Virilité…
J'ai lu très attentivement les différentes interventions, et j'ai finalement décidé d'intervenir un peu…
Il va y avoir un peu de redite, normal, et, je l'espère, un peu de valeur ajoutée, et peut-être un peu de « recadrage ».
Je risque de paraître un peu « brut de décoffrage » par moment, mais même si je semble « directe », il n'y aura pas la moindre attaque, personnelle ou autre. Je ne fais qu'exposer mon point de vue et n'estime en rien détenir LA Vérité (qu'elle soit ultime ou non).
La Virilité donc…
Depuis toujours, aussi loin que l'Histoire remonte on peut trouver des traces de la Virilité dans les écrits ou les visuels… Et cela tourne toujours autour de 2 notions :
- la reproduction
- la domination
La virilité est une notion culturelle (oui oui !) qui permet d'avaliser et de perpétuer une forme de domination physique, sexuelle et culturelle d'un genre (le masculin) sur un autre (le féminin) en glorifiant un ensemble de caractéristiques.
« Notre » vision de la virilité, dans notre civilisation occidentale, tourne autour de cette image de la virilité gréco-romaine, qui reprend des attributs physiques (muscles saillants, synonymes de force, de puissance physique), d'attributs comportementaux (être sûr de soi et conquérant) et d'une manière d'envisager le monde environnant (je prends ce que je veux et si tu n'es pas content que je fiche mon poing dans la figure).
En cela, par rapport à nos référents sociétaux/civilisationnels, j'oppose l'image de Sparte (le stéréotype de la virilité gréco-romaine) à Athènes (le stéréotype de l'Orateur).
De plus il me semble important de différencier, et même parfois d'opposer la notion de Virilité à celle de Charisme.
La virilité, à une période de notre histoire, était nécessaire, dans le sens qu'il y avait besoin de ce modèle de « guerrier » afin d'assurer la survie du cadre social entrain de se développer des différents types d'agressions extérieures (clans ennemis, bandits, animaux dangereux, etc.).
Mais là où les choses ont pris un tournant pour le pire c'est lorsque l'on a associé cette notion de virilité à celle de domination et plus précisément de domination sur l'autre membre de l'espèce (la femme) afin de s'assurer de la seule source de reproduction et donc de perpétuation du système et qu'on l'a allié à… la religion !
Et là encore on se retrouve à opposer cette image du dieu viril opposé à la notion de la Déesse-Mère. « Dieu le Père qui a droit de vie et de mort et qui peut être protecteur ou vengeur», que l'on retrouve également dans l'idée de « Zeus le Séducteur qui prend les femmes qu'il veut » et dans un certain nombres d'autres religions polythéistes ou monothéistes.
La culture a fini par vanter les qualités dites viriles des hommes et les qualités dites féminines pour les femmes (fragilité, séduction, etc.) pour perpétuer un type d'ordre social ((dominant-dominé, l'ordre « naturel » des choses, le Yin et le Yang, etc.) assurant ainsi la perpétuation d'un certain mode de « gouvernance » axés sur la prédominance masculine et sa mainmise à tous les niveaux de la seule source réelle de « pouvoir » à savoir la reproduction de l'espèce.
Je ne dis pas que cela est un plan machiavélique ourdi de longue date (des millénaires même) par un ordre mystique pour que les hommes aient et gardent le pouvoir, il ne faut quand même pas exagérer.
Cependant, on peut noter que toute culture qui repose sur une reconnaissance des capacités des 2 membres de l'espèce à valeur égale permet une avancée plus harmonieuse et plus équilibrée de l'environnement social (l'exemple le plus flagrant aujourd'hui de ce que je dis est… l'Islande !).
Alors que toute Société (et cela sans la moindre exception!) dont les valeurs sociétales se basent sur l'oppression de l'un des genres par l'autre en mettant en avant les valeurs dites « viriles » se termine invariablement par la fin de la civilisation en question. Car cela mène toujours, invariablement, à une domination des uns par les autres, le besoin de se rassurer en ayant le poivoir sur les autres et en rejetant la responsabilité de se type de comportement en soi se disant être de l'Ordre Naturel des Choses, soit attaquer de manière préemptive pour se protéger de l'autre qui finira de toute manière par attaquer (« la meilleure défense est l'attaque ») qui en réalité ne fait que traduire la profonde méfiance de l'autre engendré par le postulat de base « l'autre est dangereux, je dois m'en protéger ».
Et non, je ne fais pas de hors-sujet en disant cela car la notion de virilité n'est que l'expression de cette peur atavique, ancrée au plus profond de notre cerveau reptilien qui est la notion que l'autre est dangereux pour la survie du « clan » et que donc il faut se donner les moyens de s'en protéger.
J'oppose également la notion de charisme à la notion de virilité.
J'ai lu ici et là dans les commentaires le rapprochement entre virilité/féminité et succès auprès de l'autre genre sexué. Personnellement, je ne vois pas le rapport. Avoir de la prestance ou de la présence cela ne veut pas dire être viril ou féminine, mais par contre avoir du charisme (même si l'on n'est pas construit comme une armoire à glace ou d'un comportement dominateur) va permettre que l'entourage face attention à soi et donc permettre… plus de succès auprès du genre vers lequel nous sommes portés.
Cela est plus de l'ordre de l'Orateur (donc d'Athènes) que du Guerrier (donc de Sparte) pour reprendre les typologies citées en début de mon commentaire.
Je me permets juste de noter, parce que c'est l'un des sujets que je connais le mieux, que justement dans la symbologie aussi bien Sparte qu'Athènes étaient toutes deux sous la protection d'Athéna déesse de la sagesse, de la stratégie militaire, de la victoire, des artisans, des artistes et des maîtres d'école, avec un accent prédominant sur la stratégie militaire pour Sparte.
Je veux pour « preuve » (si tant est que l'on puisse parler de « preuve » ici) de l'opposition que je fais Virilité vs. Charisme dans les sentiments de dédain (pour ne pas dire plus) que l'archétype « viril » ressentira face aux autres archétypes masculins tels que les Dandys (aujourd'hui les Metrosexuels) ou encore les Masculinistes, les considérant comme étant des « lavettes » tandis qu'eux seraient des « hommes, des vrais ! » (sachant que je n'ai toujours pas réussi à déterminer ce que serait un tel personnage).
Pour résumer, je trouve que, pour moi, l'une des meilleures manières de représenter la « virilité » serait en fait celle-ci :
En cela, je pense que l'espèce humaine à encore beaucoup de travail/progrès à faire et que nous voyons encore plus aujourd'hui que l'évolution de notre notion d'espèce est actuellement en pleine mutation. Et toute mutation se fait de manière relativement violente du fait des freins opposés au changement de paradigme social.
Nous y assistons actuellement par d'un côté les tenants d'une évolution vers des modèles sociétaux plus "équilibrés" et de l'autre les ardents défenseurs des valeurs "traditionnelles" vantant le "chacun à sa place et tout est pour le mieux !".
Voilà... J'espère que vous aurez eu le courage ou l'envie de lire ma petite intervention, qui n'est en rien exhaustive, mais il faudrait plusieurs livres de plusieurs centaines de pages chacun pour approfondir tous les sujets directement liés au terme "virilité".
N.B. : Personnellement je ne considère absolument pas le Masculinisme/Hominisme comme étant un progrès. Je trouve même que ce n'est qu'un nouvel avatar de ce qui englobe la virilité. Certes, il y a eu un contrebalancier entre le féminisme et les valeurs dites traditionnelles, mais pour le moment cela reste encore trop en faveur pour les hommes. Il suffit de voir les statistiques entre le nombre de femmes qui meurent sous les coups des hommes qu'ils soient maris, compagnons ou quidam de base croisés à la sortie du métro (oui, il existe des hommes battus et c'est tout aussi terrible), celles sur les féminicides, celles sur le nombre d'infibulation, celles sur le nombre de viols (oui il y a des hommes victimes de viols, et c'est grave, oui ! Maintenant mettons les chiffres côte à côte et on en reparle), sans oublier de parler l'esclavage sexuel ou encore l'esclavage tout court.