Le désir d'avoir un enfant

l'Humanité, L'Existence, la Métaphysique, la Guerre, la Religion, le Bien, le Mal, la Morale, le Monde, l'Etre, le Non-Etre... Pourquoi, Comment, Qui, Que, Quoi, Dont, Où...?
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madeleine
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Re: Le désir d'avoir un enfant

Message par madeleine »

Je pense, ô Theudericus, que si dans vingt ans mon fils me fait part de sa haine d'avoir été conçu, j'attendrai de lui d'autres arguments que ceux que tu développes :)
C'est t'attribuer une importance démesurée que de te considérer responsable de ce que tu juges défaillant dans notre écosystème humain actuel.
Et faut-il que la vie qu'on donne soit asservie à un but, ou ne peux-tu te concevoir comme simplement nécessaire sans pouvoir le comprendre ?
Est-ce cette responsabilité de donner une valeur à la vie, à ta vie qui te pèse tant ?
Mais tu n'es pas mon fils :)
Avoir le désir de n'être pas né, ça mérite sans doute un autre topic, plus philosophique peut-être ? Tu l'ouvres ?
le chemin est long et la pente est rude, oui, mais le mieux, c'est le chemin, parce que l'arrivée, c'est la même pour tout le monde... Aooouuuh yeaah...
avec l'aimable autorisation de P.Kirool

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Miss souris
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Re: Le désir d'avoir un enfant

Message par Miss souris »

Vous vous souvenez ?
"fais des bébés ... Ca fera pt être des cadavres pour leurs saletés de bombes, mais aussi des cerveaux pour ne pas qu'elles tombent..."(Goldman, quoi)
La même chose que ce qui est dit ici il me semble, en plus chantant ...

En ce qui me concerne, je suis passée de ton discours à quelques variantes près, Theudericus, à une nécessité impérieuse et brutale. Avec le recul, je dirais 50% désir de donner un sens à ma vie (problématique récurrente chez moi), 50 % de réaction animale. Et 50 % de rencontre avec un bonhomme qui me paraissait bien qualifié pour le rôle titre masculin !
Pas très glorieux,quand on y réfléchit. Mais bon, très égoïstement, je suis assez satisfaite des résultats.


:nesaitpas:

off topic :ça me fait penser à Marius ...
- Un tiers picon, un tiers citron, un tiers de grenadine, et puis tu mets un bon tiers d'eau.
- et ça fait quatre tiers...C'est de l'arithmétique ... (j'aime beaucoup Pagnol ...) :lol:

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FeverDream
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Re: Le désir d'avoir un enfant

Message par FeverDream »

Je dirai que je me classe dans un entre deux. Avant j'étais beaucoup plus ferme, j'étais: celle qui n'a pas d'enfant et qui n'en veut pas. Mais à force d'y avoir déjà songé en étant en couple avec des personnes qui m'en donnaient la vague envie, aujourd'hui, je dirai que je suis: celle qui n'a pas d'enfant et qui n'en veut pas, jusqu'à ce qu'elle trouve l'envie ou les raisons nécessaires pour le désirer. Vouloir un enfant ne m'est donc pas un désir inconditionnel, tout comme ne pas en avoir ne m'est pas une volonté inflexible.

Étant homosexuelle, je suis "naturellement" encline à réfléchir sur le fait d'avoir un enfant: pas d'accident de relations sexuelles consentantes possibles, l'insémination pour les couples homosexuels est interdite en France actuellement, et les démarches d'adoption sont longues, coûteuses, et doivent être argumentées.

La seule chose dont je suis certaine, c'est que je ne souhaite pas en porter. Parce que:

-C'est interdit (dixit plus haut). Et si des magouilles sont possibles:
-Je n'aurai jamais la patience ni l'équilibre de vie nécessaire pour offrir un environnement sain à un enfant qui se baladerait dans mon ventre durant 9 mois.
-L'idée de la douleur me terrifie au plus haut point. Ce qui fait que potentiellement, au moment de l'accouchement, je serai le genre de nana qui dirait de l'achever avant même que le travail soit commencé.
-Je ne souhaiterai absolument pas qu'on hérite de mes gênes et de mes prédispositions à.
-Il y a déjà des tas d'enfant mis au monde qui attendent des parents, et qui méritent autant d'amour qu'un enfant qui viendrait de mes ovaires. En tout cas, je ne différencie pas ces deux formes d'amour: c'est de l'amour, point.

Pourquoi je ne veux pas d'enfant, à la base:

-Je n'ai aucune raison d'en avoir un.
-Le poids de la responsabilité qui m'est écrasante. Je me considère relativement puérile, irresponsable, instable, égoïste, et n'ai pas une vie assez équilibrée pour accueillir un enfant.
-La perspective d'une restriction drastique de ma liberté.
-Avoir quelqu'un dans ma vie dépendant de moi.
-Fréquentant un milieu professionnel avec des enfants en difficulté: La peur d'échouer à son bonheur, parce qu'être parent c'est une chose, être un parent "suffisamment bon" en est une autre.
-Ayant grandi avec une mère célibataire, quoiqu'elle m'ait très bien élevée, éduquée, et que je n'ai pas manqué d'amour, je refuse l'idée d'avoir un enfant seule. Il me faudrait donc déjà trouver la personne avec qui j'aurai envie d'en avoir un.

Pour ce qui est de la peur qu'il grandisse dans un monde aussi pourri, j'ai lu un homme qui avait dit quelque chose qui m'avait profondément touché. Il avait goûté au bonheur. Rien n'est parfait. Mais il trouvait que le monde était beau, et se sentait heureux. Il voulait alors espérer que son enfant puisse lui aussi, un jour, goûter à ce bonheur là. Il ne voulait pas garder ce bonheur rien que pour lui. Ce fut en tout cas la raison "égoïste" la plus prenante et convaincante que j'ai pu entendre jusqu'à maintenant.

eXistenZ
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Re: Le désir d'avoir un enfant

Message par eXistenZ »

theudericus a écrit :
La problématique reste : que deviendront-ils vos enfants ? Avez-vous l'assurance que leur avenir sera heureux ? Est-ce qu'un pseudo principe de précaution s'applique à ce genre de situation ?

C'est Cassandre qui parle mais qui parmi vous ne sent pas que ce monde bascule ? Il ne s'agit pas uniquement d'épiphénomènes comme les attentats mais l'ensemble des éléments se présente jour après jour et rien n'indique que cette civilisation sera pérenne (perso j'ai du mal à voir comment elle pourrait l'être).
Au delà de ce galimatias, notre confort n'est-il pas conditionné à l'exploitation d'une part importante de notre espèce ? Le confort de vos enfants, les éléments qui peuvent faire basculer leur vie de la facilité à la difficulté ne sont-ils pas corrélés à la souffrance d’autres ?
Vous évoquez vos incertitudes quant à leur éducation, leur liberté, leur épanouissement et sans doute que ces questionnements sont de bon augure pour leur avenir mais au-delà de ce que vous pourrez leur apporter comme équilibre que devront-ils accepter comme horreurs pour manger à leur faim, étudier ce qui leur plaît, se soigner ?
Qui peut croire que nos modes de vie confortables ne sont pas soumis à l’exploitation, à des massacres ? S’ils ont de la chance, ils vivront dans le même confort mais avec un coût peut-être encore plus important. S’ils n’en ont pas, ce sera quoi leur destin ?
Sans doute que l’inflation des informations qui circulent déforme ma vision, mais si c’était plutôt que nous avons une vision plus juste, plus réaliste de comment tourne ce monde ? Et si c’est plus réaliste, ce sera quoi le dénouement ?
Je m’imagine un monde dans 1 siècle où l’on aura découvert comment ressusciter les morts, où ils créeront un Grand Tribunal de l’Humanité et où passeront en jugement tous les fauves de notre histoire, Tatcher, Reagan, Kabila, El-Assad, Bush, Jean Paul II… et puis vous aussi… et ils vous demanderont des comptes.
A qui les demander si ce n'est à ceux qui nous ont fait naître ?
D'un point de vue logique ce raisonnement ne tient pas. Cela revient à demander : pensez vous que rien soit mieux que quelque chose ? Bah non déjà parce que l'on peut répondre que rien c'est déjà quelque chose. Or ne pas naître, ne pas exister revient à penser le néant. Donc le néant est il mieux que quelque chose ? Bah non toujours pas, il ne peut pas être mieux puisqu'il est la négation même d'être. Or est mieux ce qui est déjà ou ce qui est amené à être.
Donc à la question vos enfants ne seraient ils pas mieux en n'existant pas ? Bah non logiquement non.
Bon alors si c'est pas un raisonnement logique c'est un raisonnement éthique.

Est ce que faire des enfants c'est moralement juste ? Bah si on considère que c'est naturel car biologique, alors cela correspond au droit naturel c'est donc légitime, donc juste naturellement.
Mais la question est de savoir si c'est socialement juste. Car la crispation actuelle est sociale et sociétale. Nos enfants seront ils heureux dans cette société ? Cette question est un non-sens. Pour deux raisons. La première parce que si l'on regroupe chaque témoignage globalisant de chaque société au fil de l'histoire on remarque que la conclusion à chaque fois est que le monde va plus mal et que c'était mieux avant. Contrairement à ce qu'on pense la nostalgie est le creuset de chaque société puisque chaque société justifie son existence dans la volonté de ne pas faire les mêmes erreurs que celles passées mais surtout de copier les mêmes réussites sans jamais y parvenir. D'où la nostalgie. Donc si on écoute ce raisonnement il n'aurait jamais fallu faire d'enfants car si c'était mieux avant ce sera pire après. (Mais si tout le monde pense ainsi il n'y a plus d'après à penser)
Et cela rejoint la deuxième raison. On ne fait pas d'enfants pour la société actuelle, un enfant il aura la protection de ses parents si ceux ci se soucient de lui bien évidemment tant qu'il n'est pas autonome. Donc cela se compte en années voire en décennies, et donc se dire qu'on ne fait pas d'enfants à cause de la société actuelle n'a pas de sens puisque notre enfant sera un homme ou une femme autonome dans la société d'après, celle que l'on ne peut prévoir. C'est pour cela qu'il y a beaucoup d'enfants faits en période de guerre (en plus du retour du soldat) c'est parce que l'on reconnaît que nous ne savons pas ce que sera l'avenir et que nous ne devons donc pas le considérer ni en bien ni en mal. Cela n'entre pas en ligne de compte. Et d'ailleurs, in fine peu d'actes, peu de projets que nous faisons sont étudiés à l'échelle de l'humanité et encore heureux, sinon on ne fait jamais rien.
Cela me rappelle un héros de conte tchèque, un roi qui n'avait jamais vu son peuple, prenait toutes les décisions pour celui-ci. Un jour il fut contraint de regarder du haut de son palais le Royaume qu'il gouvernait. Peur s'empara de lui puisqu'il pensa que l'importance de tout un royaume était finalement trop grande pour lui, il décida éthique de ne plus rien faire pour ne rien empirer. Son peuple mourut des guerres et de la famine car leur roi ne put plus jamais réagir. Cela rejoint deux propos philosophiques, le premier de Descartes qui considère que dans une situation difficile par exemple être perdu en forêt il ne faut pas s'asseoir en espérant que cela aille mieux il faut marcher tout droit. Or si on pense que le "pas terrible" amène le "pire" bah on ne peut plus marcher et on dépérit. Le deuxième est l'âne de Buridan, il s'agit d'un dilemme consistant à présenter un âne affamé et assoiffé devant un tas d'avoine et un abreuvoir plein d'eau. L'âne se laissera mourir ne sachant quel besoin satisfaire. Dans ces deux exemples il n'y pas de connaissance de l'avenir, seulement un connaissance factuelle d'un présent catastrophique, dans les deux cas ne rien faire est la pire chose qui soit. Si on suit ton raisonnement il ne faut plus rien faire.
Faire un enfant engage à agir avec humilité, en ne sachant rien, en sachant qu'on ne sait rien, mais en étant sur qu'on fera tout pour que cela se passe bien. Et on sait que parfois cela ne suffira pas. On sait que notre enfant apprendra. Il lui sera transmis les questionnements de son époque, il vivra dans sa société, celle d'après la nôtre, peut être meilleure, peut être pire, et il continuera d'agir à son niveau, à son échelle. C'est qu'une question de transmission individuelle, il n'y a rien d'universel dans le fait de faire un enfant même si c'est l'espèce qui perpétue son existence, le choix est intime et donc individuel et immanent.

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theudericus
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Re: Le désir d'avoir un enfant

Message par theudericus »

On est sur ce topic pour exprimer son désir ou son non-désir, le partager avec d'autres, dans le respect et la bienveillance.
Tout emploi d'un ton accusateur ou culpabilisant est mal advenu.
J'exprime MON opinion et c'est assumé. Ce n'est pas une mise en accusation : c'est un jugement, lapidaire certes, personnel tout à fait, non fondé sans doute...
Je trouve quand même que j'ai pris des précautions : les points d'interrogations sont nombreux.
Et pour ce qui est de l'exploitation des masses laborieuses de la planète, je me pose là : je m'inclus dans le parfait exemple du matérialiste occidental.
Il voulait alors espérer que son enfant puisse lui aussi, un jour, goûter à ce bonheur là.
L'espoir ne me semble pas une assurance suffisante face à de tels enjeux que de donner la vie.
Or ne pas naître, ne pas exister revient à penser le néant. Donc le néant est il mieux que quelque chose ? Bah non toujours pas, il ne peut pas être mieux puisqu'il est la négation même d'être.
Il existe quand même un certain nombre de cas où la société sanctionne le néant par rapport à la vie : l'avortement thérapeutique vise à annuler une vie en fonction de critères médicaux suffisamment sévères pour qu'il soit décidé que le néant est la seule solution proposée. Je ne serai pas celui qui affirmerait que par essence cette vie est mieux que le néant, du moins je m'amuserai pas à le dire à sa mère...
C'est parce que l'on reconnaît que nous ne savons pas ce que sera l'avenir et que nous ne devons donc pas le considérer ni en bien ni en mal. Cela n'entre pas en ligne de compte. Et d'ailleurs, in fine peu d'actes, peu de projets que nous faisons sont étudiés à l'échelle de l'humanité et encore heureux, sinon on ne fait jamais rien.
Dans ces deux exemples il n'y pas de connaissance de l'avenir, seulement un connaissance factuelle d'un présent catastrophique, dans les deux cas ne rien faire est la pire chose qui soit. Si on suit ton raisonnement il ne faut plus rien faire.
Il s'agit de garantie, de responsabilité que ce que l'on offre comme futur soit au moins un bon choix. Personne n'avance en sachant qu'il fait un mauvais choix, au pire il suppose que le choix est bon. Il ne s'agit pas d'action mais de choix. Sommes-nous suffisamment confiants dans nos décisions pour affirmer que le futur qui se présente sera un bon choix ?

Je vis dans un monde où je sais que je participe à sa destruction (relative mais quand même), je sais que je participe de manière secondaire à des massacres sans nom, à l'esclavage, à la faim. Je sais que mon mode de vie n'est possible que si la plus grande part de l'humanité subvient à mes besoins matériels et immatériels au détriment des siens.
Hors-sujet
j'évite de culpabiliser quiconque hein, je reste à la première personne du singulier et pas du pluriel :angel:
Il n'y aucune raison de croire que cette situation puisse miraculeusement s'améliorer en l'espace d'une génération : on a toujours cultivé les inégalités de manière générale.
Agir pour agir ou prendre une décision en fonction de facteurs mesurés et agir ?
Personne ne sait de quoi demain sera fait : un peu quand même, pas sur le long terme mais à 20-30 ans on a une bonne idée...
Vous dites espoir, incertitude, inconnu.
Je préfère anticipation, garantie, assurance...
mais heureusement j'ai pas d'enfants :whew:
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Re: Le désir d'avoir un enfant

Message par eXistenZ »

L'avortement n'est pas la préférence du néant à la vie, c'est la volonté de rectifier des aléas que l'on a pas décidés consciemment. C'est se réapproprier son processus de décision et le contrôle d'une situation qui nous avait échappé. Quant à celui thérapeutique il est généralement fait aussi par souci de santé de la mère donc préférant la vie au néant. Merci de ne pas induire de fausse polémique avec des arguments comme celui-ci.

Alors déjà je vous laisse la responsabilité de séparer totalement choix et action je ne pense pas que vous teniez longtemps avec ce présupposé.
Et je vous ai déjà répondu sur ce point de monde mauvais etc. Mais comme vous ponctionnez des phrases de ci de là forcément ca nuit à mon argumentation qui se voulait complète. J'ai jamais vraiment aimé ce procédé du coup je laisse là le débat.

PS juste par rapport à "la certitude que l'on a pour les 20-30 ans à venir", personne ne pensait en 1945 que 20-30 ans plus tard la vie serait à ce point meilleure et que l'Europe empêcherait certaines guerres.
Personne ne pensait non plus en 1980 que les choses iraient mal en France en 2010. Personne ne pensait en 1928 que seulement un an après énormément de choses s'effondreraient. Mais personne ne pensait cinq ans avant la Révolution industrielle, qu'il y aurait un mieux vivre même pas 10 ans plus tard. Savoir ce qu'il va se passer même à 2 ans près c'est hautement amusant... Comme idée. Et c'est surtout quelque chose à laquelle on évite de penser pour les raisons que j'ai mentionnées et qui ont été totalement ignorées.

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Re: Le désir d'avoir un enfant

Message par TourneLune »

Vu qu'on peut être heureux dans un monde de merde et malheureux dans une société florissante, au final le choix, quel qu'il soit, ne reste qu'une projection de ses propres envies et angoisses et, peut être mais j'en suis moins sûre, un pari sur l'avenir.

A partir de là on est dans la croyance et le ressenti, non dans la raison et la rationalité. Il ne saurait donc exister de Vérité, et personne n'a raison ni tord.


Le cheminement logique exposé par certains me semble à moi aussi pour le moins étrange et a minima incomplet... mais il leur appartient je suis pas obligée de le partager pour l'entendre...

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theudericus
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Re: Le désir d'avoir un enfant

Message par theudericus »

A partir de là on est dans la croyance et le ressenti, non dans la raison et la rationalité
Merci de le souligner : je ne prétends pas être rationnel, mais vraiment pas... du tout du tout
Mais comme vous ponctionnez des phrases de ci de là forcément ca nuit à mon argumentation qui se voulait complète. J'ai jamais vraiment aimé ce procédé du coup je laisse là le débat.
Je vous présente mes plus sincères excuses. Ce n'était pas de ma part un procédé d'intention malhonnête et je n'ai pas ignoré l'ensemble de vos propos.
L'avortement n'est pas la préférence du néant à la vie, c'est la volonté de rectifier des aléas que l'on a pas décidés consciemment. C'est se réapproprier son processus de décision et le contrôle d'une situation qui nous avait échappé. Quant à celui thérapeutique il est généralement fait aussi par souci de santé de la mère donc préférant la vie au néant. Merci de ne pas induire de fausse polémique avec des arguments comme celui-ci.
Je n'ai JAMAIS évoqué l'IVG mais bien l'avortement thérapeutique ou l'interruption médicale de grossesse. Un choix fait pour préserver la vie de la mère dans certains cas et dans d'autres parce que le foetus souffre de pathologies incurables. Un choix est fait entre une vie courte, de douleur ou tout ce qu'on veut et la mort. Donc oui il est considéré que c'est "mieux".
Alors déjà je vous laisse la responsabilité de séparer totalement choix et action je ne pense pas que vous teniez longtemps avec ce présupposé.
On est bien d'accord je crois : agir implique un choix et de préférence un bon.
PS juste par rapport à "la certitude que l'on a pour les 20-30 ans à venir", personne ne pensait en 1945 que 20-30 ans plus tard la vie serait à ce point meilleure et que l'Europe empêcherait certaines guerres.
Personne ne pensait non plus en 1980 que les choses iraient mal en France en 2010. Personne ne pensait en 1928 que seulement un an après énormément de choses s'effondreraient. Mais personne ne pensait cinq ans avant la Révolution industrielle, qu'il y aurait un mieux vivre même pas 10 ans plus tard. Savoir ce qu'il va se passer même à 2 ans près c'est hautement amusant... Comme idée. Et c'est surtout quelque chose à laquelle on évite de penser pour les raisons que j'ai mentionnées et qui ont été totalement ignorées.
Je ne vais pas nier la progression technologique que nous vivons depuis la révolution industrielle, les progrès sociaux connus en occident.
Cependant l'exploitation des ressources naturelles ne risque pas d'arranger les équilibres géopolitiques l'année prochaine, les conflits induits ne vont pas se voir réglés à l'Onu d'ici 5 ans, la pression démographique ne peut pas être soulagée dans l'immédiat sauf catastrophe généralisée imprévue (magnifique, une grosse pandémie!!!), nos principes de fonctionnement font qu'aucun pays dit riche n'acceptera de renoncer à ses privilèges et son confort, des principes viables uniquement parce que nous sommes une minorité à en bénéficier, des principes dont je ne vois pas comment ils pourront être soutenus.

Et je réitère sincèrement mes excuses.
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Re: Le désir d'avoir un enfant

Message par Bodji »

j'ai essayé de résister d'intervenir hein, vraiment (après un départ en fanfare...mais bon, j'avais dit que je passerais parfois).

Mais ce sujet touche à quelque chose de fort, d'existentiel, que j'ai traversé. Je ne dis pas que mes mots peuvent être utiles, mais j'ai un petit peu de recul, avec des enfants de 24,22 et 20 ans.

Jusqu'à ce que je rencontre mon ex mari, je pensais vraiment qu'avoir des enfants était monstrueusement égoïste (la société, il y a 25 ans, n'était pas tellement porteuse de plus d'espoir que maintenant. La faim dans le monde, les injustices, les soucis écologiques, toussa... bref).

Puis je l'ai rencontré, et toutes ces grandes idées ont été valser dans les nuages (retour à donfe des réalités biologiques, des envies psychologiques, etc...on reste "humain" ;) ).

Et je ne l'ai jamais regretté, et eux pour le moment, non plus (ça peut venir, je sais), même si le couple s'est éteint il y a 5 ans. J'assume la dimension égoïste de ce choix.

Mais qu'est-ce que j'ai appris, grandi grâce à eux, été motivée à me dépasser pour devenir une mère acceptable. Nez en moins ( :P ) pour assumer un peu mieux cet égoïsme j'ai cherché du "sens à la vie", du pourquoi de notre présence sur terre, etc...

J'ai bien conscience que ce à quoi je crois aujourd'hui est aussi probablement un leurre qui reflète surtout ma culpabilité, mes envies, mes craintes, mes projections.... il reste qu'il y a un petit bout de tout ça qui est vraiment sincère, qui se dit que ce passage sur terre sert à "grandir", à se connaître un peu mieux, rien de plus, mais rien de moins non plus. C'est un pari de moi avec moi, je ne peux donc que gagner. Pas (plus) de regret d'être là aujourd'hui (il y a 30 ans je pensais autrement). Et rien que d'avoir vécu mon évolution sur ce plan est intéressant. Nous sommes pétris de contradictions, ce que nous pensons est sujet à évoluer en fonction de tellement d'événements. Donc soyons humbles et laissons nous surprendre, même si les surprises sont loin d'être toujours bonnes.

Nous passons notre vie à faire des choix, chaque instant. Chaque pensée, idée, activité est un choix. Un choix qui est bien sûr très déterminé par l'éducation, la culture, les attitudes et humeurs de nos parents, notre inconscient (ce fameux fourre-tout) etc. Nous travaillons ici, je crois, à tenter d'acquérir une certaine liberté (un petit bout, hein, je reste lucide...) face à ces choix. Avec, en cadeau parfois acide, toutes les implacables conséquences qui vont avec... cela donne le vertige, surtout au moment de la décisions d'avoir ou non un enfant.

Mais c'est vraiment là, dans l’exercice de ces choix de plus en plus conscients bien que très subjectifs que réside pour moi l'intérêt de la vie. Les conséquences me terrorisent parfois.. la belle affaire. Rien n'est insurmontable (l'intelligence peut parfois créer des problèmes, c'est vrai ... mais elle aide surtout à les résoudre ! )

Je ne sais pas quelle vision mes enfants se forgeront de ces questions, ni quelles réponses ils y apporteront. J'en apprendrai une fois de plus certainement aussi quelque chose. Le monde n'est ni meilleur ni moins bon avec moi et mes enfants dessus. Alors pourquoi se priver de cette expérience qui est si belle si on en a envie ? L' envie, le désir, l'élan de vivre cela justifie pour moi suffisamment ce choix d'en avoir. Même si je pense moi aussi que notre civilisation est proche de la fin. On fera avec ce qui se présente. Et faisons confiance à nos gosses pour y faire face... cessons de penser pour eux :)
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ZaOrphée

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Re: Le désir d'avoir un enfant

Message par Différente »

Et si l'envie d'avoir un enfant était tout simplement instinctif ? Et est-ce que cet instinct ne serait pas biaisé chez l'Homme par l'environnement dans lequel il évolue, ses sentiments et ses pensées, ce qui expliquerait que certaines personnes veulent avoir des enfants et d'autres non, que certaines en ont peur et d'autres non ?

Je rejoins le témoignage de Bradeck, jusqu'à mes 25ans je n'y avais jamais vraiment pensé... et puis... parfois la vie nous rappelle à quelle point elle est éphémère et qu'on a tant à donner et à partager. J'ai accompagné mon grand père paternel jusqu'à la mort et ses derniers mots ont étés (avec beaucoup de sérénité) : "J'ai eu de beaux enfants, de beaux petits enfants, une belle vie et maintenant c'est à mon tour de laisser ma place". Depuis ce jour toutes mes priorités ont changé. Si le monde est aujourd'hui divisé de toute part et pour toute chose, je pense que le bien être que procure le sentiment d'être aimé, et celui d'aimer, nous lient tous et sans aucune exception.

Pour ma part fonder une famille est mon vœux le plus cher, je dirai presque, ma raison de vivre. Parce que ce serait une partie de moi et une partie de l'être qui compterait le plus à mes yeux, le fruit d'un amour. Que je connais l'évolution d'un embryon de 1+1 cellule à un nouveau né (étudié dans les moindres détails au cours de mes études supérieures), que ce phénomène me fascine (la nature est drôlement bien faite, bien huilée et bien complexe) et que je ne peux m'empêcher de me dire que "c'est ça le miracle de la vie".

C'est tellement merveilleux un enfant, c'est à la fois innocent et fragile, ils donnent sans compter. Tout comme Bradeck il m'est bien plus facile de communiquer avec eux qu'avec des adultes. Les enfants sont si francs et sans retenus que s'en est agréable ! Ils profitent de la vie et s'émerveillent de tout, on devrait tous garder cette âme d'enfant. Je les adorent, ils m'adorent, en général ils me le rendent bien et les gens sont surpris de l'intérêt qu'ils me portent.

J'y pense souvent, très souvent même, jusqu'à en avoir les larmes aux yeux et la boule au ventre. Pourquoi je n'y ai pas le droit moi aussi ? Les rares fois où j'en parle on me répond "Mais tu as le temps, profites, après ce ne sera plus jamais pareil !". J'ai tant à donner... Je sais que je serai une mère attentive et pédagogue, toujours là pour ses enfants, pour les câlins, pour faire les devoirs, leur apprendre les bonnes manières, leur inculquer les bonnes valeurs, pour partager mon amour et leur faire découvrir le monde. Cette envie est ancrée en moi.

Alors pourquoi je ne m'intéresse que rarement à quelqu'un ? Pourquoi à chaque fois c'est impossible ? Qu'est ce que j'ai bien pu faire pour mériter ça ? La vie est injuste, sans raison, sans explications. Me voilà à 27ans et je commence à me dire et me faire à l'idée que je vais certainement passer le reste de mes jours seule. Rarement amoureuse, jamais de la bonne personne, c'est le constat tragique de ma vie amoureuse désastreuse. J'ai besoin de rencontrer quelqu'un qui vit dans le même monde que moi, malheureusement je crois que j'y vis seule. Depuis quelque temps je me suis éprise d'un homme, c'est si rare, bien évidemment il est marié, ça aurait été trop beau sinon, et je suis condamnée à le côtoyer plusieurs heures par semaine. Je vais de nouveau souffrir en silence et pour longtemps, car ce sentiment, cette attirance, quand elle m'atteint, si rare soit-elle, peut durer des mois voire des années...
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« Je me heurte parfois à une telle incompréhension de la part de mes contemporains qu'un épouvantable doute m'étreint : suis-je bien de cette planète ? Et si oui, cela ne prouve-t-il pas qu'eux sont d'ailleurs ? » - Pierre Desproges

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Thomas Paul
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Re: Le désir d'avoir un enfant

Message par Thomas Paul »

Bonjour à tous,

Je viens remplir un peu plus la salière, même si je n'ai pas encore d'enfant(s). J'ai la matière première, c'est un bon début. :emo:

Je me permets d'intervenir car depuis assez longtemps, je suis certain de vouloir des enfants. Même avant ma majorité j'y pensais. Parce que, comme dit ici, je veux transmettre. Je veux mon petit bout de moi et de ma future, au milieu de cet univers si grand. Je veux pouvoir faire de ce petit être, quelqu'un. Je veux pouvoir l'aider, être l'épaule sur laquelle j'ai pu compter, et sur laquelle je pourrais encore compter longtemps si la vie ne décide pas d'être injuste.

Et puis, j'ai surtout, dans le fond, besoin d'aimer. D'aimer, d'être aimé, sincèrement et sans retenue. J'ai envie de répondre à tous ses futurs besoins, questionnements, peurs, angoisses. J'ai envie de voir mes petits savourer la vie, croquer leur bonheur, devenir de bonnes personnes, des personnes humaines. Je ne veux en revanche les formater, je tiens à ce qu'ils développent leurs propres pensées, leurs propres avis. On m'a accordé cette chance, et j'en ressors un grand merci. Je tiens à être un père exemplaire, dans ce monde de fous.

J'ai simplement envie d'enfants, et tout ce que ça inclut. C'est existentiel, pour moi. Mon talon d'Achille restera néanmoins le regard à l'égard des autres enfants. Je culpabiliserais de voir un enfant qui aura peut-être moins de confort, sera peut-être moins heureux. Et je me sentirais égoïste, que de voir d'autres enfants n'ayant pas eus les même chances.

Toujours est-il que je reste lucide. Bien loin de me déconnecter du réseau "avoir un enfant". C'est du travail, du temps, de la tempérance (à contrario, c'est aussi du bonheur, des rires, du bien-être..). Je pense que la seule et unique chose que je souhaite, c'est que mon bambin ne soit pas ma copie-conforme, auquel cas je pense y laisser quelques cheveux. :@

Et si je rentre dans l'utopisme, je veux transmettre ce besoin exacerbé de toujours vouloir être meilleur qu'hier, moins bon que demain. Je ne changerais pas la face du monde, mais du moins je serais un petit colibri, puis, le seront-ils peut-être à leur tour.. Même si j'ai peur du monde de demain, de la société de demain, que je suis pleinement conscient de ce qui va, et ne va pas, je veux pouvoir m'offrir ce trésor inestimable.
Différente a écrit :Alors pourquoi je ne m'intéresse que rarement à quelqu'un ? Pourquoi à chaque fois c'est impossible ? Qu'est ce que j'ai bien pu faire pour mériter ça ? La vie est injuste, sans raison, sans explications. Me voilà à 27ans et je commence à me dire et me faire à l'idée que je vais certainement passer le reste de mes jours seule. Rarement amoureuse, jamais de la bonne personne, c'est le constat tragique de ma vie amoureuse désastreuse. J'ai besoin de rencontrer quelqu'un qui vit dans le même monde que moi, malheureusement je crois que j'y vis seule.
Ah ! Merci. Là nous parlerons plutôt de ma jambe d'Achille. Désert émotif depuis une relation désastreuse. Je ne peux plus m'intéresser à personne. Je ne peux plus être pris en tenaille par la passion essayant de couper ce foutu grillage que j'ai construit (bon, il ne faut jamais dire jamais, mais la pince est sacrément rouillée..). Une chose est sûre, et j'y tiens plus qu'à n'importe quelle autre variable : j'attendrais de rencontrer LA bonne personne pour procréer. Je veux que mes enfants aient un environnement saint et équilibré. Uch, qu'il me tarde.
Différente a écrit :Depuis quelque temps je me suis éprise d'un homme, c'est si rare, bien évidemment il est marié, ça aurait été trop beau sinon, et je suis condamnée à le côtoyer plusieurs heures par semaine. Je vais de nouveau souffrir en silence et pour longtemps, car ce sentiment, cette attirance, quand elle m'atteint, si rare soit-elle, peut durer des mois voire des années...
Plutôt pessimiste de nature, je vais revigorer mon optimisme en te disant qu'on trouve toujours chaussure à son pied. Si ce n'est pas aujourd'hui, ce sera demain, comme on dit : on ne sait pas de quoi l'avenir est fait. Si beaucoup sont passés à la trappe, peut-être n'étaient-ils tout simplement pas les bons. Peut-être qu'une de ces personnes aurait été merveilleuse, ou toxique.. Peut-être que, peut-être que, peut-être que...

Au plaisir.
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Choupinne
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Re: Le désir d'avoir un enfant

Message par Choupinne »

Pour alimenter la réflexion, un article qui pose la question suivante : Peut-on avoir 35 ans, être sans enfant et mériter de vivre ?
"Il me fallait une bonne citation à mettre en signature, mais j'ai rien trouvé de sympa..."
- Choupinne

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Re: Le désir d'avoir un enfant

Message par Différente »

Je trouve ça relativement "violent" de se demander si quelqu'un "mérite" de vivre, pour moi la question ne se pose même pas, on a tous notre place...
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Re: Le désir d'avoir un enfant

Message par Riffifi »

Du calme, du calme, c'est le Gorafi quand même.
Choupinne tu voulais voir si quelqu'un suivait ? ;)
Où que tu sois, creuse profond. En bas, c’est la source.
Laisse les hommes noirs crier : « En bas, c’est toujours l’enfer".

(merci Friedrich)

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Re: Le désir d'avoir un enfant

Message par Choupinne »

Hihi, effectivement c'est assez "violent" de poser cette question :p

Désolé, j'ai pas pu résister :hug:
"Il me fallait une bonne citation à mettre en signature, mais j'ai rien trouvé de sympa..."
- Choupinne

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Re: Le désir d'avoir un enfant

Message par madeleine »

Nan mais si Madame Gorafi en parle, c'est qu'il y a un vrai débat de société :p
le chemin est long et la pente est rude, oui, mais le mieux, c'est le chemin, parce que l'arrivée, c'est la même pour tout le monde... Aooouuuh yeaah...
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Re: Le désir d'avoir un enfant

Message par Korrigan »

Choupinne a écrit :Pour alimenter la réflexion, un article qui pose la question suivante : Peut-on avoir 35 ans, être sans enfant et mériter de vivre ?
Punaise, tu n'as peur de rien (ok, j'ai compris que c'était une citation :vgeek: ). Tu sais qu'avec un truc comme ça tu peux te mettre quelques Allemands à dos!! Il semble qu'il y ait une frange de la population qui adopte ce mode de vie totalement ubuesque de vivre sans avoir d'enfants, non seulement au grand jour mais en s'en vantant de surcroît... Le truc parfaitement assumé. Diantre quelle hérésie!!

Du coup : N'est ce pas un crime contre l'humanité que de ne pas avoir d'enfants quand on peut (en avoir)?? Vous avez deux heures ;) (moi je serais vous je commencerai par définir ce qu'est "pouvoir")
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Re: Le désir d'avoir un enfant

Message par Différente »

Korrigan a écrit :Du coup : N'est ce pas un crime contre l'humanité que de ne pas avoir d'enfants quand on peut (en avoir)?? Vous avez deux heures ;) (moi je serais vous je commencerai par définir ce qu'est "pouvoir")
Excellent !! J'adore... Dommage que ce ne soit pas un réel sujet d'examen je l'aurai fait avec plaisir !!!
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Re: Le désir d'avoir un enfant

Message par Miss souris »

et si on définissait plutôt "humanité" ? :)

(je sors ...)

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Re: Le désir d'avoir un enfant

Message par Nelle »

Pour répondre à la question première :

Je n'ai pas d'enfants.
Je m'avoue pour l'instant, incapable d'écrire sur ce sujet ici (et sur d'autres aussi, déjà que je dormais peu mais là, depuis que vous m'avez ouvert la porte, j'ouvre tiroir sur tiroir, euh je veux dire onglet sur onglet, pas bon pour mon rythme nycthéméral tout çà |-) ), bien qu'il me touche profondément, encore plus depuis la découverte de la douance.

Mais je voulais juste (en fait je pouvais pas faire autrement) témoigner de mon émotion après la lecture du message de Bradeck, qui fait écho en moi si précisément que c'en est déstabilisant. Merci pour ce témoignage, vraiment...


Désolée pour ce post somme toute peu intéressant, voire pas du tout...J'y reviendrais peut-être...plus tard
si si, les couleurs parlent

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Re: Le désir d'avoir un enfant

Message par Nebuleuse »

Je ne veux pas d'enfants parce-que :

1_ J'ai un besoin conséquent de temps pour moi, de sommeil et je ne supporte pas le bruit. Je me sentirais prise au piège avec un enfant. Quand on est parent, notre vie ne nous appartient plus en réalité, elle est dédiée a nos enfants, on vient après, le stress ! :1cache:

2_ Je ne vois aucune "bonne" raison de mettre un enfant au monde. Je crois que la majorité fait des enfants a la base pour avoir un sens a sa vie, avoir une raison de se lever tous les matins (car pas le choix), s'aider soi-même a supporter la vie quoi. Pour avoir un statut social, se convaincre que la vie vaut le coup d’être vécue malgré les 80% de temps passes a douter, lutter, souffrir d'une manière ou d'une autre pour seulement 20% de "joies".
Toutes les raisons qu'ont les gens de faire des enfants sont justement pour moi les raisons de ne pas en faire haha.

Je comprends la réaction animale ceci dit : être très amoureux et vouloir pouponner ensemble un petit être qui serait un mélange des deux, assister au miracle du développement d'un être vivant...Parfois je me laisserais bien tenter mais j'attends d’être réellement convaincue que la vie vaut d’être vécue pour faire venir un être encore innocent dans cette merde, ce monde. :rofl: J'ai du mal d'avance a supporter l’idée que mon enfant puisse souffrir... C'est vraiment une grosse responsabilité.

Par respect pour l'enfant, Il faut que j'ai trouve veritablement un sens positif a la vie (sans chercher a me convaincre, a me mentir a moi-même !) plutôt que d’espérer qu'il le lui donnera, et je ne sais pas si ça arrivera un jour.
Et puis il faut s’être réalisé soi-même suffisamment, avoir vécu tout ce qu'on avait envie de vivre (de ce cote, je crois que c'est bon me concernant ;)).

Bref la seule raison valable pour moi de faire un enfant, c'est de vivre la mise au monde de cet enfant comme un DON qu'on fait a lui et non a soi-même et sans que cela soit un sacrifice pour nous, ni une manière de ne pas regarder son propre vide intérieur en face.
Désolée pour les accents manquants, c'est du a mon clavier et c'est galère pour les corriger tous.

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Re: Le désir d'avoir un enfant

Message par -Olivier- »

Je vais faire léger ce soir, mais je reviendrai.
le post de Bradeck me stupéfix!
Bradeck a écrit : Aussi, cela me remet en face de l'ado que je fus, qui se trouvait démuni lorsqu'il entendait ses pairs évoquer leur devenir, lorsqu'ils se demandaient l'un l'autre ce qu'il voulaient faire plus tard. L'un allait parler de médecine, l'autre d'avocat, moi je me contentais de répondre un "je ne sais pas", car la seule pensée qui me venait en tête était "fonder un foyer".
Je ne le disais pas car j'étais tellement étonné que tout le monde prenne cela pour un acquis, comme s'il n'y avait pas de doute, alors que moi je trouvais que fonder une famille, et que cela se passe bien, était la chose la plus ardue au monde, bien plus complexe que tous les métiers que l'on pouvait citer...
1982, voyage en 4L direction papy mamy, à 5 dans la bagnole, 3 heures de route... Une seule idée, comment fonder une famille ?J'ai 12 ans et bien sûr, je ne peux en parler à personne. 35 ans plus tard, j'ai 3 enfants, ma femme 2, ce qui nous en fait 4.( j'adore les énigmes faciles :rofl: )
Pour en revenir au sujet, j'ai désiré avoir un enfant ou même des enfants pour enfin me sentir comme tout le monde, démunis!!! Cela n'a pas raté, ma vie calculée, planifiée, et dirigée de main de maître devenait une sorte de joyeux foutoir imprévisible juste parce qu'une petite chose de trois mille grammes était parmi moi.
Trois filles merveilleuses, un petit garçon pour achever le tout. Je n'ai pas réussi grand chose dans ma vie, mais j'ai contribué à créer une jolie famille.
Le plus beau dans mon aventure, c'est la résonnance de l'instrument créé. Imaginez la pureté du moment parfait où les cœurs et les esprits s'unissent dans la félicité et profitent simplement d'êtres ensembles. Pour moi, c'est de la magie.
Un coucher de soleil sur l'océan, 6 terriens unis par le sang et surement pour certain, quelques larmes d'émotions. Chacun se cache mais personne n'est dupe.
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Re: Le désir d'avoir un enfant

Message par Louise »

A 6 ans, je m’imaginais avec deux enfants, un garçon et une fille (je n’aimais déjà pas les balances qui penchent, besoin de rétablir l’équilibre). Avec 2 ans d’écart (à cette époque j’étais encore fille unique, et je m’ennuyais). Du même papa (j’étais déjà petite fille de parents divorcés, qui ne voyait son père que 15 jours par an).
Ce fantasme a duré longtemps.

A 18 ans, j’ai rencontré un gars bien.
Le désir d’enfant, il est venu vite. D’enfant, hein, pas de bébé. Je déteste pouponner. Parce que la responsabilité, elle est là, on est entièrement et totalement responsable de cet être qui n'a rien demandé, et que l'étape du pouponnage, c'est la responsabilité sans l'échange et sans la gratification de voir qu'ils grandissent dans le bon sens (et que donc on a fait notre job de parent, je précise ici que c'est du ressenti, je suis contre le noir et blanc en ce qui concerne l'éducation des enfants : dans la vraie vie, on fait ce qu'on peut avec ce qu'on est, et ce qui arrive, arrive, nos enfants sont le résultat combiné de leurs épigénôme, de leur environnement, et j'ai toujours envie de rejeter le déterminisme forcené : aussi d'un peu de hasard et de résultat de leurs propres choix). Je ne sais pas quelle part était biologique, quelle part était instinct, quelle part était construction sociale, et, pour être honnête, quelle part était ennui (dans le sens : envie de faire vivre le couple). A 22-23 ans, j’avais déjà envie d’un enfant.

A 26 ans, j’ai fait une fausse couche. Que je raconte.. enfin que je vomis . Cela a bouleversé ma vie, mais surtout cela a exacerbé de manière extrêmement violente (et pourrie) ce désir d’enfant. Et là on est pas dans le rationnel. Rien d'autre n'a d'importance. Rien.

A 27 ans, j’ai donné naissance à un fils. Je manque de mots pour décrire ce qui m’a déferlé dessus lorsqu’on me l’a posé sur le ventre. Mais c’est de l’ordre de l’absolu.
A 27 ans, j’ai aussi quitté le gars bien. Mochement. Pour un autre gars bien. J’ai su que je ne donnerai jamais un « vrai » frère ou une sœur à mon fils. Ca a été compliqué pour moi à intégrer, ce deuil de l’idéal familial porté depuis 20 piges.

A 28 ans, j’ai eu un beau fils. Un beau fils déjà fait. Avec déjà une histoire. Avec déjà une mère. Je n’étais pas prête. Je n’avais jamais désiré de beau-fils. On se construit avec nos enfants, et chaque étape est importante. Je ne savais pas quoi faire avec un enfant de 4 ans, mon corps et ma tête ne savaient que s’occuper d’un enfant de un an sorti de mes tripes. Alors j’ai lu, j’ai appris, j’ai tâtonné.
J’avais mes deux enfants. A vrai dire, je n’avais pas «besoin » d’autre enfant pour coller à ma construction fantasmée.

A 32 ans, j’ai eu un second fils avec le second gars bien. Je l’ai fait parce que je voulais offrir un enfant à cet homme, et ce père à un enfant. Aussi parce qu’il fallait lier ce groupe familial avec le sang. J’en avais besoin, là encore, c’est de l’ordre du besoin, pas du désir.

A 34 ans, je suis devenue très amie avec une femme qui a décidé ne pas avoir d’enfant. La stupéfaction que cela puisse exister m’a fait réaliser à quel point c’est inscrit dans l’ordre des choses qui ne peuvent être remises en question. Je vois le poids de ouf de la pression sociétale sur elle. Honnêtement, je me demande si quelquechose est plus tabou ou plus fort dans notre société. IL FAUT FAIRE 2 ou 3 enfants, pas plus, pas moins, pas avant 20 ans, pas trop après 45, et de préférence avec pas plus de 5-6 ans d’écart. Tout écart à la norme est immédiatement notifié, gentiment ou pas, par la famille, les collègues ou les amis. Je suis bien incapable de dire quelle part a pris ce poids dans la construction de mon désir d’enfant.

A 38 ans, j’ai épousé mon gars bien, et on a écrit noir sur blanc qu’on était une famille. On s’est enrubannés tous les 5.
Je n’avais plus jamais éprouvé ce désir d’enfant.

Jusque la semaine dernière.

J’étais dans le bus, et j’ai vu un jeune, très jeune homme qui jouait avec une petite fille d’environ 18 mois qui riait aux éclats. Je ne sais pas s'il avait seulement 20 ans. J’ai supposé un instant que c’était un grand frère, mais en fait, je suis sûre que c’était son père. Il m’a bouleversée, et je ne sais pas trop expliquer pourquoi. J’avais l’impression de n’avoir jamais vu un homme prendre soin, être dans la fusion avec son enfant hors d’une sphère familiale. Ca m’a pris aux tripes. Et j’ai pleuré la petite fille que nous n'aurons jamais.
Parce que je ne la ferai pas. Bien sûr. Je suis à une autre étape de ma vie. Et puis la dimension écologique a pris une place prédominante dans ma vie, et déposer un nombre limité d'enfants sur cette terre fait partie de cette démarche.

Mais j’ai (très) bientôt 40 piges, et même si ça me fait mal au cul d’être un cliché, je sens que cela me bouleverse, que le sentiment d’urgence qui était déjà bien présent avant se fait encore plus fort. En plus de la liste de tout ce que je veux encore faire dans la vie qui reste bien vivace :D, à côté, la liste de tout ce qui ne pourra plus être, n’aura plus lieu, s’allonge. (Moi qui suis déjà traumatisée par le moindre choix, qui ne peut être que renoncement !)
Je pensais être vaccinée contre l’envie du petit dernier, et l’espace d’un instant, elle m’a frôlée. Crise de la quarantaine de merde, tiens :D.

Bref.

Ca m’a fait penser à la chanson « Les passantes » de Brassens. De toute façon, l’intégralité de la liste de ce qui aurait pu être mais ne sera pas me ramène à cette chanson.

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Re: Le désir d'avoir un enfant

Message par Niarky »

Grâce à la remontée de Louise, j'ai profité de la pause repas pour lire les réponses et pour me poser la question du désir d'enfant.

Lorsqu'on me demandait si je voulais des enfants quand j'étais plus jeune, je ne savais pas quoi répondre.. "Moi ? Un enfant ? Je ne crois pas, je ne saurai pas faire, et je ne suis pas sur de vouloir savoir faire".. Je crois qu'au fond la réponse à cette question si on la souhaitait simple, était "non, des enfants je préfère éviter." J'évitais tout autant la question.

A 20 ans, je suis tombée enceinte, en pleine étude, je n'avais pas plus envie que ça de cet évènement. J'ai pris la décision la plus simple de mon côté, je ne l'ai pas gardé.

Un peu moins d'un an plus tard, je suis de nouveau tombée enceinte. Je me souviens encore du jour où je l'ai senti au fond de moi, comme une certitude. C'était en février, il faisait froid, je fumais la dernière cigarette avant de passer le test, j'étais dans un parc d'attraction, et je me suis dis tout bêtement "mais ça se trouve si je suis enceinte il pourrait mal vivre que je fasse des attractions violentes". Le lendemain matin, à 8H, j'apprenais que j'étais enceinte, pour la deuxième fois.

La situation n'était plus la même, ma vie était relativement plus stable qu'avant, alors on a joué aux tableaux : Avantages, inconvénients, est ce qu'on en a vraiment envie.. 8 mois et demi plus tard, la grande débarquait. Pour changer l'intégralité de ma vie. Ça a été Elle et moi contre le reste du monde assez longtemps, sûrement que j'avais besoin d'aimer et d'être aimé. Quand elle plongeait ses grands yeux marrons dans les miens, toutes mes angoisses partaient. Aujourd'hui, je l'appelle encore l'amour de ma vie.

Une envie d'enfant est apparue... Vers les 2 ans de la grande, viscérale, je crois que c'est le mot. Je voulais un deuxième enfant, moi qui ne pensais pas en avoir, je réclamais un enfant. Je ne sais pas si c'est la naissance de la première qui a "déréglé" un truc, mais à cet instant, c'était vitale.

9 mois plus tard, la famille s'est agrandit avec la deuxième. Autre enfant, autre amour mais tout aussi fort et agréable. Moi qui a été une deuxième non voulu, j'ai découvert le deuxième amour de ma vie.

Aujourd'hui, elles sont deux, et j'aime les voir s'épanouir et être heureuse.
C'est de l'amour par paquet de douze quand je les observe évoluer ensemble.
Aujourd'hui, je rêve à une vie plus calme et paisible.

Les enfants restent un choix personnel qu'il faut savoir respecter, c'est un ensemble, une envie, quelque chose qui arrive parfois, et les autres fois non, ça dépend du ressenti :).
Si il y a 5 ans j'avais su mon avenir avec les deux, je ne suis pas sur que j'aurai pris le même chemin. Avoir des enfants, c'est beaucoup d'amour, tellement d'amour.. mais c'est aussi pas mal de douleurs et de complications.
Pas sur que j'y retournerai en le sachant, en tout cas, la page est fermée de mon côté.
-"Il ne suffit pas de se mettre une plume dans le cul pour ressembler à un coq."

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Re: Le désir d'avoir un enfant

Message par UnknownPlayer »

Nebuleuse a écrit :Je ne veux pas d'enfants parce-que :

1_ J'ai un besoin conséquent de temps pour moi, de sommeil et je ne supporte pas le bruit. Je me sentirais prise au piège avec un enfant. Quand on est parent, notre vie ne nous appartient plus en réalité, elle est dédiée a nos enfants, on vient après, le stress ! :1cache:

2_ Je ne vois aucune "bonne" raison de mettre un enfant au monde. Je crois que la majorité fait des enfants a la base pour avoir un sens a sa vie, avoir une raison de se lever tous les matins (car pas le choix), s'aider soi-même a supporter la vie quoi. Pour avoir un statut social, se convaincre que la vie vaut le coup d’être vécue malgré les 80% de temps passes a douter, lutter, souffrir d'une manière ou d'une autre pour seulement 20% de "joies".
Toutes les raisons qu'ont les gens de faire des enfants sont justement pour moi les raisons de ne pas en faire haha.

Je comprends la réaction animale ceci dit : être très amoureux et vouloir pouponner ensemble un petit être qui serait un mélange des deux, assister au miracle du développement d'un être vivant...Parfois je me laisserais bien tenter mais j'attends d’être réellement convaincue que la vie vaut d’être vécue pour faire venir un être encore innocent dans cette merde, ce monde. :rofl: J'ai du mal d'avance a supporter l’idée que mon enfant puisse souffrir... C'est vraiment une grosse responsabilité.

Par respect pour l'enfant, Il faut que j'ai trouve veritablement un sens positif a la vie (sans chercher a me convaincre, a me mentir a moi-même !) plutôt que d’espérer qu'il le lui donnera, et je ne sais pas si ça arrivera un jour.
Et puis il faut s’être réalisé soi-même suffisamment, avoir vécu tout ce qu'on avait envie de vivre (de ce cote, je crois que c'est bon me concernant ;)).

Bref la seule raison valable pour moi de faire un enfant, c'est de vivre la mise au monde de cet enfant comme un DON qu'on fait a lui et non a soi-même et sans que cela soit un sacrifice pour nous, ni une manière de ne pas regarder son propre vide intérieur en face.
Je tiens à confirmer que pour en avoir 2 à la maison, tout ce que tu dis est exact en ce qui me concerne. Avoir des enfants, c'est quand même beaucoup plus de la merde que du bonheur pour ma part !

Ça peut évidemment choquer je le conçois mais c'est mon ressenti. Je n'ai rien contre eux et je les aide autant que faire se peut dans la vie et tout et tout mais ... quand même... Jamais je n'en ai voulu et je n'ai jamais changé d'avis, c'est en effet pour donner du sens à leur vie et pour donner le change au niveau "conventions sociales" que les gens pondent des gamins... Après tout on est chimiquement programmés pour ça alors c'est logique qu'on ne soit pas dans la norme en pensant de la sorte. Si c'était l'inverse l'espèce humaine se serait éteinte et nous ne serions pas la pour en débattre.

Est ce que ça serait grave ? Je ne pense pas.

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