Quand je parlais de "sages", je n'incluais pas forcément les religieux, pas ceux en tout cas qui participent de cette institution qu'est la religion en général et qui lui ont fait (à la religion et à l'humain, en passant) beaucoup plus de mal que de bien... Mais même à l'intérieur de cette institution, il y a eu des gens bien, des grands, des saints, quelque soit le nom qu'on leur donne. La religion (et on peut les mettre toutes dans le même panier, plus ou moins) en tant qu'institution devient par définition un organe de pouvoir et comme le pouvoir cherche avant tout à se maintenir, ben c'est raté pour la liberté... D'où il me semble que la distinction entre religion et spiritualité est pertinente : d'un côté l'institution, de l'autre l'accès à une vraie spiritualité, qui peut (doit) se faire au niveau individuel et n'a pas besoin de religion.Zyghna a écrit :On avance mais nous sommes encore bien loin d'une société post physique... "rêve".
Et pour le sages, je suis d'accord avec Kayesa, il ne suffit pas de les écouter, il faut entendre le message. Et très peu de personnes y arrivent.
Les religions diffusent quasi toutes un message semblable initialement, mais quand on voit comment c'est dévoyé on voit le chemin qui reste à faire...
Vaste sujet... Dans la définition que je donnais du terme de secte, c'est la définition communément admise aujourd'hui dans notre société qui tend à voir des sectes partout (même dans des associations parfaitement inoffensives) sans pour autant réaliser qu'elle fonctionne elle-même comme une secte. Je ne sais plus qui a dit que le christianisme est une secte qui a réussi. Le terme de secte est donc à prendre avec beaucoup de pincettes aujourd'hui...Philippe59 a écrit : Peut-on définir précisément une secte ? ne sommes nous pas noyés dans la plus grande secte qui soit : la société de consommation ?
@Philippe59 : c'est à peu près ce que je voulais dire quand je parlais de société. De tous les animaux, l'humain est celui qui est dépendant pendant le plus longtemps après sa naissance (si je ne m'abuse), dépendant de ses parents, de façon élargie dépendant du groupe. Donc nous sommes tissé/e/s de ce que nous avons reçu (inné) mais aussi de tout l'acquis, qui est inséparable de notre identité. Je pense que c'est en intégrant tout cela, en l'acceptant, que l'on peut s'en détacher (=prendre du recul) et devenir véritablement libre. Pas en luttant contre, mais ça, on l'a déjà dit. Et donc il me semble aussi qu'une liberté absolue est donc illusoire et même : a-t-elle un sens ? Pourquoi cette quête forcenée de l'indépendance, pourquoi vouloir à tout prix se détacher et s'affirmer libre, autonome, non conditionné, que sais-je ? N'est-ce pas au contraire plus libérateur de reconnaitre la part de dépendance à laquelle nous sommes soumis, en toute lucidité, et là-dedans de trouver sa place, unique, individuelle ? Plus j'avance, plus je comprends que la lutte n'est qu'une perte d'énergie : c'est au contraire en s'ouvrant, en acceptant les facteurs intérieurs comme extérieurs, que l'on peut élever son niveau de conscience, aiguiser sa lucidité et trouver sa place et son bonheur - qui ne sont pas eux-mêmes des acquis inébranlables une fois qu'on les a atteints mais plutôt une recherche constante d'équilibre. A mon sens, la liberté est donc, comme beaucoup d'autres choses, le résultat d'un savant et délicat mélange, notamment entre le soi et le tout, le soi et les autres.Zil a écrit : Et bien, moi je remets même en question le concept d'individu.(...) En fait il n'est rien sans les autres, et il est sans arrêt en connexion et en interaction avec les autres. Il est traversé par les pensées, les volontés les concepts, les modes les cultures et c'est le mélange qu'il en fait qui fait seulement son individualité.
Au regard de cela, la recherche d'une liberté absolue ne peut être qu'illusoire. La liberté de qui? par rapport à quoi?
Évidement que je suis le premier à lutter pour garder ma liberté d'agir de penser, dans une société qui se dit libérale mais qui est aussi liberticide. Mais il faut aussi je pense accepter le fait que nous appartenons à des groupes humains, des réseaux, et qu'il ne faut pas s'empêcher de s'interpénétrer (au niveau intellectuel j'entends) car c'est cela qui nous enrichit.
Et pour répondre à Noussa et à Zil, je ne suis pas vraiment sûre que la question de la liberté sont vraiment liée à celle du choix, en profondeur veux-je dire. A mon avis, ce n'est pas en augmentant le nombre de choix possibles qu'on augmente la liberté, parce que c'est agir sur un facteur extérieur. A mon sens, la liberté est surtout un facteur intérieur : elle s'ancre dans l'acceptation que l'on a du monde et du soi, par la conscience claire de là où sont nos besoins et nos désirs. Même si je n'ai que des pommes à ma disposition, je peux choisir librement d'en manger ou pas ; et ce n'est pas si on m'offre en plus des bananes seulement ou aussi des pastèques, des poires, etc., que je serai plus ou moins libre.
Mais je vous rejoins à 100% sur le fait que notre société nous donne des faux choix et donc un faux sens de la liberté. Mon père me l'a dit souvent, suite à ses cours de vente : ne pas donner au client le choix entre acheter ou ne pas acheter, mais lui dire "alors, je vous en mets un ou deux ?"
Pour conclure mon propos, une citation que j'aime beaucoup, de Françoise Lefèvre (auteur du Petit prince cannibale) : "La liberté, c'est de pouvoir choisir ses contraintes."
Et je voudrais aussi évoquer la figure de Rosa Luxemburg, qui peut-être ne s'est jamais sentie aussi libre que lorsqu'elle était en prison...