Que lisez-vous en ce moment ?

[Arepo]

Pas d'urgence pour les sources, quand tu pourras.

Je vais poster rapidement, mais j'ai deux questions : est-ce que tu t'intéresses plutôt à l'histoire du texte de la Bible (comment a-t-il été rédigé, édité, modifié, éventuellement commenté etc.) ou plutôt à celle des multiples cultures qui l'ont produit (où et quand se sont-elles développées, comment fonctionnaient-elles, etc.) ? C'est indissociable dans une certaine mesure, mais les spécialistes ne sont pas les mêmes. Par ailleurs, souhaites-tu plutôt des sources écrites ou des sources audio -voire vidéo?

Bonne semaine !

Merci, à toi aussi.

edit : également, en quelle(s) langue(s) es-tu disposée à lire ou écouter? En français, il y a pas mal de choses mais souvent, les travaux en allemand, en anglais et en hébreu sont meilleurs que les nôtres.

Merci Judith, je vais répondre dans l'ordre :
- je suis plutôt intéressée par l'histoire du texte, l'aspect philologique en somme ;
- je suis plus à l'aise avec les sources écrites mais les sources audio et vidéo sont aussi possibles si les qualités d'enregistrement sont suffisamment bonnes (j'ai des troubles sensoriels importants qui ne me permettent pas du tout de filtrer/hiérarchiser les sons) ;
- côté langues : anglais sans problème pour lecture et audio / allemand à l'écrit seulement et modérément / hébreu... j'aimerais tellement pouvoir te dire oui mais malheureusement non, pour le moment je n'ai pas eu le temps d'apprendre plus que l'alphabet, un peu de vocabulaire courant et quelques notions de linguistique comparée avec l'arabe. J'imagine que ton métier t'amène à être beaucoup en contact avec cette langue, as-tu des compétences en hébreu biblique et en hébreu contemporain ? Je suis assez admirative, c'est une langue exigeante !

[Judith]

Merci de tes réponses. Je vois mieux quoi te conseiller.

as-tu des compétences en hébreu biblique et en hébreu contemporain ?

Oui. L'hébreu biblique fait partie de mon domaine de recherche professionnel au même titre que le grec et que les autres langues "bibliques" (araméen, syriaque, latin etc.). Quant à l'hébreu moderne, je le comprends bien et je le parle... moins bien ; mais il paraît que je suis compréhensible malgré mon accent.

[Fu]

En aparté au milieu de ces messages bibliques : de mon côté je lis trois livres en même temps, ce qui n'est jamais une bonne idée.

Moby Dick, j'en suis aux deux tiers, en français après un premier essai infructueux en anglais il y a quelques années. J'ai déjà lu de longs romans compliqués en anglais, mais là je n'avais le courage. Je débute La guerre du Péloponnèse, de Victor Davis Hanson, parce que ça a l'air bien. Je révise aussi Baduk, Made Fun and Easy de Chihyung Nam, les trois tomes, parce qu'un vieux Coréen me les a offerts il y a des années après m'avoir battu à plate couture au go (ou baduk, en Corée).

Sinon, je viens de finir Les croisades vues par les Arabes, d'Amin Maalouf, déjà lu il y a quelques années mais j'avais tellement apprécié que je voulais le relire. J'ai cherché que lire dans les autres livres de cet auteur, sans rien trouver pour l'instant qui me faisait envie. C'est pour ça que je me suis tourné vers le Péloponnèse.

J'ai aussi relu toute la saga des Princes d'Ambre, avec une préférence définitive pour la première moitié, l'histoire de Corwin. L'histoire de Merlin apporte plein de détails sympathiques sur l'univers mais ses rebondissements incessants et hors de tout contrôle m'ont fatigué. Par ailleurs, à chaque fois qu'un livre, film ou jeu fait des références à Alice au Pays des merveilles — et ils sont nombreux à le faire ! —, je me mets à le détester. Je suis allergique à ce roman de Carroll… Juste avant Ambre, j'ai relu L'Enchanteur, de Barjavel, c'est lui qui m'a donné envie de relire Ambre, d'une certaine façon.

Oh, et avant cela il y a eu Tristes Tropiques de Lévi-Strauss, que j'ai lu en plein de fois parce que c'est bien, mais c'est long.

[Brunehilde]

...
J'ai aussi relu toute la saga des Princes d'Ambre, avec une préférence définitive pour la première moitié, l'histoire de Corwin. L'histoire de Merlin apporte plein de détails sympathiques sur l'univers mais ses rebondissements incessants et hors de tout contrôle m'ont fatigué. Par ailleurs, à chaque fois qu'un livre, film ou jeu fait des références à Alice au Pays des merveilles — et ils sont nombreux à le faire ! —, je me mets à le détester. Je suis allergique à ce roman de Carroll… Juste avant Ambre, j'ai relu L'Enchanteur, de Barjavel, c'est lui qui m'a donné envie de relire Ambre, d'une certaine façon.

L'enchanteur est un des rares livres que j'ai lus et relus, pourtant le reste de l'oeuvre de Barjavel a un certain goût de redite d'un roman à l'autre, mais celui-ci est tellement décalé par rapport aux récits arthuriens classiques que c'est toujours un plaisir

Quant aux princes d'Ambre je partage ton sentiment, et je pense que ça tient aussi au fait que l'histoire de Corwin nous fait découvrir l'univers de Zelazny à travers ses yeux.
Et j'ai toujours regretté de ne jamais retrouver Deirdre dans la suite, comme une histoire qui n'aurait jamais été racontée... *Soupir*

[Arepo]

En aparté au milieu de ces messages bibliques [...]

Ciel, un hérétique !!!

Je révise aussi Baduk, Made Fun and Easy de Chihyung Nam, les trois tomes, parce qu'un vieux Coréen me les a offerts il y a des années après m'avoir battu à plate couture au go (ou baduk, en Corée).

"Fun and Easy", c'est tentant, mais je pense que c'est une promesse que le Go aura du mal à tenir... En tout cas pour moi c'est un jeu qui n'a jamais été "easy" et je doute qu'il le devienne un jour. "Fun", pourquoi pas, en particulier quand on utilise les petites pierres comme projectiles, mais je ne sais pas si c'est une règle très conventionnelle.

Sinon, je viens de finir Les croisades vues par les Arabes, d'Amin Maalouf, déjà lu il y a quelques années mais j'avais tellement apprécié que je voulais le relire. J'ai cherché que lire dans les autres livres de cet auteur, sans rien trouver pour l'instant qui me faisait envie.

J'ai eu deux coups de cœur dans l’œuvre de Maalouf, Léon l'Africain côté romans et Les identités meurtrières côté essais. Le seul bémol, c'est que ce sont de très anciennes lectures, je devais avoir une douzaine d'années pour le premier et être tout juste adulte pour le second ; comme je ne les ai pas relus, je ne sais pas si j'aurais les mêmes critères aujourd'hui, mais je garde de Léon l'Africain le souvenir d'un passionnant voyage dans l'espace méditerranéen et dans le temps, qui m'avait fascinée et a d'ailleurs sans doute impacté mes choix professionnels par la suite.
Quant aux Identités meurtrières, il m'a laissé le souvenir d'une réflexion simple, pleine de bon sens et en même temps extrêmement juste sur la question de l'identité individuelle, perçue par l'auteur comme étant à la croisée d'une multitude d'identités collectives. Maalouf propose l'idée que notre singularité surgit de la confluence des différentes communautés qui se rencontrent en nous. En découle l'hypothèse que l'équilibre pour soi et pour le groupe réside dans la reconnaissance de ces multiples appartenances, et que la violence identitaire émerge souvent lorsque, pour de diverses raisons, une identité devient dominante et excluante au sein d'un individu et, par extension, au sein d'un groupe qui fonctionnera comme lui. Tout cela sur fond de guerre civile libanaise, évidemment...

[Arepo]

Suite de l’aparté biblique, je mets une alerte et un HS pour que nos amis apostats puissent faire cela s'ils le souhaitent :
(Non Fu, je ne pense pas à toi... )

Hors-sujet

Oui. L'hébreu biblique fait partie de mon domaine de recherche professionnel au même titre que le grec et que les autres langues "bibliques" (araméen, syriaque, latin etc.).

Wahou, ça me fait rêver, j'ai quelques notions d'araméen contemporain (soureth) et de syriaque aussi, mais guère plus qu'en hébreu. Et les supports d'apprentissage sont vraiment rares, ce qui ne me facilite pas la tâche.
Le latin fait indirectement partie de mon domaine de travail ; je pense que nous sommes de lointaines collègues, j'enseigne dans un département de la 14ème section (études romanes).

Quant à l'hébreu moderne, je le comprends bien et je le parle... moins bien ; mais il paraît que je suis compréhensible malgré mon accent.

Eh bien nous sommes complémentaires parce le système phonologique des langues sémitiques est à peu près la seule chose que je maîtrise.

[Fu]

Hérétique je suis. À une époque, ou dans certains pays, j'aurais moins fait le malin.

Sinon il y a la version du jeu de go inventée pas mon fils : on fait des pichenettes dans ses pierres pour essayer de chasser les pierres adverses du plateau. Je ne sais plus comment il nomme cette version, mais c'est un nom rigolo !

Je lirai certainement un de ces deux livres de Maalouf, les deux me font de l'œil. Merci pour ces précisions.

[Judith]

je pense que nous sommes de lointaines collègues

Effectivement.

Sur l'histoire textuelle de la Bible, quelques suggestions de lecture.


En français, ce qu'il y a de plus synthétique et correct aujourd'hui à mon avis reste le livre d'A. Schenker et P. Hugo, L'enfance de la Bible hébraïque. L'histoire du texte de l'Ancien Testament à la lumière des recherches récentes (Genève 2005).
Si tu t'intéresses à la question des versions anciennes et de leurs influences sur le Texte Massorétique (le texte hébreu actuel, qui est assez tardif et a intégré de nombreuses particularités des traductions d'un hébreu plus ancien) : la collection de La Bible d'Alexandrie publie sous la direction de plusieurs chercheurs (M. Harl, G. Dorival, O. Munnich et S. Morlet) l'intégralité de la Septante, la version grecque, par volumes munis chacun d'une comparaison systématique avec l'hébreu et d'analyses lexicales, historiques et littéraires du texte. C'est très massif, il y a une vingtaine de volumes dont le dernier date d'il y a un an ; mais tu peux te contenter du Pentateuque paru en un seul volume au Cerf en 2001, avec une annotation réduite, dont l'introduction très nourrie te donnera l'essentiel des données sur la question.

En anglais, tu peux te fier au Oxford Handbook of Biblical Studies (J. Lieu et J. W. Rodgerson, Oxford 2008), qui comprend des parties sur l'histoire du texte très recommandables. Il existe aussi un Oxford Handbook of the Septuagint (Dir. A. Salvensen et T. Law, 2021) qui est très bien. Sinon, rien ne vaut, bien qu'elle ait évidemment vieilli, la Cambridge History of the Bible (P. R. Ackroyd et C. F. Evans pour l'édition de 1970, reprise en 2008) : le tome I est consacré à l'histoire du texte jusqu'à la Vulgate.

Sinon, juste pour quelques bases essentielles, la BNF a mis, autour de la question de Qumrân, un article en ligne très éclairant. Il y est aussi question de la LXX.

[Arepo]

Merci beaucoup @Judith, tes recommandations correspondent tout à fait à ce que je cherchais.

J'ai lu le doc de la BNF, qui permet en quelques pages claires et concises de s'orienter dans le temps et parmi les principales versions, je le trouve très utile.

Tout cela me donne vraiment envie d'en savoir plus. Les deux travaux francophones que tu mentionnes sont disponibles dans les BU de ma ville ; quant à la Cambridge History of the Bible, j'ai trouvé une version numérique du 1er volume à un prix accessible, j'aurai donc de quoi occuper mes vacances. À suivre... Encore un grand merci !

[Shingouz]

Je suis reparti pour ma part dans une période historico-policière : relu tous les "Louis Fronsac" de Jean d'Aillon et ai enchaîné sur les "Edward Holmes".
Cela m'arrive très souvent de relire plutôt que découvrir... surtout quand il est temps de vider les cases mémoires et de calmer le hamster.

[Judith]

@Arepo de rien, c'est avec plaisir. Bonnes lectures.

[InMedio]

Je vous ai dit que j'avais enfin terminé Dracula ?
Pouf pouf : j'ai enfin terminé Dracula !
C'était long et pas toujours fort agréable. Autant le format épistolaire ménage de très bons effets de suspense, d'attente, de tension, autant la détente qui s'ensuit manque .. de détente. Comme c'est constamment raconté après coup, c'est comme si l'enjeu était moins immédiat et la scène finale, bien que magnifique m'a semblé molle.

Ceci dit j'ai réellement apprécié les personnages de Mina Murray/Harker et de Van Helsing évidemment.

[Judith]

Le grand secours de T. B. Reverdy (2023).

Un lycée de Bondy, en Seine-Saint-Denis, entre le périphérique et la nationale. Juste avant l'ouverture des grilles, une altercation banale entre Mahdi, un caïd local, élève du lycée, et un policier adepte des salles de sports s'envenime suite à un concours de circonstances, avant que des jeunes aux intentions douteuses s'en emparent pour fomenter une émeute et saccager le quartier. Pendant ce temps, dans l'établissement, la CPE court de bagarres en situations kafkaïennes, une journée de grève est projetée par un syndicaliste aux idées obsolètes, une enseignante amatrice de théâtre et de poésie anime, en compagnie d'un écrivain dépressif, des ateliers d'écriture et de théâtre où dialoguent Molière, le rap et La Princesse de Clèves. Mohamed, un bon élève aux goûts littéraires, assiste aux ateliers et écrit des poèmes tout en rêvant à la jolie Sara. Lorsque les émeutiers assiègeront puis ravageront le lycée en fin de journée, lorsque Mahdi et sa bande introduiront dans l'établissement une arme automatique, quel "grand secours" sera porté à ceux que l’État a depuis longtemps abandonnés corps et âmes ? La littérature, la foi lucide de quelques-uns, celle aveugle d'autres, ou plus prosaïquement un dispositif anti-incendie qui évitera in extremis que l'irréversible se produise?
Un beau roman social, un peu à l'ancienne avec ses personnages généreux ou sordides, ses questionnements rageurs, son sens de la nuance et de la complexité également. L'unité de lieu, de temps et d'action (une journée de classe, le lycée et ses abords immédiats, l'organisation d'une émeute) concentre le récit et lui confère le dynamisme nécessaire, tandis que la multiplication des points de vue et l'enchevêtrement savant des arcs narratifs évitent tout manichéisme et permettent l'analyse méticuleuse des événements. Le portrait collectif de la banlieue qui en ressort est certes sans concessions, mais aussi emprunt de poésie et même, peut-être, d'espoir.

[Tortue]

Ta présentation est engageante, je note ce titre. Je n'ai encore jamais lu cet auteur !


En ce moment, je lis Factographies : l'enregistrement littéraire à l'époque contemporaine de Marie-Jeanne Zenetti, qui décrit une forme de littérature factuelle qui se distingue par sa nature fragmentaire, son refus du spectaculaire et la position de retrait de son auteur (les œuvres étudiées sont de Charles Reznikoff, Alexander Kluge, Marcel Cohen, Annie Ernaux et Georges Perec). Les deux gestes principaux des "factographes" sont d'une part la captation d'un matériau documentaire et d'autre part la recomposition des éléments ainsi prélevés. Ces œuvres adoptent une même posture vis-à-vis des violences historiques (en particulier des victimes de ces violences dont il ne reste plus guère de traces) et invitent à réfléchir sur les différentes pratiques mémorielles.

Je lis aussi le journal de Taos Amrouche, dans lequel elle note dans un style vif et lyrique les détails de la relation clandestine qu'elle a entretenue avec Jean Giono. Le portrait qu'elle trace de lui diffère sensiblement de la plupart des portraits d'écrivains que l'on trouve dans les écrits autobiographiques. Ce portrait est traversé et déformé par la violence des sentiments qui animent Taos Amrouche : il est tantôt (et le plus souvent) un être de fuite dont la froideur la blesse, tantôt un amoureux bêtifiant qui ressemble fort peu à son image officielle. Parfois l'écrivain plus expérimenté donne des conseils d'écriture à sa cadette, qui n'a presque rien publié et n'est alors connue que pour ses enregistrements de chansons traditionnelles et son activité radiophonique. La précarité de cette relation et l'attente à laquelle Amrouche est perpétuellement contrainte est à l'origine de l'introspection à laquelle elle se livre jour après jour. Comme souvent en pareil cas, les résolutions qu'elle adopte se révèlent inefficaces, ses efforts d'analyse demeurent sans effet sur sa sensibilité, mais elle a le mérite (pour elle et pour nous) de laisser une trace vivante et complexe de la femme qu'elle a été à cette période de sa vie, et plus particulièrement de sa relation avec Giono qui me semble relativement méconnue.

[Judith]

sa relation avec Giono qui me semble relativement méconnue.

C'est vrai que ce n'est pas l'épisode le plus connu de la vie des deux écrivains (il me semble qu'il existe des entretiens radiophoniques entre eux, mais je ne savais pas qu'Amrouche parlait d'une telle liaison dans ses Carnets). Je note de les lire, c'est intéressant.

tantôt un amoureux bêtifiant

Ça ne m'étonne pas de Giono. Toute son œuvre est traversée par la tentation du romantisme bêlant : tentation heureusement refoulée la plupart du temps, mais qui laisse quelques traces littéraires (Angelo... ). Pagnol a su en faire ses choux gras dans ses adaptations cinématographiques - que j'aime beaucoup d'ailleurs. C'était aussi un coureur impénitent, si mes souvenirs sont bons, mais tout a été fait pour gommer ces aspects peu glorieux de l'écrivain.

[Tortue]

J'ai justement prévu d'écouter ces entretiens, qui sont accessibles sur Internet. Les faits consignés dans les carnets de Taos Amrouche sont nettement antérieurs à ces entretiens : j'ignore ce qu'est devenue leur relation entre-temps.

Un gros bémol tout de même : l'éditrice a fait le choix incompréhensible d'exclure de la publication le premier des carnets dans lesquels est consigné le journal, au motif qu'il a servi de matrice à un récit de Taos Amrouche

Toute son œuvre est traversée par la tentation du romantisme bêlant : tentation heureusement refoulée la plupart du temps, mais qui laisse quelques traces littéraires (Angelo... ).

C'est quelque chose qui m'avait échappé Il faut dire que je connais mal son œuvre, même si j'ai plein de romans de lui à portée de main.

[Fu]

Je dois être un romantique bêlant ou bêtifiant, j'ai adoré le personnage d'Angelo dans Le Hussard sur le toit.

[Judith]

j'ai adoré le personnage d'Angelo dans Le Hussard sur le toit.

Pourquoi pas? C'est un imbécile heureux doté d'un bon système immunitaire et d'une chance invraisemblable : une figure rafraîchissante dans l'univers d'un roman où par ailleurs, presque tout est en décomposition, littéralement et symboliquement.

[Arepo]

Plusieurs lectures en cours, dont une que je viens de terminer : Toute une moitié du monde d'Alice Zeniter.

Il s'agit d'une réflexion sur la littérature, dans un style proche de l'essai sans toutefois reprendre rigoureusement les caractéristiques de ce genre (et c'est peut-être justement dommage).
On y trouve quelques bonnes idées, certains passages sont agréables à lire, d'autres sont franchement pesants et ressemblent à des dissertations de khâgneux : des citations à revendre y sont introduites dans un style pataud derrière lequel on entrevoit néanmoins une très grande envie de bien faire.

Je ne sais pas comment qualifier cet ouvrage, j'ai l'impression que l'autrice et son éditrice ont sous-estimé l'ampleur de la tâche : écrire sur la littérature pour des lecteurs qui aiment lire, c'est un projet ambitieux qui demande un travail plus approfondi que celui-ci. Si, en revanche, ce livre est un moyen de parler de littérature à des lecteurs non avertis, je pense que le style pseudo-académique mal maîtrisé dans lequel il est rédigé découragera vite - à juste titre - celles et ceux qui ne sont pas passionné•e•s par le sujet.

Est-ce que d'autres personnes ici l'ont lu et ont réussi à se faire un avis ?

@Judith et Fu : j'ai trouvé votre dernier échange particulièrement cocasse, merci pour ce petit élan de légèreté.

[Tortue]

Je ne l'ai pas lu mais j'ai hésité à l'acheter. Il n'est pas si fréquent que de jeunes auteurs et autrices écrivent des textes sur la littérature (et l'angle choisi me semblait intéressant). Bon, dommage !

[Arepo]

Je ne l'ai pas lu mais j'ai hésité à l'acheter. Il n'est pas si fréquent que de jeunes auteurs et autrices écrivent des textes sur la littérature (et l'angle choisi me semblait intéressant). Bon, dommage !

Je ne voudrais pas te décourager de le lire s'il te tente, il est relativement court et certaines références sont intéressantes. Ce n'est pas un livre à bannir non plus...

As-tu lu L'Art de perdre ? Je pense qu'il pourrait vraiment t'intéresser.

[Fu]

L'Art de perdre, c'est un titre que ne renierait pas Paul Watzlawick. J'ai lu Comment réussir à échouer et Faites vous-même votre malheur, de cet auteur, c'était distrayant à défaut d'être utile.

[Arepo]

J'ai lu Comment réussir à échouer et Faites vous-même votre malheur, de cet auteur, c'était distrayant à défaut d'être utile.

Ah, je ne connaissais pas, c'est une mouvance de développement personnel à l'envers ?!?!
(Si tant est que le développement personnel soit à l'endroit, mais c'est un autre débat...)

En fait, L'Art de perdre est déjà un emprunt, c'est le titre de la traduction française d'un poème d'Élizabeth Bishop intitulé en anglais One Art. On le trouve facilement sur la toile, c'est une belle lecture si vous en avez le temps et l'envie.

Éléments de contexte pour la lecture :

► Afficher le texte

Le poème évoque la perte et, en particulier, celle qui est aussi définitive qu'inéluctable. Il est profondement ancré dans l'expérience de vie de son autrice, qui a résidé de nombreuses années chez sa compagne (architecte) au Brésil, avant leur séparation, puis leurs retrouvailles à NY... Retrouvailles qui furent tragiquement écourtées par le suicide de cette même (ex-)compagne.

[Tartempion]

Ma fille vient d'acheter la BD "Comme un oiseau dans un bocal". Je l'ai lue ce week-end et je l'ai trouvée bien construite avec plein d'informations utiles sur la douance. Vu que j'ai parcouru ce forum et d'autres sites pendant ma période de questionnement il y a quelques années, je n'ai pas appris beaucoup de nouvelles choses mais j'ai apprécié la manière dont l'autrice aborde le sujet.

Sinon, j'ai récemment commencé "La zone du dehors" mais il est en concurrence avec le premier roman d'une pentalogie écrite par une personne que je côtoie depuis longtemps.

[Fu]

Fini Moby Dick (j'ai beaucoup apprécié !), le Baduk avance bien, mais La guerre du Péloponnèse, de Victor Davis Hanson, que c'est pénible ! Beaucoup trop de redites, ça piétine, ça saute ici et là dans le temps et l'espace, ça mentionne — et divulgâche — dix fois des événements que l'on ne détaillera que beaucoup plus tard… L'auteur fait, je pense, une erreur que l'on trouve dans beaucoup de préfaces de romans classiques : s'imaginer que le lecteur connaît déjà le sujet sur le bout des doigts et qu'il est acceptable de mentionner lieux, personnages et événements sans se préoccuper de l'ordre ni du plaisir de la découverte.
Le sujet est passionnant, l'écriture est rebutante, je suis déçu et ne sais pas si j'aurai le courage d'en venir à bout…