La carotte, ou le besoin de sens

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Aïnoa
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La carotte, ou le besoin de sens

Message par Aïnoa »

Bon, après une discussion sur le chat ou en MP, je ne sais plus, me revient à l'esprit un questionnement que j'ai déjà depuis bien longtemps.

Perso, si je ne sais pas pourquoi je fais/dois faire quelque chose, j'ai pas envie, je ne le fais pas. Je ne vois pas pourquoi je le ferai si je n'ai pas une "carotte", un but, un objectif à plus ou moins long terme, si je ne comprends pas pourquoi. Il faut aussi que ce but soit un minimum "concret".
Ca peut aussi être des défis que je me lance moi-même. Je fais ça très souvent, j'en ai besoin. Parfois physiques ces défis, parfois autres. Pas forcément de super gros, mais "grimper cette montagne", "faire mon ménage avant la fin de la semaine", "oser poster un nouveau topic/post" (bah çuilà j'aurais pas du le faire... je peux plus le supprimer le topic, trop tard...) , "me prendre moins la tête sur ce que pensent les autres de moi", ... enfin ce genre de choses quoi.

Plusieurs personnes m'ont dit "mais c'est nul" "mais c'est pas comme ça qu'il faut penser/voir les choses" "il ne peut y avoir un sens/but/objectif pour tout"... des ###morno-pensants### il me semble.

Voilà pourquoi je vous demande... :

Avez-vous, vous aussi, besoin de sens pour tout ce que vous faites?
Vous lancez-vous des défis régulièrement?
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bôkenka
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Re: La carotte, ou le besoin de sens

Message par bôkenka »

Aïnoa a écrit : Perso, si je ne sais pas pourquoi je fais/dois faire quelque chose, j'ai pas envie, je ne le fais pas. Je ne vois pas pourquoi je le ferai si je n'ai pas une "carotte", un but, un objectif à plus ou moins long terme, si je ne comprends pas pourquoi. Il faut aussi que ce but soit un minimum "concret".

Voilà pourquoi je vous demande... :

Avez-vous, vous aussi, besoin de sens pour tout ce que vous faites?

Vous lancez-vous des défis régulièrement?
Chez moi, c'est le fameux "A quoi ça sert?" ("AQCS?") et ses dérivés. Il y a d'ailleurs dans ma préz une chanson d'Axelle Red dont c'est le titre.

Cette phrase est mon, leitdémotiv. Comme toi, dès que j'ai envie, mais aussi besoin, de faire quelque chose, d'importance ou non, cette question jaillit. Il me faut un but, une raison pour tout, ou presque.
En fonction de mon état d'esprit la succession des "AQCS?" peut aller loin, jusqu'aux questions existentielles.

Alors que faire?
Déjà, je sais d'où vient cette habitude de chercher un but à mes envies, de n'en trouver aucun et donc de ne pas m'engager. C'est le climat familial, à force d'entendre "pourquoi veux-tu faire ...?" mais surtout le "AQCS?". J'en ai fait une ligne de vie. Mais ça n'explique pas tout, maintenant, ma vie, c'est à moi de la conduire, pas à mon passé. J'en ai conscience, l'intégrer est une autre affaire, comme chacun sait.
Une solution, c'est de passer outre. Se lancer des défis comme tu dis. Seulement, pour y parvenir, il faut que je me fasse violence, mais alors la motivation n'est pas présente et l'abandon facile. C'est une solution de fortune, mais une solution. Rien qui ne permette de créer un projet de vie, seulement de m'occuper. M'occuper, être, exister, vivre. Mais alors, cette solution temporaire, m'a permis de me rendre compte que ça peut servir en fait. A quoi?

Aïnoa a écrit :
Plusieurs personnes m'ont dit "mais c'est nul" "mais c'est pas comme ça qu'il faut penser/voir les choses" "il ne peut y avoir un sens/but/objectif pour tout"...
A quoi? disais-je plus haut. A répondre à cette réflexion que tu poses et que j'ai entendue souvent.

Et depuis peu j'ai une donc réponse, le plaisir. Pourquoi faire des choses, et bien, juste pour soi. Par curiosité, pour se faire plaisir. C'est certainement la première étape, penser à soi. ça me fait bizarre de me voir écrire cela, moi qui pense d'abord aux autres, mais au fond, si je cherche le bonheur des autres, c'est pour moi, car c'est ce dont j'ai besoin.
je ne le savais pas, maintenant je le sais. Bien! Et après? Et bien après, je sais que je peux penser à mon plaisir aussi, comme ça sans raison. Fini le passage en force, la motivation est de me sentir bien, l'abandon est plus long à se présenter.

N'est-ce pas la redécouverte de notre qualité d'être humain? Nous avons toujours un but pour faire les choses mais certains (buts) sont si triviaux qu'on n'y pense pas. Pour diverses raisons, il faut mettre un nom sur tout, y compris sur notre raison à faire des actions simples. Ne serait-ce pas l'ici et maintenant que prônent certains le fait de penser à nous dans l'instant et non à un utopiste but constructeur. Car toutes nos actions ne sont pas si grandes que cela.

Ensuite, et bien ensuite je verrai. Car je n'en suis que là. La suite se fera naturellement je pense.
Ce que j'ai écrit semble évident. Mais ce n'est pas le cas. Même si je le savais dans l'ensemble, je n'en avais pas vraiment conscience. C'est une psychologue qui m'a aidé à nommer les choses. De façon simple puisque j'avais les pistes en tête, son aide a été de me faire accepter de les regarder. Maintenant, il me reste à intégrer tout ça.


Voilà, c'est fini. Ecrire sur ce sujet en se basant sur moi comme départ de piste de réflexion mais en essayant de ne pas m'étendre sur ma vie n'est pas simple. J'espère y être parvenu.
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lobo

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bôkenka
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Re: La carotte, ou le besoin de sens

Message par bôkenka »

Vous allez rire. J'ai voulu éditer mon message pour corriger mes fautes, mais comme je n'avais pas remonté la fenêtre jusqu'en haut, je ne voyais pas les boutons. Alors, j'ai cliqué sur citer, corrigé des fautes et envoyé.
Je me suis donc cité moi même. trop bête :D1 . Merci Aïnoa pour m'avoir prévenu.

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lady space
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Re: La carotte, ou le besoin de sens

Message par lady space »

Pour commencer, il n'y de façon de penser obligatoire que dans le contexte d'une démonstration scientifique. Et vouloir dicter une manière bien précise de voir les choses à quelqu'un, n'a aucun sens, bien qu'il y ait des manières de voir plus courantes que d'autres.

Pour répondre plus précisément à la question d'Aïnoa: oui, j'ai besoin de voir un sens dans ce que je fais, sinon je ne fais pas. Mais attention: ça n'a pas forcément besoin d'être un sens hyper-transcendant non plus - difficile à trouver aussi dans les actions du quotidien (quel serait le sens métaphysique intrinsèque au pliage de chaussettes?).

J'ai souvent été bloquée devant le fameux "à quoi ça sert?", presque condamnée à l'inactivité totale, surtout parce que chaque choix d'action implique aussi le renoncement à tout un tas d'autres actions possibles.
Et les arguments venant de l'extérieur du type "mais il faut faire ça, parce que c'est comme ça qu'on fait" ne tiennent pas pour moi. Parce que ces injonctions comprennent trop de trucs débiles, genre "il faut repasser les serviettes parce que ça fait plus joli dans le placard".
J'en suis donc arrivée à vérifier pour moi-même quel est mon objectif très personnel en choisissant une action, tout en renonçant à d'autres. Ça varie bien sûr en fonction du contexte, allant de "je passe l'aspi parce que j'en ai marre d'avoir des saletés collées à mes pieds" à "Je me coltine un boulot débile parce que je veux les sous qu'il y a au bout, et ceci parce que je veux une certaine assurance financière, nous permettant de financer sans trop de problèmes les études de nos enfants."

C'est vrai que, depuis que je vérifie quel peut bien être l'objectif que je vise, il m'est plus facile de faire des choses sans intérêt primaire.

Je pense d'ailleurs que c'est pareil pour tout le monde (normaux, anormaux, surdoués, sous-doués :P ): ce qui diffère, ce sont les buts recherchés. Certains peuvent se contenter de faire des choses "parce que c'est comme ça qu'on fait", c'est un objectif parfaitement légitime de vouloir se conformer à certains standards développés par la société, ou appris dans l'environnement familial, ils n'ont pas besoin de chercher plus loin. Tant mieux pour eux, ça doit être confortable à vivre, j'imagine.

Mais tous les autres types d'objectifs son tout aussi légitimes, à chacun de définir les siens en fonctions de ses besoins authentiques, personnels.
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Re: La carotte, ou le besoin de sens

Message par Pier Kirool »

Dans les formations managériales que j'ai eues, donner du sens était toujours présenté comme quelque chose de nécessaire.
Pour moi, les formations managériales ne sont pas forcément le top du raffinement de la théorisation des rapports humains, mais il y a quand même quelques bonnes petites idées qui y trainent.
Le fait que "donner du sens" aux activités soit recommandé me fait penser que c'es finalement un besoin assez répandu.
Par contre, la carotte, pour moi, ce n'est pas tout à fait la même chose que "le sens". Il me semble.
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Re: La carotte, ou le besoin de sens

Message par Fabs le vaurien »

Avant de presser la détente, faut savoir ce qu'on vise....

Cette question du sens me fait penser à celle du conditionnement, notamment l'idée, selon "torndike" que tout comportement résulte d'un apprentissage.
Dès le berceau, on apprend à anticiper un résultat potentiel, lequel induisant nos actions ou inactions.
Dès lors, "le sens" de ce qu'on fait me semble corollaire de notre essence d'individus pro-actifs. Donc qui dirait qu'il ne met pas de sens dans ce qu'il fait...dans l'absolu..pour moi...se trompe.

La question de la carotte ou du bâton me semble pas forcément tant que ça culturelle non plus.
On réagit à des stimuli négatifs ou positifs, lesquels renforceront nos intentions ou pas. Bref, ce que je veux dire c'est qu'à moins d être totalement pulsionnel ou psychotique, il me semble que le sens des choses nous accompagne partout. Ce peut être un objectif, une finalité ou un chemin, ça reste du sens.
le sens dirige, signifie et amène à ressentir quoi...

Après, si on se lance dans une appréhension existentielle et métaphysique de chaque moment de son existant, en plus d'être angoissant, cela nous mènerait que davantage vers "l'aquoibonisme" et la perte de sens...A l'inverse, à trop galvauder la question du sens, d'aucuns finiraient par culpabiliser de ne savoir appréhender la dimension mystique de l'achat d'une baguette de pain !
Tout le monde peut se mettre en colère. Mais il est difficile de se mettre en colère pour des motifs valables et contre qui le mérite, au moment et durant le temps voulus. (Aristote, Ethique à Nicomaque).

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sourizeante
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Re: La carotte, ou le besoin de sens

Message par sourizeante »

Fabs le vaurien a écrit :A l'inverse, à trop galvauder la question du sens, d'aucuns finiraient par culpabiliser de ne savoir appréhender la dimension mystique de l'achat d'une baguette de pain !
Bien vu. :-)

Pour ma part, cette question du sens est omniprésente dans le boulot. J'ai besoin de me sentir utile, et j'ai besoin d'objectifs, de défis. Sinon, je n'arrive pas à restée concentrée, à perséverer.
Pour autant, si je ne comprends pas l'objectif, ou s'il est contraire à ma morale, j'ai beaucoup de mal à m'y tenir.

J'ai quitté un soit-disant super job une fois à cause de cela : pour respecter les processus de l'entreprise, je devais attendre 3 semaines pour faire valider une dépense de 800 euros qui aurait permis à la dite entreprise de ne pas perdre 600 euros par jour ... :grattelatete:

Bien sur, j'ai aussi besoin qu'on m'encourage, sinon, je perds confiance et j'abandonne, voire, je saborde, pour pouvoir dire que c'était fait exprès... :p

Sinon, pour l'anecdote , quand j'étais petite, pour travailler mon piano, je faisais des voeux, du genre : "Si j'arrive à jouer le morceau sans fausses notes, alors le garçon que j'aime bien dans la classe me parlera à la récré". :$
Pierre Kirool a écrit :Par contre, la carotte, pour moi, ce n'est pas tout à fait la même chose que "le sens". Il me semble.
Clairement, de mon point de vue, pas la même chose. J'ai la chance(?) d'encadrer une douzaine de personnes, et la carotte, ce n'est pas ce qui anime une équipe. Si quelqu'un fait un boulot uniquement parce qu'il veut une augmentation ou une formation, c'est voué à l'échec sur le long terme.
A chaque fois que j'ai pris en charge une équipe, j'ai essayé de trouver le moteur interne de chaque membre, ce qui fait du sens pour elle ou lui, et j'ai essayé de répartir le boulot en en tenant compte. Ca marche plutôt pas mal

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lobo
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Re: La carotte, ou le besoin de sens

Message par lobo »

bôkenka a écrit : Et depuis peu j'ai une donc réponse, le plaisir. Pourquoi faire des choses, et bien, juste pour soi. Par curiosité, pour se faire plaisir. C'est certainement la première étape, penser à soi. ça me fait bizarre de me voir écrire cela, moi qui pense d'abord aux autres, mais au fond, si je cherche le bonheur des autres, c'est pour moi, car c'est ce dont j'ai besoin.
je ne le savais pas, maintenant je le sais. Bien! Et après? Et bien après, je sais que je peux penser à mon plaisir aussi, comme ça sans raison. Fini le passage en force, la motivation est de me sentir bien, l'abandon est plus long à se présenter.
J'aime bien ta réponse bôkenka. Soutenir l'action par un désir profond, par un plaisir , oui ça me parle.

Et pourtant, comme je trouve ça difficile de mettre ça en pratique !

Aïnoa, pour répondre à la question initiale je dirais :

1) Oui, je cherche du sens à tout ce que je fais, et c'est usant, et ça m' amène à des questions existentielles, ça me fait douter de tout jusqu'à m'en rendre cynique, et je me dis "fais les choses, bon dieu" au lieu de te poser toutes ces questions
2) je laisse le poète s'exprimer car il est tard ;)
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Aïnoa
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Re: La carotte, ou le besoin de sens

Message par Aïnoa »

Voilà, j'ai enfin eu pris le temps de revenir sur "mon" topic...

Alors bô je me retrouve pas mal dans ta réponse que je trouve très intéressante.

Pareil que LS il me faut un sens pour faire toutes les choses, que ce soit professionnelles ou dans mon quotidien. Et je ne peux pas faire ça parce que c'est comme ça qu'on doit faire. Il faut aussi que je comprenne pourquoi je le fais, quel sens je lui donne, ça passe mieux.
Comme disait Fabs aussi, je pense également que c'est dans la "nature humaine" d'avoir besoin de sens. Mais pas forcément tant que ça non plus. Car il y a plein de personnes qui se contentent de "c'est comme ça qu'on fait", "il faut le faire", ...

J'ai donc besoin de sens, de savoir pourquoi je fais ça, quel est mon "intérêt" là-dedans (avoir un appart plus propre et donc plus agréable, payer les factures pour ne pas qu'on me coupe l'électricité/eau/..., faire toute la paperasse administrative parce que c'est 1 partie de mon boulot, qu'il faut que les dossiers soient bien tenus pour ne pas avoir de problème avec les chefs ni avec les patients, ...). Mais ça ne va pas forcément jusqu'à des questions existentielles.

Si, bien sûr, j'en ai aussi des questions existentielles, mais pas en partant de "pourquoi je dois/devrais repasser mes fringues".

Mais ce besoin de sens est parfois un peu pénible, car comme LS, il peut pousser à la procrastination, voire à l'immobilisme. D'un autre côté, je préfère ça que d'être un "bête mouton" qui fait ça parce qu'il faut, parce que c'est comme ça qu'il faut faire...

Sinon encore une question. Quand vous n'avez pas de sens pour faire quelque chose, comment le trouvez-vous?
Vous vous "forcez" à faire la chose en question? Vous analysez comment font les autres? ...
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Re: La carotte, ou le besoin de sens

Message par lobo »

Aïnoa a écrit : Sinon encore une question. Quand vous n'avez pas de sens pour faire quelque chose, comment le trouvez-vous?
Vous vous "forcez"? Vous analysez comment font les autres? ...
Je réponds tardivement à ta dernière question Aïnoa


ça m'arrive de ne pas avoir de sens, par exemple dans mon métier lorsque la hiérarchie demande des trucs inutiles. Dans ce cas là je les fais le plus vite possible en essayant d'être fier de les expédier les plus efficacement possible.
Je me dis aussi que parfois le sens d'une action est donné après.

Franchement, je me fais violence dans ces cas-là et il faut vraiment pas que ça dure trop longtemps.
Il y a quasiment deux modes :
1) le mode compréhension où j'essaie de tout comprendre, de trouver des idées
2) le mode "cerveau OFF" où je fais des trucs de routine avec une espèce de satisfaction un peu débile du travail bien fait

Il y a aussi une espèce de susceptibilité. Lorsqu'on me demande un truc inutile, je me sens vite vexé d'obéir à un ordre absurde, et devant l'incompréhension de mon interlocuteur ça peut tourner à l'humiliation. Comment expliquer à l'autre que non, ce n'est pas de la désinvolture, mais je ne vois vraiment pas l'intérêt de cette manière de faire ? Que j'ai déjà réfléchi à mille manières de faire plus vite / avec moins d'efforts / avec moins de perte de temps ? :angel4:

Rusch
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Re: La carotte, ou le besoin de sens

Message par Rusch »

Je rejoins Lobo sur ses deux points:
lobo a écrit : Il y a quasiment deux modes :
1) le mode compréhension où j'essaie de tout comprendre, de trouver des idées
2) le mode "cerveau OFF" où je fais des trucs de routine avec une espèce de satisfaction un peu débile du travail bien fait
:angel4:
J'élargirais le point numéro 2 en disant que ça peut aussi être pour se faire plaisir à soi-même et que ce plaisir peut prendre plein de formes. Une moins évidente, c'est comme ça a été évoqué lorsque le ménage est fait etc.
Bel exemple... Je détestais le ménage mais je suis sorti de mon rapport émotionnel à cette action pour me dire que ça doit être fait froidement et après on passe à autre chose. Ca évite des engueulades et c'est vrai que c'est mieux quand c'est propre. Cependant, pendant longtemps, j'avais l'impression de me faire violence si je faisais le ménage sans voir clairement que c'était sale ie absence de sens, perte de libre arbitre, etc surtout si "imposé" par le conjoint - je sais ça va loin :-) ). Maintenant, je suis heureux de l'avoir fait car je suis fier d'avoir dépasser ça et d'avoir mûri finalement. On a les victoires que l'on mérite :-)

Par ailleurs, si on regarde de plus haut, j'ai l'impression que fondamentalement, il y a un sens à tout ce que l'on doit faire quelle qu’en soit la raison. Si on ressent une pression interne pour faire quelque chose, c'est qu'un "sens" (au sens large...) existe car sinon il n'y aurait pas de friction entre notre état d'esprit et notre réalité. Et à l'inverse, si on peut se permettre de ne pas faire quelque chose, c'est qu'il n'y a pas de sens pour nous car ni carotte ni bâton. Après, on est pas obligé de trouver le sens à chaque fois, c'est que je veux souligner c'est que s'il y a plaisir, gêne, pression qui nous démange, c'est qu'il y a un sens derrière que ce soit dans la vie pro, perso, pour des grands actes ou des petits détails. Et que finalement, faire disparaître la pression procure au minimum un soulagement qui conduit à une sensation de plaisir donc à la fin tout est plaisir et c'est bon de se faire plaisir (n'y voyez pas une apologie cachée de l'onanisme, je ne voudrais que l'on pense que je fais mentir sourizeante...
sourizeante a écrit :Tu sais que tu es sur AS quand
- un post dont le titre commence par "la carotte" ne dérive pas au bout de trois réponses en dialogue entre obsédés sexuels

Et la carotte réapparait CQFD :cheers:

Ps: au dela de la notion de plaisir, c'est la disponibilité au bonheur (ou le non mal être/état malheureux) que je souhaite évoquer avec la disparition des tension internes générées par les frictions avec l'exterieur, etc.

Petit complément après les pensées de la nuit:
En réfléchissant au fait que malgré l’intérêt logique de réduire les frictions pour augmenter le plaisir/ non mal être, je continue à laisser traîner certaines choses, j’ai réalisé que la procrastination générait aussi du "plaisir". Dans les cas positifs avec la montée d’adrénaline de la pression, la surprise de découvrir quelque chose plus tard. A l’inverse, lorque l’on doit faire quelque chose mais que l’on a pas envie de le faire, retarder sa réalisation donne une sensation de contrôle et de reprise en main de la situation qui est plaisante (par exemple quand je dois faire certaines choses au boulot mais que mon chef ne peut pas le voir à court terme, le fait de les repousser continuellement me fait plaisir en me donnant la sensation d’autonomie et de ne faire que ce qui a du sens pour moi + petite rébellion si pas en ligne avec le chef ou l’entreprise).
Du coup, cette notion de plaisir/bonheur/sérénité réalisé par l'absence de tensions est complexe car les tensions peuvent aussi générer du plaisir ce qui complique leur élimination. Doit-elle toujours avoir lieu d’ailleurs? Personne n’est parfait mais il faut surement essayer de pas trop en avoir non plus sinon on finit saturé et ça pourrit la vie.

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lobo
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Re: La carotte, ou le besoin de sens

Message par lobo »

Rusch a écrit : Ca évite des engueulades et c'est vrai que c'est mieux quand c'est propre. Cependant, pendant longtemps, j'avais l'impression de me faire violence si je faisais le ménage sans voir clairement que c'était sale ie absence de sens, perte de libre arbitre, etc surtout si "imposé" par le conjoint - je sais ça va loin :-) ). Maintenant, je suis heureux de l'avoir fait car je suis fier d'avoir dépasser ça et d'avoir mûri finalement. On a les victoires que l'on mérite :-)
Je connais bien ! Combien de fois je fais des trucs que je trouve inutiles juste pour avoir la paix avec madame (trop long de lui expliquer comment faire plus simple etc ) :coleredefeu: Les tâches ensemble sont toujours un exercice de patience...
Rusch a écrit : retarder sa réalisation donne une sensation de contrôle et de reprise en main de la situation qui est plaisante (par exemple quand je dois faire certaines choses au boulot mais que mon chef ne peut pas le voir à court terme, le fait de les repousser continuellement me fait plaisir en me donnant la sensation d’autonomie et de ne faire que ce qui a du sens pour moi + petite rébellion si pas en ligne avec le chef ou l’entreprise).
C'est marrant, j'ai du mal à croire à cette histoire de jouissance masochiste dans la procrastination.

Pour moi la procrastination c'est plutôt :

1) déficit d'inhibition latente, il y a trop de choses en même temps dans la tête, pas moyen de faire le tri pour être efficace
2) lorsque le truc devient vraiment urgent, là faut sortir la FERRARI, liquider ça à toute berzingue en silence et sans explications inutiles, et ça marche ! car il n'y a plus de questions à se poser, du coup plus d'angoisse...et c'est là que les HP excellent

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