Spiritualité

l'Humanité, L'Existence, la Métaphysique, la Guerre, la Religion, le Bien, le Mal, la Morale, le Monde, l'Etre, le Non-Etre... Pourquoi, Comment, Qui, Que, Quoi, Dont, Où...?
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Kayeza
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Message par Kayeza »

Cela fait déjà un moment que j'ai envie de créer un topic sur ce sujet, sans trop savoir comment le tourner et quelle problématique vous offrir en pâture... Je prends aujourd'hui le prétexte d'une citation tirée du livre que je suis en train de traduire et qui porte justement sur la spiritualité (présentation du livre ici, pour ceux qui lisent l'allemand). En français, son titre devrait être "Au crépuscule de la puissance." Le sujet m'intéresse, évidemment, mais ce qu'il y a dans ce bouquin nourrit aussi ma réflexion et me fait avancer plus que je ne l'aurais cru...

L'auteur pratique lui-même divers rituels, inspirés notamment des Amérindiens, par exemple hutte de sudation, quête de vision, etc., et il présente dans ce livre "ses réflexions et ses expériences de nomade spirituel". Avant tout, petite explication des termes qui lui sont spécifiques (et que j'espère pas trop mal traduits par bibi).
  • "L'autre nature", c'est tout ce qui n'est pas directement matériel, mesurable, reproductible, etc. Si vous faites partie de ceux qui ne croient qu'en ce qui est matériel, mesurable, reproductible et que vous tenez à démontrer que vous avez raison, je vous prie de passer votre chemin. La question n'est pas là.
  • Lâcher-prise, mort et renouveau : pour M. Wider, toute réelle expérience spirituelle réside dans ce cycle. Il ne s'agit pas de mourir physiquement, mais que quelque chose meure en nous pour que nous puissions nous ouvrir à cette autre nature, à l'autre dimension de la vie qui n'est pas immédiatement perceptible mais qui pourtant est là aussi.
  • La conscience socioculturelle, c'est ce qu'on pourrait appeler aussi le mental conditionné, l'ensemble des idées que nous avons héritées de notre culture et auxquelles nous nous identifions pour affirmer notre existence. Par définition, la conscience socioculturelle ne peut que rejeter "l'autre nature" parce qu'elle ne rentre pas dans ses cases, qu'elle n'a pas d'utilité immédiate, qu'elle est bizarre, non-mesurable, etc.
Voilà donc une définition de la pratique spirituelle, qui m'a marquée parce qu'elle répond assez bien à ma question du moment : "Je m'intéresse à la spiritualité, certes, pas tellement dans le cadre d'une religion, certes, mais en vrai et en concret, ça veut dire quoi ?".
Markus Wider a écrit : Je considère que toute action voulue visant à se rappeler « l'autre nature », à s'y relier ou au moins à se préparer à ce « rappel » est une pratique spirituelle consciente. Puisque l'expérience spirituelle ne peut résulter que de l'expérience du lâcher-prise, de la mort et du renouveau, la pratique spirituelle s'occupe au fond toujours de ce cycle, pour justement préparer cette expérience et étayer ses effets. La pratique spirituelle consciente a pour objectif de distiller « mort et renouveau » de façon dosée et protégée afin que la conscience socioculturelle apprenne à autoriser l'autre nature et que la force de transformation qui y réside puisse être libérée au profit de la vie concrète présente.
Personnellement, je trouve très libératrice cette idée que quelque chose en nous doit mourir, notamment tout ce qui nous pèse, nous conditionne, nous ferme - à nous-même, aux autres et au monde. Cette mort n'est pas forcément violente, par contre elle peut être déstabilisante, d'où l'importance de procéder prudemment.

Qu'en pensez-vous ? La question s'adresse en particulier à ceux qui ont déjà une pratique spirituelle (ou religieuse, d'ailleurs, l'un n'empêche pas l'autre) mais en général aussi à tous ceux qui se sentiront interpelés.
Pour ceux qui pratiquent la méditation : la voyez-vous comme une pratique spirituelle ? Si oui, pourquoi, si non, pourquoi pas ? (Il n'y a pas de bonne ou de mauvaise réponse à cette question, bien sûr - ce sont vos témoignages qui m'intéressent...)
Et, question subsidiaire : comment voyez-vous la place / le rôle de la douance là-dedans ?
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Pikez
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Re: Spiritualité

Message par Pikez »

Kayeza a écrit :
  • "L'autre nature", c'est tout ce qui n'est pas directement matériel, mesurable, reproductible, etc. Si vous faites partie de ceux qui ne croient qu'en ce qui est matériel, mesurable, reproductible et que vous tenez à démontrer que vous avez raison, je vous prie de passer votre chemin. La question n'est pas là.
  • Lâcher-prise, mort et renouveau : pour M. Wider, toute réelle expérience spirituelle réside dans ce cycle. Il ne s'agit pas de mourir physiquement, mais que quelque chose meure en nous pour que nous puissions nous ouvrir à cette autre nature, à l'autre dimension de la vie qui n'est pas immédiatement perceptible mais qui pourtant est là aussi.
  • La conscience socioculturelle, c'est ce qu'on pourrait appeler aussi le mental conditionné, l'ensemble des idées que nous avons héritées de notre culture et auxquelles nous nous identifions pour affirmer notre existence. Par définition, la conscience socioculturelle ne peut que rejeter "l'autre nature" parce qu'elle ne rentre pas dans ses cases, qu'elle n'a pas d'utilité immédiate, qu'elle est bizarre, non-mesurable, etc.
Bonjour Kayeza !

Mise en garde bien reçue... Et pourtant je suis un peu ennuyée parce que je ne fais pas partie de ceux qui ont une pratique spirituelle, mais qu'en même temps, je ne me reconnais pas dans le groupe de "ceux qui croient qu'en ce qui est matériel, etc", ni de "ceux qui veulent démontrer qu'ils ont raison"... Bien que n'ayant pas de pratique spirituelle moi-même, je suis en effet très intéressée par cette question et fascinée par la croyance en général.

Alors je me permets une première question en réponse à ton post, sous réserve qu'elle n'importune pas ceux qui ont un attachement aussi/plus affectif qu'intellectuel à la spiritualité.
Kayeza a écrit :
Markus Wider a écrit : Je considère que toute action voulue visant à se rappeler « l'autre nature », à s'y relier ou au moins à se préparer à ce « rappel » est une pratique spirituelle consciente. Puisque l'expérience spirituelle ne peut résulter que de l'expérience du lâcher-prise, de la mort et du renouveau, la pratique spirituelle s'occupe au fond toujours de ce cycle, pour justement préparer cette expérience et étayer ses effets. La pratique spirituelle consciente a pour objectif de distiller « mort et renouveau » de façon dosée et protégée afin que la conscience socioculturelle apprenne à autoriser l'autre nature et que la force de transformation qui y réside puisse être libérée au profit de la vie concrète présente.
Personnellement, je trouve très libératrice cette idée que quelque chose en nous doit mourir, notamment tout ce qui nous pèse, nous conditionne, nous ferme - à nous-même, aux autres et au monde. Cette mort n'est pas forcément violente, par contre elle peut être déstabilisante, d'où l'importance de procéder prudemment.
Je comprends là que le processus passe d'abord par une "mise à mort"/renoncement à une partie de soi, dans le but d'accéder à un au-delà de soi. Ce que je ne comprends pas par contre, c'est comment celui qui baigne encore dans la conscience socioculturelle peut avoir l'idée que quelque chose doit mourir et se fixer un objectif au-delà de soi avant de croire. Vu sous cet angle, il faut renoncer pour croire et croire pour renoncer.

Il me semble qu'il y a là une contradiction qui ne se résout qu'à condition d'accepter de croire qu'il y a là quelque chose qui dépasse l'individu : il faut avoir été touché par une sorte de grâce qui donne quelque lumière, grâce qui permet de croire, donc de renoncer. Mais dans ce cas, sans cette "grâce" (terme derrière lequel je ne sais pas du tout ce qu'il comprendre, car comme je l'ai dit plus haut, je n'ai pas cette expérience), il est impossible de croire et de vouloir renoncer. Donc ceux qui n'ont pas été touché par cette "grâce" ne peuvent pas vouloir dépasser leur "conscience socioculturelle" et il est très difficile pour eux de savoir si ceux qui ont une pratique spirituelle ont été touché par une "grâce" (car admettre cela, c'est déjà admettre qu'il existe quelque chose, et c'est donc déjà croire, et c'est donc déjà l'avoir aussi un peu... :grattelatete: ) ou recherchent un nouvel opium du peuple, illusoire sinon dangereux.

J'ai ressenti une légère touche de condescendance dans la description initiale de ceux qui ne croient pas, condescendance que je comprends bien puisqu'en effet, ceux-là ont, de leur côté, une légère tendance à vouloir "démontrer" le caractère illusoire de la pratique spirituelle, ce qui justifie le désir de défense.

Mais faut-il leur en tenir rigueur si un élément extérieur à soi (que j'ai approximativement dénommé "grâce") est nécessaire pour croire ?

Est-il possible pour ceux qui ont une pratique spirituelle de la communiquer à ceux qui n'en ont pas ? De faire part de la manière dont ils ont acquis la croyance en un "au-delà de soi" ?

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Kayeza
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Re: Spiritualité

Message par Kayeza »

Pikez a écrit :Mise en garde bien reçue... Et pourtant je suis un peu ennuyée parce que je ne fais pas partie de ceux qui ont une pratique spirituelle, mais qu'en même temps, je ne me reconnais pas dans le groupe de "ceux qui croient qu'en ce qui est matériel, etc", ni de "ceux qui veulent démontrer qu'ils ont raison"...
Mon intention n'était pas de faire deux clans aussi nets et je ne pense pas l'avoir exprimé de cette façon. Je dis simplement que, sur ce sujet-là, ça ne m'intéresse pas de discuter avec des matérialistes purs et durs fermés à toute idée qu'il puisse y avoir quelque chose au-dessus ou en-deça de la matière et qui n'en démordront pas - parce qu'on ne s'entendrait pas. Je ne pense pas qu'il y ait beaucoup de gens comme ça par ici, mais je préfère prévenir. Ce serait un peu comme parler de la situation des surdoués avec des gens qui ne "croient" pas au QI ;)
Pikez a écrit :Bien que n'ayant pas de pratique spirituelle moi-même, je suis en effet très intéressée par cette question et fascinée par la croyance en général.
Voilà un bon début...
Pikez a écrit :Ce que je ne comprends pas par contre, c'est comment celui qui baigne encore dans la conscience socioculturelle peut avoir l'idée que quelque chose doit mourir et se fixer un objectif au-delà de soi avant de croire. Vu sous cet angle, il faut renoncer pour croire et croire pour renoncer. (...) il faut avoir été touché par une sorte de grâce qui donne quelque lumière, grâce qui permet de croire, donc de renoncer.
Je pense qu'on peut baigner, comme tu dis, dans la conscience socioculturelle tout en ayant l'intuition qu'il y a "autre chose". La "grâce", ça peut être important pour certaines personnes, qui se retrouvent touchées sans l'avoir vu venir, mais ça n'a pas besoin d'être un évènement aussi fort. Une sorte de vague intuition peut suffire... C'est ce qu'explique aussi Markus Wider : il peut suffire parfois d'être touché par la beauté de la nature pour être plongé dans des considérations métaphysiques qui amènent à s'intéresser à ce qu'il y a au-delà (meta = au-delà ; par exemple "c'est si parfait et si beau, quelqu'un ou quelque chose a-t-il créé tout ça ?"). Je pense qu'il n'est pas nécessaire de "croire" qu'il y a quelque chose à trouver pour commencer à chercher... Sinon, aucune grande découverte n'aurait été faite dans ce monde, à part celles dues au hasard - et encore ;)
Pikez a écrit :J'ai ressenti une légère touche de condescendance dans la description initiale de ceux qui ne croient pas
Désolée, ce n'était pas du tout mon but. Et encore une fois, je ne pense pas qu'il s'agisse de "croire" ou de ne pas "croire"...
Pikez a écrit :Est-il possible pour ceux qui ont une pratique spirituelle de la communiquer à ceux qui n'en ont pas ? De faire part de la manière dont ils ont acquis la croyance en un "au-delà de soi" ?
Bien sûr, les grands maitres (et les "petits"...) le font tout le temps. Certains ont envie d'écouter, d'autres pas, chacun est libre.
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Zyghna
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Re: Spiritualité

Message par Zyghna »

Cela fait un moment aussi que je me dis que je devrais faire un topic sur la spiritualité sans savoir comment l'aborder, donc merci Kayeza :cheers:
Je pense que ce n'est pas inutile de rappeler que la spiritualité n'implique pas forcément l'adhésion à une religion, mais bel et bien une croyance en un autre monde (ce qui peut inclure la croyance en un dieu, ou dans les capacités de l'homme ou de la nature, etc). Qu'on croit à la possible émergence d'une société responsable ou à l'Eveil, ça ne change rien.
On retombe effectivement sur le schéma que tu mentionnes Kayeza: on arrive avec une donne socioculturelle qui nous permet de percevoir le monde à travers un schéma de pensée précis, et surtout de l'interpréter.
Arrive là dessus un ou plusieurs éléments accrocheurs: de nouvelles idées qui ont tilt. Et elles résonnent d'autant plus qu'on ne les attendait pas. Commence alors un cycle de rejet/attraction: ça fait peur, mais on y revient, encore, et encore, sans comprendre ce qui nous arrive, sans arriver à mettre le doigt sur ce qui nous touche vraiment. Parce que quand quelque chose fait sens en nous, cela implique de revisiter nos modèles de pensée, de changer de réalité. Et c'est loin d'être rassurant.
Pour donner une petite idée de ce que c'est, il suffit de penser à notre rencontre avec la notion de douance: le besoin de comprendre, de trouver des "guides", etc.

Sauf que la spiritualité est beaucoup plus forte, plus insidieuse: elle donne un sens à la vie, et pas seulement à notre vie. Elle provoque souvent le décentrement, elle implique des changements intérieurs irréversibles.
Lâcher-prise est en ce sens une étape assez difficile à vivre puisqu'il faut surmonter ses peurs, ses conditionnements.
La mort et le renouveau n'en sont que la suite logique, nécessaire, inéluctable.

Pour répondre à ta question sur la méditation, quand j'ai commencé, ce n'était absolument pas d'un point de vue spirituel. Seuls m'intéressaient le contrôle de mon corps et de mon esprit, la maîtrise. J'ai reçu une éducation strictement athée, et malgré une ouverture sur les autres, ça laisse des traces: je me méfie de tout ce qui touche de prêt ou de loin à la religion.
Et puis j'ai découvert un univers qui collait tellement au mien et qui m'a changé doucement, jour après jour, méditation après méditation, lecture après lecture. La prise de conscience fut quand l'enseignant me demanda si le programme que j'avais suivi correspondait à mes attentes. Ma réponse fut: non. Parce que mes attentes avaient changé.
Aujourd'hui, je ne sais pas où je vais, mais j'y vais, sereine. J'entre dans la phase de lâcher-prise.

Concernant la question subsidiaire, je pense que la douance est une très bonne porte d'entrée dans la spiritualité, voire que cette dernière est d'autant plus nécessaire à un surdoué. Je rejoins là-dessus Dabrowski (j'avais tenté une explication dans le topic idoine).
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Re: Spiritualité

Message par Le Ludoptère »

Très rapidement, je me permettrai de donner quels ont été mes réflexions autour de la question spirituelle. Tout d'abord, je ne suis pas tout à fait d'accord avec la définition de Zyghna de la spiritualité comme "croyance en un autre monde". Certes, c'est une description plus fine que la simple question religieuse, mais à mon sens pas suffisante.

De la spiritualité, je distinguerai trois choses :
1) le questionnement spirituel : des questions dont les réponses ne sont pas apportées directement par les sens.
2) l'expérience spirituelle : l'expérience qui donne des éléments de réponse venus du questionnement spirituel
3) la pratique spirituel : des actes qui ont pour but de reproduire / renforcer / explorer les prémisses constitués par l'expérience spirituelle

La religion se construit après cela en élaborant un corpus de règles et de déclarations de croyances. C'est un peu la réponse spirituelle "prêt à porter". Et l'église, c'est le dealer du quartier. (mais ceci est une autre histoire)

Je semble affirmer mes avis de manière péremptoire : c'est juste pour être clair dans mes descriptions, je suis ouvert au revisitage de mes propos, et je reviendrais sur ce sujet fort intéressant.

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Zyghna
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Re: Spiritualité

Message par Zyghna »

Quand je parle d'autre monde, j'inclus aussi la possibilité d'une société autre que la notre (société post-capitaliste, etc), on est donc loin de toute religion ou de tout questionnement dont les réponses ne seraient pas apportées par nos sens.
Il faut autant distinguer spiritualité de religion, que spiritualité de mysticisme. Les notions peuvent se rencontrer, se regrouper, mais elles n'impliquent pas les mêmes réflexions/perceptions.
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Re: Spiritualité

Message par Le Ludoptère »

Tout à fait ! C'est très vrai et très important ce que tu dis, dans toute discussion et réflexion autour de ces questions. C'est pour ça que je crois qu'il est bien souvent nécessaire d'explorer un peu les termes que l'on emploie.

Karikaco
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Re: Spiritualité

Message par Karikaco »

Kayeza a écrit :Cela fait déjà un moment que j'ai envie de créer un topic sur ce sujet, sans trop savoir comment le tourner et quelle problématique vous offrir en pâture... Je prends aujourd'hui le prétexte d'une citation tirée du livre que je suis en train de traduire et qui porte justement sur la spiritualité (présentation du livre ici, pour ceux qui lisent l'allemand). En français, son titre devrait être "Au crépuscule de la puissance." Le sujet m'intéresse, évidemment, mais ce qu'il y a dans ce bouquin nourrit aussi ma réflexion et me fait avancer plus que je ne l'aurais cru...

L'auteur pratique lui-même divers rituels, inspirés notamment des Amérindiens, par exemple hutte de sudation, quête de vision, etc., et il présente dans ce livre "ses réflexions et ses expériences de nomade spirituel". Avant tout, petite explication des termes qui lui sont spécifiques (et que j'espère pas trop mal traduits par bibi).
  • "L'autre nature", c'est tout ce qui n'est pas directement matériel, mesurable, reproductible, etc. Si vous faites partie de ceux qui ne croient qu'en ce qui est matériel, mesurable, reproductible et que vous tenez à démontrer que vous avez raison, je vous prie de passer votre chemin. La question n'est pas là.
  • Lâcher-prise, mort et renouveau : pour M. Wider, toute réelle expérience spirituelle réside dans ce cycle. Il ne s'agit pas de mourir physiquement, mais que quelque chose meure en nous pour que nous puissions nous ouvrir à cette autre nature, à l'autre dimension de la vie qui n'est pas immédiatement perceptible mais qui pourtant est là aussi.
  • La conscience socioculturelle, c'est ce qu'on pourrait appeler aussi le mental conditionné, l'ensemble des idées que nous avons héritées de notre culture et auxquelles nous nous identifions pour affirmer notre existence. Par définition, la conscience socioculturelle ne peut que rejeter "l'autre nature" parce qu'elle ne rentre pas dans ses cases, qu'elle n'a pas d'utilité immédiate, qu'elle est bizarre, non-mesurable, etc.
Voilà donc une définition de la pratique spirituelle, qui m'a marquée parce qu'elle répond assez bien à ma question du moment : "Je m'intéresse à la spiritualité, certes, pas tellement dans le cadre d'une religion, certes, mais en vrai et en concret, ça veut dire quoi ?".
Markus Wider a écrit : Je considère que toute action voulue visant à se rappeler « l'autre nature », à s'y relier ou au moins à se préparer à ce « rappel » est une pratique spirituelle consciente. Puisque l'expérience spirituelle ne peut résulter que de l'expérience du lâcher-prise, de la mort et du renouveau, la pratique spirituelle s'occupe au fond toujours de ce cycle, pour justement préparer cette expérience et étayer ses effets. La pratique spirituelle consciente a pour objectif de distiller « mort et renouveau » de façon dosée et protégée afin que la conscience socioculturelle apprenne à autoriser l'autre nature et que la force de transformation qui y réside puisse être libérée au profit de la vie concrète présente.
Personnellement, je trouve très libératrice cette idée que quelque chose en nous doit mourir, notamment tout ce qui nous pèse, nous conditionne, nous ferme - à nous-même, aux autres et au monde. Cette mort n'est pas forcément violente, par contre elle peut être déstabilisante, d'où l'importance de procéder prudemment.

Qu'en pensez-vous ? La question s'adresse en particulier à ceux qui ont déjà une pratique spirituelle (ou religieuse, d'ailleurs, l'un n'empêche pas l'autre) mais en général aussi à tous ceux qui se sentiront interpelés.
Pour ceux qui pratiquent la méditation : la voyez-vous comme une pratique spirituelle ? Si oui, pourquoi, si non, pourquoi pas ? (Il n'y a pas de bonne ou de mauvaise réponse à cette question, bien sûr - ce sont vos témoignages qui m'intéressent...)
Et, question subsidiaire : comment voyez-vous la place / le rôle de la douance là-dedans ?

"Lâcher-prise, mort et renouveau : pour M. Wider, toute réelle expérience spirituelle réside dans ce cycle. Il ne s'agit pas de mourir physiquement, mais que quelque chose meure en nous pour que nous puissions nous ouvrir à cette autre nature, à l'autre dimension de la vie qui n'est pas immédiatement perceptible mais qui pourtant est là aussi."

Bonjour...Je suis pas en accord avec cette évocation de la mort d'une partie de notre être,pour pouvoir accéder cette autre nature,que j'appelle personnellement "la deuxième porte de la réalité". Perso,pour atteindre cette autre nature,je ne meure pas...Je deviens!!!...c'est pas la même chose...

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Re: Spiritualité

Message par Pikez »

Concernant le parallèle avec la douance...

Ce parallèle se justifie parce que ce sont deux *objets non sensibles et qui reposent tout de même sur la conviction.

Mais dans le cas de la douance, je crois qu'il y a quand même au départ une volonté d'une croire. Ce n'est pas une vérité terrible, qui m'effraie et à laquelle je dois faire de la place, mais une vérité choisie. Quelque part, elle m'a apporté un réconfort à un moment où j'en ai eu besoin. Même s'il elle a un coût (en parler, prendre des risques, revenir sur une vision de soi, etc), ce coût est moindre. Et c'est par la collaboration de la volonté, de la croyance et de la raison qu'aujourd'hui cette donnée peut avoir un sens pour moi.
Mais si je suis confrontée à quelqu'un qui n'y croit pas, qui nie l'existence d'un groupe d'humains réunis autour d'une caractéristique intellectuelle, alors je serais bien obligée d'admettre que mes connaissances en neurologie, mon accès à l'esprit d'autrui et mon expérience de l'humanité sont trop réduits pour que je puisse affirmer que je sais que la douance est, tout ce que je peux dire c'est que j'y crois, que je veux y croire et que ma raison ne me donne pas d'indice qui vienne infirmer cette idée.

Est-ce que vous rejoignez ce point de vue ? est-ce que dans le cas de la croyance spirituelle - quelle qu'elle soit - ce n'est pas le même fonctionnement ?


Concernant la définition de "spiritualité"...
Fait remarquable : Universalis ne propose aucun article ! :-o
Il me semble que si on définit "spirituel" en prenant pour antonyme "sensible", la définition est extrêmement large et manque de prise...
Mais "métaphysique", "transcendance", désignent déjà un au-delà de soi.

Le Ludoptère a écrit : La religion se construit après cela en élaborant un corpus de règles et de déclarations de croyances. C'est un peu la réponse spirituelle "prêt à porter". Et l'église, c'est le dealer du quartier. (mais ceci est une autre histoire)
Ma définition première - avec toutes les ouvertures et évolutions qu'autorisent un point de départ - de la spiritualité est exactement le revers de la phrase ci-dessus : pour moi "spiritualité" est un terme relativement flexible pour accueillir toutes les pensées transcendantes non institutionnalisées (du point de vue de la Sorbonne historique). Donc bouddhisme, reiki, sorcellerie, etc. Un terme choisi par la religion d'état pour désigner son autre et le délégitimer. Or, de ton point de vue, c'est le christianisme qui est une spiritualité, normée, facile par rapport aux autres. Cela signifie-t-il que la spiritualité engage l'individu et non le dogme selon toi ?

Et il y a un élément qui m'ennuie : la notion de "spiritualité chrétienne" désigne aussi, me semble-t-il, un aspect non savant de la théologie, quelque chose comme une pratique (ah !!! :cheers: ) individuelle, plus concrète, qui a moins trait au transcendant. Mais si c'est le cas, il est difficile de dire que le christianisme est un type de spiritualité ET que la spiritualité est un aspect du christianisme. Non ?
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Re: Spiritualité

Message par Ariel »

La spiritualité. Voilà un sujet qui m'interpelle particulièrement.

On a apparemment du mal à trouver une définition satisfaisante et commune à cet 'objet' extraordinaire. On pense d'abord aux religions, évidemment, puis on élargit le cadre en évoquant une spiritualité universelle, et cependant individuelle, mais on hésite. On veut voir la spiritualité comme une inclinaison de l'esprit vers un quelconque courant de pensées visant à considérer une volonté supérieure qui nous échappe mais que l'on ressent confusément comme une force qui nous pousse.

Pour moi, la spiritualité n'est pas une inclinaison de l'esprit mais son avènement. Cette mort dont parle Markus Wider est, pour moi, la cassure de l'œuf spirituel et ledit renouveau en est l'éclosion.

Je ne crois pas en un dieu quel qu'il soit, représenté ou non, actif ou passif, cruel ou bienveillant... Je n'obéis à aucune philosophie reconnue, mystique ou méthodique, humaine ou politique, respectueuse ou conquérante, constructive ou contemplative... Je crois en l'énergie.

En l'occurrence, l'énergie vitale. La VIE, donc, en tant qu'énergie concrète, positive et déterminée. Là est toute ma spiritualité. Mais qu'importe la nature de ma croyance... là n'est pas la question.

À force de questionnements, de réflexions et d'incertitudes, à force d'éducation, d'enseignement et d'apprentissage, on se développe spirituellement à l'intérieur d'une coque socioculturelle solide, et soi-disant protectrice, qui enferme donc notre esprit et le nourrit de sa propre veine. Plus le temps passe et plus la coque est résistante. Et plus le choc devra être violent pour la briser. Ainsi, pour la plupart des gens, la spiritualité mourra dans l'œuf sans s'en rendre compte. Cette coque robuste inclinera notre esprit à la protection de soi. On concevra donc des dangers illusoires contre lesquels on dressera des barrières, des remparts, ou face auxquels on revêtira d'épaisses carapaces. Conformément au modèle initial.

La spiritualité, selon moi, n'est rien d'autre que de sortir de cette triste et absurde coquille. Faire naître son esprit plutôt que de le laisser dans son cocon à l'état embryonnaire. Et le laisser s'envoler vers des sphères aux dimensions infinies sans craindre qu'il ne s'y perde. Et sans chercher à croire. L'esprit n'est pas un guide, c'est une gouverne. Il tient le cap mais ne le décide pas. Libérer l'esprit n'est pas perdre la raison. À moins que le mental, trop fragile, ne flirte avec la folie.

Cette indigne folie qui nous guette, paraît-il, si l'on n'y prend pas garde. Cette ignoble folie qui pourrait faire de nous des illuminés et qui justifie à elle seule la nécessité d'une coque de protection mentale. Alors que c'est cette même coque qui nous rend fous. Qui nous fait imaginer d'autres sphères à défaut de pouvoir les voir. Qui nous fait délirer au-delà du raisonnable, et qui finira par nous montrer la face amicale d'un dieu ou la blanche vallée d'un monde extra-cosmique. Au-delà du raisonnable c'est l'Au-Delà.

Nous ne sommes pas toqués, nous sommes coqués.

Mourir et renaître ? Pourquoi pas... Mais je dirais plutôt naître une seconde fois. Sans ressentir la nécessité de mourir au préalable. Notre première naissance a fait éclore une moitié de nous et nous devons faire éclore l'autre moitié. La VIE nous a faits humains, pensants, conscients, créant. Mais nous sommes nés animal, en captivité socioculturelle, en processus de domestication (de socialisation, de civilisation, de moralisation...), et nous devons renaître humain, en toute liberté. Mais briser sa coquille n'est pas la faire disparaître, heureusement ! Elle contient des matières utiles et elle reste un refuge même si elle cesse d'être un cocon.

Je ne crois pas au "passage" de l'être socioculturel à l'être spirituel. Je trouve ces deux êtres compatibles et s'enrichissant réciproquement dans la coexistence. Je crois que ces deux êtres n'en font qu'un tout entier.

Par ailleurs, oui, je crois que la douance est un atout majeur dans le cassage de coquille, puisque l'intellect favorisé veut toujours trouver la faille...
Citation subtile et percutante : .....................................................
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Malkovitch
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Re: Spiritualité

Message par Malkovitch »

Excellente initiative d'aborder ce thème, même s'il porte souvent à controverse, il peut être édifiant de revisiter ses propres paradigmes à la lumière des opinions exprimées en les confrontant avec sa propre expérience.

J'ai pris conscience assez tôt de la dimension spirituelle dans ma vie même si c'était bien vague au début. J'ai pu expérimenter différentes approches par essai/erreur. D'abord comme une fuite face aux vicissitudes de l'existence (l'erreur classique si je puis dire) puis ensuite graduellement avec plus de raffinement et de perspective. C'est délicat d'échanger là-dessus puisqu'à mon sens ça demeure, au plan expérienciel du moins, quelque chose d'ultra-personnel.

Je ne considère pas la spiritualité comme un absolu, mais plutôt comme une dimension subtile de l'être matériel. C'est en moi et ça commence à exister au moment où j'en prends conscience. J'en déduis aussi que ça n'a strictement rien à voir avec les facultés intellectuelles tant qu'on ne se bute pas sur l'idée qu'être spirituel repose sur une croyance. De ce côté j'y vois des risques de dérives et même éventuellement d'aliénation. La spiritualité est selon moi émergente et transcendante et de fait elle se confirme d'elle-même par l'expérience que chacun en fait.

J'adhère à l'idée de mort/renaissance et de l'autre nature, ça colle plutôt bien avec mon vécu. A chaque fois où j'ai eu à laisser tomber un pan de conditionnements, je ne me suis pas retrouvé dans le néant, mais plutôt dans un espace de liberté que je ne soupçonnais pas. Ça été troublant parfois j'avoue. De fait, il n'y a pas qu'une mort, mais une succession de morts et une succession de renaissances, il se peut qu'on se réinitialise à répétition. On laisse mourir de petites certitudes au début et de plus larges à mesure qu'on se familiarise.

C'est ce qui me fait dire que je perds graduellement la capacité de croire au profit de l'émergence d'une confiance qui peut très bien être la foi, la foi en moi-même... assez pour faire un pas dans le vide sans craindre que mon existence entière s'arrête là. Puis même si elle devrait s'arrêter là, mon ultime pensée serait de me dire que ça valait le coup.
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Re: Spiritualité

Message par pEJipE »

Je m'intéresse beaucoup à cette question et je ne me sens pas du tout en mesure d'avoir un avis aussi solide que ceux qui ont participé jusqu'ici.
Je m'excuse donc de mes réflexions certainement superficielles.

Je partage l'avis de Ludoptère sur la nécessité impérieuse de définir le sens du mot... Je ne me sens pas en mesure de me retrouver dans ce que vous avez proposé directement ou indirectement.
Dans l'état actuel de mes réflexions, la spiritualité se définit comme le lieu de la réponse au "pour quoi ?".
Ce lieu est donc celui de la foi - de ces pensées que l'on accepte en s'interdisant de les remettre en cause.
Je ne parle bien sûr pas de la dimension religieuse, mais de l'intime confiance en un "quelque chose" (homme, idée, dieux, nature, rites...) qui justifie le "pour quoi" de sa vie, ses épreuves... De son chemin, du monde qui nous entoure.

La spiritualité me semble moins le fait de croire que l'état de lâcher prise successif au fait de croire : l'état de confiance en un "quelque chose" répondant au "pour quoi" sans chercher à le remettre en cause. Pour reprendre l'analogie du chemin, la spiritualité, c'est le soleil grâce auquel on se repère, pour avancer droit.

Par son caractère, la spiritualité parle à la fois au corps (elle est aussi une dimension sensorielle pour moi) et à l'esprit (elle est une acceptation de l'esprit - bien au delà du cadre religieux) et a ni l'un ni l'autre à la fois (la spiritualité ne relève pas de l'homme mais le transcende car elle s'attache à des objets non humain)..

Malkovitch, je partage tout à fait cette dimension de foi... de "ça valait le coup"... De truc que l'on décide fondamentalement de ne pas remettre en cause et d'incarner... D'être.
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Re: Spiritualité

Message par Pier Kirool »

Les pieds dans le plat (?)
Je me demande Kayeza si le lancement du sujet n'est pas un peu trop orienté vers le coté "spiritisme" de ce qu'on appelle pratique spirituelle. Et ça, j'avoue mon ignorance d'abord, mais aussi ma méfiance car il me semble que celà a pû donner lieu à certaines dérives manipulatoires.
Ceux qui m'ont déjà un peu pratiqué savent que mon approche spirituelle est athée. Je trouve qu'il y a des valeurs humanistes qui suffisent bien à définir un "plus grand que soi" auquel prêter la Lumière dans les moments de doute.
Et sinon, malgré tout, je suis assez sensible à l'approche de Malkovitch et ses successions de morts/renaissance spirituelles pour passer d'un état à un autre, si possible toujours plus "ouvert, on va dire.
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Kayeza
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Re: Spiritualité

Message par Kayeza »

Mets donc les pieds dans le plat, PKR, ça ne peut pas faire de mal :D
Je ne vois pas tellement où tu trouves du spiritisme dans le lancement du sujet. Même avec les guillemets.
atilf a écrit : Spiritisme
A. Science occulte qui a pour objet de provoquer la manifestation des esprits par l'intermédiaire d'un médium.
B. Ensemble des pratiques destinées à mettre les vivants en relation avec les morts; évocation des esprits.
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Gwendoline
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Re: Spiritualité

Message par Gwendoline »

Kayeza a écrit :Cela fait déjà un moment que j'ai envie de créer un topic sur ce sujet, sans trop savoir comment le tourner et quelle problématique vous offrir en pâture... Je prends aujourd'hui le prétexte d'une citation tirée du livre que je suis en train de traduire et qui porte justement sur la spiritualité (présentation du livre ici, pour ceux qui lisent l'allemand). En français, son titre devrait être "Au crépuscule de la puissance." Le sujet m'intéresse, évidemment, mais ce qu'il y a dans ce bouquin nourrit aussi ma réflexion et me fait avancer plus que je ne l'aurais cru...

L'auteur pratique lui-même divers rituels, inspirés notamment des Amérindiens, par exemple hutte de sudation, quête de vision, etc., et il présente dans ce livre "ses réflexions et ses expériences de nomade spirituel". Avant tout, petite explication des termes qui lui sont spécifiques (et que j'espère pas trop mal traduits par bibi).
  • "L'autre nature", c'est tout ce qui n'est pas directement matériel, mesurable, reproductible, etc. Si vous faites partie de ceux qui ne croient qu'en ce qui est matériel, mesurable, reproductible et que vous tenez à démontrer que vous avez raison, je vous prie de passer votre chemin. La question n'est pas là.
  • Lâcher-prise, mort et renouveau : pour M. Wider, toute réelle expérience spirituelle réside dans ce cycle. Il ne s'agit pas de mourir physiquement, mais que quelque chose meure en nous pour que nous puissions nous ouvrir à cette autre nature, à l'autre dimension de la vie qui n'est pas immédiatement perceptible mais qui pourtant est là aussi.
  • La conscience socioculturelle, c'est ce qu'on pourrait appeler aussi le mental conditionné, l'ensemble des idées que nous avons héritées de notre culture et auxquelles nous nous identifions pour affirmer notre existence. Par définition, la conscience socioculturelle ne peut que rejeter "l'autre nature" parce qu'elle ne rentre pas dans ses cases, qu'elle n'a pas d'utilité immédiate, qu'elle est bizarre, non-mesurable, etc.
Voilà donc une définition de la pratique spirituelle, qui m'a marquée parce qu'elle répond assez bien à ma question du moment : "Je m'intéresse à la spiritualité, certes, pas tellement dans le cadre d'une religion, certes, mais en vrai et en concret, ça veut dire quoi ?".
Markus Wider a écrit : Je considère que toute action voulue visant à se rappeler « l'autre nature », à s'y relier ou au moins à se préparer à ce « rappel » est une pratique spirituelle consciente. Puisque l'expérience spirituelle ne peut résulter que de l'expérience du lâcher-prise, de la mort et du renouveau, la pratique spirituelle s'occupe au fond toujours de ce cycle, pour justement préparer cette expérience et étayer ses effets. La pratique spirituelle consciente a pour objectif de distiller « mort et renouveau » de façon dosée et protégée afin que la conscience socioculturelle apprenne à autoriser l'autre nature et que la force de transformation qui y réside puisse être libérée au profit de la vie concrète présente.
Personnellement, je trouve très libératrice cette idée que quelque chose en nous doit mourir, notamment tout ce qui nous pèse, nous conditionne, nous ferme - à nous-même, aux autres et au monde. Cette mort n'est pas forcément violente, par contre elle peut être déstabilisante, d'où l'importance de procéder prudemment.

Qu'en pensez-vous ? La question s'adresse en particulier à ceux qui ont déjà une pratique spirituelle (ou religieuse, d'ailleurs, l'un n'empêche pas l'autre) mais en général aussi à tous ceux qui se sentiront interpelés.
Pour ceux qui pratiquent la méditation : la voyez-vous comme une pratique spirituelle ? Si oui, pourquoi, si non, pourquoi pas ? (Il n'y a pas de bonne ou de mauvaise réponse à cette question, bien sûr - ce sont vos témoignages qui m'intéressent...)
Et, question subsidiaire : comment voyez-vous la place / le rôle de la douance là-dedans ?
Bonjour,

post qui m'a inspirée.
Enfant, j'ai toujours eu l'impression que les humains dramatisaient la gravité de la mort (physique).

Mais ici, il n'est pas (forcément) question de cette mort. Mais des morts au quotidien. (changement de vision d'un problème, d'une relation, évolution qui appelle la mort de l'ancien état). De ne pas en avoir peur. Mais au contraire de ne pas les bloquer et même de les célébrer! "Le roi est mort, vive le roi ", comme on dit. Comme si toutes choses avaient un cycle de Vie-Mort-Vie. Et que toute disparition un sens.
Un livre que j'ai bien apprécier "femmes qui dansent avec les loups" de Pinkola Estes explique la place accordée à la mort dans des sociétés telles qu'au Mexique. Contrairement à l'occident, où on en fait pas un sujet tabou, noir, souvent négatif, cela permet d'apprendre à mieux à l'accepter, donc à accepter l'évolution des choses, de la vie en somme. Elle parle d'ailleurs dans son livre, régulièrement de cet aspect Vie-Mort-Vie. Dans un chapitre du livre, elle parle d'un chant d'un pêcheur dans un conte, qui serait celui que nous pourrions chanter tous les jours, dont les paroles donneraient quelque chose dans le genre : "qu'est-ce que je dois laisser mourir aujourd'hui pour laisser de la place à la nouveauté" (je cite de mémoire). Et ce chant, cette phrase, j'y pense souvent dans ma vie, je me demande intérieurement ce que je dois abandonner (le fameux lacher-prise cité par ton auteur) et ce qui demande à éclore. J'aime beaucoup cette idée de prendre conscience de ces morts et d'apprendre à les accepter. Ca me paraît apaisant et ça m'aide à évoluer.

Je ne crois pas que ce soit de l'ésoterisme ou du spiritisme comme certains ont pu l'évoquer sur le forum mais plutôt que cela participe à une vision de la vie. C'est une manière d'inclure le spirituel dans le quotidien, au coeur de sa vie.

Enfin pour ta question de l'apport d'une douance à cette question, je crois que l'hypersensibilité pourrait permettre d'être réceptif à ces morts, ces évolutions. L’hypersensibilité qui permet d'observer, contempler ce que d'autres ne se permettraient pas aussi facilement, pourrait permettre d'en prendre conscience de manière plus aigüe. Je crois disposer de cette réceptivité mais est-ce une caractéristique de douance? Peut-être cela nécessite-t-il également un élan pour la contemplation?

Cette idée me fait penser également à d'autres idées que je trouve dans les religions ou spiritualités. Je ne développe pas forcément cet aspect dans ce post... ayant conscience que ces sujets peuvent être délicats.

Merci de la proposition de ce thème!

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Kayeza
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Re: Spiritualité

Message par Kayeza »

Gwendoline a écrit :Cette idée me fait penser également à d'autres idées que je trouve dans les religions ou spiritualités. Je ne développe pas forcément cet aspect dans ce post... ayant conscience que ces sujets peuvent être délicats.
Merci pour ta contribution. En effet, certains sujets sont délicats, mais ce n'est pas pour autant qu'il faut s'auto-censurer a priori. Tu peux sans doute en parler ici, ou bien voir si un autre topic convient mieux (il y en a un sur les NDE - expériences de mort imminente, par exemple). Et si tu as un doute, n'hésite pas à contacter un jardinier (pseudo en vert).
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Re: Spiritualité

Message par Pier Kirool »

Kayeza a écrit :B. Ensemble des pratiques destinées à mettre les vivants en relation avec les morts; évocation des esprits.
Bon bon, on parle de rituels, d'autre nature, et de mort, mais pas des morts, ni de relation, donc... Je pense que je suis plus de ceux appelés à passer leur chemin...bien que je ne cherche pas à prouver que j'aie raison. Transes, chamanisme... Faut voir...
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Re: Spiritualité

Message par Kayeza »

J'ai tiqué simplement sur le mot "spiritisme" car il me semble être beaucoup plus étroit que tout ce que la spiritualité peut englober. Je comprends que les transes et le chamanisme puissent te faire tiquer à ton tour, mais je suis sûre que tu peux dégager le folklore de la chose pour voir le symbole qu'il y a là-derrière : lâcher-prise, laisser des choses mourir en nous et en laisser renaitre d'autres. Pas besoin de rituels ni d'esprit pour ça, on peut même être athée pour le percevoir. À mon avis.
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Re: Spiritualité

Message par ZeBrebis »

Kayeza a écrit :J'ai tiqué simplement sur le mot "spiritisme" car il me semble être beaucoup plus étroit que tout ce que la spiritualité peut englober. Je comprends que les transes et le chamanisme puissent te faire tiquer à ton tour, mais je suis sûre que tu peux dégager le folklore de la chose pour voir le symbole qu'il y a là-derrière : lâcher-prise, laisser des choses mourir en nous et en laisser renaitre d'autres. Pas besoin de rituels ni d'esprit pour ça, on peut même être athée pour le percevoir. À mon avis.
Je peux le confirmer, étant moi-même athée, cela me parle car j'essaie d'appliquer ce genre de choses lors du travail psychologique que je suis amenée à effectuer régulièrement sur moi.
Avec une nuance toutefois il me semble : c'est du lâcher-prise ciblé, que j'utilise lorsque je sens que je suis crispée sur quelquechose, dans le but de me le faire donc lâcher et me permettre d'étudier la chose sous un autre angle, de saisir autre chose.

Le lâcher-prise général me semble assez compliqué à réaliser vu la difficulté que j'ai à faire céder cette crispation.
Mais ce qui m'interpelle c'est de dire qu'on peut accéder à une chose d'une autre essence de cette manière. Qu'on accède à des choses autres, je le conçois tout à fait, mais si je devais faire une comparaison (banale), je dirais qu'ouvrir une porte ne fait pas changer d'univers. Le monde hors de ma maison est tout autant une réalité physique que celui à l'intérieur, c'est ma subjectivité qui leur donne des statuts différents. Et on peut également changer de maison ; au bout d'un temps d'adaptation, ce qui nous a semblé extérieur (le nouvel habitat) sera reparamétré en "intérieur".

Enfin, je ne sais pas si j'ai ma place sur ce topic, n'ayant jamais eu cette sensation d'au delà de notre monde physique...je parle de ce que je sais, et c'est sans doute hors sujet. Dites moi si c'est le cas...je ne vous en voudrai pas.

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Re: Spiritualité

Message par Kayeza »

ZeBrebis a écrit :Le lâcher-prise général me semble assez compliqué à réaliser vu la difficulté que j'ai à faire céder cette crispation.
Un chemin de mille lieues commence par un pas. L'essentiel est de se mettre en chemin. Ensuite, un cercle vertueux se met en place qui fait que les choses deviennent de plus en plus faciles. Il faut juste continuer, en sachant que la progression ne sera pas linéaire et que c'est normal. :-)
ZeBrebis a écrit : Mais ce qui m'interpelle c'est de dire qu'on peut accéder à une chose d'une autre essence de cette manière.
Pour la micro-expérience que je peux en avoir, confirmée par des gens qui ont fait cette expérience à une échelle bien plus importante, je dirais d'abord qu'on ne peut pas vraiment en parler tant qu'on ne l'a pas connue. Ce serait un peu comme vouloir expliquer le gout du chocolat à quelqu'un qui ne le connait pas. Et donc c'est normal de ne pas comprendre a priori.
Ensuite, on arrive sur un terrain où les mots se vident peu à peu de leur sens. On accède à quelque chose qui est autre tout en étant parfaitement inchangé. D'une certaine façon, autant les mots "autre" que "même" passent à côté de cette réalité. Comme dit Verlaine "ni tout à fait la même, ni tout à fait une autre". Bref, l'expérience est tout aussi indiscutable qu'impossible à discuter et à partager :D
ZeBrebis a écrit : Enfin, je ne sais pas si j'ai ma place sur ce topic, n'ayant jamais eu cette sensation d'au delà de notre monde physique...je parle de ce que je sais, et c'est sans doute hors sujet. Dites moi si c'est le cas...je ne vous en voudrai pas.
Il me semble au contraire que tu es pile-poil dans le sujet. Si on devait ne parler que de ce dont on a fait l'expérience directe, on ne parlerait plus de l'espace, des dinosaures, du passé avant notre naissance, etc. ;)
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Re: Spiritualité

Message par Ucralo »

Kayeza a écrit :"L'autre nature", c'est tout ce qui n'est pas directement matériel, mesurable, reproductible, etc.
Kayeza a écrit :mais que quelque chose meure en nous pour que nous puissions nous ouvrir à cette autre nature, à l'autre dimension de la vie qui n'est pas immédiatement perceptible mais qui pourtant est là aussi.
Bonjour.

Parmi ceux d'entre vous qui croient en l'existence de cette "autre nature" qui "n'est pas immédiatement perceptible mais qui pourtant est là aussi", pourriez-vous donner des exemple de ce qu'il contient selon vous ?

Je pose cette question car, avec les descriptions données dans ce fil, on pourrait concevoir beaucoup de choses différentes dans cette "autre nature", mais probablement pas la même chose d'une personne à l'autre.

Pour illustrer mon propos, je vais donner des exemples de choses dont on pourrait croire qu'elles existent mais que l'on ne pourrait pas percevoir par les 5 sens.

Exemple 1 : la conscience des êtres inanimés.
Habituellement, on pense que seuls les humains et les animaux ont une conscience. Si on voit un chien se faire mal à la patte et pousser un cri de douleur, par empathie, on "perçoit" qu'il vient de ressentir une douleur vive à la patte. Cependant, dans notre société, le plus souvent, nous n'avons pas cette empathie pour les végétaux. Par exemple, si on casse une branche, on pense que ça ne fait rien. Est-ce que croire en l'existence de la conscience des êtres inanimés (ex : les végétaux, l'eau, l'air, etc) et éprouver de l'empathie pour ces être inanimés pourrait faire partie de ce que plusieurs d'entre vous appellent "spiritualité" ?

Exemple 2 : l'énergie dans les forces.
Quand on contracte un muscle, on peut avoir l'impression qu'il est traversé par un Qi. On sait qu'il ne permet pas de faire un Kamehameha comme dans Dragon Ball. Mais on peut croire qu'il existe en parallèle avec le monde matériel, qu'il accompagne ce dernier sans qu'on le voit. Est-ce de la spiritualité ?

Exemple 3 : liens abstraits et cohérence.
On a souvent tendance à créer des liens pour voir de la cohérence partout. Peut-être que c'est plus accentué chez les surdoués. Par exemple, si on voit trois cailloux rouler dans une pente dans la même direction et à la même vitesse, on pourrait imaginer qu'il existe un lien étroit qui les relie. Si je mets ça en relation avec la notion "d'autre nature", alors on pourrait peut-être inclure dans cette autre nature ces liens abstraits que l'on "perçoit" mais qui n'ont pas d'existence dans le monde matériel.

C'étaient des idées qui m'étaient venues à l'esprit après avoir lu ce fil. Mais je ne sais pas si ça correspond à ce dont vous parler.

Pour vous, cette autre nature, plus précisément, c'est quoi ?

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Kayeza
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Re: Spiritualité

Message par Kayeza »

Pour ma part, je pense que le concept est à dessein assez vague pour que chacun puisse y mettre ce qu'il veut. De même le concept de "spiritualité" est assez polymorphe. (D'ailleurs, je vois là-dedans une belle "leçon" de la spiritualité : fie-toi à toi-même et n'aie pas peur de penser en dehors des clous.)
Pour moi, l'exemple 1 peut relever de la spiritualité, de cette "autre nature". Je ne suis pas sûre d'avoir compris tes exemples 2 et 3, par contre...

Par ailleurs, je pense qu'il est important de préciser autre chose : si on postule l'existence de cette "autre nature" (on pourrait dire aussi "autre dimension", pour souligner le fait que ce n'est pas ailleurs ou complètement différent de notre réalité commune, mais simplement une autre façon de la considérer), il ne faut pas oublier qu'elle peut se situer au-delà de la sphère du langage, du nommable, du conceptuel et même du conceptualisable. On peut donc en parler autant qu'on veut, mais c'est l'expérience qui prime. Et, même si/quand cette expérience se produit, elle risque fort de ne pas être communicable à autrui.

Je ne sais pas si tout ça t'aide, Ucralo, ou si ça t'apporte encore plus de confusion...
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Re: Spiritualité

Message par ananard »

J'ai pu constater que ce topic s'est assez rapidement asséché. Je relance donc dans l'espoir de faire renaître le débat…
J'ai toujours été intéressé par ce que l'on appelle couramment la spiritualité. Par tropisme naturel, puis par goût. Le premier problème qui se pose avec cette discipline est bien évidemment sa définition.
Je me permet d'apporter « ma » réponse : est du domaine spirituel tout ce qui n'est pas matériel. Ça peut paraître simpliste, mais cette définition permet de classifier de nombreux phénomènes dont le premier me paraît être la psychologie. A partir de là tout ce qui concerne la pensée, la conscience et toutes sortes de croyances qui s'y rattachent vont pouvoir trouver leur place. Mais si l'on va un peu plus loin on s'enfonce dans un univers obscur où nos sens ne servent plus à rien. Et ces phénomènes sont du seul registre du simple ressenti. Et là une première barrière apparaît : celle de l'intellect ! Pour les surdoués ce handicap est très difficile à surmonter, encombrés que nous sommes par un QI qui veut tout gérer. Il faut donc faire appel à l'émotionnel et à ce que l'on nomme « l'intelligence du cœur » et ramener l'intellect à un simple rôle d'ordinateur capable de classifier, d'analyser et d'ordonner nos ressentis.
A partir de là les questionnements trouvent des réponses à travers la symbolique, l'analogie, mais surtout parce que nous sommes quelquefois confrontés à des choses qui dépassent notre entendement et qu'il ne faut surtout pas rejeter, mais tenter de comprendre. Et c'est là que commence la spiritualité. Toutes les religions sont fondées sur l'inconnu et ses mystères.
Ce que je décris là n'est rien d'autre qu'une démarche scientifique classique et cartésienne.
Une inconnue se présente... On échafaude une hypothèse de travail et l'on expérimente jusqu'à la démonstration de la réalité de l'hypothèse. Mais encore faut-il ne pas rejeter l'inconnu ! Je résumerait : jusqu'à aujourd'hui le support matériel de la pensée et de la conscience n'ont pas encore été découverts. Ils font donc partie intégrante de la spiritualité. Mais nul doute que la physique quantique avancera sur ces territoires pour les ramener dans le champs des choses explicables. Un autre exemple : les philosophes grecs eurent la prescience de la nature de l'atome … Nous étions dans le domaine de la spiritualité ! … Nous en sommes sortis. L'atome nous est à présent mieux connu et la religion a perdu un peu de terrain !..

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Kayeza
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Re: Spiritualité

Message par Kayeza »

Je me permets de pinailler, ananard : je ne pense pas que nous soyons encombrés par notre QI, à moins que nous fassions une fixette sur le chiffre. En revance, il me semble assez évident que les surdoués peuvent avoir tendance à se laisser envahir par le mental, au détriment des autres dimensions de l'être. Et pour continuer à pinailler : à mon sens, l'émotionnel et les ressentis sont davantage liés au corps qu'au coeur. En revanche je suis tout à fait d'accord avec toi pour dire que cette dimension-là est trop souvent négligée. C'est d'ailleurs la raison pour laquelle la méditation insiste sur le retour au corps. Ce qui me semble d'autant plus pertinent pour les surdoués, qui ont souvent tendance (surtout quand ils ne se sentent pas bien dans leur vie) à se réfugier dans leur tête au détriment de leur corps, pour aller jusqu'à en nier les besoins les plus fondamentaux.

Par contre je ne comprends pas le lien entre ça et ce que tu désignes comme une "démarche scientifique classique". Est-ce vraiment la même chose ou bien deux choses différentes ?
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ananard
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Re: Spiritualité

Message par ananard »

> Kayeza.
S'il y a un domaine où il convient de « pinailler » c'est bien celui de la spiritualité. Mais tu réponds à la question de la grande place que prend l'intellect en écrivant : « Il me semble assez évident que les surdoués peuvent avoir tendance à se laisser envahir par le mental... »
quand je parlais de l'intelligence du cœur, c'est une image. Je pense que cette intelligence du ressenti émotionnel est le fait du corps tout entier mais apparaît bien souvent au niveau du plexus solaire .
La démarche scientifique classique est la démarche cartésienne : thèse + Antithèse > synthèse ...

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