L'Idiot de Dostoïevski-Quelqu'un l'a lu?

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Elysia33
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L'Idiot de Dostoïevski-Quelqu'un l'a lu?

Message par Elysia33 »

Bonsoir.
Il y a longtemps que je ne suis pas venue sur le forum. Plusieurs mois, il me semble. Je m'étais inscrite à une période de ma vie assez trouble, où je venais de réaliser que j'étais sans doute condamnée à passer le restant de mes nuits seule, sans personne pour me comprendre réellement. Je le crois toujours, mais je pense m'être faite à cette idée; après tout, je m'aime assez pour être heureuse par et pour moi-même. Mais aujourd'hui, j'ai de nouveau envie de quelqu'un avec qui discuter.

L'année dernière, j'ai lu L'Idiot de Dostoïevski. Cet ouvrage est le meilleur, le plus abouti que j'ai jamais lu. Moi qui me flatte de ne jamais être submergée par les émotions, j'ai passé plusieurs jours plus morte que vive après avoir tourné la dernière page de ce livre. Oh, comme j'en ai pleuré! C'était si beau, si complexe! Mon petit monde a été boulversé par ce millier de pages issues d'un temps pourtant révolu. Je sens encore comme un pincement au cœur à cette simple évocation.

Mon rêve de la nuit passée a rappelé à ma mémoire la myriade de personnages magnifiquement écrits que contient ce livre. Ça m'a donné envie de partager à tous mon amour pour eux, en particulier pour Nastasia Filipovna. Mais c'est assez délicat de transmettre ça au lycéen moyen... C'est pourquoi je viens à vous, en espérant que quelqu'un d'autre ait lu ce joyau de papier et ait quelque chose à en dire.

Parlez-moi de tout ce qui peut s'y rapporter, de toutes vos idées à ce sujet. Faites-moi voir que d'autres personnes connaissent mon livre favori.

Ianthe

Re: L'Idiot de Dostoïevski-Quelqu'un l'a lu?

Message par Ianthe »

Bonsoir,
Je l'ai commencé il y a quelques temps mais la préparation de mes examens m'a poussé à le laisser de côté au profit d'autres ouvrages. Je reviendrais peut-être en parler ici quand je l'aurai fini.
J'en ai lu deux cent ou trois cent pages il me semble, sans accrocher (désolée si ça te déçoit). En général, j'accroche aux récits de Dostoievski vers les deux-tiers et ça ne m'empêche pas d'en être passablement bouleversée à la fin. Une exception cependant : "Souvenirs de la maison des morts", mon préféré, auquel j'ai accroché dès le départ pour l'homogénéité de sa structure, son caractère observateur et déductif, autobiographique, cru et résolument axé sur l'humain. Cela dit, je pressens que l'Idiot ne me secouera pas plus que ça. Je prévois de le lire principalement par curiosité envers toutes les personnes qui comme toi, ont été si fortement impactées par ce livre.

Pour l'instant, j'en retiens sa vision des rapports sociaux (russes j'imagine) : leur hypocrisie, leur caractère intéressé, leur méfiance, leur rudesse et conséquemment à tout cela, la pénétrance des personnages. Un angle de vue qui a un peu influencé ma façon de voir autrui.
J'en retiens aussi le récit plusieurs fois répété par l'Idiot de cette condamnation à mort en Suisse. Je ne sais pas si la réflexion autour est devenue un poncif à cause de ce livre, ou si elle n'est pas répandue et que je n'avais pas entendu ce discours avant, mais ça ne m'a pas pris aux tripes comme c'était censé le faire.
Au sujet des personnages, ils ont beaux être fouillés, ils n'ont aucune substance pour moi, je ne les trouve pas réalistes et le rapport entre la façon de penser de Dostoievski et l'élaboration de ses personnages me paraît trop flagrant pour que je marche. Raison de plus à ma préférence pour "Souvenirs de la maison des morts", exempt de ce défaut. Je ne pense pas que ça changera au fil de la lecture, connaissant déjà un peu Dostoievski.
Gania m'a rappelé un ami aimant énormément cet auteur. Je parierais qu'en lisant les passages où l'âme/les pensées de Gania étaient dévoilées, mon ami s'est senti autorisé à incarner une forme de laideur qu'il avait en commun avec lui, que Dostoievski lui a montré comment faire de ces défauts quelque chose d'élégant (élégant car intonation imaginée par Dostoievski, un auteur reconnu). Sinon, moi, c'était plutôt avec l'Idiot et Nastassia Philippovna que j'ai ressenti une connexion, encore que pour Nastassia, je ne suis pas encore sûre, il se peut qu'elle s'avère trop belle pour que je me permette de m'approprier ce personnage. Pour des raisons très personnelles, il se peut en revanche qu'Aglaé fasse germer des choses en moi.

Au sujet des associations que j'ai pu faire, eh bien, tout l'intérêt que je porte à Dostoievski est que je ne peux rien associer à ses livres pour l'instant. Je le trouve unique, aucune combinaison de savoir ne pourrait me dispenser de le lire.

Bref, tu répondrais à une question que je me pose depuis belle lurette toi aussi en me parlant de ce qui t'a bouleversé dans ce livre!

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Athane
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Re: L'Idiot de Dostoïevski-Quelqu'un l'a lu?

Message par Athane »

Hihi, je vais répondre très succinctement.

C'est un de mes livres pré-fé-rés.
J'ai longtemps utilisé le prince Mychkine comme un idéal à atteindre: se faire passer pour très naïf afin de ne rien récolter comme responsabilité. Je veux dire, pour moi ce personnage est "vivant". C'est un peu une sorte de frère imaginaire. Sa manière d'être invité partout, d'observer sans rien dire ou si peu. Faire l'Idiot. :clap:

Malheureusement, je suis mauvaise pour papoter littérature. Quoi qu'il en soit, puisque c'est demandé comme ça, avec tant de solitude... ça me donne envie de répondre. Non tu n'es pas seul.e à aimer/adorer/aduler/idolâtrer ce livre. Parce que je sais qu'on peut se sentir seul devant cette oeuvre sublime. Pour moi la lecture des œuvres de Dostoïevski a toujours laissé en moi en sentiment de sauvagerie triste, et il pénètre tellement profondément les âmes humaines,qu'on fini que je fini par me sentir seule au monde devant ce fourmillement de pensées et de caractères. Aucun auteur ne renvoie autant l'intuition que l'individualité est ineffable. Si on ne peut cerner entièrement une individualité, car elle est trop complexe, si donc on ne peut se connaître, comment connaître autrui? Comment connaître la complexité humaine? C'est ce genre de pensées qui me viennent à la lecture de nombreux livres de Dostoïevski. Et en tout particulier celui -ci.

Bref, c'est un peu un charabia hocus-pocuesque que je déverse ici. Je m'en excuse !
“Deux choses remplissent l’esprit d’admiration et de crainte incessantes: le ciel étoilé au-dessus de moi et la loi morale en moi” Kant

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