La Parentalité

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humain
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Re: La Parentalité

Message par humain »

Voui...C'est parfois un long travail pour finir de se trouver avec ou sans les repères faussés, et puis ensuite de re-trouver l'autre, tel qu'il est, et enfin d'avoir des rapports intelligents qui conviennent aux deux. Je comprends parfaitement ceux qui "ne pardonnent pas" après un vécu trop douloureux...moi j'ai eu besoin et envie de faire la paix avec eux. On a réussi à se parler plus sereinement ensuite et c'est bien...Je ne regrette pas d'avoir démêlé tout ça...pour moi, pour eux, et pour la suite. Je ne me suis sentie "prête à être maman" que vers la trentaine, mais j'ai bien fait...(sur mon chemin à moi) :)
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Zil2blé
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Re: La Parentalité

Message par Zil2blé »

Je ne jette pas la pierre à ceux qui coupent les ponts avec leurs parents, mais c'est un peu faire le deuil d'une possibilité de déblocage de la situation. Je dois être un grand utopiste, mais j'espère toujours que les choses peuvent changer et parfois, elles changent, parfois non. Par contre, si je n'espère rien, c'est sûr que rien ne bouge.
Le pardon ne peut passer que par de la compréhension. Il faut alors essayer de voir pourquoi ce parent a agi ainsi. Il a souvent été lui me pris dans un système. C'est les systèmes familiaux répétitifs qu'il faut combattre, pas les individus qui se contentent de répéter. C'est le seul moyen de s'affranchir soit même complètement de ces comportements aliénants !

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Fabs le vaurien
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Re: La Parentalité

Message par Fabs le vaurien »

Zil2blé a écrit : C'est les systèmes familiaux répétitifs qu'il faut combattre, pas les individus qui se contentent de répéter. C'est le seul moyen de s'affranchir soit même complètement de ces comportements aliénants !
bah tu sais, couper les ponts est parfois une solution pour briser les déterminismes...
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Re: La Parentalité

Message par Zil2blé »

Tant qu'on a pas compris comment marchait ce déterminisme, on aura beau lutter, l'inconscient revient au galop. (et je ne suis pas d'un naturel défaitiste). ça a fonctionné comme ça pour moi, dans ma famille, pour mes amis qui m'ont confié leurs relations douloureuses avec leurs parents... On lutte contre des comportements, pas contre la source. Du coup, cela peut prendre d'autres formes, ou ressortir chez les enfants...
Parfois aussi, on prend le contre-pied d'un comportement et on tombe dans l'excès inverse, ce qui participe au même système finalement.

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Re: La Parentalité

Message par Zyghna »

On peut couper les ponts avec ses parents de façon intentionnelle aussi, sans que ce soit un rejet par rapport à l'éducation donnée: dans mon cas, je reproduis une partie de l'éducation que j'ai reçue car je la trouve bonne. Bien sur je ne suis pas d'accord avec tout, mais dans l'ensemble il y a eu plus de positif que de négatif.
Je suis totalement en paix avec mon passé, par contre la personnalité de mes parents m'a tellement pourri la vie que j'ai fini par ne plus rien éprouver pour eux. Les rares contacts que je garde avec eux sont par compassion car je sais que si je coupais définitivement les ponts ça les tuerait.

Bref rien n'est jamais simple dans les relations parentales, il y a tellement de vecteurs qui entrent en ligne de compte qu'il est difficile de faire la part des choses entre ce qui tient de l'éducation, de la personnalité ou de l'environnement.
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Re: La Parentalité

Message par Zil2blé »

J'en suis au même point que toi avec un des deux...
Mais malgré tout, je coupe pas...

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Re: La Parentalité

Message par Zyghna »

Oui et autre raison de ne pas couper les ponts et qui rentre dans la discussion sur la parentalité: il est nécessaire pour moi de garder le lien entre les petits-enfants et leurs grands parents. Bien sur je ne laisserai jamais mes filles à leur grand-mère (aucune confiance), mais la construction intergénérationnelle doit exister.
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Re: La Parentalité

Message par Zil2blé »

tout pareil.

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Re: La Parentalité

Message par Coccinelle »

une question qui me taraude depuis longtemps, quand on devient parent, ou même avant quand on décide de vouloir un enfant, a-t-on forcément des attentes vis à vis de nos enfants? et ces attentes sont -elles forcément néfastes?
Je sais pas bien comment m'expliquer, mais il me semble impossible de ne pas avoir d'attentes, sont-elles toujours responsables de toxicité parentale?
Pa exemple, pour reprendre mon histoire, une grande partie de malaise, de la toxicité de ma mère repose sur le fait qu'elle se soit refusé d'avoir des attentes, sauf que moi dès toute petite (déjà vers 1.5-2 ans) j'avais conscience d'attentes dont elle n'avait pas pris conscience. A savoir que je l'aime comme sa mère ne l'a jamais aimé (d'ailleurs en refus de cela vers 18 mois je jettais ses bisous par terre!!), que je sois créative intelligente et humble, que je prouve dans les études ce qu'elle pensait ne pas avoir réussi, entre autres choses. Il fallait que je comble son manque d'estime d'elle même, que je fasse la rustine. Ce n'est que très recément que j'ai pu lui dire tout cela, et elle n'a pas admis sur le coup avoir eu toutes ces attentes envers moi, elle a fini par l'admettre et rien que ça ça m'aide.
Mais il me semble que c'est impossible de ne pas avoir d'attente envers ses enfants, j'en ai je ne saurais les verbaliser enfin si, j'aimerais que mon fils puisse être lui même dans son rapport aux autres, avec ses excentrictés, son intelligence, sa lucidité, sa provoque, sa gentillesse aussi...mais du coup cette attente ne risque-t-elle pas de le faire devenir ce que j'attends et non pas ce qu'il est vraiment?

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Fabs le vaurien
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Re: La Parentalité

Message par Fabs le vaurien »

coccinelle, je te conseille la lecture du " miroir brisé" de simone sauss. Ce livre traite du vécu parental lors de l arrivée d un enfant handicapé ( autre sujet je le concède)et suggere les projections parentales parfois pré-conceptuelles.
Avoir des attentes n est néfaste que si il y a decallage entre l imaginaire des parents et la réalité de l'enfant. je suppose qu on ajuste naturellement nos projections inconscientes au fil du temps et du developpement évolutif de l enfant.
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Re: La Parentalité

Message par Zyghna »

Oui on ne peut pas ne pas avoir d'attentes envers ses enfants, on aimerait tant qu'ils fassent ce qu'on a pas pu faire, qu'ils réussissent leur vie, qu'ils soient heureux.
Comme dit Fab's, il faut avoir conscience de nos attentes et surtout les rééquilibrer constamment en fonction de l'enfant... tout comme lui a des attentes envers ses parents qu'il lui faut sans cesse redéfinir.
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Re: La Parentalité

Message par Zil2blé »

coccinelle a écrit :a-t-on forcément des attentes vis à vis de nos enfants? et ces attentes sont -elles forcément néfastes? Je sais pas bien comment m'expliquer, mais il me semble impossible de ne pas avoir d'attentes, sont-elles toujours responsables de toxicité parentale?
Je pense comme toi (et l'exemple de ta mère est parlant : Merci pour ce témoignage!) qu'il est inévitable d'avoir des projections sur ses enfants, qu'elles soient conscientes, inconscientes ou en voie de conscientisation...
Tu montres bien que vouloir les combattre ou les nier peut amener à une situation aussi extrême que celle de parents qui projettent leurs erreurs et succès sur leurs enfants... C'est bien qu'il n'y a pas une réponse tranchée à la question de savoir si c'est néfaste ou pas. Toute la finesse réside en identifier ses attentes et évaluer leur justesse. Pour cela nous ne sommes pas seuls. Les enfants nous y aident. J'ai remarqué que, même s'ils sont très désireux de répondre à nos attentes (et peuvent être même en attente de savoir ce qu'on désire pour eux, comme tu l'as été coccinelle), ils sont aussi très doués pour s'opposer à une projection extrême ou en décalage avec le monde d'aujourd'hui. C'est en s'opposant comme cela, ou en allant dans l’extrême au delà de ce qu'on leur demande, qu'ils nous permettent de prendre conscience de notre fonctionnement. Je connais un enfant qui, à force d'entendre ses parents lui dire de ranger, a développé des tocs, ou se punit lui même lorsqu'il n'est pas content de lui...
coccinelle a écrit :cette attente ne risque-t-elle pas de le faire devenir ce que j'attends et non pas ce qu'il est vraiment?
"Ce qu'il est vraiment" n'existe pas. C'est une imposture de notre civilisation de nous faire croire cela. Nous sommes constitués des autres. C'est sûr que nous avons des caractères innés, des potentialités liées à la génétique, mais que sommes nous sans les autres? (Voir le cas des enfants sauvages) Nous avons l'illusion que nous avons une individualité alors que celle ci n'est qu'une somme depensées, de comportements empruntés ailleurs. C'est ce qui fait que ce que tu es à 20 ans est très différent de ce que tu es à 40 ans. Nous acceptons de se laisser influencer par certaines personnes (enfants, parents, amis, famille, conjoints, profs, etc). Donc, un enfant sera certes influencé par ton attente et c'est une grande responsabilité, ça fait flipper. Mais sans cela, il sera un autre, différent mais aussi influencé par autre chose.
Si le parent lui transmet une attente toxique, il peut aussi trouver la ressource pour s'y opposer, ou mettre le nez du parent devant sa crotte. Excuse moi si je ne suis pas clair, j'ai la langue pâteuse et ça se traduit dans mon expression et par des fautes de frappe...

melelise
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Re: La Parentalité

Message par melelise »

Quel beau sujet! et si vaste.

Concernant la question de départ, j'ai eu la même réaction immédiate que Cyrano, c'est à dire que je conçois mal toute intrusion de la société dans ma sphère privée, et l'éducation des enfants en fait partie. instinctivement je dirais plutôt non.
Mais il est vrai que c'est si compliqué de devenir parent que, réflexion faite, si le besoin de se faire accompagner est présent cela pourrait être intéressant.

Fabs, je suis très touchée par la sensibilité à cette question que dégagent tes interventions et je retrouve beaucoup de mes interrogations en version maman. Je pense que la question de légitimité n'est pas propre aux pères puisque moi j'ai mis du temps à me sentir la mère de mon fils, et que même encore maintenant...il va bientôt avoir 4 ans.
Il y a beaucoup de très jolis témoignages qui montrent ce que la parentalité peut engendrer de doutes, de stress, de questions, d'ajustements permanents, d'épuisement parfois, de grandes joies et d'émotions fortes aussi heureusemenT. Je me retrouve sur certains points dans les histoires de beaucoup mais les récits de coccinelle et Mûres m'ont aussi touchée particulièrement.

Je manque de temps et reviendrai demain raconter mon parcours.

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Zil2blé
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Re: La Parentalité

Message par Zil2blé »

melelise a écrit : Je me retrouve sur certains points dans les histoires de beaucoup. Je manque de temps et reviendrai demain raconter mon parcours.
Oui? allo? Tu nous le racontes ton parcours de maman?

mariela
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Re: La Parentalité

Message par mariela »

Bonjour,

Je réponds à l'invitation de Fabs le vaurien sur le topic de la naissance. J'ai tout lu et pas tout retenu.

Avant d'avoir des enfants, j'avais une idée bien arrêté de comment il fallait éduquer un enfant ou plutôt de comment l'enfant devait être ; la manière de le faire devenir ne m'avait pas posé de question encore.

Avec le recul et 4 enfants, voilà où j'en suis dans mes réflexions sur le sujet :

Tout d'abord, le poids socio/culturel n'a jamais peser aussi lourd que sur ce sujet que de faire grandir un enfant et de le faire bien grandir. On a beau vivre dans une société libre, on doit encore se jusifier de choisir de ne pas avoir d'enfant ou de choisir d'en avoir beaucoup. Donc le choix d'avoir un enfant est il vraiment un choix, car comme le disait Mûres, il y a cette première naissance où l'enfat germe dans l'esprit et là, cet enfant imaginaire est façonné avec nos désirs, nos frustrations, nos peurs.
Quelqu'un disait ici, que nous prenons tous des autres, que nous sommes influencés. Je le pense aussi. Le libre arbitre dans la décision de faire ou non un enfant est biaisé, car la société veut que nous fassions des enfants. Il est difficile d'affirmer si cette envie est profonde et réelle, un vrai choix de couple, où s'il apparait sous le poids social, car tout est fait pour que nous nous reproduisions (les aides sociales mais aussi je pense le jugement, le modèle standard, la sous entendu bonne famille "marié deux enfants").
Ensuite, vient l'éducation et là c'est pareil, il y a une norme sociale, tantôt très clairement exprimée, tantôt sous jacente et à mon sens encore plus destructrice, car elle est juste suggérée, sous entendant un certain libre arbirtre. Elle n'en reste pas moins présente.
Alors on éduque nos enfants sous le regard des autres. Je prends pour exemple, un enfant qui hurle aux caisses parce qu'il veut un jouet et que visiblement le parent n'est pas d'accord. Combien de regard réprobateur? On ne se met pas à la place de l'enfant, qui souffre réellement de ne pas avoir eu son jouet, mais à celle du parent qui ne fait pas taire son marmot. Et tout le monde aurait une bonne façon de le faire taire : une fessée, lui acheter son jouet, sortir du magasin, le fusiller du regard et miracle ça marcherait? Ce qui ressort de cet exemple c'est que l'enfant dérange ici car il ne respecte pas les codes sociaux : on fait la queue en caisse en silence. Personne ne se pose la question de la capacité de cet enfant à cet âge là de faire la queue en silence? Personne ne se demande ce que vit cet enfant et ce que représentait pour lui l'objet convoité? Non c'est un caprice, les grands ont tranché.
Il faut très rapidement que l'enfant s'adpate aux codes sociaux sinon il ne sera pas admis dans notre société. C'est l'apprentissage de la collectivité à l'école : faire pipi quand la maitresse a décidé sinon c'est casse pied pour elle (je ne lui jète pas la pierre, gérér 30 enfants de 3 ou 4 ans c'est juste une aberration), les règles, apprendre à respecter les autres. Comment on fait pour respecter les autres quand on jamais été respecté soi-même, et quand on ne se respecte pas soi-même? La psychologie progresse et on sait aujourd'hui, qu'on ne peut pas tout demanderà un enfant. On part encore ici du postulat que si on laisse faire l'Homme est naturellement mauvais, qu'il faut le façonner pour qu'il devienne bon.

Pour moi, ça n'est que la partie facile de l'éducation, il en est une bien plus complexe à appréhender et qui à une importance bien plus grande.

Nos propres parents : remettre en question sa propre éducation. C'est un énorme travail et cela implique de ne pas respecter ce commandement : "tu honoreras ton père et ta mère". Donc en fait, depuis des siècles, on n'a pas le droit de ne pas aimer son papa et sa maman. Les parents sont là pour notre bien ou pas, c'est un fait. Et si vous êtes parents, vous l'avez déjà remarqué et sans doute appliqué. Un exemple, je suis pressée ce matin, mon lapin dort encore, je le réveille, il est d'humeur moyenne, il traine devant son petit déjeuner, il traine pour s'habiller, l'heure tourne et ça commence à m'énerver, je râle, il râle, ne veut pas mettre ses chaussures, je le gronde et lui ordonne de mettre ses chaussures. La suite vous la connaissez. On peut voir deux choses, j'instaure des règles qui vont permettre à mon enfant de s'insérer socialement ou je ne respecte pas le sommeil de mon enfant, je n'écoute pas le fait qu'il aurait aimé dormir plus longtemps et qu'il a donc du mal à et je lui apprends que l'admission par la société passe par la négation de ses propres besoins quand bien même, sans lui laisser le libre arbitre entre son sommeil qui était peut être important ce matin là et son envie de sortir avec moi, d'aller à l'école. J'apprends, comme mes parents m'ont appris, que les besoins élémentaires d'un enfant sont moins important que nos contraintes sociales. Nos contraintes sociales créées par les hommes sont plus importantes que nos contraintes naturelles créées par.... personne, elles sont un fait, non façonnable, non adaptable.
Il y a une chose difficile à comprendre, c'est que nos parents aient pu nous faire du mal pour notre bien. Que nous portons ce poids toute notre vie, qu'on ne le remettra sans doute jamais en question et qu'on est persuadé que c'est pour notre bien.
Freud affirme qu'il existe une séduction des enfants par rapport à leur parent et cette croyance perdure. Mais là encore on pense que l'enfant veut nous emmener vers la voie du mal. C'est un enfant et pour moi, il a le coeur pur. Ce n'est pas de la séduction mais de l'amour pur. Si jamais on ne le trompe et on ne lui montre comment tromper en le trompant lui même, alors jamais il n'utilisera un tel stratagème.


Alors comment éduquer nos enfants? qu'est ce qu'il y a derrière ce mot?
Accompagner, faire des hommes libres et heureux, leur faire confiance, ils sauront faire. On aura du mal à lâcher prise.
Je suis ici très loin d'appliquer ce que je crois, parce que c'est dur, parce qu'on ne vit pas dans cette société qui respecte chaque individu pour ce qu'il est. Si on conditionne dès le berceau, jamais on arrivera à un modèle de société respecteux et vertueux. Pour moi, on ne nait pas monstre, on le devient. Je pense qu'il faut apprendre à écouter nos enfants et répondre à leurs besoins les plus élémentaires, pour leur donner la chance de mieux vivre leur vie, de ne pas accepter ce qui n'est pas acceptable,


Je finirai par citer un de mes collègues hier lors d'une de nos conversations sur la fusillade "c'est normal de l'expliquer aux jeunes enfants, il faut leur apprendre qu'on ne vit pas dans le monde des bisounours".
Moi je veux que mes enfants vivent dans le monde des bisounours tant qu'ils n'en ont pas la mâturité.

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joran
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Re: La Parentalité

Message par joran »

je ne sais pas si devenir parent peut s'apprendre.
une aide? pour échanger peut être; mais ne sommes-nous pas des parents différents avec chacun de nos enfants?
je m'explique, nous avons des valeurs qui ne changent pas, et nos priorités pour nos enfants sont, à priori, les mêmes pour chaque enfant (quoique).
mais nous sommes individuellement parent de chaque enfant individuellement. je répond à un enfant-individu avec ses caractéristiques propres, en fonction de ma propre personnalité.
je ne répondrai pas de la même manière à un autre, même si le but est le même. parce que nous nous adaptons à la personnalité de nos enfants, avec la nôtre.

Mariela, je suis admirative devant tant d'otpimisime sur l'Humain.
"Il n'est point de bonheur sans liberté,
ni de liberté sans courage."
Périclès

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Re: La Parentalité

Message par mariela »

Merci, je suis une optimiste. Je ne sais pas si c'est une qualité ou un défaut mais c'est une caractéristique.


Je te rejoins, l'individualité, l'histoire de chacun demande un cheminement. On est loin des recettes toute faites.Il y aurait tant à dire (mais journée compliquée aujourd'hui je vais essayer d'aller retrouver Morphée si elle veut bien de moi).

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Re: La Parentalité

Message par elphane »

Je ne sais pas si je suis HP mais je me sens fort bien sur ce forum…
Je voulais lancer un topic sur la douance et la parentalité. Et puis après une recherche, me voici ici.

- Pendant longtemps, plus jeune, j’ai partagé la même interrogation que Fabs : « Ne pensez-vous pas que dans l'absolu et en theorie, toute parentalité devrait être accompagnée ? » Avec une propension à pencher vers le oui avant d’évoluer avec des arguments déjà avancés par d'autres ici.

- Autre chose. Les propos d’Altima, qui ne se sent pas capable de devenir parent, m’ont plus spécifiquement interpellée. D’ado jusqu’à l’approche de la trentaine, j’étais dans le même esprit. Je n’en voulais pas. De ces enfants. Par exigence sans doute (parce que me sentant incapable d’être la maman que j’aurais souhaité parfaite) et à cause d’un regard particulier sur le monde (quel sens de donner la vie dans ce monde dur et sans sens ?). J’ai évolué là aussi sur la question (un peu aussi sous la pression de mon mari oups…) et envisage de fonder une famille.

-En fait, l’interrogation que j’avais sur le sujet de la parentalité était la suivante :
je me demandais comment on appréhendait la parentalité en étant HP, ou plutôt si cette approche était spécifique, différente par rapport à des non-HP, si des traits caractéristiques pouvaient être dégagés ou non.
Et plus spécifiquement encore, je m’interrogeais sur le choix du « devenir » parents,
Beaucoup de choses ont déjà été dites sur le vécu de sa parentalité, sur sa naissance au moment de l’arrivée de l’enfant, mais quid du choix ? Etait-ce pour vous une évidence ou bien ce choix (quand il y a choix bien sûr !) a t-il été précédé de longues interrogations, tergiversations ? Pensez-vous que la douance peut influencer votre regard sur le sujet ?

J’espère ne pas être trop embrouillée…

Andamylis
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Re: La Parentalité

Message par Andamylis »

La parentalité est, à mon sens, un ensemble de choix seuls ET à deux, opposés au regard des autres (parents, amis, société en général ou autre). Pour notre cas, Zyghna et moi avons choisi de devenir parents, non pas parce que la société trouvait cela correct ou encore la famille le souhaitait, mais juste parce que "Nous" le voulions à ce moment la. Je n'irai pas jusqu'a dire que nous l'avions programmé, loin de la, mais cet instant là etait bon. C'est tout. Maintenant nous ne nous sommes pas posé plein de questions sur le sujet. Nous savions que nous en voulions au moins 2, et si possible pas dans une grande ville.
A ce moment la nous n'avions pas abordé le sujet de douance de Zyghna. Nous savions juste que les "autres" etaient souvent bizarres à nos yeux, voire betes dans certains cas, ce qui a fait que nous avons toujours fait nos choix sans s'inquiéter des autres.
Nos inquietudes quant à etre parent ne se sont pas vraiment posées. Elles me sont parfois venues lors de nos longues nuits blanches à marcher la nuit en portant, à tour de role,ce monstre brailleur qui nous avait été livré sans mode d'emplois ni service S.A.V.. La perfection chez l'individu n'existe pas, quelque soit le domaine, et les parents n'y echappent pas. Nous avons fait comme les autres. Nous avons appris notre métier de parents sur le tas. Glané des informations à droite à gauche, aupres des autres et aussi sur le net. Pas mal de choses nous ont plu ou carrément l'inverse. Si nous nous sommes fait "accompagner" par des conseils c'etait sur notre demande seulement.
Une fois l'enfant arrivé un bon nombre de "bonnes resolutions" pour le gamin, volent en éclat ( on etait anti-tututtes avant d'avoir nos filles^^ et la premiere chose faite à la naissance a été de courir en acheter un stock :lol: ). Que ce qui marche avec le premier ne fonctionne pas voire pas du tout avec le second. Ce ne sont pas des clones :wink:

Tout ça pour dire, que c'est normal d'avoir des doutes ou inquietudes avant, pendant et meme apres la naissance. Que le gamin aura aussi son "mot" à dire sur votre relation, meme si c'est vous qui donnez l'education. On apprend à se connaitre avec le temps et on s'adapte les uns aux autres avec le temps et au fil des changements. Des erreurs? on en fait plein. Des tonnes meme. Une chance pour nous, on apprend de nos erreurs (en général^^) et on peut toujours les avouer et les rattrapper dans une certaine mesure.

Mon post ressemble à de la psychologie de bistro mais ça reflete ce que je pense à l'instant present. maintenant que j'ai parlé de ça je file me prendre un apéro. A plus!

shunbabyx

Re: La Parentalité

Message par shunbabyx »

Pour reprendre, sans digresser, ce qui a été dit sur un autre topique concernant le mariage homosexuel, et l'homo parentalité, ben je ne pense pas que la parentalité soit quelque chose d'instinctif ou d'inné.

Je parle de mon expérience personnelle de femme. A la base je ne voulais pas d'enfant, je n'aimais pas les enfants, et je n'en connaissais pas (étant fille unique, et ayant une famille éclatée aux 4 coins de la France), on ne m'a jamais confié d'enfant, et je n'ai jamais fait de baby babysitting.

Quand j'ai appris que j'étais enceinte (ce que je ne souhaitais pas), ma première réaction a été d'aller me chercher un pack de bière, et de me poser sur les toilettes.
Puis de rouler un gros spliff.

Saines réactions maternelles.

J'ai pris du temps, j'ai fait le parcours mental, qu'est ce qui se passe si j'avorte, qu'est ce qui se passe si j'avorte pas, et si j’accouchais sous X ... Bref j'ai tout envisagé, je n'ai écarté aucune piste.

Je suis allée chez le gynéco, faire une visite de contrôle pour vérifier le test. Et il ne m'a pas posé la question de savoir si oui ou non c'était un bébé voulu. En fait pour lui c'était l'évidence même que je voulais ce bébé. Je suis rentrée avec mes clichés, en regardant le ptit point blanc là de la taille d'un grain de riz.
Et je me suis dit, je ne touche à rien, on verra bien après 2 mois de torture mentale quant à la décision à prendre.

J'ai pas avorté. Et la grossesse c'est presque bien passée. Je voulais pas qu'on me tripatouille de partout, alors j'ai dis non à tout. Non je veux pas qu'on me touche le ventre, non je veux pas de péridurale, non non non !
Pendant toute ma grossesse, je me demandais à quoi il allait ressembler ce bébé dont je ne voulais pas. Je me demandais si il serait comme les beaux poupons des pubs blédina. Si il serait aussi baveux que ceux que je croise des fois à l’arrêt de bus. J'avais un peu peur qu'il soit moche et pas éveillé. J'écoutais de la musique (ramstein) et ça avait l'air de lui faire quelque chose, quoi je sais pas, mais il s'agitait quand je mettais de la musique, des fois j'aimais bien, des fois ça me faisait chier et je le poussais avec ma main contre mon ventre.

A la naissance, juste sorti du ventre tout chaud, j'ai trouvé mon bébé dégueulasse. J'ai pas voulu le prendre lol La sage femme était un peu déconcertée. Je lui ai dit, ben c'est pas que je fasse dans le bégueule, mais vous pourriez pas lui mettre un ptit coup de douchette avant ??
Bref, elle m'a expliqué que c'était important le premier contact visuel avec la mère et les odeurs bla bla ... donc je l'ai pris du bout des doigts, en espérant qu'il glisse pas comme une savonnette.
J'avais choisi de donner le sein, parce que ça me paraissait le plus simple, le moins prise de tête, et que y avait rien à mesurer et pas de vaisselle à faire. Et aussi que j'avais pas une tune, le lait en poudre ça coûte cher quand même.

Quand on est arrivé dans la chambre, j'ai confié mon bébé à la nurserie pour la nuit parce que j'étais littéralement épuisée et que j'avais besoin de dormir (14h de travail). Une bonne femme est venu chercher mon fils, avec un regard réprobateur, l'air de dire mais c'est quoi cette mère indigne.
Le lendemain matin, on me l'a apporté pour la tétée et je l'ai gardé avec moi. Il était dans le berceau en plastique à coté de mon lit, et au bout d'un moment je me suis dit, tient peut-être qu'il faut changer la couche. Je l'ai pris avec moi, je l'ai posé sur la table à langer, il me regardait, et je me demandais vraiment qui était ce bébé en train de me dévisager. Je me suis dit qu'il était pas trop moche, que ça aurait vraiment pu être pire.
J'ai voulu le changer : résultat des courses : il m'a pissé dessus, et j'ai mis la couche à l'envers, mais le cœur y était. Après j'ai remarqué qu'il avait tendance à régurgiter. Je ne savais pas qu'il fallait faire roter les bébés après leur avoir donné à boire ... C'est ma voisine de chambre qui me l'a dit.
Moi je croyais qu'il fallait les remettre vite au lit et puis c'est tout.

Après j'ai compris qu'on pouvait prendre le bébé aussi pour autre chose que pour manger, ou changer les couches, qu'on pouvait faire des câlins, et " parler " avec lui :o .
Grande découverte ...

Bref, je n'avais aucune idée de ce qu'il fallait faire ou pas, j'ai essayé de suivre des conseils plus ou moins bons, avant d'envoyer balader tout le monde au bout d'un an environ.

Ne connaissant pas d'autres parents avec qui partager mes soucis de maman, ben j'ai vraiment fait au pif, avec des réussites parfois, des échecs aussi, sans jamais avoir de réflexes en quoi que ce soit.
Mon fils à porté fièrement des chaussettes de fille, pendant 3 ans, sans que je sache que c'était des chaussettes pour filles, c'était juste celles que je trouvais belles. Bon y a plus dramatique dans la vie que des chaussettes c'est sur. C'est seulement devant les remarques indignées des autres parents de la crèche que j'ai compris que je m'étais trompée de chaussettes.
Je ne lui ai pas acheté plein de jouets, je n'ai pas acheté tout ce qui était estampillé " pour Bébé ", parce que j'avais pas de tune et que surtout je voyais pas bien à quoi ça servait.
J'ai trouvé mon fils mignon quand il a eu une dent, puis super moche quand il a fait de l’exéma. Les croutes de lait je trouve ça dégueu et j'aimais pas m'en occuper.
Souvent j'avais l'impression qu'Alien avait débarqué dans ma vie, et pour autant je l'aimais bien Alien, mais j'avais pas de mal à le confier une journée à des personnes de confiance, ou à le laisser un peu plus tard à la crèche quand les puéricultrices m'appelaient pour me demander s'il pouvait rester encore un peu parce qu'ils faisaient un super jeu.

Enfin honnêtement l'instinct je l'attends encore ... il a fallu que j'apprenne tout, sur le tas, avec un bébé gentil et patient, qui heureusement ne m'en a pas fait voir de toute les couleurs. J'ai un peu tout testé avant d'avoir une méthode, c'était la découverte complète lol

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Fabs le vaurien
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Re: La Parentalité

Message par Fabs le vaurien »

Ton récit est pertinent Shun à la lumière du supposé processus de "parentification" que toutes mères est censées mettre en place lors de la venu au monde de son enfant.
Il est admis par la psychologie que devenir parent suppose passer certaines étapes qui s'inscrivent autant dans des considerations physiologiques qu'intellectuelles. Aussi, si le foetus est une entité différencié de soi (comme un alien qui se trouve virtuellement en son sein), à mesure que celui ci grandit, bouge, que les formes du ventre apparaissent, la mère en devenir est supposée conscientiser qu'elle a un foetus en elle, que ce foetus est un enfant, que ce sera son enfant, qu'elle va devenir mère.

Les temps forts d'une grossesse seront alors les différentes écographies (3 mois, 5 mois..), le moment où on connait le sexe (des fois qu'on souhaite le connaitre) ainsi que le moment où on a trouvé le futur prénom, que cet alien distinct est finallement nommé comme l'enfant dont on sera le parent.

Le shéma ideal/normalisé se heurte parfois à la realité et l'individualité du ou des parents et force est de constater que les choses ne se passent pas forcément comme on le projette ou comme la société nous impose de le projeter.

Certaines femmes vivront le processus de parentification à retardement. c'est à dire que c'est seulement au moment où l'enfant est là, qu'elle conscientise qu'elle ont un foetus en elle (en gros). du coup tout devient décallé et c'est sans compter sur l'oeil desapprobateur sociétal du prédateur socioculturel que représente la fichue normalité.

L'instinct maternel s'inscrit à la fois dans l'intellect et dans le corps, laissant supposer que la version ultime du non instinct serait le cas des déni de grossesse ou le corps et l'intellect sont déconnectés (voir au contraire trop connectés justement).

Maintenant, certaines femmes développeront naturellement une sorte d'instinct, d'autres devront s'atteler à la tâche mais au final qu'est ce qui est mieux?
avoir du mal avec l'intrus et devoir s'apprivoiser mutuellement ou surinvestir cette partie de soi quitte à s'oublier soi même voir oublier de le personnifier en tant qu'objet libre et unique?

je crois qu'aucune des voix n'est plus bénéfique que l'autre pour l'enfant, son parent et la relation tissée entre eux. Ce qui compte c'est le cheminement qui est fait . Et déjà ne pas s'encombrer de considérations culpabilisantes sur ce que doit être une maman.

pour ma part, je crois dur comme fer à l'instinct maternel et paternel. Qu'il soit intellectuel ou somatique, il reste propre à chacun au gré de son histoire de vie et il n y'a pas lieu de vouloir le provoquer , l'impulser.
Il faut écouter son corps et donner du sens aux pensées qui nous traversent et si jamais on necessite un accompagnement dans l'elaboration d'un espace psychique parental (cf soutien à la parentalité- reference au sujet du topic), ce qui compte c'est que le parent fasse le chemin qu'il doit faire, en fonction de ses moyens, de ses désirs dans l'objectif que l'enfant ait ses besoins pourvus, que le lien soit là..Après, mettre son enfant en couveuse le premier soir, ne pas donner le sein , (ne pas/ne pas/ ne pas/ fais ci/fais ça..bla bla ..) n’est pas un désaveu de ses fonctions, juste l'écoute de ses priorités... être parent n'est pas s'oublier et se perdre...

Donc rien que pour le cheminement et l'apprentissage, tu dois être une maman cool shun :wink:
Tout le monde peut se mettre en colère. Mais il est difficile de se mettre en colère pour des motifs valables et contre qui le mérite, au moment et durant le temps voulus. (Aristote, Ethique à Nicomaque).

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Joebar
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Re: La Parentalité

Message par Joebar »

Merci pour ton expérience.

Je tiens à préciser que pour moi, l'instinct parental (maternel ou paternel) n'est pas le fait de savoir comment s'y prendre pour éduquer son enfant dans une culture donnée.
L'instinct de survie est individuel et pour soi, alors que l'instinct parental est collectif et pour ses enfants.
J'y inclus le danger, manger, boire.

J'ai tenté de trouver une définition, mais j'ai plus l'impression que ce concept restera subjectif. J'ai tout de même trouvé une citation de Victor Hugo (comme ce qui a été dit par d'autre à plus de poids, j'use de citation, d'où mes notes littéraires désastreuses en scolarité peut être...) qui se rapproche de ma pensée:
"L'instinct maternel est divinement animal. La mère n'est plus femme, elle est femelle."
"Ne vous en faites pas, le trac, cela viendra avec le talent" , Sarah Bernhardt.

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LiF
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Re: La Parentalité

Message par LiF »

Et bien, j'avoue avoir lu entre rire et larmichette les expériences émouvantes de parentalité au fil de ce fil. Même si j'avoue avoir, fidèle à moi même, avoir lu le début et la fin et un peu fait sauter le milieu...

Je vous épargnerai ma propre expérience par le détail mais juste quelques éléments :
- pour mon premier, je suis devenue maman dès l'instant où j'ai croisé son regard, tout est devenu une évidence (bon, là avec les luttes contre l'EN, c'est moins évident...)
- pour ma 2è c'est plus compliqué, la naissance était moins sereine, on me l'a prise, elle a été malade, et ça a été très dur de créer le lien, même encore maintenant il en reste des traces.
- La 3è est une évidence et une énigme.
- est-ce que j'aimerai le 4ème ? Toutes les questions se (re)posent sans fin...

Mais je reviens à la question de l'accompagnement de la parentalité : mes enfants sont nés dans une société familiale et matriarcale. Toute naissance est entourée par toutes les mamans de la famille (d'ailleurs, tout le monde est maman : tantes, soeurs, mère, amies proches, idem pour les papas), la maman est chouchoutée et le bébé pris en charge autant qu'elle le souhaite. La naissance est une fête. Pas de baby blues au programme, pas de sensation d'incompétence, pas d'échec d'allaitement.
Par la suite aussi, les enfants sont pris en charge par la rue, le village, il y a toujours quelqu'un pour avoir un oeil dessus. Dans un tel cadre, ou l'enfant a sa place, ou l'enfant n'est pas une gène mais une composante évidente de la société (par exemple, les enfants qui s'incrustent à la table d'à côté au restau, ça fait marrer, et les gens tapent la discut avec, bref, ils grandissent libres et avec le droit d'etre des enfants, la norme sociétale est moins restrictive, pê parce qu'il y a moins de queues aux caisses !!) la question de l'être ou du devenir parent n'est pas du tout la même. Et l'accompagnement est de fait. Bien sûr l'éducation devient plus normative dès lors que l'oeil du village est aux aguets... et j'imagine qu'il faut lutter pour éduquer autrement. Mais chaque maman (les hommes sont un peu laissés à part, mais c'est ainsi, et ceux qui le souhaitent peuvent être plus présents) peut finalement gérer sa relation à l'enfant comme elle l'entend (d'ailleurs, si cela se fait plus rare, il était encore récemment fréquent de voir des femmes donner leur premier enfant à leur soeur qui ne pouvait en avoir. Ou le donner pour un temps à divers âges. C'est un peu bizarre, et du point de vue de l'enfant ce doit etre plus que bizarre, même si cela fait partie des usages, mais du point de vue du parent, c'est d'une grande flexibilité finalement.

Bon, je digresse comme d'habitude, mais tout ça pour dire que notre société veut que l'on fasse des gosses, mais sans qu'on ne dispose plus du cocon familial ou sociétal qui entoure l'accès rassurant à la parentalité à mon sens.
Pour moi ce n'est certainement pas aux pouvoirs publics de prendre cette place (horreur, des travailleurs sociaux inconnus voire incompétents qui viendraient me dire comment faire ? arf, voilà qui m'effraie), mais c'est d'avantage dans la déliquescence de notre fonctionnement familial au sens (très) large que nous avons construit notre propre isolement autour de notre role de parent. Et nous avons fait de cette parentalité quelque chose d'intime, que l'on jalouse, que l'on défend griffes et ongles, alors que finalement, les influences diverses sont formatrices et sécurisantes je crois.
Bon je sais pas si vous comprendrez qq chose à ce fatras.

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Fabs le vaurien
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Re: La Parentalité

Message par Fabs le vaurien »

LiF a écrit : Pour moi ce n'est certainement pas aux pouvoirs publics de prendre cette place (horreur, des travailleurs sociaux inconnus voire incompétents qui viendraient me dire comment faire
Hors-sujet !


Par contre, le reste est intéressant je trouve et répond bien au sujet initial que j'avais voulu amener.
L'idée d'une prise en charge éducative de l'enfant par la communauté. Je suppose que cela demande des liens forts entre les différents membres du clan et une capacité à se décentrer de sa bulle teintée d’orgueil et de peur de l'autre.

Ça me fait penser aux fonctionnements des structures familiales des communautés des gens du voyage faisant que chaque adulte a autorité légitime sur l'enfant. De fait tu peux être puni par ton cousin, un parent lointain ou toute personne ayant une place admise au sein du groupe.

Je n'ai pas vécu cela pour dire vrai et c'est sur que j'imagine mal accepter qu'un ami engueule ma fille sans m'informer au préalable de ses intentions.
Toutefois, je suppose que ça permet à l'enfant de psychéiser la place de l'adulte. Y'a quelque chose qui, en dépit des confusions que cela pourrait générer en terme de délimitations des rôles et de l'autorité, me semble structurant à la fois pour l'enfant et le parent lui même également.

Merci Lif pour ton témoignage.
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Re: La Parentalité

Message par LiF »

de rien et désolée pour le hors sujet, c'était pour accentuer ce que tu disais au départ sur la nécessité d'etre accompagné et l'absurdité que serait l'encadrement par les structures administratives.

Par contre je pense que ce que tu soulèves n'est pas vraiment vrai dans le cadre d'une société comme celle là (sans doute non plus chez les gens du voyage) :
Pour les liens forts, en fait tout le monde vient du village et se connait depuis toujours voire fait partie de la même famille, donc c'est en effet des liens profonds(pas forcément de la confiance, de l'amitié etc, il y a des animosités, des gens dont il faut se méfier, le poivrot, le bargeot, etc.)
Tout le monde a été élevé comme ça. Du coup ce n'est pas une question de sortir de sa bulle puisque l'on n'a pas l'occasion d'y rentrer. C'est naturel.
C'est là que c'est compliqué pour les gens qui veulent etre peinards. T'a toujours qq pour venir voir ce que tu as qui ne vas pas. (pê que c'est pareil dans les villages en France ?)
Et puis les gens n'engueulent pas souvent les enfants : ils font leur life. Quand ils les reprennent c'est qu'ils ont fait un truc interdit pour le sens commun (voler des fruits chez machin) été irrespectueux (se moquer de papi) ou se sont mis en danger (escalader un truc vraiment dangereux), et si les parents sont là c'est eux qui s'en chargent.

Mais c'est pas comme ici où dès qu'un gosse fait un pas à gauche tout le monde lève les bras et regarde de travers. D'ailleurs les gosses sont beaucoup plus dégourdis, escaladent comme personne et vont à droite à gauche toute la journée. Mon père raconte la même chose de sa vie petit, qu'ils partaient faire des conneries en bande de gosses, allaient à la pique aux cerises, etc et on voit que c'est de vrais bons souvenirs.
Il n'est pas rare non plus de voir une maman débouler chez qq en gueulant parce qu'il a dit qq chose à son gosse. La communauté n'a pas tous les droits.

Enfin, je suis comme tout le monde et je laisse plus mes gosses sortir tout seuls, ya trop de bargeot ici (!) et personne pour s'interposer. Avec regret, ils étaient bien. Mais bon, ya partout du bon et du mauvais.

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