Du temps des premiers murmures...

Cette section est ouverte à tous les membres : elle doit permettre un partage d'expériences autour des problématiques liées à la découverte de la douance.
Répondre
Avatar de l’utilisateur
Petitsmartin
Messages : 56
Inscription : ven. 10 mai 2019 11:05
Présentation : viewtopic.php?f=9&t=10606&p=316697#p316697
Profil : Bilan +
Test : WAIS
Âge : 37

Re: du temps des premiers murmures...

Message par Petitsmartin »

J’ai eu les résultats de mon bilan hier après midi. Tout est encore bien frais.
J’ai décidé de le faire dans le but d’écarter le hpi plus que pour le valider (du moins ce que je pensais)

Si je retrace ma vie à aucun moment je ne me suis interrogé sur une intelligence supérieur, voir même le contraire.
Cadette de la famille, ma sœur aînée avait le statut de la petite intello, moi de la rebelle qui cherchait à se fondre dans la masse malgré tout.
J’ai grandit avec un père qui m’a beaucoup rabaissé et tombé sur bon nombre de professeurs qui m’ont plombés dans mon estime. Par la suite je n’ai pas fait d’études spécifiques, j’avais des notes moyennes, cela me convenais.
J’ai ensuite cumulé plusieurs boulots sans prétention, bref tout cela a fait que je ne me suis jamais posé la question d’une douance.

Puis mon fils est venu au monde, clairement différent des autres. Encore une fois je me disais que cela venait de son père (ses trois neveux et nièces étant hpi/thqi) ma fille est arrivée moins de deux ans après et la je me suis reconnue en elle.
Loin d’être bête mais dans la norme. Sauf que son frère a été bilanté et la petite fille douce et calme nous a fait une tempête émotionnelle, une espèce de gros « eh oh moi aussi j’existe ».
Nous lui avons donc fait passer les tests à la suite et découvert son hpi.
La neuropsy m’a alors expliqué qu’il était rare d’avoir ces deux enfants avec un si haut qi tout en étant sois même dans la norme, à ce moment là je lui ai répondu que je ne voulais certainement pas un test qui me mettrait en face de ma débilité. Elle a sourit et m’a dit « travaillez sur vous et on se reverra ».

Je me suis mise à lire, à lire beaucoup (c’est bien une des rares choses que j’admets avoir de « différent » je lis énormément tout et n’importe quoi du moment que j’apprends) .
C’est ainsi que je me suis retrouvé devant ce fameux WAIS, de moins en moins persuadé de ma sous efficience mais en me disant « aller je vais me situer dans la moyenne haute avec peut être le vocabulaire qui ressort du tas ».
Vous remarquerez que c’était déjà mieux qu’au départ 😉.
La passation m’a semblé facile, à tel point que je pensais mettre totalement planté, je n’ai osé dire à personne cette sensation de peur d’être dans le faux.
Il c’est passé 3 semaines avant d’avoir le rendez-vous des résultats, j’ai failli faire plusieurs crises de paniques 😄
Et puis le verdict est tombé je ne suis pas hpi comme je m’y attendais mais thqi.... alors là j’ai cru à une grosse plaisanterie, je suis passé par des « vous ne vous êtes pas trompé de patiente? » « c’est parce que vous m’avez trouvé sympathique vous ne voulez pas me blesser » et j’en passe, ça a eu moins eu le mérite de faire sourire la dame.
Et puis voilà je suis ici à vous raconter mon histoire, en espérant pouvoir échanger avec des personnes qui ont ou non vécus des choses similaires car bien sûr je me retrouve avec cette nouvelle « identité » mais personne à qui en parler.

Au plaisir de vous lire.

Avatar de l’utilisateur
Bulle d'o
Messages : 2754
Inscription : sam. 3 nov. 2018 01:10
Présentation : [url=https://adulte-surdoue.fr/viewtopic.php?f=9&t=9657] un bout de moi [/url]
Profil : Bilan +
Test : WAIS
Localisation : bof
Âge : 45

Re: du temps des premiers murmures...

Message par Bulle d'o »

[mention]Petitsmartin[/mention] J’ai souri en te lisant, souri tendrement. C’est chouette cette histoire. C’est comme si t’avais de la place dans le costume mais que c’est la première fois que tu le vois, c est chouette.

Et là, je file voir si je vois ta présentation. :).
"Je ne communique pas mes jugements, je ne suis pas un donneur de leçons, l'observation du monde ne suscite chez moi qu'un dialogue intérieur, un interminable dialogue avec moi-même."

Les désorientés (2012) de Amin Maalouf

Avatar de l’utilisateur
Petitsmartin
Messages : 56
Inscription : ven. 10 mai 2019 11:05
Présentation : viewtopic.php?f=9&t=10606&p=316697#p316697
Profil : Bilan +
Test : WAIS
Âge : 37

Re: du temps des premiers murmures...

Message par Petitsmartin »

C’est vrai que j’ai cette impression de rencontrer la petite fille que j’ai été et de lui ouvrir la enfin les yeux.
Ca aura été long mais finalement une super expérience !!! Et puis quoi de mieux de pouvoir partager ca avec mes enfants.

Avatar de l’utilisateur
Bulle d'o
Messages : 2754
Inscription : sam. 3 nov. 2018 01:10
Présentation : [url=https://adulte-surdoue.fr/viewtopic.php?f=9&t=9657] un bout de moi [/url]
Profil : Bilan +
Test : WAIS
Localisation : bof
Âge : 45

Re: du temps des premiers murmures...

Message par Bulle d'o »

et oui :)
"Je ne communique pas mes jugements, je ne suis pas un donneur de leçons, l'observation du monde ne suscite chez moi qu'un dialogue intérieur, un interminable dialogue avec moi-même."

Les désorientés (2012) de Amin Maalouf

Mariinette
Messages : 2
Inscription : sam. 16 mai 2020 18:37
Profil : Bilan +
Test : WAIS

Re: du temps des premiers murmures...

Message par Mariinette »

Coucou tout le monde,

Je vais oser répondre et en parler, enfin.
J'ai 31 ans et j'ai fais le test il y a une semaine, révélé positif.

J'ai toujours manqué de confiance en moi, cruellement, élève franchement moyenne (voir nulle^^) et introvertie. J'ai très mauvais souvenirs de ma scolarité du début à la fin car les élèves me faisaient peur, je ne les comprenaient pas donc je faisais tout pour pas être remarqué. Adultes, j'ai réussis a avancer mais toujours des pensées envahissantes (pas forcement négatives), ) à tout analyser constamment, à me faire des scénario dans ma tete, ne pas comprendre pourquoi mes sentiments m'envahissaient et pourquoi ils étaient constamment dans l’excès. Combien de fois je me suis demandé si je n’étais pas folle, schyzo, bipolaire (avec ces changements d'humeurs), et tellement voulu être différente et cela me faisait peur. De trouver que les gens s'attardent sur des choses futiles et ratent l'essentiel, car ils ne se rendent pas compte que la vie est éphémère. Je me faisais peur.

Il y a quelques années ma meilleure amie qui a eu un doute pour son fils est allé à une réunion d’informations au sujet du Haut Potentiel. Quand elle est sorti elle m'a téléphonée de suite pour me dire qu'elle m'avait vraiment reconnue dans le profil, ainsi que ma fille. Bon j'ai entendu mais pas pris l'info vraiment au sérieux. Puis le doute était de plus en plus franc pour ma fille, lecture de très bon heure (et en permanence), difficulté a se faire des amis (elle lis à la récré car elle ne comprend pas les enfants de son age... Ça me fais tellement de peine, mais bref) en me renseignant pour elle, cela paraissait de plus en plus évident pour moi mais je me disais que c’était impossible vu que je me suis toujours dis que j’étais "plus con que la moyenne" (au point de ne même pas oser lire un nouveau livre de peur de ne pas le comprendre, ou de regarder un nouveau film).
Avec mon conjoint nous sommes allés voir le spectacle de Jeremy Ferrari, et là, DECLIC. Je me suis dis que j'allais le passer ce test.

Ca fais un peu plus d'une semaine maintenant, et je suis un peu perdue, je ne sais pas ce que je dois faire de cette info, je me sens incomprise par mon entourage (qui se montre pourtant bienveillant) mais soulagée de ne plus me croire folle et de savoir que finalement, je ne suis pas seule :)

Avatar de l’utilisateur
Fanetys
Messages : 1122
Inscription : mer. 22 mai 2019 14:33
Présentation : viewtopic.php?f=9&t=10147
Profil : Bilan +
Test : WAIS
Âge : 59

Re: du temps des premiers murmures...

Message par Fanetys »

C'est un nouveau chemin qui s'ouvre à toi... Il ne révolutionnera pas tout mais probablement qu'il te donnera des clés, et plus de confiance en toi. Il faut le temps de digérer...
Après les premiers murmures, tu peux ouvrir le deuxième chapitre, ici par exemple : ;)
A vous qui avez passé le test : comment l'avez-vous vécu ?

Bonne route !
"J'ai la peau de l'âme trop sensible. Il faudrait apprendre à son âme à marcher pieds nus." Jean Cocteau

Avatar de l’utilisateur
Petitsmartin
Messages : 56
Inscription : ven. 10 mai 2019 11:05
Présentation : viewtopic.php?f=9&t=10606&p=316697#p316697
Profil : Bilan +
Test : WAIS
Âge : 37

Re: du temps des premiers murmures...

Message par Petitsmartin »

Hors-sujet
Ca fais un peu plus d'une semaine maintenant, et je suis un peu perdue, je ne sais pas ce que je dois faire de cette info, je me sens incomprise par mon entourage (qui se montre pourtant bienveillant) mais soulagée de ne plus me croire folle et de savoir que finalement, je ne suis pas seule :)
Ce que je vais te dire ne va peut-être pas te rassurer 😁 j’ai eu mes résultats comme toi il y a quelques mois, malgré ça je ressens toujours cette sensation d’être perdu.
Alors oui je prends petit à petit conscience qu’effectivement j’ai des facilités dans certains domaines mais je me sens toujours seule avec cette info.
J’en ai parlé à deux amies avec qui je pensais créer un échange à ce sujet mais rien n’en est ressorti. Je reste avec cette info sans pouvoir la partager.
En gros j’ai cette impression d’avoir évoluer intérieurement mais personne ne le voit...

Avatar de l’utilisateur
Ouinon
Messages : 256
Inscription : jeu. 25 févr. 2021 18:50
Profil : Bilan +
Test : WAIS
Âge : 34

Re: Du temps des premiers murmures...

Message par Ouinon »

Puisque c’est cette conversation qui m’a poussée à m’inscrire, allons-y… !
A bas bruit et sur la pointe des pieds, avec une légèreté toute retrouvée.

Quel fil tirer en premier ? Puisque tout est si récent, incertain et ancré en même temps.

Prenons celui de la thérapie, alors que je cherchais à disséquer mon fonctionnement, le sujet que j’avais pris soin de tenir à bonne distance jusqu’à lors, j’ai commencé à organiser ce bazar. Dans tout ça une lumière a commencé à clignoter, à la façon d’un vieux néon qui va claquer mais qui se rappelle à vous avec ce petit bruit qui grésille en fond. Un cours de psycho pendant mes études revenait tourner dans ma tête, de plus en plus. C’est cliché vous pouvez rire.

J’ai donc lancé mon ami Google à la recherche de ce mot : faux-self. Je me souviens avoir pris ce cours comme une claque derrière la tête. Je revois parfaitement la prof, je revois ses déplacements ses tournures de phrases et je sens encore le vide se creuser dans mon ventre, la vague de fourmillements froids qui descend des joues aux épaules. Le cours se termine. Je remplis le vide vite fait et n’en parle surtout plus.

Quand on cherche des infos sur le faux self, on trouve très rapidement une corrélation avec un autre sujet. Le haut potentiel. Allez, soyons fous, cliquons. Je suis tombée sur une vidéo dont la description me paraissait intéressante, ça durait 45mn : assez détaillé et court en même temps, je regarde. J’ai passé ces trois quarts d’heure les larmes aux yeux, je ne me retrouvais pas dans une ou deux choses mais dans à peu près tout.

J’ai été tachycarde tout du long je pense.

Comme la vidéo commence quand même par « Bonjour mes chouchous », je me suis dit qu’il fallait probablement être prudente. Alors j’ai fait d’autres recherches, j’ai acheté des livres. Poussée par une impulsion incroyable. Je n’ai pas ressenti cette énergie depuis longtemps.

Bien évidemment au cours de ces recherches, j’ai fait la connaissance de l’effet barnum.

Mon psychiatre a cette capacité fantastique de rattacher mon rapport au monde à des concepts philosophiques, il fait des liens avec l’Histoire, la mythologie. Ça a un côté apaisant de se dire que tous ces questionnements sont propres à chaque humain et que finalement cela n’a rien de particulier, que cela traverse les époques et les Hommes de façon tout à fait banale.

J’oscille donc entre ce sentiment de me retrouver dans ces recherches, de comprendre cette sensation d’étrangeté toujours perçue et celui de me monter le bourrichon.

Il est très aisé en période de crise identitaire de s’engouffrer dans une brèche.

Je me représente ma personnalité comme étant enfouie sous un tas de poussière, recouverte de tout ce qui gravite autour de moi, j’entreprends de souffler dessus pour l’apercevoir à nouveau. Le bilan qui arrive sera un coup de souffle un peu plus fort que les autres, finalement peu importe ce qui apparaîtra, j’aurais avancé un peu plus vite dans mon ménage.

Alors voilà, actuellement je suis dans cette période de tourbillon, d’apaisement, de tourment, de questions. De solitude aussi mais définitivement pleine de perspectives.

NB : Je reste insatisfaite de ce texte que je connais pourtant par cœur au moment où je le poste. Choisir c'est renoncer. En prenant cet axe je laisse de côté les autres angles mais, c'est déjà un début.

Avatar de l’utilisateur
Holi
Messages : 3224
Inscription : jeu. 8 mars 2018 18:07
Présentation : viewtopic.php?t=9243
Profil : Bilan +
Test : WAIS
Localisation : Au pays du cannelé et de la chocolatine
Âge : 60
Contact :

Re: Du temps des premiers murmures...

Message par Holi »

Ouinon a écrit : ven. 26 févr. 2021 15:52 Quand on cherche des infos sur le faux self, on trouve très rapidement une corrélation avec un autre sujet. Le haut potentiel
Ouinon a écrit : ven. 26 févr. 2021 15:52 j’ai fait la connaissance de l’effet barnum.
Faux-self, haut potentiel, effet barnum, des termes qui sont venus enrichir mon vocabulaire au moment des premiers murmures. Associés à cette frénésie de recherche et de questionnement... Un coin de rideau qui se soulève pour laisser entrevoir un monde inconnu.
Une excitation intellectuelle très prenante, jusqu'au test et même bien après.
Nous sommes nombreux à avoir connu cette phase assez perturbante, voire obsessionnelle pour ce qui me concerne. Je te souhaite un bon cheminement.
À force de penser à ce que les autres pensent de nous, on en oublie de se penser soi-même.
Christophe André

Ice
Messages : 23
Inscription : mar. 6 avr. 2021 20:48
Profil : Bilan +
Test : WAIS

Re: Du temps des premiers murmures...

Message par Ice »

Bonjour, je viens partager avec vous mon témoignage en espérant qu'il puisse être utile à quelqu'un. Avant de m'inscrire j'ai consulté pendant plusieurs mois votre forum et certains témoignages m'ont donné le courage de consulter une psychologue et de passer le test, donc merci à tous.
De mes souvenirs biaisés et modifiés par le temps, les premiers murmures me sont apparus à l'école primaire. Je me souviens avoir en CE2 demandé à ma mère si je n'étais pas surdoué et pourquoi les autres étaient si lents et ne comprenaient pas. La réponse que j'ai reçu sur le moment "arrête d'être prétentieux". Mais rien à faire durant toute cette période je me sentais déjà en décalage. Je n'ai appris que récemment que ma mère avait évoquer la chose avec mes "maitres" d'école et la possibilité de me faire sauter une ou deux classes afin que je ne m'ennui pas à l'école. Elle n'avait malheureusement pas trouvé d'oreilles attentives auprès des enseignants. Elle s'en était rendu compte avant moi. J'ai ensuite eu des problèmes d'élocutions. Elle a contacté un pédopsychiatre qui l'a orienté vers un orthophoniste, zéro résultats sur le long terme et j'ai encore régulièrement des soucis d'élocutions mais maintenant j'en connais la cause (je suis submergé par les émotions et cela me fait bégayer, ou simplement bloquer bouche ouverte comme un crocodile se prélassant au soleil), ce fut l'un des premiers signes flagrant d'hypersensibilité. J'ai donc passé l'école primaire à jouer aux cartes, regarder par la fenêtre et m'inventer des histoires dans ma tête (je m'en invente toujours, je regarde toujours par la fenêtre et j'aime bien jouer aux cartes au travail).

Viens ensuite la 6ème, je ne comprends pas les difficultés de mes camarades. J'en parle à ma mère en lui disant que je dois être très intelligent et que les autres sont des idiots (oui quand on a 11 ans la mesure, l'humilité et la tolérance ne sont pas forcément évident). Elle répond que oui je suis intelligent et que je dois avoir des bonnes notes. Je ramène mes premiers 16/20 et 17/20 en pleure à la maison car je suis immensément déçu de ne pas avoir rendu de copie parfaite. Je commence petit à petit à ne plus m'intéresser aux cours mais le peu que j'écoute me suffit pour descendre au plus bas à 15 ou 16 de moyenne en 3ème. La question de ma "surdouance" me trotte toujours en tête.

Orientation seconde spécialisation mesures physique et informatique. Je ne fait toujours rien en cours, ne révise pas, ne fait jamais mes devoirs. J'ai la fâcheuse tendance à remettre en cause tout ce que les professeurs disent, à ne penser qu'a m'amuser pendant les classes, début des heures de colles etc... Je reste au alentour de 13 de moyenne mais la chute continue. Arrivé en 1er S. Découverte du cannabis... début des soucis plus important. En mathématique j'ai les réponses mais quasiment impossible d'écrire le cheminement dans ma tête et comme le professeur attend les formules qu'il a donné et non pas seulement la réponse dégringolade des résultats. Pareil en physique naturellement. le reste ca va et un bon professeur en histoire m'y donne goût et je termine l'année à 19 de moyenne dans sa matière. Résultat suffisant pour la terminal S mais je demande à passer en littéraire car le scientifique ne m'intéresse plus. Après mon bac littéraire (avec mention) j'ai aussi voulu faire le ES mais refusé par mes parents. Il semblerait que l'envie de tout comprendre et tout voir soit inarrêtable. Au vu de mes efforts et de la quantité de travail fournit je me dis toujours plus que je dois avoir certaines capacités que mes camarades n'ont pas mais cela s'arrête là.
Durant le lycée problème de sociabilisation, consommation excessive de cannabis, dépressions, pensées suicidaires etc... Le parfait cocktail caricatural du petit HPI incompris.

La vie se passe, fac, vie active, et à 28 ans suite à la fin d'une relation de 5 ans énorme dépression. Je ne comprend pas mes réactions, pourquoi tout le monde me semble si différent de moi, pourquoi je ne peux pas être moi même. Consultation dans le cadre de problème de gestion des émotions. A la fin de la première séance la psychologue me demande si je pense être intelligent. Je réponds "pas plus qu'un autre" même si dans le fond j'ai quand même l'impression que si. Elle me répond qu'elle pense que si et que je devrais peut être me renseigner sur la question. Chose que j'avais déjà faite. Bref quelques temps plus tard, passage du WAIS IV, c'est confirmé je suis HQI. Finalement l'impression d'un enfant de 8 ans sur ses propres capacités cognitives était la bonne.
J'en ai parlé à ma mère et ma soeur, leurs réponses m'ont particulièrement surprises : Oui ca m'étonne pas.
J'en ai parlé à 3 collègues : Ah ok, ca se voit que t'es intelligent de toute façon. Et l'un d'eux : J'avais deviné, mon fils est HQI, ma femme aussi et d'une certaine manière vous vous ressemblez beaucoup.

A ceux qui aurait des doutes ou se poserait la question depuis longtemps, essaye de vous faire confiance même si c'est dur, essayez de ne pas constamment remettre en question toutes vos réflexions et même si la peur de se tromper est omniprésente même si vous trouvez toujours une ou plusieurs raisons valables qui contredisent votre impression, osez ! Vous n'avez rien à perdre :)

Les termes "intelligence", "HQI", "surdoué" etc.. sont à comprendre au sens tout à fait basique et commun sans prendre en compte tout ce qu'ils peuvent impliquer. J'ai mis sous silence mon besoin obsessionnel de précision et de perfection des mots donc je vous remercie d'avance de ne pas me jeter trop pierres (et je ne parle de personnes se prénommant Pierre).

Merci de m'avoir lu et encore merci de m'avoir donner le courage de commencer à être moi même.
ἐλευθερία

\Glitʃ\
Messages : 5
Inscription : mar. 30 mai 2023 18:16
Profil : En questionnement
Test : NON

Re: Du temps des premiers murmures...

Message par \Glitʃ\ »

Les murmures… Tentative de rassemblement d’un non-testé par un pavé effroyable !

Cela a commencé loin, très loin… Première section de maternelle commencée à 2 ans, très peu de souvenirs, voir aucun, seule une sensation d’agréable et un « premier amour »…
Déménagement, changement d’école et retour en première section.
Là, le décalage n’est pas vraiment le terme que j’utiliserai pour décrire cette période. L'incompréhension est plus à propos. J’étais l’observateur, je ne comprenais pas pourquoi tous ces cris, pourquoi courir après les filles pour leur tirer les cheveux, pourquoi il n’y avait que moi qui étais pudique des toilettes ou l'on se regarde dans les yeux, pourquoi les autres suivaient les consignes à la lettre ou ne les comprenaient pas, pourquoi les gommettes vertes/rouges, pourquoi chaque activité n’étaient pas une continuité, mais un découpage forcené.
Un jour, on fait du dessin, le lendemain du découpage, moi, j’avais mêlé les deux, et ce n’était pas la consigne alors gommette rouge… Je me souviens ne pas pouvoir exprimer mon désaccord. Je comprends qu’il va falloir se plier aux consignes à la lettre pour rester dans le vert. Ce sont eux les professeurs, très bien, et puis on est nombreux dans la classe, on demande tous du temps.

Je parlais peu et allais peu vers les autres, un seul retiendra mon attention. Il me martyrisait d’après ma mère, pour moi, il expérimentait et je ne répondais pas comme les autres, ce sera ma plus belle amitié jusqu’à la fin du lycée. Peut-être la seule que je considère d’ailleurs.
Deux élèves (des faux jumeaux) vont sauter la grande section, enfant de prof, ils passent un test et entrent au cp. J’exprime à ma mère que moi aussi, je veux ça, que je m’ennuie, et que j’ai déjà fait 3 ans, alors ça doit être possible non ? Refus.

Le Cp, la lecture/l’écriture, entre bonheur et douleur. À l’école, c’est plutôt du global, mais ça avait c’est limite, à la maison, j’apprends aussi le syllabique, les deux mélangés ça faisait l’pâté. À l’écrit, j’en ai copié des lignes de lettre jusqu’au vomi ^^’.
Niveau social, je suis toujours l’observateur, je n’comprends pas mieux les interactions. Je cours après les garçons, qui courent après les filles, juste pour faire une diversion. Première invitation à un anniversaire, je suis paniqué, je ne comprends pas leurs jeux, je me sens constamment agressé.

Début du judo, quelle horreur cette odeur de tatami et de sueurs. Il me faudra 5/6 séances pour m’habituer/ne plus y aller à reculons, et voir que j’adore ça.
Le CE1, j’ai la chance d’avoir un très bon professeur et d’être dans un groupe de 6, mixé avec des CE2. Terminer les exercices pour écouter le cours des grands devient un objectif. Forcément, le CE2 aura un goût de « déjà vu ». Le CM1, pas trop mal, des échanges avec le Burkina Faso et des cours de djembé salutaires.

Déménagement pour le CM2, mes débuts avec le sentiment d’imposture et le sabotage.
Je suis très bien accueilli (merci Thomas !), je vois très vite que j’ai un meilleur niveau que mes camarades, notamment en math/anglais/français. Pour combler l’ennui, je vais aider mes voisins quand je sais pouvoir le faire. J’apprends la compétition avec le leader de cette petite école. Je ressens de l’agression alors je riposte, je lui montre que je peux être meilleur que lui scolairement, que je peux aussi lui voler ses amis ! Je sens qu’il va de moins en moins bien, alors je lâche du lest, descend mes notes d’un ou deux points et commence à aller vers l’élève le plus rejeté pour lui donner des forces.
Notre professeure est souvent absente, pour la remplacer, on fait du coloriage avec un surveillant. Quand elle revient, on continue.
« Madame, je peux avoir des exercices ? »
« Eh ben alors, tu devrais être content de ne pas travailler ? »
« Ah oui, peut-être. ».

Déménagement au point de départ, je vis une première phase dépressive, Pokémon jaune entre les mains, tout le reste me rend triste. J’ai peur de la rentrée.
Le collège, j’ai un peu abandonné ma lubie des professeurs experts. Je vois des murs, de la violence, du racisme… Pas vraiment de difficultés, je fais ce qu’on me demande, ni plus ni moins. Le soir, pour m’endormir, je trouve des stratégies, je récite toute ma journée, les cours rentrent mieux comme ça et c’est moins de boulot. Je comprendrais à mes 25 ans que j’avais même commencé la méditation, je scannais mon corps de bas en haut pour trouver le sommeil. Tard le soir déjà. (l’histoire du mouton et de la barrière ça ne marchait pas de ouf).
Socialement, je navigue entre 4/5 groupes très différents, pour expérimenter. Chaque horaire de la journée à son groupe précis et ses difficultés relationnelles. Tantôt à l’aise, tantôt désemparé. J’arrive à séduire facilement alors j’en joue.

Difficile à décrire, mais je sens que je perds prise avec moi-même, question du faux-self, de la métacognition aussi. J’analyse mes pensées en continu, je pense à ce que j’ai pu dire, agir, pour trouver mieux, m’améliorer. Je sens que s’immisce tout ce que je rejetais avant, la violence, les injures, l’égo. Tout mon équilibre se rompt et je ne trouve que peu de choses pour le remettre en ordre, me maintenir à flot sans sombrer. Avec mon regard actuel, je me dis que j’ai manqué de lectures, d’outils et d’intérêts, pour combler l’ennui et le rejet de soi qui s’accompagnent.

Le décalage, je le perçois dans des interactions comme en 5ème à un cours de sport :
« \Glitʃ\ tu devrais te rapprocher encore de Jean pour lui faire un bisou non ?! »
« Quoi madame ? Ça vous gêne qu’on ne cache pas notre homosexualité ? Désolé Jean, c’est sorti tout seul. »
Bien entendu, les deux sont devenus rouges de honte et on est passé à autre chose, moi, j’étais content d’mon coup ><.

Ou en 4ème, cours de latin (je voulais comprendre le sens premier des mots), c’était un bordel sans nom. J’étais plutôt discipliné, je ne comprenais pas tout ce manque de respect des autres élèves, ni l’obstination de cette prof à continuer de venir pour souffrir autant. Alors à 3 mois de la fin d’année, je l’ai provoqué volontairement, dans l’espoir de changer la situation. Je savais que venant de moi, elle aurait encore foi de discuter. Je lui ai alors sorti cash que, j’avais essayé de m’accrocher pour y trouver du sens, mais, impossible d’apprendre au milieu de ces pitres et que ses cours étaient une douleur pour elle que je ne supportais plus. Bilan, elle s’est mise une semaine après en arrêt-maladie, puis a pris sa retraite anticipé avec 3 ans d’avance. J’espère sincèrement que ç’aura été bénéfique pour elle.

Le lycée sera dans la même veine, sauf que je ne sais pas travailler et que l’on m’a mis dans une classe plus technique en option électronique. Je voulais faire de l’informatique (peut-être avec option psycho/phylo mais je n’en avais pas idée), on m’a répondu « après le lycée », ça m’a achevé.
Après ça, j’ai perdu tout repère, je suis devenu provocant et sans recul sur moi. J’ai été exclu d’à peu près tous mes groupes d’amis, par ma mère aussi, qui pensait que j’étais dans les drogues dures. Alors j’y suis allé flirter, sans attentes, et surtout dans l’espoir que tout s’arrête. Un niveau de détachement et de vide incontestable.

Finalement, réveil vers mes 23ans, après 5ans de néant et d’errance. J’ai oublié beaucoup et je me demande ce que je fais encore là, comment j’ai tenu. Je consulte une psy par le biais d’une assistante sociale, après 6 séances, je lui dis que j’arrête parce qu’on brasse du vent et qu’elle est (de mon point de vue) dans une rupture ou dans une dépression. En même temps, je n’sais par quel hasard, je découvre ce forum et j’ingurgite. Je me dis à moi-même, arrête de délirer…
J’achète 3 bouquins, sur les émotions, la schizophrénie et sur un retour de rémission d’Avc d’une neurologue.
De là, je remonte doucement la pente, je vois qu’il y a toujours une lueur d’espoir. Je reviens vers quelques amis, mais j’éprouve toujours de la réticence aux soirées beuveries, au désordre et aux biais de manière générale.

Je travaille ci et là, mais on préfère me dire de ne pas revenir. D’après que je crée le chaos.
Un patron dans l’agricole va même me prendre à part dans son bureau parce que j’ai remis en question son autorité avec justesse (d’après que la gestion de l’eau potable en période de canicule, c’est le problème du personnel, manque de peau, l’affiche à l’entrée du local inscrivait le contraire noir sur blanc). Il m’évoque qu’il est dans des bouquins pour apprendre à gérer son équipe/pour manager, il me demande des conseils. A moi vraiment ? Il me dit aussi, « tu comprends, je n'peux pas te garder sinon ma figure d’autorité ne tiendra plus ». Ok j’entends.

Malgré ça, je vis mieux avec moi et rencontre ma partenaire actuelle. Je découvre que la nature, la vie en camion et sac à dos, ça revitalise.


8ans après donc, une période sombre rouvre ces murmures, j’ai perdu mon sens de « l’instinct », j’ai arrêté de faire pour moi (on m’a fermé des portes aussi concrètement) et ai refermé ma coquille. Reviens l’état de fait, pourquoi mes amitiés les plus sincères, les plus vivantes, sont des diags + ? Pourquoi je ne m’y retrouve pas dans le milieu de la charpente ? Les discussions avec les collègues et la notion de qualité/respect au travail me posent problème. Suis-je si différent ?

J’essaie de rester du bon côté du bar d’extérieur bien sûr, la question reste béante et je la creuse encore. Pourtant, j’aimerais mieux bâtir.


Un merci profond aux écrits qui se trouvent ici, à la cohérence globale maintenue, et à la considération associée. J’y ai vraiment trouvé des ressources nécessaires à mon cheminement, aussi tortueux et biaisé qu’il puisse être.

\Glitʃ\
"Simplicity is a key"

Khenshiro
Messages : 35
Inscription : jeu. 2 mai 2019 11:14
Présentation : [url="https://adulte-surdoue.fr/viewtopic.php?f=9&t=10132"]Moi-même[/url]
Profil : En questionnement
Test : NON

Re: Du temps des premiers murmures...

Message par Khenshiro »

Bonjour,

Voici mon témoignage :)

Personnellement, c'est une de mes collègues qui est une ancienne prof d'école primaire (en Belgique c'est l’équivalent de CM2 si je ne trompe pas pour la France) qui m'a fait remarquer que j’étais d’après elle sur efficient. Ça a réellement changé ma vie.

Je reconnais que je savais que je ne correspondais pas à la majorité mais je pensais juste que j'avais une façon de penser et des priorités extrêmement différentes que tous les gens qui m'entourent. J'ai donc, comme certainement la majorité d'entre vous, recherché avec mon ami Google tout ce que je pouvais trouver sur les sur efficients. Et évidement, je me suis reconnu dans une énorme majorité de ce que j'ai lu.

Je dis "majorité" car il y a tout de même un symptôme dans lequel je ne me reconnais pas du tout => le HP. Sérieusement et honnêtement je ne me sens vraiment pas plus intelligent que la moyenne.
Je n'ose pas faire les tests qui pourraient confirmer... trop peur de me rendre compte que je suis juste complètement fou et/ou juste quelqu'un avec un QI beaucoup trop bas.

J'étais éternellement un cancre à l'école (certainement le gamin le plus paresseux de la planète question devoirs) . Mes camarades de classes étaient étonnées et me détestais quand je sortais la bonne réponse aux problèmes que posaient les profs alors qu'eux s'étaient tous plantés. On m'accusait de tricher quand je réussissais les examens sans étudier et après avoir été l'élève le moins attentif… bref, l'école n'a pas été la période la plus heureuse de mon existence. sans parler de mes fortes tendances à la dyslexie...

Toutefois, j'ai la faiblesse d'y croire un peu:
Je sais que beaucoup trouvent que c'est une torture. En effet, on n'est compris que de rares personnes, on passe sa vie à résoudre des problèmes qui nous semblent importants et qui finalement ne sont que des détails pour la majorité des gens. Le moteur ne s'arrête pas durant la nuit car on se remets en question sur tout ce qu'on fait ou dit bien évidement (Les insomnies sont régulières).
Quand on parle aux gens, ils nous ignorent alors ils ne nous laissent pas en placer une.
On devient souvent le confident à qui on aime raconter ces misères (en plus je suis empathique...) mais qui n'a pas le droit de ne pas avoir le même avis ou d'états d'âmes... souvent on voit le regard plein de vide qui nous fait comprendre que le cerveau de l'interlocuteur représente ce qui serait arrivé au multivers si le Big bang ne s'était jamais passé... bref c'est la frustration assurée dans la plus grande majorité des cas.

J'ai l'habitude qu'on m'estime super chiant (parce que j'aime expliquer les choses correctement) et qu'on m'ignore si c'est possible.

Mais (au risque de passer pour un gros prétentieux) je trouve que c'est une grande chance. Je ne regrette pas d'être différent. Je regrette juste que si peu de gens soient comme moi.

Même si je me sens vraiment seul, même si je ne parle plus à trop de gens et que j'évite un maximum les dîners de familles. Même si j'ai énormément de frustrations de ne pas rencontrer de gens (ou très peu) qui sont sur la même longueur d'onde, je ne me sens pas mal dans ma peau, je n'éprouve pas de culpabilité à ne pas penser comme tout le monde. J'ai juste l'impression d'être un être appart qui observe et qui passe à coté de la vie que tout le monde a en général... La solitude ne me pèse pas.. elle me fait plutôt du bien.

Le style de situation le plus pénible, c'est certainement quand en réunion (au boulot par exemple), qu'on parle d'un problème ou de choses à faire, que dès le début je propose une solution, on fait comme si j'existais pas et que personne n'a entendu ce que je proposais et qu'après des heures de discutions un membre du groupe propose la solutions que j'avais proposée dès le départ (ce que personne n'avait relevé) et là, tout le monde trouve ça génial... et on adopte donc cette solution.... Je crois que ça prouve un maque de respect. Respect qui devrait être naturel pour tout le monde et je me rends bien compte que ce qui me frustre réellement c'est le manque de respect globalement dans le monde qui m'entoure (et pas que le respect pour moi).

Bref, voilà comment j'ai commencé à me poser les questions sur moi-même plus sérieusement.

Bonne journée.

Avatar de l’utilisateur
Fu
Messages : 2339
Inscription : dim. 4 févr. 2018 21:54
Présentation : viewtopic.php?f=9&t=9137
Profil : Bilan +
Test : WAIS

Re: Du temps des premiers murmures...

Message par Fu »

Khenshiro a écrit : ven. 18 août 2023 20:52Le style de situation le plus pénible, c'est certainement quand en réunion (au boulot par exemple), qu'on parle d'un problème ou de choses à faire, que dès le début je propose une solution, on fait comme si j'existais pas et que personne n'a entendu ce que je proposais et qu'après des heures de discutions un membre du groupe propose la solutions que j'avais proposée dès le départ (ce que personne n'avait relevé) et là, tout le monde trouve ça génial...
Cette situation pourrait aussi révéler que tu es une femme. :blonde2: On la retrouve souvent dans les exemples de sexisme. :)
Plus sérieusement, cela doit montrer que tu es classé par tes collègues comme une personne dont il ne faut pas attendre de bonnes idées : ce que tu dis est classé comme sans importance sans que le contenu soit même évalué.

Répondre