Notre place sur Gaia

l'Humanité, L'Existence, la Métaphysique, la Guerre, la Religion, le Bien, le Mal, la Morale, le Monde, l'Etre, le Non-Etre... Pourquoi, Comment, Qui, Que, Quoi, Dont, Où...?
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wallcreeper
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Notre place sur Gaia

Message par wallcreeper »

Petite interrogation éco-philosophico-logique qui me hante mon esprit depuis longtemps, issu de mon passif de naturaliste/écologue et cette volonté de vision globale des choses...

Pour ma part, mes réflexions m'ont souvent poussé, à l'instar de James Lovelock, à m'interroger sur les limites de la notion de vivant et non vivant sur notre planète. L'étude de nos écosystèmes, oeil porté sur l'infiniment petit à l'échelle de notre planète, considère des éléments issus de ce vivant, l'organique, en opposition au non-vivant, souvent minéral. L'écologie scientifique s'interroge toujours sur le fonctionnement de ces milieux naturels en s'exonérant d'une de ses composantes principales, nous, d'ailleurs essentielle de par ses influences (malheureusement selon mon point de vue très néfastes).

Une interrogation a d'ailleurs été confortée par un membre lors d'une discussion sur le chat, le non vivant existe t'il ?

Aujourd'hui, je considère notre planète, Gaia, comme une entité vivante à part entière, un organisme très dynamique avec une échelle de temps non dépassant largement, nous pauv'humains. Une entité dont la roche serait le squelette, évoluant à son rythme, les fluides externes et internes comme son sang, l'atmosphère son souffle et les êtres vivants ses cellules.

Dans ce contexte là, ma question est simple, présentée en titre.
Quelle est selon vous la place de l'espèce humaine sur cette planète, cette Gaia, super-organisme vivant que Lovelock a défini ?

Vu la diversité de parcours, personnes et vécus présents ici, votre réponse à cette question aiguise ma curiosité, m'interpelle.
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asdf
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Re: Notre place sur Gaia

Message par asdf »

Sujet très intéressant que j'aborde parfois au cours de discussions avec diverses personnes. Je ne considère pas l'humain comme un super organisme vivant (je ne connais pas Lovelock, des recherches qui occuperont certainement quelques heures dans les jours qui suivent), j'ai d'ailleurs une attirance pour l'anthropologie qui selon moins exclut moins le tout dans lequel nous nous incluons, qui prend en considération l'évolution de notre espèce parmi les mammifères.
Je me plais à balancer quelques conneries faciles lors de ces discussions, du style que la nature est bien plus forte que nous, que nous ne sommes rien face à une tempête en mer, que malgré toutes les connaissances acquises au cours des siècles il reste bien des mystère, des interrogations. Pour moi la preuve ultime que nous sommes bien ignorant (et accessoirement arrogant) : "Nous connaissons mieux la surface de la lune, que le fond de nos océans et mers", d'ailleurs plus d'hommes ont posé le pied sur la lune que d'hommes sont descendus au point le plus profond de l'océan, la fosse des Mariannes, seulement trois à ce jour.

Il y a tellement de chose qui nous échappe à propos de notre planète, de sa complexité, actuellement nous continuons de découvrir des espèces terrestres, des espèces marines. Nous découvrons aussi petit à petit des choses très surprenantes sur les relations entre les cycles de reproductions marins et la lune, les effets de marées, la communication des espèces marines, les comportements etc etc.

Je conclus avec plaisir par Gaïa -nom propre que j'emploi souvent, un peu comme une divinité- nous dépasse largement, on doit la respecter, chercher à la comprendre et non à la dominer. C'est d'ailleurs Mike Horn qui dit quelque chose que je trouve très juste, qu'il a appris durant ses explorations : Essayer de survivre en exploration extrême c'est pas lutter contre la nature, elle est plus forte que toi et gagnera toujours, c'est de vivre avec la nature pour survivre.
:emo:

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Fu
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Re: Notre place sur Gaia

Message par Fu »

Peux-tu nous éclairer sur cette définition de Lovelock ? On pourrait chercher chacun de notre côté mais autant fournir l’information pertinente dans le sujet. :blond:

En général je considère l’espèce humaine comme un parasite pour la planète. J’utilise le terme sans méchanceté ni animosité hein, juste en son sens strict. La Terre n’a pas besoin de nous, n’a pas attendu que nous apparaissions et continuera d’exister après notre disparition. Notre présence l’affecte dans une certaine mesure, ou bien affecte d’autres espèces qui affectent la Terre, par exemple ces planctons qui participent à la création de la couche nuageuse. Le danger écologique est pour les espèces vivantes, dans l’utilisation généralement acceptée du terme, mais la Terre n’est pas à une période chaude ou froide près. Si on continue à trop faire les andouilles, nous emporteront peut-être certains animaux dans notre tombeau, mais c’est tout.

Je ne l’imagine pas vivante, sauf si on considère que tout système (au sens d’ensemble plus ou moins équilibré d’entités en interaction, par exemple une nuée d’oiseaux), l’est. Pour cette raison, je n’aime pas parler de la Terre qui se « défend » et réagit à notre présence. Selon moi, elle ne se défend pas plus qu’un skateboard qui fait tomber la personne qui était dessus : cette dernière n’a simplement pas respecté les lois qui garantissaient un équilibre à l’ensemble et a provoqué un déséquilibre passager (la chute), qui est rapidement devenu un nouvel équilibre (l’utilisateur au sol, avec un genou en sang).

PS : cette conférence de Robert Wright utilise en partie la comparaison entre humanité et organisme vivant.

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wallcreeper
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Re: Notre place sur Gaia

Message par wallcreeper »

Pardon Fu, tu as raison, je suis allé un peu vite entre 2 fourchettes destinées à alimenter mon super-organisme ! :clin:

Gaia serait « un système physiologique dynamique qui inclut la biosphère et maintient notre planète depuis plus de trois milliards d'années en harmonie avec la vie »

Ma propre déclinaison est détaillée dans mon post, je la remet : "une entité vivante à part entière, un organisme très dynamique avec une échelle de temps nous dépassant largement, nous pauv'humains. Une entité dont la roche serait le squelette, évoluant à son rythme, les fluides externes et internes comme son sang, l'atmosphère son souffle et les êtres vivants ses cellules."

Pour l'aspect parasitaire, je te rejoins, mais ne le développerai que plus tard, j'attends d'autres retours
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Carcharodontosaurus
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Re: Notre place sur Gaia

Message par Carcharodontosaurus »

C'est un topic qui pour moi ressemble à une perche ultra méga bien tendue.

Je vais peut être jouer un peu avec les définitions, mais je crois que c'est ici important. Pour la vision de l'homme parasite, je dirais que c'est approximatif car un bon parasite est sélectionné évolutivement pour sa capacité à ne pas tuer ou impacter trop son hôte, car il mourra avec lui. Les ecto-parasites (Tiques, moustiques ect) conviendraient mieux, mais ont la possibilité de changer d'hôte. Nous non.

Les relations parasitaires vont jusqu'à la symbiose la plus poussée. Les termites ne peuvent digérer le bois sans leurs parasites bactériens par exemple. Les infections à vers intestinaux sont fortement anti inflammatoires. Ect.

Pour la notion de planète qui serait un système vivant, c'est intéressant, mais je discuterai du fait que ce soit la planète en elle même. C'est d'avantage la Nature, avec son grand N, qui incarne ce système. Les plantes et les animaux maintiennent un équilibre atmosphérique, les écosystèmes s'équilibrent naturellement, les individus sont sélectionnés pour leurs intégrations les plus efficientes et souvent symbiotiques dans ces systèmes. Je décrirai plutôt Gaïa comme "l'ensemble des systèmes et écosystèmes permettant à une ou des existences biologiques de vivre et se reproduire", excluant l'aspect "rocheux" au profit d'un immense parasite, pour le coup parfaitement symbiotique et ne tuant pas son hôte, qu'est la vie sur cette planète à travers toutes ces composantes.

Pour l'anecdote, puisque nous discutons de la notion de vivant, il me semble me souvenir de mes vieux cours qui disaient que les virus ne sont pas inclus dans le vivant, ne pouvant se reproduire seuls mais seulement par le détournement de la machinerie génétique de leurs hôtes.

A mes yeux, l'homme est faible évolutivement. Pas de grandes dents, pas de griffes, pas très balaise, pas très rapide, pas d'arsenal biologique particulier. Nous n'avons compensé que grâce à un pouce opposable et un intellect hors norme. Cependant, il convient de ne pas trop sur-estimer l'intellect des premiers hominidés, qui ont surtout bénéficié de leur habileté manuelle, incomparable dans le vivant. Les dauphins modernes (Turciops, orques ect) ont un language, se donnent des prénoms, développent des techniques de chasses en groupes ultra sophistiquées, utilisent parfois des outils ... Les bonobos ont été surpris fabriquant des outils coupant pour manger des fruits, il me semble. L'intelligence et la culture ne sont pas l'apanage de l'homme.

J'en viens à la place de l'homme parmi tout ce schmilblick. Que sommes nous sinon une branche évolutive ayant bénéficié de conditions extrêmement favorables pour en arriver la où elle se trouve ? Nous ne sommes pas le pinacle de l'évolution non plus. Et je questionnerai donc la sélection naturelle.

Nous sommes un élément du presque-parfait parasite qu'est la nature. Mais ce dit parasite évolue lui même. Il change à travers l'évolution de ses composantes. Il génère de nouveaux organes. Mais quid d'un parasite qui développerait un organe non-adapté à sa relation symbiotique ? Qui détruirait les éléments nécessaires à sa propre intégrité ? Et bien à terme, il périclite. Et si la nature, par son évolution intrinsèque, avait fini par développer l'organe "homo sapiens" qui signerait sa propre perte, ou du moins la forcerait à se détruire presque entièrement pour reconstruire ?

D'un point de vue réaliste, l'homme ne saura pas éteindre toute la vie sur terre. En revanche, il saura peut être mettre un terme à un règne qui n'aurait jamais du être sans un concours de circonstances cette fois défavorables. Celui des mammifères, qui ont su rebondir après un météore et des centaines de milliers d'années d'activité volcanique folle. Et ils n'ont su survivre que parce qu'ils n'étaient rien. Petits, planqués et inférieurs aux autres membres de Gaia, de ce parasite planètaire, à cette époque. Mais suffisamment petits et malins, suffisamment peu gourmand en ressources, pour réussir à survivre au pire...

Ce règne n'aurait jamais eu lieu dans d'autres circonstances. Et nous ne serions pas la pour en parler. Pour moi, le pinacle de l'évolution a été atteint il y a plus de 65 millions d'années. Et nous sommes l'élément perturbateur qui a toute les chances d'éteindre ce règne chanceux.



Pour moi, l'homme est l'organe de la décadence des mammifères. Il effectue une sélection naturelle à l'échelle planétaire, sa propre sélection d'ailleurs. C'est l'organisateur de cette fin de règne. Il peut encore faire le choix de respecter et fonctionner en harmonie avec son environnement, de maintenir l'homéostasie du parasite Gaia, mais il semblerait qu'une nature hédoniste et égoïste, qu'une culture de l'expansionnisme sans bornes, que la volonté d'une croissance infinie dans un monde fini, ne le poussent pas dans cette direction ... Est-elle la bonne en revanche ? Je ne crois pas pouvoir en juger ...

Comment ça je suis un individu négatif ? :D
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Re: Notre place sur Gaia

Message par Bulle d'o »

Ouais, ouais, ouais, ça me donne envie de mettre du faux bon positif ?

Solution lire de la SF sur deux thèmes :

la conquête de l'espace, hein, pour devenir de vrais ecto-parasites...
Les mutants ou mutation génétique....

Alors, on trouverait pas un peu ici trois ou quatre biologistes aux envies de savants fous (et cette bonne vieille envie de dominer le monde, mouahhhahahaahahahaaa), moi je propose juste de faire les plans des fondations des nouvelles sociétés humaines mutantes ainsi créées, sous une forme plutôt dictatoriale dont je veux bien -non, non, ne remerciez pas, c'est tout moi, ça - être le despote.

vala! :)
"Je ne communique pas mes jugements, je ne suis pas un donneur de leçons, l'observation du monde ne suscite chez moi qu'un dialogue intérieur, un interminable dialogue avec moi-même."

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wallcreeper
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Re: Notre place sur Gaia

Message par wallcreeper »

Merci, quand un petit oiseau croise la sagesse d'un dino sage qui a traversé les âges...

Plein de points interessants soulevés sur vos avis, je vais y apporter mon point de vue plus précis...

D'abord Gaia, pourquoi intégrer le sol, sous sol et centre de la planète dans cette entité naturelle. Il est vrai que que scientifiquement, ces éléments, à savoir le minéral, ne montrent pas les caractéristiques du vivant au sens propre, mais si on intègre une échelle de temps plus importante et les importantes transformations que tout minéral subis au fil du temps, on peut philosophiquement se poser la question, d'autant qu'une part de ce minéral est issue de l'organique (qui a vécu en bassin minier ne peut le contester ! :clin: ). Ce minéral est d'abord une base de la constitution de l'organique, à savoir les êtres vivants. Il est le support de cette vie et sans lui il serait bien difficile à tout oiseau de se poser ou petite plante de prospérer. Ce minéral est toujours à la base des successions écosystémiques, servant de support aux espèces pionnières, qui profitent des éléments issus de sa dégradation par les conditions naturelles pour se constituer et croitre (cette petite mousse, ce petit lichen dans un endroit improbable, ces bactéries sur les cheminées aquatiques). Le sous sol et ses zones profondes ont une influence indispensable à la vie, par la génération de la gravité, sinon on se prendrait tous pour Thomas Pesquet et l'atmosphère serait une chimère; par la constitution du champs magnétique (influence du noyau), protégeant la vie des agressions solaires et guidant bon nombre d'organismes et autre et la génèse par les réactions qui s'y passe d'éléments indispensable à l'organique...
De plus, la diversité des sols constitués au fil de la dégradation du minéral, ses intrications avec l'organique issu du vivant est une des bases fondamentales de la diversité de la vie sur Gaia, diversité indispensable à l'équilibre. Bref, cet élément me semble trop lié et influence trop l'ensemble de la biocénose terrestre pour être écarté d'une vision globale selon mon point de vue.

Pour ce qui est de l'appartenance des virus au monde du non-vivant, j'ai eu le même enseignement que toi mais aujourd'hui vois les choses différemment. Cette notion est d'ailleurs contestée dans le monde scientifique pour des histoires de mesures d'entropie crée. J'y intégrerai le fait que c'est un organisme qui est en perpétuelle évolution, s'adaptant constamment à son environnement par de nombreuses mutations (attention les poulets, belle expérience de cette variabilité des virus) et que même si sa base est issue d'éléments constituant à l'origine son "hôte", en fait chaque éléments issu du vivant a cette relation avec son hôte. De plus, c'est un organisme qui a la capacité de se mettre en dormance et réapparaitre lorsque les conditions redeviennent favorables (ça promet avec la fonte du permafrost...).

Bref, redevenons égocentrés et pensons un peu à nous... Il est vrai pour la notion de parasitisme telle que développée en biologie et écologie que la relation létale à l'hote n'est pas une obligation, le parasite étant dépendant de son hote. Mais celui-ci peut parfois devenir trop nombreux par rapport à la capacité de survie de l'hôte et alors en devient létal. de plus, son cycle biologique nécessite souvent l'intervention d'autres hôtes (douve du foie, tiques et puces, ...) ou supports de vie pour se développer.

La relation que l'homme a à son hôte s'apparenterait je dirais plus à un fonctionnement bactérien parasitaire, dont la génèse du parasite, nous, se fait dans et avec les éléments constitutifs de l’hôte. Une bactérie reste à notre échelle, comme l'homme à l'échelle de Gaia, un organisme simple à faibles compétences, moulées par les conditions de son environnement. L'homme évolue également, mais toujours à des fins égocentrés et en opposition avec le maintien de son environnement de vie. Il est bien le fruit de l’interaction avec un milieu qui change constamment, couplée à certes une habileté et une influence de son encéphale. Mais l'homme est devenu incapable notamment de se situer dans l'espace alors qu'un petit rouge gorge sait toujours où il est et où il va (ça marche pas pour le petit oiseau que je suis... :blond: ), et bien d'autres... Il ne faut pas non plus, Carcharodontosaurus, trop estimer non plus l'intellect des derniers hominidés (nous) en opposition aux hominidés primitifs, il suffit d'allumer un des derniers outils créé par l'homme pour le confirmer : la télévision... :D

L'issue ne sera donc bien sur pas la mort de l'hote, la planète s'en remettra mais notre influence sera, selon mon point de vue, à minima aussi important que cette crise Crétacé-Tertiaire à laquelle il est fait mention, mes condoléances Carcharodontosaurus, espérons pas du Permien (plus de 90 % de la vie existante). L'exemple de Tchernobyl et son évolution aujourd'hui, parfois considéré comme une des réserves de biodiversité les plus importantes d'Europe par notre absence, l'illustre parfaitement... Malgré quelques individus commensaux au milieu de cette population de bactéries que nous sommes, notre issue est selon moi inéluctable (à moins qu'Elon Musk arrête le pétard et le bourbon en direct et nous mond une belle fusée... :D ).


" Pour moi, l'homme est l'organe de la décadence des mammifères. Il effectue une sélection naturelle à l'échelle planétaire, sa propre sélection d'ailleurs. C'est l'organisateur de cette fin de règne. Il peut encore faire le choix de respecter et fonctionner en harmonie avec son environnement, de maintenir l'homéostasie du parasite Gaia, mais il semblerait qu'une nature hédoniste et égoïste, qu'une culture de l'expansionnisme sans bornes, que la volonté d'une croissance infinie dans un monde fini, ne le poussent pas dans cette direction ... Est-elle la bonne en revanche ? Je ne crois pas pouvoir en juger ...

Comment ça je suis un individu négatif ?
:D " J'adore, ça illustre mon fond de pensée...

Bref, j'espère que vous avez suivi, moi, je me suis un peu perdu... L'heure d'aller allumer la télé pour ne pas rater "Les Marseillais à Pétaouchnoque" avant la fin de notre règne sur Terre...

Bref, nous sommes des microbes et on n'a pas trouvé l'antibiotique ? à part nous bien sur
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Dark Vadrouille
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Re: Notre place sur Gaia

Message par Dark Vadrouille »

J'aurai pu être de ceux qui disent que l'humanité est l'espèce maîtresse de la planète bleue, mais avec le temps et la réflexion je n'en suis plus si certain.

Il est assez étrange de nous considérer comme les maîtres du monde alors que nous ne maîtrisons finalement pas grand chose, nos connaissances scientifiques en sont à un stade pas si avancé que ça. Par ailleurs nous n'avons pas le monopole de la vie en collectivité, un parasite vivant en symbiose avec son hôte sera foutrement plus connecté à son environnement que nous.

J'aime de plus en plus à voir la Terre comme une entité, un écosystème vivant et complémentaire, avec pour racines la flore primordiale (le système nerveux ?), Il y a d'ailleurs dans ces forêts antiques des organismes vivants que nous ne connaissons pas encore.

Je ne peux m'empêcher de voir l'Homme comme ni plus ni moins qu'une machine, nous en avons toutes les caractéristiques, ce qui fait notre singularité serait notre conscience et encore plus étrange notre âme ?

Pour en revenir à la forme de vie, quelle soit organique ou minérale je considère qu'il y a vie dans les deux modes. L'une étant moins inerte que l'autre mais finalement bien plus passagère et fragile.
Pourquoi je me plais à penser que le minéral est une forme de vie ? Si l'on part du principe que nos étoiles sont des incubateurs d'autres étoiles, qui de fusion en fusion produisent de nouveaux éléments chimiques, éléments indispensables à notre forme de vie, à la formation de planètes,..., nous ne sommes plus alors que de la poussière stellaire, poussière qui se serait adaptée à son nouvel environnement.

Encore plus dingue si l'on y pense, parmis les 4 grandes forces fondamentales qui semblent régir notre univers (gravitationnelle, électromagnétique, nucléaire faible et forte), il est dit que ce qui maintient un lien entre les atomes (constitué de proton et neutron si je ne dis pas de bêtises) est la force nucléaire forte.
Cette force forte, fait que les atomes peuvent se constituer et former des tous cohérents (et sûrement moins cohérents), la force nucléaire forte est aussi à l'oeuvre dans le fonctionnement des étoiles.

À l'échelle infinitésimale, nous semblerions fonctionner comme les astres, comme les planétoïdes et autres corps et gaz que composent l'univers.

Vient alors la question : à quel moment notre conscience devient-elle plus forte que la nature première qu'est notre liaison atomique ? Par quelle opération magique devenons-nous les "êtres suprêmes", ersatz de formes divines ?

Qu'est ce qui nous différencie du minéral ou du végétal ? Avons-nous un libre arbitre, une conscience ?
Ma question m'est-elle imposée ?

Nous ne saccagons pas Gaïa, nous brûlons nos maisons et nos voisins avec, mais de nos cendres le cycle de la vie reprendra son droit, sans nous.

Proxima
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Re: Notre place sur Gaia

Message par Proxima »

L'hypothèse Gaïa développée par James Lovelock est assez subtile. J'ai du mal à distinguer la différence qu'il fait avec un écosystème. D'autant plus que cette hypothèse (de ce que j'en lis), a été théorisée par la suite de différentes manières. Néanmoins, en supposant que tu te réfères uniquement à l'hypothèse de James Lovelock, et que la fiche wikipedia ne trahisse pas ses pensées, il semble y avoir une inversion entre les causes et les conséquences.
L'ensemble des êtres vivants sur Terre formerait ainsi un vaste superorganisme — appelé « Gaïa », d'après le nom de la déesse de la mythologie grecque personnifiant la Terre — réalisant l'autorégulation de ses composants pour favoriser la vie. Un exemple cité par Lovelock à l'appui de son hypothèse est la composition de l'atmosphère, qui aurait été régulée au cours du temps de manière à permettre le développement et le maintien de la vie.



Cette idée diffère de l'écosystème qui s'adapte par effet de conséquence, jusqu'à la rupture de l'équilibre. A noter que sur terre, la représentation de la vie est tellement foisonnante qu'il est quand même assez difficile de détruire totalement un écosystème, à fortiori, la vie dans sa globalité, qui comporte de nombreuses niches, et une adaptabilité assez grande en raison même du processus de reproduction des espèces (qui favorise l'individu le plus adapté à son environnement).

Dans l'hypothèse Gaïa, je ne sais pas par quel processus se fait "l'autorégulation de ses composants pour favoriser la vie."
Ce simple bout de phrase me parait déjà être mis en échec par l'histoire de la Tourte Voyageuse exterminée par l'homme. Une "autorégulation de ses composants pour favoriser la vie" aurait voulu que l'homme soit régulé afin de réduire la menace qu'il représentait pour les tourtes voyageuse.

Cela dit, cette simple constation n'est pas une preuve en soit tant qu'on ne sait pas quelle "vie" pourrait être préservée dans les desseins de Gaïa, car à supposer que Gaïa veuille préserver la vie humaine, il n'est pas exclu qu'elle puisse mettre fin à des étapes qui auraient permis à l'homme de se développer. L'hypothèse Gaïa, à ma connaissance, ne précise pas de sauver le maximum de vie. La survie d'une bactérie sur Mars suffirait à valider une théorie de Gaïa marsienne (si on considère qu'une bactérie est éligible à la notion de vie).

Donc pour conclure pitoyablement, ma connaissance de l'hypothèse Gaïa et bien trop faible pour pouvoir répondre correctement.

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Jahroo
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Re: Notre place sur Gaia

Message par Jahroo »

Tu ici lances un sujet ambitieux qui vient se heurter aux limites des sciences, de la philosophie, de la religion, de la métaphysique. Il est peu probable que nous en connaissions un jour la réponse mais nous sommes nombreux à nous la poser, même de façon passagère. Comme tu nous invites à nous exprimer dessus, je vais tenter d'apporter ma vision de la chose... bon j'avoue que ça va pas être évident.

Personnellement, j'adhère à cette idée que la terre fasse partie du vivant. J'aime à croire que l'univers représente un Tout et que ses composants matériels et immatériels sont présents en toutes choses. Dit autrement, la matière possède toujours une part d'esprit. En ce sens, j'apprécie assez l'approche proposée par le monisme.

Pour revenir au rapport entre l'espèce humaine et Gaïa, j'ai longtemps été de ceux qui imaginent l'Humain comme un parasite. Mais j'en suis revenu car je la trouvais bien trop pessimiste. Je préfère aujourd'hui considérer que nous sommes ses enfants. Elle a permis la vie, donc celle de notre espèce, dans la soupe primitive que je vois comme une sorte de liquide amniotique et nous sommes constitué en grande partie de son eau (on ne fait pas que la gaspiller après tout). Enfin voilà, elle aurait en quelque sorte été fécondée et aurait enfanté les différentes formes de vie qui lui grattouillent la croûte.
Après, parmi ses enfants notre espèce est sans doute la plus capricieuse car elle lui fait beaucoup de mal, ainsi qu'à ses autres enfants, et l'épuise plus que de raison. Mais je n'oublie pas qu'elle est jeune, 300.000 ans c'est une broutille comparé à son âge. En vérité je ne suis même pas sûr que l'adolescence de l'espèce soit proche... Donc oui, l'espèce fait des conneries et n'a pas encore fini d'en faire mais je garde l'espoir qu'elle en tire tout de même des leçons et qu'un jour elle se rapproche de la sagesse. :angel:

J'entends souvent que l'on oppose la Nature et l'Humain. J'avoue que je trouve ce concept assez étrange... Pour moi ils ne peuvent pas s'opposer puisque l'Humain est une représentation de la Nature. Je comprends bien que Nature sous entend en fait Nature Sauvage mais je n'aime pas trop ce raccourci car il laisse entendre que toute action de l'Humain serait contre-nature. Il peut certes modifier l'état sauvage des choses mais le fondement naturel non. Tout est et reste Nature. Je sais que cette position n'est pas forcément partagée, elle est même totalement subjective et je l'assume.
A la notion de Nature sauvage, j'oppose la notion de civilisation et non d’espèce humaine car je trouve cette approche beaucoup trop ethnocentrée la plupart du temps. Toute civilisation-t-elle le même impact? non! Alors pourquoi juger l'espèce sur cette version "moderne" dominante qui se caractérise par les abus? Il y a eu, il a et il y aura encore sans doute des civilisations bien plus en harmonie avec l'ensemble.

Parfois j'aime imaginer que les Humains peuvent aussi être au service de Gaïa. Celle-ci regardant les étoiles les trouve belles avec leur scintillement. Du coup, elle aurait donner naissance aux Humains pour elle aussi briller dans l'espace et avoir quelqu'un qui l'a trouve belle. Après, bien sur ils la font souffrir mais il est rare de s'offrir un plaisir sans que celui-ci n'est un coût.

Bonus
"J'aime la règle qui corrige l'émotion. J'aime l'émotion qui corrige la règle."
George Braque

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