Que lisez-vous en ce moment ?

[Mei]

@Tortue, super, je vois que tu as fais le plein. De mon coté, je ne connais pas les titres dont tu parles.

Pour reprendre cette histoire de Kundera et de l'Art du Roman et pour aller un tout petit plus loin, il explique qu'un écrit dans lequel il y aurait une part romancée, un essai, du théâtre, de la poésie, et peut-être même des notes techniques ou des écrits de type un discours, un tract, dans un seul et même livre constituerait une symphonie. Comme dans la musique, l'entremêlement de ces types de textes créerait alors une harmonie littéraire, et non un unisson, chaque texte mettant l'autre en relief, comme une fondamentale en musique se trouve renforcée par une tierce ou une quinte. C'est peut être ce que tu fais de ton côté, créant par ta curiosité une symphonie littéraire !

Pour Tolstoï, et Guerre et Paix, j'ai le souvenir frappant dans la partie finale du livre de cette image du balancier pour exprimer la guerre qui se promena d'Europe vers la Russie puis de Russie vers l'Europe, un balancier qui n'a surement pas fini sa course dans le temps comme nous pouvons le constater...

Sinon j'aime particulièrement la partie romancée de Tolstoï du fait de la richesse psychologique de ses personnages. Je le trouve tellement perspicace du point de vue de sa lecture des êtres, j'adore. C'est plus visible selon moi dans Anna Karénine que dans Guerre et Paix, car il y a tellement de personnages dans ce dernier que cette force se perd un peu...

[Brunehilde]

J'ai personnellement commencé le deuxième tome de la série The Expanse (Caliban's War), qui semble sur la même lignée de qualité que le premier, lu il y a quelques mois.
Pour ceux qui ne connaissent pas c'est de la SF qui décrit un monde où l'humanité a colonisé Mars, la ceinture d'astéroïdes et une bonne partie du système solaire. Et dans tout ça la protomolécule, d'origine extra-terrestre, vient tout chambouler dans un monde à la géopolitique complexe et aux tensions déjà exacerbées.
Tout cela est décrit de manière réaliste (les effets de la gravité, du voyage spatial et des nouvelles technologies sont particulièrement bien décrits, exit les vaisseaux profilés car l'aérodynamique ne sert à rien dans l'espace etc...). Il y a aussi un bon travail sur la description de la géopolitique et des inégalités profondes de ces nouvelles sociétés, ainsi que des personnages plutôt bien définis.
Bref si vous aimez le genre ça vaut le coup

@Judith : j'ai donc fini The Once and Future King, qui m'a pas mal plu, la réflexion posée à la fin du livre m'a surprise, mais surtout dans le bon sens. Ne t'inquiète pas je n'ai pas abandonné l'idée du Lancelot en prose qui reste dans mon petit (hem ) listing de lectures futures

@Joachimm je note également La Nuit du Faune et allonge mon listing avec

[Joachimm]

@Mei, c'est que j'ai du mal à lire simultanément deux œuvres appartenant au même genre
Je pense comme toi, au sujet de Tolstoï. Je suis d'ailleurs plus sensible à la partie spéculative de Guerre et Paix qu'à ses qualités romanesques.

Moi aussi je préfère la partie théorique du roman Guerre et Paix. Ses réflexions sur la Guerre, comme quoi elle est aussi inéluctable que la pomme qui tombe de l'arbre, il n'y a pas un facteur, mais un faisceau de facteurs.

[Invité]

Ne t'inquiète pas je n'ai pas abandonné l'idée du Lancelot en prose qui reste dans mon petit (hem ) listing de lectures futures

Tant mieux, si tu t'y lances un jour, tu seras peut-être agréablement surprise une fois l'effort initial (inévitable) dépassé. Tu n'es pas tentée par un des romans de Chrétien de Troyes? C'est génial, et plus accessible que le Lancelot, tant par le volume que par la forme.

[Brunehilde]

Tu n'es pas tentée par un des romans de Chrétien de Troyes? C'est génial, et plus accessible que le Lancelot, tant par le volume que par la forme.

Si mais je me suis mis en tête que j'allais commencer par le commencement (je suis un peu rigide là-dessus on dirait ).
Au pire si jamais ça ne passe pas je pourrais toujours aller vers Chrétien de Troyes et revenir au Lancelot plus tard

[Invité]

Si mais je me suis mis en tête que j'allais commencer par le commencement (je suis un peu rigide là-dessus on dirait ).

Je comprends très bien.
Mais dans ce cas, si tu veux le vrai commencement, il te faut lire Geoffroy de Monmouth : les Prophetiae Merlini, l'Historia Regum Britaniae et la Vita Merlini. Et éventuellement même l'Historia Britonum de Nennius.
Je t'ai cité des sources littéraires en moyen anglais et en ancien français, mais les éléments les plus anciens de la "matière de Bretagne" apparaissent plus tôt, chez les chroniqueurs ecclésiastiques qui écrivent (très bien du reste) en latin.
Il en existe des traductions françaises de qualité, par exemple pour l'Historia Regum... de Monmouth, celle de Laurence Mathey-Maille aux Belles-Lettres.

Bonnes lectures en tout cas, quel que soit ton choix suivant.

[Brunehilde]

Merci Judith pour toute cette matière, ma liste s'étend à vue d'œil (et je me fais l'impression d'une maniaque qui veut lire les textes d'origine absolument comme si j'allais y trouver une vérité quelconque... mais bon ce n'est pas bien grave )

[Invité]

et je me fais l'impression d'une maniaque qui veut lire les textes d'origine absolument comme si j'allais y trouver une vérité quelconque...

Sans entrer dans la question de la vérité, c'est toujours intéressant de remonter aux sources d'une mythologie et d'observer son développement.
Pour la petite histoire, j'ai découvert la Table Ronde quand j'étais adolescente, à travers Excalibur de Boorman. Comme c'était surtout Merlin qui me plaisait à l'époque, j'ai lu une partie de Monmouth en premier - c'était évident puisque beaucoup de ses textes se rapportent à ce personnage, puis j'ai enchaîné sur le reste dans l'ordre chronologique, toujours en privilégiant les parties concernant Merlin (et j'ai donc été déçue par Chrétien, évidemment ). J'ai vu de la sorte comment la figure de l'enchanteur avait été créée et avait évolué au fil des récits, et c'était passionnant.
Dans mon aperçu, je te proposais d'ailleurs plutôt une approche inconsciemment centrée sur Lancelot, je ne sais pas pourquoi. Peut-être parce que c'est le personnage le plus connu (quoique...)?
Bref, tout ça pour dire que la maniaquerie, c'est parfois très bien.

[Brunehilde]

...Pour la petite histoire, j'ai découvert la Table Ronde quand j'étais adolescente, à travers Excalibur de Boorman....

Ahhh Boorman . J'ai vu Excalibur en classe de cinquième pendant le cours de français, une révélation ! C'est clair que Merlin en est un personnage central (et magnifiquement interprété par Nicol Williamson).
Je regrette de ne pas avoir comme toi poussé tout ça vers les sources de la légende (il faut dire que dans mon entourage on écumait pas non plus les bibliothèques, surtout à douze ans, donc je me suis contentée de ce que les librairies basiques offraient en romans arthuriens récents...)
(Ça y est j'ai Carmina Burana dans la tête )

Bref, tout ça pour dire que la maniaquerie, c'est parfois très bien.

Je confirme, ça fait découvrir des choses magnifiques !

[Invité]

Ahhh Boorman . J'ai vu Excalibur en classe de cinquième pendant le cours de français, une révélation ! C'est clair que Merlin en est un personnage central (et magnifiquement interprété par Nicol Williamson).

Eh oui... Comme je ne suis pas très maligne sur ces choses-là, j'ai mis du temps à comprendre qu'en fait, j'étais surtout tombée amoureuse de Williamson, mais bon : j'étais jeune . Mais comme le personnage de Merlin s'est avéré être l'un des mythes les plus fascinants du Moyen-Age, j'ai eu de la chance.
Quant à Williamson, c'est un grand acteur, particulièrement dans le répertoire shakespearien : j'ai donc fait d'une pierre deux coups cette fois-là.

Ça y est j'ai Carmina Burana dans la tête

Moi aussi.

[homer]

ça y est moi aussi j'ai Carmina Burana dans la tête, avec des flashs de chevauchée parmi les arbres en fleur, de forêt profonde et ...

les funérails de Siegfried.
Merlin & Arthur m'avaient beaucoup marqué.

[Invité]

les funérails de Siegfried.

Ah, la fin! Quand Perceval rend à la Dame du Lac l'épée rougie du sang de Mordred, et qu'il revient juste à temps pour assister au départ d'Arthur pour Avalon.
Oui, c'était du sacré cinéma et je crois que beaucoup de gens en ont été marqués. Dans Hope and Glory, si mes souvenirs sont bons, Boorman se montre, enfant, jouant déjà avec les personnages du mythe pour échapper aux maux de la guerre, preuve que le film réalisé plus tard était fondamental pour lui.

[homer]

Hors-sujet

Boorman se montre, enfant, jouant déjà avec les personnages du mythe pour échapper aux maux de la guerre, preuve que le film réalisé plus tard était fondamental pour lui.

Ca me parle ce que tu dis [mention]Judith[/mention] , les mythes, contes et légendes comme liens avec des choses fondamentales dont nous héritons, qui peuvent nous porter, et que nous transmettons. Etre en contact dès l'enfance avec ces grands récits me parait tellement fondateur. Intérieurement je suis resté dans la forêt embrumée, traversée de légendes, issues des histoires racontées par ma mère - originaires de Bretagne, Brocéliande est toujours juste hors du champ de vision - et on s'est empressés avec ma femme d'emmener nos filles se promener dans ces régions de l'esprit humain. Mais je me rends compte que j'écris des trucs de plus en plus hors sujet par rapport au topic "que lisez-vous en ce moment" !

[Invité]

Hors-sujet

Intérieurement je suis resté dans la forêt embrumée, traversée de légendes, issues des histoires racontées par ma mère - originaires de Bretagne, Brocéliande est toujours juste hors du champ de vision - et on s'est empressés avec ma femme d'emmener nos filles se promener dans ces régions de l'esprit humain.

Je suppose que c'est assez universel, cette dimension fondatrice des mythologies familiales, ou du moins de celles découvertes et adoptées dans l'enfance. De mon côté, je ne suis pas vraiment sortie non plus d'un monde peuplé de dibbouks, de golems et de rabbins miraculeux (pas si différents que ça de Merlin à plusieurs égards) transmis par ma mère. Je n'ai pas d'enfants mais j'ai raconté et je raconte encore les mêmes histoires à mes neveux, et ça passe très bien -malgré l'attrait quelque peu fatal des warhammers et autres gobelins vendus en série.
Comme disait ce bon vieux Wordsworth, bien avant Freud : Child is Father of Man.

[Tortue]

En week-end à Combourg, j'ai commencé Mémoires d'outre-tombe de Chateaubriand. Tous les lieux de son enfance me sont familiers : je suis même surpris de trouver leur nom sous la plume d'un grand écrivain. À propos de légendes, il mentionne la forêt de Brécheliant

[homer]

Brécheliant, Brécilien, Brocéliande : j'ignorai comment le nom avait évolué et je le découvre grâce à ton message @Tortue ! D'autant que ça s'appelle la forêt de Paimpont maintenant...
EDIT : un lien vers une page que je n'ai que survolée, mais qui semble rassembler beaucoup d'infos à ce propos : https://broceliande.brecilien.org/La-foret-de-Brecilien

[InMedio]

N'ayant pas décroché de Pratchett, je viens annoncer que j'ai terminé dans le train hier "Nobliaux et Sorcières".
Pour moi de pas très loin le meilleur des quelques tomes du Disque Monde que j'ai lus.
Déjà Pratchett est un romancier inégalé, autant dans la construction d'intrigues que dans la profondeur des personnages, le tout dans un style si poétique et à-moitié-dit dont je ne vois pas comment se lasser, mais alors Patrick Couton est incroyable d'avoir su traduire tout ça avec autant d'excellence.

[homer]

... ça me rappelle qu'il va bien falloir que je lise Terry Pratchett un jour, quand même...

[Fugace]

J'ai commencé Houellebecq, je ne connaissais pas. D'abord "Extension du domaine de la lutte", sympathique et accrocheur mais sans plus puis "Les Particules Elementaires" et là, j'ai été bluffé. Clairement le livre est génial. Beaucoup de cynisme et d'humour noir, ce qui n'est pas pour me déplaire, avec surtout une grande acuité sur l'analyse de notre société et de ses travers. Il appuie là où ça fait mal, avec élégance et bienveillance. Et la fin est superbe. Je viens de commencer "La carte et le territoire", pour l'instant j'ai un peu de mal à m'y plonger. Mais il s'est inclus lui-même comme sujet dans le roman (et peut-être personnage, je ne sais pas encore) et ça, sur le principe, c'est très amusant.

[Brunehilde]

N'ayant pas décroché de Pratchett, je viens annoncer que j'ai terminé dans le train hier "Nobliaux et Sorcières".
Pour moi de pas très loin le meilleur des quelques tomes du Disque Monde que j'ai lus.

Celui-là vaut le coup rien que pour le duo entre Ridculle et Esmé Ciredutemps. Et je suis sûre que Shakespeare a visité Lancre un jour

[Cobb]

Essais d'empirisme radical de William James.

Lecture très drôle.

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Non, je blague , mais très inspirant.

[Invité]

Clairement le livre est génial. Beaucoup de cynisme et d'humour noir, ce qui n'est pas pour me déplaire, avec surtout une grande acuité sur l'analyse de notre société et de ses travers. Il appuie là où ça fait mal, avec élégance et bienveillance. Et la fin est superbe.

Je suis d'accord. Tout Houellebecq est à lire de toute façon, c'est l'un des romanciers contemporains les plus essentiels.

[Joachimm]

J'ai commencé Houellebecq, je ne connaissais pas. D'abord "Extension du domaine de la lutte", sympathique et accrocheur mais sans plus puis "Les Particules Elementaires" et là, j'ai été bluffé. Clairement le livre est génial. Beaucoup de cynisme et d'humour noir, ce qui n'est pas pour me déplaire, avec surtout une grande acuité sur l'analyse de notre société et de ses travers. Il appuie là où ça fait mal, avec élégance et bienveillance. Et la fin est superbe. Je viens de commencer "La carte et le territoire", pour l'instant j'ai un peu de mal à m'y plonger. Mais il s'est inclus lui-même comme sujet dans le roman (et peut-être personnage, je ne sais pas encore) et ça, sur le principe, c'est très amusant.

Mon préféré de Houellebecq est pour moi Extension du domaine de la lutte, j'ai été saisi par ce regard désabusé, comme si, une fois arrivé à l'âge adulte, c'était la déconvenue, le désenchantement. Il dépeint à merveille les métiers du tertiaires et les désillusions qui accompagnent. Je pense que ce roman qui date de 94 est à classer dans l'anticipation sociale ; à un moment donné, un personnage dit qu'il se sent comme une cuisse de poulet sous cellophane, pour parler du marché du sexe. 15 ans avant notre mise en vitrine via les sites de rencontre. J'aime à la fois sa prose et ses idées. Ce roman a sans doute beaucoup parlé aux informaticiens, mais aussi à tou-tes ceux-elles qui ont été cadre dans la capitale.
J'ai aussi beaucoup d'émotion pour son texte court Rester vivant.

[Rune]

Au sujet d'Houellebecq et de La Carte et le Territoire : il m'avait semblé avoir lu un ''roman-somme'' où l'auteur avait été capable d'ingérer ce qui faisait l'essence de notre époque, ainsi que tout ce qui s'était fait en littérature dans la période moderne (policier, autofiction, utopie-distopie etc), puis de tout ''recracher'' avec un style tout à fait singulier. Je suis aussi prête à parier que ce livre restera comme une des références de notre littérature contemporaine.

Cela m'a un peu réconciliée avec Houellebecq : j'étais en effet restée traumatisée par certaines scènes bien trash des Particules élémentaires il y a fort longtemps.

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Ne me demandez pas lesquelles, j'ai réussi à oublier et je ne veux PAS me souvenir

Sinon, en ce moment, je lis En cas d'amour. Psychopathologie de la vie amoureuse d'Anne Dufourmantelle.

Cette dernière était philosophe et psychanalyste à la fois.
''Était'', car elle est décédée en 2017 en essayant de sauver l'enfant d'une amie de la noyade. C'est troublant, car elle évoque un cas très similaire dans son livre...

Dans cet ouvrage, elle se sert des souvenirs de ses séances avec ses patients pour évoquer des problématiques qui tournent autour de l'amour et du couple, tout en proposant des tentatives de compréhension de ces problématiques en faisant appel à des philosophes ou à d'autres auteurs. Elle invoque par exemple Kierkegaard pour mieux penser la ''répétition'' d'événements qui reviennent dans une vie amoureuse ou encore à travers différentes générations. Ou Duras et Lol V Stein pour éclairer le concept d'événement marquant et la façon dont il est vécu.

Elle a un style assez littéraire et sensible, dans le sens où elle s'implique dans son texte, littérairement et personnellement.

J'en mets un petit extrait pour illustrer :

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Il s'agit de la première page du livre. Elle reçoit une patiente qui lui demande : « Je veux que vous me débarrassiez de l'amour.»
« Elle, la psychanalyste, ne peut s'empêcher de sourire. Sourire de cet aveu. Aveu d'une femme qui ne laisse aucun dehors altérer ni sa voix ni son regard. Yeux bleus défendant un espace assiégé. Elles sont deux, assises face à face dans l'intimité d'une pièce que les lampes protègent de l'obscurité. »

Moi qui avais peur d'un texte trop ''aride'' et théorique, je trouve que c'est l'idéal pour me remettre un peu à la philo.

Hors-sujet

Et puis comme en ce moment je regarde la série ''En thérapie'', ça permet des échos intéressants entre les deux.

[Invité]

C'est troublant, car elle évoque un cas très similaire dans son livre...

Pas forcément. Tu connais le petit livre de Pierre Bayard -lui aussi psychanalyste- intitulé Demain est écrit?

Hors-sujet

Et puis comme en ce moment je regarde la série ''En thérapie'', ça permet des échos intéressants entre les deux.

Je la regarde moi aussi (comme un nombre respectable de Français, j'imagine), et je trouve cette saison pesante et mal écrite. la première était pourtant prometteuse, mais cette fois-ci, les scénaristes et les réalisateurs me paraissent avoir donné sans scrupules dans la facilité. Dommage.