Perception auditive, oreille absolue et musique
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Perception auditive, oreille absolue et musique
Un début de fil sur la perception musicale, et plus particulièrement sur la notion d’oreille absolue.
L’oreille absolue, qu’est-ce que c’est ?
C’est tout simplement la capacité à reconnaître une note de musique sans avoir besoin de se référer à une autre note (vous vous réveillez le matin, frais et dispos – ou pas –, quelqu’un joue des notes, vous savez les nommer immédiatement).
L’oreille absolue s’oppose à l’oreille relative, qui elle a besoin d’un référent (traditionnellement le la) pour identifier une note.
D’un point de vue physique : un la, c’est une fréquence de 440 Hz (ou 220Hz, ou 110 Hz, ou 880 Hz, il sera alors plus ou moins aigu) ; l’oreille absolue est la capacité à identifier cette fréquence (et celles des autres notes) immédiatement ;
D’un point de vue culturel : le mot « la » et la notion de hertz sont tous les deux culturels, ce sont des constructions de l’humain (d’ailleurs même en Occident la valeur du la a varié, en musique baroque il est à 415 Hz ou 392 Hz), collées sur une réalité physique, la longueur d’onde ; on peut très bien imaginer quelqu’un ayant l’oreille absolue mais ne le sachant pas, s’il ne connaît pas les mots correspondants ;
D’un point de vue physiologique (ce n’est pas absolument mon domaine, donc ça va être un peu approximatif, voire inexact) : les récepteurs auditifs sont les cellules ciliées, ce sont elles qui réagissent aux vibrations, aux fréquences ; de ce que je comprends, l’oreille absolue correspond à une perception très précise de toutes les nuances vibratoires de ces cellules ciliées.
Petit aparté sur l’aspect naturel/culturel de la musique : le nom des notes est culturel, en revanche les intervalles construits dans la tradition occidentale notamment (mais asiatique aussi je crois) sont tout à fait physiques, eux. Les guitaristes et musiciens « à cordes » connaissent bien la question des harmoniques, qui montrent qu’une quinte do-sol est bien un rapport physique et non une construction humaine. Pour le dire autrement, si l’on joue un do et que l’on n'étouffe pas les autres cordes, spontanément la corde du sol va se mettre à vibrer par sympathie, le mi également, etc. (le terme « cordes sympathiques » existe réellement pour les qualifier).
L’oreille absolue, innée ou acquise ?
Pour l’option « innée » je n’ai rien lu qui soit très clair, il y a notamment une hypothèse qui voudrait que l’on naisse tous avec, et qu’on la perde, ce qui pourrait être consistant avec des connaissances de l’option « acquise » : il y a une forte corrélation entre les musiciens ayant l'oreille absolue et ceux ayant commencé une pratique musicale très tôt, vers 4 ans. Pour une pratique commencée après 7 ans, il y a beaucoup moins de chances d'avoir l'oreille absolue (source : une conférence passionnante sur les neurosciences et la musique [vers 19’, mais il y a un sommaire à gauche] où l’on voit également que les zones du langage s’activent dans le cas de l’oreille absolue, alors que pour l’oreille relative, il y a de l'activité en mémoire de travail pour « comparer » la hauteur de la note).
L’oreille quasi-relative
Ici je fais un aparté un peu égocentré, sur le type d’oreille intermédiaire qui est le mien. J’ai traduit cette expression à partir de l’anglais « quasi absolute pitch », trouvé dans l’ouvrage Le Cerveau de Mozart, du neuropsychologue Bernard Lechevalier (Odile Jacob, 2003) : ce terme servirait à qualifier « une moindre perfection du don » (comme c’est joliment dit…), avec par exemple des erreurs d’octave (pour moi un do est un do, j’entends vraiment le mot « do », donc ça ne me donne guère d’indications quant à savoir s’il est aigu ou grave), des difficultés avec certains timbres, quand c’est très grave ou très aigu, etc.
L’auteur précise que la capacité d’oreille absolue peut varier chez une même personne (prise de médicaments, période menstruelle [!], âge…) ; il distingue enfin oreille passive (reconnaître les notes) et active (être capable de chanter un la juste immédiatement, toujours sans référent).
Bref, l’oreille absolue, c’est entendre directement le nom des notes, ça a des avantages et des inconvénients, j’en ai parlé un peu dans un autre fil : j’ai par exemple beaucoup de mal à « entendre » les intervalles, pour moi do-fa c’est « do » et « fa », ce n’est que dans un deuxième temps que je reconstruis qu’il s’agit d’une quarte.
J'ai fait ce petit topo sur l'oreille absolue, mais la musique c’est d’autres choses que la hauteur des notes, notamment le rythme, pour ne pas parler de l'essentiel, la sensibilité musicale…
Voyez-vous, avez-vous des spécificités quant à votre façon d’écouter la musique ?
Ou, plus simplement, comment entendez-vous la musique ?
L’oreille absolue, qu’est-ce que c’est ?
C’est tout simplement la capacité à reconnaître une note de musique sans avoir besoin de se référer à une autre note (vous vous réveillez le matin, frais et dispos – ou pas –, quelqu’un joue des notes, vous savez les nommer immédiatement).
L’oreille absolue s’oppose à l’oreille relative, qui elle a besoin d’un référent (traditionnellement le la) pour identifier une note.
D’un point de vue physique : un la, c’est une fréquence de 440 Hz (ou 220Hz, ou 110 Hz, ou 880 Hz, il sera alors plus ou moins aigu) ; l’oreille absolue est la capacité à identifier cette fréquence (et celles des autres notes) immédiatement ;
D’un point de vue culturel : le mot « la » et la notion de hertz sont tous les deux culturels, ce sont des constructions de l’humain (d’ailleurs même en Occident la valeur du la a varié, en musique baroque il est à 415 Hz ou 392 Hz), collées sur une réalité physique, la longueur d’onde ; on peut très bien imaginer quelqu’un ayant l’oreille absolue mais ne le sachant pas, s’il ne connaît pas les mots correspondants ;
D’un point de vue physiologique (ce n’est pas absolument mon domaine, donc ça va être un peu approximatif, voire inexact) : les récepteurs auditifs sont les cellules ciliées, ce sont elles qui réagissent aux vibrations, aux fréquences ; de ce que je comprends, l’oreille absolue correspond à une perception très précise de toutes les nuances vibratoires de ces cellules ciliées.
Petit aparté sur l’aspect naturel/culturel de la musique : le nom des notes est culturel, en revanche les intervalles construits dans la tradition occidentale notamment (mais asiatique aussi je crois) sont tout à fait physiques, eux. Les guitaristes et musiciens « à cordes » connaissent bien la question des harmoniques, qui montrent qu’une quinte do-sol est bien un rapport physique et non une construction humaine. Pour le dire autrement, si l’on joue un do et que l’on n'étouffe pas les autres cordes, spontanément la corde du sol va se mettre à vibrer par sympathie, le mi également, etc. (le terme « cordes sympathiques » existe réellement pour les qualifier).
L’oreille absolue, innée ou acquise ?
Pour l’option « innée » je n’ai rien lu qui soit très clair, il y a notamment une hypothèse qui voudrait que l’on naisse tous avec, et qu’on la perde, ce qui pourrait être consistant avec des connaissances de l’option « acquise » : il y a une forte corrélation entre les musiciens ayant l'oreille absolue et ceux ayant commencé une pratique musicale très tôt, vers 4 ans. Pour une pratique commencée après 7 ans, il y a beaucoup moins de chances d'avoir l'oreille absolue (source : une conférence passionnante sur les neurosciences et la musique [vers 19’, mais il y a un sommaire à gauche] où l’on voit également que les zones du langage s’activent dans le cas de l’oreille absolue, alors que pour l’oreille relative, il y a de l'activité en mémoire de travail pour « comparer » la hauteur de la note).
L’oreille quasi-relative
Ici je fais un aparté un peu égocentré, sur le type d’oreille intermédiaire qui est le mien. J’ai traduit cette expression à partir de l’anglais « quasi absolute pitch », trouvé dans l’ouvrage Le Cerveau de Mozart, du neuropsychologue Bernard Lechevalier (Odile Jacob, 2003) : ce terme servirait à qualifier « une moindre perfection du don » (comme c’est joliment dit…), avec par exemple des erreurs d’octave (pour moi un do est un do, j’entends vraiment le mot « do », donc ça ne me donne guère d’indications quant à savoir s’il est aigu ou grave), des difficultés avec certains timbres, quand c’est très grave ou très aigu, etc.
L’auteur précise que la capacité d’oreille absolue peut varier chez une même personne (prise de médicaments, période menstruelle [!], âge…) ; il distingue enfin oreille passive (reconnaître les notes) et active (être capable de chanter un la juste immédiatement, toujours sans référent).
Bref, l’oreille absolue, c’est entendre directement le nom des notes, ça a des avantages et des inconvénients, j’en ai parlé un peu dans un autre fil : j’ai par exemple beaucoup de mal à « entendre » les intervalles, pour moi do-fa c’est « do » et « fa », ce n’est que dans un deuxième temps que je reconstruis qu’il s’agit d’une quarte.
J'ai fait ce petit topo sur l'oreille absolue, mais la musique c’est d’autres choses que la hauteur des notes, notamment le rythme, pour ne pas parler de l'essentiel, la sensibilité musicale…
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Ou, plus simplement, comment entendez-vous la musique ?
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Re: Perception auditive, oreille absolue et musique
Le seul endroit que j'apprécie pour écouter de la musique est dans la voiture.
Ailleurs je l'entend sans l'apprécier vraiment.
Je n'ai aucune compétence en musicologie, par en contre écoutant Alexandre Astier parler de Bach et en particulier du contre point j'imagine facilement toute la richesse d'une musique "construite".
Ailleurs je l'entend sans l'apprécier vraiment.
Je n'ai aucune compétence en musicologie, par en contre écoutant Alexandre Astier parler de Bach et en particulier du contre point j'imagine facilement toute la richesse d'une musique "construite".
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Re: Perception auditive, oreille absolue et musique
ça pour un sujet documenté ! merci d'avoir pris le temps d'écrire tout ça
J'ai notamment appris ici que c'est la zone du langage qui s'active pour les 'oreilleux', et c'est marrant c'est exactement comme ça que je le perçois, comme un langage. Comme je te disais, on ne réfléchis pas consciemment au sens de chaque mot l'un après l'autre dans une discussion, on les comprends automatiquement.. c'est la même chose avec la musique.
Et quand tu parles de ton oreille moindre parfaite (Mozart avait apparemment aussi le don de la formule) je comprends mieux. C'est effectivement l'oreille absolue, mais avec quelques irrégularités.. je n'avais jamais entendu parler de ça.
Bref, sujet très intéressant, que je vais suivre de près !!
J'ai notamment appris ici que c'est la zone du langage qui s'active pour les 'oreilleux', et c'est marrant c'est exactement comme ça que je le perçois, comme un langage. Comme je te disais, on ne réfléchis pas consciemment au sens de chaque mot l'un après l'autre dans une discussion, on les comprends automatiquement.. c'est la même chose avec la musique.
Et quand tu parles de ton oreille moindre parfaite (Mozart avait apparemment aussi le don de la formule) je comprends mieux. C'est effectivement l'oreille absolue, mais avec quelques irrégularités.. je n'avais jamais entendu parler de ça.
Bref, sujet très intéressant, que je vais suivre de près !!
et pis c'est tout.
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Re: Perception auditive, oreille absolue et musique
J'ai toujours été un peu fasciné par ceux qui possèdent l'oreille absolue, ma curiosité incessante me fait me demander comment vous percevez la musique, comment vous l'analysez naturellement, si vous écoutez ou entendez tout simplement.
Je me demande aussi, si l'on considère la théorie qui sous-entend l'oreille absolue comme génétique ou inné, ayant toujours entendu de cette manière, qu'est ce qui changerait si tout à coup vous ne la possédiez plus?
Je me demande aussi si certains animaux en seraient pas pourvus?
Il y a une certaine Katja Keller, musicienne-compositrice danoise, qui a crée
la méthode MAP (My Absolute Pitch). Cela permettrait de développer la perception auditive et donc de développer l'oreille absolue. Je ne sais absolument pas si c'est réellement possible. Je suis certaine que l'on peut s'améliorer, c'est évident avec de l'entrainement, mais si réellement on arrive au niveau de l'oreille absolue, je ne pense pas.
En tout cas si je pouvais vivre une journée avec l'oreille absolue ça serai une chouette expérience (et la synesthésie aussi )
Je me demande aussi, si l'on considère la théorie qui sous-entend l'oreille absolue comme génétique ou inné, ayant toujours entendu de cette manière, qu'est ce qui changerait si tout à coup vous ne la possédiez plus?
Je me demande aussi si certains animaux en seraient pas pourvus?
Il y a une certaine Katja Keller, musicienne-compositrice danoise, qui a crée
la méthode MAP (My Absolute Pitch). Cela permettrait de développer la perception auditive et donc de développer l'oreille absolue. Je ne sais absolument pas si c'est réellement possible. Je suis certaine que l'on peut s'améliorer, c'est évident avec de l'entrainement, mais si réellement on arrive au niveau de l'oreille absolue, je ne pense pas.
En tout cas si je pouvais vivre une journée avec l'oreille absolue ça serai une chouette expérience (et la synesthésie aussi )
«La vie est un mystère qu'il faut vivre, et non un problème à résoudre» - Gandhi
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Re: Perception auditive, oreille absolue et musique
A vrai dire je ne sais pas trop à quoi ça me sert, d'entendre des mots à la place des sons de notes
(Je plaisante, mais, vraiment, je ne sais pas...) En même temps ne connaissant pas l'autre option, c'est difficile de comparer.
Par ailleurs, il y a beaucoup de musiciens extrêmement talentueux qui ne l'ont pas (qui peuvent la construire, oui, c'est ce qui est expliqué à un moment dans la vidéo : la reconnaissance semble bien se faire spontanément, mais la zone du cerveau qui travaille alors "compare" relativement à un diapason interne, ce qui n’est pas le cas pour l'absolue "naturelle".)
(Je plaisante, mais, vraiment, je ne sais pas...) En même temps ne connaissant pas l'autre option, c'est difficile de comparer.
Par ailleurs, il y a beaucoup de musiciens extrêmement talentueux qui ne l'ont pas (qui peuvent la construire, oui, c'est ce qui est expliqué à un moment dans la vidéo : la reconnaissance semble bien se faire spontanément, mais la zone du cerveau qui travaille alors "compare" relativement à un diapason interne, ce qui n’est pas le cas pour l'absolue "naturelle".)
- manawa
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Re: Perception auditive, oreille absolue et musique
C'est vrai ça, à part pour faire de la musique, à quoi ça peut bien servir d'autre ? enfin je veux dire y a t'il des façons de l'exploiter professionnellement dans d'autres domaines, et si possible autrement qu'en écoutant les sonars dans un sous-marin.. ?
et pis c'est tout.
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Re: Perception auditive, oreille absolue et musique
Disons que si ça permettait de mieux apprécier la musique, ce serait effectivement un gros "plus", mais je n'en suis vraiment pas convaincue. Et, si c'était le cas, il existe de multiples façons de compenser une oreille relative, donc...
Peut-être aussi que c'est une question de degré d'absoluéité, et vu que la mienne est un peu cheap...
Avoir une oreille capable de bien différencier plusieurs mélodies (ça se travaille) me semblerait plus intéressant, pour rebondir sur les propos de Pellucidar quant au contrepoint.
Ça permet de frimer un peu, remarque, c'est toujours ça de pris...
Peut-être aussi que c'est une question de degré d'absoluéité, et vu que la mienne est un peu cheap...
Avoir une oreille capable de bien différencier plusieurs mélodies (ça se travaille) me semblerait plus intéressant, pour rebondir sur les propos de Pellucidar quant au contrepoint.
Ça permet de frimer un peu, remarque, c'est toujours ça de pris...
- Lophophora
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Re: Perception auditive, oreille absolue et musique
Bonjour,
Ce sujet m'intéresse, en tant que musicien. Lorsque j'ai débuté la musique, je fantasmais comme beaucoup d'autres sur l'oreille absolue, mais j'ai très vite constaté que je ne l'avais pas (pour info je me suis mis à la musique relativement tardivement, vers 12 ans). J'ai en revanche l'oreille relative : je peux reconnaître une note ou un accord si on me donne une référence au préalable, mais cela me demande un effort et parfois quelques secondes, je ne peux pas répondre sans réfléchir. J'ai appris la musique sans solfège car cela ne m'intéressait pas et parceque j'arrivais à jouer à peu près tout ce que je voulais simplement en reproduisant ce que j’entendais, ou à l'aide d'une grille d'accords. Bien sûr, avec le recul je le regrette car c'est un handicap, notamment pour la musique classique ou à partir d'un certain niveau de complexité, ma capacité à reproduire chaque note à l'identique s'avère insuffisante.
Il faut savoir que même parmi les musiciens pros, une très faible proportion seulement possède l'oreille absolue, c'est un capacité rare. Posséder l'oreille absolue peut également être un inconvénient d'après les personnes qui l'ont et qui en parlent (acouphènes, gêne du à certaines fréquences dissonantes émises par des objets du quotidien, etc.). Cette gêne est exacerbée pour ces personnes, mais je pense qu'elle est ressentie dans une moindre mesure par tous les musiciens qui ont une oreille fine. En ce qui me concerne par exemple, j'ai du mal à supporter l'écoute d'une musique jouée sur un instrument qui n'est pas parfaitement accordé, ou un chanteur qui n'est pas tout à fait juste (ce qui est assez fréquent même chez les pros, lorsque par exemple leur retours sur scène ne sont pas réglés correctement et qu'ils s'alignent sur des fréquences légèrement décalées, à cause de l'effet Doppler).
J'ai regardé la méthode MAP de Katja Keller. Malheureusement, impossible de savoir si cette méthode à une quelconque valeur car le site est très commercial, ainsi que les vidéos. Tout est fait pour vendre (assez naïvement je trouve), du coup cela ne m'inspire pas confiance, mais il est possible que la méthode soit bonne. D'après le peu d'informations qu'elle veut bien donner dans ses vidéos, la méthode serait basé sur la synesthésie et elle apprendrait à ses stagiaires à reconnaître les notes en utilisant des moyens mnémotechniques qui consistent à associer une perception sensorielle unique (couleur, forme, toucher) à chaque note. Cela dit, je ne comprend toujours pas comment un non-synesthète pourrait tout d'un coup ressentir ces choses et reconnaître d'emblée une note plutôt qu'une autre. Si quelqu'un a plus d'infos, cela m'intéresse.
Petit apparté : Melokine, pourquoi avoir traduit quasi absolute pitch par oreille quasi relative plutôt que quasi absolue ?
Sinon, pour répondre à la question sur la façon dont nous écoutons la musique, pour ma part c'est très analytique. J'écoute et j'apprécie, je prend du plaisir si cela me plait, mais la plupart du temps j'ai du mal à ne pas analyser chaque détail. Sur une écoute d'un single de pop/rock par exemple, qui dure en général 3-4 minutes, je me pose mille questions sur les instruments utilisés, la méthode d'enregistrement, les effets utilisés en studio, l'état d'esprit des musiciens au moment ou ils ont joué le morceau, l'état d'esprit du compositeur, sa méthode de composition, le temps qu'il y a passé, la configuration du local dans lequel l'enregistrement a eu lieu, la qualité de la restitution sonore par l'appareil qui diffuse la musique, etc. (je pourrais continuer longtemps).
Lorsque je faisais de la musique de façon professionnelle (ce qui n'a pas duré longtemps, j'ai avorté cette carrière à peine après l'avoir démarrée), ma première préoccupation après avoir terminé une maquette était de la mixer sur une cassette audio (oui c'était il y a 20 ans...) et de l'écouter sur mon autoradio de qualité moyenne lors d'une balade en voiture, pour essayer d'imaginer ce que pourrait ressentir un auditeur lambda. Mais j'ai souvent beaucoup de mal à prendre suffisamment de recul pour pouvoir apprécier la musique de façon totalement libre. Heureusement j'y arrive tout de même de temps en temps, et lorsque je suis suffisamment détendu et centré (quasiment en méditation), la bonne musique réveille en moi de puissantes émotions, souvent jusqu'aux larmes, notamment avec la musique classique ou les très bons morceaux de rock (l'album Dark Side of The Moon, par exemple).
Voilà pour ma modeste contribution, qui était aussi ma première intervention sur ce forum : n'hésitez pas à m'orienter si je ne fais pas les choses comme il se doit.
Ce sujet m'intéresse, en tant que musicien. Lorsque j'ai débuté la musique, je fantasmais comme beaucoup d'autres sur l'oreille absolue, mais j'ai très vite constaté que je ne l'avais pas (pour info je me suis mis à la musique relativement tardivement, vers 12 ans). J'ai en revanche l'oreille relative : je peux reconnaître une note ou un accord si on me donne une référence au préalable, mais cela me demande un effort et parfois quelques secondes, je ne peux pas répondre sans réfléchir. J'ai appris la musique sans solfège car cela ne m'intéressait pas et parceque j'arrivais à jouer à peu près tout ce que je voulais simplement en reproduisant ce que j’entendais, ou à l'aide d'une grille d'accords. Bien sûr, avec le recul je le regrette car c'est un handicap, notamment pour la musique classique ou à partir d'un certain niveau de complexité, ma capacité à reproduire chaque note à l'identique s'avère insuffisante.
Il faut savoir que même parmi les musiciens pros, une très faible proportion seulement possède l'oreille absolue, c'est un capacité rare. Posséder l'oreille absolue peut également être un inconvénient d'après les personnes qui l'ont et qui en parlent (acouphènes, gêne du à certaines fréquences dissonantes émises par des objets du quotidien, etc.). Cette gêne est exacerbée pour ces personnes, mais je pense qu'elle est ressentie dans une moindre mesure par tous les musiciens qui ont une oreille fine. En ce qui me concerne par exemple, j'ai du mal à supporter l'écoute d'une musique jouée sur un instrument qui n'est pas parfaitement accordé, ou un chanteur qui n'est pas tout à fait juste (ce qui est assez fréquent même chez les pros, lorsque par exemple leur retours sur scène ne sont pas réglés correctement et qu'ils s'alignent sur des fréquences légèrement décalées, à cause de l'effet Doppler).
J'ai regardé la méthode MAP de Katja Keller. Malheureusement, impossible de savoir si cette méthode à une quelconque valeur car le site est très commercial, ainsi que les vidéos. Tout est fait pour vendre (assez naïvement je trouve), du coup cela ne m'inspire pas confiance, mais il est possible que la méthode soit bonne. D'après le peu d'informations qu'elle veut bien donner dans ses vidéos, la méthode serait basé sur la synesthésie et elle apprendrait à ses stagiaires à reconnaître les notes en utilisant des moyens mnémotechniques qui consistent à associer une perception sensorielle unique (couleur, forme, toucher) à chaque note. Cela dit, je ne comprend toujours pas comment un non-synesthète pourrait tout d'un coup ressentir ces choses et reconnaître d'emblée une note plutôt qu'une autre. Si quelqu'un a plus d'infos, cela m'intéresse.
Petit apparté : Melokine, pourquoi avoir traduit quasi absolute pitch par oreille quasi relative plutôt que quasi absolue ?
Sinon, pour répondre à la question sur la façon dont nous écoutons la musique, pour ma part c'est très analytique. J'écoute et j'apprécie, je prend du plaisir si cela me plait, mais la plupart du temps j'ai du mal à ne pas analyser chaque détail. Sur une écoute d'un single de pop/rock par exemple, qui dure en général 3-4 minutes, je me pose mille questions sur les instruments utilisés, la méthode d'enregistrement, les effets utilisés en studio, l'état d'esprit des musiciens au moment ou ils ont joué le morceau, l'état d'esprit du compositeur, sa méthode de composition, le temps qu'il y a passé, la configuration du local dans lequel l'enregistrement a eu lieu, la qualité de la restitution sonore par l'appareil qui diffuse la musique, etc. (je pourrais continuer longtemps).
Lorsque je faisais de la musique de façon professionnelle (ce qui n'a pas duré longtemps, j'ai avorté cette carrière à peine après l'avoir démarrée), ma première préoccupation après avoir terminé une maquette était de la mixer sur une cassette audio (oui c'était il y a 20 ans...) et de l'écouter sur mon autoradio de qualité moyenne lors d'une balade en voiture, pour essayer d'imaginer ce que pourrait ressentir un auditeur lambda. Mais j'ai souvent beaucoup de mal à prendre suffisamment de recul pour pouvoir apprécier la musique de façon totalement libre. Heureusement j'y arrive tout de même de temps en temps, et lorsque je suis suffisamment détendu et centré (quasiment en méditation), la bonne musique réveille en moi de puissantes émotions, souvent jusqu'aux larmes, notamment avec la musique classique ou les très bons morceaux de rock (l'album Dark Side of The Moon, par exemple).
Voilà pour ma modeste contribution, qui était aussi ma première intervention sur ce forum : n'hésitez pas à m'orienter si je ne fais pas les choses comme il se doit.
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Re: Perception auditive, oreille absolue et musique
C'est une erreur, je voulais effectivement écrire « oreille quasi absolue », merci de l'avoir noté !Lophophora a écrit :
Petit apparté : Melokine, pourquoi avoir traduit quasi absolute pitch par oreille quasi relative plutôt que quasi absolue ?
- Loubel
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Re: Perception auditive, oreille absolue et musique
Je suis également passionnée de musique. les style que j'aime varient fort (ou en fait non en quelque sorte^^).
Pour vous donner un bref résumé: j'ai commencé le solfège à l'âge de 8 ans et j'ai fait mes 5 ans. En deuxième année, il fallait choisir son instrument. Un moment crucial dans ma vie^^. Depuis mes plus jeunes années (je pense que j'ai du avoir 4-5 ans), j'ai eu un rêve: devenir saxophoniste et jouer le saxo sous les ponts de Paris, une ville dont j'étais tombée amoureuse à cette époque là. Helas...ma tension + poumons étaient trop faibles- je me suis évanouie après chaque cours...et on m'a gentiment conseillé de choisir un autre instrument. J'ai opté pour le piano...car on en avait un chez nous. J'ai fait du piano pendant 11 ans. Jamais j'ai été une pro...mais à la fin, j'aimais bien cet instrument et je le pratiquait de manière convenable. Ceci veut dire, des exercices de 2 heures minimum par jour et une place dans un groupe de jazz et dans un orchestre de musique de chambre à l'académie de musique dans notre village.
Avec le début de mes études, pour lesquelles j'ai été forcé de déménager dans un très petit studio dans la grande ville loin loin de chez moi...mes possibilités, de m'entrainer pour le piano avaient fortement diminué. Au début, j'allais à l'académie, mais ayant que droit à des heures de réservation pas possibles, j'ai vite abandonné.
Misère...car, jouer du piano n'est pas comme faire du vélo. Aujourd'hui ça fait 9 ans, que je n'ai plus joué du piano.
Je sais encore vous jouer certaines partitions, par exemple sur une table en bougeant mes doits en fonctions des touches à respecter...je sais même encore chanter, note par note, mon morceau de fin d'études du solfège...mais mes doits ne suivent plus. Et à chaque fois que je l'essaie (en secret)...je suis tellement crispé, que mes doits sont quasi immobiles. Je ne touche plus au piano...j'ose plus^^
Par contre...ce que j'ai remarqué également avec le début de mes études et sans piano...que j'avais une oreille très sensible pour les harmonies et le rythme. J'ai commencé à mixer de la musique techno et house (avec des vinyles) dans des cafés et j'arrivait quasi à la perfection au niveau de la transition entre deux disques ( vitesse de la bass line et l'enchaînement des mélodies). Avec l'apparition des programmes informatiques (et l'oublie du mix avec vinyles)...beaucoup de mes amis ont commencé, après leur carrière de DJ, de produire eux mêmes des morceaux.
Et vous n'allez pas le croire...on m'invite régulièrement à participer aux compositions en me demandant de créer des accords, qui détermineront les mélodies du track. Outre, je leur fourni aussi une aide pour la suite, car j'ai une sensibilité très aigue au niveau de la construction du morceau: intro, apparition de nouveaux sons, création de la tension, kick principal et fin.
Je ne peux pas l'expliquer...mais surtout dans ce style de musique, que je sais quasi instantanément dire si un track est bien ou pas, va fonctionner ou pas, où se trouvent les parties/éléments qui clochent etc. Je sais également distinguer directement de quel sous-style il s'agit et expliquer pourquoi...
C'est un ressenti qui se manifeste parfois par des tensions brusques, pics au ventre ou dans l'oreille. De la même façon, si un track est bon...je danse...mon corps bouge automatiquement et harmonieusement avec le rythme...comme si je faisait ça depuis toujours, c'est comme il vivait la musique.
Pour vous donner un bref résumé: j'ai commencé le solfège à l'âge de 8 ans et j'ai fait mes 5 ans. En deuxième année, il fallait choisir son instrument. Un moment crucial dans ma vie^^. Depuis mes plus jeunes années (je pense que j'ai du avoir 4-5 ans), j'ai eu un rêve: devenir saxophoniste et jouer le saxo sous les ponts de Paris, une ville dont j'étais tombée amoureuse à cette époque là. Helas...ma tension + poumons étaient trop faibles- je me suis évanouie après chaque cours...et on m'a gentiment conseillé de choisir un autre instrument. J'ai opté pour le piano...car on en avait un chez nous. J'ai fait du piano pendant 11 ans. Jamais j'ai été une pro...mais à la fin, j'aimais bien cet instrument et je le pratiquait de manière convenable. Ceci veut dire, des exercices de 2 heures minimum par jour et une place dans un groupe de jazz et dans un orchestre de musique de chambre à l'académie de musique dans notre village.
Avec le début de mes études, pour lesquelles j'ai été forcé de déménager dans un très petit studio dans la grande ville loin loin de chez moi...mes possibilités, de m'entrainer pour le piano avaient fortement diminué. Au début, j'allais à l'académie, mais ayant que droit à des heures de réservation pas possibles, j'ai vite abandonné.
Misère...car, jouer du piano n'est pas comme faire du vélo. Aujourd'hui ça fait 9 ans, que je n'ai plus joué du piano.
Je sais encore vous jouer certaines partitions, par exemple sur une table en bougeant mes doits en fonctions des touches à respecter...je sais même encore chanter, note par note, mon morceau de fin d'études du solfège...mais mes doits ne suivent plus. Et à chaque fois que je l'essaie (en secret)...je suis tellement crispé, que mes doits sont quasi immobiles. Je ne touche plus au piano...j'ose plus^^
Par contre...ce que j'ai remarqué également avec le début de mes études et sans piano...que j'avais une oreille très sensible pour les harmonies et le rythme. J'ai commencé à mixer de la musique techno et house (avec des vinyles) dans des cafés et j'arrivait quasi à la perfection au niveau de la transition entre deux disques ( vitesse de la bass line et l'enchaînement des mélodies). Avec l'apparition des programmes informatiques (et l'oublie du mix avec vinyles)...beaucoup de mes amis ont commencé, après leur carrière de DJ, de produire eux mêmes des morceaux.
Et vous n'allez pas le croire...on m'invite régulièrement à participer aux compositions en me demandant de créer des accords, qui détermineront les mélodies du track. Outre, je leur fourni aussi une aide pour la suite, car j'ai une sensibilité très aigue au niveau de la construction du morceau: intro, apparition de nouveaux sons, création de la tension, kick principal et fin.
Je ne peux pas l'expliquer...mais surtout dans ce style de musique, que je sais quasi instantanément dire si un track est bien ou pas, va fonctionner ou pas, où se trouvent les parties/éléments qui clochent etc. Je sais également distinguer directement de quel sous-style il s'agit et expliquer pourquoi...
C'est un ressenti qui se manifeste parfois par des tensions brusques, pics au ventre ou dans l'oreille. De la même façon, si un track est bon...je danse...mon corps bouge automatiquement et harmonieusement avec le rythme...comme si je faisait ça depuis toujours, c'est comme il vivait la musique.
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Re: Perception auditive, oreille absolue et musique
Je n'ai pas l'oreille absolue et je ne correspond pas non plus à la définition de l'oreille quasi-absolue. Cependant lorsque j'étais au Collège j'ai remarqué que j'étais capable de reproduire seule un morceau après plusieurs écoutes. Les différentes classes de mon Collège ne jouaient pas toutes le même morceau à la flute. Ma classe devait jouer le thème du Titanic et d'autres classes jouaient Le lion est mort ce soir. J'avais entendu des élèves répété le morceau dans la cours et le soir en rentrant j'ai eu envie de savoir le jouer. J'ai donc mis la cassette (ça me rajeunie pas ça ) d'Henri Salvador (notez la magnifique référence que voilà...) et après plusieurs écoutes, morceaux par morceaux j'ai reproduis l'ensemble à la flute (honnêtement je ne sais pas combien de temps ça a duré, 2h peut être). Je n'ai jamais fais de solfège ou jouer d'un instrument en dehors de ma scolarité alors je me souviens que ça avait pas mal surpris mes parents. Cette envie n'a pas refait surface même si je me suis souvent dit que j'aurais pu exploiter cette part de moi. Que ça aurait peut être donné quelque chose...
En ce qui concerne ma façon d'écouter la musique, j'en distingue deux. La plus banale, en fond sonore ou lorsque je travaille. Je ne sais pas pourquoi mais cela m'aide à canaliser mon attention. Puis il y a la musique que j'écoute pour le plaisir (vous savez ce morceaux qui vous donnent des frissons) et pour me détendre. Dans ces moments là, lorsque j'écoute du classique j'aime essayer de repérer quels instruments sont utilisés.
En ce qui concerne ma façon d'écouter la musique, j'en distingue deux. La plus banale, en fond sonore ou lorsque je travaille. Je ne sais pas pourquoi mais cela m'aide à canaliser mon attention. Puis il y a la musique que j'écoute pour le plaisir (vous savez ce morceaux qui vous donnent des frissons) et pour me détendre. Dans ces moments là, lorsque j'écoute du classique j'aime essayer de repérer quels instruments sont utilisés.
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Re: Perception auditive, oreille absolue et musique
Sujet passionnant, très intrigant ! Personnellement je ne l'aurais pas rangé ici ( "Ici il s'agira d'œuvres et d'auteurs du vaste paysage culturel", dixit l'index) mais dans une section plus scientifique. Cela a peut-être permis de bien le repérer !
Je n'ai pas l'oreille absolue, et je suis bien heureux de ne pas l'avoir, car je suis organiste, et l'infinie diversité des instruments tient notamment à la grande disparité des diapasons. Diverses raisons à cela : l'évolution historique du diapason selon les âges et les lieux (des orgues subsistent de toutes les époques depuis la Renaissance), les variations de température... et on n'accorde souvent tous les tuyaux d'un orgue que tous les dix à vingt ans !
Certains amis organistes qui ont l'oreille absolue doivent transposer (= calculer le nom de la note qu'ils entendent ou jouent) quand l'orgue est trop éloigné de leur diapason de référence.
De façon générale, l'univers classique tend à rendre l'oreille absolue moins "pertinente" dans la mesure où le jeu sur instruments anciens (donc dans des diapasons divers) s'est largement répandu, la recherche d'un diapason unique étant assez récente dans l'histoire de la musique (XIXe siècle).
Je n'ai pas l'oreille absolue, et je suis bien heureux de ne pas l'avoir, car je suis organiste, et l'infinie diversité des instruments tient notamment à la grande disparité des diapasons. Diverses raisons à cela : l'évolution historique du diapason selon les âges et les lieux (des orgues subsistent de toutes les époques depuis la Renaissance), les variations de température... et on n'accorde souvent tous les tuyaux d'un orgue que tous les dix à vingt ans !
Certains amis organistes qui ont l'oreille absolue doivent transposer (= calculer le nom de la note qu'ils entendent ou jouent) quand l'orgue est trop éloigné de leur diapason de référence.
De façon générale, l'univers classique tend à rendre l'oreille absolue moins "pertinente" dans la mesure où le jeu sur instruments anciens (donc dans des diapasons divers) s'est largement répandu, la recherche d'un diapason unique étant assez récente dans l'histoire de la musique (XIXe siècle).
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Re: Perception auditive, oreille absolue et musique
Bonjour,
Je souhaite partager mon expérience au sujet de l' oreille absolue.
Je pense qu'en effet la mienne est"quasi-absolue" et finalement cette nuance me rassurerait tant je l'ai vécue comme un enfer.
Contrairement aux statistiques, j'ai commencé la musique vers 11/12 ans, bien que la musique a toujours fait partie de ma vie. Issue d'une famille non musicienne il a fallu que j' insiste longtemps avant de pouvoir pratiquer. Dès le début de ma formation, sans me poser de questions, j'ai su que do était do, ré un ré, etc. Et les intervalles se font par déduction: J' entends do et sol, donc une quinte. Pour les altérations, dièses et bémols, j' avais au début un conflit: Fa bouche grande ouverte, ou sol bouche fermée... Et finalement, mes connaissances en harmonie m' ont permis de faire la différence entre dièses et bémols.
Les inconvénients: Je me demande ce que c'est qu'entendre la beauté du son quand on a dans la tête un bavardage de notes incessant.
Dans mes études, une profonde incompréhension. On travaille pour former l' oreille relative, et il faut bien avouer que quand on entend, on n'a pas envie de chercher ailleurs! J'ai mis du temps à réaliser que tout le monde n'entendait pas. Pour moi c'était un jeu. Mais quand on a chanté pour construire les intervalles, qu'on a changé les points de repères pour transposer alors là ce fut vraiment très dur, j'ai maudit mon oreille. J'ai tenté de m'en défaire, en chantant par exemple do ré mi... Quand je jouais. Do si la... Rien à faire, malédiction. Et cette curiosité incessante de tout le monde qu'on ne comprend pas, ces moments de cours qui ne servent à rien va il nous faut 15 secondes là où il faut 15 minutes aux autres...
La gêne lorsqu'on écoute des pièces transposées, ou sur un autre diapason ou extratonale, ou pire, microtonale!
Les points positifs, des évaluations réussies!
Autre point négatif dans ma profession d'enseignant en musique, j'ai beaucoup de mal à transmettre l' éducation de l' oreille. Comment transmettre quelque chose qui est inné? Ça me demande beaucoup d'efforts et d' observation.
Je suis heureuse enfin de lire le rapprochement entre oreille absolue et hyperacousie. J' en avais parlé sur un forum de musique où je fus incomprise. J' entends beaucoup plus que les autres, bien que je les fasse souvent répéter lorsqu'ils parlent ! Les sifflements des chargeurs ou batteries qui me font très mal à l' oreille et que personne n'entend; et ces sifflements que j'ai bien souvent dans la tête. Je suis persuadée qu'il y a une relation avec l'oreille absolue.
En revanche je n'ai pas consulté d'orl, car j'ai peur de ce qu'il pourrait dire, en tant que professeur de musique et pianiste, mon audition, c'est ma vie!
Je souhaite partager mon expérience au sujet de l' oreille absolue.
Je pense qu'en effet la mienne est"quasi-absolue" et finalement cette nuance me rassurerait tant je l'ai vécue comme un enfer.
Contrairement aux statistiques, j'ai commencé la musique vers 11/12 ans, bien que la musique a toujours fait partie de ma vie. Issue d'une famille non musicienne il a fallu que j' insiste longtemps avant de pouvoir pratiquer. Dès le début de ma formation, sans me poser de questions, j'ai su que do était do, ré un ré, etc. Et les intervalles se font par déduction: J' entends do et sol, donc une quinte. Pour les altérations, dièses et bémols, j' avais au début un conflit: Fa bouche grande ouverte, ou sol bouche fermée... Et finalement, mes connaissances en harmonie m' ont permis de faire la différence entre dièses et bémols.
Les inconvénients: Je me demande ce que c'est qu'entendre la beauté du son quand on a dans la tête un bavardage de notes incessant.
Dans mes études, une profonde incompréhension. On travaille pour former l' oreille relative, et il faut bien avouer que quand on entend, on n'a pas envie de chercher ailleurs! J'ai mis du temps à réaliser que tout le monde n'entendait pas. Pour moi c'était un jeu. Mais quand on a chanté pour construire les intervalles, qu'on a changé les points de repères pour transposer alors là ce fut vraiment très dur, j'ai maudit mon oreille. J'ai tenté de m'en défaire, en chantant par exemple do ré mi... Quand je jouais. Do si la... Rien à faire, malédiction. Et cette curiosité incessante de tout le monde qu'on ne comprend pas, ces moments de cours qui ne servent à rien va il nous faut 15 secondes là où il faut 15 minutes aux autres...
La gêne lorsqu'on écoute des pièces transposées, ou sur un autre diapason ou extratonale, ou pire, microtonale!
Les points positifs, des évaluations réussies!
Autre point négatif dans ma profession d'enseignant en musique, j'ai beaucoup de mal à transmettre l' éducation de l' oreille. Comment transmettre quelque chose qui est inné? Ça me demande beaucoup d'efforts et d' observation.
Je suis heureuse enfin de lire le rapprochement entre oreille absolue et hyperacousie. J' en avais parlé sur un forum de musique où je fus incomprise. J' entends beaucoup plus que les autres, bien que je les fasse souvent répéter lorsqu'ils parlent ! Les sifflements des chargeurs ou batteries qui me font très mal à l' oreille et que personne n'entend; et ces sifflements que j'ai bien souvent dans la tête. Je suis persuadée qu'il y a une relation avec l'oreille absolue.
En revanche je n'ai pas consulté d'orl, car j'ai peur de ce qu'il pourrait dire, en tant que professeur de musique et pianiste, mon audition, c'est ma vie!
Re: Perception auditive, oreille absolue et musique
Si ce sujet vous intéresse, voici deux liens différents qui parlent de l’oreille absolue
https://www.lemonde.fr/sciences/video/2 ... 50684.html
Et un article très technique mais que je trouve très intéressant. Il dit en conclusion qu’il y aurait différents types d’oreilles absolues.
Sujet connexe où l'on a évoqué l'oreille absolue
https://www.lemonde.fr/sciences/video/2 ... 50684.html
Et un article très technique mais que je trouve très intéressant. Il dit en conclusion qu’il y aurait différents types d’oreilles absolues.
Sujet connexe où l'on a évoqué l'oreille absolue
Re: Perception auditive, oreille absolue et musique
Je tenais à partager avec vous cet article que je viens de lire à l’instant sur la génétique et l’oreille absolue, dans l’excellente revue « Médecine des arts »,suite à des recherches récentes.
https://www.medecine-des-arts.com/fr/ar ... cquise.php
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Re: Perception auditive, oreille absolue et musique
Je me permets de contribuer à ce sujet puisqu'il vient d'être remonté et que j'aime beaucoup la musique.
Le côté paternel de ma famille est très musique classique et mon père est musicien. Depuis que je suis capable d'écouter de la musique et de parler, mon père me demandait souvent de reconnaitre les instruments utilisés dans un morceau ou de battre le rythme. Mon père a cette habitude de siffler constamment les mélodies des musiques qu'il écoute ou même quand il n'y en a pas. Du coup, j'ai également pris ses habitudes. Même si je ne pense pas avoir l'oreille absolue, cette expérience fait que je pense entendre "plus" ou profiter "plus" des musiques que d'autres personnes qui entendent mais n'écoutent pas.
Pour rebondir sur la neuro et les zones du cerveaux qui travaillent ainsi que sur l'inné, il y a quelques années j'ai vu une conférence sur le développement du langage chez les enfants (passionnant !). Il est assez connu que les bébés sont capables d'entendre et de différencier tous les sons (au moins ceux utilisés dans le langage). Cependant très rapidement - quelques mois - s'il n'est pas habitué à entendre certains sons, ils perdent la capacité à les entendre. D'où le fait qu'il est parfois difficile voire impossible à l'âge adulte d'entendre certaines nuances dans une langue étrangère. Je pense à certains sons de la langue arabe ou mandarin. Peut-être qu'il en est de même pour la musique ! Il y a peut-être une part d'inné mais que l'on perd avec le temps.
En ce qui concerne mon écoute de la musique, j'écoute tout le temps de la musique, je me sens mal ou en manque si pendant quelques jours je n'ai pas entendu de musique qui me plait. Quand je travaille, j'en écoute aussi, ça me permet de me concentrer. Parfois je mets des playlists de musique que je ne connais pas pour découvrir de nouveaux artistes. Si je suis concentrée sur autre chose et qu'une musique me sort de cette bulle, c'est qu'elle a quelques chose de particulier : soit elle va beaucoup me plaire ou alors c'est qu'il y a un son qui me gêne. Plutôt pratique !
Par la suite, quand je connais bien le morceau je vais avoir tendance à entendre en simultanée toutes les parties du morceau (la ligne rythmique, la basse, la mélodie, la voix et les autres effets) et comme j'ai cette habitude de siffler ou chantonner j'ai du mal à me focaliser sur une partie, j'ai envie de toute les reproduire à la fois, ce qui n'est pas possible
Le côté paternel de ma famille est très musique classique et mon père est musicien. Depuis que je suis capable d'écouter de la musique et de parler, mon père me demandait souvent de reconnaitre les instruments utilisés dans un morceau ou de battre le rythme. Mon père a cette habitude de siffler constamment les mélodies des musiques qu'il écoute ou même quand il n'y en a pas. Du coup, j'ai également pris ses habitudes. Même si je ne pense pas avoir l'oreille absolue, cette expérience fait que je pense entendre "plus" ou profiter "plus" des musiques que d'autres personnes qui entendent mais n'écoutent pas.
Pour rebondir sur la neuro et les zones du cerveaux qui travaillent ainsi que sur l'inné, il y a quelques années j'ai vu une conférence sur le développement du langage chez les enfants (passionnant !). Il est assez connu que les bébés sont capables d'entendre et de différencier tous les sons (au moins ceux utilisés dans le langage). Cependant très rapidement - quelques mois - s'il n'est pas habitué à entendre certains sons, ils perdent la capacité à les entendre. D'où le fait qu'il est parfois difficile voire impossible à l'âge adulte d'entendre certaines nuances dans une langue étrangère. Je pense à certains sons de la langue arabe ou mandarin. Peut-être qu'il en est de même pour la musique ! Il y a peut-être une part d'inné mais que l'on perd avec le temps.
En ce qui concerne mon écoute de la musique, j'écoute tout le temps de la musique, je me sens mal ou en manque si pendant quelques jours je n'ai pas entendu de musique qui me plait. Quand je travaille, j'en écoute aussi, ça me permet de me concentrer. Parfois je mets des playlists de musique que je ne connais pas pour découvrir de nouveaux artistes. Si je suis concentrée sur autre chose et qu'une musique me sort de cette bulle, c'est qu'elle a quelques chose de particulier : soit elle va beaucoup me plaire ou alors c'est qu'il y a un son qui me gêne. Plutôt pratique !
Par la suite, quand je connais bien le morceau je vais avoir tendance à entendre en simultanée toutes les parties du morceau (la ligne rythmique, la basse, la mélodie, la voix et les autres effets) et comme j'ai cette habitude de siffler ou chantonner j'ai du mal à me focaliser sur une partie, j'ai envie de toute les reproduire à la fois, ce qui n'est pas possible
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Re: Perception auditive, oreille absolue et musique
Il y a un point qui me fascine absolument, et que l’article, en évoquant Mozart et Bach, fait remonter de manière indirecte.
Nous vivons une ère de standardisation historiquement inédite. Aux côtés du plus usité a’=440Hz, la facture instrumentale de la deuxième moitié du XXe siècle a développé une poignée de standards internationaux se succédant à demi-ton d’écart (392 - 415 - 440 - 466) et, finalement, le seul diapason régulièrement utilisé de nos jours qui n’entre pas du tout dans ce référentiel stable est le a’=430Hz. Mozart, Bach, leurs contemporains, vivaient entourés d’une multitude de diapasons variant souvent au sein d’une même ville entre les lieux de diffusion musicale. Sans problème pour la majorité peu mobile de la population, mais moins évident pour ceux des musiciens professionnels qui ont la bougeotte. N’ayant pour ma part pas prêté jusque là d’attention particulière à la question de l’oreille absolue sur un plan historique, je ne peux qu’imaginer la relative complexité de la chose. Une personne plutôt sédentaire, qui se fixe dans une ville pour plusieurs décennies, et qui aurait ce type de perception auditive, n’a qu’un travail d’acculturation à faire à son arrivée pour un ou deux diapasons différents (dans les cas par exemple où il en existe un pour les théâtres et un pour les églises, cas assez fréquent). Un grand voyageur (malgré les transports de l’époque, le jeune Mozart, le jeune Händel, le vieux Haydn, un Porpora, un Hasse, ou les interprêtes-stars du genre Cafarelli ou Farinelli... ont passé pas mal de temps sur les routes pendant au moins une partie de leur vie) devait régulièrement s’adapter au contexte local. En pareil cas, je me pose tout simplement la question de savoir si une personne pourvue d’une « oreille absolue » parvient à acquérir une plasticité, ou s’il se « contente » de mémoriser, au fil de ses expériences, différentes hauteurs de référence. Aujourd’hui on a des accordeurs électroniques capables de faire tout et n’importe-quoi mais je rêve d’un humain, musicien ayant roulé sa bosse, qui soit capable de me chanter de mémoire : « Alors ça c’est le La de la Frauenkirche à Dresde, ça c’est celui du San-Carlo, ça c’est celui de l’orgue de Saint-Sernin à Toulouse et ça c’est celui de la Comédie Italienne. Désolé je peux pas te faire celui de la Fenice, j’y ai encore jamais chanté ». Bon, on peut toujours rêver... mais si quelqu’un connaît une étude sur le sujet, ça m’intéresse.
Nous vivons une ère de standardisation historiquement inédite. Aux côtés du plus usité a’=440Hz, la facture instrumentale de la deuxième moitié du XXe siècle a développé une poignée de standards internationaux se succédant à demi-ton d’écart (392 - 415 - 440 - 466) et, finalement, le seul diapason régulièrement utilisé de nos jours qui n’entre pas du tout dans ce référentiel stable est le a’=430Hz. Mozart, Bach, leurs contemporains, vivaient entourés d’une multitude de diapasons variant souvent au sein d’une même ville entre les lieux de diffusion musicale. Sans problème pour la majorité peu mobile de la population, mais moins évident pour ceux des musiciens professionnels qui ont la bougeotte. N’ayant pour ma part pas prêté jusque là d’attention particulière à la question de l’oreille absolue sur un plan historique, je ne peux qu’imaginer la relative complexité de la chose. Une personne plutôt sédentaire, qui se fixe dans une ville pour plusieurs décennies, et qui aurait ce type de perception auditive, n’a qu’un travail d’acculturation à faire à son arrivée pour un ou deux diapasons différents (dans les cas par exemple où il en existe un pour les théâtres et un pour les églises, cas assez fréquent). Un grand voyageur (malgré les transports de l’époque, le jeune Mozart, le jeune Händel, le vieux Haydn, un Porpora, un Hasse, ou les interprêtes-stars du genre Cafarelli ou Farinelli... ont passé pas mal de temps sur les routes pendant au moins une partie de leur vie) devait régulièrement s’adapter au contexte local. En pareil cas, je me pose tout simplement la question de savoir si une personne pourvue d’une « oreille absolue » parvient à acquérir une plasticité, ou s’il se « contente » de mémoriser, au fil de ses expériences, différentes hauteurs de référence. Aujourd’hui on a des accordeurs électroniques capables de faire tout et n’importe-quoi mais je rêve d’un humain, musicien ayant roulé sa bosse, qui soit capable de me chanter de mémoire : « Alors ça c’est le La de la Frauenkirche à Dresde, ça c’est celui du San-Carlo, ça c’est celui de l’orgue de Saint-Sernin à Toulouse et ça c’est celui de la Comédie Italienne. Désolé je peux pas te faire celui de la Fenice, j’y ai encore jamais chanté ». Bon, on peut toujours rêver... mais si quelqu’un connaît une étude sur le sujet, ça m’intéresse.
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Re: Perception auditive, oreille absolue et musique
Je ne connaissais pas ce contexte historique, je ne m'étais jamais posé la question à vrai dire ! Du coup, cela m'amène à une question. Si à l'époque la référence du La pouvait varier d'un endroit à un autre, cela ne pose-t-il pas problème pour l'harmonie ? Naïvement, je me dis que si je m'accorde sur un LA disons à 435 Hz au lieu de 440 Hz. A priori les autres musiciens sont basés sur la même référence de 435Hz pour s'accorder également. Mais pour un morceau avec des harmonies où de multiples instruments jouent ensemble, ce biais de référence ne va-t-il pas créer une discordance ? On peut poser le problème à l'envers, si tous les instruments sont accorder "faux" (selon une base absolue) vont-ils tout de même sonner juste ensemble puisque le biais sera la même pour tous ?
De la même façon, cela me fait questionner sur le fait que 2 notes vont sonner bien ensemble et d'autres pas ? C'est une question de fréquence j'imagine non ?
J'espère que ma question sera compréhensible, j'ai tenté de l'expliquer de différentes façons.
De la même façon, cela me fait questionner sur le fait que 2 notes vont sonner bien ensemble et d'autres pas ? C'est une question de fréquence j'imagine non ?
J'espère que ma question sera compréhensible, j'ai tenté de l'expliquer de différentes façons.
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Re: Perception auditive, oreille absolue et musique
Il n'y a pas de référence "absolue". Quelle que soit la hauteur de référence, les intervalles sont conservés, or l'harmonie est affaire d'intervalles. Le tempérament détermine des intervalles par rapport à une hauteur donnée et non des hauteurs absolues. Une personne percevant les intervalles n'entendra pas la différence ; une personne percevant les hauteurs, à condition qu'elle ait préalablement été acculturée à un autre diapason, percevra le tout comme décalé vers le haut ou vers le bas. L'idée d'être "accordé faux selon une référence absolue" n'existe pas. Tu as une façon très simple de t'en rendre compte, c'est tout bêtement d'écouter des disques.
Par exemple venant de Youtube, deux Requiem de Mozart dirigés par le même chef à deux diapasons différents, aucun des deux enregistrements ne pose de problème spécifique à l'écoute une fois qu'on est accoutumé à la différence de hauteur (en revanche j'admets qu'écouter l'un juste derrière l'autre, ça peut être brutal).
https://www.youtube.com/watch?v=TFPZtl0 ... TF69mIDPyc
https://www.youtube.com/watch?v=29-z93PZDVc
Pour compléter très rapidement le tour d'horizon chronologique, il y a eu une mouvance dans la seconde moitié du XXe siècle qui s'est mise à défendre l'idée que la hauteur de référence 440Hz aurait dû s'imposer dans l'absolu, pour les uns selon une croyance anthropologique selon laquelle ça aurait reposé sur des fréquences "naturelles" chez l'homme, pour les autres pour je ne sais quelle raison mathématique capillotractée. À ma connaissance il n'y a jamais eu un seul argument probant, et de toutes façons ça revenait à dire par exemple que Bach jouait "faux" sa propre musique.
Par exemple venant de Youtube, deux Requiem de Mozart dirigés par le même chef à deux diapasons différents, aucun des deux enregistrements ne pose de problème spécifique à l'écoute une fois qu'on est accoutumé à la différence de hauteur (en revanche j'admets qu'écouter l'un juste derrière l'autre, ça peut être brutal).
https://www.youtube.com/watch?v=TFPZtl0 ... TF69mIDPyc
https://www.youtube.com/watch?v=29-z93PZDVc
Pour compléter très rapidement le tour d'horizon chronologique, il y a eu une mouvance dans la seconde moitié du XXe siècle qui s'est mise à défendre l'idée que la hauteur de référence 440Hz aurait dû s'imposer dans l'absolu, pour les uns selon une croyance anthropologique selon laquelle ça aurait reposé sur des fréquences "naturelles" chez l'homme, pour les autres pour je ne sais quelle raison mathématique capillotractée. À ma connaissance il n'y a jamais eu un seul argument probant, et de toutes façons ça revenait à dire par exemple que Bach jouait "faux" sa propre musique.
Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil Poil
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Re: Perception auditive, oreille absolue et musique
Intéressant sujet sur l'oreille absolue et relative. En ce qui me concerne, j'ai une oreille relative ou dite "musicale" due à mes quelques années de solfège (bon, 3 ans) et de pratique de divers instruments de musiques.
Je pense que ce que j'appelle "l'oreille musicale" peut être utile notamment pour apprendre à bien comprendre une langue étrangère. Là où d'autres galèrent à comprendre une phrase anglaise débitée rapidement, moi, j'ai capté tous les mots un à un, sans problème. J'associe ça à mon oreille musicale.
Plus jeune, j'aurais adoré avoir l'oreille absolue, mais non, j'ai une bonne mémoire pour fredonner une chanson dans le bon ton, je suis capable avec un peu de temps, de reproduire une mélodie au piano ou à la guitare, mais impossible de déterminer les notes entendues si j'ai pas une première note indiquée.
Et pour la partie plus anecdotique, mon grand "drame" de ma vie, c'est l'oreille absolument pas du tout musicale de mon chéri ! Si je suis émue par une musique, et que je tente de lui faire découvrir, pour vivre cette émotion, souvent ça finit par "ouais, pas trop fan" O_O
M'enfin, il a plein d'autres qualités, heureusement
Comme beaucoup ici, apparemment, la musique, je l'écoute quand je travaille, ça aide à me concentrer. Sinon, je peux l'écouter aussi pour en apprécier les moindres passages (même pendant que je travaille), et frissonner ou avoir les larmes aux yeux ou ressentir un grand bonheur en écoutant les morceaux.
(Et heu, je compose aussi à mes heures perdues, mais en grande incertaine que je suis, souvent, je tourne en dérision mes paroles pour faire un truc loufoque. Mais il y a un morceau que j'ai osé sortir, avec l'aide d'un ami guitariste et arrangeur. "Joli con", ça s'appelle. Avec mon pseudo Dora. Trouvable sur les sites de streaming. Celle là, j'ai voulu changer de l'éternel enchaînements d'accords simples. Alors, j'ai tenté de faire une ligne mélodique compliquée de la guitare, l'ami en question m'a maudit d'ailleurs, il a passé une nuit complète à refaire ma mélodie à la guitare ! )
C'est marrant aussi que vous évoquiez Alexandre Astier avec son spectacle sur Bach. Si vous ne le saviez pas, il a également l'oreille absolue
Bref, merci pour ce sujet, passionnant ! Comme toujours, quand ça concerne la musique
Je pense que ce que j'appelle "l'oreille musicale" peut être utile notamment pour apprendre à bien comprendre une langue étrangère. Là où d'autres galèrent à comprendre une phrase anglaise débitée rapidement, moi, j'ai capté tous les mots un à un, sans problème. J'associe ça à mon oreille musicale.
Plus jeune, j'aurais adoré avoir l'oreille absolue, mais non, j'ai une bonne mémoire pour fredonner une chanson dans le bon ton, je suis capable avec un peu de temps, de reproduire une mélodie au piano ou à la guitare, mais impossible de déterminer les notes entendues si j'ai pas une première note indiquée.
Et pour la partie plus anecdotique, mon grand "drame" de ma vie, c'est l'oreille absolument pas du tout musicale de mon chéri ! Si je suis émue par une musique, et que je tente de lui faire découvrir, pour vivre cette émotion, souvent ça finit par "ouais, pas trop fan" O_O
M'enfin, il a plein d'autres qualités, heureusement
Comme beaucoup ici, apparemment, la musique, je l'écoute quand je travaille, ça aide à me concentrer. Sinon, je peux l'écouter aussi pour en apprécier les moindres passages (même pendant que je travaille), et frissonner ou avoir les larmes aux yeux ou ressentir un grand bonheur en écoutant les morceaux.
(Et heu, je compose aussi à mes heures perdues, mais en grande incertaine que je suis, souvent, je tourne en dérision mes paroles pour faire un truc loufoque. Mais il y a un morceau que j'ai osé sortir, avec l'aide d'un ami guitariste et arrangeur. "Joli con", ça s'appelle. Avec mon pseudo Dora. Trouvable sur les sites de streaming. Celle là, j'ai voulu changer de l'éternel enchaînements d'accords simples. Alors, j'ai tenté de faire une ligne mélodique compliquée de la guitare, l'ami en question m'a maudit d'ailleurs, il a passé une nuit complète à refaire ma mélodie à la guitare ! )
C'est marrant aussi que vous évoquiez Alexandre Astier avec son spectacle sur Bach. Si vous ne le saviez pas, il a également l'oreille absolue
Bref, merci pour ce sujet, passionnant ! Comme toujours, quand ça concerne la musique
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Re: Perception auditive, oreille absolue et musique
Bonjour,
Un sujet qui me parle tellement !
Je me suis toujours sentie frustrée par rapport aux autres, j'ai le sentiment que "personne" n'entend ni n'écoute la musique, je me sens un peu isolée dans ce domaine et je n'ai que très rarement la possibilité de partager ça...
Quand je propose à des amis d’écouter un morceau, presque personne n'écoute réellement, ils entendent, parfois juste les premières notes pour dire ensuite "ouais c'est pas mal"... ça me fait bondir : ils n'ont pas "écouter" vraiment mais juste entendu, c'est quelque chose que j'ai beaucoup de mal à comprendre.
La musique m'envahit, me possède, me transcende (et sans rien prendre hein ! )
si, lors d'une conversation, j'entends une musique qui me plait, je suis comme happée, je décroche complètement de la discussion, je pars dans d'autres sphères !
De fait, comme une autre personne ci-dessus, j'écoute exclusivement ma musique dans ma voiture ou seule chez moi pour être sure de ne pas être dérangée car ça me met hors de moi qu'on puisse interrompre ce moment divin (si!si!) mais aussi car si des personnes sont présentes et donc des discussions, ça m'envahit d'un effet sonore qui n'est plus supportable, je sature de sons !
Je ne suis pas capable de mettre un Do ou un La sur un son puisque je n'ai pratiqué le solfège qu'a contre-cœur et sans rien retenir...
Par contre, je joue du piano à l'oreille, et je reconnais tous de suite les fausses notes.
J'ai eu la chance de chanter dans un groupe pendant 4 ans (mais j'ai arrêté car je ne me sentais ni la castafiore ni Céline Dion donc ridicule bien sur.... ), on faisait des reprises et mes potes musiciens savaient qu'a la moindre fausse note de leur part, je me retournais immédiatement et leur faisait remarquer ! c'était un reflex, rien de méchant, mais ça les faisait rire !
Mon prof de chant, qui me faisait faire des gammes entre autres, m'a dit à plusieurs reprises qu'il pensait que je n'étais pas loin de l'oreille absolue. Je ne sais pas.
En tous cas, pour moi la musique est essentielle et nécessaire à ma vie, elle a une place particulière, assez solitaire du coup, car j'ai toujours eu ce sentiment d’être seule à ressentir ça
Mariesand
Un sujet qui me parle tellement !
Je me suis toujours sentie frustrée par rapport aux autres, j'ai le sentiment que "personne" n'entend ni n'écoute la musique, je me sens un peu isolée dans ce domaine et je n'ai que très rarement la possibilité de partager ça...
Quand je propose à des amis d’écouter un morceau, presque personne n'écoute réellement, ils entendent, parfois juste les premières notes pour dire ensuite "ouais c'est pas mal"... ça me fait bondir : ils n'ont pas "écouter" vraiment mais juste entendu, c'est quelque chose que j'ai beaucoup de mal à comprendre.
La musique m'envahit, me possède, me transcende (et sans rien prendre hein ! )
si, lors d'une conversation, j'entends une musique qui me plait, je suis comme happée, je décroche complètement de la discussion, je pars dans d'autres sphères !
De fait, comme une autre personne ci-dessus, j'écoute exclusivement ma musique dans ma voiture ou seule chez moi pour être sure de ne pas être dérangée car ça me met hors de moi qu'on puisse interrompre ce moment divin (si!si!) mais aussi car si des personnes sont présentes et donc des discussions, ça m'envahit d'un effet sonore qui n'est plus supportable, je sature de sons !
Je ne suis pas capable de mettre un Do ou un La sur un son puisque je n'ai pratiqué le solfège qu'a contre-cœur et sans rien retenir...
Par contre, je joue du piano à l'oreille, et je reconnais tous de suite les fausses notes.
J'ai eu la chance de chanter dans un groupe pendant 4 ans (mais j'ai arrêté car je ne me sentais ni la castafiore ni Céline Dion donc ridicule bien sur.... ), on faisait des reprises et mes potes musiciens savaient qu'a la moindre fausse note de leur part, je me retournais immédiatement et leur faisait remarquer ! c'était un reflex, rien de méchant, mais ça les faisait rire !
Mon prof de chant, qui me faisait faire des gammes entre autres, m'a dit à plusieurs reprises qu'il pensait que je n'étais pas loin de l'oreille absolue. Je ne sais pas.
En tous cas, pour moi la musique est essentielle et nécessaire à ma vie, elle a une place particulière, assez solitaire du coup, car j'ai toujours eu ce sentiment d’être seule à ressentir ça
Mariesand
Re: Perception auditive, oreille absolue et musique
Je suis guitariste depuis plus de trente ans et prof de guitare depuis la moitié, voici mon expérience avec l’oreille absolue/parfaite.
Pour commencer, je n’ai pas l’oreille absolue. Par contre j’ai ce que j’appellerai l’oreille absolue du pauvre. Je peux me souvenir du son des notes de mémoire, parfois à un demi-ton près, donc j’utilise l’oreille relative mais ma note de référence est interne. En d’autres termes, si vous me demander de chanter un Fa dièse, je peux le faire de tête, mais je suis incapable de nommer les notes que j’entends.
Je suppose que l’oreille parfaite, la vraie, celle qui donne la capacité de connaitre instantanément le nom des notes par leur son sans référence externe, est très similaire a la perception visuelle. La capacité de percevoir des différences de fréquence, comme pour les couleurs. De même que distinguer les couleurs est une aptitude innée pour la majeure partie de la population, l’oreille absolue est la possibilité de percevoir des différences de fréquences sonores. Tout comme étant enfant nous apprenons le nom des couleurs, les personnes avec l’oreille absolue apprennent à mettre un nom sur les sons. Maintenant, au vu du fait que je n’ai pas l’oreille absolue, il m’est impossible d’imaginer une telle perception. Comment expliquer les couleurs à quelqu’un qui voit tout en noir et blanc ?
J’ai quand même eu l’occasion d’interagir avec au moins deux personnes dotées de l’oreille parfaite.
La première était … batteur. Non seulement il pouvait nommer toutes les notes qu’il entendait, mais il avait l’air d’avoir une excellente mémoire, notamment pour avoir joué un morceau de batterie après l’avoir écouté une seule fois ! (D’ailleurs j’en profite pour lancer un avis de recherche parce que je crois qu’il aurait sa place sur ce forum. Donc Seb, si tu te reconnais, on a joué ensemble vers 1999-2000 sur Paris, répètes dans le 5eme notamment, et beaucoup de temps à raconter des blagues au téléphone, fais moi signe)
La deuxième était un de mes élèves, 8-9 ans, qui était soit autiste ou asperger, les parents ne m’ont jamais dit. Il ne connaissait rien à la guitare ou à la musique et au bout de 2 semaines seulement je me suis rendu compte qu’il avait l’oreille absolue. Ce qui était particulier pour moi, c’est qu’après avoir entendu une note il se souvenait de mémoire exactement où la jouer sur la guitare.
Mais il n’y a pas que l’oreille parfaite dans la musique. Voici quelques tests auditifs intéressants(activez Flash).
Différencier les hauteurs de notes avec de très petits écarts de fréquence
http://jakemandell.com/adaptivepitch/
Déterminer si deux mélodies sont identiques ou pas
http://jakemandell.com/tonedeaf/
Même chose sur des motifs rythmiques
http://jakemandell.com/rhythmdeaf/
Enfin, l’intelligence musicale, associer des dessins simples à une musique donnée.
http://jakemandell.com/amvi/
Pour commencer, je n’ai pas l’oreille absolue. Par contre j’ai ce que j’appellerai l’oreille absolue du pauvre. Je peux me souvenir du son des notes de mémoire, parfois à un demi-ton près, donc j’utilise l’oreille relative mais ma note de référence est interne. En d’autres termes, si vous me demander de chanter un Fa dièse, je peux le faire de tête, mais je suis incapable de nommer les notes que j’entends.
Je suppose que l’oreille parfaite, la vraie, celle qui donne la capacité de connaitre instantanément le nom des notes par leur son sans référence externe, est très similaire a la perception visuelle. La capacité de percevoir des différences de fréquence, comme pour les couleurs. De même que distinguer les couleurs est une aptitude innée pour la majeure partie de la population, l’oreille absolue est la possibilité de percevoir des différences de fréquences sonores. Tout comme étant enfant nous apprenons le nom des couleurs, les personnes avec l’oreille absolue apprennent à mettre un nom sur les sons. Maintenant, au vu du fait que je n’ai pas l’oreille absolue, il m’est impossible d’imaginer une telle perception. Comment expliquer les couleurs à quelqu’un qui voit tout en noir et blanc ?
J’ai quand même eu l’occasion d’interagir avec au moins deux personnes dotées de l’oreille parfaite.
La première était … batteur. Non seulement il pouvait nommer toutes les notes qu’il entendait, mais il avait l’air d’avoir une excellente mémoire, notamment pour avoir joué un morceau de batterie après l’avoir écouté une seule fois ! (D’ailleurs j’en profite pour lancer un avis de recherche parce que je crois qu’il aurait sa place sur ce forum. Donc Seb, si tu te reconnais, on a joué ensemble vers 1999-2000 sur Paris, répètes dans le 5eme notamment, et beaucoup de temps à raconter des blagues au téléphone, fais moi signe)
La deuxième était un de mes élèves, 8-9 ans, qui était soit autiste ou asperger, les parents ne m’ont jamais dit. Il ne connaissait rien à la guitare ou à la musique et au bout de 2 semaines seulement je me suis rendu compte qu’il avait l’oreille absolue. Ce qui était particulier pour moi, c’est qu’après avoir entendu une note il se souvenait de mémoire exactement où la jouer sur la guitare.
Mais il n’y a pas que l’oreille parfaite dans la musique. Voici quelques tests auditifs intéressants(activez Flash).
Différencier les hauteurs de notes avec de très petits écarts de fréquence
http://jakemandell.com/adaptivepitch/
Déterminer si deux mélodies sont identiques ou pas
http://jakemandell.com/tonedeaf/
Même chose sur des motifs rythmiques
http://jakemandell.com/rhythmdeaf/
Enfin, l’intelligence musicale, associer des dessins simples à une musique donnée.
http://jakemandell.com/amvi/
Re: Perception auditive, oreille absolue et musique
Je suis étonnée de l’association « parfaite » à absolue. Est-ce une traduction de l’américain? Personnellement, je ne l’ai jamais entendue et je suis contre, car je trouve que cela accentue encore plus le mythe de l’oreille absolue... qui ne fait pas pour autant le bon musicien.
Re: Perception auditive, oreille absolue et musique
En anglais c'est perfect pitch, donc je suppose que ca vient de là, meme si j'ai deja entendu le terme oreille parfaite pour designer l'oreille absolue en francais.Invité a écrit : ↑ven. 20 sept. 2019 07:51Je suis étonnée de l’association « parfaite » à absolue. Est-ce une traduction de l’américain? Personnellement, je ne l’ai jamais entendue et je suis contre, car je trouve que cela accentue encore plus le mythe de l’oreille absolue... qui ne fait pas pour autant le bon musicien.
Pour ce qui est du mythe, je laisse ca aux mythos.
- Swinn
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- Inscription : lun. 24 sept. 2018 21:13
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Re: Perception auditive, oreille absolue et musique
Je ne comprends pas ce que tu veux dire avec ton dessin Vince
"Nous sommes tous des farceurs : nous survivons à nos problèmes"
Cioran
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