La ritaline dans le traitement du TDA(H)

La partie consacrée à la Santé dans sa globalité. Principalement la psychologie, psychologie sociale, la psychiatrie, les troubles de l'humeur, de la personnalité, les handicaps, l'autisme...
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Pascalita
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La ritaline dans le traitement du TDA(H)

Message par Pascalita »

La ritaline, nom commercial en France du méthylphénidate, est un médicament régulièrement utilisé dans le traitement du TDA(H) (trouble déficitaire de l'attention, avec ou sans hyperactivité), chez l'enfant et l'adolescent depuis les années soixante et plus récemment chez l'adulte. Psychostimulant puissant et susceptible de créer une dépendance chez le consommateur, elle a souvent donné lieu à débat bien que son efficacité soit démontrée, en tout cas pour certaines catégories de patients ou certaines classes d'âge.

L'idée de ce fil est de discuter de ce médicament, de ses effets attendus et de ses effets secondaires, de ses indications ou ses limites, à la fois sous l'angle des arguments médicaux et sous celui des expériences personnelles d'utilisateurs (certains ici sont concernés).

Pour démarrer la discussion sur une base factuelle, je recolle ci-dessous un message de [mention]Louise[/mention] figurant originellement dans un autre fil.

Louise a écrit : mer. 3 oct. 2018 07:29 Théorie intéressante, Bradeck, merci!

Comme proposé plus haut, petit topo sur la Ritaline.
Le principe actif de la Ritaline est le méthylphénidate. C'est un psychostimulant (il est aussi prescrit pour traiter la narcolepsie, par ex), mais il semble avoir des effets "inverses" sur l'hyperactivité des TDA/H (d'où la nécessité du diagnostic). Le mode d'action est similiaire aux amphétamines mais ce n'est pas une amphétamine. Elle ne provoque ni dépendance ni accoutumance à usage correct.
est justement un des éléments qui fait "défaut" chez les personnes atteintes de TDA (je ne me souviens plus s'il s'agit de la dopamine en elle-même ou de récepteurs défectueux, ce qui me semble être blanc bonnet et bonnet blanc du point de vue des effets). C'est pour cela que les médoc (ritaline) contiennent de la dopamine.
On supose en effet que c'est l'explication à cet effet inverse, stimulant chez les personnes normales qui sécrètent et recaptent la dopamine normalement, et calmant chez les personnes où cette fonction est déficitaire. Mais il me semble que le mode d'action dans le TDAH est encore un peu flou.
La France prescrit 10 fois moins de Ritaline que les autres pays européens, on serait plutôt en sous -prescription.
Son efficacité à long terme est controversée chez les enfants, mais chez les adultes,elle semble plutôt consensuelle (meta analyse ici : https://link.springer.com/article/10.10 ... 015-4099-3)

L'ANSM (anciennement AFSSAPS, agence pour la santé française) a émis un certains nombres de documents :
Méthylphénidate données d’utilisation et de sécurité d’emploi en France.pdf
28098 ANSM Metylphénidate a5.pdf
Quant aux petits outils et tips, je tâcherai de vous en glaner un peu pendant mon stage (il n'a lieu que les Vendredis, j'avance pas vite!), mais dans la série pas cher et facilement accessible pour diriger de manière sociablement acceptable l'agitation motrice, il y a ce genre de petites choses : coussin pour se balancer, fidgets, balles molles à malaxer (moi perso pour maintenir mon attention gamine, j'étais devenue reine dans le "tournage de crayon autour du pouce"). Ça parait tout con, mais quand on voit (dès le mois de Septembre, hum + grrrr) le carnet de son môme (en 4è hein!! pas en CE1... même si ce sont les mêmes commentaires depuis toujours...) rempli de mots type "fait tomber son crayon" "joue avec sa gomme", "se balance", (et quand y'a trouble praxique avec, ça peut aller avec "fait tomber sa chaise"), "se lève et se promène à travers la classe" (comment ça tout ça sent le vécu? :D), bah finalement, une alternative à l'impulsivité motrice, ça prend soudainement un grand intérêt. (je précise que je ne me pense nullement atteinte de TDA/H, ni mon fils, qu'au feeling je classerai plutôt dans asperger léger, mais tous ces spectres se croisent et se rejoignent, et les outils fonctionnels à mettre en place peuvent être complètement efficaces face à un déficit dans une fonction précise)

Image

Dans la continuité du témoignage perso, un enfant de nos amis, diagnostiqué TDA/H, est sous Ritaline depuis quelques mois. Il ne la prend qu'en période scolaire, mais la différence est réelle et impressionnante et lui permet de suivre une scolarité à peu près normale. (mais le WE, du coup, ça change rien, et il casse toujours autant de trucs chez nous :D, lui il a bien bien le H, en plus c'est un pote de notre fils, donc il est souvent chez nous le WE)
Vous ne pouvez pas consulter les pièces jointes insérées à ce message.
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Re: La ritaline dans le traitement du TDA(H)

Message par 1992adeline1992 »

Bonjour tout le monde,

Actuellement, je suis un traitement à la rilatine (en Belgique) ritaline (en France) pour mon TDAH et impulsivité, parallèlement je dois faire une thérapie cognitive pour apprendre à contrôler mon tdah, à la suite de nombreux RDV chez la neuropsychologue et neurologue.
Je dois prendre pendant 20jours, 10mg/matin et ensuite je passerai à 20mg/matin avec la rilatine MR 20mg/matin (en Belgique c'est MR et en France c'est LS je crois).
J'ai 27ans, toujours aux études, 42,5kg et 1m57.
Ici ça fait le 8è jour aujourd'hui que je prend 10mg/jour (chaque matin avec petit-déjeuner).
Effet secondaire : pour le moment le coeur qui bat plus vite (75-80pulse/min au lieu de mon habituel 55pulse/min), et des difficultés à m'endormir, et aucune sensation de faim (alors je mange à heure fixe pour ne pas oublier de manger).
Je n'ai pas encore pu déterminer si le médicament agissait sur ma concentration car j'ai rien remarqué de flagrant, juste une sensation d'une légère euphorie mais sans plus.

J'avoue avoir eu très peur de prendre ce traitement, car en Belgique, il est considéré comme des stupéfiants, on ne peut l'avoir qu'avec une ordonnance Médicale d'un spécialiste délivré en milieux hospitalier (pas le médecin généraliste) et ensuite la pharmacienne doit le commander.

Est-ce que les personnes qui prennent ce traitement ou le donnent à leurs enfants ont vu des changements significatifs?

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Jahroo
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Re: La ritaline dans le traitement du TDA(H)

Message par Jahroo »

L'utilisation du méthylphénidate a été réévalué l'année dernière.

https://www.has-sante.fr/jcms/p_3210112 ... italine-lp

Il a aussi été demandé une autorisation de mise sur le marché de la ritaline LP pour les adultes qui a été obtenue il y a peu. C'est donc actuellement le seul médicament avec du méthylphénidate remboursé en France pour les adultes ayant un TDA/H.

https://base-donnees-publique.medicamen ... &typedoc=R
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Re: La ritaline dans le traitement du TDA(H)

Message par Ice »

D'autres ont-ils essayé ou sont-ils actuellement sous traitement ? Si oui pourriez donner vos impressions s'il vous plaît 🙂
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Re: La ritaline dans le traitement du TDA(H)

Message par GraineDeNana »

Bonjour Ice
Je ne prends pas ce traitement mais je suis prescriptrice très régulière de méthylphénidate pour des enfants et des adolescents, que je reçois ensuite pendant des années et qui me parlent de leur traitement (et parfois leurs parents se font diagnostiquer à leur suite et en prennent aussi ! :huhu: ).

Je ne sais pas si tu t'intéresses à ce traitement pour toi-même ?

Spontanément j'aurais envie de te dire 3 choses :
- d'abord, que les différentes galéniques du méthylphénidate ont une importance capitale sur les effets ressentis qu'ils soient bénéfiques ou secondaires. Il existe en France 4 formes galéniques : RITALINE LI (libération immédiate), RITALINE LP (libération prolongée), MEDIKINET LM, QUASYM LP, CONCERTA LP. Le choix va être fait en fonction de ce qu'on attend le plus : lutter contre l'impulsivité, contre le trouble attentionnel... et aussi de la durée d'action nécessaire (c'est le CONCERTA LP qui dure le plus longtemps et la RITALINE LI le moins longtemps). Le ressenti est différent d'un médicament à l'autre, et aussi d'une personne à l'autre. Tel de mes patients m'explique que le MEDIKINET est intolérable et la RITALINE très bien, un autre peut ressentir exactement l'inverse. Dans ma pratique je trouve qu'en moyenne le MEDIKINET a plus d'effets secondaires.

- ensuite qu'un des grands avantages de ce traitement est qu'il a une demi-vie courte, ce qui fait que chaque soir tu as éliminé quasiment toutes les molécules de ton organisme. Donc pas de phénomène d'accoutumance, mais aussi pas d'inquiétude à faire un essai sur quelques jours, on peut arrêter ce médicament du jour au lendemain sans problème si on ne le tolère pas. Si un médecin t'a proposé ce traitement, tu peux faire l'essai à ton rythme, le jour qui te convient, sans avoir la pression de le prendre sur une longue durée de manière obligatoire. Les effets bénéfiques comme les effets négatifs sont très vite visibles.

- enfin que le ressenti de ce traitement est extrêmement variable d'une personne à l'autre. Certains de mes patients (plutôt rares) se plaignent d'effets psychologiques, comme une certaine diminution de leur énergie vitale, alors que la plupart se sentent très bien sous traitement, joyeux et pleins d'allant. D'autre se plaignent d'effets secondaires somatiques (céphalées, douleurs abdominales), en général transitoire, alors que d'autres n'ont jamais eu ce problème. Je pense que seul un essai réel pourra te montrer si ce traitement peut te convenir ou pas.

A noter que tu dois informer le médecin de ta douance (tu l'as sans doute déjà fait), dans mon expérience les enfants HPI sont très sensibles à cette molécule et de petites doses de méthylphénidate donnent souvent un bon résultat.

J'espère que je te donne quelques pistes...
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