C'est effectivement un problème et je pense que rien n'a vraiment été prouvé en s'appuyant sur des méthodes expérimentales, du moins pas au niveau de l'article sur douance.org. Si j'ai bien compris, il s'agit d'un descriptif pur d'enfants qui "s'éteignent" brusquement sur le plan intellectuel, issu des observations de deux psychologues qui travaillent sur le haut potentiel, dont Terrassier. Ça a le mérite d'exister, de mettre la puce à l'oreille, mais est-ce que ça décrit une réalité bien spécifique et dont les contours ont été délimités scientifiquement ? Je n'en suis pas sûre et ce n'est d'ailleurs pas forcément nécessaire, du moins à ce stade.blue hedgehog a écrit : ↑mer. 4 déc. 2019 15:25 Mais concernant le côté irréversible de l'automutillation, ce qui m'interpelle c'est que à priori comment prouver que l'enfant possédait des capacités cognitives supérieures à un moment X, et que au moment Z celles-ci ne soient plus disponibles? Cela voudrait dire qu'un même exercice demandé deux fois à un certain intervalle et avec des conditions externes identiques aurait un résultat inférieur la deuxième fois. Sans dire que je n'y crois pas, je reste songeuse quant à la réalisation d'une telle étude, alors que nous savons qu'au niveau du fonctionnement de notre cerveau la moindre distraction, tout comme le moindre ennui quant à la répétition d'une tâche peuvent grandement influencer notre performance.
Il suffit de ne pas chercher à faire dire à un texte ce qu'il ne dit pas.
Je veux dire que, en psychologie, tout comme dans d'autres sciences humaines, y compris la médecine, on a parfaitement le droit de décrire des choses rencontrées dans sa pratique, de leur donner un nom si les observations sont récurrentes et de chercher à savoir d'où ça vient, comment ça fonctionne, etc. Une bonne partie des maladies ont été découvertes ainsi. (Même les sciences dites "dures" fonctionnent sur ce principe : il y a un Monsieur qui observe que les pommes tombent souvent, voire toujours, par terre, il en déduit que c'est systématique et cherche à identifier la loi de la physique à l'origine du phénomène observé. Seulement après, il faut trouver des super calculs, qui n'interfèrent pas avec le phénomène observé, pour apporter la preuve.)
C'est donc l'étape suivante qui consiste à élaborer des méthodes pour prouver qu'il s'agit effectivement d'une maladie, d'un trouble ou problème psychologique bien précis. Ce qui n'empêche pas de travailler déjà avec la notion qui est encore à valider si les gens se sentent mieux suite à une prise en charge basée sur une théorie restant encore à confirmer. C'est aussi un peu le fonctionnement de la médecine : "Ça a l'air de marcher, ça soulage les gens, donc ça ne doit pas être complètement faux, même si on ne comprend pas encore tout.".
Et l'article de douance.org ne mentionne pas cette étape expérimentale de validation, nous en sommes donc à la phase descriptive qui est susceptible d'évoluer en plus, au fur et à mesure que les observations s'affinent.
Ce n'est pas un problème en soi, il ne faut juste pas l'oublier et garder à l'esprit qu'il s'agit d'un descriptif dans lequel on pense se reconnaître.