Haïkus

[Invité]

@Fugace merci. J'aime beaucoup tes propres poèmes.

[Pascalita]

Deuxième essai :


Un balancement
verveine et plumes neuves
passe le printemps

[Cléo]

L'air tremble de pluie
Les oiseaux au chant clair fusent
Où est le soleil ?

[Cléo]

Un bruit de bourdon
Sec dans un air saturé
D'aiguilles brûlantes

Derrière mes yeux aigus
Un orage se prépare

[Invité]

Feuillages fumants
Leurs couleurs après la pluie
Ressurgissent

[Holi]

Lourd rideau de pluie
Gouttes claquent et tambourinent
Chaleur qui éclate

[Pascalita]

jour blanc de chaleur
au soir après l’orage
la couleur des roses


(Oh mince, Judith, il ressemble beaucoup au tien... que j'avais lu... mais je n'ai pas fait exprès... )

[Invité]

Oh mince, Judith, il ressemble beaucoup au tien...

Mais c'est très bien.
De toute façon, l'interaction de la pluie et des phénomènes météorologiques avec les couleurs (fleurs ou autres) est un thème fréquent dans le haïku.

La couleur des roses
A peine encor la voit-on -
Brume de chaleur

[PointBlanc]

Derniers jours de classe :
Dans mon esprit qui s'abstrait
Leurs voix se répondent

[PointBlanc]

Derniers jours de classe :
Dans la cour s'entredécouvrent
Nos visages neufs

[Invité]

@PointBlanc magnifiques! J'aime beaucoup.

Grondement d'orage
Entre les feuilles soudain
Le chardonneret

[Fugace]

Le ciel en écho
Couvrait la ville de l’eau
Des regards ouverts

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[Fugace]

Sous la pluie d'été
La fleur tombe et se relève
Tombe et se relève

[Pascalita]

immobile –
vert obscur, blanc ou moite
l’été déjà mort

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[Invité]

Si déjà l'été
Doit périr que reste-t-il
A faire, hors le suivre

En priant les fleurs du givre
De daigner couvrir nos tombes ?

[Fugace]

Derrière la brume
Dissimulant les montagnes
Le soleil d'été

[Pascalita]

au long du chemin
divaguent la rivière
et mon cœur gonflés

[PointBlanc]

Rumeur d'avant l'aube :
Sous le rideau de la nuit
Le rideau de pluie

[Pascalita]

J'aime beaucoup, PointBlanc !

[PointBlanc]

Merci ! mais le premier vers est encore un peu bavard ; "rumeur", c'est déjà un commentaire.
Bah, j'y reviendrai peut-être.

[Invité]

@PointBlanc tu prends goût au haïku? C'est une forme difficile à bien servir mais d'autant plus agréable.

Quand demain la pluie
Voilerait toute couleur
Que m'importe au fond

A travers les prés en herbe
Voici -Je suis revenue

C'est une variation à la fois sur une image de ta strophe et sur un haiku de Teishin (n° 32 de ses échanges avec Ryokan) : je donne une traduction approximative pour information.

Faute d'avoir attendu le temps fixé (l'automne, saison de la floraison des lesédèzes) pour lui rendre visite

Lespédèze en fleur
C'est en automne, ah! Je sais
Mais sans plus attendre

A travers l'herbe des prés
Voici qu'à nouveau je viens

[Pascalita]

l'arbre dans le pré
l'herbe effleure ses feuilles
un été de pluie



À la relecture, il est complètement descriptif et me semble pouvoir être jugé parfaitement plat.
Quelque chose m'a touchée dans cette image mais je ne sais pas quoi. Alors je l'ai juste retranscrite le plus simplement possible ; mais je ne sais pas si le je-ne-sais-pas-quoi que j'ai ressenti y est perceptible...

[Fugace]

L'herbe effleure ses feuilles — c'est un peu plus que descriptif, l'image est inhabituelle et elle évoque (pour moi) une jointure entre le ciel et la terre, une forme de cercle. Et ça m'évoque aussi quelque chose de lourd, de pesant, qui fait ployer l'arbre. Et de créateur, de fertile, qui fait monter l'herbe.

L'été de pluie. C'est un joli haïku , je crois.

[Pascalita]

Merci de ton commentaire, Fugace, et du compliment.

Il y avait bel et bien quelque chose de lourd, dans ce ciel gris et toute cette eau tombée... et dans cet arbre seul... et en même temps cette fertilité de l'herbe haute, oui - sans vaches pour la brouter, pour ramener ce pré à une sorte de gazon entretenu et... stérile. Et cette abondance et cette plénitude. Mais c'était si emmêlé... Je suis contente que tu l'aies ressenti, merci !

[Cléo]

Respiration lente
Du peuplier dans le vent
Le soleil s'y pose

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