L'amour et la peur de l'abandon ... un vaste programme. Besoin de vous :)

La partie consacrée à la Santé dans sa globalité. Principalement la psychologie, psychologie sociale, la psychiatrie, les troubles de l'humeur, de la personnalité, les handicaps, l'autisme...
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Chafaitdubien
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L'amour et la peur de l'abandon ... un vaste programme. Besoin de vous :)

Message par Chafaitdubien »

Bonjour à toutes et tous,

Je me lance à écrire ce message car je me heurte à des difficultés que je n'arrive pas à résoudre.
Comme indiqué dans ma présentation, je suis HP et aujourd'hui, je m'interroge sur ma façon d'aimer (non, plutôt... de mal aimer) que je ne comprends pas bien et que je voudrais résoudre/améliorer car j'en souffre. Je ne sais pas si cette problématique est une caractéristique des HP ou non mais peut-être que l'un(e) d'entre vous a déjà connu ça #bouteilleàlamer.

J'ai un grand besoin et envie d'être aimée. Je suis très idéaliste et ai une soif d'absolu en amour. Je cherche des connexions profondes, solides, authentiques.
Durant mes périodes de célibat, je me sens vide et un peu malheureuse. Pourtant; lorsque je rencontre quelqu'un, cela se passe quasiment toujours de la même façon : les débuts sont souvent extrêmement forts et passionnels. Les échanges sont profonds, la personne en face s'emballe très vite, je me sens moi-même car rassurée et ca part donc très fort... mais (!) dès je sens que ça devient un peu plus sérieux alors là c'est la catastrophe : j'ai un sentiment de peur qui m'envahit et c'est la panique. D'une part, je fais un blocage total vis à vis du fait de rencontrer la famille et les amis de mon copain... par peur je ne sais pas vraiment de quoi au fond... surement du fait qu'ils ne me trouvent pas assez jolie, qu'ils ne m'apprécient pas (seul domaine où j'ai ce blocage total à m'en rendre malade) et d'autre part, je me mets à devenir insupportable (je rejette l'autre, le quitte dès que quelque chose me bless... puis cela me rassure lorsqu'il revient; je deviens contrôlante, étouffante, jalouse, ai des attentes excessives/démesurées sans moi meme etre rassurante...en un mot insupportable et l'autre a peur de mes réactions et finit par s'épuiser de me rassurer sans cesse). Bref je maltraite la relation... par peur d'être abandonnée je crois (ce que je finis donc par créer).

C'est ce qu'il vient de se passer avec mon copain avec qui j'étais depuis 10 mois et dont au fond j'etais profondément amoureuse... . Impossible de rencontrer sa famille et ses amis (je me suis mis une telle pression... au point de m'épuiser); et un sentiment de saborder la relation. Ca a été l'escalade (il commencait alors à douter tout en ne communiquant pas vraiment ce qui alimentait encore plus mes insécurités...#cerclevicieux) et il a fini par craquer il y a 3 semaines aussi amoureux et adorable soit-il. Je l'ai poussé à le faire au fond.... . Et là c'est le drame, je suis super mal et culpabilise énormément car je sais que j'ai perdu une personne incroyable et avec qui la relation était profonde, sincère et singulière (ce que je ne croise pas tous les 4 matins) et je ne sais même pas quoi faire pour rattraper ça. Silence radio total des 2 côtés pendant 2 semaines et demi (ce qui n'était jamais arrivé) et je lui ai déposé une lettre devant sa porte mercredi pour demander pardon de mon attitude ... restée sans réponse (lui qui me répondait toujours à tout... ca fait si mal ce silence).

Avez-vous deja connu ce type de fonctionnement svp ? Savez-vous ce qu'il est possible de faire pour changer/s'améliorer ?
En plus de travailler sur moi, je suis réellement persuadée et ce pour la première fois de ma vie que cet homme pouvait être le bon : alors si vous avez des conseils sur une attitude à adopter pour me 'rattraper'...
Un immense merci !!

Chafaitdubien
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Re: L'amour et la peur de l'abandon ... un vaste programme

Message par Chafaitdubien »

En complément de mon message :

J'ai bien conscience qu’il y a surement plusieurs couches à explorer chez moi et que je suis un mélange (un peu explosif) de plusieurs insécurités. Mais quel boulot ! Je vois une psy mais cela ne m’aide pas trop pour le moment.

A y réfléchir, je pense que mon ex copain a un profil un peu évitant (en tout cas introverti et qui communique très peu) et moi un profil un peu anxieux avec une peur de l’abandon et de l’échec : je préfère sûrement parfois pietiner les choses pour conserver une sensation de controle plutôt que de prendre le risque que l’on me rejette, ne m’aime plus et m’abandonne… et que je souffre. Ma façon de pietiner la relation ? Mes réactions excessives, qui la rendent invivable. J’ai tant besoin d’être rassurée que j’étouffe l’autre tout en ne le rassurant pas beaucoup moi même car j’ai peur d’être trop vulnérable. Et j’attends de lui qu’il me prouve qu’il tient à moi… encore et encore… pour pouvoir m’ouvrir. Mais je suis un peu un puit sans fond car l’autre a alors l’impression de ne jamais ‘être assez’ et de ne pas pouvoir me rendre heureuse. Il a aussi l’impression de perdre sa liberté alors qu’en me rencontrant je donne de prime abord justement l’impression de quelqu’un de très libre et plein de joie de vivre. J’analyse tout, en permanence, et dès que je ressens le moindre ‘recul’ de mon copain; c’est la panique à bord et je ne maitrise plus rien.

Concernant cette peur de l’abandon, je pense cerner un peu d’où elle vient : mon père était peu présent quand j’étais petit. Peu de gestes d’affection. J’ai grandi dans une famille conflictuelle (mon père avait beaucoup d’emprise sur ma mère et la denigrait énormément. Elle a fait 2 ou 3 tentatives de suicide). Puis, à mon adolescence mon père a trompé ma mère et l’a quittée. Ma mère et moi sommes tellement proches que j’ai aussi un peu vécu ça par procuration et j’ai donc une grande mefiance envers les hommes que je mets un peu tous dans le même panier (et je ne veux pas me retrouver dans la même situation qu’a vécu ma mère). Et mon père a choisi sa copine (une mégère qui a tout fait pour l’éloigner de nous) plutôt que ma sœur et moi.

Là j’aimerais vraiment arranger la situation avec mon ex copain car je pense profondement que c’est quelqu’un de bien… et c’est rare que je ressente cette connexion. Les choses ont mal tourné entre nous et avons des fonctionnements qui alimentent un peu nos peurs respectives. Au début il était à fond de chez à fond. Je me suis un peu ouverte mais j’avais un fort besoin d’être rassurée. Je ne voulais pas voir sa famille et ses amis mais je lui en voulais malgré tout un peu quand il sortait... Mais il ne m’a rien dit. Il gardait pour lui. Sauf que j’aurais surement eu besoin de quelques 'warnings' de sa part avant que ca aille trop loin. Et, au bout de 5 mois environ il s’est un peu éloigné. Et comme il fuit les conflits et communique peu j’ai du lui tirer les vers du nez pour qu’il m’avoue qu’il doutait un peu. Et là ca a amplifié mon insécurité : non seulement ses doutes m’ont paniquée mais le fait qu’il ne me le dise pas m’a fait perdre un peu confiance. Et du coup c’était un peu l’escalade. Lui revenait malgré tout toujours vers moi… mais sans plus vraiment se projetter etc… donc je n’arrivais plus à être moi même… et puis ca a un peu dégénéré parce que j’ai démissionné de mon CDI et trop d’incertitudes et de peur m’a fait totalement péter les plombs jusqu’à la rupture (il m’a demandé "pourquoi on s’aime mais ca ne fonctionne pas?" … sur le coup, blessée, je n’ai pas eu les mots, j’ai claqué la porte derrière lui).. et il a disparu depuis. Je pense qu’il n’a plus supporté mon inconstance, le sentiment de perdre sa liberté, mes attentes, les reproches (et je l’ai même insulté la semaine précédente parce que je me sentais trahie).

Après 2 semaines et demi de silence; mercredi (il y a 3 jours); je lui ai envoyé ces quelques mots :

” Je tenais à t’écrire ces quelques mots tout d’abord pour te demander pardon. Je suis sincèrement désolée de certaines paroles qui ont dépassé ma pensée et que je regrette profondément; d’attitudes & réactions que je ne peux qualifier aujourd’hui que d’incompréhensibles et enfin, d’instants précieux que j’ai pu gâcher.

Je n’ai pas d’excuses; j’ai trébuché, des tas de fois, en mélangeant mon besoin (excessif) d’être rassurée, mon départ de mon entreprise, mes doutes et questionnements sur l’avenir et mon envie d’aimer… sans trop savoir comment m’y prendre. J’ai conscience de t’avoir fait porter un poids bien trop lourd et parfois injuste et du sentiment d’impuissance que tu as dû ressentir face à cette tornade. Je voulais “tuer le game” mais pas nous (e)t(o)u(ff)er ni nous saboter.

Je repense souvent à cette envie de rencontrer les tiens; ta famille, tes amis et de participer à ce qui compte pour toi : le constat est que j’ai eu peur.
En y réfléchissant, je me demande bien de quoi et je me trouve plutôt stupide.
J’ai participé à mon triathlon dimanche. Un grand moment ! A l’arrivée… ma première réaction a été de te chercher… et j’ai pleuré.
Je me suis rendue compte à quel point les moments partagés sont importants et combien il est précieux d’être là pour l’autre dans ces instants-là, dans ces instants qui comptent… et dans tous les moments de la vie d’ailleurs.

Encore une fois, je suis désolée. Je crois que tu as eu raison de clôturer là cette relation.

De cette fracture, j’ai appris. Ça m’a permis de me retrouver un peu; de prendre du recul, de réfléchir et de comprendre ce qu’on entend et attend d’une relation – heureuse et équilibrée – à deux.
Ça m’a aussi permis de prendre conscience de mon fonctionnement et de mes peurs & manques et de m’atteler à la tâche pour changer ça et (ré)agir différemment à l’avenir.

Ce n’est sûrement pas le texte le plus réussi mais il est bougrement sincère.

Tu comptes beaucoup pour moi. Nos rires me manquent.

Je te souhaite le meilleur et espère que tu voudras bien que l’on se reparle même si nous avons surement besoin d’un peu de temps pour le moment.”

Mais rien. Aucun signe de vie. Et pour la première fois je veux me battre. Je ne veux pas que mes failles et insécurités me fassent perdre quelqu’un qui, je crois m'aime (en tout cas ça il me l'a toujours dit même quand moi je ne le disais plus) que j’aime aussi et quelqu’un de rare. Alors j’aimerais vos conseils svp. Que puis je y faire ? Travailler sur moi, oui. Mais vis à vis de lui, pensez-vous qu’une action soit possible ?

Mille mercis

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Fanetys
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Re: L'amour et la peur de l'abandon ... un vaste programme. Besoin de vous :)

Message par Fanetys »

Bienvenue @Chatfaitdubien !
Je ne pense pas que nous soyons en capacité de répondre à tes interrogations. Tout au plus pouvons-nous entendre ta souffrance, mais une question me traverse : tu dis être suivie par une professionnelle, as-tu vu tout cela avec elle ? Ce serait extrêmement présomptueux de notre part, et très dangereux aussi, de prendre la place d'une psychologue. Elle peut probablement te venir en aide, ou bien elle n'est pas celle qu'il te faut. Dans tous les cas, ce n'est qu'en lui en parlant directement que tu pourras y voir plus clair sur l'efficacité de son accompagnement.
En attendant, tu peux peut-être aller lire ce sujet, il devrait t'intéresser :
la thérapie des schémas de personnalité
Bon courage !
"J'ai la peau de l'âme trop sensible. Il faudrait apprendre à son âme à marcher pieds nus." Jean Cocteau

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Brunehilde
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Re: L'amour et la peur de l'abandon ... un vaste programme. Besoin de vous :)

Message par Brunehilde »

Fanetys a été plus rapide que moi, je pense également que la thérapie des schémas pourrait t'être utile, il y a de plus en plus de psychologues qui sont formés à cette sorte de psychothérapie (qui est en partie basée sur les théories de l'attachement, et surtout qui propose des solutions concrètes pour briser ce genre de cercle vicieux).

En tout cas je trouve très positif que tu en parles, c'est déjà un grand pas de fait, notamment si tu arrives à cibler tes propres dysfonctionnements. Et c'est également très courageux de ta part :favorite:.
Je te souhaite de pouvoir progresser sur ce chemin :ensoleillé: .

Quant à ton compagnon tu pourrais aussi lui dire que tu essayes de changer, que tu est prête à te faire aider pour résoudre tes problèmes, je pense que ça pourrait le rassurer. Et si il est du genre évitant il faut que tu comprennes aussi que son silence ne veut pas forcément dire que ça ne le touche pas. Je pense que tes mots l'ont probablement atteint et que continuer à communiquer, sans le faire excessivement pourrait permettre d'au moins conserver un lien pendant que tu progresses sur toi-même.
Pourquoi se préoccuper des chevaux à rayures quand on peut chevaucher des loups !
:guitare

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