Bonjour à tous et merci pour vos contributions, bien que la discussion ait un peu dévié à ce que je constate. Le fait que j'ai de longues périodes d'absence du forum n'aide sûrement pas à garder une continuité dans mes propres sujets
Si vous le voulez bien et si vous souhaitez apporter d'autres contributions, j'aimerais qu'on garde les discussions sur la validité de telle ou telle construction autour du QI ou de la validité des tests de personnalité pour d'autres fils. Je dois dire, comme dirait Coluche, qu'après avoir lu les dernières réponses, je ne comprenais plus la question que j'avais posée
Donc pour recentrer un peu, je vais rebondir sur les anciens messages de
@Taem et
@Ice :
Taem a écrit : ↑mar. 9 nov. 2021 19:26Donc je mets mes œillères et je bosse sur moi, faisant le pari que chaque problème à sa solution, et qu'on peut trouver un traitement efficace même si on ne sait pas encore comment il marche (et donc peu importe son nom : hpi, problème de personnalité, problème psychosocial, etc) !
Je pense qu'on est nombreux à être d'accord là-dessus mais c'est toujours bon de le répéter ! Je profite de ce commentaire plein de bon sens pour préciser que la question que je posais dans ce fil était plus théorique qu'autre chose, une façon d'alimenter la réflexion pour mieux comprendre le thème du HPI. En ce qui me concerne, plus le temps passe et moins je réfléchis à tout cela sur un plan personnel. Je crois que seule ma curiosité spontanée me ramène encore régulièrement vers ce sujet.
Ice a écrit : ↑sam. 13 nov. 2021 11:58Cependant identifier dans quelle mesure, sur quels aspects, ces capacités modulent et influent le comportement, le ressenti, les perceptions, les réflexions me paraît impossible en l'état actuel de nos connaissances.
J'ai beaucoup réfléchi à ce point (également seconde hypothèse de mon premier post) depuis mon dernier message ici, la question des limites de nos connaissances étant un thème qui me préoccupe tout particulièrement, y compris du fait de mon activité professionnelle. Je me suis rendu compte d'une limitation fondamentale des études statistiques — au-delà du QI d'ailleurs — dont je n'avais pas aussi pleinement conscience jusqu'à présent : l'ignorance des causes. Ça a l'air bateau dit comme ça mais je crois que je n'avais jamais vraiment saisi la portée de ce fait trivial. Pour celles zé ceux qui aiment les analogies et les petites histoires (et parce que j'étais d'humeur créative

), je vous en propose une ci-dessous pour illustrer mon propos. En résumé, je crois qu'effectivement on se heurte ici à une limite qui ne pourra être franchie que le jour où nous serons capables de comprendre le fonctionnement du cerveau humain dans sa globalité et en tenant compte aussi bien de son état interne que de ses interactions avec l'environnement. Dans le cas contraire, on est condamné à courir après des corrélations qui peuvent, certes, nous mener à des conclusions raisonnables mais en aucun cas à des connaissances « singulières », au sens où ces connaissances conféreraient un pouvoir explicatif quelconque face à une observation donnée. En fait, « corrélation n'est pas causalité » est une règle qui fonctionne dans les deux sens mais on oublie souvent le second (je parle pour moi du moins !).
Une petite histoire rasoir :
► Afficher le texte
Les Ockhamiens sont des êtres curieux, logiques et rationnels vivant dans des confins indéterminés de l'Univers. Bien que leurs connaissances en biochimie soient curieusement très limitées, ils sont dotés de moyens d'observation et d'exploration très efficaces qui leur ont permis de collecter un grand nombre de données sur le monde qui les entoure, et au-delà des étoiles. Ils ont ainsi découvert des millions d'autres planètes et ont pu déterminer la composition de leur atmosphère. Les Ockhamiens ont même pu visiter une partie d'entre elles et y découvrir la vie ! Une vie souvent élémentaire certes, mais tout de même. Inutile de préciser que depuis ces premières découvertes, ils cherchent activement à découvrir une autre espèce intelligente.
Comme ils ne peuvent visiter toutes les planètes qu'ils observent, les Ockhamiens se sont efforcés de trouver un lien entre la présence de vie sur une planète et sa composition atmosphérique qu'ils savent analyser à distance. Ils ont ainsi constaté qu'environ 2.3% des planètes qu'ils avaient pu atteindre accueillaient d'autres espèces vivantes avec une chimie très variée. Parmi ces planètes comportant des traces de vie passée ou présente, environ une sur dix avaient une atmosphère plutôt riche en oxygène. Ce fait n'intéressait pas beaucoup les Ockhamiens cependant, car on trouvait aussi de l'oxygène dans un dixième de toutes les atmosphères planétaires, même lorsque la vie y était absente. À l'aise avec les statistiques, nos rationnels Ockhamiens en concluèrent logiquement qu'il n'y avait pas de corrélation entre la présence de vie sur une planète et la présence d'oxygène dans son atmosphère. Chacun sait qu'il faut toujours privilégier les explications les plus simples.
Un jour, une petite planète est découverte dans un système comptant une dizaine de planètes variées. Elle aussi pourrait abriter la vie, peut-être même une espèce intelligente à ce que d'aucuns osent déjà raconter ! Malheureusement, les observations fiables manquent pour en être certain. L'atmosphère de cette planète comporte environ 20% d'oxygène. Un peu inhabituel mais rien de bien concluant de ce côté-ci non plus, on le sait bien. Certains Ockhamiens semblent pourtant y voir quelque chose d'intéressant. Personne ne sait vraiment pourquoi. Ces observations finiront par rejoindre les Grandes Archives et l'affaire sera vite oubliée.
Fin du premier épisode
Épilogue : l'atmosphère terrestre comporte environ 21% d'oxygène en volume. Il y a environ 2.4 milliards d'années eut lieu ce qu'on appelle « la Grande Oxygénation », qui correspond au début de l'accumulation dans l'atmosphère d'oxygène produite par des organismes photosynthétiques. Par la suite, le taux d'oxygène atmosphérique a fluctué avant de s'accroître fortement au cours du dernier milliard d'années. L'oxygène produit par des organismes ne se retrouve pas forcément dans l'atmosphère, il peut notamment réagir avec les métaux dissouts dans les océans pour y précipiter et y être stocké. À l'inverse, toutes les formes de vie n'émettent pas de dioxygène, comme ce fut le cas durant les premières centaines de millions d'années de la vie sur Terre. On peut aussi imaginer qu'il existe bien d'autres formes de vie dans l'Univers présentant une biochimie fort différente de celle qui caractérise la vie sur Terre... La conclusion reste la même : sur Terre, la présence d'oxygène dans l'atmosphère est indubitablement une signature biologique. Seule la connaissance des causes biologiques sous-jacentes nous a permis d'en prendre conscience. Pour en savoir davantage si ce passionnant sujet vous intéresse :
https://www.futura-sciences.com/science ... vie-18700/
Conclusion générale : vos contributions sont bien sûr toujours les bienvenues mais pour ma part, je crois que je vais en rester là dans mes réflexions sur le sujet de la/l'a normalité des HPI. Je développerai peut-être des réflexions annexes dans d'autres fils de discussion. En attendant, ma conclusion personnelle est : soyons humbles face à notre ignorance et lucides face aux statistiques qui ne la combleront pas !