvé seul est en danger, alors que non, les parents sont justes partis chercher a manger.).



Il n'y a que trois cas où le centre pourra vous dire de procéder à une capture :


- animal manifestement blessé/en situation de détresse (blessure apparente, comportement anormal etc)


- jeune d'une espèce nidicole trouvée en dehors du nid (et encore suivant l'âge ça peut être normal)


- Espèce nocturne trouvée en plein jour.



Et encore tous ces cas ont des exceptions et des cas particuliers par exemple le milan noir fais redoutablement bien le mort (œil fixe, bouche ouverte, langue qui pend, se ramasse comme une pâquerette)



Donc ne pas intervenir sans l'avis d'un professionnel.


Voilà, je fais essayer d'alimenter ce sujet en fonction de mes disponibilités/temps libre, mais aussi de vos questions.
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Re: Que faire lorsque l'on trouve un animal sauvage en détresse.

Message par baptiste »

Cas les plus courants et marche à suivre

Choc vitre
Oiseau trouvé proche d'une vitre, possiblement inanimé, mais toujours vivant, possible plaie a la tête et/ou saignement nasal.

Marche à suivre :
Ramasser l'oiseau et le mettre dans un contenant sombre (typiquement carton), l'isoler dans un endroit tempéré (donc pas au soleil, ni sur un radiateur) et calme (pas de passage, pas de bruit etc).
Attendre deux heures comme ça, puis ouvrir la boite à l'extérieur, dans 80% des cas l'oiseau devrais partir comme si de rien était, si ce n'est pas le cas contacter le centre de sauvegarde le plus proche de chez vous.

Attention, la rapidité de manipulation est essentielle La plupart des oiseaux (surtout les passereaux) peuvent littéralement mourir de stress en quelques secondes lors des manipulations, donc ne pas le montrer a vos enfants, ne pas le prendre en photo, etc...

Dans tout les cas ne jamais chercher à le nourrir/à l'abreuver

Prévention
Prendre toutes les mesures adaptées pour que le ciel ne se reflète pas sur la vitre (sticker, éclairage etc...)

Prédation
Animal trouvé prostré, possiblement entre les griffes d'un chat, pas forcément de blessures apparentes

Marche à suivre :
Préparer un enterrement digne, les statistiques des centres montrent que dans 90% des cas l'animal ne survivra pas, même sans blessures apparentes (les chat par exemple ont des canines extrêmement fines qui ne laisse aucune marques extérieures visibles mais causent des ravages irréparables sur les organes internes.

Si vous voulez tenter le coup, procéder comme pour le choc vitre (carton, dans un endroit calme et tempéré) si l'oiseau est toujours vivant deux heures plus tard : faire un essai de libération, si il repart, tant mieux, sinon contacter le centre de sauvegarde le plus proche de chez vous.

Dans tout les cas ne jamais chercher à le nourrir/à l'abreuver

Jeune oisillon trouvé seul au sol
Marche à suivre :

Étape 1 : identifier l'âge
- Peau visible, peu ou pas de plumes, yeux possiblement encore fermés = urgence, donc le ramasser, le mettre au chaud (au alentours de 37°) mais pas directement au soleil. Contacter le centre de sauvegarde le plus proche de chez vous.
- Oiseau emplumé, mais reste du duvet ou plumage en fourreau, pas encore volant = passer à l'étape 2
- Oiseau emplumé, taille quasi adulte, aspect adulte mais pas volant = le laisser tranquille, si prédateur à proximité, le placer hors de portée

Étape 2 : identifier l'espèce
Plutôt dur mais on peut au moins identifier une famille en général (oiseau de mer, passereau, rapace etc) chercher si c'est une espèce nidicole (qui reste au nid) ou nidifuge (qui ne reste pas au nid)

En cas de juvénile ou de poussin nidicole : contacter le centre de sauvegarde le plus proche de chez vous. Dans tout les autres cas le laisser tranquille, si prédateur à proximité, le placer hors de portée.

Exemples de cas ou il est parfaitement normal de trouver un immature au sol tout seul : goélands, canards, grives, merles, chouettes (à l'exception des effraies), corneilles, pies etc

Dans tout les cas ne jamais chercher à le nourrir/à l'abreuver
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