Savoir faire simple lorsqu'on est compliqué

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FeverDream
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Savoir faire simple lorsqu'on est compliqué

Message par FeverDream »

[Préface on]

Je tiens à préciser que j'ai fait effectué les recherches par rapport à ces mots: "perfectionnisme", "confiance en soi", "confiance", "différences", "décalages", "simplifier", "compliqué", que j'ai aussi survolé les sujets de "Là où on (se) pose des questions", "Les discussions et débats" et "Psychologie et Santé". Si toutefois ce sujet a déjà été traité quelque part, il faudra que je prenne des cours de recherche sur les forums...

Donc, je ne pense pas que ce sujet ait été abordé en lui même, il doit se trouver quelques témoignages se dispersant dans chaque sujet puisque la douance implique que l'on réfléchit plus, qu'on raisonne plus, plus plus plus... mais il n'a pas été pris pour sujet qui me permettrait de me poser les questions qui vont suivre.

Je ne sais pas si c'est propre à une grande part de surdoué, si oui, peut-être que ce dont je vais parler va paraître évident pour ceux qui ont déjà été diagnostiqué et qui connaissent ce sujet depuis longtemps, mais peut-être moins pour ceux qui se questionnent par rapport à leur fonctionnement ou qui connaissent leur surdouement depuis peu.

Je vais utiliser les termes "QI moyen" pour parler des personnes ayant un QI se situant dans la moyenne globale, parce que c'est long de dire à chaque fois "personnes ayant un QI se situant dans la moyenne globale", mais peut-être qu'en effet ces termes ne sont pas appropriés.

[Préface off]


Je réfléchissais donc sur ce qui peut faire qu'une personne surdouée pouvait être perfectionniste/échouer/ne pas faire ce qu'on attend d'eux, par rapport à ce sentiment de décalage.

J'effectue actuellement un stage auprès de personnes déficientes intellectuelles, qui ont donc un QI en dessous de la moyenne. J'ai observé la façon dont pouvait parler une éducatrice à ces personnes: Parler très lentement, sélectionner des informations simples, ne dire qu'une consigne à la fois, souvent répéter une information simple pour qu'ils puissent les assimiler etc... Je ne dis pas que les personnes au "QI moyen" sont déficientes intellectuelles, mais que finalement, cette façon de procéder me semble assez similaire à ce qu'un surdoué peut utiliser comme stratégie pour se faire comprendre auprès d'une personne ayant un QI se situant dans la moyenne. Je pense que ce qui pourrait paraître comme un "abaissement" du niveau de raisonnement pour un surdoué auprès d'une personne au QI moyen pour se faire comprendre, est quasiment la même chose pour une personne au QI moyen qui voudrait se faire comprendre d'une personne déficiente intellectuellement. C'est une chose qui paraît plus flagrante dans ce genre de situation (avec des personnes déficientes intellectuellement), qu'avec des personnes au QI moyen, comme j'ai pu lire quelque fois sur ce forum "je ne comprends pas qu'on puisse moins penser", ou bien les questions relatives à la compréhension d'une façon globale. Plus flagrant car, une personne surdouée ne pourra peut-être pas forcément se rendre compte qu'une personne n'ayant aucune pathologie puissent moins réfléchir que lui. Puisque c'est pour lui quelque chose de "normal", il peut ne pas tout de suite comprendre ce décalage. Hors, lorsqu'on se retrouve devant des personnes handicapées, on comprend rapidement qu'ils n'ont pas les mêmes facultés qu'une personne ayant toutes ses capacités intellectuelles. Certes, il y a une différence entre une personne présentant une pathologie, et une personne n'en ayant pas, la raison du résultat au QI ne sera pas la même. Je parle vraiment dans le principe où les capacités sont amoindries de l'une à l'autre des catégories.

(Je ferais peut-être part de certaines choses si je suis diagnostiquée + mais je préfère ne pas faire de référence à mon propre vécu dans l'état actuel des choses. Je vais donc me référer à ce que j'ai lu ici ou dans des bouquins sur la douance. Ceci dit ses réflexions viennent d'une interprétation, et peuvent s'avérer totalement fausses.)

Je pense que de ce postulat, il est plus facile par exemple de comprendre qu'une personne surdouée arrive à répondre à des questions compliquées pour un QI moyen, mais n'arriverai pas à répondre à des questions simples pour un QI moyen. En effet, je ne pense pas qu'une personne surdouée n'arrive pas forcément à répondre à une question "simple", mais plutôt que, s'attendant à quelque chose de plus... pertinent, de plus "compliqué" (compliqué pour une personne au QI moyen, donc) dans la réponse attendue, peut qu'il fera davantage un hors sujet, ou bien n'arrivera pas à répondre à la question puisqu'il n'y a pas de réponses compliquées qui seraient applicables à cette question. Je pense notamment à des retours de tests de QI où les personnes surdouées vont penser avoir mal répondu à une question de vocabulaire parce qu'ils ont divagué sur le sens d'un mot. D'où peut être le fait que, lorsqu'on donne la réponse, une partie des surdoués se diront "Ah! Ce n'était que ça?".

Peut-être aussi qu'une personne surdouée, n'arrivant pas encore à bien comprendre que "simplifier ses pensées" pourraient correspondre à ce qu'on attend de lui (je pense notamment à la scolarité, mais aussi sous d'autres formes d'évaluations), ni comment simplifier cette pensée, elle peut manquer de confiance en elle, se dire: pourquoi les autres personnes y arrivent mieux que moi? Certes il y a d'autres facteurs. Mais dans le cas où ils se penseront bêtes ou stupides, ce ne sera pas qu'ils sont stupides, mais que dans certains cas, ils veulent faire trop compliqué par rapport à ce qu'on attend de lui, qui peut effectivement le mener dans une situation d'échec. Si une personne surdouée arrive à comprendre ce qu'on attend de lui, il sera peut-être plus apte à réussir cette scolarité ou évaluation, et peut-être mieux s'intégrer à un groupe où il sentirait ce décalage.

Ceci dit, tout cela ne sont que mes suppositions. Je m'en remets aux personnes surdouées pour confirmer ou non mes dires, mais ce sujet peut-être intéressant pour ceux qui ne savent pas correspondre aux attentes des autres, ni les comprendre. Un surdoué qui est capable d'intégrer les différences intellectuelles entre lui et la "norme", pourra peut-être avoir davantage d'armes pour mieux s'adapter et réussir dans sa vie, scolairement, professionnellement, mais aussi socialement. Après, il faut utiliser cette adaptation de façon intelligente. Savoir ce qu'on attend de nous ne signifie pas que l'on doit renier ce que l'on est ou changer du tout au tout. Qu'en pensez-vous?

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madeleine
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Re: Savoir faire simple lorsqu'on est compliqué

Message par madeleine »

Hello FeverDream !
Une petite convergence qui pourrait alimenter ta réflexion sur ce sujet
http://adulte-surdoue.fr/psychologie-sa ... 82-25.html
a bientôt :hai:
le chemin est long et la pente est rude, oui, mais le mieux, c'est le chemin, parce que l'arrivée, c'est la même pour tout le monde... Aooouuuh yeaah...
avec l'aimable autorisation de P.Kirool

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Re: Savoir faire simple lorsqu'on est compliqué

Message par Rhonin.k »

Salut Feverdream :hai:
( au passage, j'adore ton pseudo )
► Afficher le texte
Le postulat :
FeverDream a écrit :Je pense que ce qui pourrait paraître comme un "abaissement" du niveau de raisonnement pour un surdoué auprès d'une personne au QI moyen pour se faire comprendre, est quasiment la même chose pour une personne au QI moyen qui voudrait se faire comprendre d'une personne déficiente intellectuellement.
Peut-être aussi qu'une personne surdouée, n'arrivant pas encore à bien comprendre que "simplifier ses pensées" pourraient correspondre à ce qu'on attend de lui (je pense notamment à la scolarité, mais aussi sous d'autres formes d'évaluations), ni comment simplifier cette pensée, elle peut manquer de confiance en elle,
Déjà, il est probablement impossible de faire simple pour expliquer la simplicité... ^^

- Parce qu'un surdoué ne communiquera pas comme un autre surdoué, question intrinsèque de personnalité.
- Parce qu'à l'instant de communiquer, de nombreux paramètres peuvent rentrer en ligne de compte comme le degrés de familiarité, le lieu, l'heure...
- Parce que le sujet référent de la conversation sera d'un type plus facile qu'un autre. ( fiesta ou accident grave )
- Parce qu'enfin l'interlocuteur cible a lui-même tout un ensemble de paramètres personnels qui ne rentreront pas forcément dans des constantes attendues.
- ...

Bref, débattre de ce sujet en voulant rester à tout prix objectif, c'est un peu comme devoir tirer une diagonale rectiligne au travers d'un schéma complexe et s'en servir de médiane pour un peu tout. Comme je le soulignais, donc pas simple à faire ! :tmi:
ils veulent faire trop compliqué par rapport à ce qu'on attend de lui, qui peut effectivement le mener dans une situation d'échec.
Oui, dans le cas d'une personne qui ne communiquerait que selon un seul et unique protocole et selon une humeur parfaitement égale avec tous ces interlocuteurs. Hors, par l'intelligence, justement les micro-réglages de la communication s'apprennent. En ça, l'observation et l'empathie sont des outils que les HQI ont bien souvent à leur disposition sans toujours bien savoir les manipuler. :think:

Non, parce que rien n’empêche la personne en question de garder pour elle sa "cuisine interne". Pour l'avoir vécu ( donc, mon point de vue devient subjectif pour le coup ! ) il est tout à fait possible qu'on attende de vous soit une simplification ou bien au contraire un étalage complexe de vos connaissances. Tout dépend de l'angle sous lequel la discussion va s'augurer.

Peut-être faudrait-il voir alors plutôt du coté des mœurs de communications qui veulent, par exemple, qu'on ne cherche pas à vexer l'interlocuteur quand celui-ci vous explique une chose que votre intellect peine à assimiler. Peut-être faudrait-il alors réclamer avec franchise la simplification ou demander multe détails quand l’intérêt est éveillé. Mais, comme nous naviguons inconsciemment à longueur de temps dans un univers où les communications sont très conventionnées, il ne devient alors pas facile de discuter sans les filtres de politesse.
Si une personne surdouée arrive à comprendre ce qu'on attend de lui, il sera peut-être plus apte à réussir cette scolarité ou évaluation, et peut-être mieux s'intégrer à un groupe où il sentirait ce décalage.
Il faudrait alors former les surdoués dès le plus jeune âge à analyser la sous-couche inconsciente des conversations pour viser juste. ( De la vraie technique psycho-thérapeutique dès la sortie du berceau, quoi ! :D ) Cependant, à ce jour, très peu de personnes hors des normes intellectuelles sont véritablement capables de facto de disposer de cette avance. Ceci expliquant qu'à l'âge adulte, avec l'esprit qui s'est gorgé d'expériences et d'émotions de toutes sortes, nombre de ces quidams puissent se sentir en fâcheux décalage. ( et nous revoici au cœur du sujet de la douance adulte... ^^ )
Un surdoué qui est capable d'intégrer les différences intellectuelles entre lui et la "norme", pourra peut-être avoir davantage d'armes pour mieux s'adapter et réussir dans sa vie, scolairement, professionnellement, mais aussi socialement. Après, il faut utiliser cette adaptation de façon intelligente.
Ce que tu dis là concorde sur la grande ligne avec mon propos précédent, oui. Toutefois, sans être misérabiliste, la réussite ne s'accorde pas seulement avec la capacité fine à communiquer avec autrui. Ce serait oublier les forces du pouvoir et de l'argent qui peuvent permettre à des personne bien moins douées ( dans tous les sens du terme ) de réussir leur intégration sociale au fil de la vie sans forcément accomplir tous les efforts requis. C'est terriblement injuste, mais c'est une réalité... :(





En fait, si on devait dresser un modèle théorique qui complémenterait ton postulat de départ. Il faudrait :
- Que la personne HQI dispose très tôt de capacités à traduire les intensions discursives de ses interlocuteurs.
- Que cette même personne soit toujours en mesure de rester sur le cœur du sujet de conversation sans dévier de l'axe initial.
- Que toujours cette même personne bénéficie d'une situation de vie qui ne desserve pas l'orientation de son mode communicatoire.
- Et enfin, qu'elle soit toujours en conscience de tous les niveaux de langage qu'elle peut user quotidiennement.

C'est personnellement un modèle auquel j'adhère depuis de nombreuses années, comme un outil qui m'aide à faire glisser souvent les communications avec un peu plus de lubrifiant. Mais souvent le prix à payer est de sentir intellectuellement bridé dans la majorité des échanges. Parfois, personnellement, je l'accepte comme une nécessité et parfois, je ne résiste malheureusement pas au besoin impérieux de lâcher les rennes pour donner cours à la fulgurance de mes pensées. Heureusement que les années et le recul de l'expérience me permettent souvent de rester dans maitrise de l'alternance de ces deux états. :whew:

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Tipiak
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Re: Savoir faire simple lorsqu'on est compliqué

Message par Tipiak »

Et un up aléatoire, il se trouve que là justement, j'avais ma pelle avec moi, parce que je comptais aller chez le coiffeur...(Kamoulox!)

Faire simple...

Surdoué ou non, dans toute communication avec autrui, il est nécessaire de faire le tri entre ce qu'on a envie de dire, et ce qui va intéresser l'autre.
(Ou alors faut aimer s'écouter soi-même tout seul home alone comme un grand).

En ce qui me concerne, la technique que j'adopte (pas ici) le plus souvent consiste à :

1) Me mettre à la place de l'autre, voir à sa façon, comprendre ce qu'il veut et ce qui l'intéresse

2) Répondre / dire de la façon la plus courte possible : fainéantise oblige.

2') Simplifier implique aussi de présenter le propos sous forme de succession d'informations : A puis B puis C.
Même pas je cherche à expliquer, ou alors je fais passer un pti "parce que" en fin de propos.

3) Histoire de faire passer l'impression de bêtification que je ressens, et que l'autre ressent peut-être, je tartine avec de l'humour d'autodérision. (chuis un boulet, AHA) Ou alors je détourne l'attention en étant sexy. :emo:

4) j'ai aucun moyen de vérifier si ça marche, mais au moins je sais quoi faire au lieu de me fatiguer en longs discours qui s’emmêlent les pédales. :devil:
Nous ne te lècherons pas car tu es toxique!
Mais ma signature est toujours 20% plus cool, d'ailleurs je retourne sur mon bateau pêcher des colins, signé ton papa le Captain Igloo.

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