Enfant à la grosse tête ?... dans tous les sens du terme !

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Youpla
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Enfant à la grosse tête ?... dans tous les sens du terme !

Message par Youpla »

Bonjour bonjour,

Il semblerait que la plupart ici trouve qu'il faille dire à ses enfants qu'ils sont HP (quand ils le sont bien sûr ! :huhu: ).
Parce que c'est bien de se connaître, de ne pas mentir, de ne pas se mentir pour s'épanouir etc.
Mais je me demande comment faire passer le message à son enfant sans qu'il ait la "grosse tête".
Enfin, qu'il ne devienne pas prétentieux, élitiste et aussi qu'il ne se mette pas d'étiquette, qu'il ne se range pas dans une catégorie.

J'ai toujours été élevée dans une famille très ouverte avec des gens gravitant autour venant d'univers très divers, variés, issus de toutes les couches sociales. Et ce n'est pas très fréquent je trouve, je ne l'ai presque jamais rencontré ailleurs en fait. Par exemple, ma mère avait une copine illettrée. Je ne parle pas d'une personne à qui elle donnait des cours d'alphabétisation mais bel et bien d'une copine avec qui elle buvait le café en tricotant... Et il n'y a pas qu'un seul exemple dans ma famille.

Bref.

Si mon enfant sait qu'il est HP et grandit en tant que HP, est-ce qu'il ne finira pas par croire qu'il sera bien, ou forcément mieux, avec des HP ?
Est-ce qu'il ne risque pas de tirer un trait sur tous ceux qui semblent au premier abord s'en écarter? Ou penser que leur point de vue est forcément moins bon que le sien? N'aura-t-il pas la grosse tête ?

Alors pardonnez-moi mais j'espère qu'il ira sur des forums tel que celui-ci (riche d'expériences, bienveillant etc) mais pas que !
J'espère qu'il se frottera à tous et partout.
C'est pour moi primordial à l'éducation que je veux donner à mon enfant.

Alors voici mes questions :

Comment avez-vous parlé de la douance à vos enfants HP supposés ou diagnostiqués ?
Pour ceux qui ne l'auraient pas fait, pour quelles raisons ne l'avez-vous pas fait ?
Pour ceux qui l'ont fait, quels mots précisément avez-vous employé ? A quel âge ?
Comment agissent-ils depuis ? Avez-vous l'impression que vos enfants ont la grosse tête ?
Avez-vous le sentiment qu'ils sont plus fermés aux autres, comme si le diagnostic donnait une excuse pour ne pas faire l'effort d'aller vers l'autre, de le comprendre.
C'est un effort à faire pour n'importe quelle personne, HP ou non, dès lors que l'on sort de sa zone de confort, c'est-à-dire de soi !

Pour les adultes diagnostiqués enfant, quel est votre point de vue sur la question ? Avez-vous dû faire beaucoup (plus) de chemin pour être ouverts à la différence ?
Pour les autres, quel est votre point de vue sur la question ?

Plus largement je me pose la plupart de ces questions pour les adultes aussi.

Je nuance tout de suite mon propos en précisant que je sais bien que faire comme si ça n'existait pas peut être source de gros problèmes identitaires, je le sais pour l'avoir vécu (ou pour le vivre encore vu ma découverte tardive).

Il y a sans doute un superbe équilibre à trouver entre la prétention et le dénigrement de soi et j'aimerai y tendre pour mes enfants...

Merci de partager vos expériences et points de vue.

PS : Si je suis redondante avec des sujets existants, désolée, j'essaie d'en parcourir un maximum mais je n'ai pas tout lu, loin de là, alors dites-moi s'il faut déplacer ou annexer ce sujet, merci...

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TourneLune
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Re: Enfant à la grosse tête ?... dans tous les sens du terme !

Message par TourneLune »

Youpla, ce que je lis en filigrane, c'est que la douance pourrait avoir quelque chose à voir avec la classe sociale ou le fait de savoir lire et/ou d'avoir reçu une éducation. C'est peut-être avant tout ce message-là qu'il ne faut pas faire passer, principalement parce qu'il est faux.
A savoir ensuite si ton enfant aura du mal à avoir envie de discuter avec des gens moins intelligents et donc souvent avec pas les mêmes capacités de raisonnement ou les mêmes centres d'intérêt, je ne suis pas certaine que se savoir surdoué ou pas change grand chose. C'est avant tout une question de caractère personnel, mélangé des valeurs qu'on pourra lui faire passer. Mais avoir une explication sur le décalage ne me semble pas créer le décalage. Selon la personne, cela va servir d'excuse ou de simple explication, permettant d'éviter ou au contraire d'envisager l'échange.

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Youpla
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Re: Enfant à la grosse tête ?... dans tous les sens du terme !

Message par Youpla »

Oui c'est vrai, en filigrane je lie douance à une certaine classe sociale et au lettrisme, à l'éducation aussi.

Je me suis sans doute mal exprimée, je ne dis pas que quand on est issu d'une milieu social peu élevé, on ne peut pas être surdoué mais que le QI est lié au milieu.
La malnutrition par exemple est un facteur de baisse de QI (il y en a d'autres). C'est quand même rare d'être malnutri dans une famille de cadres.
Et comme le QI entre en jeu pour le diagnostic du surdouement, le milieu joue pour la détection d'un HP.

Je ne nie pas que la douance concerne toutes les classes sociales mais je crois bien que la part des diagnostiqués est plus grande dans les couches les plus hautes.
Ceci s'expliquant aussi assez naturellement par le fait qu'on consulte et fait tester plus facilement ses enfants quand on appartient à une certaine classe.
Le milieu ouvrier consulte moins que les cadres moyens et sups par exemple.
Je parle des diagnostiqués, pas de la part effective des surdoués hein.
Mais peut-être que je dis de grosses bêtises !!!

La douance liée au lettrisme, pareil, il y a des personnes HPI illettrées mais j'imagine que ce ne doit pas être un pourcentage très faramineux qui a été détecté !
Vu la forme du test, il y a forcément un peu de discrimination de ce côté là.

Pour étayer un peu mon propos là-dessus, il y a des stats sur douance.org qui lient le QI à tout un tas de choses.
Par exemple, le niveau d'étude etc. Et comme le niveau d'étude est aussi corrélé au niveau social...
Je parle toujours des diagnostiqués, pas de la part réelle des HPI.

Oui je suis bien d'accord avec le fait qu'une personne se lie avec quelqu'un autour de centres d'intérêt communs mais on peut aussi vouloir échanger, sans forcément devenir meilleurs amis du monde avec des gens dont on sait qu'on n'a pas la même opinion, pas la même façon de penser.
Si on n'échange qu'avec des gens avec qui finalement on est toujours d'accord sur le fond, voire sur la forme, on stagne, ce n'est pas très enrichissant, c'est presque un exercice de rhétorique.
Confronter des points de vue vraiment différents, essayer de se mettre à la place de l'autre ou d'essayer de comprendre son point de vue, si différent puisse-t-il être, c'est cela qui fait avancer dans sa pensée.

J'ai peur d'un positionnement péremptoire du HP.

De croire que parce qu'il a de bonnes (très bonnes) fonctions cognitives, il puisse croire qu'il détient la vérité absolue sur tout, ou du moins qu'il pense qu'il a un meilleur point de vue de part une meilleure mémoire, une meilleure vitesse de traitement, une pensée arborescente ou que sais-je encore.
Je ne sais pas si je suis claire ?

Parenthèse (HS ?) C'est pour une grande part ce qu'on reproche aux dirigeants en général d'ailleurs, d'être coupés des gens, du peuple, de la masse dans le sens de la majorité. Qui ont des préoccupations très différentes et des vies parfois diamétralement opposées aux leurs. D'où le décalage.

Enfin si on peut résumer, oui j'ai peur de l'élitisme, du "je ne me mélange pas, je vais vers ce que je connais et reconnais".

D'ailleurs, ici les couches sociales importent peu, je pense à une amie qui s'est faite diagnostiquée récemment et qui a vraiment pris la grosse tête, qui étaye tous ses raisonnements par des "avec ma grande acuité", "avec ma grande capacité d'empathie", "avec ma grande sensibilité, j'ai compris que..."
Je trouve ça insupportable. En plus elle dit beaucoup de conneries ! (ça n'engage que moi ! ;-P)
Et j'ai l'impression qu'elle me redonnerait du crédit si je lui disais que j'ai aussi été diagnostiquée.

Je me demande si on ne trouve pas ce genre de réaction, de positionnement fréquemment chez les HPI ? Même en petite dose, pas toujours de façon totalement consciente peut-être ?

En avez-vous l'impression ?

Moi je n'ai que peu de connaissances là-dessus, je pense être entourée de beaucoup de HPI mais tous issus de milieux qui dénigrent facilement la psychologie en général (de par leur éducation ou par peur du nombrilisme ou pas du tout d'argent à dépenser là-dedans) donc des HPI pas diagnostiqués.
Bien sûr, c'est moi qui dit qu'ils le sont mais bon. J'en vois dans des milieux très marginaux parfois (milieu punk, anar et j'en passe), pas le genre à aller dans des cabinets de psy...

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Youpla
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Re: Enfant à la grosse tête ?... dans tous les sens du terme !

Message par Youpla »

Petite précision encore :

En fait, je ne comprends pas vraiment cette histoire de décalage que ressentent beaucoup de HPI apparemment.
Moi je me sens décalée avec tout le monde car ils ne sont pas moi (au sens psychologique du terme si je puis dire).
Je veux dire que je n'ai pas l'impression de me sentir ni plus ni moins décalée que n'importe quel être humain avec n'importe quel autre être humain.
Du coup, je me sens décalée sur ce sentiment de décalage !

J'ai sans doute des a priori négatifs (préjugés ?) sur les HPI diagnostiqués mais que je ne demande qu'à faire s'envoler en éclats grâce à votre partage d'expériences.
Je me demande si je ne regrette pas d'avoir passé le test...

Comment en parlez-vous à vos enfants, petits et grands ?

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Re: Enfant à la grosse tête ?... dans tous les sens du terme !

Message par Bulle d'o »

Bonjour et bienvenue ici. Tu trouveras certainement de nombreuses réponses ici en parcourant les topics qui éclaireront, certains plus que d'autres, tes questionnements. Ici c'est vaste et un foisonnement de questions, réponses, parfois en expérience vécue, parfois en référence citée.

Peut être que ton amie a quelque chose a prouvé qui s'explique non pas que par la surdouance mais par le fait que d'abord, elle ne l'a découvert que depuis peu de temps et que d'autre part, elle a en quelque sorte un besoin de "prendre sa revanche"? Ou, était elle comme celà déjà avant et que cela n'a été qu'un transfert de données dans un comportement qu'elle avait déjà? Auquel cas ca n'est pas en lien avec la surdouance elle même mais plutôt avec son caractère... Et chaque surdoué comme chaque être humain entre eux, ne sont pas du tout identiques...

Ensuite, la question d'avoir la grosse tête me semble en partie lié à la façon dont on est élevé, la façon dont on nous ouvre au monde, à la tolérance, à l'appréciation juste des autres et à un certain refus, si tel est le cas d'une concentration que vers des semblables ou au contraire vers tout types de personnes.

Pour exemple, cette amie HP, son comportement t'agace mais peut être est ce juste cette amie qui t'agace, pas son côté HP donc tu serais capable de déterminer qu'une personne non HP qui par tel ou tel aspect valorisant de sa personne se mettrait en avant, t'agacerais aussi. C'est donc une question de comportement et la surdouance ne prédétermine pas tout. Ca n'est qu'une efficience cognitive soit un QI supérieur à 130. Une intelligence, de fait supérieure. (c'est ce qui détermine le fait d'être surdoué: le QI, pour l'hétérogénéité, d'autres ont détaillé bien plus que moi dans d'autres topics).

Par contre, le dire, dire ce qu'il en est à un enfant pour lui même, s'il est HP, c'est parfois expliquer ce qui les fonde et peut être ce qui les différencie ou les rassemble avec un autre lambda. Ca n'est pas déterminer une échelle de dénigrement d'autrui lorsqu'on fait cela... On peut se construire sans honte de soi et être très altruiste , pas vaniteux, pas dans l'entre-soi. On est juste plutôt bien dans sa peau dans ce cas là... j'imagine.

Pour mes deux enfants, c'est comme si tout à coup, d'un fonctionnement de facto, ils avaient découvert l'origine de ce qu'ils pressentaient déjà, mis des mots dessus. Je disais dans un autre topic que c'est un peu comme si ils avaient découvert qu'ils avaient "des mains" et qu'ils pouvaient s'en servir... et avec une sacrée humilité en plus... Mais se sentent autorisés à être eux même et tout à fait bienveillant à l'égard de leurs potes, HP ou non, qui sont tous restés leurs potes.
"Je ne communique pas mes jugements, je ne suis pas un donneur de leçons, l'observation du monde ne suscite chez moi qu'un dialogue intérieur, un interminable dialogue avec moi-même."

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Re: Enfant à la grosse tête ?... dans tous les sens du terme !

Message par Youpla »

Merci pour vos réponses... ça me fait réfléchir.
Je me rends compte que j'attends un peu une recette magique de cuisine avec les bons mots à utiliser pour que son enfant intègre le tout de façon parfaite !...
J'entends vos nuances et vos conseils, je vais tâcher d'approfondir autour des pistes lancées.
C'est pas évident avec un papa qui ne veut même pas que je parle de mon diagnostic perso à sa fille (ma belle fille) qui doit arriver pour le nouvel an...
D'ailleurs, faudra que je cherche sur le forum un sujet "et quand le conjoint ne veut pas entendre parler de HPI !?" :x

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Re: Enfant à la grosse tête ?... dans tous les sens du terme !

Message par Bulle d'o »

je relance ce topic ne souhaitant pas en créer d'autres et je navigue sur ce thème en fait...

Je me sens prise entre plusieurs faits dans l'éducation de mes enfants et malgré des lectures (les indications éducations nationales sur les EIP), les analyses qu'apporteraient les imageries cérébrales dans des enquêtes menées sur ces profils laminaires ou complexes, je n'arrive pas à trouver d'éléments probants qui puissent parler de "besoin d'adaptation" aux enfants précoces ou de moyens qui permettent de le faire au réel. Théoriquement il y a mais....

Et cela va avoir des incidences pour moi, aussi dans la façon de "traduire au père des enfants", certaines singularités de ses mômes, qui sont singuliers car tous le sont, mais incluant parfois, leurs côtés HP et le fait de leurs approfondissements de tout, absolument tout. Les enfants dans la garde alternée, ont pris leurs parties de me faire gérer à moi, cette partie d'approfondissement de tout lorsqu'ils sont chez moi et pas chez leur père. Mais c'est lourd, trop lourd pour moi seule avec deux spécimens, forts sympathiques en face.

Quand je tente d'en parler à leur père, tant au niveau de l'évolution dans l'éducation nationale, faire en sorte que le grand ne soit pas vu comme "fainéant" par son père mais "surprenant", effectivement, dans ses choix de mise au travail, ou que ce soit au niveau vie privée, permettre que la petite puisse avoir du temps avec son père, alors qu'elle lui a expliqué que passer sa vie derrière son ordinateur l'empêche, elle, d'avoir accès à l'échange qu'elle souhaiterait avec lui.....
Et bien, je n'arrive pas à trouver les mots de "vulgarisation" entre "point particulier des HP et points particuliers car sont singuliers de facto, "nous sommes uniques".... En face l’écho fait une bulle blanche d’incompréhension.... Et le schéma reste le même, je porte la vie et le quotidien, la projection, l'avenir, les souhaits de savoir (et c'est beaucoup trop au milieu du reste à gérer... moi, hein....), il porte le quotidien aussi et la possibilité financière, le reste lui échappe.

Alors, me direz vous, ça ressemble à un schéma social fort présent et assez classique, sauf que ces deux petits là ont tout de même réellement cette spécificité d'être rapides et vont à fond sur tout et je m'épuise.

J'ai conscience du lacher-prise pour moi mais je suis dans une période où leur âge avancé (pas tant que ça mais quand même, 16 et 10 ans) fait que je dois tout de même être vigilante à leurs aléas, leurs constructions, et je ferais tout pour tenter que bon an mal an, ils soient au meilleur de la possession de leurs moyens pour grandir. Et le faire seule dans un "tout petit peu d'anticipation", je peux pas.

A la limite, si j'étais vraiment pleinement seule,je saurais à quoi m'en tenir, je serais confrontée à quelque chose de "facto". Là, j'ai l'impression de devoir constamment détricoter des idées reçues, plutôt tournée vers le "il/elle est surdoué/e, il/elle doit devenir un génie!".... sinon "il/elle est fainéant et exigeant". Selon moi "ben non, c'est ça avoir des mômes, les élever et ceux-là, ben ils demandent beaucoup.... On les échange pour des modèles plus simples et lisses?"....

Le but n'est pas d'avoir un schéma pré-établi, je n'y crois pas à cela, mais un peu d'aide dans la traduction à autrui et retrouver de la distance :

Vivez vous cela? Avez vous des solutions simples pour expliquer? Des mots (car j'en ai plus, j'ai épuisé mon stock et bordel pourtant des mots... j'en ai!). Et surtout, auriez vous des lectures tangibles, hors france si possible (mais traduites car je suis une brèle en anglais) voire des articles de vulgarisations qui étaieraient sur les "besoins spécifiques" (parce qu'au fond, j'en sais rien du non-besoin spécifique, je n'ai pas de comparatif), les comparatifs avec les "non-besoins spécifiques"?

Auriez vous des exemples éducatifs adaptés (des écrits là-dessus), pourquoi, comment, à quels visées, des éléments théoriques qui me permettraient d'y voir plus clair, des études comportementales qui parleraient de cela? Est ce que ça existe ça?
Comment parle t on de la précocité des enfants en tentant d'éloigner les "préjugés"? Comment parle t-on des enfants qu'ils sont en dehors de cette caractéristique qui n'en est qu'une parmi d’autres?
Des exemples d'actions qui ont été menées auprès de ces enfants? A l'école? en dehors de l'école?
(ni pathos, ni génie)

Bref, un coup de main sera le bienvenue.
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Re: Enfant à la grosse tête ?... dans tous les sens du terme !

Message par Miss souris »

Compliqué, [mention]Bulle d'o[/mention] ... je compatis. Pas de lectures, juste du témoignage dans mon expérience, pour le versant pédago de ta/tes questions. En tant que prof, j'ai mes combines avec les élèves "fusées".(je ne les qualifie jamais autrement, ce qui me sort du problème du diagnostic sauvage). Sur environ 230 élèves cette année, j'ai une dizaine de ces fusées. Et dans cette dizaine, un seul "parfait" : disons méga polyvalent, bon en tout, à l'oral, à l'écrit, en EPS ... et bosseur. (donc on parle plus de lui, il suffit de lui donner la suite quand il a fini, et il est content...) :)
Parlons des autres. Les autres, ils sont ultra rapides, sautent sur la conclusion quand la classe en est à réfléchir au titre et au vocabulaire (apprendre à les museler est essentiel ... je déconne.) Si on ne les écoute pas, ils disent comme ma fille "la prof elle m'interroge jamais" (oui, parce que comme ils ont Toutes les réponses et des idées sur tout, statistiquement ils ont l'impression qu'on ne leur donne Jamais la parole ...)
Avec les parents, comme avec ces enfants, je mets des mots sur les particularités (et leurs conséquences en terme d'apprentissage) : tu es rapide, tu as une très bonne mémoire, tu vas vite à la conclusion... mais aussi : tu n'oublies rien donc tu gardes des choses qui n'affectent pas les autres, tu dois apprendre à ne pas t'énerver quand tu n'es pas compris, tu manques de clarté quand tu expliques, tu dois gérer mieux l'oral, parce que là tu ne finis aucune phrase alors que tu connais parfaitement ton sujet...
En terme d'apprentissage, je leur donne plus d'autonomie : par exemple, les autres ont un plan de travail détaillé, eux ils ont le thème et le dossier dans dans le manuel. Ils doivent trouver quelles questions se poser, et où sont les réponses. Quand on travaille sur de la restitution, ils ont pour mission de mettre sur une feuille en vrac toutes leurs idées, puis de "chercher le fil pour expliquer". A l'oral, je les charge explicitement des synthèses, en leur disant "tu parleras à la fin, tu as pour mission de rassembler tout ce qui va être dit". Et quand ils décrochent, je leur dis aussi, en leur rappelant qu'ils ont eux aussi des choses à entraîner : les émotions parasites, la communication avec les autres, l'explication "qui part du début même si tout le monde sait ça"... suivant le cas.

Bref, accentuer les particularités, positives et négatives, et leurs conséquences en terme de relationnel et d'apprentissage. Ca serait mon idée générale. En évitant les termes qui font peur et envoient vers des idées de supériorité, tralala.

Euh ... pitite précision, en hommage à l'honnêteté intellectuelle : tout cela fonctionne pas mal en classe, mais il m'arrive et il m'est arrivé de bien galérer avec les particularités de propres enfants...(15 et 12. L'âge joue sans doute pas mal...)

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Re: Enfant à la grosse tête ?... dans tous les sens du terme !

Message par Bulle d'o »

Merci beaucoup [mention]Miss souris[/mention] , je vais reprendre certains des éléments que tu apportes et TES mots! Dans les faits j'utilise "spontanément" avec mes gamins souvent ce que tu décris, dont cette notion d’autonomie, chose réfutée par leur père. (il me gonfle aujourd'hui!)

"tu vois bien qu'on ne peut pas.... car ils savent même pas que...".... je vais essayer d'expliquer.

Je reste preneuse d’autres avis et témoignage et toujours aussi de ces éléments "techniques" qu'apportent la science/ les lectures.
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Re: Enfant à la grosse tête ?... dans tous les sens du terme !

Message par Miss souris »

Sans compter qu'en tant que parent c'est pas facile (ça l'a pas été pour moi) d'admettre que ma façon de faire ne soit ni la seule (ça encore ...) ni même envisagée par mes têtes dures... :)

Galou666
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Re: Enfant à la grosse tête ?... dans tous les sens du terme !

Message par Galou666 »

Quand mon fils a appris qu'il était ###Charcutier-zingueur en reprise d’études ###, ça a été un soulagement pour lui ! Et depuis (bientôt un an qu'il a passé le test, il va avoir 9 ans), je le sens tellement plus léger, comme si, en ayant cette réponse, il avait "trouvé sa place" ou plutôt des réponses à ses questions, ses angoisses, ses décalages.

Je me suis posée la question début 2018, difficultés sociales, perfectionniste, anxiété notamment la nuit, hypersensibilité et des questions en décalage avec les autres enfants (discussions autour de la vengeance, du changement climatique, des conditions animales et humaines, de la politique depuis qu'il avait 5 ans) tout comme ses centres d'intérêt.
J'en ai parlé à sa psy qui le suivait pour des problèmes récurrents de nuits sans dormir (imaginer 15 000 possibilités de voleurs, feux, tueurs et toutes les solutions pour s'en sortir). J'ai osé faire cette suggestion, elle m'a dit qu'effectivement il était très intelligent et faisait des liens mais émotionnellement pas du tout en état de comprendre tout ce qu'il comprenait mais a refusé de lui faire passer le test (je n'ai jamais su pourquoi).

Bref, j'en ai parlé à mon conjoint (pas le père de mon fils) et lui m'a dit que oui ça lui semblait probable (avec sa propre expérience avec ses enfants) et que moi aussi il pensait que je l'étais. Là un gouffre s'est ouvert et après plusieurs mois j'ai décidé de passer le test pour moi, et ça a confirmé que j'étais HQI.
J'en ai parlé à la neuropsychologue qui m'avait passer le test et elle m'a conseillée de poser la question à mon fils et de lui laisser le choix. Il m'a dit tout de suite qu'il avait besoin de savoir, de comprendre pourquoi il se sentait si différent, si peu adapté. Il a donc passé le test 6 mois après.
Je lui ai dis à la fin qu'être HQI, c'était un peu comme la couleur des yeux ou la forme de son visage, une partie de lui, que ça ne le rendait pas meilleur, juste lui. Et il ne se sent pas meilleur (pour le moment en tout cas).

Après il manque de confiance en lui et je l'accompagne pour qu'il gagne en confiance (merci perfectionnisme, il a commencé la clarinette et il se trouve nul alors que le prof le trouve doué...) mais je ne lui dis jamais t'es HQI alors t'es meilleur que les autres !
Et sa maitresse pointe ses faiblesses autant que ses qualités : notamment son manque de relecture, il sait mais comme il se précipite il se loupe.

Son cousin est pareil et idem je le sens pas avoir la grosse tête, juste des fois un sentiment, comme pour mon fils, d'ennui ou d'agacement car les autres vont moins vite.

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