Comment gérer quand un proche HPI vous met sur la voie ?

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Estra
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Comment gérer quand un proche HPI vous met sur la voie ?

Message par Estra »

Bonjour à tous/toutes

Comme beaucoup, je me reconnais dans pas mal de caractéristiques du HPI, et pour couper court à mes divagations j'envisage de consulter un ou une neuropsy et de voir dans un premier temps si un test lui parait justifié.

Mon problème c'est que j'ai peur que cet actuel besoin repose sur de mauvaises raisons.

Pour la faire courte je m'étais déjà renseignée sur le sujet il y a presque 10 ans, mais j'avais alors trop peu de moyens financiers et l'idée même de me couvrir de ridicule devant un psy me terrorisait, donc je suis vite passée à autre chose.

Depuis j'ai vécu quantité de changements dans ma vie et j'ai rencontré ma copine actuelle, avec laquelle tout se passe à merveille... et c'est la première fois que ça m'arrive.

Et c'est là que ça se complique : Elle à été diagnostiquée HPI à l'adolescence, elle a maintenant une approche très saine à ce propos. Le fait de parler de son cas à un peu réveillé mes questionnements de l'époque, sans que j'ose lui en parler. ("arrête de ramener tout à toi tu n'es pas concernée")

Sauf qu'il y a quelques semaines, alors que j'allais pas fort et lui parlais de mon envie d'aller voir un psy, elle m'a demandé si je ne serais pas HPI. J'ai paniqué et rejeté en bloc en disant que ça ne me servirait à rien de le savoir... pour ne pas avoir l'air prétentieuse, peur de manquer de personnalité et de trop m'identifier à son profil.

Du coup là j'oscille entre deux états:
- Me dire qu'il faut que j'explore cette piste, que je suis allée trop loin dans mes réflexions, que j'en serais débarrassée.
Mais alors est-ce que je lui en parle ou pas? Je crois qu'elle pourrait s'être un peu convaincue que j'en suis, et si le diagnostique est négatif? C'est très immature mais j'ai peur qu’inconsciemment l'harmonie qui règne entre nous s’abîme parce qu'elle ne se dira plus "Si on s'entend si bien c'est parce qu'on a probablement un fonctionnement similaire."

- Me dire que je me fait embobiner par l'effet Barnum, que la seule raison qui me pousse dans ces questionnements c'est un besoin de me rassurer : "On est au même ''''niveau'''', ça ne vas pas exploser entre nous le jour ou elle se rendra compte que je ne suis pas assez intéressante/cultivée". Que les caractéristiques où je me reconnais sont simplement dues à une projection, amplifiée par le fait que je passe beaucoup de temps avec elle et que ça influence ma perception de moi même.

J'ai toujours eu une très forte tendance à me plier en 12 pour correspondre à ce que les autres attendent de moi et je ne sais plus trop déterminer ce qui vient de moi et ce qui vient de l'image que je veux renvoyer.

Bref j'en suis limite à me dire que je vais faire cette démarche toute seule dans mon coin sans rien lui dire. Mais ça ne me convient pas non plus : je n'ai pas envie de lui mentir par omission. Et puis de toute façon si test il y a, il faudra bien que je lui en parle un jour.

Le problème c'est que tout ces questionnements en lien avec ma relation m'éloignent des vraies questions que je devrais me poser actuellement: Pourquoi je veux faire cette démarche? Quels problèmes ça me permettrait d'éclairer? Est ce que mes maigres finances ne seraient pas mieux utilisées pour faire une thérapie comportementale et travailler directement sur mes problèmes d'anxiété et de confiance en moi?

J'en viens enfin à ma vraie question : Comment vous avez géré avec des (très) proches HPI qui vous ont mis sur la piste pour vous même? Vous l'avez ressenti comment? J'ai lu les témoignages d'HPI sur leur façon de gérer leurs "suspicions" chez leurs proches, et aussi vos mises en garde sur le fait de voir des HPI partout quand on l'est. Mais je n'ai pas trouvé les témoignages inverses et je me dis que ça serait intéressant pour les personnes dans mon cas, et pour les personnes HPI pour passer de l'autre coté du miroir.

Toutes mes excuses si la question est déjà posée dans le forum mais je n'ai rien trouvé à ce propos...

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Fish
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Re: Comment gérer quand un proche HPI vous met sur la voie?

Message par Fish »

Concernant l'anticipation de la honte d'avoir osé se supposer HQI si jamais le résultat devait être négatif, tous ceux qui ont passé le test ont eu cette peur. Un résultat négatif n'est pas un drame, et cette honte n'a aucune raison d'être. Passer le test consiste justement à mettre les choses au clair. Bon, dès fois, on a un résultat non concluant et ça laisse un peu sur sa faim. Mais si ça te turlupine, la seule manière de sortir de l'incertitude est de passer ce fichu test.

Concernant l'annonce de la démarche à des proches, il n'y a pas de règles. Il y a plusieurs exemples ici des gens qui n'en n'ont pas parlé à leur compagnon / compagne. C'est quelque chose d'extrêmement personnel, et même en couple on peut garder son jardin secret, heureusement. Donc le mieux, c'est de faire comme tu le sens !

Estra
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Re: Comment gérer quand un proche HPI vous met sur la voie?

Message par Estra »

Merci @Fish pour ta réponse! Déjà ça déculpabilise un peu si je choisis dans une premier temps de ne pas lui en parler...

Pour l'anticipation de la honte oui j'ai beaucoup lu ça, mais à l'heure actuelle j'aurais moins peur d'en parler à d'autres amis qui ne connaissent pas le sujet même si c'est un peu paradoxal. Le fait qu'elle soit HPI me fait craindre, en plus de l'effet Barnum, d'être influencée par un besoin de me rassurer par rapport à elle.. ça me fait douter de mes motivations ET de la réalité des points sur lesquels je me reconnais. Peut-être que je n'ai pas encore complètement dégagé de ma tête le poncif "HPI = supériorité"?

dani
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Re: Comment gérer quand un proche HPI vous met sur la voie?

Message par dani »

Je ne pense pas que l'on puisse un jour s'émanciper de toute influence extérieure, surtout de celle des proches. Donc ton souhait de ne pas sombrer dans l'effet Barnum, la projection etc.. est très louable. Mais c'est juste impossible de les éviter totalement, donc arrête de te tracasser avec cela. Tu en es consciente, c'est déjà beaucoup, et tu ne vas pas, au stade de réflexion que tu nous amènes ici, les écarter de tes réflexions sur toi-même. Tu le sais, le risque est identifié, ça suffit pour que tu prennes garde à ne pas faire un auto diagnostic HPI hâtif.

Maintenant, en effet, tu connais les bonnes questions à te poser sur tes raisons à passer le test, elle t'appartiennent totalement et les réponses t'amèneront à décider à le passer ou pas. Ensuite, quel que soit le résultat, tu ne pourras pas faire l'économie d'un travail personnel sur toi car que tu sois HPI ou pas, cette réponse ne te donnera qu'un élément à prendre en compte à propos de toi. Et au fond, découvrir "qui tu es", au delà d'un diagnostic, c'est ça qui est le plus intéressant finalement.

Je crois que ce qui décide les gens à passer le test c'est le degré de souffrance dans leur vie. Une souffrance parfois très visible (liée à des échecs scolaires, professionnels, personnels etc.), ou une souffrance plus invisible ("je réussis tout, mais, au fond, je suis quelqu'un de nul" par exemple). Si tout te réussit, que globalement ben oui tu vois bien que dans ta vie tu fixes et atteins des objectifs professionnels et/ou personnels ambitieux sans trop d'efforts, que tu es plutôt heureuse dans ta vie malgré tes suradaptations, l'intérêt du test me paraît moindre. Quoique :) ... à toi de voir !

Bon cheminement !
Rien ne vous emprisonne excepté vos pensées, rien ne vous limite excepté vos peurs, rien ne vous contrôle excepté vos croyances. (Marianne Williamson)

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