Juste pour répondre sur ce point là : certaines affections n'empêchent pas d'atteindre l'âge de reproduction, mais en revanche affecte cette reproduction. Le diabète en est un bon exemple : certaines études récentes semblent montrer qu'il affecte négativement la fertilité masculine (http://www.sciencesetavenir.fr/sante/20 ... ilite.html). Du coup, les hommes atteints de diabète auront en moyenne (car c'est toujours une moyenne qu'il faut considérer) moins d'enfants que les hommes qui n'en sont pas atteint, ce qui peut faire pencher la balance vers une diminution voire une suppression des gènes participants à la prédisposition au diabète sur le très long terme. Même si cette moyenne est de 1.2 au lieu de 1.3 enfant par homme (chiffres écrits totalement au hasard), cela peut suffire à l'échelle humaine et sur des milliers (millions) d'années.Petit Pingouin a écrit : Pour reprendre tes exemples sur les diabétiques ou la sédentarité, je ne vois pas en quoi cela pourrait empêcher d'arriver à l'âge de reproduction et de se reproduire beaucoup, et surtout d'avoir des enfants qui pourront à leur tour arriver à l'âge adulte et se reproduire beaucoup. Ce n'est donc pas du manichéisme, c'est plus de la cécité : je ne vois pas.
Je suis d'accord sur le fait qu'aujourd'hui, les gènes qui auraient provoqué des affections mortelles précédemment dans l’évolution peuvent être sélectionnés plus facilement dans les pays développés. Cela dit, comme tu le fais bien remarqué, c'est loin d'être le cas dans les pays qui moins développés, beaucoup plus soumis aux contraintes environnementales.Petit Pingouin a écrit : J'ai plutôt l'impression, peut-être à tort, qu'aujourd'hui, tous les gènes (ou presque) sont potentiellement sélectionnables puisque tout le monde (ou presque) survit et arrive en âge de procréer sans compter que les femmes maîtrisent complètement (ou presque) leur corps pour ce qui concerne la procréation. Mais cette idée vaut surtout pour les pays modernes où il y combinaison de faible natalité et quasi-absence de mortalité infantile.
J'ai un exemple en tête qui peut être intéressant (qui est il me semble évoqué dans la plupart des cours de SVT.) : on a constaté dans certain pays d'Afrique que l'immense majorité des habitants étaient porteurs d'une maladie génétique, l'anémie falciforme, qui n'est pas sévèrement mortelle, mais lourdement handicapante. Alors pourquoi ce gène a-t-il été "sélectionné" dans ces pays et non dans les pays occidentaux ? Car cette maladie "protège" du paludisme ! Voilà pour le passé.
Maintenant, pour le futur, imaginons que la médecine moderne s'améliore et permette de prévenir ou de guérir le paludisme dans ces zones par un vaccin par exemple (ce qui, j'espère, arrivera un jour). On est bien dans un cas "d'adaptation technologique" à l'environnement : des pressions existent mais l'Homme parvient à s'en détacher par la médecine. Que penser alors concernant l'avenir du gène responsable de l'anémie falciforme ? Les individus porteurs de ce gène ne présentent plus aucun avantage par rapport à ceux qui n'en sont pas porteurs, et présentent même un désavantage majeur. On peut donc supposer qu'en moyenne, ils auront moins d'enfants, qui eux-même auront moins d'enfants.... Et donc une diminution du nombre de porteurs du gène.
J'espère ne pas être trop hors-sujet, mais il me semblait que cela pouvait être pertinent quant à l'évolution "moderne" de l'espèce humaine.