Douance, toute-puissance et limites

Pour des raisons de cohérence de l'ensemble et pour présenter à nos visiteurs une information fiable et claire, cette section est réservée en écriture aux surdoués diagnostiqués.
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Colonel Moutarde
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Douance, toute-puissance et limites

Message par Colonel Moutarde »

Nous sommes censés avoir un "haut potentiel", ce qui suppose que nous en fassions quelque chose, d'une part. Rien de plus mal vu que de "gâcher ses possibilités". D'autre part, la société, souvent, valorise celui qui "se bouge", "s'investit", "fait des tas de choses".
Indépendamment de la pression sociale (voire... m'enfin) les hqi sont réputés avoir des envies de changer ou d'améliorer le monde, de le rendre plus beau et plus juste.
Mais, quelque énergie qu'on y mette, et à moins d'être un personnage exceptionnel de l'Histoire, vient invariablement le temps où il faut se rendre à l'évidence : ce que nous ferons, nous individu, restera infinitésimal. Il faut nous résoudre à ce que, dans le courant de notre vie, le monde change fort peu, dans le sens où nous aurions voulu le voir changer. Il nous faut parfois aussi constater que nous avons trop tenté et que l'énergie nous manque désormais, que des chandelles sont brûlées et ne seront pas remplacées, que le corps fatigue. Ou encore il nous faut apprendre que nous ne serons jamais tel(le) que nous aurions voulu au moment de nous aligner dans les starting-blocks. Nous n'aurons pas le temps de nous doter de telle compétence, tel degré de confiance, telle expérience, telle force : c'est dans notre imperfection et notre être perpétuellement en chantier qu'il faut "y aller", alors que ce serait tellement plus facile si...
Il faut accepter d'avoir atteint un âge où les possibles se restreignent désormais très vite.
Il faut même accepter l'échec, parfois, définitif.
Bref, il faut accepter ce mur au pied duquel on se trouve. Après s'être gonflé à bloc pendant des années, parfois, de formules-choc du genre : "il faut toujours se dépasser", il faut constater que nous avons des limites : quelque dépassement de nous-même que nous nous imposions, il est improbable que nous arrivions à faire tourner le monde au bout de notre index.

Comment vivez-vous cette notion ?
Quel sens donnez-vous à l'expression "ses limites" ?
Y avez-vous été confronté et qu'en a-t-il résulté ?

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TourneLune
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Re: Douance, toute-puissance et limites

Message par TourneLune »

Que d'optimisme et de joie de vivre :D

Je repasserai par là, pas le temps ;)

Colonel Moutarde
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Re: Douance, toute-puissance et limites

Message par Colonel Moutarde »

Justement, pas de joie de vivre, je pense, sans accepter ses limites. Sinon, c'est le rocher de Sisyphe.
L'une des questions est aussi de savoir si on peut les accepter avant d'être allé s'y cogner durement. Cela simplifierait bougrement les choses. Tout le monde ne va pas jusqu'au burn-out auto-fabriqué pour savoir où elles sont. La question de l'acceptation "sociale" de ces limites rentre également en ligne de compte.

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daydream
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Re: Douance, toute-puissance et limites

Message par daydream »

Intéressant débat qui en englobe beaucoup d'autres, mais... doit-il se limiter aux sujets surdoués?
Cette envie que tu décris et cette résignation à la réalité me paraissent assez universelles.
Peut-être, comme d'hab, plus exacerbées et vives chez des HQI, mais bon.

Si l'on s'en tient au surdouement, j'ai l'habitude de dire que ce n'est pas parce qu'on est une belle jeune fille d'1m80 qu'on devient forcément top-model.

Le potentiel ne s'exprime pas forcément sous sa forme la plus "bénéfique" ou évidente. Si j'avais été cette belle jeune fille, regretterais-je, à 40 ans passés, de ne pas avoir eu une carrière internationale sur les podiums? (Ceux qui me connaissent physiquement sont priés de ne pas pouffer, merci!)

Sans doute regretterais-je en tout cas de ne pas l'avoir tentée, cette carrière, sa réussite dépendant de beaucoup d'autres facteurs.

Oui, comme toi, je ressens ce temps qui passe et ce regret de me dire qu'il ne m'en reste pas assez pour faire suffisamment de belles choses qui conteront.
Pourquoi les journées n'ont que 24h? Pourquoi notre vie est-elle si limitée et notre énergie décroissante?

Pourquoi passé-je du temps à scribouiller sur ce forum alors que des gens dorment dans la rue pas loin de chez moi?

Je suis souvent impressionné par ces gens aux activités multiples. Un Cocteau, par exemple, touche à tout de haut vol, ou toutes ces personnes qui font des films,des pièces de théâtre, écrivent des livres, s'occupent d'assocs, tout à la fois, ou les hommes politiques jamais en repos.(Eux, ils devraient, en revanche)

Il s'agit plus d'hyper activité, souvent, et le burn-out n'est pas loin (sans parler des addictions dangereuses qui permettent de tenir le coup)

Bon, la plupart du temps, ils me semblent que ces gens qui réussissent à faire tant de choses, en ratent beaucoup d'autres dans des domaines plus privés entre autres.
Etre auprès de ses enfants et les aider à grandir, s'occuper de son voisin ou embellir son jardin, ça peut aider le monde à aller mieux aussi, même si c'est moins spectaculaire.

Ceci est un petit angle de réponse à ta vaste question.

Mes limites? Pour ma part, je les ressens et les déplore. Il s'agit surtout du sommeil: j'ai besoin de dormir. Oui, je sais, ça semble rare ici, mais je suis limité par la nécessité de dormir. Et de rêver!

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Monsieur Noir
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Re: Douance, toute-puissance et limites

Message par Monsieur Noir »

Colonel Moutarde a écrit :Y avez-vous été confronté et qu'en a-t-il résulté ?
Burn out. Y'a un circuit qui a grillé, à force de vouloir trop en faire pour les autres et de ne rien en retirer, (vu que dans ma compréhension du travail, c'était interdit) mon cerveau a dit peu ou prou : "Stop, maintenant t'arrêtes, et tu t'occupes de toi. Si t'essayes encore de te forcer, je te files des pensées suicidaires !". D'où remise en question qui fait que je suis là (et dans une situation merdique) aujourd'hui.

Se dépasser, ça sert à obtenir une satisfaction personnelle... Qui ne peut pas être obtenue si on se bat contre des moulins à vents.
A la recherche de l'imperfection parfaite.

Colonel Moutarde
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Re: Douance, toute-puissance et limites

Message par Colonel Moutarde »

Mon problème du moment (pardon, encore, je le ramène à moi, le temps d'une simple digression j'espère) c'est : comment faire accepter ses limites, lorsqu'elles sont manifestement atteintes, mais qu'elles sont inférieures à celles de l'entourage.
Il est très clair que mon vécu de ces dernières années m'a ébranlé et que je n'ai plus la capacité de m'investir à fond comme mes collègues qui ont dix ans de moins que moi (je leur souhaite, et j'essaie de les mettre en garde, de ne pas passer par la même case que moi). Actuellement, je ressens frustration et culpabilité de ne pas avoir toute l'énergie voulue pour faire face à une situation professionnelle difficile (pour tous); mais je n'ai jamais été aussi épuisé de ma vie, je dors peu, me repose très peu, je suis aussi en forme que si je restais sur trois jours sans dormir.
Comment puis-je dire parfois "non, je ne peux pas faire ça" quand j'en aurais bien envie mais physiquement pas la force, comment éviter en plus d'aggraver encore ma tension (nerveuse... et artérielle) en me foutant la pression "tu n'as pas le droit de craquer, pas le droit, pas le droit".
Objectivement, je devrais être en mesure de faire face sans ce problème qui semble purement physique (yoyos mal contrôlés d'une TA déjà trop élevée), mais c'est impossible.
Or, plus je redoute de m'effondrer, plus j'en aggrave le risque.
Je voudrais bien arriver à faire comprendre ma situation autrement, si possible, que par un malaise en plein bureau. Avez-vous une recette ?

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Re: Douance, toute-puissance et limites

Message par TourneLune »

Ben, pas plus que dans le topic santé....

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Louise
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Re: Douance, toute-puissance et limites

Message par Louise »

Je vais déterrer ce topic, même si je vais l'aborder sous un autre angle.

J'ai un gros gros problème avec la sensation de toute puissance. Je crois. (et du coup, avec le lâcher prise, avec la relation aux autres, ...)
Je ne parle pas ici de toute puissance physique. Ni de toute puissance dans une sorte de contrat tacite passé avec le monde, c'est bien plus nombriliste pour ma part. (et j'ai déjà admis que si je fais évoluer le monde, ce que je ne revendique pas forcément, je suis un bon mix de fatalisme ET, paradoxalement, de déterminisme, ça sera simplement en montrant l'exemple et expliquant, dans un rayon d'action d'environ 30 bornes autour de chez ouam, et ça serait déjà pas mal...)

Il s'avère que j'ai une intuition vraiment très forte, et je sais que je peux compter dessus. Je capte aussi vraiment très rapidement ce qui sous tend une situation, ce que les gens cachent, ce qu'ils ressentent.
Les gens m'avouent après, ou sur le coup que j'ai touché juste de suite.

Mon problème c'est que j'ai le sentiment d'avoir TOUJOURS raison. Si je sens quelquechose à faire, et qu'on m'oblige ou que par compromis je fais autrement, je ne suis pas bien physiquement, c'est carrément mon corps qui me dit de ne pas le faire. (surtout quand les enjeux sont importants).
Le plus flagrant, c'est quand on visitait des maisons à l'époque ou on envisageait l'ancien. Je me souviens d'une, ou en visitant il n'y avait pas grand chose à lui reprocher, en plus on ne s'y connaissait pas encore très bien, c'était avant l'autoconstruction (ou ce qui nous y a mené d'ailleurs...), et j'ai fondu en larmes dans la maison tellement je la sentais pas, je ne pouvais pas y rester.
Il s'est avéré ensuite qu'elle avait plein de trucs pas aux normes, et qu'elle était atroce niveau diagnostic performance énergétique.
Et ça m'arrive tout le temps. Je ne me suis pas frottée à mes limites de ce côté là, alors je n'ai pas l'impression d'en avoir. Pourtant scientifiquement, je peux me tromper, mais mon instinct me dit à coup sûr que ce n'est pas le cas, mais je peux pas l'être, mais je le suis...alors j'ai l'impression d'être atrocement prétentieuse, et c'est infernal à vivre pour les proches.
Des fois j'ai l'impression de savoir mieux que mes interlocuteurs ce qu'ils pensent et pourquoi ils le pensent.
Et je me dis que c'est pas possible, mais dans les faits, c'est ça.
Et là j'ai la théorie qui explique pourquoi, je suis THQI. Sauf que du coup ça confirme que OUI, j'ai toujours raison et mon instinct et ce que je ressens ne me trompe pas. Du coup je ne le remets plus en question... mais je remets en question la parole et le ressenti de l'autre... on est à 4 engueulades depuis le verdict, Samedi. (et ma moitié m'a avoué que mon ressenti était bon, encore une fois, j'ai raison, mais avant je laissais le bénéfice du doute=porte de sortie à mon interlocuteur, là je l'accule et ne le crois pas...)

Idem pour les réalisations.
Dans la vie, je crois que je peux tout faire. Et je fais tout.
Enfin, tout ce qui me plait. On a autonconstruit la maison, je l'ai finie enceinte, avec deux enfants, et un job à temps plein. Sans fatigue, sans accident. Je savais qu'on pouvait le faire, j'en ai pas douté. Et on l'a fait. Là je suis sur 2000 fronts en même temps, et même si là je ressens le manque de temps, je m'en sors. J'ai même le temps de glander sur le forum^^.
Tiens d'ailleurs tout ça explique pourquoi j'ai détesté les grossesses et que je déteste être malade, ou patraque et que je mets en place des stratégies d'attaque antifatigue au bout de 24h fatiguée. Je suis à 30, 40% et ce sentiment d'entrave, de limitation m'est insupportable.
Quand il s'avère que fait exceptionnel, j'ai tort, je ne le supporte pas.
Je ne vois pas comment tout ça peut faire de moi quelqu'un de supportable à vivre.

Comment ne pas se sentir tout puissant face à ça?? ça me grise, je sens bien que ça me monte à la tête... Comment gérer ce sentiment de toute puissance et le laisser à sa place car non, on ne peut pas tout savoir, tout faire?? Comment ne pas le laisser se transformer en des horribles attitudes condescendantes?

La manipulation, j'ai réussi rapidement à la laisser de côté. Je l'utilise encore peut être un peu inconsciemment, mais je tiens tellement à la liberté d'être de mes proches et à leur liberté de choix que je suis super attentive à ça.
Mais la toute puissance... je ne sais pas quoi en faire. Le test confirme que non, je suis pas tarée, et oui c'est parce que je suis boutiquée comme ça que j'ai pu réaliser tout ce que j'ai réalisé. Mais que non, tout le monde peut pas le faire. Que je suis réellement à part.

C'est finalement assez anxiogène. Je ne veux pas me sentir toute-puissante alors que je ne le suis pas. Je n'arrive pas à remettre cette douance à sa place, alors que j'y arrivais très bien avant.

Rum, rum, ça aurait aussi bien pu aller dans le divan, ça.

Peut être qu'il va falloir que j'apprenne à mentir. A mettre plus d'importance sur la bienveillance à l'égard de l'autre qu'au besoin de vérité et d'exactitude. A laisser passer les très déstabilisantes situations ou mon interlocuteur dit blanc avec ses mots et que moi je perçois noir. A laisser mes proches dans leur stratégie d'évitement ou de repli. A ne pas systématiquement relever les noeuds et contradictions. M'enfin c'est toujours être toute puissante ça. C'est me prendre pour un dieu bienveillant en plus. Je continue de trouver ça ultra prétentieux.
Donc il va falloir que j'apprenne à LAISSER LE DOUTE planer???? :shock: En suis je capable? ^^

Oh là là, que j'ai du mal. Bon, désolée pour la tartine introspective. Si certains parmi vous ont ressent ça et l'ont dépassé, bin je suis preneuse de conseil hein. Je sais que le temps fera son office, m'enfin si j'avais 2-3 clés pour que ça aille plus vite ^^...
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Re: Douance, toute-puissance et limites

Message par Mlle Rose »

Ben sois pas désolée! Putain j'aurais pu écrire ça quasi à la virgule près. C'est chiant hein? C'est surtout chiant pour les autres, enfin moi j'ai du mal avec ce que les autres me renvoient...
Je n'ai pas grand chose à rajouter tu as déjà tout écrit^^
Ils ne sont grands que parce que nous sommes à genoux. E. de la Boétie
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Re: Douance, toute-puissance et limites

Message par Monsieur Noir »

Effectivement, quand on parviens à écouter son intuition au milieu du brouhaha, on a raison plus souvent que les autres, parfois rrop pour etre politiquement correct. De là à dire qu'on est tout puissant... J'ai bel et bien des limites et elles sont essentiellement physiques. Sur le reste je vais tellement plus loin et plus vite que la plupart des individus que je croise qu'effectivement j'ai plus de pouvoir qu'eux sur mon devenir. Mais seulement sur MON devenir. C'est une sacrée limite à la toute puissance, quand on y pense.
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Re: Douance, toute-puissance et limites

Message par TourneLune »

Moi aussi je déterre un peu ;)

Pour ma part, je résous le problème de façon relativement simple.
Mon intuition est aussi assez bonne et je me trompe peu. Mais je me trompe quand même. Si je devais lui coller un chiffre, ce serait une probabilité de 70/80% surement plus près des 80.
Donc ça veut simplement dire qu'elle est suffisamment significative pour l'écouter, la probabilité d'erreur suffisamment importante pour ne pas l'éclipser et penser que j'ai TOUJOURS raison et donc rester hyper vigilante et observatrice pour vérifier cette intuition par des faits, en permanence réévaluer.
A chaque nouvelle situation, c'est pas parce que tu as eu raison ou tord avant que ça change le résultat et les sensations.

Si tu ne sens pas quelque chose, ben tu le fais pas, c'est pas compliqué.

Pour l'énergie tout ça.... Dis-toi bien que c'est juste une chance , qu'en général, cette énergie est aussi un moteur pour les autres donc tu ne leur enlèves rien bien au contraire.
Le sentiment de toute-puissance, tout comme les réactions de ton corps ne seraient-ils pas simplement une réaction à une sorte de refus.
Je veux dire simplement que le jour où on accepte simplement d'être "supérieur" (pas au sens de valeur) et qu'on n'est pas coupable de ça, qu'on ne doit rien à personne, qu'on n'enlève rien à personne, qu'on n'en est pas moins vulnérable mais autrement, qu'on a toujours de la marge de progression pour être quelqu'un de meilleur (là au sens de valeur), peut-être simplement qu'on n'a plus besoin de ce sentiment de toute puissance et je crois qu'il disparait tout seul avec "l'équilibre". ( suppositions, hein, j'y suis pas vraiment...)
Le regard que renvoie les autres est parfois très difficile à porter mais sincèrement, devant quelqu'un plein d'énergie qui réussit plein de choses, qui a une intuition terrible, on peut simplement ressentir " c'est quelque chose de beau" ou "quel connard, moi je peux pas".
Je ne sais pas si les gens peuvent choisir entre l'un ou l'autre des ressentis, mais on peut choisir de ne tenter de s'entourer que des premiers parce que personnellement, quand je vois quelqu'un comme ça, je trouve juste ça beau. Il ne m'enlève rien alors pourquoi être envieux ou haineux?
Se détacher du reste qui de toutes façons existera toujours en renforçant ... je sais pas trop comment dire... ce truc à l'intérieur qui fait qu'on a une identité et une existence qui rayonnent.

Mais à mon avis, le sentiment de toute-puissance, comme la jalousie, d'ailleurs, ne sont que des béquilles. On n'a surement pas assez de toute une vie pour s'en passer mais il est surement très intéressant d'essayer.

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Re: Douance, toute-puissance et limites

Message par Cyrano »

Cette intuition dont vous parlez, j'ai toujours cru l'avoir. Et notamment en ce qui concerne les gens. J'ai toujours pensé que je me trompais rarement sur les gens.

Genre "Lui c'est un connard" (Ou l'inverse d'ailleurs). Personne n'est d'accord avec moi sur le coup, mais ils en viennent souvent aux même conclusions à un moment ou à un autre. Là, je rejoins Tournesol : Je ne me trompe pas souvent, mais suffisamment pour ne pas m'enfermer dans mes impressions (Attitude relativement récente j'en conviens).

Ce sentiment de "toute-puissance", il m'arrive de l'éprouver quand il me semble que je suis le seul à avoir saisi un truc, ou vu la solution, et que je regarde les autres se démener. J'ai ce moment de recul où je me sens juste...oui..supérieur. Pas en valeur bien sûr...juste plus. C'est un drôle de mélange entre une satisfaction purement vaniteuse et parfaitement incontrôlée, et une certaine gène de ne pas faire partie de ce groupe qui échange, plaisante, "interractionne", alors que moi, je suis en marge.

Et ce sentiment, cette dualité, je ne peux m'en ouvrir à personne sur le coup bien sûr...et il m'est même difficile d'en parler ici sans ressentir une sorte de gène à l'idée qu'on puisse me prendre pour un gros con prétentieux.

Mon souci avec les autres a été intimement corrélé à ce sentiment de "toute-puissance". Aujourd'hui, je sais me taire, patienter, ne pas juger. Mais il n'en a pas toujours été ainsi. Croyant sans doute que tout le monde était bâti sur le même modèle, je m'énervais, me moquais, et finalement passais pour ce gros con...et sans doute à raison.

Je suis donc passé d'une sorte de mépris ignorant, à la compréhension, et aujourd'hui à une forme de culpabilité insidieuse teintée du regret de ne pas pouvoir m'intégrer à ce groupe qui semble si bien vivre ensemble.
On ne reste parfois fidèle à une cause que parce que ses adversaires ne cessent d'être
ineptes.

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Re: Douance, toute-puissance et limites

Message par Louise »

Tournesol a écrit : Le sentiment de toute-puissance, tout comme les réactions de ton corps ne seraient-ils pas simplement une réaction à une sorte de refus.
J'ai tellement digressé que j'ai déplacé ma réponse sur mon topic. ^^

[ EDIT MODÉRATION ]
Le post en question se trouve dans le topic de présentation de Louise : http://adulte-surdoue.fr/post64916.html#p64916

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