Ben accessoirement ce qui se passe (je parle de ce que j'ai pu lire et voir, je suis pas psychologue ni chercheur) c'est qu'il y a en effet une "culture populaire" (ou "vulgaire", de vulgarisation) sur le HQI, mais qu'on a plus de mythes et idées reçues à détruire que de certitudes à avancer. Le concept de mesure de l'intelligence n'a jamais été au point (on a même pas de définition de l'intelligence, et puis c'est pas le seul petit problème), et on a affaire à des livres qui disent "le HP est comme ci et comme ça". Sauf qu'à la base on sait pas vraiment ce qu'est un HP, sinon "quelqu'un qui obtient plus que .... (à définir selon chercheurs) à la WAIS" (WISC etc.).
Du coup ces livres créent une culture qui se veut scientifique mais n'est en fait basée sur rien de tel. On a pas assez de certitudes pour pouvoir utiliser le concept de surdoué dans le grand public sans glisser dans de la pseudo science ou pire (new age, enfants indigo etc.). La différence entre le grand public et la recherche c'est que la recherche sait qu'elle cherche, et que ses catégories sont arbitraires, elles servent à essayer de faire sens d'observations. Dans le grand public, ça devient "la vérité". Or si on a des choses empiriques sur "QI" et éventuellement sur "HQI", en revanche on a pas de quoi élaborer un profil psy typique et exclusivement HQI.
C'est à dire que même la notion de "QI supérieur à 130" qui normalement sert de définition la plus courante (et paradoxalement peu utilisée par les chercheurs) ne correspond pas de manière exclusive à ce que ce livre (et la plupart des autres) avancent. Il suffit par exemple d'écouter Arielle Ada dire que les surdoués ça se reconnait en quelques minutes, et que c'est indépendant des tests type WAIS etc. On mélange clairement énormément de concepts qui n'ont rien à voir, et ne sont absolument pas comparables dans une exigence de méthode scientifique.
Donc oui ça regroupe des gens, qui partagent ces "qualités" (ou pensent les partager) et dans le tas on a beaucoup de "QI supérieur à 130". Par contre on parle en fait de choses très différentes. Par exemple ici je pense qu'on est beaucoup à correspondre vaguement aux descriptions de JSF (ou autre). Par contre on a clairement des résultats différents au test (additionné à ça les gens qui n'en passent pas: moi par exemple). A l'origine si j'ai bien compris, AS avait pour volonté de bien clarifier cette différence entre les surdoués "WAIS" et tout ce qui peut de près ou de loin se reconnaitre dans les descriptions type JSF. Dans la pratique c'est un parti pris qui déjà ne colle pas forcément "pile poil" aux pratiques des praticiens puisque certains considèrent le HQI comme homogène à >135, d'autres considèrent que les hétérogènes penchant vers 110 rentrent aussi dans la catégorie... On a un problème de catégorie, simplement.
Problème qui n'est pas réglé dans le domaine de la recherche et de la psycho, et qui devient facilement une sorte de non sens absurde une fois (mal) vulgarisé.
En l'occurrence, comme je disais plus haut, je pense que c'est intéressant d'assister à ça, que ces livres existent, et même que l'on pathologise l'intelligence dans un certaine mesure, parce que ça permet de montrer des choses, de critiquer des limites, et de critiquer des tendances. Mais ça n'est pas possible de dire de tout ça que "c'est vrai".
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Ni je pense de le prendre trop au sérieux. On organise pas nos vies en fonction du boson de Higgs, et à moins d'être chercheur, ""surdoué" est un mot presque aussi vague et passe partout que "habituel". le petit boson de Higgs qui est "vrai scientifiquement" derrière est tellement abstrait que ça n'a pas forcément grande incidence sur nos vies (catégorie impertinente: par exemple il est "habituel" d'avoir une peau, des cheveux, et en général 2 bras et 2 jambes: ça n'a pas grande pertinence dans la vie quotidienne du grand public, ils n'y pensent même pas et assument ça d'office). Parce que les traits décrits par JSF ne dépendent pas forcément d'un QI type: hétérogène comme homogène, 110 ou 140 on peut y ressembler (et c'est peut être encore plus large). Donc "surdoué" ne peut pas vraiment être utilisé comme catégorie, ici.
Après, si on parle de tendances éventuellement ça devient intéressant pour informer le public. Très probablement on peut observer une régularité de ce qu'elle décrit en penchant vers la droite de la courbe gaussienne qu'on ne retrouve pas tout à fait à gauche? je ne sais pas, mais ça parait la meilleure façon de comprendre ces livres de praticiens. Mais on ne peut même pas considérer que c'est vrai pour "tout" ce qu'elle dit (il y a une tendance au dualisme qui ressort, le dualisme c'est comme le manichéisme: tout est défini en binaire, et si un côté est bon l'autre est forcément "pas bon"...)
Aux gens qui connaissent mieux tout ça de corriger mes inexactitudes.
Edit: "qui ne parle pas tant du livre que de ceux qu'il pourrait représenter": je trouve ça très intéressant pour réfléchir au statut de ces livres: à savoir est ce qu'on doit prendre ce livre comme de la science, un essai de chercheur, ou un fiction/divertissement? La différence c'est qu'on tape rarement sur une synthèse de recherche si elle est mal écrit ou n'éveille aucune émotion, ou "barbe".
Par contre en divertissement ça devient très pertinent.
Peut on parler de vulgarisation ici? puisque ça ne correspond pas à une recherche?
Ca me rappelle un peu la question de l'argument d'autorité contre l'argument médiatique, a priori absurde, mais qui prend tout à fait son importance quand il s'agit de "grand public" ou "vulgarisation". Un homme politique est il une autorité pour parler d'économie, ou doit on écouter un chercheur même s'il n'est pas aussi exposé aux medias? Ou peut être une ménagère ou un expert comptable? Ou un SDF? Au nom de quoi exactement est ce qu'on reconnait une "autorité" à une personne?