Arrêt des substances "récréatives" et récupération?

La partie consacrée à la Santé dans sa globalité. Principalement la psychologie, psychologie sociale, la psychiatrie, les troubles de l'humeur, de la personnalité, les handicaps, l'autisme...
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Klr
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Arrêt des substances "récréatives" et récupération?

Message par Klr »

Bonjour,

J'ai du mal à trouver parce que je ne suis pas familière des forums et que je me perds dans les recherches (je lis un truc, puis un autre, puis un autre, puis un autre, et puis il est 2h du matin et je n'ai pas trouvé ma réponse).

J'ai depuis 3 mois maintenant arrêté l'alcool et les médicaments. J'étais alcoolique (minimum 1,5 bouteilles par jour les jours calmes) et je prenais aussi des trucs type anxiolytiques.
Bon là je suis sans filtre, et j'ai la sensation d'avoir récupéré à peu près 1/3 de mes capacités cognitives. Mais pas seulement.

J'étais sous dépendances diverses et variées depuis 25 ans. En ce moment j'ai l'impression de retourner dans mes 14 ans, quand j'étais traversée par de grands moments où j'avais la sensation d'avoir la 8G dans ma tête et que ça me débordait, autant mentalement que corporellement (dans ces moments-là mieux vaut rester seule dans le noir et sans bruit hein, j'ai du faire ça hier soir au lieu de sortir voir des amis)

Est-ce que quelqu'un a vécu ça, cette double sensation, voire plus encore, à l'arrêt des substances après une longue période de consommations? J'ai trouvé que très peu d'études sur le sujet. Mais ce que j'ai lu c'est qu'en gros le cerveau récupère un peu, mais ça dépend des individus, bref. Pas d'échantillon assez large.

Donc je viens demander ici si d'autres ont vécu cela, et s'il y a un sujet récent dédié, mea culpa par avance.

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homer
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Re: Arrêt des substances "récréatives" et récupération?

Message par homer »

Salut Klr, je n'ai pas d'expérience personnelle à ce sujet. Le seul cas que ça m'évoque indirectement est celui d'une personne de mon entourage qui a utilisé les drogues et l'alcool comme auto-médication pour traiter des symptômes schizophréniques - mais cette idée n'a peut-être rien à voir à ta propre situation. Je me demandais surtout comment tu vivais cette 8G : est-ce que ce débordement dont tu parles est soutenable ? Je te souhaite bon courage :hug:
C'est un type qui rentre dans un bar et qui dit "salut c'est moi !"; et en fait c'était pas lui.

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Klr
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Re: Arrêt des substances "récréatives" et récupération?

Message par Klr »

Salut Homer,
Dans mon cas je n'ai pas eu de pathologies lourdes associées, simplement un terreau familial très abondant en terme d'hérédité addictive.

La 8g est parfois soutenable (dans la plupart des moments), parfois non (et c'est plus rare). J'associe pour ma part directement ces états mentaux avec une prise de substances faisant taire ces états, car non reconnus ni identifiés dans mon enfance. Par exemple quand j'étais très petite (je n'avais pas encore le langage pour m'aider à m'exprimer, donc avant l'âge où on parle), je tombais dans les pommes de temps en temps, quand les choses me débordaient sans pouvoir les exprimer (on appelle ça le spasme du sanglot mais franchement je n'ai rien trouvé de bien précis en terme clinique). Quelqu'un-e de mon entourage aurait-iel pensé à consulter pour en parler? Bien sur que non, on était dans les années 80. Et la suite de mon enfance et de l'âge adulte est à peu près du même acabit.

Simplement j'avais envie de savoir si cette foison mentale et corporelle est arrivé à d'autres après l'arrêt des addictions. Et quand je dis 8g, c'est simplement la quantités d'infos qui passent, pas forcément leur qualité, comme le ferait une 8g en somme. A bientôt 40 ans, j'arrive mieux à trier, et surtout poser des mots dessus sans me dire que je suis complètement cinglée (il m'a fallu traverser tout de même plusieurs effondrements internes durant ma vie).
Bien entendu, j'ai essayé des trucs type méditation, mais rien que pour cette pratique, je pars trop loin, j'ai l'impression de quitter mon corps et après j'ai envie de vomir ; et la méditation a commencé depuis 5 minutes (lol).
J'ai canalisé ça avec des produits pendant 25 ans, et bien entendu ça canalise tout, y compris les capacités (et n'importe quelle substance modifiant le cerveau à mon avis). Donc maintenant j'aimerais bien faire enfin qqchose de ce fameux potentiel, même si ma vie aujourd'hui est plutôt satisfaisante du point de vue sociétal. Je trouve ça super et flippant. Un bilan positif alors que j'étais cartonnée aux substances (personne ne m'avait dit d'être sobre pendant 1 mois avant au moins, j'en rigole encore), je te laisse imaginer, maintenant que je suis sobre depuis 3 mois et rassurée quant au fait que je n'ai pas de pathologie lourde (j'ai vérifié et fait vérifié par des pros tout au long de ma vie suite aux effondrements mentionnés plus haut), mes interrogations. Et quoi faire de tout ça, alors que philosopher et couper les cheveux en 4, c'est pas trop ma came.

Si c'est déjà arrivé à d'autres : est-ce que ça se calme au bout d'un moment? Est-ce que je vais trouver un rythme de croisière? Ou va-t-il falloir que je fasse avec, parce que finalement ça ne part pas au lavage?

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homer
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Re: Arrêt des substances "récréatives" et récupération?

Message par homer »

Si ça te va pourrais-tu préciser un peu ta description de ta 8g: quelle est la nature des infos qui passent ? S'agit-il par exemple d'une forte sensibilité à des stimulations extérieures, (ex: hyperacousie), à des stimulations intérieures (ex: hypersensibilité corporelle), un flux d'idées qui partirait dans tous les sens à toute vitesse, autre chose ..?
Je lis que tu as essayé la méditation, as-tu essayé de la méditation guidée qui recentre sur le corps ? Je pense par exemple aux yoga nidras, qui sont (pour ce que j'en connais) souvent conçus pour aider à guider l'attention sur le corps, le souffle... C'est donc moins susceptible de partir dans tous les sens qu'une méditation libre - mais ça n'a rien de magique et ça ne convient pas à tout le monde. Il existe des méditations guidées disponibles sur internet. Si jamais ça peut t'intéresser attention toutefois à ne pas choisir aux hasard tes sources, je crains qu'il n'y ait pas que des démarches recommandables et du travail sérieux sur ce genre de pratique. J'ignore si ce genre d'idée peut t'apporter quelque chose, en tous cas bonne suite à toi !
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Re: Arrêt des substances "récréatives" et récupération?

Message par Invité »

A priori, ce que tu dépeins ressemble à de la tachypsychie. Ce n'est pas une maladie en soi mais souvent le symptôme d'un trouble (anxiété, névrose obsessionnelle, crise maniaque etc.) Je ne pense pas que ce soit lié au HPI, ni qu'on puisse en "faire quelque chose" de particulier.
J'en ai l'expérience, y compris dans les rebonds après l'arrêt de substances destinées à la maîtriser, neuroleptiques par exemple. C'est pénible mais pas impossible à modérer autrement que par des médicaments. La méditation dont parle homer peut aider, mais attention tout de même : ce n'est pas recommandé pour tout le monde et ça peut aggraver le problème au lieu de l'atténuer. Fais-toi accompagner si tu t'y lances.
A part te souhaiter bon courage, je n'ai pas d'autre idée.

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homer
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Re: Arrêt des substances "récréatives" et récupération?

Message par homer »

Je rejoins @Judith sur la question de l'accompagnement, et je découvre par ailleurs la notion de tachypsychie !
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Re: Arrêt des substances "récréatives" et récupération?

Message par Klr »

Bonjour Judith,

Comme je l'ai expliqué sans entrer dans les détails, quelques troubles ou psychoses ont régulièrement été abordées au cours de ma vie, et tous levés au fur et à mesure des modes, et des recherches également : troubles bipolaires, tdah, tachypsychie, trouble border, syndrome autistique, etc. et j'en passe. Il fallait absolument me mettre un trouble ou une maladie sur le dos. Dès que je rencontre un-e psychiatre ou psy, on me sort un nouveau truc du chapeau, puis par manque de cases cochées, c'est ensuite levé. J'ai eu pas mal d'accompagnements également (analyse, psychothérapie, thérapie brève, etc.), une fois adulte. J'ai été également sous traitement pendant près de 10 ans (associés aux usages récréatifs bien entendu), pour un truc qui a été également levé sauf que ça a pris un peu plus de temps cette fois-ci. Donc je suis plutôt connaisseuse des accompagnements et autres joyeusetés du genre. J'aurais bien aimé avoir un vrai truc bien identifié, ça aurait été pratique ;), mais ce n'est pas le cas. J'oscille parfois, certes, mais sans entrer vraiment dans ces troubles ou pathologies (de là à dire que je les ai tous, ce serait un peu exagéré).

Quand j'aborde ce phénomène de 8g, c'est quand tous mes sens sont en alertes, mes pensées aussi (en alerte je dis bien, pas en confusion). Et c'est mal vécu à l'instant T étant donné que dans nos vies en général (en occident au 21ème siècle), on n'a pas besoin de les mobiliser à ce point, vous saisissez? Comme un état d'hypervigilance, mais inutile. La seule solution que j'ai trouvée sans faire usage de substances, pour une fois, c'est d'"enlever" certaines données. Je me suis donc mise dans le noir avec des boules quies à 20h. J'ai redémarré ma journée le lendemain matin à 6h comme d'hab. Je reste cohérente, mes pensées aussi.

Dernièrement, je suis suivie par 3 personnes en même temps (de la même équipe soignante psy) pour l'arrêt des addictions. Les 3 au démarrage ont une nouvelle fois tenté de me coller 2-3 appellations AOC. Et là ils bottent en touche, et pensent que je vais bien. Ce sont mêmes eux qui me rassurent. Car j'avoue que revivre tout ça m'a fait peur au début. Je continue donc les rdv avec eux pour qu'ils vérifient que tout est ok. Mais quand tu es habituée à bouffer des médocs ou te droguer depuis 25 ans, ce n'est pas si simple de se faire confiance 5 minutes. J'y travaille.

Voilà voilà

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Re: Arrêt des substances "récréatives" et récupération?

Message par Invité »

Je comprends : mais puisque tout va bien, je ne vois pas trop où est le problème. Et s'il n'y en a pas, eh bien tant mieux, c'est une bonne chose. :)

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Re: Arrêt des substances "récréatives" et récupération?

Message par Klr »

Je voulais simplement savoir si d'autres personnes avaient vécu ça parce que ça m'intéresserait de lire d'autres témoignages. Je n'ai pas forcément dit qu'il y avait un problème. Et j'ai senti qu'il fallait que je m'explique puisqu'apparemment c'était reçu comme tel.
Bref. Merci!

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