L'éducation Nationale, grand corps malade

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gibus
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Re: L'éducation Nationale, grand corps malade

Message par gibus »

C'est intéressant, on en vient à la question du travail et surtout à sa reconnaissance.
Christophe Déjours a développé toute une thèse sur la "centralité du travail". Il pense qu'une grande partie des maux dont souffre notre société est dû à des problèmes dans le travail. J'ai beaucoup de mal à l'expliquer, il le dit beaucoup mieux que moi :
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Mlle Rose
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Re: L'éducation Nationale, grand corps malade

Message par Mlle Rose »

Je crois qu'il a en grande partie raison.... et ça se vérifie à mon avis dans tous les corps de métier...
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zaza
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Re: L'éducation Nationale, grand corps malade

Message par zaza »

shunbabyx a écrit :Alors pour moi, ce n'est pas une question de motivation, c'est une question d'intérêt. Là où les gosses trouveront leur intérêt, ils auront la motivation. Mais aujourd'hui, quel prof, ou quelle équipe pédagogique peut se targuer de pouvoir leur donner un avenir ?
Cette question même du sens est à double tranchant, et je pense que c'est pour ça que beaucoup de profs (en plus des difficultés terrain) perdent le goût de la transmission du savoir, parce que justement, leur activité, leur métier se vide de son sens. Ils ne sont plus en mesure de transmettre le relais social.
Pas grand chose à ajouter. Juste dire que lorsqu’on travaille dans le même quartier depuis longtemps et qu'on voit ses anciens élèves grandir, c'est encore plus dur. Cependant, dire que l'école ne sert à rien est faux, comme tu le dis, c'est un "bizutage", un "rite social" aussi violent pour moi que ne sont les scarifications dans d'autres cultures mais il me paraît difficile de trouver sa place en tant qu'adulte si on n'est pas passé par là. Rien que le système d'évaluation, quel qu'il soit est extrêmement violent.
gibus a écrit :C'est intéressant, on en vient à la question du travail et surtout à sa reconnaissance.
Christophe Déjours a développé toute une thèse sur la "centralité du travail". Il pense qu'une grande partie des maux dont souffre notre société est dû à des problèmes dans le travail. J'ai beaucoup de mal à l'expliquer, il le dit beaucoup mieux que moi :
Actuellement, dans l'EN, cette reconnaissance n'existe plus. Socialement, le statut de prof n'a plus la valeur qu'il pouvait avoir il y a quelques décennies, les parents ne nous respectent plus et les élèves non plus. Il faut toujours se justifier de tout et c'est fatigant (je force le trait, évidemment que c'est aussi un métier dans lequel on reçoit énormément de la part des enfants et parfois des parents et c'est ce qui en fait la tonalité si particulière). Mais il faut une sacrée force pour se satisfaire de cette reconnaissance et "oublier" l'abnégation dont nous pouvons avoir à faire preuve.

J'en reviens quand-même à quelque chose de peut-être pas très politiquement correct, mais il faudrait, d'une façon ou d'une autre arrêter de demander à l'école de jouer un rôle qu'elle n'a pas à jouer, lui restaurer sa fonction première qui est l'apprentissage de connaissances et de la vie en collectivité et ne plus lui demander de remplacer les parents et les services sociaux dans l'éducation des enfants. Ce sont les parents les responsables de leurs enfants, pas les enseignants.
« Il est des moments où il faut choisir entre vivre sa propre vie pleinement, entièrement, complètement, ou traîner l'existence dégradante, creuse et fausse que le monde, dans son hypocrisie, nous impose. »Oscar Wilde

shunbabyx

Re: L'éducation Nationale, grand corps malade

Message par shunbabyx »

zaza a écrit : J'en reviens quand-même à quelque chose de peut-être pas très politiquement correct, mais il faudrait, d'une façon ou d'une autre arrêter de demander à l'école de jouer un rôle qu'elle n'a pas à jouer, lui restaurer sa fonction première qui est l'apprentissage de connaissances et de la vie en collectivité et ne plus lui demander de remplacer les parents et les services sociaux dans l'éducation des enfants. Ce sont les parents les responsables de leurs enfants, pas les enseignants.
C'est vrai, là dessus je suis entièrement d'accord. En fait le problème " école " n'est qu'une des facettes d'un problème sociologique beaucoup plus vaste. Dans cette conférence à laquelle je suis allée (je pense faire un petit point dessus, ça vaut ce que ça vaut, mais si ça peut apporter quelque chose ça serait dommage de pas le faire), la psychopédagogue expliquait qu'elle s'était mise d'accord avec des professeurs pour d'abord en début d'année expliquer aux enfants / ados, que les cours, l'école, ce ne sont pas des produits de consommation. Et expliquer aux enfants la différence entre apprendre et consommer.
En quoi sont-ils des consommateurs, en quoi sont-ils des apprentis, quel est leur rôle dans le 2ème cas, dans quelle démarche se positionner. Ce n'est pas la réponse magique à tous les problèmes bien entendu, mais j'ai trouvé que cette approche n'était pas forcément plus bête qu'une autre.
Elle partait aussi du principe qu'il fallait redéfinir avec les enfants le sens de certains mots, qui pensés et utilisés de manières très différentes par les uns et les autres, faussent le dialogue. Ainsi elle proposait de redéfinir les mots :
- travail
- parent
- responsabilité
- motivation
- échec
- valoriser
- etc ...
J'ai trouvé que c'était une approche ouverte qui favorisait l'expression de chacun. Évidemment cela demande un investissement de la part des parents (ce qui malheureusement n'est pas toujours le cas), de l'équipe enseignante et de l'enfant. Chacun a sa part à assumer, et c'est sur que pour un môme dont les parents sont totalement déficients, il y aura 3x plus de boulot à faire que pour un autre dont la vie familiale est équilibrée. Mais cette approche est vraiment intéressante, si tous les établissements pouvaient avoir recours à cette aide extérieure, ça serait une bonne chose je pense, cela briserait l'isolement professionnel, scolaire ou parental.

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Kayeza
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Re: L'éducation Nationale, grand corps malade

Message par Kayeza »

Mlle Rose a écrit :Mais (ne me prenez pas non plus pour un grosse réac) maintenant les deux parents travaillent. Souvent. Et cherchent l'énergie pour s'occuper de leurs mômes.
Vous allez peut-être me dire que je vis dans le monde des Bisounours, mais est-ce que ce n'est pas aussi une question de priorités ? Entre gagner deux salaires de plein temps (pour les couples de parents qui sont encore ensemble) et passer son temps à courir, et gagner un peu moins en sous mais plus en termes de temps avec ses enfants, on peut peut-être choisir, non ? Je ne cherche pas à culpabiliser encore plus des parents qui galèrent déjà, mais juste à déplacer le point focal : dire qu'on travaille pour gagner des sous pour que les enfants aient tout ce dont ils ont besoin, ça me semble parfois un peu hypocrite. Un enfant, ça a surtout besoin d'amour, de respect et d'une relation de qualité (comme ça a été dit ailleurs), pas forcément de la dernière Nintendo ni même d'une école sup' à plusieurs dizaines de milliers d'euros l'année...
(Je sens que ça va :violent1: et que je vais me faire traiter de jeune célibataire nullipare innocente, mais bon, j'assume.)
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Re: L'éducation Nationale, grand corps malade

Message par Mlle Rose »

Je crois que quand on gagne un smic, on ne peut pas, même avec toute la volonté du monde, établir des priorités, parce que tout est priorité....
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Re: L'éducation Nationale, grand corps malade

Message par Zyghna »

Oui et un enfant qui ne peut pas sortir du carcan familial, qui ne peut faire aucune activité, qui ne peut pas partir en vacances, ne s'épanouit pas des masses. Et un enfant ça coûte cher, et à moins de bien gagner sa vie, il peut être difficile de payer les factures (et puis bon, rester à la maison, il faut pouvoir aussi pour les parents, perso je péterai un câble et ça finirait par tourner au ressentiment).
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Re: L'éducation Nationale, grand corps malade

Message par Zyghna »

Un autre petit extrait de texte (avertissement de l'auteur du commentaire d'Une idée d'une histoire universelle d'un point de vue cosmopolite, de Kant), daté de 1988 et qui montre à quel point on régresse:

"Un auteur qui s'exprimerait assez mal pour qu'un autre soit chargé de trouver une meilleure formulation de ses pensées ne mériterait pas qu'on le lise. Penser et s'exprimer ne sont pas deux opérations distinctes, mais un seul et même acte: on ne peut instaurer une division du travail qui donnerait au penseur un secrétaire pour rédiger ses méditations muettes. Un livre de pensée n'a donc pas à être réécrit sous prétexte d'être expliqué: il est déjà écrit comme il doit l'être, ou bien ce n'est qu'un travail d'écolier.
Un commentaire scolaire qui voudrait simplifier un grand texte et le rendre accessible au détriment de sa rigueur et de sa profondeur n'aurait aucun sens: à quoi bon une école qui interdirait ainsi l'accès aux grandes choses sous prétexte qu'elles sont grandes et les rabaisseraient au lieu d'élever l'élève jusqu'à elles? Le niveau d'un enseignement ne se définit pas par l'ignorance provisoire de ceux qui le reçoivent, mais par la grandeur des modèles qu'il leur propose.
(...) Lire, c'est penser: c'est suivre une argumentation qui, si elle est d'abord celle d'un autre, ne peut être lue et comprise que dans la mesure où l'on parvient à l'assimiler. Cette épreuve de la pensée définit le caractère philosophique d'un texte. Inversement, si l'apprenti ne parvient pas à comprendre Kant ou Hegel, ce n'est pas que leur pensée soit inassimilable, c'est qu'il ne pense pas encore par lui-même.
(...) Quand autrefois les livres avaient des marges, il était possible de les annoter et chaque lecteur pouvait faire le travail que Montaigne entreprit sur son exemplaire des Essais, montrant que lire et écrire sont une seule et même chose. Commentarius signifie en latin "un ensemble de notes", ou "de réflexions", avant de vouloir dire "explication de texte."
Ne pas mâcher le travail des élèves, les pousser à la réflexion plutôt que de rabaisser le niveau en pensant qu'ils ne seront pas capables de comprendre, ni aujourd'hui, ni demain. Et surtout cette double évidence, qui paraît aujourd'hui si éloignée des préoccupation de l'EN: lire c'est penser, et penser et s'exprimer sont un seul et même acte.

C'est le serpent qui se mord la queue: à lire des textes simples, la pensée ne se développe pas, elle n'a pas d'accroche, pas d'obstacles, pas de problèmes à résoudre. Comment comprendre alors l'importance des mots, la richesse de l'écrit, pour structurer et étendre la pensée à d'autres champs d'application?
Ces utilisateurs ont remercié l’auteur Zyghna pour son message (3 au total) :
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shunbabyx

Re: L'éducation Nationale, grand corps malade

Message par shunbabyx »

J'en profite pour glisser le site de la fédération des établissement publics innovants en matière scolaire, que j'ai eu dans une association pour enfants en décrochage scolaire. Vous serez peut-être intéressés !

Ce site regroupe tous les établissements, issus pour la plus part d'initiatives d'enseignants, qui ont pour but de créer un enseignement nouveau, sur d'autres bases que celles que l'on connait classiquement et qui pour beaucoup d'entre eux s'occupent des élèves/enfants ou adultes parfois, dont personne ne veut.

http://www.fespi.fr/

J'en profite au passage pour mettre le site de l'association auprès de laquelle je me suis renseignée et qui m'a accueillie, elle se trouve dans la région grenobloise :

http://la-bouture.ovh.org/

Vraiment, ils font travail qui mérite d'être remarqué et remercié. Voilà.

shunbabyx

Re: L'éducation Nationale, grand corps malade

Message par shunbabyx »

Je suis toujours en recherche d'alternatives scolaires, en particulier dans le domaine de la lutte contre de décrochage (les enfants précoces y sont aussi beaucoup confrontés). Et donc je mets en ligne ce que je trouve et qui me parait utile, ce soir c'est un réseau associatif : www.apprentis-auteuil.org

Voilà

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maxmomo
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Re: L'éducation Nationale, grand corps malade

Message par maxmomo »

Je suis enseignant (parfois aussi ensaignant) depuis une dizaine d'années en cycle 2 (CP et CE1).
Je vais essayer de séparer mes propos en catégories car il y a beaucoup de choses qui ont été abordées (même si en fait tout est lié).
Je précise quand même avant de démarrer que je suis dans une petite école (5 classes du CP au CM2) très tranquille est très riche en comparaison des autres.
[tabs:La pédagogie ]
Tous les sons doivent être vus en CP (je réponds je crois à Mlle Rose) mais tous ne seront pas maîtrisés. Les enfants apprennent à une vitesse différente les uns des autres. Certains arrivent en CP en sachant déjà presque lire, d'autre ne comprennent le fonctionnement de base de la lecture que vers février ou mars. On considère qu'ils doivent savoir lire et écrire phonétiquement tout ce qu'ils veulent en fin de CE1. Mais comme il reste des choses difficiles (valeurs du s, du g etc...) on continue en CE2. Du coup, s'il n'y a pas de leçon dans le cahier de ton drôle (on dit comme ça par chez moi, j'aime bien) c'est suspect...
Les autres matières que le français et les maths sont extrêmement importantes car ce sont elles qui permettent à beaucoup d'enfants d'aimer l'école. De plus, le français est travaillé dans la plus-part des autres domaines (lire un texte scientifique, c'est développer ses compétences de lecteur etc...).
Les programmes, c'est devenu de la mer**. C'est un instrument politique qu'il faut savoir prendre avec des pincettes. Pour se qui est d'ailleurs de leur déliquescence, il faut savoir qu'ils sont passés d'un bouquin de 300 pages en 2002 (à peu près cohérent) à environ 30 pages (je crois) en 2008 ou 2010 (je ne sais plus).
Pour ce qui est de la notion de projet, je pense que tout a été pris à l'envers. L'idée de base c'est qu'un enfant doit venir à l'école avec un "projet" ie : une raison de venir et une envie d'apprendre. On a transformé ça en "ils faut faire des projets pluridisciplinaires auxquels les enfants auront tellement envie de participer qu'ils vont devenir super forts par magie et si vous ne savez pas faire ça vous êtes des boulets". Sauf que tous les enfants n'aiment pas la même chose (et ils ont bien le droit) et apprendre par cœur la conjugaison du verbe avoir au futur et bah ça ne se case pas dans un projet "allez, on va faire des crêpes aujourd'hui".
Comme je ne sais plus qui l'a dit il faut surtout amener les enfants à être curieux, à réfléchir, à se sortir de l'idée débile comme quoi la réussite scolaire est figée et conditionnée à l'intelligence : réussir c'est faire des effort pour y arriver mieux qu'avant et comprendre les choses nouvelles, ce n'est pas être intelligent. J'ai un pote qui fait une thèse sur ce genre de sujets : quels sont les impacts de la vision d'eux même / des différentes pressions extérieures / de la façon dont on présente la réussite sur la réussite des enfants. Il me semble que beaucoup de solutions peuvent en déboucher.
[tabs:La difficulté scolaire]
L'aide aux enfants en difficulté (qu'elle soit passagère ou chronique, profonde ou bénigne).
Elle est forcément très compliquée. D'une part, nous, les instits n'avons eu à peu près aucune formation en psychologie de l'enfant, en connaissance (je ne parle pas de vrai diagnostic ou de travail de remédiation) des troubles de l'apprentissage etc... De plus, nous n'avons, en pratique, pas le temps suffisant pour aider tous les enfants. Il reste qu'on fait tout ce qu'on peut : analyse la plus fine possible selon nos moyens, différenciation dans la classe (je me retrouve souvent à gérer 5 ou 6 "niveaux" différents à la fois, sachant que ces groupes changent en fonction du temps et de la matière travaillée...) travail et "psychologie" adaptée mais ce n'est jamais suffisant pour remédier à tout (alors même, je le répète, que je suis dans une école tranquille).
C'est pourquoi il existe les RASED, c'est à dire des instits spécialisé pour gérer les difficultés qui dépassent le cadre de ce qu'il est possible de faire en classe. Malheureusement ils sont de moins en moins nombreux et ne peuvent pas tout gérer.
J'en viens du coup à un problème très important qui est le traumatisme de l'entrée à l'école en maternelle. C'est réellement une souffrance pour tous les enfants qui va entraîner chez certains de réels problèmes d'apprentissage, de "bordel en classe" de cercle vicieux du genre je souffre donc je gène donc on m'engueule donc je souffre encore plus... Là encore, pas de solution car pas assez d'instits spécialisés pour aider ces gamins là.
[tabs:La hiérarchie]
Là encore un ENORME problème. Pour faire simple, un instit a au dessus de lui un Inspecteur de circonscription (IEN), puis un inspecteur départemental, d'académie. Parallèlement à ça il y a un recteur d'académie et au dessus le ministre. Pendant toute ma vie d'enseignant j'ai subit / entendu des réflexions de leur part du genre :
Discours au jeunes recrues par le recteur d'académie : " C'est bien si les institutrices s'habillent avec des jupes, mettent des boucles d'oreille etc..."
Discours d'un IEN : "Vous êtes des fonctionnaires, vous êtes là pour fonctionner".
Autant dire qu'il n'y a aucune communication possible... (A part quelques exceptions près).
Parallèlement à nous, il y a les conseillers pédagogiques... sur une quinzaine que j'ai connu, je considère que seulement cinq ont des compétences supérieures aux miennes en matière d'enseignement (et ces personnes sont vraiment super), cinq autres sont équivalents et les cinq derniers sont des gros boulets. Sachant qu'ils sont sensé nous aider quand on y arrive pas à faire quelque chose, ça laisse rêveur.
[tabs:La "formation" et l'IUFM. ]
Je ne parle pas des différentes réformes que je connais mal.
Il existe deux sortes de formation : initiale (IUFM) et continue (stages et conférences pédagogiques).
A l'IUFM on nous apprend à enseigner à des enfants "parfais" : qui n'ont que de petites difficultés passagères d'apprentissage et qui ne font pratiquement pas de bazar. C'est tout. Rien sur comment parler à des parents, comment gérer les angoisses des enfants face à l'école, comment faire quand une classe a décidé de te pourrir la journée (et pas besoin d'aller chercher la classe la plus pourrie d'une ZEP pour ça, les enfants ne sont que des enfants) etc...
En stages : on boit le café, on discute avec les collègues et on voit deux ou trois trucs de pédagogie.
En conférence pédagogique on nous lit des textes officiels (bah oui, on ne pas les lire tout seuls hein...) et on nous prend pour des neuneus.
Bref, la formation se fait sur le tas. En fait c'est un peu comme pour devenir médecin sauf que les médecins sont encadrés pendant plusieurs années dans une pratique quotidienne alors qu'on est lâché dans la nature. Du coup quand on commence on fait de la daube, on enseigne mal en se raccrochant aux branches, on fait des semaines de 70 heures pour préparer du tout juste acceptable, on se noie dans un verre d'eau.
J'ajoute quelques petits trucs en vrac car je n'arrive plus bien à voir où je voulais en venir... :

Beaucoup d'instits sont des gros boulets (ben oui, ils sont représentatifs du reste de la population).
Il faut se méfier de nos souvenirs d'enfant quant à l'école car ils sont souvent trompeurs.
Le débat privé public est un faux débat : il y a de bons et de mauvais instits / établissements dans les deux cas.
Si les syndicats cessaient de prêcher pour leur paroisse, ça améliorerait beaucoup les choses.
Si les parents faisaient grève en même temps que les enseignants itou.
Les écoles sont des microcosmes où se jouent beaucoup de relation de domination/soumission / affrontement, que ce soit au niveau des parents, des instits, des enfants, du personnel communal etc... ce qui n'arrange rien.
La mobilité des enseignants est un gros problème. Il faut au moins deux ans pour faire son trou et être accepté dans une école (si on y arrive). Avant ça on ne peut pas fonctionner à 100%.
Je ne conseille que rarement aux parents d'aller voir des orthophonistes ou le CMPP (centre médico-pédo-psychologique) car effectivement, c'est à l'école de gérer les choses en premier lieu.
Le rapport parents/enfants/enseignant joue une part très importante de l'épanouissement des enfants. Les enseignants doivent trouver le moyen que tout ça se passe bien, ce qui est souvent mission impossible.


Alors bien sûr, tout ça n'est qu'une longue litanie et je résume ma position en ceci :
Les instits devraient être formé en plusieurs années. A mon avis, il faudrait deux années théoriques et encore au moins trois années de pratiques continue en classe encadrée par des formateurs compétents. Ensuite il faudrait un réseau d'enseignants spécialisés qui soit un vrai réseau capable d'intervenir partout efficacement et pas un ensemble de points éloignés les uns des autres.
Sans quelque chose de ce genre, on continuera à faire de la mer**, à détruire plein d'enfants alors que notre rôle est de leur ouvrir le plus de portes possibles.
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Re: L'éducation Nationale, grand corps malade

Message par Mlle Rose »

Merci d'avoir pris le temps d'exposer ton avis de manière aussi fournie!
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Re: L'éducation Nationale, grand corps malade

Message par maxmomo »

Bah de rien... Bon c'est une réponse un peu bordélique donc si des choses sont obscures, n'hésitez pas à questionner.
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Re: L'éducation Nationale, grand corps malade

Message par Kan »

Maxmomo ministre de l'éducation :cheers:

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Re: L'éducation Nationale, grand corps malade

Message par StormX »

Effectivement, merci maxmomo, cela fait toujours plaisir de lire des instit' comme toi.

Avec le constat posé dans ce topic et, entre autre, ta réponse, ainsi que les solutions que tu imagines dans ton dernier paragraphe...quand est ce qu'on passe à l'action ?

Sérieusement, j'aurais aimé avoir ton avis, et celui des autres pros' de l'enseignants qui traînent leurs savates dans le coin, concernant vos marge de manœuvre en ce qui concerne l'application du programme, les méthodes utilisés, l'organisation des classes, de la hiérarchie au sein de l'équipe péda...bref, le coeur de l'enseignement.

Je suis moi aussi à la campagne. Depuis cette année, je travail (périscolaire + aide aux devoirs) étroitement avec une école qui semble être plus ou moins similaire à celle que tu décris (5 classes du la petite section maternelle au CM2, dont 4 multi-niveaux). J'ai constaté, en comparaison avec la précédente école primaire que je suivais (7 classes du CP au CM2) une bien plus grande "liberté" chez les instit' en matière l'application, par exemple, du programme.

La question que je me pose : d'où la différence vient elle ?

Est une volonté propre à l'équipe pédagogique ou est ce tout simplement la taille de l'établissement qui le permet ? Ou les deux ?

[EDIT] J'ai glissé chef...le message est parti trop vite.

Autre constat, purement empirique, il me semble que souvent , dans ces petites écoles, on en revient (ou reste ?) aux vieilles méthodes d'enseignement . Est parce qu'on y trouve encore une majorité d'anciens profs', qui transmettent ça aux plus jeunes ? Ou encore d'autres facteurs entre en jeux ?

Un autre constat, complètement subjectif, j'ai l’impression que dans ces petites écoles le niveau de l'enfant à sa sortie, et, dans tous les cas, son bien être général durant sa scolarité sont bien meilleurs à des établissement plus important ?
J'ai expliqué cela par la taille des établissement, et celle des classes (qui ne permet pas un suivi correcte du gone), de l'environnement immédiat (on est souvent à la campagne) et de l'utilisation des anciennes méthodes, qui, il me semble étaient plus efficaces (pour produire des gens intelligent = qui pensent, critiquent, réfléchissent par eux même).
Vous faites le même constat ?

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Re: L'éducation Nationale, grand corps malade

Message par Mlle Rose »

Dans l'école de mon fils (17 élèves dans sa classe de CE1/CM2), cela se vérifie totalement, mais il y a aussi que c'est une école privée, où la liberté vis à vis des programmes est sans doute plus grande. Le niveau est plus élevé qu'ailleurs, les exigences aussi. Il y a plus de dialogue avec les parents, plus de devoirs. Les enseignantes sont des vieilles de la vieille, qui utilisent les méthodes qu'elles ont toujours utilisées. Le rythme des enfants est mieux respecté en raison des différents niveaux présents dans la classe. Après je ne sais pas si c'est dans toutes ces petites écoles pareil.
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Re: L'éducation Nationale, grand corps malade

Message par maxmomo »

Si j'ai bien compris tu as trois questions :

La marge de manœuvre : on n'en a pas. Ce qu'il faut c'est faire le dos rond quand un inspecteur vient te voir. Beaucoup d'instits (ce me semble) essaient d'appliquer à la lettre tout ce qui sort des tiroirs du ministre. C'est aussi plus facile de faire ce que tu veux/expliquer et défendre ton point de vue face à deux collègues que face à dix (normalement il y a des réunions tout au long de l'année pour harmoniser ce qui se fait au sein d'une école).

Les vieilles méthodes : je n'aime pas ce terme. Avant il y avait des points positifs et des points négatifs, comme maintenant. Du coup, je ne sais pas à quoi tu fais référence.

La taille des établissements : Dans une petite école, tout le monde se connaît, les problèmes se repèrent vite et on peut en parler. Il y a peu de groupes qui se forment les uns contre les autres (au niveau enfant et au niveau adulte). On peut surveiller les récrés facilement, du coup c'est moins rude pour les enfants. Imagine une récré avec 70 enfants et une récré à 250 enfants... Autre point qui est en général un atout : comme les classe sont à cours multiple, on a les enfants dans notre classe pendant en général 2 ans et pour ceux qui mettent du temps à s'adapter c'est un plus. Je rajoute que, dans mon école, la maternelle n'est séparée que par un couloir de l'élémentaire et les cours de récré se touchent. Les petits ont donc des contacts avec les grands, ils voient les instits d'élémentaire régulièrement ce qui rend le passage en CP beaucoup moins traumatisant.

Je rajoute Pour Mlle Rose : la liberté des programmes est la même dans le privé que dans le public car les établissements sont sous contrat avec l'état et sont donc aussi contrôlés par l'état.
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Mlle Rose
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Re: L'éducation Nationale, grand corps malade

Message par Mlle Rose »

C'est noté (pour les écoles privées et la liberté vis à vis des programmes!)

A propos de toutes ces choses et de l'échec scolaire quelqu'un a-t-il lu ce bouquin ?
Image

J'ai découvert son auteur à travers un article intéressant qu'une collègue m'a fait passer (http://www.atlantico.fr/decryptage/eche ... 66525.html).
Je ne suis pas forcément d'accord avec tout ce qui est dit mais j'y ai trouvé des propos très sensés de cet enseignant.

Entre autres :
La première des causes du décrochage scolaire est un trouble psycho-affectif qui va déboucher sur une forme d’inadaptation scolaire. Pour réussir à l’école, il faut savoir accepter la contrainte, l’autorité de l’adulte, il faut accepter de faire des choses que l’on n’a pas envie de faire. Tous les enfants ne sont pas dans cette disposition d’esprit aujourd’hui, loin s’en faut.
et
La destruction des modèles familiaux a tendance à déplacer les enfants. Par exemple dans le cas d’une mère célibataire, le petit garçon va prendre la place du père. Nous savons dans la psychologie scolaire que lorsqu’un enfant endosse la place du père, il ne prend pas facilement une place d’élève à l’école.

Dans cet article deux autres personnes lui donnent la réplique et ne disent pas non plus que des conneries. Je vous laisserai découvrir.

Du coup j'ai trouvé là-bas un autre article sur le sujet : http://www.atlantico.fr/decryptage/fran ... 76825.html

L'étude : http://www.education.gouv.fr/cid21049/p ... pirls.html

Quelles que soient les responsabilités elles sont partagées et il serait temps de trouver des solutions en concertation avec ou sans "eux" (= ceux d'en haut qui n'écoutent rien et ne comprennent pas, simplement parce qu'ils n'ont pas chaque jour le nez dans cette merde)...
J'envisage pour ma part de proposer aux écoles de mon secteur une intervention ciblée sur les enseignants des classes de moyenne section/grande section/CP afin de, au terme d'un temps d'information sur les prémisses du langage écrit (et des pathologie possibles VS cas relevant uniquement de soutien pédagogique ou de problématiques éducatives), pouvoir ensemble examiner les solutions qui peuvent se profiler. J'envisage également par la suite de revoir ces enseignants pour travailler conjointement avec des groupes de parents d'enfants identifiés comme "en difficulté". Vous les enseignants qui traînez dans le coin, ça vous paraît utopiste?/jouable?/intéressant?/bof faut voir à quelle heure c'est?/. Est-ce possible d'organiser ce genre de chose sans accord hiérarchique (académie) obligatoire ? Si ce genre de choses vous était proposé vous seriez prêts à prendre sur votre temps libre pour une première après-midi de formation et de concertation, puis une seconde avec un groupe de parents ?
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maxmomo
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Re: L'éducation Nationale, grand corps malade

Message par maxmomo »

D'abord, le titre de ce livre me fait rire car je n'arrête pas de le dire quand je vois partir les gosses le soir (en vrai je dis au drôle de porter lui même ses affaires car les parents sont des fois un peu susceptibles quand on leur dit ce qu'ils ont à faire après une journée de boulot, ce que je comprends).
Pour ce qui est d'une intervention expliquant le développement du langage écrit chez les enfants et les problèmes qu'ils peuvent rencontrer, c'est une très bonne idée car si les enseignants de ton secteur sont dans le même cas que moi, ça doit rester assez flou dans leur tête (bon, même si empiriquement on sait ce qu'on fait).
Tu devras contacter l'inspection de ton secteur pour proposer tes services et les IEN sont souvent susceptibles quant à leurs prérogatives donc vas-y en douceur. De toute façon, vue la lourdeur de l'administration, ça ne pourra prendre forme à mon avis avant l'an prochain.
Pour ce qui est ensuite du travail avec parents et enfants, là tu te lance dans quelque chose d’extrêmement compliqué à gérer, que ce soit sur le plan organisationnel (horaires, qui paye quoi, volontariat/temps de travail des enseignants etc...) que sur le plan humain. Connaissant un peu les instits, je doute que tu trouve beaucoup de monde acceptant de travailler sur leur temps libre (remarque, c'est un peu le cas de tout le monde). Pour ma part j'ai déjà participé à des groupes de réflexion hors temps scolaire sur l'apprentissage de la lecture donc pourquoi sur d'autres sujets ou sous d'autres formes.
A mon avis, tu devrais essayer d'abord de te "frotter au système" en commençant par intervenir si c'est possible dans les conférences pédagogiques, pour ensuite pouvoir proposer des groupes de travail.
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W4x
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Re: L'éducation Nationale, grand corps malade

Message par W4x »

Peu de chose à rajouter à ce qu'a dit maxmomo. Je connais assez peu le monde du primaire, mais vu que c'est là que (presque) tout se joue, toute initiative sensée et concrète d'intervenants hors EN est bonne à prendre. S'il n'y a pas grand-chose à attendre en termes de réactivité et de rapidité du côté du sommet de la pyramide, une certaine marge de manœuvre peut être dégagée du côté des enseignants et des chefs d’établissement, c'est à voir au cas par cas. Par contre, du côté des parents, c'est la loterie et c'est là où le bât blesse... sans présence et prise de conscience de leur part c'est très dur d'avancer, là aussi c'est au cas par cas, mais il y a moyen de se faire seconder dans les démarches auprès des familles par des enseignants/directeurs/directrices motivé(e)s.
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Re: L'éducation Nationale, grand corps malade

Message par Mlle Rose »

Merci de vos réponses, je vais en parler avec mes collègues, on a toutes plus ou moins un ou deux enseignants dans nos connaissances qui pourraient peut-être commencer à en parler dans leurs établissements. :)
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Re: L'éducation Nationale, grand corps malade

Message par poussière »

L'année dernière, dans le cadre de la formation continue des profs du premier degré, des orthoptistes étaient venues parler de la difficulté scolaire liée à des troubles de la vision. C'était très intéressant. Cela pour dire que nous étions nombreux à nous être inscrits à cette animation pédagogique. Je sais aussi que dans certains départements les différents spécialistes ( ortho, psy...) rencontrent régulièrement les profs des écoles. L'école et les spécialistes travaillent ensemble. Je pense que ça doit être une bonne chose. Par chez moi, on voit par-ci par-là quelques initiatives se mettre en place mais je pense que les choses pourront s'accélérer quand certains partirons en retraite...
Bravo pour ton initiative Melle Rose. Tu peux contacter les conseillers pédagogiques qui travaillent à l'inspection de ton secteur.

Car c'est vrai, il y en a marre de bosser des heures et des heures pour faire de la me....Il est possible de faire mieux, je le pense vraiment, mais cela oblige à sortir des sentiers battus. Je partage tout à fait le point de vu de maxmomo.
Pour ma part j'affirme qu'en classe le mieux c'est le sur mesure. Ca ne prend pas tant que ça de temps supplémentaire (j'ai des petits à la maison qui ont besoin de leur maman), c'est juste qu'il faut arrêter de vouloir se conformer au troupeau. :rock:

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Re: L'éducation Nationale, grand corps malade

Message par Kan »

C'est ce que fait la maîtresse de ma fille en CE1. Elle ne se sert pas des bouquins. Elle fait tout elle même.
Apres une année de cauchemard en CP ma fille est super heureuse d'aller à l'école et n'arrête pas de jouer à la maîtresse a la maison. Elle est vraiment emballée. Y a des profs qui méritent vraiment un levé de chapeau.

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Re: L'éducation Nationale, grand corps malade

Message par poussière »

Je suis très heureuse pour ta fille. J'ai lu sur ta présentation par où elle est passée et je me réjouis qu'elle soit si heureuse aujourd'hui d'aller à l'école.

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Re: L'éducation Nationale, grand corps malade

Message par PyrE »

Je tiens, au premier abord, à saluer les recherches qui nourrissent ce sujet.

Ca sort un peut des clous, mais je pense que ça peut vous intéresser :
A quoi sert l'échec scolaire?
"Ne craignez pas la perfection, vous ne l'atteindrez jamais"

Salvador Dali

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