Belgha a écrit
Je ne dirais pas qu'elle a été présomptueuse, seulement inconsciente des différences de climats. Elle pourrait le devenir si elle niait ces différences et prétendait que les échecs ne sont dus qu'à l'incompétence des autres cultivateurs en herbes de courges. Dans ton exemple, cette dame pourrait aussi très bien apprendre de ses expériences, voyager pour découvrir d'autres climats et d'autres super moyens de cultiver d'énormes courges.
Je veux ici simplement dire que ce n'est peut-être pas l'intention de départ dont on devrait se méfier, mais plutôt justement de la manière dont sont gérés les inévitables échecs.
L'échec est banal. Plus il est courant, plus on a de chances, peut-être, d'avancer. Mais cela dépend de comment c'est vécu.
Si à la première plantade on se fait traiter de présomptueux, peut-être alors qu'on ne tentera plus grand chose.
Or il y a toujours quelqu'un à l'affut pour balancer ce genre de commentaire très affuté… Quelqu'un qui, probablement, n'aura aucune idée de comment on cultive de belles courges, même juste devant sa propre porte (alors n'oublions pas : "les chiens aboient, la caravane passe").
Arghh, je n’ai pas réussi à transmettre mon idée avec cet exemple.
Je ne suis pas arrivée à faire passer le message que je souhaitais. Dans ton exemple, si cette dame voyage, apprend de ses expériences, c’est justement qu’elle essaie de connaitre par l’association des connaissances et expériences juxtaposées. Elle comprend que pour essaimer son idée, elle va devoir se confronter à l’altérité. A travers ses voyages, elle fait alors l’expérience des différents environnements, qu’elle allie à son idée de départ. Elle va vivre des échecs et de ces échecs, elle va enrichir aussi ses expériences. Et puis, elle va réaliser qu’à elle seule, elle ne pourra pas se confronter à tous les environnements du monde. Elle va accepter de déléguer, de transmettre son idée en acceptant qu’elle soit réappropriée, qu’elle lui échappera aussi et qu’elle donnera lieu à de nouvelles propositions (elle aura inspiré, mais n’aura pas tout concrétisé). Elle va semer son idée et laisser aussi d’autres se la réapproprier, la transformer. Cette démarche des petits pas, j’y crois, elle me parle.
Mais je voulais plutôt prendre l’exemple de ceux qui moralisent à partir d’un cas particulier, sans expérimenter la diversité pour pouvoir théoriser en tenant compte des altérités. Ceux qui croient être arrivés avant d’avoir expérimenté. Ceux qui pensent détenir une vérité qui à tous pourrait être appliquée.
Je ne sais pas si c’est plus clair ?