Médocs, pas médocs?

La partie consacrée à la Santé dans sa globalité. Principalement la psychologie, psychologie sociale, la psychiatrie, les troubles de l'humeur, de la personnalité, les handicaps, l'autisme...
Répondre
Cassini
Messages : 271
Inscription : lun. 18 avr. 2016 20:45
Profil : Bilan +
Test : WAIS

Médocs, pas médocs?

Message par Cassini »

Fil ouvert à tous ceux qui en prennent, n'en prennent pas, se demandent s'ils devraient en prendre, se sentent mieux avec, mieux sans, pourquoi, comment.

Il y a tant de manières de passer à travers la configuration HP, de la vivre, la digérer - surtout suivant quel autre diagnostic est posé simultanément ou avant ou après.

Perso, je me suis tapée quelques burn-outs/dépressions à force de vouloir la justice, l'équité (et avant de comprendre que j'étais probablement HP); avec quelques traitements à la clé. Après quoi ma généraliste m'a suggéré de voir un psychiatre parce qu'elle se demandait si elle était bien équipée pour diagnostiquer une bipolarité, par exemple.

Résultat, le psy me trouve d'une rare lucidité concernant les raisons pour lesquelles je ne tiens pas en place professionnellement, et me donne un petit quelque chose pour m'aider à supporter mon monde pro le temps d'arriver à la retraite (dans huit ans). Car plus j'en comprends sur ce qui me hérisse de mes rapports avec des employeurs, plus je risque le pétage de plombs, genre attaque de panique.

Mais je me souviens qu'il y a 18 mois, je clamais qu'il était hors de question de prendre des pilules pour assurer au taf... Never say never, qu'il disait, Bond.

Non seulement, je suis sous médocs, mais en plus, j'ai réalisé que je devais trouver comment rester sur le fil du rasoir pour payer mes factures. J'ai trouvé pour le moment, je me donne le temps de tester deux-trois autres possibilités.
Et je soigne ma petite entreprise indépendante, qui se développe tout doucement.

Donc primo: la solution est multicolore, ce n'est pas juste blanc ou noir, soit "je me réalise et tout va bien", soit "je ne me réalise pas et c'est l'horreur".

Et deuzio: je me demande si, quand je ne ferai plus que ce que je veux et aime, j'aurai encore besoin de ma petite molécule de distanciation... si certains ici ont vécu la sortie d'une médication, qu'ils aient changé ou non leur mode de vie, de métier, que le malaise ait recommencé ou pas... je vous lirai avec intérêt.

Avatar de l’utilisateur
Chacoucas
Messages : 1110
Inscription : jeu. 26 mars 2015 09:12
Profil : En questionnement
Test : NON

Re: Médocs, pas médocs?

Message par Chacoucas »

C'est un sujet lourd et complexe ça (et j'aime bien être léger avec les trucs lourds et complexes, mais je vais faire un mini effort).

Déjà, enfonçage de portes ouvertes: les médicaments c'est vaste, ça dépend pour quelle pathologie/utilité on les prend etc. (mais bon y'a des dizaines de manuels de milliers de pages à rédiger rien que pour ça).

Ensuite pour focaliser rapidement sur ce que tu sembles soulever: y'a les médicaments pas obligatoires par choix pour "mieux vivre".
Et pour focaliser encore plus (parce que "mieux vivre" ça se refus pas quand c'est si gentiment proposé), il y a les questions sur "c'est quoi mieux vivre?"
Et pour focaliser encore plus parce que c'est ce que j'ai compris (vois) de la question: le milieu professionnel.

Ben... ça veut tout dire, mais (pour focaliser encore plus) y'a l'idée que pas mal de milieux professionnels sont assez pathogènes (disons le plus courant: stressant... pour ne pas dire "pas adapté" à certains individus quand on regarde les spécificités de chacun).
Dans ce cas très précis c'est peut être dommage de ne pas réfléchir à se construire un petit milieu plus adapté et vivable (pour peu qu'on en ait la possibilité: luxe rare) au lieu de glisser dans l'assistance chimique...

Sinon en gros... ben chacun pèse son pour et son contre pour un équilibre vers ce qu'il peut en toute conscience appeler "mieux"...

Grossièrement je dirais que l'important pour un être humain aujourd'hui c'est d'essayer de faire en sorte que ce qui pose problème aujourd'hui et a posé problème hier ne soit plus aussi problématique demain (et là dedans: il faut des libertés pour pouvoir tester des solutions alternatives).
Se contenter de suivre la locomotive qui va beaucoup trop vite (et même selon certains éventuellement: dans un mur que tout le monde voit)... C'est probablement pas le plus indiqué.

Avatar de l’utilisateur
Fuli
Messages : 88
Inscription : sam. 26 mars 2016 22:37
Profil : Bilan +
Test : WISC

Re: Médocs, pas médocs?

Message par Fuli »

Question qui ne peut pas appeler une réponse manichéiste.

Certaines pathologies nécessitent VRAIMENT un traitement. Une maladie bipolaire REELLEMENT diagnostiquée impose un traitement. Ceux qui connaissent de vrais bipolaires et voient comment ils sont quand ils s'astreignent à leur traitement, et comment ils sont quand ils l'arrêtent, ne se posent même pas la question. Les vrais bipolaires intelligents souvent aussi, d'ailleurs.

Après, le burn-out lié au travail, c'est toute une histoire. Il nécessite parfois un traitement transitoire, pour celui qui n'est plus capable de prendre le recul pour changer d'environnement, ou qui hélas n'en a pas les moyens.
Mais c'est là toute la question : nous sommes très nombreux à nous enfoncer dans une situation dont nous pourrions sortir, si seulement nous nous l'autorisions, si nous étions prêts à prendre un risque.

Prendre le risque de changer de vie pour être bien, c'est très, très difficile. C'est là, il me semble, le fond de la question. Et quand on arrive à faire le point en se disant "Est-ce que je veux vraiment garder ce taf parce qu'il y a la sécurité de l'emploi ? Est-ce que les études de mon grand sont plus importantes que le stress qu'on essaie de me faire porter ? Est-ce que j'ai vraiment besoin de ces vacances qui ne sont que des moments où je sors la tête de l'eau pour prendre un peu d'air ? Ne vaudrait-il pas mieux réduire mes aspirations financières et vivre mieux ?... etc." Quand on arrive à faire un vrai bilan, et qu'on choisit, par exemple, de -oui- garder un emploi juste alimentaire et où l'on est soumis à des aléas désagréables, on se rend compte tout-à-coup qu'au final, eh bien, on est bien quand même, et parfois les problèmes qui se posaient trouvent du coup leur solution.

Ce que je veux dire -je ne sais pas si c'est clair- c'est qu'il faut mettre de vraies réponses sur nos questions de choix. Oui, on a envie de tout plaquer pour aller suivre le lièvre de Vatanen, mais à la réflexion, a-t-on vraiment envie de tout plaquer ? Si oui, il faut le faire ; si non, je fait de s'être posé la question aura permis que nous sachions profiter de ce que nous trouvons de positif dans notre situation actuelle.
Ce n'est pas ce que nous sommes qui nous empêche de réaliser nos rêves ; c'est ce que nous croyons que nous ne sommes pas.

Paul-Emile Victor

Répondre