Douance, phobie sociale, évitements ?

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Zyghna
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Re: Douance, phobie sociale, évitements ?

Message par Zyghna »

Y'a aussi moyen d'écouter vraiment la personne, sans attendre de pouvoir placer quelque chose qui nous intéresse, sans que notre esprit nous ramène à chaque mot à un "moi je" qui n'attend qu'une occasion pour montrer à quel point il sait des choses ou à des trucs à dire, et qui du coup n'écoute absolument pas ce que l'autre essaie vraiment de dire.
Les conversations ne sont souvent que des juxtapositions de monologues, et forcément, chacun souhaite que le sujet de conversation lui convienne, bien évidemment.

Après il faut voir ce que vous attendez des conversations. Si c'est juste du lien social, par exemple avec des collègues ou des personnes lors d'une soirée, c'est le jeu social qui compte. Et une simple écoute suffit le plus souvent à l'autre, qui ressort pleinement satisfait d'avoir été écouté pleinement.
Si c'est avec des personnes avec qui on veut nouer des relations plus serrées, il peut être intéressant d'utiliser des méthodes comme la communication non violente, qui consiste à apprendre à exprimer ses besoins tout en respectant ceux de l'autre. Personne n'est alors sur la défensive, et dire à une personne que l'on a besoin de s'isoler parce qu'on n'arrive pas à gérer tous les stimuli, mais qu'on apprécie sa compagnie et que cet isolement permettra d'en profiter d'autant plus par la suite, n'a rien de répréhensible.

Fabs avait fait un post très intéressant sur les rituels (au sujet de Noël me semble t'il), rappelant que le rituel était là pour créer du vivre ensemble. La conversation est là aussi pour cela, à nous de voir si l'on veut de ce vivre ensemble. Dans ce cas, le sujet de conversation importe peu puisqu'il n'est que prétexte à être ensemble, à partager.

Je ne dis pas que c'est toujours facile, et encore moins quand on fréquente certaines personnes depuis longtemps ou de façon quotidienne, mais quand on voit l'énergie utilisée à subir des conversations, il est bon de creuser la question.
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ragged
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Re: Douance, phobie sociale, évitements ?

Message par ragged »

Pouci dit : "...Une autre technique éprouvée : s'arranger pour ne pas s'entourer de ces sombres personnages.
Si toutefois, cela devait arriver, je te renvoie à la technique précédemment citée...."


Pour parler de la "technique précédente" (dire à l'autre qu'il est en train de nous ennuyer avec ses phrases sans intérêts) :
cela s'appelle de la franchise brute et c'est fort louable, une preuve de caractère et d'intégrité. Mais il faut avouer que ce genre de réaction peut-être très mal prit et à juste raison ! Quelqu'un d'intelligent ou HP pourrait comprendre la remarque et embrayer sur un autre sujet. Mais pour le commun des mortels, c'est inévitablement un petit coup de massue. Dans mon cas, mon empathie m'empêche de faire cela en règle générale : je ressentirais trop fort le malaise et l'incompréhension de l'autre et ça me mettrait à mon tour dans une position délicate. Ceci dit, il m'est arrivé aussi de choisir cette technique et d'en avoir rien à faire de la façon dont se serait perçu...et effectivement ça marche assez bien pour éloigner un emmerdeur !

L'autre technique (éviter les sombres personnages)
est peut-être la plus adapté et la plus durablement intéressante. C'est une technique de prévention et non de défense. C'est d'une certaine façon plus gentleman, fairplay...Mais bon, il faut reconnaitre aussi que certains sombres personnages cachent bien leur jeu et ne se dévoilent qu'une fois qu'ils ont été invités dans l'antre sacrée...

Donc finalement ça rejoint un peu ce que disait Sanders.

Et j'enchaine sur le post de FeverDream :

"...Ces gens là ne font pas parti des gens que je considère comme des amis, je ne feindrai pas de les apprécier à ce point, et je ne le supporterai pas. Ce sont des personnes de mon quotidien etc...."

En ce qui concerne ta famille, tu n'as pas vraiment de choix. Tu joues l'enfant gentil ou le mouton noir. J'ai choisi la deuxième option et ne voit ma famille que très rarement alors qu'on habite la même ville. Ils s'y sont faits et depuis la révélation douance, ils ne comprennent que mieux....

Collègues de boulots et clients, pas trop de choix non plus : clients tu dois les respecter et jouer leur jeu, ce n'est pas de l'hypocrisie mais du relationnel pur et dur.

Pour les relations et amis, là tu as le choix. Le choix de respecter ce que te dicte ton esprit. En moyenne tout les 4/5 ans je change complétement de groupe d'amis (c'est plus rapide pour les "sous groupe"), je les quitte en l'espace de quelques semaines, sans explications, je pars refaire ma vie. Si je les recroise ? je reste évasif, beaucoup de boulot, des voyages, pas le temps, merci, au revoir. Honnêtement, ça peut sonner "pas glorieux" mais c'est ainsi que je me suis renouveler régulièrement, revécu après avoir eu le sentiment que les autres m'étouffaient, me rabaissaient intellectuellement (oh c'est méchant ce que je dis). Au sein de tout groupe j'ai fini par me sentir dévoré, pillé, pas à ma place, et sans prétention parfois l'impression d'être le collier de perle donné aux cochons (c'est horrible de dire ça mais j'ai vraiment eu ce sentiment dans des soirées où pas un mot n'était échangé, tout le monde dans la défonce etc...)...Tes potes te pèsent ? Barres toi, va voir ailleurs. Si t'es pas bien dans un fauteuil, cherche un canapé...

Et là, je vois qu'il y a un nouveau message d'arizona.

Cette histoire du mensonge qui revient si l'on ne dit pas à l'autre qu'il nous ennuie, mensonge dans notre posture à être l'oreille attentive mais qui intérieurement s'en fout...
Arizona a raison sur plusieurs points : on peut dévier la conversation sur un sujet qui plaira aux deux parties, on peut initier cela. Et elle a raison également quand elle dit que l'autre peut nous apprendre, nous raconter une histoire....Il faut aller chercher cela, parler à l'âme plus qu'au masque social, avec des collègues de bureau par exemple...ne pas les voir comme collègue...vous n'êtes pas votre travail...vous n'êtes pas votre compte en banque...vous êtes la merde de ce monde qu.....ooops pardon, ça m'a échappé...(tyler, fermes là !) *

Mais tout cela ne s'éloignerait-il pas du sujet du topic ?
Parce que là on parle de malaise dans une situation précise (conversation avec ami/collègue/famille) plus que d'une phobie sociale ou d'un évitement - bien que le malaise précité puisse être le point de départ d'une phobie sociale ou d'un évitement à venir.....

Bon du coup Zyghna est intervenue le temps que j'écrive mon post. Cela me donne presque envie de tout effacer !
Ce que dit Zyghna est plein d'un bon sens que je n'ai pas. Mais je comprends parfaitement ce qu'elle veut dire et elle a probablement raison et en cela je dirais qu'elle est parfaitement civilisée... C'est clair et net que je me sens comme un sauvage poilu du cro magnon à côté de son raisonnement apaisé...

Mais :

"...Y'a aussi moyen d'écouter vraiment la personne..."

...oui on peut faire cela mais avec l'empathie qui rentre en jeu...cela devient un jeu dangereux ! On est vite prit pour le mec capable d'écouter, le confident et au final avec le temps, on se fait renvoyer dans les cordes parce que 'lon sait trop de choses/faiblesses sur la personne et que peu de gens supportent cela.

"...Les conversations ne sont souvent que des juxtapositions de monologues..."

C'est vrai, absolument vrai ! ... C'est pour ça qu'au bout d'un moment, ça saoule ! SI nous on décide d'écouter, tout le monde ne le fait pas...donc on subit encore en essayant de se soumettre à l'écoute du discours de l'autre..

"...Après il faut voir ce que vous attendez des conversations. Si c'est juste du lien social, par exemple avec des collègues ou des personnes lors d'une soirée, c'est le jeu social qui compte. Et une simple écoute suffit le plus souvent à l'autre, qui ressort pleinement satisfait d'avoir été écouté pleinement...."

D'accord, super l'autre ressort pleinement satisfait..mais nous, si on s'est emmerdé pendant une heure à l'écouter..c'est pas bon non plus !

"...Si c'est avec des personnes avec qui on veut nouer des relations plus serrées, il peut être intéressant d'utiliser des méthodes comme la communication non violente, qui consiste à apprendre à exprimer ses besoins tout en respectant ceux de l'autre. Personne n'est alors sur la défensive, et dire à une personne que l'on a besoin de s'isoler parce qu'on n'arrive pas à gérer tous les stimuli, mais qu'on apprécie sa compagnie et que cet isolement permettra d'en profiter d'autant plus par la suite, n'a rien de répréhensible. ..."

..ça, c'est trés intéressant...Et tu vois, c'est quelque chose qui est possible pour ceux qui savent comment ils fonctionnent et c'est clairement quelque chose que je n'hésiterais pas à faire désormais....Mais avant...quand on était incapable d'expliquer aux autres ce qui nous empêchait d'être a 100% avec eux...c'était plus compliqué.

"... l'énergie utilisée à subir des conversations..."

Ahah ! c'est exactement ça...! Herman Hesse en parle dans son ouvrage "le loup des steppes", je l'ai lu il y a prés de vingt ans mais si je me souviens bien il disait un truc du genre "...je ne supportais plus ces conversations stériles dans ces micro univers policés et aseptisés..." en référence à des mondanités "obligées" dans la petite bourgeoisie de sa ville (excellent livre d'ailleurs en total raccord avec le sujet de ce topic si je me souviens bien..).





* je ne suis pas fou, c'était juste une référence à "fight club" pour ceux qui ne le connaitrait pas...on sait jamais, c'est déjà un "vieux" film (15 ans!!) !!!
Tout commence aujourd'hui, tout continue demain...

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Re: Douance, phobie sociale, évitements ?

Message par Zyghna »

Pour recréer le lien avec la phobie sociale et l'évitement, on peut considérer le facteur douance de deux manières. La première consiste à se focaliser sur le décalage, sur la différence et l'incompréhension ressentie, sur un renfermement sur soi. Là clairement, l'énergie demandée pour entrer en contact avec les autres pompe littéralement la personne qui a l'impression de se faire siphonner sans savoir comment arrêter la machine.
La fuite, l'évitement et l'isolement social constituent alors la seule défense. La personne ne sait pas être autre, être ce que les gens attendent parce qu'elle ne les comprend pas, elle ne comprend pas la différence ou pense que si elle change c'est son intégrité qui sera en danger.

La deuxième manière de considérer la douance, c'est de tabler sur l'empathie (à ne pas confondre avec la sympathie, y'a un topic sur le sujet si ça vous intéresse) et d'ouvrir ses récepteurs afin de percevoir les flux qui gèrent les rapports humains. Bien sur cela implique de se mettre un peu de côté pour se focaliser sur ce que peu peuvent appréhender. Quand on s'intéresse aux flux, à la signification des liens sociaux, à tout ce que génèrent les individus à chaque rencontre, on change de niveau de perception. Comme je le disais, le contenu de la conversation n'a plus guère d'intérêt. Ce n'est pas une histoire d'être civilisé ou non, mais de mesurer le besoin initial et de décider d'y répondre (ou pas). Clairement, on ne joue plus sur le même tableau. Cela peut donner l'impression de détachement, de manipulation, et c'est un travers dans lequel certains peuvent tomber s'ils manquent de compassion. Dans le cas contraire, c'est un monde de possible qui s'ouvre à soi et qui génère de l'énergie au lieu d'en consommer.

La douance est un outil formidable dont il faut apprendre à se servir, en tous cas se donner la possibilité de le faire, plutôt que de s'enfermer dans une vision négative. Et comme tout outil, si on ne sait pas l'utiliser, si on ne le comprend pas, faut pas étonner que l'on se blesse avec. Mais dans ce cas, ce n'est pas l'outil qu'il faut insulter...
Je sais très bien que ce n'est pas facile, que cela peut paraître insurmontable. Je ne dis pas que vous y arriverez, juste que cela est possible.

Parce que si le sujet est ouvert, c'est que ça fait mal de ne pas réussir à être l'animal social que nous sommes appelés à être. Et que l'envie, le besoin, est là. Si ce n'était pas le cas, on ouvrirait un sujet sur les ermites ;)
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Re: Douance, phobie sociale, évitements ?

Message par FeverDream »

arizona a écrit :Et je trouve bien plus malpoli de faire semblant d'écouter quelqu'un, que de dévier le sujet de la conversation.
Effectivement, il doit y avoir de ça. Maintenant, il y a une marge entre dévier un sujet, et ne pas vouloir écouter la personne, la deuxième proposition étant, à mon sens, plus malpoli qu'avoir une écoute, même minimale. Je ne vois même pas réellement le problème à dévier un sujet. On dit nombres de politesses par automatisme, par convention, sans que cela ne soit perçu comme quelque chose d'abominable.
arizona a écrit :Et aussi, plutôt que de subir jours après jours la discussion de telle personne qui ne nous intéresse pas, pourquoi ne pas initier soi-même la conversation ?
C'est là que ça coince, pour ma part, avec les personnes dont mon écoute est uniquement de l'ordre du conventionnel... Si j'engage un sujet, je ressens très rapidement qu'avec ces personnes nous ne sommes pas sur la même longueur d'onde. De toute évidence, si des connaissances restent pour moi des connaissances, c'est que je serai incapable, dans un autre contexte, de prendre un réel plaisir à passer des moments avec eux. Si un courant passe entre nous, si j'y ressentais un quelconque bien être, notre relation évoluerait en autre chose.

Ceci dit, comme il a été dit par ragged, on s'eloigne du sujet en ce qu'ici la situation n'est pas de la phobie sociale ou de l'évitement, mais simplement disons, de l'ennui ponctuel, ou un mensonge ponctuel comme il est admis ici. Je n'ai personnellement pas de difficulté à créer des liens avec des personnes qui me plaisent et réciproquement, ni à entrer en contact avec l'autre. Il en existe dans mon entourage (ou plus loin d'ailleurs) avec qui, même si le nombre est infime, je peux me sentir un minimum en cohérence et écouter "activement", sans que je ne ressente de l'ennui ou un devoir de courtoisie, et il y a même des inconnus que j'ai réellement plaisir à écouter. Je ne vois donc pas l'intérêt de m'évertuer à créer autre chose ou davantage avec des personnes pour lesquelles je n'ai pas d'atomes crochues.
Zyghna a écrit :Y'a aussi moyen d'écouter vraiment la personne, sans attendre de pouvoir placer quelque chose qui nous intéresse, sans que notre esprit nous ramène à chaque mot à un "moi je" qui n'attend qu'une occasion pour montrer à quel point il sait des choses ou à des trucs à dire, et qui du coup n'écoute absolument pas ce que l'autre essaie vraiment de dire.
Je suis absolument d'accord avec ça.

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