Chronique du sexisme ordinaire

l'Humanité, L'Existence, la Métaphysique, la Guerre, la Religion, le Bien, le Mal, la Morale, le Monde, l'Etre, le Non-Etre... Pourquoi, Comment, Qui, Que, Quoi, Dont, Où...?
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eXistenZ
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Re: Chronique du sexisme ordinaire

Message par eXistenZ »

Napirisha, je porte les valises de tout le monde, et si on me propose de m'aider, que ce soit une femme, un homme ou un alien j'accepte aussi :) .

Ce qui m'a fait mal c'est qu'ayant de forts traits autistiques (je suis en cours de diag au CRA), les codes sociaux en théorie n'ont pas de secret pour moi grâce à mes formations, mais l'angoisse pour parler aux gens est omniprésent et difficile à vivre. Par conséquent le genre de réaction hostile que je peux subir (exemple avec cette dame) confortent ces angoisses. S'ajoute à cela que je culpabilise dès que quelque chose se passe mal et que je me remets en cause même quand je n'ai rien fait de mal. Voila pourquoi ce fut violent pour moi :) . Après je comprends que j'ai pu arriver au mauvais moment, ce genre de choses.

Il reste que c'est difficile également par principe, je n'ai jamais été sexiste, je n'ai jamais été un mec lourd qui matait les filles, je n'ai jamais été graveleux en provoquant l'outrage et devoir subir les conséquences des actions d'un autrui masculin indélicat me semble injuste.

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soazic
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Re: Chronique du sexisme ordinaire

Message par soazic »

La question de l'aide spontanée à apporter à autrui est complexe, quand on ne sait pas grand chose de cet autre.
Quelqu'un de farouchement indépendant, ou qui a conquis cette indépendance, peut avoir du mal à ce qu'on lui porte sa valise par exemple.

Le Renard
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Re: Chronique du sexisme ordinaire

Message par Le Renard »

Y'a une différence entre refuser et envoyer chier.

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TourneLune
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Re: Chronique du sexisme ordinaire

Message par TourneLune »

A peu près la même qu'entre un acte sexiste et une vraie proposition d'aide non? Avec des cas flagrants et d'autres où on projette et interprété selon sa propre sensibilité.....

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soazic
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Re: Chronique du sexisme ordinaire

Message par soazic »

et ceux qui espèrent qu'on les aide et en même temps ne le supportent pas. Composer avec l'autre c'est prendre des risques!

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Grabote
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Re: Chronique du sexisme ordinaire

Message par Grabote »

De mon point de vue qui n'engage que moi, une "vraie proposition d'aide " peut être teintée de sexisme à l'insu de la personne qui la propose avec de bonnes intentions.
C'était d'ailleurs le projet de ce fil, mettre en lumière le sexisme ordinaire qu'on peut tous subir dans le quotidien mais aussi essayer de débusquer nos propres comportements sexistes ...

Un petit rappel de définition (source Wikipédia)
► Afficher le texte
Un père parlant brutalement à son fils qui apprend à nager dans la piscine municipale : " tu vas pas pleurer comme une fillette quand même !!"
L'essentiel est sans cesse menacé par l'insignifiant. René char

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madeleine
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Re: Chronique du sexisme ordinaire

Message par madeleine »

Dans la phrase que tu cites, Grabote, me gène bien plus le "tu ne vas pas pleurer" avec tout ce qu'il révèle comme crainte de voir son enfant montrer sa vulnérabilité, de culpabilité de n'être pas parvenu à lui donner confiance en lui, et au-delà de souffrances personnelles identiques du père, que le cliché vide qui tente de renforcer.
J'ai subi exactement le même genre de remarque violente par ma mère, féministe, "tu ne vas pas pleurer comme si tu n'étais qu'une faible femme ! Serre les dents", toussa. C'est la même violence, le même déni du droit d'être vulnérable et ce n'est sexiste qu'accessoirement.
le chemin est long et la pente est rude, oui, mais le mieux, c'est le chemin, parce que l'arrivée, c'est la même pour tout le monde... Aooouuuh yeaah...
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Re: Chronique du sexisme ordinaire

Message par eXistenZ »

Grabote a écrit :De mon point de vue qui n'engage que moi, une "vraie proposition d'aide " peut être teintée de sexisme à l'insu de la personne qui la propose avec de bonnes intentions.
C'était d'ailleurs le projet de ce fil, mettre en lumière le sexisme ordinaire qu'on peut tous subir dans le quotidien mais aussi essayer de débusquer nos propres comportements sexistes ...

Un petit rappel de définition (source Wikipédia)
► Afficher le texte
Un père parlant brutalement à son fils qui apprend à nager dans la piscine municipale : " tu vas pas pleurer comme une fillette quand même !!"

Mais si on va jusque là on n'aide plus personne alors...
Le sexisme n'est rien d'autre que d'agir ou de penser au travers du prisme du sexe d'autrui.
Aider quelqu'un en se fichant éperdument du sexe de ce quelqu'un ne peut être sexiste. De même si une personne refuse d'être aidée en fonction de ce critère c'est du sexisme, si elle s'en fiche alors ce n'en est pas.

C'est cela le problème de ce qui est appelé militantisme : n'avoir une analyse qu'au travers de ce pourquoi l'on s'investit.
Et finalement tourner à une posture ironique, la personne qui verra du sexisme partout aura finalement une attitude sexiste en projetant ce biais sur les autres.

Livingstone
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Re: Chronique du sexisme ordinaire

Message par Livingstone »

(Merci de vos retours divers, pour un premier vrai post je suis touchée...)
Soazic, je note :). Napirisha, j'aime bien l'idée du camembert parce que cet axe est amovible et non nécessaire à la différence d'un revers, c'est moins de l'idée de contre-partie que d'inutile partition d'espace... qui divise par deux le champ d'action de chacun, limite sa latitude d'être juste soi.

Bien que le " donc " de Wiki un peu leste me soit difficile à suivre, par contre je suis tout à fait d'accord, Grabote avec ce que tu dis avant et après. Au passage, pour le sujet de l'aide, on pourrait élargir à toute compassion, celle-ci étant trop souvent mêlée de choses moins présentables et surtout pas conscientes ou questionnées, mais cela sortirait du sujet-titre.
L'exemple que tu cites est pile ce stupide axe où tout le monde est brutalisé... Le complément de Madeleine illustre toute la génération super ironwoman de ces mères et le phénomène de cisaillement entre deux champs de pensée, mais ça dépasse le générationnel en soi. Je n'ai pas reçu de telles prescriptions, mais j'ai beaucoup de mal à pleurer, même seule (ça fait les poumons pourtant il parait... :think: ). Le sexisme est dans le "comme une fillette", dans le contexte, tout comme dans le "comme/ qu'une faible femme". (faible femme étant dans cet ordre plus un syntagme, que l'usage d'un adjectif, amha).


D'autres, donc :
" non, pas la poupée, toi tu es un garçon, les garçons ça joue au ballon. " Un grand-père au parc à un enfant de quatre ans.
" ah, t'es belle ! " mère, antiphrase à une fillette en larmes pomponnée en Miss.
" Instit' comme métier, c'est bien pour une femme, comme ça elle a du temps pour s'occuper des enfants " (oui, je sais... enrichi en "sic !")
" On dira ce qu’on voudra, mais un papa ça ne vaut pas une maman !" (que les pères qui n'ont pas reçu 100 fois ça plus ou moins en pleine face se zéroünpourcentent).
" Votre femme vous l’a laissé pour la journée ? "
" Quoi ? Père au quoi ? "
" Tu t’en sors drôlement bien pour un mec ! "
" Il a trop chaud cet enfant. "
" Tu l’as reconnu ? "

Peut-être reformuler ?
Le sexisme se réfère à l’idée que la différence des sexes fait précéder la liste des compétences et goûts par essence sur l'individu existant, et/ou cautionne et fixe les rôles permis et droits autorisés culturellement comme légitimes.
Le sexisme se réfère donc à l’idée que la différence des sexes pourrait légitimer la prééminence, de droit, dans certains domaines voire, de là, la supériorité ou la valeur supérieure d'un genre sur l'autre, et même à l'extrême justifierait sa domination.
« l’effigie est verrou, l’idole prison, la figure serrure. Une seule clef peut faire tomber ces chaines : le signe. » M. Tournier

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Re: Chronique du sexisme ordinaire

Message par Zyghna »

Autant je ne nie pas la réalité d'un sexisme au niveau culturel, autant je ne me verrai absolument pas crier au sexisme, qu'il soit ordinaire ou non.
Tout simplement parce que cela ne crée aucun écho en moi, je ne me sens pas diminuée/impactée/choquée ou que sais je de négatif quand j'entends certains commentaires ou quand on me tient une porte. Bref, je ne me sens pas soumise au système de pensée de mon interlocuteur.

Je crois énormément à ce que l'on projette, et ce n'est pas non plus étonnant à mon avis que des personnes militant pour une cause (parlons du sexisme dans le cas présent mais cela vaut pour tout) "attirent" les commentaires et gestes contre lesquelles elles luttent. Parce que l'être humain aime souvent appuyer là où ça fait mal, même inconsciemment. Cela vaut autant pour la personne qui fait une remarque sexiste que pour celle qui perçoit du sexisme là où il n'y a rien, parce que ça fait du bien d'avoir mal et de penser avoir raison, de penser qu'on connaît mieux l'autre qu'il ne se connaît.

Bref, pour moi si l'on veut changer les choses, cela ne peut passer que parce que l'on projette, par l'exemple que l'on donne et pas par les mots. Ou alors, utilisons l'humour car c'est quand même le média le plus adapté pour éviter les frictions (bien sur, pour parler de son joli petit cul à un collègue qui fait une remarque sur la poitrine d'une collègue, il ne faut pas être timide... mais je suis pro pour faire rougir les hommes mouahhhh :rock: )
"Il est inutile d'être parfait, il faut seulement s'engager et mettre ses actions en cohérence avec ses valeurs" Brené Brown

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Dine17
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Re: Chronique du sexisme ordinaire

Message par Dine17 »

Pour apporter ma petite pierre à ce post fort intéressant ( j'avoue faire moi même des remarques sexistes vis à vis des femmes.... Ou des hommes et parfois m'en vouloir, d'autres non) :
Au travail, il m'arrive de planter des piquets, parfois en présence des clients. Ils m'est arrivé plusieurs fois que l'on me propose de le faire pour moi, parfois je sens la bonne intention et je réponds juste ça va aller, j'ai l'habitude.
D'autres fois cela ressemble bien plus à du "mais tu vas jamais y arriver, laisse faire l'homme" ( je suis ni grande ni très épaisse). Il m'est donc arrivé d'accepter pour faire plaisir au client ( avec déjà une idée du résultat). À chaque fois, ils n'ont pas réussi et j'ai fini. Une bonne leçon pour eux, le respect gagné pour moi ;). La conclusion, ah oui c'est pas facile mais j'y arrive, chacun son métier.
Ils étaient là avant, il seront là après, nous, nous ne faisons que passer.

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Grabote
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Re: Chronique du sexisme ordinaire

Message par Grabote »

Héhé, (j'allais dire désolée, tant j'ai l'impression d'agacer, mais bon ça doit encore être une projection-interprétation de ma part ...) un petit complément à l'histoire du changement de pneu, car ça me revient régulièrement en tête, c'est donc qu'il y'a encore quelque chose à dire pour moi.
Il se trouve que je suis à la fois manuelle et intellectuelle et que j'aime bien développer une sorte d'autonomie tout en n'hésitant pas une seconde à demander de l'aide quand j'en ai besoin.
Bref, je fais moi-même la vidange de ma voiture, avec le temps, j'ai appris quelques petits trucs de méca, et oui, je sais changer une roue et l'ai déjà fait, plusieurs fois.
Donc le jour de l'anecdote citée, ben, je ne crois pas que j'avais l'air d'avoir besoin d'être "coachée".
Je pense que j'avais l'air de quelqu'un.e qui change sa roue : c'est chiant, mais ça se fait et y'a pas besoin d'être deux.
Je ne sais pas si ça vous est déjà arrivé de le faire, mais perso dans ce genre de moment, j'ai pas envie qu'il y ai quelqu'un.e qui se plante à coté et me regarde ( j'allais écrire "d'un air condescendant" mais on va dire que je projette ou interprète etc ... et finalement, c'est vrai que ça suffit, j'ai pas envie qu'on reste planter là à me regarder point) .
Et oui, ça m'agace qu'on vienne me déranger pour me proposer de l'aide alors que ça se voit que je le fais et que je m'en sors.
Perso, ça ne me viendrait pas à l'idée d'aller proposer mon aide à un mec en train de changer sa roue.
(sauf si, bien sûr, il a l'air de ne pas savoir comment s'y prendre)
Du coup, je vous pose la question, dans cette histoire, où se trouve la projection-interprétation :
chez moi qui suis occupée et n'ai pas besoin d'aide ou chez celui qui en propose alors que c'est flagrant que je n'en ai pas besoin ?

Je demande facilement de l'aide et j'en propose aussi facilement à des hommes comme à des femmes, quand j'ai l'impression qu'il y a un besoin et que je peux y répondre, après la réponse et ses motivations appartiennent à l'autre et je ne m'en offusque pas. J'utilise aussi souvent (je m'en suis rendue compte à la lecture de son post) le style livingstonien du "coup de main-coup d’œil". ;)

Par ailleurs, j'aimerais revenir sur l'injonction faite aux femmes d'êtres jolies.
Dans la littérature (notamment pour enfant) c'est comme ça qu'on commence par qualifier un personnage féminin. À son arrivée dans l'histoire, elle est présentée dans 80% des cas (en vrai, je ne me souviens plus exactement du pourcentage lu dans une étude sociologique sur le sujet fait par un labo se revendiquant féministe, en tout cas, c'est de cet ordre voir plus) le premier adjectif qu'on utilise, c'est : belle, jolie etc ... Quant au cinéma ... pas la peine de développer, je pense.
Donc oui, il y a une pression très très forte qui pèsent sur les femmes, et ce, depuis leur petite enfance.
Le pendant pour les hommes, ça serait : fort, courageux ... toutça
C'est le genre de pressions subtiles, récurrentes qui conditionnent, qui déforment ... et dont il est très très difficile de s'affranchir.

Dernière chose, à propos du militantisme, oui, la plupart des études sociologiques qui traitent des questions de genre, de discrimination sexiste, etc. sont faites par des personnes (le plus souvent des femmes, mais il y a aussi des hommes, je pense par exemple à François de Singly et il y en a beaucoup d'autres) qui se disent féministes. Parce que "le féminisme est un ensemble de mouvements et d'idées politiques, philosophiques et sociales, qui partagent un but commun : définir, établir et atteindre l'égalité politique, économique, culturelle, personnelle, sociale et juridique entre les femmes et les hommes. Le féminisme a donc pour objectif d'abolir, dans ces différents domaines, les inégalités homme-femme dont les femmes sont les principales victimes, et ainsi de promouvoir les droits des femmes dans la société civile et dans la sphère privée." (wikipédia)
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Re: Chronique du sexisme ordinaire

Message par Korrigan »

Grabote a écrit : Donc oui, il y a une pression très très forte qui pèsent sur les femmes, et ce, depuis leur petite enfance.
Le pendant pour les hommes, ça serait : fort, courageux ... tout ça
C'est le genre de pressions subtiles, récurrentes qui conditionnent, qui déforment ... et dont il est très très difficile de s'affranchir.
Il me semble que de la même manière, il est quand même assez rare (sinon pour des anti-héros vrai pour hommes et femmes) que les personnages masculins soient gras, bedonnant avec la tronche en biais.
En revanche je t'accorde qu'il y a trop de rôles de potiches (sois belle et tais toi), ce qui n'a pas de pendant masculin à ma connaissance. Mais ça malheureusement c'est un peu comme les hôtesses d’accueil sur le salon auto... (ce qui tend me semble-t-il à s'amoindrir); les hommes sont encore très enclins à se laisser hypnotiser par ces viles créatures ;) du coup pour vendre... :devil:
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Re: Chronique du sexisme ordinaire

Message par Le Renard »

Grabote a écrit :Héhé, (j'allais dire désolée, tant j'ai l'impression d'agacer, mais bon ça doit encore être une projection-interprétation de ma part ...) un petit complément à l'histoire du changement de pneu, car ça me revient régulièrement en tête, c'est donc qu'il y'a encore quelque chose à dire pour moi.
Au contraire, j'attendais cet éclairage et me demandais si je te soulais trop pour que tu acceptes de le donner. :) Merci !

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Re: Chronique du sexisme ordinaire

Message par Grabote »

Hors-sujet
:whew: j'avoue que j'ai un peu flippé quand j'ai vu que tu avais tout de suite posté ... et ... que j'hésite en ce moment à participer ici ou là, tant j'ai aussi l'impression de te saouler (toi et d'autres ...)
merci Le Renard d'adoucir cette sensation :)
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Re: Chronique du sexisme ordinaire

Message par madeleine »

Rhôoooo ben non tu saoules pas - 'fin pas moi ;)
On discute :)
Il y a toujours plusieurs façons d'analyser une situation, surtout quand on n'y était pas, et c'est bien comme ça. Enfin, je trouve :)
le chemin est long et la pente est rude, oui, mais le mieux, c'est le chemin, parce que l'arrivée, c'est la même pour tout le monde... Aooouuuh yeaah...
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Re: Chronique du sexisme ordinaire

Message par Réglisse »

Je voulais contribuer à ce sujet "sérieux" (mon premier^^) mais le flaming précédent m'en a un peu dissuadé... ou, disons, les opinions tranchan tranchées. Bon, j'essaie.
Grabote a écrit :Il se trouve que je suis à la fois manuelle et intellectuelle et que j'aime bien développer une sorte d'autonomie tout en n'hésitant pas une seconde à demander de l'aide quand j'en ai besoin.
Bref, je fais moi-même la vidange de ma voiture, avec le temps, j'ai appris quelques petits trucs de méca, et oui, je sais changer une roue et l'ai déjà fait, plusieurs fois.
Donc le jour de l'anecdote citée, ben, je ne crois pas que j'avais l'air d'avoir besoin d'être "coachée".
Je ne remets pas tes compétences de changement de roue en cause, mais peut-être que l'exemple est un poil caricatural, et prête justement le flanc au biais? Comment aurais-tu réagi/ressenti si c'était une femme qui t'avait proposé son aide, et si quelqu'un (homme ou femme) était en difficulté face à une roue crevée, irais-tu proposer la tienne?
Je ne souhaite pas monopoliser le topic avec ce seul exemple, mais je me pose la question.
Je trouve que l'idée sous-jacente des exemples donnés précédemment renvoie aux codes, certainement discutables mais indiscutablement en place, de la séduction (au sens large). Et dans quelle mesure ils conviennent aux uns et aux autres. Le fait de se définir comme personne sexuée au départ de toute interaction humaine me semble un écueil (comme un autre) vecteur de biais à éviter.

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Re: Chronique du sexisme ordinaire

Message par Bradeck »

Grabote a écrit :un petit complément à l'histoire du changement de pneu
Cela donne du contexte, donc c'est bien :)
Donc le jour de l'anecdote citée, ben, je ne crois pas que j'avais l'air d'avoir besoin d'être "coachée".
Je pense que j'avais l'air de quelqu'un.e qui change sa roue : c'est chiant, mais ça se fait et y'a pas besoin d'être deux.
Alors ok, la personne en question t'a peut-être proposé de l'aide uniquement parce que tu étais une femme, et donc effectivement peut-être fait preuve de sexisme.
Mais : C'était peut-être un garagiste, ou un passionné de voiture qui change les roues en deux-deux, ou quelqu'un qui ne l'a fait qu'une fois et qui avait galéré comme un putoi parce que les écrous étaient serrés à mort.
Pour moi, le seul moyen de le savoir aurait été de lui poser la question : "Pour info, vous me demandez ça juste parce que je suis une femme et que vous n'êtes pas habitué à voir une femme changer sa roue ?", même si oui, au fond, il y a de grande chance que cela fut le cas ;)
En plus, poser la question lui aurait peut-être permis de changer d'attitude à l'avenir, qui sait.
j'ai pas envie qu'on reste planter là à me regarder point
Moi quand on me fait ça, je m'arrête, regarde la personne et demande : "Euh... je vous dérange ? Vous avez besoin d'une formation ?"
Perso, ça ne me viendrait pas à l'idée d'aller proposer mon aide à un mec en train de changer sa roue.
Connais-tu l'esprit "motard" ?
Il a tendance à disparaître, du moins à Paris, car les deux roues se multiplient comme des petits pains. Mais il n'y a pas si longtemps (quelque années quand même hein), il était de bon ton, en tant que motard, de s'arrêter si on en croisait un qui était en panne, juste pour demander s'il avait besoin d'aide, par solidarité.
Ce qui me "gêne" aux entournures donc avec ce type de discours, c'est donc que maintenant, pour lutter contre le sexisme, il vaudrait mieux ne pas s'arrêter pour proposer de l'aide aux personnes de l'autre sexe parce que c'est "condescendant" ?
dans cette histoire, où se trouve la projection-interprétation
Le fait est qu'en vrai, il n'y a que celui qui t'a proposé "son aide" qui pourrait dire si c'était "sexiste". Car même s'il s'agissait d'un sexisme inconscient, en se posant un peu et en réflechissant, il n'est pas difficile de se dire "Ha oui, en fait je ne me suis arrêté que parce que vous êtes une femme... c'est cliché hein".
Et à mon avis, c'est plutôt en faisant prendre conscience de ce genre de chose avec des questions que l'on peut lutter contre ledit sexisme.
L'exemple de Za avec son sac est très parlant : Si Za n'avait pas poser la question "Non, pourquoi ?" lorsque le jeune homme lui propose de l'aider avec son sac, et qu'elle était venu juste écrire "pff, un mec est venu me proposer de l'aide pour porter mon sac tout léger...", on aurait pu ranger cet acte comme du sexisme ou de la drague.
Je demande facilement de l'aide et j'en propose aussi facilement à des hommes comme à des femmes
... J'utilise aussi souvent le style livingstonien du "coup de main-coup d’œil".
Et là je dirais deux choses :
1/ Tout le monde ne sais "demander de l'aide", voir cela peut-être extrêmement difficile pour eux. C'est une question de caractère. Donc si derrière il y a la notion de "C'est bon, si l'on a besoin d'aide, il suffit de demander". Ben non, tout le monde ne sait pas le faire.
2/ La technique "coup de main-coup d'oeil" en question "impose". Sémantiquement, là je le fais exprès parce que l'on parle souvent "d'oppression" ces derniers temps dans ce type de fil, cette façon de faire est du domaine de l'"agressivité" car vous vous imposez à quelqu'un qui n'a rien demandé. J'ajouterais que personnellement, si on me le fait, je vais le vivre comme une agression sur le coup, le temps que je réalise que c'est de l'aide. Et cette demi-seconde de "stress", je vais la porter quelques minutes après, en me disant "pffiu, elle m'a fait peur à débouler comme cela pour m'aider, elle n'aurait pas pu demander ?".
De plus vous prenez le risque d'avoir "mal interprété" (et si la dame avec la poussette en fait elle était juste en train de se demander si elle prenait la bonne direction, si vous choppez la poussette pour l’amener en bas, alors qu'elle devait faire demi-tour, c'est ballot :P )
De plus, on en revient au caractère: tout le monde ne sais pas le faire. Par exemple moi, je ne pourrais pas, je "dois" demander s'il y a besoin d'aide.
NB : je ne suis pas en train de dire qu'il ne faut pas utiliser cette technique, je tente juste de donner un autre éclairage, pour montrer que rien n'est toujours aussi simple, aussi manichéen.

Nous sommes dans la zone "limite" telle que pointée auparavant par Napi et Tourne, une zone ou chacun à des repères différent. Vouloir absolument coller son interprétation aux autres n'est à mon sens pas constructif.
C'est le genre de pressions subtiles, récurrentes qui conditionnent, qui déforment ... et dont il est très très difficile de s'affranchir.
Ces pressions sociétales sont effectivement énormes. Je rejoins donc Réglisse (Au passage, bravo, mais tu vas voir, on ne mords pas, enfin, pas fort :angel:)
Là on parle plus des actes de "domination masculine", mais avez-vous déjà vu un homme tenter de faire de la couture (un ourlet, ou un bouton) dans un contexte où il y a des femmes et qu'il ne l'a jamais fait ?
Et bien pour les rares fois où j'ai assisté à cette scène, le pantalon partait vite dans les mains d'une femme de l'assemblée.

C'est du sexisme, est-ce pour autant du domaine de la domination féminine ?
Ben oui, un peu, car malheureusement sociétalement, il y a des sphères de compétences qui sont "colorées" masculines ou féminines. C'est ballot mais c'est ainsi. Et dans ces sphères, très souvent, si le sexe opposé s'y frotte, l'autre sent sa "domination" mise à mal. C'est souvent anodin, mais révélateur.

Je veux voir l'étude IRM avec un échantillon d'hommes qui doivent faire un ourlet, avec des femmes qui leur parlent avant, ou pendant. Il ne m'étonnerait pas que l'étude préliminaire aboutisse à un résultat équivalent :P
Hors-sujet
En parlant de féminisme, moi je préfère parler d'égalité. Mais en parlant de cela justement, il y a quelque mois, j'ai choqué une partie de la communauté "féministe" de mon entreprise. Pourquoi ?
Parce qu'il y a un réseau promouvant l'égalité homme-femme dans mon entreprise, et que je m'y suis inscrit car franchement dans cette boite, il y a du boulot sur ce terrain.
Ainsi, je vais à un séminaire. Et je vois "Nom de l'association - réseau des femmes cadres de l'entreprise XXX afin de promouvoir l'égalité homme-femme".
Bêtement, je n'étais pas au courant de la subtilité, qui m'a extrêmement choqué. Donc moi, sottement j'ai posé une question : "Mais donc en fait, si une femme n'est pas cadre, à votre avis, elle ne mérite pas l'égalité homme-femme ?"
Et en discutant, l'enjeu en fait était clair : Il ne s'agissait pas tant de promouvoir l'égalité homme-femme que de ravir les postes de pouvoir aux hommes". (Sur ce front, il est clair qu'il faut faire quelque chose, c'est indiscutable, mais pourquoi écarter dans cette lutte pour l'égalité les femmes non cadre ? Parce qu'il n'y a pas d'enjeu de pouvoir ?)

Plusieurs choses m'ont choqué ensuite : Il y a par exemple beaucoup de choses de type "think tank" etc mis en place par ce réseau, sur des choses qui là n'ont rien à avoir avec l'égalité. Par exemple "Réflechir au futur de l'urbanisme". Et là: Les hommes sont interdit. Je voulais participer à un think tank sur les préjugés, au sens large et non uniquement préjugé vis-à-vis des femmes.... ben non, je suis un mâle, je n'ai pas le droit.
Mais on m'a gentiment expliqué que c'était normal, que je ne comprenait rien à rien, que dans mon âme, je n'étais pas un militant..."
Ben: si lutter pour l'égalité, c'est mettre les hommes dehors, je suis content que ce réseau ne soit pas féministe :angel:
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Re: Chronique du sexisme ordinaire

Message par Za »

Wow, Bradeck, je suis choquée par ton dernier exemple ! :o Si c'est pas du sexisme, ça...
Je crois que j'ai la même vision que toi : j'attends juste une égalité de traitement, que chacun soit considéré juste comme un humain et pas comme spécifiquement un homme ou une femme (/un noir ou un blanc, etc), sauf dans les quelques cas où la différence est effectivement importante. Cette question ne pourra jamais se régler uniquement entre femmes.
Ça ne sort pas de nulle part, juste de mes rapports avec les gens : j'en connais qui sont tout à fait capables de ça, et c'est... juste ce qui devrait être, en fait. Reposant.

Merci Grabote pour ta contextualisation qui effectivement change beaucoup de choses. Pense à demander la prochaine fois, en général la réponse est soit rassurante, soit drôle (parce qu'ils ne savent plus ou se foutre) ! Tout bénef.

Je suis malheureusement d'accord avec toi sur l'"injonction d'être jolie". Elle n'était pas du tout présente dans ma famille, mais j'ai pourtant grandi avec cette idée en arrière-plan, et vu que personne ne me qualifiait jamais de jolie, je me suis construite avec l'idée que je n'étais pas tout à fait une fille - a fortiori, plus tard, sûrement pas une femme. Je m'identifiais plutôt aux personnages masculins, aux caractéristiques sociétales plus proches de l'image que l'environnement me renvoyait de ma personne.
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Re: Chronique du sexisme ordinaire

Message par Bradeck »

*Za* a écrit :Wow, Bradeck, je suis choquée par ton dernier exemple ! :o Si c'est pas du sexisme, ça...
Mais tu sais, l'absurde de la chose ne s'arrête pas là.
Vis-à-vis du réseau "des femmes", les hommes inscrits ont donc le droit (le devoir ?) de s'extasier de tout ce qui est fait par ces femmes formidables.
Mais pour agir : Et bien c'est simple, il faut adhérer au réseau masculin qui lutte aussi pour l'égalité homme-femme, où l'on est entre hommes.

C'est à cause de ce genre de dérives, pas si rares que cela, que je n'aime pas les mouvement qui "durcissent le ton", alors même que je suis d'accord sur le fond. Car là, on a atteint la caricature : Pour promouvoir le "mieux travailler ensemble entre hommes et femmes", et bien les hommes et les femmes réfléchissent et agissent dans leur coin, s'invitent chacun à leur séminaire quand même, mais ne dialoguent pas... :1cache:
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Re: Chronique du sexisme ordinaire

Message par Za »

Exactement... au final on promeut l'idée qu'on ne peut pas réussir à vraiment s'entendre et que l'égalité réclamée n'est au final qu'une façade politiquement correcte, mais fausse sur le fond... J'ai presque l'impression d'un discours du genre : "nous savons bien que nous ne sommes pas les égales des hommes, mais nous ferons tout ce qui est en notre pouvoir pour que ça ne se sache pas"... :(
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Re: Chronique du sexisme ordinaire

Message par Livingstone »

Idem, j'ai lu ça tout à l'heure et c'était mon MonRde du jour. Ca me désole autant que ça me consterne...ça m'irrite : c'est navrant. Je ferais bien une réponse plus détaillée à vos commentaires de cette page, notamment en effet parce que certaines précisions éclairent ; et parce que divers points m'interpellent... plus tard peut-être. Juste un point dans l'immédiat, à ce propos je souhaite, au passage, revenir sur ce que j'ai peut-être décrit trop vite d'un des cas de mon approche. Whaaa, un adjectif à mon nom, merci ! :D mais j'aimerais préciser à quoi il s'applique... (défaut de mon cadrage photo, pas votre faute).

Vous me direz que ça parle de "non sexisme", mais précisément, c'est ce genre de chose que la discussion cherche à pointer depuis quelque pages, via "distinguer aide et jugement". Ou refus de l'aide, d'ailleurs...
Lorsqu'une personne qui peine, que l'on ne peut dans les escaliers avertir sans l'interpeler à distance ni approcher, puisqu'on est derrière, plus bas, soit que l'escalier soit étroit soit qu'il y ait trop de monde, soit qu'il soit absurde de monter l'interrompre pour redescendre l'aider, et qu'elle regarde devant, lorsque donc elle est centrée sur la manœuvre et sur elle-même, non disponible à l'interaction, et qu'elle perçoit un allègement partiel soudain de sa charge, c'est la curiosité qui lui fait tourner la tête.
Pour autant que j'ai toujours constaté (mais je n'en fais pas une règle) pas le temps de penser que c'est quelqu'un et de s'inquiéter : c'est soudain plus facile, c'est là quelle rencontre un regard qui l'interroge et un sourire : le soulagement sur le visage montre la fin de la bizarrerie, la bagarre finie contre la pesanteur, et enfin un plaisir le tout en une demi-seconde ; ce soulagement succède aussitôt à la curiosité.
J'aurais dû d'avantage souligner le deuxième cas de figure évoqué en conte-partie, comme plus général, il venait trop brièvement contrebalancer le cas particulier, je vous laisse le loisir de retourner voir si vous en avez le désir plutôt que de reprendre le second ; mais je suis passée un peu vite sur tout cela, mes excuses.

J'ai donné à la page précédente une description trop courte, s'appliquant à des configurations spatiales et circonstancielles particulières sur lesquelles j'ai sans doute insuffisamment insisté.
De plus (en effet), ce que permet le style personnel de l'un, l'autre ne le fera pas passer aussi bien. Je ne suis pas haute, les stéréotypes féminins jouent en ma faveur (ça aussi à discuter..), et j'ai une bonne tête.
Ce n'est pas un protocole... : pas plus que mon camembert ne décrit tout ce qu'il évoque, on ne peut décrire tous les paramètres circonstanciels s'ajoutant également ; ce n'était pas non plus un mode d'emploi.
Il ne s'est jamais agit d'imposer mais de proposer (c'est à dire poser en avant) avec les moyens adaptés. Le refus est possible, très rare, poli.
Selon ma sensibilité, devoir accepter l'aide est un poids si cela devient comme vous la faire la réclamer, c'est le 1/ de ton alternative Bradeck). C'est exactement comme lorsque invitée chez des amis, après manger je ne demande pas "est-ce que tu veux que je t'aide à débarrasser" ; j'emporte quelques choses. Cela dit si c'est ainsi "imposé" (je dirais posé...) il ne s'agit pas de devancer l'hôte ni de le presser, question de dosage et de minutage.

Mais je comprends les autres approches et réactions exprimées, la plus éclairante pour moi étant celle de Grabote "si je vois quelqu'un faire je n'interviens pas" (je résume) ; et en effet comme énoncé plus haut, tout cadeau est une prise de risque.
C'est là qu'il convient de non seulement ne pas s'offusquer d'un refus, mais si la sensibilité de la personne diffère, alors savoir même s'excuser, c'est moins à prendre comme un jugement que l'expression d'une autre sensibilité. Il s'agit d'aider, pas d'obtenir de la reconnaissance, a priori, m^me si on est toujours déçu d'une gentillesse ratée. Pour moi, comme trouvé dans la description de Bradeck dans le message de la page précédente, aider est plus évident : tout comme lorsque quelqu'un laisse échapper une liasse (non liée :lol: ) de feuilles devant moi, j'aide généralement spontanément (sans demander), ça n'implique nullement que je ne le crois pas capable de ramasser. Mais, oui... ça impose. Enfin... je n'y vois rien de violent, mais c'est en effet relatif hein :P Pour l'objet porté soudain à deux dans un escalier étroit, c'est la même démarche.

Par contre, comme je l'ai dit en intro de mon message initial, et comme confirmé par des indications de Soazic puis Grabote, en effet une sensibilité différente peut privilégier la non-intervention qui, comme Bradeck l'avait d'abord exprimé, m'attriste (pour moi ou d'autres) : signe de respect pour les uns, d'indifférence pour d'autres. On ne peut en somme que prendre des paris et maintenir le respect de l'autre (et de soi) en ne s'offusquant pas s'il répond au "cadeau" en s'offusquant lui-même.

Je manque de temps, j'espère revenir pour des points relevant de la discussion avancée depuis, du moins si ce n'est fait d'ici là.
Hors-sujet
Mais juste un petit détail parce que tout cliché employé chatouille, y compris par procuration : pour l'anecdote , à 5 ans à ma demande c'est ma mère, qui m'a montré à tricoter (point mousse), et mon père qui m'a appris comment bien (c'est mon père... phrase type "les gens savent pas " - didascalie : agacé de tant d'incurie) faire la couture. Les deux cousent, lui mieux (me souviens très bien par ex. la scène, assis au bord du lit un samedi matin d'automne ensoleillé, vers 10-11h, où il m'a expliqué le surfilage noué).
« l’effigie est verrou, l’idole prison, la figure serrure. Une seule clef peut faire tomber ces chaines : le signe. » M. Tournier

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Re: Chronique du sexisme ordinaire

Message par Armie »

Je rebondis sur l'anecdote de Bradeck, parce que j'ai vécu quasi la même et j'ai été doublement choquée d'être la seule à être choquée.
Soirée réseau/métier anciens d'école. L'invitation précise "au féminin". Ah bon? Le thème: quand faire rebondir sa carrière, ou un truc du genre. Je comprends pas trop la nécessaire féminisation du truc.
J'y vais. Que des femmes, donc. Une "coach" lance la soirée avec des poncifs de développement personnel (je commence déjà à me tortiller d'agacement sur ma chaise, d'autant que l'assistance opine du chef, concentrée), assaisonnés de quelques remarques moisies style "comment relancer sa carrière quand on a suivi son mari, hein mesdames, on est toutes concernées!" (cligne cligne), ou "comment concilier vie pro vie perso" (d'après elle = comment résoudre l'insoluble équation du bébé malade que la crèche veut pas prendre et du chef qui colle des réunions à 18h) BREF.
Puis, on se met en petits groupes pour raconter nos parcours pro, bon, classique et banal, tout en bouffant des macarons à la fraise (WTF enregistre mon cerveau, filles = fraises, c'est quoi ce cliché?, non arrête, tu vois le mal partout, mmh, pas mal cette crotte en fait, viens on en chope un autre, ah bah bravo, l'esprit critique enseveli sous la pâtisserie!, mais tais toi, j'écoute rien de ce que dit la dame!, oups on me parle).

Bon, passons. À la fin, forcément, cette question insondable: POURQUOI cette soirée était elle interdite aux hommes. Quelle raison valable pour justifier ça? Je ne comprends pas. Quand bien même aurait-on abordé des sujets qui touchent principalement les femmes comme par exemple le plafond de verre en entreprise, en quoi est-ce que ça ne concerne pas les hommes aussi? En quoi est-ce que ce n'est pas un débat à tenir, justement, en assemblée mixte?
Je vais pour épingler une organisatrice, quand j'entends une participante la complimenter: "c'est agréable, d'être entre femmes, super idée!..."
Je freine. Mince. Essayons de comprendre. Je finis par saisir que certaines femmes se sentent plus à l'aise de parler sans le regard des hommes, un truc du style "la parole tourne plus librement, on ose davantage participer". (c'est un constat que j'expose sans jugement)

Je suis restée profondément dubitative. Je comprends ce "confort" relationnel, mais à mon sens il y a des conditions pour le créer sans discrimination: faire des groupes de taille restreintes, avec un animateur qui prend soin de faire tourner équitablement la parole, d'instaurer une atmosphère bienveillante, etc.
Pour moi l'existence même d'un groupe professionnel "Au féminin", c'est du sexisme. Interdire aux hommes de venir à une soirée juste parce qu'ils sont des hommes, ça me choque profondément... S'il existait un équivalent "Au masculin", on crierait tous au loup. Et apprendre que c'est une véritable mode qui se répand ces dernières années dans les associations d'anciens, ça me navre encore plus.
Hors-sujet
J'en profite pour remercier tout le monde d'avoir convergé vers l'apaisement, sans toutefois occulter la discussion. Il y a eu des posts de grande qualité par ici... Parfois j'ai l'impression qu'on confondait la question du sexisme avec celle des bonnes manières ou de l'impolitesse, mais il y a toujours quelqu'un pour souligner la distinction avec intelligence. Ça donne envie de participer, du coup.

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Bradeck
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Re: Chronique du sexisme ordinaire

Message par Bradeck »

Armie a écrit :Parfois j'ai l'impression qu'on confondait la question du sexisme avec celle des bonnes manières ou de l'impolitesse
Ceci est tout à fait normal, parce qu'hormis des cas "flagrant" de sexisme, qui se repèrent facilement, c'est dans la zone grise qu'il est plus difficile de parler d'être catégorique, non car le sexisme n'existe pas, mais parce qu'il n'est pas aisé à débusquer, et même s'il peut-être présent, n'est en général pas la seule "motivation" derrière l'action. Car très certainement derrière des actes de politesse se cache une partie de sexisme. Une partie seulement, le reste étant constitue de notre caractère, de notre vécu, de notre éducation, de notre humeur du moment, de nos tracas, de nos joies, de nos peurs.
Réduire un acte à une seule composante est réducteur.

Mais à mon sens, il reste intéressant de s'interroger là dessus, afin que les choses changent petit à petit. Car à se demander si la source de leur altruisme est "sexiste", alors on peut réaliser quand c'est le cas. Alors, l'on peut modifier son comportement, ou tout au moins les intentions derrière ce dernier.

S'il est effectivement intéressant d'éradiquer certains préjugés afin de se rapprocher de l'égalité lorsqu'elle n'est pas présente, je trouve qu'il serait dommage que sous couvert de lutter contre ledit sexisme, l'on parte du pré-supposés que les actions solidaires inter-sexe le sont obligatoirement.

Il ne faut pas que ces considérations l'emportent sur la courtoisie élémentaire, avec la solidarité.
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Re: Chronique du sexisme ordinaire

Message par Grabote »

Quelque chose qui me touche beaucoup dans la vie, c'est justement l'aide pertinente.
Celle qui est le prolongement naturel de la véritable attention.
Ça m'émeut quand j'en reçois, pour moi, c'est un signe de qualité de présence, de qualité de relation et on peut pas dire que ça soit si courant ...
J'ai pu remarquer que ça fait du bien aussi aux autres quand j'en donne.
Une aide spontanée qui arrive au bon moment ... hummmm ça c'est bon !

Ah! mais euh, je crois que je me suis un peu éloignée du sujet ...

Edit : pour me faire pardonner ma dérive et pacque c'est le week end, je vous propose un petit jeu,
bon ça date un peu mais s'pas grave, c'est quand même amusant, enfin j'trouve ...

Comment percevez vous les inégalités entre les femmes et les hommes ?

1. sur les 192 chefs d'Etats du monde, combien sont des femmes (en 2005) ? 10 - 25 – 80 ?

2. Combien de pays ont encore des lois discriminatoires envers les femmes ? 5 – 30 – 80

3. Combien de femmes ont été éles dans les parlements nationaux en 2005 ? 8% - 16% - 30%

4. Quel est le pourcentage de femmes à l'assemblée nationale française ? 13% - 20% - 24%

5. Quelle est la part des femmes au parlement suédois ? 35,8 %- 45,3% - 52,2%

6. Sur les 860 millions d'analphabètes dans le monde combien sont des femmes ? 45% - 55% - 65%

7. A combien estime-t-on le nombre de bébés et foeutus filles supprimésdans le monde à cause de la préférence pour les fils ? : 1 millions – 10 millions – 50 millions

8. 755 hommes ont obtenu le prix Nobel , combien de femmes ? 12 – 33 – 150

9. De quelle année date le droit de vote des femmes en France ? 1910 – 1944 – 1968

10. En France, depuis quand les femmes peuvent elles exercer une profession sans l'autorisation de leur mari ? 1935 – 1956 – 1965

11. De quand date la loi française instituant la mixité à l'école ? 1945 – 1968 – 1975

12. De quand date la loi française sur la parité en politique ? 1981 – 2000 – 2002

13. En France les femmes représentent quelle part de la population active ? 30% - 46% - 51%

14. De combien le salaire moyen des femmes est il inférieur à celui des hommes ? 30% - 25% - 15%

15. Quelle est la part des femmes parmi les dirigeants de société française (en 2001) ? 18% - 26% - 35%

16. Parmi les 500 000 ingénieurs français combien sont des femmes ? 16% - 32% - 48%

17. En France, les femmes représentent 66% des effectifs de l'Education Nationale . Sur les 31 recteurs, combien sont des femmes ? 0 – 3 – 9

18. En 2002, les femmes représentent quelle part dans l'assistance maternelle ? 85% - 92% - 99%

19. Les violences conjugales touchent combien de femmes en France ? 2% - 5% - 10%

20. Quelle part des tâches domestiques est effectuée par les femmes ? 60% - 80% - 90 %

Ça y est, vous avez votre petit papier avec vos réponses ?
Bon, où c'est que je vais vous envoyer pour comparer ? tiens dans Qalc

(source : Non-violence actualité – revue bimestrielle sur la gestion non-violente des conflits n°287)
L'essentiel est sans cesse menacé par l'insignifiant. René char

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