Douance, phobie sociale, évitements ?

Cette section est ouverte à tous les membres : elle doit permettre un partage d'expériences autour des problématiques liées à la découverte de la douance.
Kat
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Re: Douance, phobie sociale, évitements

Message par Kat »

ça va peut être pas te rassurer, lucifer, mais en ce qui me concerne, ça me stresse toujours un petit peu de parler à quelqu'un, quelqu'il soit. La différence, c'est que je connais suffisamment de conventions sociales et de sujets basiques sur le temps, la santé, la reprise du travail le lundi, les enfants (pour une femme), l'évolution de la société et le changement des valeurs (pour une personne âgée), l'informatique (pour un homme jeune), le prix de l'essence et des pâtes etc etc... pour savoir que j'ai de fortes chances d'être appréciée dans une conversation, et pour être la première à aller vers un nouveau, au travail ou entre amis et amis d'amis.
Et à force, je me rends compte que de façon générale, je sais parler aux gens de façon acceptable, donc que la plupart du temps, je n'ai pas de souci à me faire. Petit sentiment de stress en arrière fond, mais soit, ça va vite et y a pas de conversation réelle, juste une demande polie, soit dans le contexte, je suis censée en dire plus, et je me débrouille. Dans le cas d'une secrétaire dans le cadre de mon boulot par exemple, ça va vite de faire en sorte qu'elle se mette à dire qu'elle est débordée, qu'il y a trop de boulot, qu'elle en peut plus. Et après, elle est beaucoup plus sympa. Et là, le stress de lui parler pour quelque chose à faire disparaît. A force, ça devient une habitude de savoir ce que les gens ont besoin de dire, et de leur donner la perche pour le dire. Quand on prête attention à l'autre, on ne prête plus attention à soi.
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Fabs le vaurien
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Re: Douance, phobie sociale, évitements

Message par Fabs le vaurien »

Kat a écrit : je connais suffisamment de conventions sociales et de sujets basiques sur le temps, la santé, la reprise du travail le lundi, les enfants (pour une femme), l'évolution de la société et le changement des valeurs (pour une personne âgée), l'informatique (pour un homme jeune), le prix de l'essence et des pâtes etc etc... pour savoir que j'ai de fortes chances d'être appréciée dans une conversation, et pour être la première à aller vers un nouveau, au travail ou entre amis et amis d'amis.
Faudrait écrire un guide des conventions sociales tiens. :geek1:
De mon côté, je remarque que je suis capable de jouer sur certains tableaux adaptés à l'interlocuteur. Sauf que, si le jeu de courbette sociale dure un peu, je finis par partir en sucette...

[mod="Fabs le vaurien"]attention, cette dimension du sujet, si jamais vous souhaitez continuer de la développer, serait peut etre plus à sa place ici : http://adulte-surdoue.fr/societe-vous/i ... -t725.html[/mod]
Tout le monde peut se mettre en colère. Mais il est difficile de se mettre en colère pour des motifs valables et contre qui le mérite, au moment et durant le temps voulus. (Aristote, Ethique à Nicomaque).

Kat
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Re: Douance, phobie sociale, évitements

Message par Kat »

Fabs le vaurien a écrit :
Faudrait écrire un guide des conventions sociales tiens. :geek1:
Je t'ai pris au mot.:geek1: Merci pour l'idée...

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Lucifer
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Re: Douance, phobie sociale, évitements

Message par Lucifer »

Kat a écrit :Quand on prête attention à l'autre, on ne prête plus attention à soi.
C'est une bonne idée, j'essayerai de l'appliquer.
‎"Jésus-Christ désignent ses élus sous le nom de brebis. C'est pourtant l'espèce la plus stupide de toutes." Erasme ♥

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Florazz
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Re: Douance, phobie sociale, évitements

Message par Florazz »

J'ai certains amis qui ne sont pas surdoués et qui rencontrent le même type de difficultés à savoir faire la conversation à quelqu'un qu'on ne connait pas. J'ai le sentiment que tout le monde (surdoués et autres) est confronté à cette gène, mais la différence est dans la manière de le vivre. Mes amis diront qu'ils se font chier dans ce genre de moment mais que c'est pas grave, quand chez moi ça soulèvera des questions existentielles : qui suis-je ? qu'est ce que je vaux ? ... On en revient à l'hypersensibilité et à cette tendance à vivre les choses de manière amplifiée, au point d'être invivable parfois...

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Mlle Rose
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Re: Douance, phobie sociale, évitements

Message par Mlle Rose »

Merci d'avoir soulevé ce point, à mon sens ce n'est pas un trait intrinsèque et exclusivement réservé aux surdoués et d'ailleurs il n'est même pas démontré que tous le ressentent (je suis même assez persuadée du contraire, puisque j'adooooooore rencontrer de nouvelles personnes et faire la conversation).
La manière de vivre une relation avec un je-ne-sais-quoi qui coince par contre c'est effectivement autre chose...
Ils ne sont grands que parce que nous sommes à genoux. E. de la Boétie
NB : Je ne réponds pas aux questions perso en mp, je manque cruellement de temps pour ça et déteste répondre aux gens à l'arrache. Donc... merci d'éviter :f:

bebel
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Re: Douance, phobie sociale, évitements

Message par bebel »

J'éprouve une forte appréhension lors d'un premier contact, prenant très rarement l'initiative. J'ai tendance à être sur la réserve, à me protéger, mais si j'ai un bon feeling je peux devenir très amical, tout en gardant la distance de sécurité nécessaire. J'ai parfois l'impression d'avoir un système interne qui régule constamment cette distance.

Je déteste les contacts superficiels (typiquement dans le cadre du travail), j'ai besoin de "sentir" l'être humain derrière les paroles et l'apparence, et d'éprouver de la sympathie pour lui.

Je joue relativement bien dans les situations de "smalltalk". Très relativement, car je ne sais pas enchainer (et n'ai aucune volonté pour) après les premiers échanges de base. Mais j'ai rapidement compris que la plupart des gens aiment plus parler qu'écouter.

Les conversations banales m'ennuient, mais j'essaie de le cacher (même si parfois je me trahis). Cela fait de longues années que je n'ai pas connu de conversations vraiment intéressantes à plus de deux, alors j'ai parfois tendance à saouler ma compagne quand on est tous les deux.

Adolescent et jeune adulte, les conversations de groupe me rendaient tellement mal à l'aise que je quittais parfois la pièce ou me plongeait dans un désespoir profond. J'ai appris à composer maintenant, à relativiser les choses. Souvent je décroche de la conversation, ce qui peut être gênant quand on me sollicite.

Globalement, j'ai le sentiment de ne pas "connecter" autant que je le voudrais avec la plupart des gens (plus précisément d'avoir perdu cette connexion que j'avais encore étudiant ou pendant mon premier boulot dans un centre de recherche). Je pense que c'est parce que je rencontre d'une part (boulot) des personnes qui arborent un masque social qui inhibe chez moi tout désir d'échange réel, d'autre part (vie privée) des gens qu'humainement je peux apprécier mais avec lesquels je n'ai pas grand chose d'intéressant à échanger.

guillaume29
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Re: Douance, phobie sociale, évitements

Message par guillaume29 »

Moi j'aurais une question:

A la vue des témoignages, le mot stress revient souvent.

Est-ce que vous trouvez que vous êtes fatigué?

(fatigué par le stress du rapports aux autres, à l'environnement)

En fait, je souffre particulièrement d'une fatigue chronique continue et contre laquelle je ne trouve aucun remède.

Je peux me coucher à 23h30 et me relever à 8h00, à 9h30 ou même 11h30 et ce en ayant bien dormis et en ayant cette même fatigue atroce.

J'ai jamais été du matin mais je me rend compte que effectivement les rapports humains peuvent être très pénible. (mais aussi très agréable!) Je suis capable par exemple de saigner du nez le lendemain d'un repas de famille ou d'une immersion en ville dans la foule... Avant, je saignais du nez régulièrement, et puis petit à petit, je me suis aperçus que c'était un signal, une sorte de soupape de décompression. Que ça n'arrivait pas n'importe quand en fait.

Plus je travail sur moi et moins ça m'arrive. Par contre, j'ai l'impression que la pression vécu par l'environnement me fatigue.

Avez vous déjà pensé à ça?

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Mlle Rose
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Re: Douance, phobie sociale, évitements

Message par Mlle Rose »

Oui fréquemment.
J'adore recevoir, et j'adore aussi voir du monde, cela-dit il y a souvent un moment où je sature, et où j'ai l'impression que ça me pompe toute mon énergie. J'ai alors besoin d'un rapide shoot de solitude pour que ça reparte.
Maintenant je ne pourrais distinguer si ma fatigue chronique est liée à ça ou si elle est liée à mes troubles du sommeil ou encore si ce n'est pas parfois une phase down qui s'éternise. J'ai en effet des phases d'agitation intense et d'hyperactivité où rien ne vient me faire saturer.
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guillaume29
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Re: Douance, phobie sociale, évitements

Message par guillaume29 »

Tu as aussi une fatigue chronique?

Dans le bouquin que je lis en ce moment, le gars parle d'une fatigue psychique lié à un état "dépressif latent" où le cerveau se fatigue à éviter la rumination et les pensées négatives. Une sorte de lutte interne pour garder le cap...

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Mlle Rose
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Re: Douance, phobie sociale, évitements

Message par Mlle Rose »

Fatigue oui, en dehors de mes phases d'agitation. Mais d'après la psy, ça semble intimement lié à mon mode de fonctionnement, ce n'est pas de la déprime, même latente. La déprime peut venir après, de me voir ainsi errer chez moi comme une limace neurasthénique, et généralement c'est ce qui déclenche la phase 3000 volts suivante en réaction.
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Fraises

Re: Douance, phobie sociale, évitements

Message par Fraises »

J'apporte mon témoignage :

Je me trouve dans vos cas, Guillaume , Bebel et Mlle Rose.
- j'ai toujours eu l'impression d'être fatigable rapidement ; saturation rapide , donc épuisement ;
- phase d'hyperactivité, puis ça retombe pour rentrer dans la neurasthénie (ce côté limace dont tu parles Mlle Rose) ;
- dans les relations sociales : pareil ; j'adore les gens mais à petites doses, car j'ai l'impression qu'ils me "pompent" mon énergie ! Je n'ai jamais compris pourquoi ! Généralement, en milieu professionnel , j'ai un profil hyper sociable, qui a tendance à parler à tout le monde, et aller vers les gens! Mais dès que ça dépasse ce stade , que je me trouve avec quelqu'un en tête-à-tête à faire la conversation "longtemps", je m'épuise. Bien-sûr, si le sujet ne m'intéresse pas! Je sais faire diplomatiquement parlant ; mais comme je prends sur moi, je sens que je me vide en même temps.
C'est assez contradictoire et ambivalent.

Je me suis rendu compte très récemment à quel point les relations sociales, sous certaines formes, me fatiguent ; que j'ai un côté : ours ou un côté "mésange" qui fuit si on s'approche trop, etc.

Le besoin d'une "dose" de solitude, grande dose même parfois, est plus qu'important ! C'est VITAL pour moi...

red
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Re: Douance, phobie sociale, évitements

Message par red »

Mlle Rose a écrit :La douance n'exclue rien, ni les phobies, ni d'attraper la grippe en prime :P

Je n'ai pas de phobie sociale, mais évite soigneusement : les grandes surfaces le samedi après-midi (voire tout court), les boîtes de night (raisons olfactives et auditives en sus), les cinémas (en plus il fait noir bouhhhhhhh), les transports collectifs, les concerts (surtout si ils sont dans une salle fermée)... en fait tout lieu fermé avec une multitude agglutinée, pouvant potentiellement mélanger ses effluves avec l'air qui entre par mes naseaux, ou encore déposer ses fluides corporels sur moi car l'effleurement est inévitable, et cela d'autant plus qu'il est difficile d'atteindre en moins de 3.3 s une sortie salvatrice.
Au lycée, je prenais le tramway tous les matins, et tous les matins je tombais dans les pommes. A la fac, j'étais près de la porte en bout de banc au fond. Au resto, même combat. Jamais au milieu d'une rangée, toujours avec la porte en ligne de mire (même dans mon lit je ne peux dormir contre le mur si quelqu'un est avec moi et j'ai besoin de voir par où m'échapper -ou en tous cas de pouvoir voir immédiatement l'entrée éventuelle d'un ennemi :angel4: ).
On peut être surdoué et complètement frappé donc.
C'est quand même dingue! Je pensais être le seul au monde à être comme cela.
La pensée complexe est accessible à tous dès lors qu'elle est expliquée avec simplicité.

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ragged
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Re: Douance, phobie sociale, évitements ?

Message par ragged »

et bien Red, je me rajoute à la liste !
Je suis en plein dedans depuis 3/4 ans !
Je me retrouve complétement dans les témoignages d'Altima, Mlle Rose, Cyrano et Fabs ...

Mais ce que je trouve curieux, c'est que je n'étais pas comme ça jusqu'à un peu plus de la trentaine.
Les phobies des restaurants, bars, boites, réunions, supermarchés (le pire) et autres magasins, files d'attentes, réunions familiales, repas a plus de trois ou quatre personnes...Tout ça à débuté après mon tour du monde en 2009 et n'a cessé de s'accroitre... Je ne comprends pas pourquoi. J'étais super sociable "avant", voir même "MC" dans les soirées et tout ça a disparu, envolé comme la virginité un soir de surboum...

Par ailleurs, c'est quelque chose que j'essaye de corriger. Je me force à sortir quand j'en ai l'occasion, me force à aller faire des courses au supermarché de temps en temps plutôt que de commander par internet, me force à me rendre dans les agences de mes clients (mais j'évite quand même 9/10) ... Bref, ça me demande un effort surhumain. Je peux même me rendre malade avec ça : nausée et troubles gastriques jusqu'à 48 heures avant une réunion pro ou familiale, grand sentiment de faiblesse après et surtout rumination de tout ce qui a été dit.
En fait, une heure de vie sociale peut avoir des conséquences sur plusieurs jours suivant ce moment social. Je repasse en boucle tout, ce que j'aurais dû dire ou faire, j'analyse (pour les comprendre, pas les juger) les gens à l'aune de ce qu'ils ont dits, de leurs gestes, leurs mimiques...tout cela est très chronophage et déstabilisant...Et surtout..inutile !! :)

En dehors de cela je crois qu'il y a aussi une grande part d'anticipation négative dans l'évitement. Il aura suffit d'une fois où ça se passe mal pour qu'ensuite, chaque micro événement similaire soit anticipé sur la base d'un mauvais référent : l'expérience négative. Il y a aussi la crainte permanente du jugement d'autrui sur ma personne car c'est quelque chose à laquelle je fais face depuis pas mal d'années, jugements et critiques parce que je ne fais pas comme les autres ou parce qu'on ne comprend pas mes actes et envies donc impression qu'on me met des bâtons dans les roues, qu'on cherche à me freiner, c'est insupportable...

Mais le plus curieux c'est que je veux revenir à plus de sociabilité, finalement, mais j'ai l'impression que j'essaye de me convaincre parce que c'est dans la norme et dans ce que l'on sait de l'humain, il est nécessaire, à priori, d'être sociable.
Or, pour parler vulgairement, au fond de moi, ça me fait chier !
Les autres me fatiguent, sont trop lents, toujours besoin d'expliquer 1000 fois les choses, de leur rafraichir la mémoire et c'est FA-TI-GUANT !!
Une autre problématique est l'impression qu'au contact des autres, je me dilue... je ne sais pas trop comment expliquer cela, une impression de vide comme si j'avais trop donné à chaque rapport social et que du coup, je me vidais de ma substance (alors qu'à priori, le contact social est fait pour s'enrichir...)

Pour donner un exemple proche de nous, depuis que je suis sur le forum (donc pas longtemps), j'entends beaucoup parler des IRL et il est clair que j'ai très envie de tenter l'expérience. Seulement, je flippe à mort !! :)
Encore hier soir, je repensais à l'invitation de Galou pour un 14 juillet en Gironde, il se trouve qu'étant arrivé trop tard, je n'en serais pas, mais j'ai imaginé ce qu'il pourrait se passer si j'avais pu venir. Je me suis vu entrant dans le jardin de Galou et là, en face de moi, une quinzaine de membres du forum dont la plupart se connaissent déjà : rien que cette idée me fait flipper ! Débarquer parmi un groupe où des connivences sont déjà en place, où les sous entendus sont compris directement, donc peur d'être en dehors du coup, sujet de moqueries ou de tentatives de déstabilisation, de critiques... Et puis aussi la peur de paraitre bête, immature, stupide une fois confronté à vous !! ...

Et tout cela sans compter le décalage permanent ressenti face aux autres (non HP), quand par exemple j'exprime une idée à ramification multiples et que j'ai droit à des réponses en mode binaire complétement inscrite dans le cadre idéologique dominant (socio culturel, médiatique, politique), en fait, je flippe de voir que la majorité des gens que je croisent ne dépassent pas les idées qu'on leur a prémâchées, du coup, soit j'ai l'impression d'être dans l'erreur soit au contraire, le sentiment qu'ils sont tous aliénés et que ça va déteindre sur moi....d'où évitement total.

Un autre aspect que j'ai abordé dans le topic sur le transfert (lancé par maitresse Rita) et qui me freine dans le rapport social c'est le double sentiment d'être critiqué ou jugé et en même temps "adulé" et copié ... Du coup, impossible de savoir comment se comporter puisque dans tout les cas, il en ressort une mécanique de rapport/confrontation qui ne m'apporte rien, bien au contraire, qui me vide (comme dit plus haut)....

Enfin, un dernier point (du moins pour ce post là), il y a dans l'évitement, la phobie sociale, je crois, un élément dû au manque de confiance. Et là, je ne parle pas du manque de confiance en soir mais du manque de confiance envers les autres : je suis sûr que beaucoup ici ont déjà été trahis par des proches, des amis, des connaissances, des relations de travail, des membres de la famille....Est ce que l'addition de toutes ces trahisons n'inciteraient pas inconsciemment à éviter le rapport social, une sorte de protection qui est également un cercle vicieux...

Et aussi un autre dernier point (promis, j'arrête après), je sais que beaucoup sont capables de déceler trés vite les failles de leur interlocuteurs et donc parfois aussi leur manque de sincérité ou d'engagement, leur double discours pour le côté consensuel et l'idée qu'il faut charmer tout le monde parce que c'est bien de donner une image sociable et tolérante et avoir plein d'amis. Moi, c'est quelque chose qui me met très mal à l'aise...Une part de mon retrait des autres vient aussi de ça : l'impression de ne pas avoir affaire à des personnes intègres (impression qui s'est trop souvent vérifiée) ... Or sans cela, le rapport social est biaisé et je ne vois pas comment on peut trouver bien de se complaire dans un rapport à l'autre qui est faussé parce que cet autre n'est pas sincère (pas par volonté direct mais parce que c'est dans l'idée du moment de devoir plaire à tout le monde, d'aimer tout le monde et ne pas faire de vagues...)

Je vais arrêter là ma tartine....c'est un vieux topic, Red l'a relancé, cela m'a intrigué, j'aimerais bien avoir de nouveaux points de vues là dessus et aussi avoir le point de vue de ceux qui ont postés à l'époque du topic (en juin 2011 !!) pour savoir si les choses ont évoluées pour eux ou au contraire se sont dégradées...

Merci !

Bonne journée !
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Re: Douance, phobie sociale, évitements ?

Message par Loupiote »

Les liens sociaux me fatiguent aussi.

En fait j'ai constaté 2 situations : les relations qui m'ennuient car les sujets de conversations sont inlassablement les mêmes et les relations qui m'effraient car je ne sais pas quelle attitude adopter (souvent les relations en groupe).

Quand je suis invitée quelque part, il n'est pas rare que la perspective de rencontrer trop de monde d'un coup (en général plus de 4 personnes) m'amène à annuler finalement ma venue à cause du stress ou de l'ennui que cela me cause.

Et je fuis les lieux trop populeux. Je choisis toujours pour les vacances des coins plutôt reculés, mon plus grand bonheur est de passer les vacances dans des endroits peu touristiques mais dans des grands espaces, déserts, montagne, mer etc, pour prendre une bouffée d'oxygène qui m'émeut jusqu'aux os! Mais habitant en région parisienne et travaillant sur Paris, je vis un véritable calvaire!! Le métro me fatigue énormément, la masse des personnes dans la rue me stresse aussi beaucoup. J'ai travaillé pendant 2 ans à côté des grands magasins de Paris, sur les grands boulevards, c'était épuisant, tous les touristes, le vacarme permanent de la circulation, me faire bousculer tout le temps sur les trottoirs, la pollution étouffante.

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W4x
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Re: Douance, phobie sociale, évitements ?

Message par W4x »

Hors-sujet
ragged a écrit :Encore hier soir, je repensais à l'invitation de Galou pour un 14 juillet en Gironde, il se trouve qu'étant arrivé trop tard, je n'en serais pas, mais j'ai imaginé ce qu'il pourrait se passer si j'avais pu venir. Je me suis vu entrant dans le jardin de Galou et là, en face de moi, une quinzaine de membres du forum dont la plupart se connaissent déjà : rien que cette idée me fait flipper ! Débarquer parmi un groupe où des connivences sont déjà en place, où les sous entendus sont compris directement, donc peur d'être en dehors du coup, sujet de moqueries ou de tentatives de déstabilisation, de critiques... Et puis aussi la peur de paraitre bête, immature, stupide une fois confronté à vous !! ...
C'est naturel de ressentir cette crainte dans ce genre de situation, et pas que lors des IRL du forum... par contre pour ce qui est "moqueries, déstabilisation et autres" c'est pas le genre de la maison ;)
Et concernant le sentiment de ne "pas être à la hauteur", ça doit se compenser avec celui des autres alors, puisque c'est plus ou moins pour tout le monde pareil ^^
Mathematics is a game played according to certain simple rules with meaningless marks on paper. D.Hilbert

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Re: Douance, phobie sociale, évitements ?

Message par ragged »

Hors-sujet
Merci W4x de relativiser ma frayeur d'anticipation !! Dans un sens, je me doute bien que lors de ma première IRL, vous n'allez pas tous vous moquer de moi ou chercher à me déstabiliser, que vous n'êtes pas "programmé" ou n'avez pas l'instinct de ce genre de comportements ! Mais je flippe quand même, c'est assez irrationnelle la peur parfois ! :)
Quand au fait de se sentir pas à la hauteur...c'est çà dire que quand je lis certains posts sur des sujets sérieux, je suis très souvent surpris et admiratif de la façon dont les débats se font en toute intelligence et avec énormément d'ouverture sur les différents possibles...et surtout sur la pertinence de certains propos qui me font dire que j'ai le cerveau endormi depuis trop longtemps...M'enfin, je crois que je me sens aussi de plus en plus en confiance à force de fréquenter le forum et de tous vous lire sur différents sujets...Vivement ma première IRL !! ahah...je vais en être malade plusieurs jours à l'avance je crois, rien que d'y penser, j'ai les mains moites et l'estomac liquide !!
Loupiote, je te rejoins sur les coins reculés et les grands espaces !! En ce moment, je rêve de désert et de plages loin de la foule...la foule me fait peur parce qu'elle me parait irréfléchie...
Tout commence aujourd'hui, tout continue demain...

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lobo
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Re: Douance, phobie sociale, évitements ?

Message par lobo »

Vaste sujet !
il est évident que beaucoup de gens sont angoissés par les rencontres sociales, surdoués ou non. Il y a beaucoup de gens qui se sentent "bêtes" par exemple et n'osent pas parler.

Bizarrement, je peux donner un cours à des gens, recevoir des parents, faire un concert devant plein de personnes sans vraiment flipper.

Par contre, m'asseoir sur un canapé avec des gens et parler de tout et de rien s'avère souvent être un calvaire et peut me plonger dans des abîmes de pensées foireuses.

Le côté complètement erratique, hasardeux, de ce genre de conversation m' irrite même. Quand j'étais petit je disais à mes parents : "STOP ! On a dérivé là, alors qu'on n'a toujours pas réglé ce point là dont on parlait il y a cinq minutes". Je voudrais soit prendre le contrôle de la conversation, soit me retirer dans mon coin avec un bouquin.

@ Ragged, moi aussi je me méfie de la foule même si j'aime son énergie parfois

red
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Re: Douance, phobie sociale, évitements ?

Message par red »

Ragged. Je me retrouve dans beaucoup de points que tu évoques, moins dans d'autres même si je ressens très bien ce que tu dis.
Je vais développer rapidement mon cas.

En fait, je travaille beaucoup, je lis beaucoup, je fais beaucoup de sport. Mais je peux rester cloîtré ou même sortir mais sans croiser personne ou du moins sans être en interaction pendant un bout de temps.
Mais au bout d'un moment, j'ai envie de voir des gens. Alors je vais au centre-ville qui est monstrueusement fréquenté. Ça me fait du bien 5 minutes de voir toute cette foule. Ensuite, c'est comme un ciel qui se charge avant l'orage.
Je sais que c'est méchant à dire mais progressivement le dégoût monte. Je commence à analyser une myriade de détails chez ceux sur qui mon regard se porte et ceci de manière involontaire et très rapide. Des questions se forment, des hypothèses, des liens avec ceci, cela.
Alors je commence à marcher la tête baissée, les yeux baissés. Des que je lève le regard, mes yeux se portent sur quelqu'un et ça recommence alors je baisse à nouveau les yeux très vite. Presque violemment.
Puis ce sont mes oreilles qui prennent le relais. Alors au final, je marche de plus en plus vite pour partir.
Je vois les gens comme des automates, "zombifiés", sans conscience des autres, d'eux même. Sans un regard pour le mendiant la-bas, l'air consterné face à celle ou celui qui cherche de la monnaie à la caisse et qui en réalité n'a pas assez d'argent pour tout payer...
Quand je suis à nouveau seul, qu'il n'y a plus grand monde, alors je commence à déprimer pendant plusieurs heures.

Le pire exemple que je puisse citer, c'est celui de la musculation. Quand je vais à la salle c'est pire que tout. Immédiatement je baisse les yeux pour ne pas les voir, ne pas les regarder. Mais je les sens, les devine, les entends. Alors dégoût et tristesse me montent vite.
Je les vois se pavaner, se regarder dans la glace, se séduire, vouloir plus que tout au monde attirer l'attention sur eux, faire de grands gestes pour qu'on les regarde, déployer une énergie folle pour que cet été (pas loin de la plage) ...Tout pour être un mâle dominant. Quitte à avoir une coupe de con. La même pour tous en fait.
Les femmes me dégoûtent autant la-bas. Désolé pour l'expression grossière mais la vulgarité à des vertus littéraires.
Elles font tout pour être "bonnes", désirables sur un "marché" du sexe et du désir. Alors, elles se cambrent, viennent dans toutes les tenues possibles sauf celles permettant une pratique confortable du sport, déambulent, roulent des hanches, montrent ostensiblement leurs bouches nouvellement refaites, font des exercices très ciblés sur les fesses, comme si leur consciences personnelles, morales ou intellectuelles se situaient à ce niveau, ou comme si elles ne voulaient se résumer qu'à un "cul".

Alors tout ça me déprime et m'attriste. Le pire comme tu le disais Ragged, c'est que comme toi, ça à commencé il y à 3 ans. Avant, et depuis gamin, c’étaient seulement les fêtes qui produisaient cet effet sur moi.
Par contre, je n'angoisse pas du contact social. J'ai le contact facile. Je n'ai aucun problème pour aborder x ou y dans la rue. Je sais très bien faire mon "numéro". C'est quand je suis sincère que ça cloche et que ça ne va plus :lol:
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ragged
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Re: Douance, phobie sociale, évitements ?

Message par ragged »

Red, tout ton deuxième paragraphe, j'aurais pu l'écrire moi-même ! Sauf que je ne déprime pas quand je me retrouve tout seul après un bain de foule, au contraire. Par contre, après une soirée, ce n'est pas de la déprime mais une profonde fatigue...

Pour ton exemple sur la muscu, je ne sais pas quoi dire car c'est tout à fait le genre d'endroit où je ne peux pas me rendre : odeurs corporelles, néons, musique de m**de (pour moi), couleurs criardes, matières intouchables...tout cela est bien trop artificiel dans la forme et le fond pour que je puisse m'y aventurer.

Pour le regard critique que tu portes sur ceux qui fréquente ces lieux...je suis plus sceptique.
J'ai souvent eu tendance à décrypter, lire, jauger les autres (pas juger) mais il faut aussi se méfier avec ça, certaines personnes masquent bien leur jeu (on sait tous cela ici !) et derrière une apparence parfois narcissique ou peu engageante, il faut savoir prendre un peu de recul par rapport à notre propre vision du monde à un instant T (ce que m'a rappelé un échange un peu vif sur un autre topic et autre sujet...) : nous ne sommes jamais l'image que nous donnons, c'est valable pour les HP et les non HP ...
Passer cette remarque un peu moralisatrice, je perçois très bien ce que tu ressens pour les mâles dominants et les "bonnasses" !! Et je ne vais pas mentir, les narcissiques m'ont toujours foutu la gerbe, parfois jusqu'à me donner des pulsions de violence (mais sans passage à l'acte, je ne suis pas un bourrin non plus) : il n'y a rien de plus horripilant qu'un narcissique qui par un regard et/ou une attitude corporelle tente de rabaisser celui qu'il juge inférieur ... Mais encore une fois, il ne faut pas oublier qu'on peut se tromper : un homme ou une femme heureux(se) peut paraitre narcissique par l'épanchement de son bien être... Et derrière des visages narcissiques on peut aussi retrouver de véritables êtres humains heureusement (j'ai des exemples dans mon entourage)

Donc enchainement sur le sujet du topic : parfois, l'intelligence social peut nous ramener à plus de raison dans notre façon de jauger ou de juger. Il suffit d'engager la conversation. Mais quand on est dans l'évitement, c'est pas facile facile, j'avoue ! Surtout qu'étant dans l'évitement, notre visage affiche une volonté de retrait, se ferme...ce qui n'engage pas l'autre à plus de sympathie, bien au contraire...
Mais bon, suis mal placé pour faire la leçon sur ce point !

Après, moi aussi, j'ai le contact facile... et là tu soulèves un point que je trouve intéressant : "...C'est quand je suis sincère que ça cloche et que ça ne va plus ..."
C'est exactement cela qui a provoqué l'évitement chez moi...
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Mais bon, encore une fois (et je dois dire que le forum m'a bien appris ces dernières semaines à mettre de l'eau dans mon vin), il faut faire attention aux ressentiments qu'on peut avoir vis à vis des autres car parfois notre grille de lecture est faussée par de l'anticipation négative, la rancoeur, les idées fausses...

Le meilleur exemple que j'ai en tête est celui-ci :
on a tous connu au moins une rentrée scolaire où l'on regardait un nouveau en se disant qu'on pouvait pas le sentir. Et à la fin de l'année, il était devenu notre meilleur ami.... un grand classique, non ? :)
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Re: Douance, phobie sociale, évitements ?

Message par W4x »

Je trouve qu'aussi violemment que l'on ressente ce rejet, ce dégoût, au contact de certaines personnes ou catégories de personnes, cela ne justifie pas que l'on aie une réaction proportionnée de rejet, physique ou verbale (directe ou différée^^). Et ce même si elle nous démange au plus haut point.
Evidemment c'est plus facile à dire qu'à faire, et je ne prétends pas jouer les bons samaritains en prêchant la tolérance et les bisous ;) j'aurais pu écrire exactement ce que vous décrivez tous les deux red et ragged, dans d'autres contextes.
Mais à force de me rendre compte que ce rejet, ce dégoût, cette colère mêlée de déception et la question de sa réciprocité me sapaient plus qu'autre chose, j'ai fini par mettre de la distance avec tous et tout ça, et j'évite surtout de me saturer l'esprit de trucs inutilement énervogènes.
Je n'aime toujours pas les mondanités, les supermarchés et la cohabitation forcée avec certains de mes semblables, mais je pense n'en avoir bien plus rien à faire qu'avant, et c'est fichtrement plus reposant ainsi.
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Re: Douance, phobie sociale, évitements ?

Message par ragged »

W4x dit : "...Mais à force de me rendre compte que ce rejet, ce dégoût, cette colère mêlée de déception et la question de sa réciprocité me sapaient plus qu'autre chose, j'ai fini par mettre de la distance avec tous et tout ça, et j'évite surtout de me saturer l'esprit de trucs inutilement énervogènes...."

Tout à fait d'accord.
Dans mon cas, je dois dire qu'à dévorer quotidiennement le forum, en trois mois à peine, cela m'a beaucoup aidé à remettre de "l'ordre" et de la distance dans mon appréciation des autres (avec un point d'orgue dans un topic à propos d'une histoire de Bordelais...)...
Je ne vais pas dire que j'aime tout le monde, mais je conçois de leur laisser une chance !! ahah :)
Je plaisante bien sûr (pas pour le forum, ça c'est vrai !).

Un bon exercice dans la foule dense, c'est d'essayer de la traverser avec le visage ouvert mais sans chercher à analyser les autres, presque méditer en marchant calmement finalement... En fait, faire taire un peu l'hyperesthésie, l'arborescence des pensées et garder ça pour soi, quand on est peinard...(bon, le bouton on/off ne marche pas toujours très bien ... mais je teste ça depuis quelques semaines et c'est pas mal...- si en échange de ce tuyau, quelqu'un connait une méthode pour être apte à aller dans les magasins dans les jours précédent ce foutu Noël...je suis preneur...)
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Re: Douance, phobie sociale, évitements ?

Message par Ajirao »

Bonsoir à toutes et à tous!

Je me trouve dans la même situation. Les gens sont au départ "attirés" par moi, venant me parler et tenter de sociabiliser(j'ai pour ma part abandonné une telle démarche il y a longtemps après un nombre incalculable d'échecs aussi cuisant que brutal). Tout se passe bien durant quelque jours/semaines, puis un éloignement s'installe, inéluctablement. Peu importe les efforts que j'entreprends, je finis toujours par me retrouver marginalisé. J'ai pourtant tout fait pour m'adapter, aimer les mêmes choses, m'habiller selon les "codes".

J'en suis arrivé à un point où je me comporte volontairement comme un sale con pour perdre les rares gens qui tiennent à moi, les éloigner le plus possible, avant que ce soit eux qui décide que je ne les intéresse plus.

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Re: Douance, phobie sociale, évitements ?

Message par Zyghna »

Je suis passée aussi par là, et j'en suis revenue. Le fait de ne plus devoir faire du social forcé m'a beaucoup aidé. Quand je bossais dans la banque, que je côtoyais collègues et clients sans relâche, que je vivais sur Paris, les échappatoires étaient rares et les gens me dégoûtaient, m'énervaient. Je le sentais mieux à ne pas essayer de les comprendre, me disant que je valais largement mieux que ces pantins (ouais j'ai pas une âme de samaritaine non plus ;p ).
Et puis changement de boulot, plus de clientèle, la vie à la campagne. Je n'avais plus besoin de garder mes défenses levées pour ne pas ressentir ces foules.
Alors aujourd'hui je constate encore ces personnes qui vivent dans le paraître, qui sont comme les pantins de la caverne de Platon, mais la compassion a largement remplacée la misanthropie. Je me demande quelles douleurs intérieures peuvent conduire à de telles attitudes, quel besoin d'être aimé à tout pris, de sentir que l'on fait partie d'un tout, que l'on n'est pas voué à vivre et mourir seul, sans but. Je vois en chacune de ces personnes un enfant qui a souffert, qui a du s'enfermer en lui même, se fermer à lui-même, pour s'adapter à ce monde. Et c'est l'enfant que je regarde, pas l'adulte.
Alors maintenant, j'évite plus la foule pour ne pas me laisser submerger par cette compassion, mais chaque passage dans Paris me fait ressentir cet amour inconditionnel pour l'humanité, pour son côté si enfantin. Clairement, j'ai encore du mal à gérer cela, alors je fais en sorte de ne pas prendre trop souvent de bains de foule, et quand ça m'arrive, j'accepte de me laisser totalement imprégnée par les sentiments que cela éveille en moi. J'y puise une résolution à changer tout cela qui ne cesse de m'impressionner.

Tout cela pour dire que le regard que l'on porte sur soi ou les autres est loin d'être figé...
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Re: Douance, phobie sociale, évitements ?

Message par red »

Dédicace à W4x: je tente de citer plusieurs posts...
ragged a écrit :J'ai souvent eu tendance à décrypter, lire, jauger les autres (pas juger) mais il faut aussi se méfier avec ça, certaines personnes masquent bien leur jeu (on sait tous cela ici !) et derrière une apparence parfois narcissique ou peu engageante, il faut savoir prendre un peu de recul par rapport à notre propre vision du monde à un instant T (ce que m'a rappelé un échange un peu vif sur un autre topic et autre sujet...) : nous ne sommes jamais l'image que nous donnons, c'est valable pour les HP et les non HP ...
... Mais encore une fois, il ne faut pas oublier qu'on peut se tromper : un homme ou une femme heureux(se) peut paraitre narcissique par l'épanchement de son bien être... Et derrière des visages narcissiques on peut aussi retrouver de véritables êtres humains heureusement (j'ai des exemples dans mon entourage)
Absolument!!!! Et j'en suis bien conscient!!
W4x a écrit :Je trouve qu'aussi violemment que l'on ressente ce rejet, ce dégoût, au contact de certaines personnes ou catégories de personnes, cela ne justifie pas que l'on aie une réaction proportionnée de rejet, physique ou verbale (directe ou différée^^). Et ce même si elle nous démange au plus haut point.
Evidemment c'est plus facile à dire qu'à faire, et je ne prétends pas jouer les bons samaritains en prêchant la tolérance et les bisous ;) j'aurais pu écrire exactement ce que vous décrivez tous les deux red et ragged, dans d'autres contextes.
Mais à force de me rendre compte que ce rejet, ce dégoût, cette colère mêlée de déception et la question de sa réciprocité me sapaient plus qu'autre chose, j'ai fini par mettre de la distance avec tous et tout ça, et j'évite surtout de me saturer l'esprit de trucs inutilement énervogènes.
Je n'aime toujours pas les mondanités, les supermarchés et la cohabitation forcée avec certains de mes semblables, mais je pense n'en avoir bien plus rien à faire qu'avant, et c'est fichtrement plus reposant ainsi.
Je ne rejetterai jamais personne! Je ne peux pas car je n'aimerais que cela m'arrive (donc je ne le fais pas) et parce que j'ai toujours un espoir optimiste vis à vis d'un contact nouveau avec x ou y.
Quoi qu'il en soit je comprends bien la substance de ton propos. J'aimerais moi que ça me passe au dessus, mais je n'y arrive pas encore.
Je précise un point hautement important: jamais je n'estime être la norme ou revendique une quelconque supériorité vis à vis de qui que ce soit.
Zyghna a écrit :Alors aujourd'hui je constate encore ces personnes qui vivent dans le paraître, qui sont comme les pantins de la caverne de Platon, mais la compassion a largement remplacée la misanthropie. Je me demande quelles douleurs intérieures peuvent conduire à de telles attitudes, quel besoin d'être aimé à tout pris, de sentir que l'on fait partie d'un tout, que l'on n'est pas voué à vivre et mourir seul, sans but. Je vois en chacune de ces personnes un enfant qui a souffert, qui a du s'enfermer en lui même, se fermer à lui-même, pour s'adapter à ce monde. Et c'est l'enfant que je regarde, pas l'adulte.
Alors maintenant, j'évite plus la foule pour ne pas me laisser submerger par cette compassion, mais chaque passage dans Paris me fait ressentir cet amour inconditionnel pour l'humanité, pour son côté si enfantin.
C'est beau mais je suis désole, je n'en suis pas encore là non plus. Il faut être fort pour en arriver à ce niveau de sagesse si je puis m'exprimer ainsi. Un peu comme pour le message précédent d'une certaine manière.
Et puis je suis en colère. Je ne suis pas sûr de vouloir me séparer de cette colère, pour ne pas oublier...ne jamais oublier...
La pensée complexe est accessible à tous dès lors qu'elle est expliquée avec simplicité.

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