Douance et complexe de l'imposteur
- TourneLune
- Messages : 13707
- Inscription : mar. 1 févr. 2011 13:50
- Présentation : http://adulte-surdoue.fr/presentations/topic22.html
- Profil : Bilan +
- Test : WAIS
- Localisation : En Aveyron
- Âge : 45
Re: Douance et complexe de l'imposteur
Peut-être tout simplement que prendre sur eux leur est plus facile qu'à toi, donc forcément ils ont moins besoin d'encadrement.
En ce qui me concerne, j'ai fait une prépa parce que si j'avais été à la fac, ça aurait été la cata (et accessoirement parce que je savais pas quoi faire et que ça me laissait plein de choix...)
En ce qui me concerne, j'ai fait une prépa parce que si j'avais été à la fac, ça aurait été la cata (et accessoirement parce que je savais pas quoi faire et que ça me laissait plein de choix...)
- mlle socrate
- Messages : 50
- Inscription : dim. 16 sept. 2012 20:27
- Présentation : http://adulte-surdoue.fr/presentations/ ... t2655.html
- Profil : Bilan +
- Test : WAIS
- Localisation : Bordeaux
- Âge : 47
Re: Douance et complexe de l'imposteur
Ah, ça porte donc un nom: le complexe de l'imposteur... Je le nommais mon sentiment d'usurpation.
Enfant, à l'école primaire, j'avais l'impression de bénéficier des bonnes grâces d'une fée, qui me permettait de tout comprendre, assimiler sans effort, ce qui était fort réconfortant puisque je savais que je ne savais pas travailler, fournir d'effort... ou très peu, et très difficilement. (Je me souviens avec des sueurs froides des auto-dictées en CE2, qui me demandaient des efforts sur-humains... d'autant que je visais la perfection...).
Je redoutais que ce bon sort s'achève du jour au lendemain. Je doutais sans cesse de mes capacités, de mes qualités.
Seule la perfection me rassurait, et le fait d'être la meilleure.
J'étais donc la meilleure, en tout, tout le temps. avec très peu de travail, très ciblé, de façon stratégique (le "par coeur" essentiellement, pour lequel je n'avais pas de facilités du tout).
Avec le temps, le sentiment d'usurpation s'est modifié. Je me suis dit qu'"ils" allaient finir par se rendre compte que je n'étais pas brillante, intelligente... ok j'avais une bonne mémoire (je le croyais en tous cas), et d'immenses facilités en maths... mais j'étais quelconque et besogneuse dès que ça ne coulait pas de source.
Puis vinrent les études de médecine : immense facilité pour le concours de première année, que j'ai certes redoublé, mais obtenu dans la joie et la bonne humeur, et une ambiance très peu studieuse (premier appart', premiers chéris, sentiment de liberté immense, relations humaines riches et variées...). Les années suivantes toutes en facilité aussi. Puis le concours de l'internat : un programme immense, là j'ai travaillé... beaucoup pour moi, mais encore 50% de moins que mes acolytes... réussite brillante.
Durant ces années, le sentiment d'usurpation a diminué : j'étais légitime à réussir puisque je travaillais et que cela me coûtait.
Durant les années d'internat proprement dites, pour la première fois, les « profs » ( c'est à dire les chefs de services universitaires) ne s'extasiaient pas sur mon intelligence... ils me trouvaient efficace, ayant un excellent sens clinique, fiable, consciencieuse... les appréciations étaient bonnes, mais aucun commentaire sur mes capacités cognitives, intellectuelles...
J'ai eu l'impression d'avoir atteint mes limites : j'avais eu besoin de travailler pour en arriver là, et plus personne ne me disait que j'étais intelligente.
J'avais donc rêvé quand je m'étais brièvement crue futée...
J'ai pensé de mon travail de thèse qu'il était médiocre (la mention ne signifiant rien en médecine), jusqu'à ce que le prof en chef me propose de présenter mon travail au congrès des jeunes psychiatres... je revois sa tête quand je lui ai dit ne pas être certaine d'avoir conservé le diaporama !
En parallèle de mon internat, j'ai passé un master 2 recherche de psychologie, que j'ai majoré (sans travailler pour la partie théorique, et en faisant le minimum syndical pour la partie recherche)... je l'ai mis sur le compte de ma bonne mémoire et de ma bonne technique de travail.
Puis vint l'exercice professionnel à proprement parlé. Au milieu d'éducateurs et d'infirmières essentiellement, il m'a à nouveau été renvoyé mes capacités d'analyse, de synthèse, d'improvisation, mon sens clinique. J'ai été reconnue comme intelligente, et brillante dans ma branche.
Et le sentiment d'usurpation a diminué.
Puis me voilà ici.
Et je vous trouve tous si brillants, votre pensée est limpide, s'exprime avec clarté et fluidité.
Je me dis que la psychologue a dû se tromper, que je ne suis pas surdouée.
Que je suis en de-ça. Très clairement.
Vous fréquenter est un bonheur immense, une richesse que je n'imaginais pas, mais me renvoie de plein fouet dans cette sensation d'usurpation, dans ce sentiment de non légitimité.
Alors je travaille, je lis, j'écris mes messages avec un certain sérieux, je me relis, me corrige. Je découvre le bonheur de travailler, de fournir un effort intellectuel.
Et c'est une première. J'adore ça.
Quand vos encouragements me parviennent (mp, remerciements pour certains posts), je suis comme une petite fille recevant un bon point en CP : je trémule de joie, je me sens transportée et à la fois esbaudie (malgré mes efforts, je les trouvais médiocres, ces interventions).
Je tente de me raisonner : si les résultats de la WAIS sont biaisés, c'est vers le bas, puisque je l'ai passée alors que j'étais très mal (incapable de dormir, de me concentrer suffisamment pour lire, anxieuse et sous benzodiazépines, etc...).
Et dès que je me dis ça, je me conspue : « tu as un chiffre, ne va pas te raconter qu'il est sous-évalué, sale vaniteuse ! »...
Et je contre balance : « ne va pas non plus te raconter qu'il est sur-évalué, espèce de névrosée ! ».
La WAIS a montré que mes points faibles étaient la mémoire et la rapidité : ce que je croyais donc mes points forts jusqu'alors.
Toujours est-il que je n'ai aucune connaissance intrinsèque de mes capacités d'intelligence : j'ai sans cesse besoin d'un regard extérieur, d'une hétéro-évaluation, afin de me rassurer.
Quand elle vient, j'ai tendance à la discréditer (« ce sont des amies », « les infirmières sont facilement admiratives », « il est amoureux », « il/elle n'a pas les outils pour évaluer mon intelligence », etc...). Néanmoins , elle me rassure.
Et quand cette hétéro-évaluation ne vient pas, cela signifie donc que je suis bête.
Et pourtant au fond, une part de moi sait depuis toujours que je ne suis pas si bête : que je comprends vite, que je fais des liens, que je suis logique, que les maths sont une joie, que la vision en volume est une évidence...
Bref, tout se passe comme s'il me fallait sans cesse une confirmation extérieure, et que cette confiance dans mes capacités n'était jamais acquise, toujours dans un mouvement de balancier alternant entre la certitude (vécue comme vaniteuse) et le doute épouvantable.
Comme s'il n'y avait pas de juste milieu entre être bête et brillantissime.
Comme s'il fallait sans cesse que je me compare à autrui.
Comme si j'avais perpétuellement besoin de récompense , de gratification.
Comme si je ne savais absolument pas qui je suis, ni ce que je vaux.
Enfant, à l'école primaire, j'avais l'impression de bénéficier des bonnes grâces d'une fée, qui me permettait de tout comprendre, assimiler sans effort, ce qui était fort réconfortant puisque je savais que je ne savais pas travailler, fournir d'effort... ou très peu, et très difficilement. (Je me souviens avec des sueurs froides des auto-dictées en CE2, qui me demandaient des efforts sur-humains... d'autant que je visais la perfection...).
Je redoutais que ce bon sort s'achève du jour au lendemain. Je doutais sans cesse de mes capacités, de mes qualités.
Seule la perfection me rassurait, et le fait d'être la meilleure.
J'étais donc la meilleure, en tout, tout le temps. avec très peu de travail, très ciblé, de façon stratégique (le "par coeur" essentiellement, pour lequel je n'avais pas de facilités du tout).
Avec le temps, le sentiment d'usurpation s'est modifié. Je me suis dit qu'"ils" allaient finir par se rendre compte que je n'étais pas brillante, intelligente... ok j'avais une bonne mémoire (je le croyais en tous cas), et d'immenses facilités en maths... mais j'étais quelconque et besogneuse dès que ça ne coulait pas de source.
Puis vinrent les études de médecine : immense facilité pour le concours de première année, que j'ai certes redoublé, mais obtenu dans la joie et la bonne humeur, et une ambiance très peu studieuse (premier appart', premiers chéris, sentiment de liberté immense, relations humaines riches et variées...). Les années suivantes toutes en facilité aussi. Puis le concours de l'internat : un programme immense, là j'ai travaillé... beaucoup pour moi, mais encore 50% de moins que mes acolytes... réussite brillante.
Durant ces années, le sentiment d'usurpation a diminué : j'étais légitime à réussir puisque je travaillais et que cela me coûtait.
Durant les années d'internat proprement dites, pour la première fois, les « profs » ( c'est à dire les chefs de services universitaires) ne s'extasiaient pas sur mon intelligence... ils me trouvaient efficace, ayant un excellent sens clinique, fiable, consciencieuse... les appréciations étaient bonnes, mais aucun commentaire sur mes capacités cognitives, intellectuelles...
J'ai eu l'impression d'avoir atteint mes limites : j'avais eu besoin de travailler pour en arriver là, et plus personne ne me disait que j'étais intelligente.
J'avais donc rêvé quand je m'étais brièvement crue futée...
J'ai pensé de mon travail de thèse qu'il était médiocre (la mention ne signifiant rien en médecine), jusqu'à ce que le prof en chef me propose de présenter mon travail au congrès des jeunes psychiatres... je revois sa tête quand je lui ai dit ne pas être certaine d'avoir conservé le diaporama !
En parallèle de mon internat, j'ai passé un master 2 recherche de psychologie, que j'ai majoré (sans travailler pour la partie théorique, et en faisant le minimum syndical pour la partie recherche)... je l'ai mis sur le compte de ma bonne mémoire et de ma bonne technique de travail.
Puis vint l'exercice professionnel à proprement parlé. Au milieu d'éducateurs et d'infirmières essentiellement, il m'a à nouveau été renvoyé mes capacités d'analyse, de synthèse, d'improvisation, mon sens clinique. J'ai été reconnue comme intelligente, et brillante dans ma branche.
Et le sentiment d'usurpation a diminué.
Puis me voilà ici.
Et je vous trouve tous si brillants, votre pensée est limpide, s'exprime avec clarté et fluidité.
Je me dis que la psychologue a dû se tromper, que je ne suis pas surdouée.
Que je suis en de-ça. Très clairement.
Vous fréquenter est un bonheur immense, une richesse que je n'imaginais pas, mais me renvoie de plein fouet dans cette sensation d'usurpation, dans ce sentiment de non légitimité.
Alors je travaille, je lis, j'écris mes messages avec un certain sérieux, je me relis, me corrige. Je découvre le bonheur de travailler, de fournir un effort intellectuel.
Et c'est une première. J'adore ça.
Quand vos encouragements me parviennent (mp, remerciements pour certains posts), je suis comme une petite fille recevant un bon point en CP : je trémule de joie, je me sens transportée et à la fois esbaudie (malgré mes efforts, je les trouvais médiocres, ces interventions).
Je tente de me raisonner : si les résultats de la WAIS sont biaisés, c'est vers le bas, puisque je l'ai passée alors que j'étais très mal (incapable de dormir, de me concentrer suffisamment pour lire, anxieuse et sous benzodiazépines, etc...).
Et dès que je me dis ça, je me conspue : « tu as un chiffre, ne va pas te raconter qu'il est sous-évalué, sale vaniteuse ! »...
Et je contre balance : « ne va pas non plus te raconter qu'il est sur-évalué, espèce de névrosée ! ».
La WAIS a montré que mes points faibles étaient la mémoire et la rapidité : ce que je croyais donc mes points forts jusqu'alors.
Toujours est-il que je n'ai aucune connaissance intrinsèque de mes capacités d'intelligence : j'ai sans cesse besoin d'un regard extérieur, d'une hétéro-évaluation, afin de me rassurer.
Quand elle vient, j'ai tendance à la discréditer (« ce sont des amies », « les infirmières sont facilement admiratives », « il est amoureux », « il/elle n'a pas les outils pour évaluer mon intelligence », etc...). Néanmoins , elle me rassure.
Et quand cette hétéro-évaluation ne vient pas, cela signifie donc que je suis bête.
Et pourtant au fond, une part de moi sait depuis toujours que je ne suis pas si bête : que je comprends vite, que je fais des liens, que je suis logique, que les maths sont une joie, que la vision en volume est une évidence...
Bref, tout se passe comme s'il me fallait sans cesse une confirmation extérieure, et que cette confiance dans mes capacités n'était jamais acquise, toujours dans un mouvement de balancier alternant entre la certitude (vécue comme vaniteuse) et le doute épouvantable.
Comme s'il n'y avait pas de juste milieu entre être bête et brillantissime.
Comme s'il fallait sans cesse que je me compare à autrui.
Comme si j'avais perpétuellement besoin de récompense , de gratification.
Comme si je ne savais absolument pas qui je suis, ni ce que je vaux.
- Ces utilisateurs ont remercié l’auteur mlle socrate pour son message (9 au total) :
- Pier Kirool • gramine • Joebar • FelixBox • Miss dans la lune • sandrinef • Korydween • madeleine • altima
- Louise
- Messages : 1195
- Inscription : mer. 28 mars 2012 07:43
- Présentation : [url=http://adulte-surdoue.fr/presentations/bonjour-t1847.html] Si vous avez une petite heure devant vous... [/url]
- Profil : Bilan +
- Test : WAIS
- Localisation : Somewhere over the rainbow
- Âge : 46
- Contact :
Re: Douance et complexe de l'imposteur
Ouaip, encore un truc qui m'est totalement inconnu.
Cad, je considère "ce que je pense pouvoir faire" et "ce que je ne pense pas pouvoir faire" d'un point de vue tellement factuel et dépassionné (comme, à vrai dire, beaucoup de choses dans ma vie, où la plupart des gens iront mettre de l'affect, moi l'affect ne vient à mauvais escient que lorsqu'on touche au sentiment d'abandon ou de rejet, tout le reste, pfrrrtttt) que bin il y a ce que je suis sure de pouvoir faire (et si finalement non, c'est pas grave), ce que je pense pouvoir faire d'une façon ou d'une autre (il y a toujours tellement de solutions pour arriver à quelque chose de satisfaisant, tellement de voies, tellement de tout.. il suffit de ne pas oublier ce qu'on cherche), et ce que je suis sure de ne pas pouvoir faire ( à vrai dire, ça concerne souvent les capacités physiques, ou la résistance psychologique...et ceci dit, des fois je me surprend...).
Ce que je suis sure de ne pas pouvoir faire n'a jamais concerné le domaine professionnel, enfin si, je sais que je pourrais pas être infirmière, que je ne pourrais pas être instit, que je ne pourrais jamais bosser dans une grosse boîte intertielle, que je ne ferai jamais un boulot qui nécessite une motricité fine et de la patience....
Mais je n'ai jamais voulu être tout ça, est ce que c'est parce que je suis restée dans ma zone de confort, ou est ce que parce que les chemins de s'épanouir professionnellement ne se limitent pas à un métier...??... ceci dit je ne sais pas si ça aurait changé mon approche.
Une fois dans ma vie, j'ai suivi un cours de thermodynamique. Et j'ai rien, mais rien capté, la première fois de ma vie que le mec en face parlait chinois.
Je me suis pas sentie nulle, je me suis sentie archi agacée de pas comprendre. Pis j'ai laché l'affaire ^^.
Je pense que j'arrive à être pas mal objective sur ce que je peux réaliser ou non, notamment parce que je n'ai pas la trouille de l'échec.
Jamais.
Je n'ai pas peur de me tromper.
ça arrive tout le temps, se tromper c'est juste avoir exploré une voie qui ne mène nulle part. Et on peut jamais savoir qu'elle n'est pas bonne avant de l'explorer. C'est pas grave de se tromper, de se planter.
Et en effet, je ne m'accorde jamais de mérite. Mais ça non plus, c'est pas grave.
C'est pas une notion qui me cause.
J'éprouve la satisfaction du taf bien fait, quand je fais quelquechose que je déteste et qui me demande beaucoup d'énergie (genre, passer un coup de fil), je suis très contente de moi de l'avoir fait, et soulagée, mais c'est tout.
La mère de mon beau fils, qui elle, a du furieusement manquer de compliments étant petite, a toujours besoin de me dire ce qu'elle trouve génial chez moi, ou ce qu'elle trouve génial d'avoir fait que c'est super, et qu'il faut dire (à moi??? WTF??) quand les choses sont bien (des choses que je ne fais pas pour elle, entendons nous bien). A chaque fois, je pense qu'elle pense que je fais ma modeste, fausse ou vraie. Mon compagnon, quand j'ai abordé le sujet douance, et à certaines occasions, me traite de "prétentieuse".
En fait, hors le fait de se faire bacher par son compagnon, ce qui n'est jamais super agréable, ça ne me fait ni chaud ni froid, je m'en fous qu'on me voie modeste ou prétentieuse. Je dis juste ce que je sais faire, ce que je fais, pourquoi je le fais. Les gens trouvent ça fou, mais ils n'essaient même pas, alors ils ne peuvent pas savoir s'ils en sont capables ou non. Ils sont bloqués par leurs propres limites, leurs propres croyances sur leurs capacités.
D'ailleurs c'est très rigolo, ce déterrage de post qui arrive maintenant, ça fait écho à un billet que j'ai posté récemment sur mon blog : http://piedsnusdanslecume.wordpress.com ... ambitieux/
où j'explique que les gens trouvent "foufou" mon projet. Et que moi je le trouve tout, sauf foufou ^^. Sauter en parachute depuis l'espace, ça oui, c'est foufou.
Pour le "difficile de trouver des gens ou un groupe qui vous tire vers le haut", oui, c'est vrai.
Ceci dit pour avoir croisé récemment quelqu'un qui m'obligeait à réfléchir ou à tenter d'autres trucs... en fait, comment dire, y'a pas tant que ça d'émulation, je vais pas plus chercher mes limites, ça non plus c'est pas une fin en soi pour moi!... plus du plaisir dans l'échange quoi.
Par contre, en y songeant, je réalise seulement maintenant que le truc génial avec cette personne, c'est que c'est la seule personne de mon répertoire téléphonique que je peux appeler en cas de souci/interrogation/problème mécanique/physique/maisonier/voiturier (et dans la réponse de laquelle j'ai confiance, je veux dire). Et que c'est super reposant. D'habitude, je prends mes décisions seule, je suis celle sur qui on se repose, qui tranche, et qui prend la décision de trancher parce qu'elle a toujours raison dans le fond ^^. Et pas là et c'est d'un reposant, mais d'un reposant...
Cad, je considère "ce que je pense pouvoir faire" et "ce que je ne pense pas pouvoir faire" d'un point de vue tellement factuel et dépassionné (comme, à vrai dire, beaucoup de choses dans ma vie, où la plupart des gens iront mettre de l'affect, moi l'affect ne vient à mauvais escient que lorsqu'on touche au sentiment d'abandon ou de rejet, tout le reste, pfrrrtttt) que bin il y a ce que je suis sure de pouvoir faire (et si finalement non, c'est pas grave), ce que je pense pouvoir faire d'une façon ou d'une autre (il y a toujours tellement de solutions pour arriver à quelque chose de satisfaisant, tellement de voies, tellement de tout.. il suffit de ne pas oublier ce qu'on cherche), et ce que je suis sure de ne pas pouvoir faire ( à vrai dire, ça concerne souvent les capacités physiques, ou la résistance psychologique...et ceci dit, des fois je me surprend...).
Ce que je suis sure de ne pas pouvoir faire n'a jamais concerné le domaine professionnel, enfin si, je sais que je pourrais pas être infirmière, que je ne pourrais pas être instit, que je ne pourrais jamais bosser dans une grosse boîte intertielle, que je ne ferai jamais un boulot qui nécessite une motricité fine et de la patience....
Mais je n'ai jamais voulu être tout ça, est ce que c'est parce que je suis restée dans ma zone de confort, ou est ce que parce que les chemins de s'épanouir professionnellement ne se limitent pas à un métier...??... ceci dit je ne sais pas si ça aurait changé mon approche.
Une fois dans ma vie, j'ai suivi un cours de thermodynamique. Et j'ai rien, mais rien capté, la première fois de ma vie que le mec en face parlait chinois.
Je me suis pas sentie nulle, je me suis sentie archi agacée de pas comprendre. Pis j'ai laché l'affaire ^^.
Je pense que j'arrive à être pas mal objective sur ce que je peux réaliser ou non, notamment parce que je n'ai pas la trouille de l'échec.
Jamais.
Je n'ai pas peur de me tromper.
ça arrive tout le temps, se tromper c'est juste avoir exploré une voie qui ne mène nulle part. Et on peut jamais savoir qu'elle n'est pas bonne avant de l'explorer. C'est pas grave de se tromper, de se planter.
Et en effet, je ne m'accorde jamais de mérite. Mais ça non plus, c'est pas grave.
C'est pas une notion qui me cause.
J'éprouve la satisfaction du taf bien fait, quand je fais quelquechose que je déteste et qui me demande beaucoup d'énergie (genre, passer un coup de fil), je suis très contente de moi de l'avoir fait, et soulagée, mais c'est tout.
La mère de mon beau fils, qui elle, a du furieusement manquer de compliments étant petite, a toujours besoin de me dire ce qu'elle trouve génial chez moi, ou ce qu'elle trouve génial d'avoir fait que c'est super, et qu'il faut dire (à moi??? WTF??) quand les choses sont bien (des choses que je ne fais pas pour elle, entendons nous bien). A chaque fois, je pense qu'elle pense que je fais ma modeste, fausse ou vraie. Mon compagnon, quand j'ai abordé le sujet douance, et à certaines occasions, me traite de "prétentieuse".
En fait, hors le fait de se faire bacher par son compagnon, ce qui n'est jamais super agréable, ça ne me fait ni chaud ni froid, je m'en fous qu'on me voie modeste ou prétentieuse. Je dis juste ce que je sais faire, ce que je fais, pourquoi je le fais. Les gens trouvent ça fou, mais ils n'essaient même pas, alors ils ne peuvent pas savoir s'ils en sont capables ou non. Ils sont bloqués par leurs propres limites, leurs propres croyances sur leurs capacités.
D'ailleurs c'est très rigolo, ce déterrage de post qui arrive maintenant, ça fait écho à un billet que j'ai posté récemment sur mon blog : http://piedsnusdanslecume.wordpress.com ... ambitieux/
où j'explique que les gens trouvent "foufou" mon projet. Et que moi je le trouve tout, sauf foufou ^^. Sauter en parachute depuis l'espace, ça oui, c'est foufou.
Pour le "difficile de trouver des gens ou un groupe qui vous tire vers le haut", oui, c'est vrai.
Ceci dit pour avoir croisé récemment quelqu'un qui m'obligeait à réfléchir ou à tenter d'autres trucs... en fait, comment dire, y'a pas tant que ça d'émulation, je vais pas plus chercher mes limites, ça non plus c'est pas une fin en soi pour moi!... plus du plaisir dans l'échange quoi.
Par contre, en y songeant, je réalise seulement maintenant que le truc génial avec cette personne, c'est que c'est la seule personne de mon répertoire téléphonique que je peux appeler en cas de souci/interrogation/problème mécanique/physique/maisonier/voiturier (et dans la réponse de laquelle j'ai confiance, je veux dire). Et que c'est super reposant. D'habitude, je prends mes décisions seule, je suis celle sur qui on se repose, qui tranche, et qui prend la décision de trancher parce qu'elle a toujours raison dans le fond ^^. Et pas là et c'est d'un reposant, mais d'un reposant...
- Joebar
- Chouchou de la maîtresse
- Messages : 2902
- Inscription : lun. 27 juin 2011 10:31
- Présentation : [url=http://adulte-surdoue.fr/presentations/bonjour-bonjour-t556.html]->[/url]
- Profil : Bilan +
- Test : WAIS
- Âge : 47
Re: Douance et complexe de l'imposteur
Merci Mlle Socrate et Solenn.
Jeune enfant, je vivais comme Brene Brown le décrit dans la vidéo de ton billet Solenn: vulnérable. Et je me sentais bien.
Les peurs des parents par dessus (se faire marcher sur les pieds, naïveté, perfection...), l'éducation, notre société m'ont amené à vivre de la manière décrite par Mlle Socrate...
Maintenant, grâce au chemin parcouru sur la douance et ici, je tends à être à nouveau moi.
Je crois aussi que vivre sans savoir que l'on est surdoué et tout le ressenti associé amène insidieusement au complexe de l'imposteur, en plus du reste (éducation.....), avec le lot d'anxiété de ce dernier.
D'ailleurs, je crois que c'est ce qui me rend malade, littéralement, avant un malheureux concert d'école de musique....
Jeune enfant, je vivais comme Brene Brown le décrit dans la vidéo de ton billet Solenn: vulnérable. Et je me sentais bien.
Les peurs des parents par dessus (se faire marcher sur les pieds, naïveté, perfection...), l'éducation, notre société m'ont amené à vivre de la manière décrite par Mlle Socrate...
Maintenant, grâce au chemin parcouru sur la douance et ici, je tends à être à nouveau moi.
Je crois aussi que vivre sans savoir que l'on est surdoué et tout le ressenti associé amène insidieusement au complexe de l'imposteur, en plus du reste (éducation.....), avec le lot d'anxiété de ce dernier.
D'ailleurs, je crois que c'est ce qui me rend malade, littéralement, avant un malheureux concert d'école de musique....
"Ne vous en faites pas, le trac, cela viendra avec le talent" , Sarah Bernhardt.
Re: Douance et complexe de l'imposteur
Le complexe de l'imposteur, je l'ai toujours eu, et je me retrouve dans bon nombre de vos messages. Il constitue une des facettes de ce que je suis ou ai été, mais j'ajouterais qu'il a aussi défini une bonne partie de mes relations avec les autres.
car j'ai aussi appris à regarder de manière assez condescendante ceux qui me félicitent. Je sais, ce n'est pas bien, mais lorsque l'on vous explique que vous avez merveilleusement réussi quelque chose qui vous a paru évident, cela renseigne sur les capacités de celui qui s'adresse à vous, non ?
En résumé, il me semble que le complexe de l'imposteur donne une piètre image de soi-même, mais également des autres...
J'espère ne pas paraître cynique/pessimiste/nihiliste ou quoi que ce soit d'autre, mais je suis nouveau sur ce blog... Avec une petite tendance à être très synthétique...
Mais cela me fait du bien de vous lire !
car j'ai aussi appris à regarder de manière assez condescendante ceux qui me félicitent. Je sais, ce n'est pas bien, mais lorsque l'on vous explique que vous avez merveilleusement réussi quelque chose qui vous a paru évident, cela renseigne sur les capacités de celui qui s'adresse à vous, non ?
En résumé, il me semble que le complexe de l'imposteur donne une piètre image de soi-même, mais également des autres...
J'espère ne pas paraître cynique/pessimiste/nihiliste ou quoi que ce soit d'autre, mais je suis nouveau sur ce blog... Avec une petite tendance à être très synthétique...
Mais cela me fait du bien de vous lire !
- pixelvois
- Papa Ours
- Messages : 6102
- Inscription : dim. 27 nov. 2011 10:50
- Présentation : topic1098.html
- Profil : Bilan +
- Test : WAIS
- Localisation : planète Mars en navet rond
- Âge : 52
Re: Douance et complexe de l'imposteur
Hors-sujet
«forum» et pas «blog» ^^ : il y a un peu plus qu'une simple nuance... si on peut à la limite passer sur le vocabulaire, ne vas pas confondre dans la manière de t'en servirCharlus a écrit :mais je suis nouveau sur ce blog forum... Avec une petite tendance à être très synthétique...
"Dans un monde où chacun triche, c'est l'homme vrai qui fait figure de charlatan." ( André Gide - Les faux monnayeurs )
- Fabs le vaurien
- Rang orange
- Messages : 5665
- Inscription : mer. 2 févr. 2011 22:20
- Présentation : [url=http://adulte-surdoue.fr/post24.html#p24]La première prez de l’histoire du forum[/url]
- Profil : Bilan +
- Test : WAIS
- Localisation : BZH
- Âge : 44
Re: Douance et complexe de l'imposteur
C'est pas plutôt le contraire?Charlus a écrit : il me semble que le complexe de l'imposteur donne une piètre image de soi-même...
C'est à dire que la piètre image de soi entraînera une sous-évaluation aveugle de ce qu'on produit et les capacités qui en découlent. piètre image, probablement de nature affective suffisamment puissante de persuasion pour ne pas parvenir à accorder le moindre crédit aux autres dans ce qu'ils nous renvoient.
Pour ma part, pire que l'imposture, faire avec le fait de contenter les autres de bouses (du moins que j'estime en être)...C'est assez difficile pour moi de produire un truc sur commande, de ne pas en être satisfait et de devoir le modifier en fonction des attentes des autres pour un résultat minable qui me ressemblera de plus loin que si j'avais pu le mener à terme et sans censure ou demande spécifique. Assez dramatique même.
Se sentir à la base intimement imposteur pour ce que les autres pensent percevoir mais également vivre mal le fait de le devenir bel et bien lorsqu'ils s’impliquent dans le processus créatif..il y'a donc quelque chose de terrible dans la relation perfectionnisme-imposture lorsqu'elle fait face à l'injonction (réelle ou vécue comme telle).
Tout le monde peut se mettre en colère. Mais il est difficile de se mettre en colère pour des motifs valables et contre qui le mérite, au moment et durant le temps voulus. (Aristote, Ethique à Nicomaque).
Re: Douance et complexe de l'imposteur
pixelvois a écrit :Hors-sujet«forum» et pas «blog» ^^ : il y a un peu plus qu'une simple nuance... si on peut à la limite passer sur le vocabulaire, ne vas pas confondre dans la manière de t'en servirCharlus a écrit :mais je suis nouveau sur ce blog forum... Avec une petite tendance à être très synthétique...
J'en prends bonne note... Je n'y connais rien du tout, j'apprends, donc !
C'est pas plutôt le contraire?Fabs le vaurien a écrit :Charlus a écrit : il me semble que le complexe de l'imposteur donne une piètre image de soi-même...
Oui, cela peut, mais cela fonctionne en boucle, comme un cercle vicieux... La piètre image de soi donnant le complexe qui nourrit l'image de soi, etc.
Re: Douance et complexe de l'imposteur
C'est pas plutôt le contraire?Fabs le vaurien a écrit :Charlus a écrit : il me semble que le complexe de l'imposteur donne une piètre image de soi-même...
Oui, cela peut, mais cela fonctionne en boucle, comme un cercle vicieux... La piètre image de soi donnant le complexe qui nourrit l'image de soi, etc.
- Nami Tama
- Messages : 91
- Inscription : sam. 7 sept. 2013 16:54
- Présentation : [url=http://adulte-surdoue.fr/presentations/presentation-nami-tama-inscrite-t3971.html]Moi je moi je moi je[/url]
- Profil : Bilan +
- Test : WAIS
- Âge : 40
- Contact :
Re: Douance et complexe de l'imposteur
Ouf !
Merci à tous pour ces témoignages, réflexions et partages. Un remerciement tout particulier à mlle socrate pour avoir exprimé au mot près ce que je ressens et pense depuis que je traîne mes guêtres ici : A vous lire vous me semblez tous avoir une telle activité intellectuelle que je me sens absolument vide et cruche.
Je pense que cela est dû à toutes mes projections et à priori sur les surdoués, ma fixation quasi compulsive sur le chiffre du QI et la signification que je mets derrière.
Comme si ce chiffre me donnait une certaine valeur, une certaine légitimité. Une autorisation à ouvrir la bouche et dire ce que je pense.
Je réalise qu'étrangement, je n'ai ce complexe qu'ici, en présence d'autre HP, et pas dans ma vie quotidienne. Dans ma vie quotidienne, j'accepte complètement le surdon. C'est une bénédiction, et les autres n'entrent pas en ligne de compte.
Par contre les autres HP, identifiés clairement, oui. La question est pourquoi ?
Vous lire m'apporte des pistes pour comprendre et répondre à cette question. Merci encore.
Merci à tous pour ces témoignages, réflexions et partages. Un remerciement tout particulier à mlle socrate pour avoir exprimé au mot près ce que je ressens et pense depuis que je traîne mes guêtres ici : A vous lire vous me semblez tous avoir une telle activité intellectuelle que je me sens absolument vide et cruche.
Je pense que cela est dû à toutes mes projections et à priori sur les surdoués, ma fixation quasi compulsive sur le chiffre du QI et la signification que je mets derrière.
Comme si ce chiffre me donnait une certaine valeur, une certaine légitimité. Une autorisation à ouvrir la bouche et dire ce que je pense.
Je réalise qu'étrangement, je n'ai ce complexe qu'ici, en présence d'autre HP, et pas dans ma vie quotidienne. Dans ma vie quotidienne, j'accepte complètement le surdon. C'est une bénédiction, et les autres n'entrent pas en ligne de compte.
Par contre les autres HP, identifiés clairement, oui. La question est pourquoi ?
Vous lire m'apporte des pistes pour comprendre et répondre à cette question. Merci encore.
Hors-sujet
Peut être pas completement off topic vu, mais au cas où
C'est encore difficile et je dois faire un effort pour me rappeler que ce qui me semble naturel et évident (pour reprendre d'autres réponses de ce post) ne l'est pas forcément pour les autres.
Ce fut un choc de réaliser qu’effectivement, ce dont j'avais fait un mantra "si je peux le faire, alors tout le monde peut le faire" était tout sauf vrai.Monsieur Noir a écrit : Il y a un effet pervers à ce complexe d'ailleurs, c'est d'imaginer que tout le monde est capable de la même chose, et du coup, de leur en demander trop...
C'est encore difficile et je dois faire un effort pour me rappeler que ce qui me semble naturel et évident (pour reprendre d'autres réponses de ce post) ne l'est pas forcément pour les autres.
"Nous sommes la seule personne à dépasser."
Philosophie Marchombre, Pierre Bottero
Philosophie Marchombre, Pierre Bottero
-
- Messages : 84
- Inscription : mer. 5 mars 2014 23:57
- Présentation : http://adulte-surdoue.fr/presentations/ ... t4717.html
- Profil : Bilan +
- Test : WAIS
- Localisation : Le sud
- Âge : 43
Re: Douance et complexe de l'imposteur
Je déterre le sujet. En parcourant le forum je me suis arrêté sur celui-ci qui est très intéressant.
Je ne connais et ne m’intéresse au phénomène de la douance que depuis un bon mois et demi. Je découvre encore beaucoup de choses qui ne cessent de me fasciner. Ce complexe de "l'imposteur" je ne le connaissais pas.
Ce qui me fascine, c'est que ce que j'ai toujours pensé de moi, je ne savais que ça portait un nom et que d'autres pouvaient aussi le ressentir.
Ce complexe de l'imposteur, je l'ai toujours eu. Je suis autodidacte dans de nombreux domaines mais j'ai souvent raconté des salades pour rendre ces compétences légitimes aux yeux des gens.
Exemple, je pratique mais n'ai jamais appris les sports de combat en club ni avec personne. Pourtant je suis doué dans ce domaine et ai déjà vaincu et à plusieurs reprises divers champions. Quand on vient me demander des conseils ou qui m'a enseigné ou ceci cela, je me sens obligé de raconter n'importe quoi mais jamais de dire que j'ai appris tout seul.
Ce syndrome de l'imposteur, je le ressens en cours (j'ai repris un cursus universitaire). Je termine dans le haut du classement mais j'ai toujours du mal à mettre ça sur le fruit de mon travail qui lui est bien réel cela dit. Je me dis toujours que c'est parce que je suis un bon baratineur, qu'étant donné que je suis très doué pour savoir ce que les autres veulent entendre ou lire, je sais du coup ce que je dois dire ou écrire et, bien souvent, que j'ai une chance pas possible. Donc, je me dis que je n'ai aucun mérite.
Pour être honnête, j' aimerais bien fanfaronner juste un peu genre "ouais les mecs facile le partiel n'est ce pas"? mais je me dis "écrase abruti, tu as encore eu du bol c'est tout".
Pareil pour l'arabe. J'ai appris à le lire en 5 jours. Mais je me dis que je n'ai aucun mérite puisque déjà je n'ai pas de problème de prononciation étant à moitié d'origine marocaine et déjà familiarisé avec la langue orale (je prononçais très bien mais ne la parlais pas et la comprenais peu). Du coup je me dis que je n'ai pas vraiment de mérite.
Entendons-nous bien: Je ne me dénigre pas mais je ne m'attribue jamais aucun mérite et ne suis que rarement fier de mon travail dirons-nous.
Quoi qu'il en soit, en guise de conclusion, ce que je retiens c'est que ce complexe de l'imposteur ne semble pas être systématique visiblement chez les H.P mais qu'on le retrouve assez souvent et, pour terminer, grand dieu ce que ça fait drôle de se rendre compte et de découvrir qu'il existe d'autres personnes semblables à nous même lorsqu'on s’imaginait être seul.
Je ne connais et ne m’intéresse au phénomène de la douance que depuis un bon mois et demi. Je découvre encore beaucoup de choses qui ne cessent de me fasciner. Ce complexe de "l'imposteur" je ne le connaissais pas.
Ce qui me fascine, c'est que ce que j'ai toujours pensé de moi, je ne savais que ça portait un nom et que d'autres pouvaient aussi le ressentir.
Ce complexe de l'imposteur, je l'ai toujours eu. Je suis autodidacte dans de nombreux domaines mais j'ai souvent raconté des salades pour rendre ces compétences légitimes aux yeux des gens.
Exemple, je pratique mais n'ai jamais appris les sports de combat en club ni avec personne. Pourtant je suis doué dans ce domaine et ai déjà vaincu et à plusieurs reprises divers champions. Quand on vient me demander des conseils ou qui m'a enseigné ou ceci cela, je me sens obligé de raconter n'importe quoi mais jamais de dire que j'ai appris tout seul.
Ce syndrome de l'imposteur, je le ressens en cours (j'ai repris un cursus universitaire). Je termine dans le haut du classement mais j'ai toujours du mal à mettre ça sur le fruit de mon travail qui lui est bien réel cela dit. Je me dis toujours que c'est parce que je suis un bon baratineur, qu'étant donné que je suis très doué pour savoir ce que les autres veulent entendre ou lire, je sais du coup ce que je dois dire ou écrire et, bien souvent, que j'ai une chance pas possible. Donc, je me dis que je n'ai aucun mérite.
Pour être honnête, j' aimerais bien fanfaronner juste un peu genre "ouais les mecs facile le partiel n'est ce pas"? mais je me dis "écrase abruti, tu as encore eu du bol c'est tout".
Pareil pour l'arabe. J'ai appris à le lire en 5 jours. Mais je me dis que je n'ai aucun mérite puisque déjà je n'ai pas de problème de prononciation étant à moitié d'origine marocaine et déjà familiarisé avec la langue orale (je prononçais très bien mais ne la parlais pas et la comprenais peu). Du coup je me dis que je n'ai pas vraiment de mérite.
Entendons-nous bien: Je ne me dénigre pas mais je ne m'attribue jamais aucun mérite et ne suis que rarement fier de mon travail dirons-nous.
Quoi qu'il en soit, en guise de conclusion, ce que je retiens c'est que ce complexe de l'imposteur ne semble pas être systématique visiblement chez les H.P mais qu'on le retrouve assez souvent et, pour terminer, grand dieu ce que ça fait drôle de se rendre compte et de découvrir qu'il existe d'autres personnes semblables à nous même lorsqu'on s’imaginait être seul.
La pensée complexe est accessible à tous dès lors qu'elle est expliquée avec simplicité.
- Pier Kirool
- Messages : 2355
- Inscription : lun. 14 mai 2012 10:50
- Présentation : [URL=http://adulte-surdoue.fr/presentations/amasse-pas-mousse-t2132.html]Start me up[/URL]
- Profil : Bilan +
- Test : WAIS
- Localisation : Bordeaux
- Contact :
Re: Douance et complexe de l'imposteur
Oui, red ?
"La vraie science est une ignorance qui se sait" (Voltaire)
-
- Messages : 84
- Inscription : mer. 5 mars 2014 23:57
- Présentation : http://adulte-surdoue.fr/presentations/ ... t4717.html
- Profil : Bilan +
- Test : WAIS
- Localisation : Le sud
- Âge : 43
Re: Douance et complexe de l'imposteur
Excusez-moi j'ai eu un problème mais mon post est rectifié.Pier Kirool a écrit :Oui, red ?
La pensée complexe est accessible à tous dès lors qu'elle est expliquée avec simplicité.
- Tipiak
- Messages : 484
- Inscription : jeu. 1 août 2013 20:31
- Présentation : [url=http://adulte-surdoue.fr/presentations/bonjour-appelle-oliver-t3874.html]attention, bazar sauvage en liberté[/url]
- Profil : Bilan +
- Test : WAIS
- Localisation : Ben en général je me déplace, alors bon...
Re: Douance et complexe de l'imposteur
Complexe de l'imposteur...
Mon vécu diffère un peu du tien red, car toi tu bosses, et tu es modeste. Moi c'est l'inverse : je fous rien et je me la pète.
Pendant toute ma scolarité, j'ai eu des notes acceptables sans jamais rien faire : A part les poésies, la classification biap, et le tableau sur les fleuves en CE1, j'ai jamais rien appris.
Et à chaque contrôle, chaque exam, je sauvais les meubles. Et comme toi, je me disais toujours que j'avais eu de la chance. Ou que j'avais bien manipulé la maîtresse ou l'examinateur, en lui jouant le rôle du-bon-élève-qui-sait-mais-qui-est-trop-stressé.
Et chaque fois que je rendais un dossier réalisé à l'arrache le matin même du jour J ou pendant la nuit, quand ce n'était pas avec une semaine de retard ; et que j'avais le même genre de notes que ceux qui avaient bossé dur pendant 3 mois, je me disais aussi que j'avais eu du bol, que le prof devait bien me kiffer, mais que j'avais été largement surestimé aussi, que j'avais juste fait illusion.
C'est vrai, comment font-ils pour trouver ça bien alors qu'il est évident que j'ai fait n'importe quoi à l'arrache ???
Puis plus tard, au boulot, c'est devenu différent : j'ai l'impression de savoir ça, de pouvoir faire ça ; mes collègues bossent dur et en s'entraidant pour y arriver, mais moi ça m'est tombé du ciel. j'ai rien fait, je le sais, c'est tout ! Comment est-ce possible, une telle différence ? Réponse logique : je dois me planter et croire que je sais alors qu'en fait non. Le pire stade de l'ignorance quoi, celui de même pas savoir qu'on sait pas.
Et de là j'ai commencé à perdre confiance en moi.
Heureusement, depuis le diagnostic j'arrive peu à peu à assumer que ne pas emprunter le même chemin n'empêche pas de parvenir au même résultat, mais j'ai toujours besoin d'être rassuré sur le résultat obtenu, de vérifier que je n'ai pas fait d'erreurs.
Par contre, je n'ai toujours pas confiance en mes compétences professionnelles, surtout que je n'exerce pas dans un domaine où les sciences impliquées sont exactes : je suis obligé de bosser en ne sachant pas si je fais les bon choix, et en ayant conscience que je n'aurais aucun moyen de le savoir... C'est une souffrance quotidienne qui m'a fréquemment amené à me demander si je ne serais pas plus heureux en bossant dans un fast food.
Mon vécu diffère un peu du tien red, car toi tu bosses, et tu es modeste. Moi c'est l'inverse : je fous rien et je me la pète.
Pendant toute ma scolarité, j'ai eu des notes acceptables sans jamais rien faire : A part les poésies, la classification biap, et le tableau sur les fleuves en CE1, j'ai jamais rien appris.
Et à chaque contrôle, chaque exam, je sauvais les meubles. Et comme toi, je me disais toujours que j'avais eu de la chance. Ou que j'avais bien manipulé la maîtresse ou l'examinateur, en lui jouant le rôle du-bon-élève-qui-sait-mais-qui-est-trop-stressé.
Et chaque fois que je rendais un dossier réalisé à l'arrache le matin même du jour J ou pendant la nuit, quand ce n'était pas avec une semaine de retard ; et que j'avais le même genre de notes que ceux qui avaient bossé dur pendant 3 mois, je me disais aussi que j'avais eu du bol, que le prof devait bien me kiffer, mais que j'avais été largement surestimé aussi, que j'avais juste fait illusion.
C'est vrai, comment font-ils pour trouver ça bien alors qu'il est évident que j'ai fait n'importe quoi à l'arrache ???
Puis plus tard, au boulot, c'est devenu différent : j'ai l'impression de savoir ça, de pouvoir faire ça ; mes collègues bossent dur et en s'entraidant pour y arriver, mais moi ça m'est tombé du ciel. j'ai rien fait, je le sais, c'est tout ! Comment est-ce possible, une telle différence ? Réponse logique : je dois me planter et croire que je sais alors qu'en fait non. Le pire stade de l'ignorance quoi, celui de même pas savoir qu'on sait pas.
Et de là j'ai commencé à perdre confiance en moi.
Heureusement, depuis le diagnostic j'arrive peu à peu à assumer que ne pas emprunter le même chemin n'empêche pas de parvenir au même résultat, mais j'ai toujours besoin d'être rassuré sur le résultat obtenu, de vérifier que je n'ai pas fait d'erreurs.
Par contre, je n'ai toujours pas confiance en mes compétences professionnelles, surtout que je n'exerce pas dans un domaine où les sciences impliquées sont exactes : je suis obligé de bosser en ne sachant pas si je fais les bon choix, et en ayant conscience que je n'aurais aucun moyen de le savoir... C'est une souffrance quotidienne qui m'a fréquemment amené à me demander si je ne serais pas plus heureux en bossant dans un fast food.
Nous ne te lècherons pas car tu es toxique!
Mais ma signature est toujours 20% plus cool, d'ailleurs je retourne sur mon bateau pêcher des colins, signé ton papa le Captain Igloo.
Mais ma signature est toujours 20% plus cool, d'ailleurs je retourne sur mon bateau pêcher des colins, signé ton papa le Captain Igloo.
-
- Messages : 84
- Inscription : mer. 5 mars 2014 23:57
- Présentation : http://adulte-surdoue.fr/presentations/ ... t4717.html
- Profil : Bilan +
- Test : WAIS
- Localisation : Le sud
- Âge : 43
Re: Douance et complexe de l'imposteur
J'allais te dire que tu es dur avec toi même mais au final je suis mal placé pour en parler je crois.
La pensée complexe est accessible à tous dès lors qu'elle est expliquée avec simplicité.
Re: Douance et complexe de l'imposteur
Le sentiment d’imposture, je ne le connais que trop bien. Il m’accompagne depuis de nombreuses années, depuis trop d’années.
C’est étrange, mais mon choix de carrière, j’ai l’impression de ne pas l’avoir réfléchi. Pourquoi ? Parce qu’à 4 ans j’ai dit : Je veux être « ce métier », que j’ai vu dans les yeux de l’entourage que ça suscitait admiration, que ça plaisait, que ça pouvait correspondre à ce qu’on attendait de moi. J’ai cette vague impression que pour ces quelques raisons, je ne suis jamais revenue sur cette affirmation.
Comment se fait-il que je n’ai jamais vraiment réfléchi à mon avenir professionnel avant d’être totalement engagée dans le cursus ? J’ai l’impression que j’ai fait un choix qui était un non choix et c’est bien ce qui est difficile. Ma famille me signifiait que j’avais le choix, mais j’ai eu la conviction de l’inverse, sans en avoir de preuve (ce serait juste un non-dit…) J’ai un terrible sentiment de culpabilité par rapport à tout ça.
Ce que je sais, c’est que ma mère avait le désir que ses enfants fassent des études supérieures, avec une nette préférence pour les grandes écoles (la fac, ça semblait déjà insuffisant). Ensuite, il me semble que dans ce choix (grandes écoles) nous avons eu la possibilité, chacun de choisir une voie.
Oui mais voila…Malgré ce choix (fait à 4 ans et sur lequel je n’ai jamais réfléchi par la suite) j’ai l’impression que je n’ai pas eu le choix. Comme si le choix sous entendu n’en avait pas été un.
J’ai l’impression que mon sentiment d’imposture remonte à ce jour où vers 4 ans, j’ai évoqué ce métier.
S’ajoute à tout cela que j’ai le sentiment d’avoir été aimée d’un amour conditionnel : je me sentais aimée quand je travaillais et quand je réussissais à l’école.
Il y a quelques années, en cours d’accompagnement thérapeutique, j’ai maudit ma mère d’avoir tant voulu que j’aille vers un cursus prestigieux. Plus tard j’ai pris conscience que si ma mère avait rêvé de tels cursus pour ces enfants, c’était pour qu’ils atteignent un statut social dont elle-même rêvait. De mon coté, je me suis dit que si le statut social je m’en fichais j’avais au moins la chance d’avoir pu développer mon esprit critique aux cours de ce cursus.
Depuis le diagnostic de douance, je me dis également qu’il est possible que j’ai de la chance d’avoir suivi un cursus où j’ai été fortement stimulé (au niveau intellectuel).
Oui, mais puisqu’il y a un mais…
J’ai le sentiment que là où ça cloche, c’est que je n’ai pas réussi à développer un trait important de ma personnalité : mon coté « créateur ». Et que ce manque remonte à la petite enfance, dans les moments de jeux, alors que je me sentais ridicule dans mes jeux de petite fille sous le regard dure et froid de ma mère qui me regardait jouer.
Et j’ai l’impression que c’est là que se joue le commencement du sentiment d’imposture.
Alors que mes phrases étaient possiblement dans le jeu symbolique « quand je serai grande je serais… », aux yeux de ma mère on n’était déjà plus dans le jeu, mais dans le sérieux.
Maintenant que j’ai pris conscience de ce besoin de « créer », je ne comprends pas pourquoi je n’arrive pas à développer ce potentiel dans le secteur du soin, alors que j’ai l’impression que bien d’autres personnes arrivent à le déployer.
Et je ne comprends pas également pourquoi j’arrive à développer ce potentiel dans des activités parallèles de formateur et activités associatives alors que je n’y arrive pas dans ma pratique quotidienne ?
C’est comme si je ne pouvais dissocier ma pratique professionnelle du désir de ma mère. Et que ça m’inhibait pour développer mon potentiel. Le problème est que je n’arrive pas à me réapproprier ce choix ou à le rejeter. Et pourtant, si ma mère se rêvait dans le prestige du statut apporté par le diplôme, elle n’avait pourtant pas souhaité elle-même se diriger vers une telle profession.
Mon père de son coté n’a jamais su ce qu’il voulait faire. Il a travaillé pour gagner sa vie. Il a eu plusieurs métiers. Il semblait se satisfaire de ses postes.
En revanche, il n’a jamais projeté de désir sur ses enfants. C’est un peu comme s’il avait été absent («psychologiquement parlant »). Aujourd’hui encore, lorsque je lui parle de mon travail, il s’en fout. C’est comme si je lui parlais de la pluie et du beau temps. Alors que j’aimerais avoir son estime, du soutien, de la fierté, de la présence, je ne reçois rien. A coté, alors que j’aimerai plus de distance de ma mère sur tout ce qui touche à mon travail, je suis fatiguée par son attitude à me questionner sur le sujet.
Mes deux parents ont travaillé tous les deux dans le milieu du soin (mais dans le soin, j’ai choisi malgré tout une voie différente de la leur).
Dans ce magma de questions et de constats, je me demande toujours si je suis bien à la bonne place.
Je suis dans le soin et n’arrive pas à développer ma créativité dans ce secteur, où je me sens dans un carcan. En même temps, c’est grâce à mon titre que j’ai rejoint des associations et ai été contactée pour faire de la formation. Mes interventions dans ces deux cadres (associatifs et de formation) reposent sur des actions préventives. Et je trouvé cela vraiment fascinant et enthousiasmant de parler de sujets touchant à la prévention. Au sein de mon exercice professionnel, j’apprécie également beaucoup les moments où je suis dans la prévention (ce qui n’est pas le plus fréquent).
Du coup, je me requestionne à nouveau : mais qu’est ce que je fais dans le soin ?
Je ne dis pas que je n’éprouve pas de contentement lorsque je soulage, que je soigne (c’est gratifiant). Mais j’ai l’impression de faire le minimum, de ne pas faire trop d’effort, de reposer sur mes acquis. Et dans ces moments que je me sens « imposteur ».
Alors ne suis-je pas réellement dans l’imposture (dans le sens je ne suis pas à la bonne place ?) quand je suis dans le soin ?
Ou alors qu’est ce qui fait que je me sens « imposteur » quand je suis dans le soin ?
N’est-ce pas lié au fait que je n’arrive pas à développer mon potentiel « créateur » quand je suis dans le soin ? Mais comment le développer ?
Cela fait dix ans que j’essaie de résoudre cette énigme en thérapie. Et je n’ai toujours pas de réponse claire à une question : quelle est ma juste place au niveau social/professionnel ?
C’est minant !
C’est étrange, mais mon choix de carrière, j’ai l’impression de ne pas l’avoir réfléchi. Pourquoi ? Parce qu’à 4 ans j’ai dit : Je veux être « ce métier », que j’ai vu dans les yeux de l’entourage que ça suscitait admiration, que ça plaisait, que ça pouvait correspondre à ce qu’on attendait de moi. J’ai cette vague impression que pour ces quelques raisons, je ne suis jamais revenue sur cette affirmation.
Comment se fait-il que je n’ai jamais vraiment réfléchi à mon avenir professionnel avant d’être totalement engagée dans le cursus ? J’ai l’impression que j’ai fait un choix qui était un non choix et c’est bien ce qui est difficile. Ma famille me signifiait que j’avais le choix, mais j’ai eu la conviction de l’inverse, sans en avoir de preuve (ce serait juste un non-dit…) J’ai un terrible sentiment de culpabilité par rapport à tout ça.
Ce que je sais, c’est que ma mère avait le désir que ses enfants fassent des études supérieures, avec une nette préférence pour les grandes écoles (la fac, ça semblait déjà insuffisant). Ensuite, il me semble que dans ce choix (grandes écoles) nous avons eu la possibilité, chacun de choisir une voie.
Oui mais voila…Malgré ce choix (fait à 4 ans et sur lequel je n’ai jamais réfléchi par la suite) j’ai l’impression que je n’ai pas eu le choix. Comme si le choix sous entendu n’en avait pas été un.
J’ai l’impression que mon sentiment d’imposture remonte à ce jour où vers 4 ans, j’ai évoqué ce métier.
S’ajoute à tout cela que j’ai le sentiment d’avoir été aimée d’un amour conditionnel : je me sentais aimée quand je travaillais et quand je réussissais à l’école.
Il y a quelques années, en cours d’accompagnement thérapeutique, j’ai maudit ma mère d’avoir tant voulu que j’aille vers un cursus prestigieux. Plus tard j’ai pris conscience que si ma mère avait rêvé de tels cursus pour ces enfants, c’était pour qu’ils atteignent un statut social dont elle-même rêvait. De mon coté, je me suis dit que si le statut social je m’en fichais j’avais au moins la chance d’avoir pu développer mon esprit critique aux cours de ce cursus.
Depuis le diagnostic de douance, je me dis également qu’il est possible que j’ai de la chance d’avoir suivi un cursus où j’ai été fortement stimulé (au niveau intellectuel).
Oui, mais puisqu’il y a un mais…
J’ai le sentiment que là où ça cloche, c’est que je n’ai pas réussi à développer un trait important de ma personnalité : mon coté « créateur ». Et que ce manque remonte à la petite enfance, dans les moments de jeux, alors que je me sentais ridicule dans mes jeux de petite fille sous le regard dure et froid de ma mère qui me regardait jouer.
Et j’ai l’impression que c’est là que se joue le commencement du sentiment d’imposture.
Alors que mes phrases étaient possiblement dans le jeu symbolique « quand je serai grande je serais… », aux yeux de ma mère on n’était déjà plus dans le jeu, mais dans le sérieux.
Maintenant que j’ai pris conscience de ce besoin de « créer », je ne comprends pas pourquoi je n’arrive pas à développer ce potentiel dans le secteur du soin, alors que j’ai l’impression que bien d’autres personnes arrivent à le déployer.
Et je ne comprends pas également pourquoi j’arrive à développer ce potentiel dans des activités parallèles de formateur et activités associatives alors que je n’y arrive pas dans ma pratique quotidienne ?
C’est comme si je ne pouvais dissocier ma pratique professionnelle du désir de ma mère. Et que ça m’inhibait pour développer mon potentiel. Le problème est que je n’arrive pas à me réapproprier ce choix ou à le rejeter. Et pourtant, si ma mère se rêvait dans le prestige du statut apporté par le diplôme, elle n’avait pourtant pas souhaité elle-même se diriger vers une telle profession.
Mon père de son coté n’a jamais su ce qu’il voulait faire. Il a travaillé pour gagner sa vie. Il a eu plusieurs métiers. Il semblait se satisfaire de ses postes.
En revanche, il n’a jamais projeté de désir sur ses enfants. C’est un peu comme s’il avait été absent («psychologiquement parlant »). Aujourd’hui encore, lorsque je lui parle de mon travail, il s’en fout. C’est comme si je lui parlais de la pluie et du beau temps. Alors que j’aimerais avoir son estime, du soutien, de la fierté, de la présence, je ne reçois rien. A coté, alors que j’aimerai plus de distance de ma mère sur tout ce qui touche à mon travail, je suis fatiguée par son attitude à me questionner sur le sujet.
Mes deux parents ont travaillé tous les deux dans le milieu du soin (mais dans le soin, j’ai choisi malgré tout une voie différente de la leur).
Dans ce magma de questions et de constats, je me demande toujours si je suis bien à la bonne place.
Je suis dans le soin et n’arrive pas à développer ma créativité dans ce secteur, où je me sens dans un carcan. En même temps, c’est grâce à mon titre que j’ai rejoint des associations et ai été contactée pour faire de la formation. Mes interventions dans ces deux cadres (associatifs et de formation) reposent sur des actions préventives. Et je trouvé cela vraiment fascinant et enthousiasmant de parler de sujets touchant à la prévention. Au sein de mon exercice professionnel, j’apprécie également beaucoup les moments où je suis dans la prévention (ce qui n’est pas le plus fréquent).
Du coup, je me requestionne à nouveau : mais qu’est ce que je fais dans le soin ?
Je ne dis pas que je n’éprouve pas de contentement lorsque je soulage, que je soigne (c’est gratifiant). Mais j’ai l’impression de faire le minimum, de ne pas faire trop d’effort, de reposer sur mes acquis. Et dans ces moments que je me sens « imposteur ».
Alors ne suis-je pas réellement dans l’imposture (dans le sens je ne suis pas à la bonne place ?) quand je suis dans le soin ?
Ou alors qu’est ce qui fait que je me sens « imposteur » quand je suis dans le soin ?
N’est-ce pas lié au fait que je n’arrive pas à développer mon potentiel « créateur » quand je suis dans le soin ? Mais comment le développer ?
Cela fait dix ans que j’essaie de résoudre cette énigme en thérapie. Et je n’ai toujours pas de réponse claire à une question : quelle est ma juste place au niveau social/professionnel ?
C’est minant !
-
- Messages : 131
- Inscription : dim. 2 févr. 2014 21:14
- Présentation : [url=http://adulte-surdoue.fr/presentations/bonsoir-t4550.html?hilit=saliaskim#p130998]ici[/url]
- Profil : Bilan +
- Test : WAIS
- Âge : 41
Re: Douance et complexe de l'imposteur
Quelques pistes Oreve. Je vais utiliser des généralités, ça ne s'applique pas à tout le monde et peut-être pas à toi bien entendu, par économie, tu m'en excuseras. Les surdoués sont extrêmement empathiques et on constate souvent qu'ils s'orientent vers le social et la santé. Le fait d'avoir l'impression de ne pas utiliser tes capacités, c'est plusieurs choses. La procrastination, on évite de se faire souffrir en évitant de se rajouter une charge intellectuelle supplémentaire, et du coup on stagne. L'autre point c'est le fait d'avoir l'impression seulement de ne pas en faire beaucoup, c'est lié à nos capacités plus importantes que la moyenne et à notre perfectionnisme extrême.
Chercher ta place est normal et sain, mais c'est augmenté par notre grande capacité à nous remettre en question. Difficile de t'aider sur ce point particulier j'en ai bien peur, et je n'aime pas donner de conseils quand je ne maîtrise pas
Chercher ta place est normal et sain, mais c'est augmenté par notre grande capacité à nous remettre en question. Difficile de t'aider sur ce point particulier j'en ai bien peur, et je n'aime pas donner de conseils quand je ne maîtrise pas
- Pier Kirool
- Messages : 2355
- Inscription : lun. 14 mai 2012 10:50
- Présentation : [URL=http://adulte-surdoue.fr/presentations/amasse-pas-mousse-t2132.html]Start me up[/URL]
- Profil : Bilan +
- Test : WAIS
- Localisation : Bordeaux
- Contact :
Re: Douance et complexe de l'imposteur
J'en ai parlé avec ma psy, parce qu'évidemment, quand je vais voir un psy(chiatre), je me dis que je ne suis pas vraiment malade, et que je n'ai rien à faire là et que je me demande si je ne suis pas un imposteur (sachant qu'avec mon mètre 95, je ne suis pas non plus un nain posteur).
Elle m'a répondu que si je me demandais si je n'étais pas un imposteur, c'est que je n'en était pas un.
Si ça peu en aider d'autres...
Moi, j'y retourne du coup... hé hé hé.
Elle m'a répondu que si je me demandais si je n'étais pas un imposteur, c'est que je n'en était pas un.
Si ça peu en aider d'autres...
Moi, j'y retourne du coup... hé hé hé.
"La vraie science est une ignorance qui se sait" (Voltaire)
-
- Messages : 131
- Inscription : dim. 2 févr. 2014 21:14
- Présentation : [url=http://adulte-surdoue.fr/presentations/bonsoir-t4550.html?hilit=saliaskim#p130998]ici[/url]
- Profil : Bilan +
- Test : WAIS
- Âge : 41
Re: Douance et complexe de l'imposteur
C'est marrant parce que je n'ai pas du tout la même définition de ce symptôme... Pour moi on le ressent et on ne se pose jamais la question de savoir ce que c'est tant qu'on est pas informé de son existence par des lectures ou des tiers.
Chez moi le sentiment d'imposture, c'est l'impression d'avoir usurpé ma place, de ne pas avoir les compétences qu'on me prête, l'impression qu'on nous fait plaisir par des gratifications non méritées. Mais tout ça, sans jamais en parler. C'est un sentiment très profond et très inconfortable qui bouffe la vie. Et clairement ce n'est pas le fait d'ETRE un imposteur, mais de se sentir comme tel. De fait je trouve la remarque de ta psy au mieux hors sujet, au pire stupide, parce que bien entendu, objectivement, je n'en suis pas un. Mais avoir le recul pour juger de cette objectivité est difficile, et pendant ce temps le sentiment d'en être un reste très présent. C'est complètement lié à l'estime de soi
Chez moi le sentiment d'imposture, c'est l'impression d'avoir usurpé ma place, de ne pas avoir les compétences qu'on me prête, l'impression qu'on nous fait plaisir par des gratifications non méritées. Mais tout ça, sans jamais en parler. C'est un sentiment très profond et très inconfortable qui bouffe la vie. Et clairement ce n'est pas le fait d'ETRE un imposteur, mais de se sentir comme tel. De fait je trouve la remarque de ta psy au mieux hors sujet, au pire stupide, parce que bien entendu, objectivement, je n'en suis pas un. Mais avoir le recul pour juger de cette objectivité est difficile, et pendant ce temps le sentiment d'en être un reste très présent. C'est complètement lié à l'estime de soi
- Pier Kirool
- Messages : 2355
- Inscription : lun. 14 mai 2012 10:50
- Présentation : [URL=http://adulte-surdoue.fr/presentations/amasse-pas-mousse-t2132.html]Start me up[/URL]
- Profil : Bilan +
- Test : WAIS
- Localisation : Bordeaux
- Contact :
Re: Douance et complexe de l'imposteur
Elle a peut-être raison vu qu'elle ne cherche absolument pas à définir le symptôme, ce que tu fais comme moi il me semble. Et effectivement tu ne semble pas te poser la question et avoir du mal à prendre du recul ou à avoir un questionnement sur le sujet.
"La vraie science est une ignorance qui se sait" (Voltaire)
-
- Messages : 131
- Inscription : dim. 2 févr. 2014 21:14
- Présentation : [url=http://adulte-surdoue.fr/presentations/bonsoir-t4550.html?hilit=saliaskim#p130998]ici[/url]
- Profil : Bilan +
- Test : WAIS
- Âge : 41
Re: Douance et complexe de l'imposteur
En fait ça ressemble assez à la phase où tu découvres ta douance. Tu passes le test qui te dit que t'es positif, mais en même temps t'as une petite voix qui te dit que non, c'est impossible, ça n'a jamais été vu avant, les tests sont faillibles, t'as grugé la psy, etc. Tu sais raisonnablement que t'es doué, mais tout ton corps te dit que non. Pour moi le sentiment d'imposture c'est ça, tu sais pertinemment que tu es un bosseur, que t'as gagné ta place, mais dans le même temps en permanence quelque chose rabaisse et cherche à expliquer pourquoi t'as pu avancer aussi bien: la chance, la manipulation des autres, toutes les raisons du monde.
Du coup je n'arrive pas à utiliser la phrase de ta psy, qui pour moi sonne comme une phrase rhétorique vide de sens.
Si je me le demande c'est que je n'en suis pas un. Sauf que le problème c'est le sentiment d'en être un. Le cas où on serait effectivement un imposteur sans le savoir n'étant pas le problème ici (on parlerait plus d'un syndrome Dunning-Krueger par exemple)
Bon après c'est peut-être qu'un problème de vocabulaire. Si j'arrive à raccrocher cette phrase à quelque chose je te le dirai
Du coup je n'arrive pas à utiliser la phrase de ta psy, qui pour moi sonne comme une phrase rhétorique vide de sens.
Si je me le demande c'est que je n'en suis pas un. Sauf que le problème c'est le sentiment d'en être un. Le cas où on serait effectivement un imposteur sans le savoir n'étant pas le problème ici (on parlerait plus d'un syndrome Dunning-Krueger par exemple)
Bon après c'est peut-être qu'un problème de vocabulaire. Si j'arrive à raccrocher cette phrase à quelque chose je te le dirai
- Pier Kirool
- Messages : 2355
- Inscription : lun. 14 mai 2012 10:50
- Présentation : [URL=http://adulte-surdoue.fr/presentations/amasse-pas-mousse-t2132.html]Start me up[/URL]
- Profil : Bilan +
- Test : WAIS
- Localisation : Bordeaux
- Contact :
Re: Douance et complexe de l'imposteur
Bien sûr, le fait que quelqu'un te dise que "vu que tu te le demandes, tu n'en es pas un" n'est pas performatif, c'est à dire que ça ne fait pas forcément disparaître ton sentiment d'en être un. Mais il me semble que celà m'a un peu aidé. Toi pas manifestement.
Peut-être ces questions seraient utiles :
Qu'est-ce qui te convaincrait (pourrait éventuellement te convaincre) en ton for intérieur que tu es vraiment HP... ; ou que tu n'es pas un imposteur ?
Et même c'est quoi "l'imposture ressentie" dans ton cas ? Etre HP ?, être au poste que tu occupes (je ne le connais pas je précise) ? avoir eu telle ou telle chance, tel ou tel avantage ?
Moi c'était dans le contexte de prendre la place de quelqu'un qui en a vraiment besoin chez la psychiatre. L'imposture est dans vraiment besoin.
Enfin bon, pas obligé de répondre hein, ce sont juste des questions jetées en l'air dans le topic de l'imposteur...
Peut-être ces questions seraient utiles :
Qu'est-ce qui te convaincrait (pourrait éventuellement te convaincre) en ton for intérieur que tu es vraiment HP... ; ou que tu n'es pas un imposteur ?
Et même c'est quoi "l'imposture ressentie" dans ton cas ? Etre HP ?, être au poste que tu occupes (je ne le connais pas je précise) ? avoir eu telle ou telle chance, tel ou tel avantage ?
Moi c'était dans le contexte de prendre la place de quelqu'un qui en a vraiment besoin chez la psychiatre. L'imposture est dans vraiment besoin.
Enfin bon, pas obligé de répondre hein, ce sont juste des questions jetées en l'air dans le topic de l'imposteur...
"La vraie science est une ignorance qui se sait" (Voltaire)
-
- Messages : 131
- Inscription : dim. 2 févr. 2014 21:14
- Présentation : [url=http://adulte-surdoue.fr/presentations/bonsoir-t4550.html?hilit=saliaskim#p130998]ici[/url]
- Profil : Bilan +
- Test : WAIS
- Âge : 41
Re: Douance et complexe de l'imposteur
Tu poses de bonnes questions. Dans mon cas ça n'a pas de liaison avec le fait d'être HP. Un jour après une réaction violente à quelque chose d'injuste de la part d'une intervenante, j'ai exprimé mon point de vue devant mes collègues. La surprise passée elle m'a regardé dans les yeux et m'a dit "vous, vous êtes HP". Plus tard on a pris le temps de discuter et elle m'a parlé du complexe de l'imposteur que je ne connaissais pas du tout. Ca a mis un mot sur ce que je ressentais honteusement, parce que le sentiment d'être un imposteur dans mon travail et auparavant dans mes résultats scolaires m'a toujours collé à la peau.
C'est difficile à décrire, mais en fait j'ai l'impression de ne pas avoir mérité ma place. De l'avoir eue par un coup de chance. D'avoir eu de la chance en entretien qu'ils ne se rendent pas compte de mes faibles compétences. Et de fait j'ai l'impression qu'un jour je serai découvert, et que je décevrai les personnes qui ont cru en moi. Du coup j'amoindris mes réussites ("oh ça, j'ai eu de la chance, je l'ai fait l'an dernier", ou "untel m'a bien aidé" même s'il n'a objectivement pas fait grand chose).
Pourtant quand je regarde objectivement en arrière, je suis bon dans mon travail (je m'autorise à le dire depuis peu de temps), j'ai été bon dans mes études, j'ai été major d'un MBA où j'étais le plus jeune, etc. Donc objectivement je sais que je ne suis pas un imposteur. Mais ça n'enlève pas ce sentiment de l'être.
Je comprends très bien ton sentiment d'imposture chez la psy, je l'ai ressenti aussi. L'impression de ne pas être malade (malade moi ?), l'impression qu'il y en a d'autres bien plus prioritaires et qu'on leur prend une place, etc. Je ne sais pas si c'est le même symptôme. De façon générale je ne me suis pas reconnu dans beaucoup de témoignages sur ce topic, pour moi la plupart ne sont que des sous-estimations de soi temporaires ou ponctuelles, de simples doutes, alors que je pense que ce syndrome est un trouble de l'estime de soi plus profond (et psychiatrique). Wikipédia donne une description courte mais qui pose bien ce que je ressens (1er cas): http://fr.wikipedia.org/wiki/Syndrome_de_l%27imposteur
PS: ce n'est que mon ressenti et opinion, je n'ai jamais discuté de ce trouble avec un professionnel
C'est difficile à décrire, mais en fait j'ai l'impression de ne pas avoir mérité ma place. De l'avoir eue par un coup de chance. D'avoir eu de la chance en entretien qu'ils ne se rendent pas compte de mes faibles compétences. Et de fait j'ai l'impression qu'un jour je serai découvert, et que je décevrai les personnes qui ont cru en moi. Du coup j'amoindris mes réussites ("oh ça, j'ai eu de la chance, je l'ai fait l'an dernier", ou "untel m'a bien aidé" même s'il n'a objectivement pas fait grand chose).
Pourtant quand je regarde objectivement en arrière, je suis bon dans mon travail (je m'autorise à le dire depuis peu de temps), j'ai été bon dans mes études, j'ai été major d'un MBA où j'étais le plus jeune, etc. Donc objectivement je sais que je ne suis pas un imposteur. Mais ça n'enlève pas ce sentiment de l'être.
Je comprends très bien ton sentiment d'imposture chez la psy, je l'ai ressenti aussi. L'impression de ne pas être malade (malade moi ?), l'impression qu'il y en a d'autres bien plus prioritaires et qu'on leur prend une place, etc. Je ne sais pas si c'est le même symptôme. De façon générale je ne me suis pas reconnu dans beaucoup de témoignages sur ce topic, pour moi la plupart ne sont que des sous-estimations de soi temporaires ou ponctuelles, de simples doutes, alors que je pense que ce syndrome est un trouble de l'estime de soi plus profond (et psychiatrique). Wikipédia donne une description courte mais qui pose bien ce que je ressens (1er cas): http://fr.wikipedia.org/wiki/Syndrome_de_l%27imposteur
PS: ce n'est que mon ressenti et opinion, je n'ai jamais discuté de ce trouble avec un professionnel
- Pier Kirool
- Messages : 2355
- Inscription : lun. 14 mai 2012 10:50
- Présentation : [URL=http://adulte-surdoue.fr/presentations/amasse-pas-mousse-t2132.html]Start me up[/URL]
- Profil : Bilan +
- Test : WAIS
- Localisation : Bordeaux
- Contact :
Re: Douance et complexe de l'imposteur
Je crois qu'on l'a tous les deux, ce syndrôme...
"La vraie science est une ignorance qui se sait" (Voltaire)