Quel test pour quel enfant?

[Xav']

Je n'ai pas trouvé mais peut-être ce topic existe-t-il déjà, auquel cas je vous laisse me l'écrire. Je sais que le but de ce forum n'est pas de se concentrer sur des cas personnels, mais je vous avoue ne pas trop savoir où m'adresser sinon, et à force de vous lire me vient une grande confiance en vous, dans vos "j(a)ugements" sans jugement comme dans vos mises en perspective. Peut-être aussi ce sujet pourra en concerner d'autres?...

J'ai un fils de 11 ans, en sixième, et me poser des questions sur une douance chez moi m'incite à me poser la question pour lui aussi. Surtout que plus je lis la littérature sur le sujet, plus j'en parle (discrètement) avec lui, plus la question se fait présente et pertinente (du moins pour moi), trop de redondances pour la mettre de côté.
Je souhaiterais lui faire passer un test pour en savoir un peu plus, mais mon fils a de grosses difficultés à l'écrit, peut-être un petit problème à un œil également, des retards dus aussi à une séparation difficile de ses parents (des sales cons, ceux-là) durant son CEP, et j'ai vu que les tests pouvaient être faussés par ce genre d"inconvénients". Je voulais attendre de passer le test moi pour avoir un peu plus de poids vis à vis de l'éducation nationale, mais puisqu'on me parle de redoublement, je me sens dans une certaine urgence d'avancer, mon redoublement en 5ème m'a été la fin des études, et je ne voudrais pas qu'il lui arrive la même chose. En même temps, je vois très bien le danger de m'arcbouter sur ma position si elle s'avère fausse par la suite et lui faire perdre encore plus de temps en ne "cherchant" pas au bon endroit.

J'habite dans un village de 1000 habitants (avec un collège, oui, pour les villages environnants) et quand je vois la difficulté de trouver quelqu'un de compétent sur le sujet même en faisant 50 kilomètres, j'ai peur de me heurter à un mur d'incompréhension du corps enseignant, déjà par méconnaissance du sujet, mais aussi à la vue de mon niveau d'étude ou de mon "rang" social ne leur sera-t-il pas facile d'entendre que je puisse leur expliquer que mon fils en échec scolaire est peut-être plus intelligent qu'eux (en terme de potentiel, hein), et avec un psychologue scolaire qui vient une demi-journée tous les 15 jours...

Afin d'arriver un peu "préparé" à ce qui risque de tourner à l'affrontement si je ne m'y suis pas préparé, justement, pourriez vous me dire quels seraient les tests (si tant est qu'il y ait le choix) qui auraient le plus de chance d'être "justes" malgré ses difficultés? Sur quels "critères" puis-je m'appuyer pour avoir du "répondant" en cas de remise en cause de mon raisonnement et de ma donc demande?

Merci d'avance, et pardon si je suis hors-sujet.

J'édite, parce que me disant que nous avons quelques professionnels parmi nous, ainsi que beaucoup de connaissances de toutes parts. Y aurait-il une espèce de tableau clinique de quels tests passer à quel âge, afin de donner un sens plus général au titre de mon sujet, et peut-être donner des pistes aux parents qui sont dans la difficulté de se faire entendre ou comprendre. Je sais que rien ne vaudra l'avis d'un professionnel compétent, mais autant pratiquement que financièrement, ce n'est pas toujours facile pour tous d'y avoir accès. Je me doute que ma question est un peu naïve, mais j'ai vu pas mal de parents inquiets, voire désarmés, au fil des témoignages ici.

Encore merci et encore pardon si je suis hs ou redondant.

[lady space]

Le test de QI pour cet âge est le WISC (de 6 à 16 ans, il me semble), la dernière version en date étant la IV. Pour trouver un psy compétent, tu peux éventuellement t'adresser à une association dans ton coin, genre ANPEIP (enfin, tu connais l'ami moteur de recherche, je suppose ?).

Par contre, si tu penses à un problème de vue, pourquoi pas commencer par un bilan chez un ophthalmo, qui pourra prescrire un bilan orthoptique au besoin.

Mais, si je peux me permettre un conseil: j'imagine que ce gamin a une mère qu'il convient, à mon sens, d'associer à cette réflexion autour du test. Puis, tu as tout intérêt à réunir une documentation en béton avant d'exposer tes idées aux profs, à moins qu'il y en ait dans ce collège qui sont au courant du phénomène de la douance et de ce qu'elle peut impliquer. Et ceci non pas à cause de ton niveau d'études mais parce que tu n'es pas un professionnel de l'éducation. C'est difficile pour un prof de distinguer entre un parent ayant fait des démarches sérieuses et réfléchies dans le seul but d'aider son enfant à s'épanouir, et l'autre version qui a juste vu une émission à la télé et qui trouve du coup que la douance est une bonne explication ayant bon dos pour excuser un comportement dissipé, l'échec scolaire, qu'en sais-je encore.

Et ce n'est, encore une fois à mon avis très personnel, pas le fait que tu aies passé un test toi-même qui va te donner plus de poids vis à vis de l'éducation nationale.

Je pense que ta meilleure chance pour aider ton fils est de chercher un dialogue sincère et ouvert avec les profs pour déjà connaître leur avis sur les lacunes de ton fils et leurs origines. Pour éviter le redoublement, il suffit peut-être de vous engager à travailler plus régulièrement, à écouter en cours, réviser les leçons, penser à noter (et à faire) les devoirs et apporter le matériel adéquat en cours - enfin, simple hypothèse de ma part, mais problématique constatée à maintes reprises en conseil de classe en tant que représentante des parents d'élèves. Ce sont les grands classiques, surtout en 6e quand les méthodes de travail ne sont pas encore bien ancrées, qui sont valables pour un tas d'élèves, surdoués ou pas. C'est peut-être encore plus barbant pour un élève surdoué de s'y plier mais il faudra bien passer par là. En fonction de ce que te diront les profs tu peux donc déjà commencer par là sans te préoccuper d'une éventuelle douance, quitte à affiner la stratégie plus tard, après un éventuel test. Puis, éventuellement leur exposer ton histoire de redoublement qui m'a l'air d'avoir été contreproductif.

Personnellement, je ne parlerais pas du questionnement autour de la douance pour commencer, car tu n'y vois pas encore assez clair pour en faire un argument suffisamment solide pour qu'il pèse dans les choix pédagogiques du collège.

[zwip]

Bonjour Xav'

Comme le dit Lady Space, Le bilan ophtalmo serait un bon début (mais selon les régions il peut falloir plus de 6 mois pour obtenir un RV... Si c'est le cas et que tu es dans l'urgence par rapport à ce redoublement évoqué...)
Bien d'accord aussi sur l'idée de contacter L'ANPEIP de ta région, tu y obtiendras certainement des renseignements précis et des adresses de psys dans ton secteur, ou pas trop loin (Bon, le psy qu'ils m'ont indiqué pour tester mon fils est à 70 km, mais c'est ça d'habiter des zones en décroissance démographique...). Si tu obtiens rapidement les coordonnées d'un psy spécialisé précocité, tu peux commencer par lui poser ces questions par téléphone, il te donnera son avis sur l'opportunité du WISC dans le cas de ton fils, et saura te dire si ses problèmes d'écritures et visuels seront une gêne pour ce test ou non...

En ce qui concerne le rapport avec le collège, si ton fils n'est pas testé, je pense qu'il vaut mieux garder pour toi cette hypothèse de précocité, ou du moins y aller avec force pincettes.

Si ce n'est pas déjà fait, tu peux rejoindre le forum du site de l'ANPEIP, où des parents bénévoles t'orienteront et te répondront (autant sur les tests que sur les rapports avec l'éducation nationale...). Ils connaissent bien leur sujet et sont très accueillants.

[Xav']

Merci pour vos réponses, rapides en plus . Je vais réfléchir à tout ça.
Encore merci

[lady space]

Il y a aussi le point "grosses difficultés à l'écrit" que tu peux aborder autrement qu'avec un test de QI. Je n'y connais rien mais je me demande s'il ne faut pas voir cette problématique avec un orthophoniste.

[Za]

+1 avec Lady Space... quand tu parles de l'écrit, tu veux dire qu'il a du mal avec la lecture, l'orthographe, le graphisme ou plusieurs de ces domaines à la fois ?
En tout cas oui, je dirais prise de RDV chez l'ophtalmo et l'orthophoniste... dans les deux cas tu vas devoir attendre longtemps.

[Xav']

Le problème est surtout orthographique. En fait, il dessine super bien et lit beaucoup donc j'ai du mal à ne pas y voir surtout du retard accumulé durant ses "mauvaises" années. Je viens de lui proposer d'écrire en script, ça a l'air de lui plaire, même s'il a du mal au début (forcément). Il trouve ça plus joli. C'est comme ça que j'ai appris à bien écrire et sans fautes quand j'étais en 5ème et que j'en ai eu marre d'écrire comme un ...
Je comprend le danger de me voir en lui, mais je suis d'un coup moins inquiet. Je lui avais "proposé" d'essayer d'analyser son prof de maths (avec qui c'est le plus dur) pour faire ce qu'elle voulait, comme conseillé dans le livre de JSF, et il est revenu avec une super note d'oral en ayant fini ses exercices 5 mins avant les autres. Ca me rassure un peu. Je voudrais juste "gagner du temps" pour avoir le temps de tout mettre en place, y compris une stratégie, qu'il "achète" vite fait son passage en 5ème, nous laisser le temps d'y voir plus clair, pour lui, comme pour moi, parce que ça fait beaucoup de questions dans ma petite tête.

En tout cas, merci pour votre sollicitude et vos conseils.

[Mlle Rose]

Juste un truc : l'orthoptiste tu peux y aller avec une ordo de ton médecin traitant, pas besoin d'attendre l'avis de l'ophtalmo, la moitié de ceux que je connais passent à côté de troubles oculo-moteurs ou neuro-visuels discrets. Eux se concentrent sur la vue. En revanche un orthoptiste te dira si ton fils a besoin de voir un ophtalmo ou non, car il verra aussi les problèmes d'acuité visuelle pure.

L'orthophoniste je plussoie, bonne idée. Mais perso j'irais faire faire le bilan psychométrique avant, parce que ça orientera justement les recherches (en fonction d'éventuels subtests échoués).

Un psy, formé et informé sur la douance (et donc pas un psy scolaire...), pourra tout à fait la déceler y compris en cas de trouble associé ou de contexte psychologique défavorable.

[Kayeza]

Hors-sujet

prise de RDV chez l'ophtalmo et l'orthophoniste... dans les deux cas tu vas devoir attendre longtemps.

Ne faites pas paniquer le pauvre Xav'... Selon les régions, les RDV peuvent être très rapides. Dans ma petite ville, c'était de l'ordre de 2-3 mois pour l'ophtalmo, dans la grande ville à côté, 4-5 jours... Ça peut valoir le coup de faire le tour des différents cabinets quand il y a (relative) urgence.

[Xav']

Merci pour vos réponses.

Elles sont un (petit) peu contradictoires alors je voudrais essayer de "résumer". Je pensais comme Mlle Rose (même si je suis bien moins légitime pour le faire) qu'il aurait été intéressant de faire le test psychométrique avant, j'ai peur que sans diagnostic posé, les professionnels ne me prennent pas forcément au sérieux. D'ailleurs, je n'ai pas posé la question comme il le fallait, mais est-ce que l'orthographe fausse beaucoup le test?

D'autre part, pour la psy scolaire, j'espérais me faire aider par le collège pour le financement du test dans le cadre de son suivi scolaire, vous pensez que ce serait vraiment une mauvaise idée de lui en parler pour nous faire aider?

J'ai bien compris que quoique je fasse, il allait falloir gagner du temps, et donc essayer de "forcer" le passage en 5ème, on va voir si mon fils est doué pour de vrai .

Encore merci

[Aïnoa]

Mais pourquoi "forcer" le passage?
S'il est en difficultés, je pense qu'il faut déjà discuter avec les profs pour voir ce qui coince vraiment (lacunes de connaissances de base, attention, intérêt, ...).
Dans certains cas, le redoublement est une bonne chose et permet de repartir sur des bases saines.

Perso, j'ai jamais compris pourquoi on voulait à tout prix faire passer un élève? Le risque est quand même que les lacunes/difficultés s'accumulent, que ce soit de plus en plus difficile et que cette situation ne fasse que détériorer l'image de soi qu'a l'élève en question.
Attention, je ne dis pas que le redoublement est un "remède miracle", juste qu'il est parfois bénéfique.

[Mlle Rose]

Dans le cas des enfants surdoués, le redoublement n'est tout de même pas conseillé, parce que c'est aussi de nature à porter atteinte à l'image de soi, ça augmente l'ennui et démotive.
Après il faut voir effectivement comment s'expliquent les difficultés.

Xav : concernant l'orthographe, ce n'est pas elle qui pose souci pour le test, mais le développement de l'orthographe est sous-tendu par un certain nombre de compétences, communes avec celles requises dans certaines épreuves du test. Si les troubles de l'orthographe résultent d'un trouble en amont, ce trouble en amont peut se retrouver dans le test.
Ex : une dyspraxie visuo-spatiale rend la constitution d'un stock orthographique interne difficile (et donc orthographe pourrave), et altère les épreuves de cubes, code, matrices, etc...

Mais là encore, il faut faire confiance au psy, c'est quand même son taf d'interpréter les résultats et ses observations.

[amalia]

Un bilan complet pour un enfant comporte :
*un bilan psy : psychométrique (wisc) + personnalité
*un bilan ortho
*un bilan psychomot

Le bilan psy dont le wisc est un examen "de débrouillage" c'est à dire qu'il peut permettre de poser des hypothèses quant aux difficultés de l'enfant : difficultés psychoaffectives ? neuropsycho ? ortho ? psychomot ?

L'orthographe, les capacités d'écriture, de lecture, ect... n'entrent pas en compte dans un wisc mais peuvent être évalués par des tests complémentaires si le psycho en a besoin pour poser ses hypothèses ; les bilans ortho et psychomot sont là pour donner les réponses que le wisc n'évalue pas.

La vue et l'audition sont par contre des paramètres importants, et il faut informer le professionnel si souci de ce coté là.

En tout état de cause, le professionnel prépare son bilan en fonction de ce qui est dit par les parents, constaté en famille, à l'école, l'évolution ; des données médicales, sociales, du discours de l'enfant, etc. Bref, c'est à partir d'un faisceau d'indice que le professionnel pose une/des hypothèse qu'il faudra confronter aux autres bilans puis à l'efficacité des prises en charge.

bon courage

[zwip]

Bonjour,

Je reviens sur ce topic mais cette fois au sujet de mon propre fils, qui a presque 4 ans et demi et qui vient de terminer le WPPSI (Nous l'avons fait tester suite à des problèmes avec l'école : refus des règles et d'une grande partie du travail demandé, négociation permanente, etc. C'est une de ses maîtresses qui nous a mis sur la voie de la précocité). Les résultats sont extrêmement hétérogènes et, de l'avis même du psy, pas très représentatifs (ça ne l'a pas empêché de calculer un QIT, ce qui ne manque pas de m'étonner, et me fait beaucoup douter de son sérieux. Qui plus est son compte-rendu est plein de coquilles, certains indices perdent ou gagnent de nombreux points d'une page à l'autre...). J'ai quelques doutes quant à ce que le test révèle et quant aux suites à donner.

Comme résultats il y a un ICV haut (127), avec certains subtests particulièrement réussis (similitudes à 19, vocab à 18) mais aussi un écart très conséquent entre les indices : IRP et IVT sont bien plus bas, respectivement + de 30 points et... 56 points d'écart avec l'ICV (les subtests les plus bas sont "figures géométriques (8)" et "Carrés (10)", mais je ne sais pas si tous les chiffres figurent dans le compte-rendu).

Je dois préciser que mon fils ne s'est pas investi dans le test : dès le départ il y a eu beaucoup de refus, parfois un arrêt très rapide lors d'épreuves qu'il parvenait pourtant à faire (le code, par exemple, qu'il a stoppé au bout de 2 lignes, le temps étant bien sûr loin d'être écoulé), et ni recherche ni persévérance lorsqu'il n'avait pas la réponse immédiate... Le psy signale que le gamin n'a visiblement pas montré ce dont il était capable, et interprète cela comme une peur de l'échec, surtout.

Il nous conseille donc de travailler sur la confiance, de valoriser et d'encourager notre fils (nous sommes d'accord sur tout cela). Je suis cependant surprise qu'il ne nous recommande aucun bilan complémentaire (on l'a interrogé à ce sujet par téléphone, il nous a juste dit qu'à la rigueur pourquoi pas quelques séances avec un psychomotricien, pour donner un peu confiance au gamin). Pourtant son compte rendu écrit évoque un possible manque d'aisance sur le plan grapho-moteur (qu'on peut encore mettre sur le compte de l'âge), mais aussi d'éventuelles difficultés pour se repérer dans l'espace, pour mémoriser des formes élaborées, etc.

Je veux bien admettre que la crainte de l'échec (à quoi j'ajouterais bien le manque de plaisir) puisse expliquer les refus ou l'absence de persévérance de mon fils sur certains subtests, mais je ne voudrais pas passer à côté d'autres choses : je me dis que certains de ses refus pourraient aussi bien masquer une difficulté d'un autre ordre. Ce qui me fait m'interroger sur l'intérêt - ou non - de compléter le bilan, mais sans trop savoir vers qui m'orienter (orthoptiste, psychomotricien ? J'avoue que je connais mal ces spécialités). J'apprécierais beaucoup d'avoir des avis ici car ma confiance en ce psy s'est un peu émoussée.