Les effets pervers du test

Ici vous pourrez échanger au sujet du diagnostic et de l'accompagnement
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Ivanovic
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Les effets pervers du test

Message par Ivanovic »

Sur les forums du site, on parle beaucoup des tests en détail mais il se peut tout simplement que, comme moi, vous ne devriez tout simplement pas passer de test. Comme tout diagnostic, il peut aussi avoir un impact négatif sur votre vie. A mon sens, j'ai regretté de l'avoir passé pour les 3 raisons suivantes.

L'intellectualisation de la souffrance
La souffrance est parfois la cause du passage du test. Après avoir, parcouru les forums, les livres ou les vidéos, on se reconnait dans certains profils ou comportements de ###Charcutier-zingueur en reprise d’études ###. Alors on mesure l'intellect, puis on essaye d'analyser la situation et enfin d'appliquer les modifications à notre comportement et notre vie quotidienne. Sauf que cela peut être une énorme perte de temps. C'est un processus d'ingénierie qui s'applique parfaitement au domaine technique mais pas lorsqu'il s'agît de santé mentale. Pendant des années, j'ai essayé des dizaines de choses mais ne guérissant pas de mes souffrances, j'en apprenait encore plus. Les neurosciences, la neurobiologie, la psychiatrie, j'ai compris que comprendre ne me servait à rien. J'ai passé mon temps à écrire, schématiser, expliquer ma souffrance. Il fallait un œil de soignant: ma psy. Pas un HPI, HPE, CGT, PTT, juste une personne dont l'objectif est de soigner les souffrances mentale.

La flatterie de l'égo
Lors de la présentation des résultats, j'ai soudain eu l'impression d'être supérieurement intelligent. La psy était dithyrambique: "je n'ai jamais vu ça". Alors je suis reparti avec un problème d'égo en plus de mes autres problèmes. Ainsi, les autres ne comprenaient plus rien et il me fallait absolument les clasher à coups de punchline à chaque intervention. Seulement, la réalité reprends vite le dessus. Et d'un coup, on comprends que la quantité de mots connus ne vaut rien, dire des séries de chiffres à l'envers et à l'endroit ne sert à rien et résoudre des puzzles, les retraités font aussi ça parfaitement. Bref, l'intelligence, ça n'existe pas pour ma part. On qualifie de génie ceux qui ont un grand savoir et entraînement académique, autodidacte ou non, et "le QI ne sert à donner un score de compatibilité d'une personne au système" (Allan Snyder). Mais mon maçon qui construit une piscine sans plan, sans planning, sans erreur et sans retard malgré tous les problèmes qu'il rencontre, j'y ai aussi trouvé du génie.

La voie noble vers la guérison
C'est plus facile de se dire qu'on va voir un psy parce qu'on est "trop intelligent pour être heureux" (vous avez la réf ?) que de dire que notre enfance solitaire a laissé de telles traces dans notre structure neuronale que ça en est devenue handicapant. Alors, quand on à peur comme moi, on a tendance à relier tous ses problèmes et notre différence à notre intellect ou le fonctionnement de celui-ci. Il est parfois dur d'aborder son enfance et de comprendre qu'on est comme plein d'autres gens dans notre situation. Le plus dur étant d'avouer à ses proches qu'on est atteint d'une certaine forme de pathologie mentale ou malade mental.

Je voulais juste créer ce topic car j'aurais bien voulu le lire il y a 3 ans. Mais je n'ai trouvé que des sujets me confortant dans mon erreur.
Au plaisir de vous lire si vous avez aussi eu l'un de ses effets ;)

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Napirisha
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Re: Les effets pervers du test

Message par Napirisha »

Je suis assez d'accord avec les points que tu soulèves : le test n'a pas d'effet miraculeux, identifier une intelligence supérieure à la moyenne ne doit pas conduire à masquer un réel problème ou une pathologie éventuelle, et le fait d'être surdoué ne justifie en rien de prendre le reste du monde pour des cons. Par contre, il me semble aussi qu'au moment où on est amené à passer les tests, souvent dans une phase de souffrance ou du moins de recherche sur soi-même, on n'est pas spécialement sensible aux discours nuancés, et on va surtout creuser les ressources qui vont dans le sens qui nous convient. Parceque sauf erreur de ma part, déjà il y a 3 ans, il y avait un certains nombre de sujets par ici visant à démythifier les tests, la douance, etc. (et de la même manière quand je me suis inscrite et que je suis passée un peu par les mêmes phases :D ) Je crains que ça ne soit un cheminement assez classique, on découvre un nouvel outil, et tout à coup on pense qu'il va s'appliquer à tous les problèmes. Il faut un peu de temps pour assimiler les nuances. Et les professionnels qui accompagnent ont un rôle important pour ça, pas toujours dans le bon sens hélas.
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Brunehilde
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Re: Les effets pervers du test

Message par Brunehilde »

Ton message me fait penser qu'avoir une fonction de recherche "le contraire de ce qu'on a tapé dans la barre" serait quand même intéressant (bon vu la fonction de recherche du forum phpBB faut pas rêver non plus :grin:)
Comme le souligne Napi on a tous tendance à aller vers ce qui nous conforte dans nos idées, et c'est un mécanisme couteux à dévier donc notre cerveau il aime pas ça.

Perso j'ai passé le test après deux ans de thérapie et beaucoup de remises en question, ma psy ne m'a pas poussée à le passer et je lui en suis reconnaissante, il est probable aussi qu'il y ait un bon moment pour ça, pour qu'on puisse accueillir le résultat avec assez d'esprit critique et le digérer sereinement.
Ça prend quand même du temps, mais au moins on part sur les bonnes bases.

Bon comme j'avais aussi une estime de moi au ras des taupes (les pâquerettes c'était encore trop haut...), en fait oser dire le mot "surdoué" rien qu'à ma psy ça m'a pris trois séances (ah non en fait je lui ai juste dit que je pensais à un truc mais que c'était tellement vantard que j'osais pas, au final c'est elle qui a lâché le mot...), donc j'avais peut-être pas le profil pour partir dans l'ego à donf, va savoir... Tout ça dépend énormément du caractère à la base et de notre vécu.

En tout cas je trouve ça très positif que tu aies le courage de revenir sur le forum pour parler de tout ça, comme tu le dis c'est un exercice très difficile, donc félicitations :tourne:
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Tortue
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Re: Les effets pervers du test

Message par Tortue »

Intéressant ce fil, et tout ce que vous dites.

Depuis que j'ai passé le test, je me surprends régulièrement à cabotiner et à me complaire dans la bizarrerie. D'autre part, j'ai pris une très mauvaise opinion de l'intelligence.

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Brunehilde
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Re: Les effets pervers du test

Message par Brunehilde »

Une autre réflexion que j'ai oublié de mentionner dans mon post : en fait je trouve que parler "d'efficience intellectuelle" (comme le fait Gauvrit il me semble) est plus approprié, car cela n'implique pas un terme très large qui a tendance à crisper un peu tout le monde car les interprétations différentes de celui-ci sont légion ;)

Ainsi on peut laisser l'intelligence là où elle se trouve et commencer à réfléchir sur le fait que OK peut-être ça va un peu plus vite dans ma tête et un peu moins vite dans la tête de certaines personnes, mais ça ne fait aucunement la valeur des autres ni la nôtre, et de toutes façons on n'a pas moins de risques de se planter.
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Pogvitt
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Re: Les effets pervers du test

Message par Pogvitt »

Quand j'ai passé mon test, j'étais plus perdu qu'autre chose.
C'est ma grand-mère maternelle qui m'avait poussé à le passer, elle était persuadée que j'étais surdoué.
Suite aux résultats, je n'avais aucune idée de quoi faire de cette nouvelle étiquette. Elle n'expliquait rien, elle venait s'ajouter aux autres boulets que je traîne.
Grâce au psy que j'ai consulté par la suite, j'ai un peu mieux compris.
Dans mon cas je parlerais plutôt d'un syndrome de l'imposteur que d'une nouvelle toute-puissance révélée, un sentiment de supériorité.
Et ce syndrome de l'imposteur n'est pas une fumée sans feu, mais j'ai peut-être tendance à exagérer.
Toujours est-il qu'après le test, j'ai toujours cherché à me délester de ce poids ou à l'ignorer.
En tout cas l'intelligence ne ressors pas des mesures de ce test, même si je vois bien que tout le monde n'évolue pas de la même manière (ce qui est parfaitement logique d'ailleurs).
Chaque être humain, surdoué ou pas, test de qi ou pas, a quelque chose à cultiver. c'est personnel, c'est arbitraire. on ne devrait pas se dire: "ah, je sors de la norme, faut faire quelque chose" mais plutôt: "ah, je suis vivant, bon comment je me crée une expérience géniale?"

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Gail
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Re: Les effets pervers du test

Message par Gail »

A mon avis, le problème n'est pas le test, c'est ce qu'en attend celui qui le passe et comment le présente celui qui le fait passer.

Si on le prends/le présente comme un test diagnostic, on en retiendra l'étiquette finale ou on sera déstabilisé par un test non concluant.

Si on le prends/le présente comme un descriptif analytique de notre fonctionnement intellectuel, on s'en fiche de la conclusion et du chiffre final. Cela apporte un éclairage sur le pourquoi de certaines situations ou réactions. Mais il n'y a pas de super-pouvoirs obtenus brutalement, ce n'est qu'une photographie de soi-même.

J'y vois une analogie avec l'obésité : pour être sûr qu'une personne est obèse, on va s'appuyer sur l'IMC et le taux de masse grasse (pour ne pas inclure des sportifs type culturistes dans les obèses )

On peut avoir une idée sur le statut obèse ou non obèse des personnes sans ces indices mais tout le monde ne porte pas son poids de la même façon, il y a une marge d'erreur non négligeable. Il y a également peu de différence en terme de santé entre une personne en fort surpoids et une personne au début de la zone d'obésité.

Être obèse peut favoriser la dépression, l'angoisse et l'isolement. Certaines personnes ont une vision très déformée de leur réalité corporelle (dysmorphophobie.. )

Faut il déconseiller à une personne ronde, déprimée et avec une vision déformée de son corps de mesurer son IMC et son taux de masse grasse? (Lui annoncer qu'elle est obèse alors qu'elle va déjà mal. )

Est ce que ça ne peut pas lui apporter un élément objectif sur lequel reconstruire son image d'elle-même et lui faire relativiser le rôle attribué au poids dans ses malheurs? (La barre du surpoids n'est pas très éloignée, le taux de masse grasse "pas si pire" )
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Pogvitt
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Re: Les effets pervers du test

Message par Pogvitt »

Je retiendrai dans ta réponse ce passage en particulier, Gail:
Si on le prends/le présente comme un descriptif analytique de notre fonctionnement intellectuel, on s'en fiche de la conclusion et du chiffre final. Cela apporte un éclairage sur le pourquoi de certaines situations ou réactions. Mais il n'y a pas de super-pouvoirs obtenus brutalement, ce n'est qu'une photographie de soi-même.
Effectivement avoir une photo de soi qui permette de trouver une explication satisfaisante à ce qui se passe dans notre vie, c'est un gain immense. Mais le test le permet-il vraiment?
La puissance cognitive supérieure à une moyenne statistique est-elle vraiment pertinente pour expliquer le décalage que l'on ressent communément avec les autres?
Une plus grande mémoire, des performances logiques accrues, est-ce que c'est vraiment ça qui fait que je me sente seul tandis que les autres semblent se satisfaire d'une mascarade renouvelée quotidiennement?
Je ne le crois pas et c'est bien le grand écueil de ces tests.

Grâce aux ethnologues, nous savons que chaque société met son existence en récit. Ca se retrouve dans chaque groupe social. Est-ce véritablement un problème de différence intellectuelle que d'adhérer à tels récits et pas à d'autres?
On peut prendre l'exemple de l'école que j'ai vu abordé dans un autre sujet.
Il y a des élèves qui s'efforcent d'endosser le rôle de l'élève brillant qui a d'excellents résultats et qui est promis à de brillantes études. Parce que si tu travailles bien à l'école, tu réussiras dans la vie...
Il y a des élèves pour qui l'école est un lieu d'inhibition et galèrent à ne serait-ce qu'intégrer ce qui est enseigné en cours. Notamment parce qu'ils voient bien que ce qui se joue là est absurde (ce fut mon cas, mon récit, il y en a d'autres).
Sauf que l'on peut échouer à tenir le premier rôle, et l'on peut se trouver dans le second cas tout en réussissant (le parcours scolaire).
Le QI, à mon sens, n'a aucune hypothèse satisfaisante à apporter qui expliquerait cette différence.

Si l'on se concentre sur le diagnostic, on peut aller regarder du côté de la médecine.
Le médecin va réaliser des tests simples lui permettant d'identifier une pathologie, il va poser un nom dessus et proposer un traitement par ordonnance. Le traitement peut soit supprimer les symptômes soit éradiquer l'agent pathogène (lorsqu'il y en a et que c'est possible). Là il y a un sens pratique au test et au diagnostic.
Mais dans le cas d'un test de QI et d'un diagnostic quel qu'il soit. Qu'apprend-on de ce qui nous trouble, que fait-on avec le diagnostic et surtout s'il s'agit d'un diagnostic positif que veut-on supprimer ou sur quoi veut-on agir lorsqu'on va envisager une "thérapie"?
Ben la réponse ne va pas de soi.

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Gail
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Re: Les effets pervers du test

Message par Gail »

Pogvitt a écrit : dim. 12 juin 2022 00:51 Effectivement avoir une photo de soi qui permette de trouver une explication satisfaisante à ce qui se passe dans notre vie, c'est un gain immense. Mais le test le permet-il vraiment?
La puissance cognitive supérieure à une moyenne statistique est-elle vraiment pertinente pour expliquer le décalage que l'on ressent communément avec les autres?
Une plus grande mémoire, des performances logiques accrues, est-ce que c'est vraiment ça qui fait que je me sente seul tandis que les autres semblent se satisfaire d'une mascarade renouvelée quotidiennement?
Je ne le crois pas et c'est bien le grand écueil de ces tests.
Si je puis me permettre, une photographie n'a jamais donné de positionnement statistique par rapport à la moyenne! :lol:

Si tu fais le test pour savoir si ton sentiment de décalage et ton angoisse est bien lié au nombre d'écarts types entre ton QI et la moyenne, effectivement, il y a écueil !! Et l'écueil est encore plus grand si tu attends du test des solutions pour faire face à ton mal être.

Peut-être que quelques exemples rendront plus clair ce que j'entends par l'éclairage apporté par la photographie de soi-même?

La WAIS m'a permis de ne plus me flageller parce que je galère à retenir les numéros de dossier à 7 chiffres qu'on me dicte, j'ai un empan croissant à 7, je suis au maximum de mes capacités.

Elle m'a aussi permis de comprendre que faire des liens entre les notions est un de mes grands points forts, c'est pour cela qu'on peut me regarder bizarrement quand j'annonce ce qui me semble simplement découler de ce que l'autre vient de dire.

Je pense que le terme de diagnostic pour le HPI est un abus de langage, le HPI n'est ni une pathologie, ni un état transitoire. On ne diagnostique pas une personne de grandeur ou de petitesse!
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Re: Les effets pervers du test

Message par Malice2007 »

Je suis tout à fait d’accord.
A mon humble avis le test sans accompagnement adéquat quelque soit le résultat ne peut être que nocif.

Et si on considérait le problème d’un autre point de vue!le test ne sert pas seulement à apporter un éclairage sur soi même, mais à apporter un éclairage au soignant afin d’aider le patient à s’aider.
En ce qui me concerne le premier test a été nocif, puisque en plus de m’avoir mise dans une situation extrêmement inconfortable, l’accompagnement n’était pas adéquat, et je n’ai mieux compris mon fonctionnement malgré mes nombreuses lectures et tous mes efforts( je ne connaissais pas ce forum) , j’avais le bon raisonnement mais en partant du mauvais postulat, ce qui pouvait expliquer en plus du malaise persistant, cette impression dont je n’ai pu me départir durant 9 ans que quelque chose ne collait pas.

Le deuxième test bien que non concluant m’a enfin ouvert les yeux, je suis toujours dans un entre deux inconfortable le test ne me dit toujours pas si je suis concernée par le hp ou non , mais je me suis habituée à cet inconfort je le connais et cet aspect ne me dérange plus car la voix dissonante a disparu et je sais sur quoi je peux travailler.
Bien entendu cela ne règlera pas tout, lá n’est pas le but. Mais si je peux me sentir ne serait-ce qu’un peu mieux, et mieux vivre le quotidien ce serait une victoire.

Cependant , en ce qui concerne les enfants , je pense que le test peut éviter de faire de grossières erreurs comme maintenir un enfant en souffrance dans une scolarité non adaptée par exemple…

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Chris De Nice
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Re: Les effets pervers du test

Message par Chris De Nice »

Je ne sais pas si on peut dire qu'on est concerné ou non par le HPI d'un point de vue ontologique. J'enfonce des portes ouvertes (en même temps ça fait moins mal) mais il me semble bon de rappeler qu'il n'existe pas de correspondance dans la réalité au seuil des 130. Dit autrement, parler de fonctionnement cognitif différent n'est pas une réalité, ça va juste de plus en plus vite (et p'têt plus mieux) à mesure que ça grimpe.

Ce constat fait, l'idée d'entre-deux et même de bilan non concluant comme écrit dans les profils ne me semble pas pertinent autrement que d'un point de vue catégoriel, vu qu'il s'agit d'un continuum. La science aime les cases, c'est plus pratique pour classer, trier, savoir de quoi qu'on cause. Le HPI c'est juste ça. D'ailleurs j'aime à penser que je dispose d'un HPI et non que je suis HPI, comme ça hop ! J'évite la case. :grin:
On peut juste se dire qu'avec tel ou tel écart de capacité on peut au moins partiellement expliquer quelques petites dissonances dans la communication (ou autre chose comme la rapidité de compréhension) avec d'autres personnes, y compris d'ailleurs avec d'autres HPI (à QI égal les capacités peuvent être très différentes). Ce, tout le long du spectre du QI.

Le côté pervers des tests est effectivement quand on essentialise le HPI, lorsqu'on lui met tout sur le dos et qu'on l'utilise afin de se conforter dans l'idée que plus rien n'est possible avec le reste de la population. Ce qui est de prime abord tentant, réconfortant, déculpabilisant, voire narcissisant mais faux et possiblement délétère.
Donc oui, l'accompagnement me semble sinon nécessaire du moins recommandé.
Pour ma part, ma psy après la passation m'en a proposé un, que j'ai accepté de suite, vu toutes les interrogations qui m'ont envahies après les tests. Et aucun regret, d'ailleurs j'ai pô fini (j'aurais jamais fini).

Mais intrinsèquement, les tests n'ont rien de pervers, bien au contraire, ce sont avant tout des outils de mesures et de pré-diagnostique d'éventuels troubles d'apprentissage. Ce qui est pervers, c'est l'interprétation qu'on peut faire du résultat, de notre rapport personnel avec celui-ci. Ou encore l'usage qu'on peut en faire idéologiquement parlant et à une autre échelle, mais ça c'est un autre sujet.

La dose de perversion dépend donc de ce que nous y mettons.

L'une des astuces que j'ai utilisé pour ma part fut de garder à l'esprit que c'est une mesure relative, qui plus est totalement indépendante d'une quelconque notion de mérite.
Sans toutefois éluder que ça a eu un impact dans ma vie.
Et d'ailleurs c'est ça l'important : trouver en quoi et apprendre (ou réapprendre) à faire avec.

Il faut juste se donner le droit d'échouer à comprendre les premiers temps, de faire des pauses et d'y revenir plus tard la tête un peu plus claire. Et recommencer si nécessaire. AMHA et de mon humble expérience.
Ces utilisateurs ont remercié l’auteur Chris De Nice pour son message (5 au total) :
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Re: Les effets pervers du test

Message par Pascalita »

Malice2007 a écrit : dim. 12 juin 2022 17:11 A mon humble avis le test sans accompagnement adéquat quelque soit le résultat ne peut être que nocif.
Sur ce point-là, je pense que ça dépend des conditions dans lesquelles on en vient à passer le test. Je crois que nous avons majoritairement ici été amenés à nous poser la question du hpi parce que nous butions sur certaines choses dans nos vies - que ce soit des souffrances ou seulement des questionnements. Il y avait quelque chose qui nécessitait une réponse, une explication. Que le diagnostic ait ou non été cette réponse, peu importe au fond : c'est la présence de la question, le fait déterminant.

Mais il y a des gens qui passent le test par curiosité, dans le cadre d'une démarche de recrutement (il me semble du moins) ou de changement professionnel, ou encore à l'armée. Ou pour une autre raison, pour leurs enfants par exemple, ou sans raison - en tout cas pas à cause d'un truc qui coince. Ils font donc cette démarche dans une tout autre optique, et là, je ne crois pas qu'il y ait nécessité d'un accompagnement.

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Re: Les effets pervers du test

Message par Ivanovic »

J'ai pris le temps de lire toutes vos réponses et je suis d'accord avec tout ce qui a été dit. Effectivement, à l'enfance, la situation du sujet est souvent beaucoup plus simple et exempts de traumas même si il peut arriver d'avoir déjà un passé douloureux à 10 ans. Le test et les applications qui en découlent sont alors plus fluide et "facile" pour les enfants.
Cependant plus on avance dans la vie et plus les casseroles sont nombreuses. Il est à mon sens primordial de traiter les blocages et traumas avant de passer le test et d'explorer cette nouvelle voie qui s'ouvre à nous. Certains, l'ont fait et ils ont été bien avisés d'agir ainsi.

De ma propre expérience, il y a vraiment la question de la compétence du soignant qui se pose. Inconsciament, j'ai eu tendance à manipuler les professionnels en face de moi pour qu'ils me disent ce que je voulais entendre mais deux n'ont pas été dupes. Ce sont ces deux là qui m'ont vraiment permis de me poser les bonnes questions. C'est tout bête mais voir plusieurs pro avant de passer le test, peu importe qu'on se sente bien ou non avec le soignant en question, me semble être un conseil très important.

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Pogvitt
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Re: Les effets pervers du test

Message par Pogvitt »

Et si on considérait le problème d’un autre point de vue!le test ne sert pas seulement à apporter un éclairage sur soi même, mais à apporter un éclairage au soignant afin d’aider le patient à s’aider.
On peut juste se dire qu'avec tel ou tel écart de capacité on peut au moins partiellement expliquer quelques petites dissonances dans la communication (ou autre chose comme la rapidité de compréhension) avec d'autres personnes, y compris d'ailleurs avec d'autres HPI (à QI égal les capacités peuvent être très différentes). Ce, tout le long du spectre du QI.
C'est ce point là précisément que je conteste. Mais j'ai beaucoup de mal à formuler un énoncé clair là-dessus.
Si l'on range la (rapidité de) compréhension comme faculté cognitive pour laquelle on est plus ou moins efficace (tout en sachant que "compréhension" du point de vue cognitif peut correspondre à un grand nombre de tâches neuronales), la faire corréler avec un résultat de test de QI est une erreur. Il est flagrant quand on discute avec quelqu'un que sa compréhension est très souvent limitée (inhibée) par ses croyances. Ce qui donc fait varier la compréhension n'est plus une performance cognitive mais une (force) d'adhésion à des croyances. Et c'est par là que le test ne peut en aucun cas rendre compte de l'intelligence d'une personne.

Si vous me dites: le test de QI ne rend pas compte de l'intelligence d'une personne mais d'une norme arbitraire d'après laquelle on mesure les performances cognitives, ok. Mais du coup l'intérêt de ce test est quasi nul, en tout cas de mon point de vue.

Il a été fait remarqué par ailleurs que le test de QI n'est pas l'alpha et l'omega du shcmilbklick. Mais regardez le nombre de sujets qui en traitent, l'importance du QI lorsque l'on parle de douance ou autres expressions, même dans les présentations regardez comme ça concentre l'énergie psychique. On ne peut pas nier qu'il y a un imaginaire débordant et anxiogène issu de ces tests et de leurs résultats.

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Re: Les effets pervers du test

Message par Chris De Nice »

@Pogvitt
(...)Mais j'ai beaucoup de mal à formuler un énoncé clair là-dessus.(...)
C'est embêtant, car outre le fait que c'est exact, il serait appréciable que lorsque tu cites tu le fasses en nommant les auteurs, en évitant de sortir les propos de leur contexte et d'établir des conjectures qui n'ont rien à voir avec, sans quoi ça risque d'être très compliqué.
Merci.
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Re: Les effets pervers du test

Message par TourneLune »

Je te trouve assez rigolo. Il semblerait qu'après en avoir fait le graal, tu sembles déterminer à détruire le QI qui n'est rien de plus qu'un outil (et n'a donc rien de pervers en soi), avec son champ d'application, ce qu'il dit et ce qu'il ne dit pas.

Une personne touchée par une déficience mentale entourée de personnes normales aura des problèmes de compréhension, de fait.
Une personne normale entourée de personnes avec déficiences mentales en aura aussi.
Une personne normale peut avoir des problèmes de compréhension parmi d'autres personnes normales pour d'autres raisons dont le champ est vaste.
Ca te choque moins vu comme ça?

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Pascalita
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Re: Les effets pervers du test

Message par Pascalita »

Une piste qui pourrait être intéressante et que j'ai déjà lue (mais il faut que je cherche où) : il ne s'agit pas pour les surdoués de ne pas être soumis aux biais cognitifs, mais de n'y être peut-être pas soumis de la même façon que les autres - peut-être pas autant, ou peut-être différemment.

L'exemple que j'avais lu concernait le biais d'attribution de ses réussites (et de ses échecs). Ce biais fonctionne en général de la manière suivante : lorsqu'il réussit quelque chose, un individu attribue sa réussite à ses capacités/qualités (à un facteur interne donc) ; lorsqu'il échoue, il attribue l'échec à des facteurs extérieurs (c'était trop dur, il faisait trop chaud, il avait mal dormi, etc - peu importe). Il semblerait que chez les surdoués, le biais fonctionne de la façon inverse : lorsqu'il réussit, l'individu dit que c'est parce que "c'était facile" ; lorsqu'il échoue, il pense n'avoir pas été à la hauteur.

Pour les croyances, tu parles également, Pogvitt, de l'ouvrage de Tinoco, Gianola et Blasco (dans un autre fil). Selon eux (et je crois que c'est dans une partie du début, rédigée par Tinoco - dans Ni rire, ni pleurer, comprendre), une des caractéristiques de l'individu qu'on désigne par "surdoué" est son incapacité à adopter sans réflexion personnelle (et critique) un récit collectif. Le surdoué est pour lui (pour eux trois, me semble-t-il) celui qui considère le cadre différemment des autres, de la majorité, de ceux-qui-ne-sont-pas-comme-lui, pourrait-on dire. Non qu'il n'ait pas besoin de cadre, mais pas forcément pour rentrer dedans. Et en tout cas en en ayant d'abord dessiné les contours. Je crois qu'on est bien là dans le questionnement des croyances. Et donc dans ce qu'on pourrait définir comme une capacité accrue à les remettre en cause.
On est dans une autre manière d'envisager la question que la psychométrie, mais les deux peuvent peut-être se compléter, et en tout cas, elles ne sont pas forcément contradictoires. En effet, ce que mesure le test, c'est bien la faculté à trouver du sens : la logique, c'est bien ce qui donne du sens, ce qui explique l'organisation du monde. On est donc dans la recherche de compréhension.

Et j'ajoute qu'il y a quand même bien un lien entre performances cognitives et intelligence... même si les deux notions ne se recouvrent pas et même si les définitions de l'intelligence sont multiples et variables.

Par ailleurs, la capacité à réfléchir entre forcément en jeu dans la construction identitaire, non ? C'est une caractéristique qui se retrouve appliquée à toute une vie, dès l'enfance, dès la prime enfance même. Comment n'entrerait-elle pas en jeu avec tout le reste, tout le "contexte" ?

Pogvitt a écrit : mar. 14 juin 2022 10:06 Il a été fait remarqué par ailleurs que le test de QI n'est pas l'alpha et l'omega du shcmilbklick. Mais regardez le nombre de sujets qui en traitent, l'importance du QI lorsque l'on parle de douance ou autres expressions, même dans les présentations regardez comme ça concentre l'énergie psychique. On ne peut pas nier qu'il y a un imaginaire débordant et anxiogène issu de ces tests et de leurs résultats.

Certes non. Personne n'a nié non plus qu'on tombe très souvent par l'intermédiaire de cette question hpi/test sur des questions identitaires. Mais ça ne veut pas dire que c'est dû au test en lui-même.
L'imaginaire débordant, je crains qu'il ne soit surtout lié à tout ce qu'on met dans les médias ou sur le net derrière la notion de hpi... Hélas.

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Re: Les effets pervers du test

Message par Pogvitt »

Je te trouve assez rigolo. Il semblerait qu'après en avoir fait le graal, tu sembles déterminer à détruire le QI qui n'est rien de plus qu'un outil (et n'a donc rien de pervers en soi), avec son champ d'application, ce qu'il dit et ce qu'il ne dit pas.
Je ne comprends pas, où et en quoi ai-je "fait le graal"?
C'est embêtant, car outre le fait que c'est exact, il serait appréciable que lorsque tu cites tu le fasses en nommant les auteurs, en évitant de sortir les propos de leur contexte et d'établir des conjectures qui n'ont rien à voir avec, sans quoi ça risque d'être très compliqué.
Merci.
Pardon mais je ne comprends pas non plus à quoi tu fais référence?

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Re: Les effets pervers du test

Message par InMedio »

@Pogvitt pour répondre rapidement à te deuxième question, Chris fait référence à ta manière de citer dans tes messages. En effet, lorsque tu écris quelque chose comme :
Exemple de phrase.
Exemple de phrase de réponse

Lorsque tu écris ça, est-ce que tu pourrais nommer la personne que tu cites ? Ça permettrait au lecteur de s'y retrouver facilement en te lisant.
Vous ne pouvez pas prouver que quelque chose n'existe pas, mais vous pouvez conclure qu'il n'y aucune raison de penser que ce quelque chose existe.
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Re: Les effets pervers du test

Message par vouvinch »

Le test m'a permis de démonter mon réflexe à penser que j'étais plus bête que les autres. Je me sens enfin normal, rien de plus. Il ne devrait avoir aucune autre fonction que de réintégrer la personne dans la normalité.
Les fantasmes sur les génies tel qu'Einstein, Messi (le footbolleur) ou Pesquet ne doivent pas pouvoir faire entendre que tous les surdoués soient des génies. une fois cela fait, tout va bien, il n'y aura plus de ressentiment et d'automutilation "si j'avais su"... ces mecs là n'ont jamais fait de tests (hormis peut être Pesquet qui a dû passer tous les test du monde pour maximiser la réussite d'une mission dangereuse et chère.

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